"Destroying my mind at two in the morning almost feels right."

Yanis n'est pas quelqu'un qu'il faut fréquenter. Et quand je dis ça, c'est pas parce qu'il est méchant, manipulateur, non. Son dossier est remplis de haut en bas, alors que le dossier d'un enfant normal serait de quelques pages seulement, celui de Yanis contient un roman complet. Il faut dire qu'il n'a pas la vie facile, et ça se voit bien. Dans sa manière d'agir, de parler, on se rend compte très facilement que quelque chose cloche chez lui. Des tics, un caractère très agressif sans même en être conscient, et surtout une tendance à tout mettre sur la faute des autres. Ce n'est jamais sa faute si un concert n'a pas été payant, ce sont les gens qui n'ont pas de goûts. Yanis enchaîne les mauvaises habitudes les unes par dessus les autres, et même s'il est parfaitement conscient de ses problèmes, il ne fait rien pour améliorer son cas car il sait très bien qu'il est une cause perdue depuis longtemps, et ça ne l'empêche pas pour autant de continuer à vivre pour sa passion: la musique. Si Yanis paraît beaucoup moins violent qu'avant, avec ses airs de jeune garçon innocent, c'est bien à cause de son nom qu'il ne veut pas tâcher en aucun cas. Il fait très attention lorsqu'il fait de quoi d'illégal, et s'assure toujours d'être dans un endroit désert.
Le jeune chanteur n'est pas une fréquentation très agréable, surtout à cause de son arrogance et de son narcissisme plutôt étouffant. C'est toujours lui en premier, les autres passeront après. Il ne fait confiance à personne et personne ne lui -ou devrait- lui faire confiance. C'est comme ça et rien ne pourra changer ce fait. Un jour ou l'autre, Yanis va s'énerver et il n'est pas rare qu'il vient aux coups pour avoir raison. C'est quelqu'un de violent de nature, surtout à cause de son passé assez nébuleux. Kerouac aime foutre la merde partout, s'envoyer en l'air et se foutre n'importe quel trucs dans le corps. Marijuana, cocaïne, extasie? Et pourquoi pas les trois? Tant qu'il peut s'amuser quelques heures, Yanis se fout du prix et des conséquences. S'il en a envie, il en a envie, et ça va pas changer à cause de sa popularité grandissante. Pas un très bel exemple pour ces jeunes fans, right? Je suis bien d'accord. Mais donner la raison à quelqu'un qui n'a déjà plus de tête, c'est compliqué.

Physiquement, Yanis est loin d'être imposant. Plutôt petit, des cheveux courts marrons et des yeux verts aux reflets or, rien de bien extraordinaire. Sa peau est très blanche, sûrement à cause de ses racines Irlandaises -il fait tellement jamais beau là-bas qu'on peut pas lui en vouloir d'avoir la peau si blanche-, c'est lorsqu'on regarde sa nuque et entre ses omoplates qu'on remarque quelques écailles d'un vert sable assez furtif normalement, lorsqu'on a pas autant de contraste avec cette peau de bébé. Quelques écailles se sont retirés, résultat de bagarres ou tout simplement le besoin de Yanis d'attirer l'attention de manière originale. Ses canines sont plutôt pointues pour sa race, ce qui lui donne un air qu'on pourrait presque qualifier de malveillant. Mais toute méchanceté disparaît de son visage lorsqu'il se met à sourire timidement, faisant alors souvent fondre le cœur de son interlocuteur. Il a l'air si innocent Yanis, lorsqu'il arrête de parler. Il n'est pas rare de voir Kerouac criblé de bleus ou de coupures, ça, c'est très souvent parce qu'il s'échappe et surtout qu'il habite seul, et qu'en plus d'être un danger public, il est un danger pour lui-même. Son psychologue lui a conseillé une surveillance permanente, surveillance que Yanis a catégoriquement refusé, insistant qu'il allait très bien et que ces accidents ne le dérangeait pas le moins du monde. Après tout, il doit être habitué.
Sous sa forme animale, Yanis est un magnifique dragon de komodo, si vous ne savez pas de quel lézards il s'agit, je vous conseille fortement de rechercher sur google, car ces créatures sont absolument magnifiques, bien qu'en voie de disparation. Ses pattes sont puissantes, et ses griffes immenses. Ses yeux sont d'un étrange ambre très ressortissant. Des écailles imposantes, capables de contrer le froid. En bref, une créature très majestueuse, et puissante.

"None of us really changes over time. We only become more fully what we are."

La mère de Yanis est morte en lui donnant naissance, pour commencer. On peut dire que le cannabis qu'elle consommait l'a un peu aidée à crever. Elle était morte et avait laissé ce...truc à son mari, qui souffrait d'hallucinations assez intenses, souvent causé par ces étranges 'médicaments' qu'on lui prescrivait. Il a élevé l'enfant seul jusqu'à cette nuit, alors que le jeune garçon était âgé de cinq ans. Il se réveillait souvent dans la nuit, sujet à de fortes crises de paniques, et criait alors pour avoir de l'aide, même si il était très rare que son père répondait à cet appel, trop occupé à faire la tournée des bars en recherche de quelconque réconfort. Sauf que cette nuit-là, c'était différent. Yanis avait ouvert les yeux et la première chose qu'il aperçut n'était pas la porte blanche qui donnait sur le couloir, mais plutôt sur son père, marmonnant quelque chose de parfaitement incompréhensible, un fusil pointé vers lui. Il resta parfaitement silencieux quelques instants avant de crier de plus belle, la voisine entendit alors le cri de détresse et appela les policiers qui arrivèrent à temps, alors que le père avait plutôt opté pour des coups de poings cette fois-ci. Yanis était massacré, un œil au beurre noir, des cicatrices tout le long de son corps, causé par les ongles de son père qui avait serré sa nuque et ses côtes. On envoya le père en prison pour possession de substances et pour maltraitance sur mineur. Yanis rentra dans une maison pour enfant, mais était assez violent avec ces camarades. Il tirait les cheveux des jeunes filles, mordait jusqu'au sang les éducatrices, un vrai petit monstre ambulant, mais on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Après tout, il avait été victime d'un traitement impitoyable. Il faisait pitié, Yanis, et il ne le savait que trop bien. Alors il pouvait bien faire ce qu'il voulait, vu que de toute manière, ce 'n'était pas sa faute'. On essaya de l'intégrer dans une école publique, ce qui fut un échec. Dès la première semaine on le renvoya, alors qu'il avait utilisé son stylo pour crever l'oeil de cette jeune fille qui ne voulait pas sortir avec lui. Il faisait des caprices, pleurait lorsque ça ne lui plaisait pas.On ne savait plus trop quoi faire avec lui, alors on l'installa en famille d'accueil. Une famille re-constituée, les Broski. Ils étaient gentils. La mère était un vrai ange, qui pardonnait le plus terrible des dictateurs. Yanis était l'aîné, étant alors âgé de 15 ans, il s'entendait très mal avec ces autres 'frères et sœurs' les traitant de toutes sortes de noms sans aucun remords. C'est aussi lors de son séjour chez les Broski qu'il se mit à la drogue, suivant les pas de ses parents. On était désespéré avec son cas, on va faire quoi avec lui? Y'a aucune personne qui va vraiment vouloir de lui, non? La mère Broski adorait Yanis. Elle le chouchoutait, carrément. Malgré lui, il l'appréciait bien, cette vieille picouille. Il ne le disait pas haut et fort, mais il était comment dire, plus ...agréable avec elle? Pour commencer, il ne la mordait pas. Il commença les rencontres avec un psychologue, qu'il n'aimait pas, alors il décida de lui planter un stylo dans la paume de main, et c'est là qu'on devina que Yanis avait un petit faible pour planter des trucs chez les gens, surtout des stylos. Alors à chaque fois qu'il allait quelque part, on évitait de mettre des stylos à portée de main.

Un jour, la cadette Broski était en larmes dans le salon, Yanis décida donc de s'asseoir à côté d'elle et ils discutèrent donc quelques instants avant de comprendre que ces larmes étaient causés par un jeune garçon. Yanis insista sur le fait que ce jeune garçon n'avait pas vu le bon côté des choses, encourageant alors sa jeune soeur, avant de lui demander s'ils pouvaient aller dans un endroit plus privé: sa chambre, par exemple. La pauvre était inconsciente du problème que Yanis avait avec l'agressivité -enfin un peu, mais elle ne savait pas à propos des crayons dans les yeux et dans les paumes de mains- et elle décida d'accepter. Ils montèrent dans la chambre de la petite, Yanis la portant dans ses bras, un peu comme un vrai grand-frère ferait avec sa petite sœur. Il la déposa sur le lit, murmura qu'il allait trouver de quoi l'aider et parti dans la salle de bain pour y trouver des lames de rasoirs et revint dans la chambre avec ceux-ci, il désactiva son sens de jugement et lui proposa de s'ouvrir les veines avec. Elle s’exécuta sous le regard malsain de Yanis. C'est alors que le deuxième de la famille, un garçon de 10 ans, rentra dans la chambre et remarqua la scène, Yanis était trop amusé pour pouvoir se fâcher, mais ça ne lui a pas prit plus de dix minutes pour s'enrager. La mère Broski déboula dans la pièce avant de prendre sa jeune fille dans les bras, pleurant à chaudes larmes.
Yanis se sentait un peu mal d'avoir rendue miss Broski triste. Sinon, rien de bien spécial.

Le jour suivant, Yanis rentra dans l'hôpital psychiatrique, dans une salle à confinement, avec la camisole de force et tout. Il y resta pendant un bon bout, où il découvra un certains talent pour la musique. Lorsqu'il ressorti, il décida de se mettre à la musique, se trouva un petit appartement et commença à faire les bars, se créant alors un nom. On évita de connaître le passé de Yanis, et il fit très attention de ne pas divulguer quelconque information qui pourrait mener à son passé. Il se mit à consulter un psychologue pour le seul plaisir d'étaler sa vie devant quelqu'un qui s'en fout complètement et se remit à la drogue, à plus forte dose cette fois-ci.