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Quoi ? Toi tu veux que je te dise ce qui se passe dans ma tête ? Sérieusement ? Okay, demandé si gentiment…Mais j’te préviens, je ne suis pas responsable si tu t’arraches les cheveux à essayer de comprendre, ou si tu fais des cauchemars, ou je ne sais pas quoi d’autres comme effets secondaires. ( Mais si soudainement il te vient l’envie d’aller dans la rue habillé en arc-en-ciel pour aller distribuer des bonbons, vas-y je t’en prie je te soutiendrai moralement ! …Ouais même quand tu seras accusé de pédophilie, je te soutiendrai mais de très loin. Nan mais oh, je veux pas finir mes jours en prison, moi.)

So. Le trait le plus marquant ? Hm, je ne sais pas si c’est vraiment un trait, mais je suis toujours à côté de la plaque. Dans tous les sens du terme. Et à n’importe quel moment de la journée. Pourquoi ? Si on a l’impression que je dors tout le temps, ce n’est pas pour rien. Explication à deux Gallions : J’aime pas dormir. Alors moi pas dormir. Mais vu que moi pas dormir, ben moi fatigué et si moi fatigué, moi pas écouter totalement ce que toi dire, alors moi répondre n’importe quoi pour ne pas avoir l’air trop crétin mais moi avoir l’air encore plus crétin qu’au départ sauf que je veux pas l’avouer alors tu vas rien répondre à cette phrase de trois kilomètres qui est même plus que française parce que moi en plus je parler bien français et manier bien grammaire à elle okay ? Pourquoi j’aime pas dormir ? Mais je t’en pose moi des questions ? – Comment ça y a personne qui me pose de questions ? …Vous savez, je suis voyant alors je prévois ! Si si, t’assures que si je formulais pas les questions, t’allais le faire ! Bon je m’éloigne ‘légèrement’ du sujet. Bah…Bah j’en sais rien moi si j’aime pas dormir en fait. Juste que j’aime pas rester couché dans un lit en attendant que le sommeil vienne. Non ce n’est pas parce que j’ai peur du noir.

Donc, vous êtes prévenus, ne soyez pas étonné que je vous dise où j’habite alors que vous me demandiez s’il faisait beau. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas intéressant, ou que je me prenne pour supérieur à vous et donc ne prends pas la peine de vous écouter. Alors celui qui essaye d’avoir une conversation censée avec moi…Je lui souhaite bonne chance. Parce que en plus de ne pas répondre à la bonne question j’ai tendance à faire des phrases…Farfelues. En fait je…me suis totalement inventé un monde à part. Autant être tout à fait à côtés de ses pompes non ? Okay, la vraie raison était qu’avant je trouvais le monde trop fade, alors j’ai décidé de le refaire à ma manière, un monde parfait où je laisserais bien entrer d’autres personnes si elles ont assez de patience pour m’écouter jusqu’au bout et de tout suivre. Le Pays des Collines mauves à rayures vertes, où les platypus sont rois et dont les trolls mutant à trois bras sont les envahisseurs, c’est le bien.

Malgré ça, il faut pas me prendre pour un timbré non plus hein. Même si je dois déjà passer pour tel pour un bon nombre de gens. Je suis parfaitement sain d’esprit ! J’ai juste…Un surplus d’imagination ? Qui a dit que c’était mal ? Alice Liddel, elle aussi s’est bien inventée un monde en entier ! …Là n’est pas la question, je sais et je sais aussi que je m’enfonce. Essayons de faire diversion en changeant de sujet. Oui j’ai tendance à réfléchir tout haut et à exposer toute mes théories à voix haute. Sans m’en rendre compte. Chose très peu pratique quand on essaye d’éviter quelqu’un. Non mais ça m’est déjà arrivé de passer à côté d’une personne en faisant ‘ Faites qu’elle ne regarde par ici, faites qu’elle ne regarde pas par ici ! Je suis invisiiiible ! Elle ne me verra pas !’ et je peux vous assurer que…Bah qu’on se fait plus repérer qu’autre chose. –Sans blague.-

Alors non je ne parle pas seul. Je réfléchis tout haut, okay, là je me parle à moi-même et souvent je parle à mon chat, j’ai nommé Mister Dunt. Le machin plus large que haut qui n’est pas un marcassin engraissé mais un chat des plus nobles ! Et bien je lui parle. Rien de bien étonnant, tout le monde parle à son animal. Ne me contredisez pas, merci. D’ailleurs, quand je lui parle, il me répond. Non pas par un ‘miaw’ mais par quelque chose de tout à fait compréhensible. Oui je suis en train de dire que mon chat il parle. …Enfin une nouvelle fois je suis obligé de me rendre à l’évidence. C’est un chat banal. Et ses ‘réponses’…La plupart diront que c’est moi qui les inventes, mais je suis certain qu’au fond, ce sont ses réelles pensées ! Après tout, on se connait depuis perpète, ce serait bête de ne pas le comprendre.

Revenons-en à ma personne. Je ne suis pas vraiment quelqu’un qui s’énerve facilement, à vrai dire j’ai tendance à tout prendre à la légère. Je ne me vexe pas souvent non plus, par contre…Je suis assez naïf et il est facile de me faire croire telle ou telle chose. Et même de me faire faire telle ou telle chose. Disons que…J’accorde trop vite ma confiance aux gens, et je baisse ma garde peut-être trop vite. Heureusement, Mister Dunt est là et me fait remarquer parfois que le type qui pue, qui sourit narquoisement avec un couteau en main, ne devrait pas être mon meilleur ami. En fait on pourrait dire que ma nuance entre le bien et le mal est … presque inexistante. Pour moi tout le monde il est bon et il est gentil. …En fait j’ai gardé mon caractère candide de gosse. Quand il s’agit de prendre de grosses responsabilités…ne vous tournez pas vers moi de préférence, je vais faire n’importe quoi. J’aime pas être sérieux c’est…ennuyant.

Je vous avais dit que j’étais légèrement feignant ? C’est vrai, mais parfois quand je suis un peu plus réveillé j’utilise mon énergie à…A faire des gamineries plus ridicules les unes que les autres, je l’admets. Mais il faut bien passer le temps non ? Oh ! Je ne l’ai pas encore dit mais mon travail, c’est d’être professeur de mathématiques, la matière préférée de tous les élèves. Oui, ça n’a pas grand-chose à faire ici. Si ce n’est illustrer les ‘merveilleuses idées’ que j’aie. Tout le monde ne veut pas spécialement vous respecter lorsqu'on a un caractère comme le mien. Et moi j’ai besoin  spécialement envie de m'en ramasser plein la figure constamment. Il fallait donc que je trouve une technique pour que les élèves ne fassent pas tout le temps n'importe quoi. Et ma technique infaillible est d’envoyer Mister Dunt sur les pieds des fauteurs de trouble. Et il ne bougera pas de là tant que le silence ne sera pas revenu dans la classe.  

Physique :

J’ai un gros nez rouuugeuh, des traits sous les yeux, un chapeau qui bougeuuuh, un air malicieuux ! De grandes savateuh, un grand pantalooon, et quand je me gratteuuh je sau…Oui je sais c’est pas intéressant, et ça n’a strictement rien avoir avec mon physique. Mon nez, il est pas grand et il est pas rouge, les traits sous les yeux, merci je ne m’appelle pas Ushi –Oh ça rime- et ça s’appelle des cernes quand il y en a et…Bon on va arrêter avec cette chanson stupide, sinon on va les enchaîner et on va se retrouver avec la Regendans sur les bras. Bien que, en flashmob ça doit certainement bien donner. Mais là n’est pas vraiment la question, sauf si pour vous aller danser un truc en groupe avec des chapeaux ridicule ça vous fait penser à moi, mais personnellement je ne vois pas de très grand rapport si ce n’est la stupidité qui nous relie et le fait que j’en parle mais bon. Je m’auto-donne mal  à la tête même pas après l’introduction, ça commence bien.

Bref ! Par quoi pourrais-je commencer, sérieusement, cette fois ci ? Par ce qui pourrait le plus frapper chez moi ? En toute logique, oui c’est bel et bien par là que l’on devrait commencer, donc pour une fois autant faire comme tout le monde hein. Contrairement à vous pauvres mortels –Même si je sais que c’est raté, ici tout le monde a ça, pas besoin de me le faire remarquer-, je possède une paire d’oreilles et une queue ( Même deux !...Okay je me tais, pas frapper.) toutes deux auburn. Autant les oreilles pourraient être comparées à celles de Mickey Mouse – ou pas-, ou de n’importe quelle souris, autant la queue…Ce n’est absolument pas le cas. Oui je vous arrête tout de suite. Je. N. Ai. AUCUNS. Liens. Avec. Les. Souris. Okay ? Moi, je fais partie des Loirs. C’est très différent. Extrêmement différent, même si on est tous deux des rongeurs. Non mais vous avez vu leurs queues toutes moches ? La mienne est nettement mieux, tellement plus jolie, tellement plus noble et si douce ! Et toujours bien brossée. Oui le matin je me lève plus tôt pour pouvoir me brosser les poils, vaut mieux ne pas trop ressembler à n’importe quoi hein.

En parlant de brosses, parlons de cheveux.  Au départ j’étais blond mais…Mais à vrai dire je n’aime pas tellement cette couleur, ou en tout cas, je trouve que ça ne me va pas spécialement bien. Alors je me suis teint en roux, parce que c’est nettement mieux et nettement plus original. Sauf que, vu ma fainéantise légendaire, et ma non douïté ( Ouais je bien français écrire) , j’ai une mèche blonde qui reste, ainsi que les pointes de mes cheveux. Quant à la façon dont ils sont placés, j’ai une plus longue mèche à droite – à votre gauche quoi-  qui retombe souvent devant mon œil. Non ça ne me dérange absolument pas. A vrai dire, je m’y suis habitué.

Changeons de sujet – Ouais parce que j’en ai simplement envie- et parlons cette fois-ci de mes yeux, d’un vert émeraude, couleur qui va nettement mieux avec le roux n’est-ce pas ?- Non je n’ai strictement rien contre les blonds- Vert que l’on retrouve sur ma veste soi dit en passant. J’y tiens énormément à cette veste, allez savoir pourquoi, on a tous des habits fétiches n’est-ce pas ? Même si je ne suis pas superstitieux –Bah ouais, certain portent des habits particuliers qui leur porteraient chance- j’aime porter les mêmes habits – C’est pas pour autant que je ne les lave pas, merci-

Voyons donc de plus près ces dits habits. Donc une veste verte comme je viens de vous le dire, cependant, les manches et le col diffèrent. Eux sont rouges, noirs et dorés, avec des motifs un peu partout. Oui je sais, l’ensemble fait un peu vieillot, mais…Ce n’est pas comme si j’y portais énormément d’importance. Tant que ça me plait, et bien c’est le principal. Ma cravate elle est noire, avec un motif doré sur le côté gauche. Viens en-dessous non pas une chemise comme pourrait le penser certains, mais bel et bien une tunique. Une tunique ocre ayant une ligne rouge et bordeaux, de même pour son col. Afin d’avoir un effet légèrement cintré – et que ce truc ne vienne pas m’enquiquiner tout le temps- je porte une ceinture à la taille, des plus sobres, noire et dorée pour la boucle. Mon pantalon lui est des plus classiques, tout simplement noir. Et les bottes, elles aussi de la même nuance, sauf pour le haut, replié rouge et doré, comme le reste des ‘décorations’ de mes habits.

Pour le reste, il n’y a pas grand-chose à dire. Pour la simple et bonne raison que je ne m’affuble pas de babioles purement décoratives. –Okay mes habits prouvent légèrement le contraire mais chut, on va dire que non juste pour pas me contredire parce que j’ai toujours raison et que c’est  comme ça, t’as rien à dire là-dessus et ouais j’essaye de faire la plus longue phrase de la présentation ou en tout cas pour le physique et je crois que c’est bien réussi et que je me demande si quelqu’un va prendre la peine de la lire alors que moi elle m’enquiquine déjà rien qu’à l’écrire, et pourtant je le fais quand même, faut pas chercher la logique parce que y en a pas avec moi, ou comment passer d’habits à mon humble personne et mon caractère oh, combien intéressant et de combler un paragraphe inutile, sérieusement faudrait que je mette un point, tout le monde va finir étouffé si ce n’est pas déjà fait, et d’ailleurs en y pensant je ne vais même pas me relire parce que je serais capable de retenir mon souffle jusqu’à la finir mentalement, m’étouffer et mourir sans avoir pu poster cette superbe et longue phrase qui malheureusement n’est pas la plus longue du monde, bien que ça aurait été superbe, j’aurais eu ma place dans le Livre des Records, et oui je vais enfin mettre un point. Yeah, c’est bon vous pouvez respirer et je finis cette parenthèse plus qu’inutile qui fait 226 mots.-

Pour résumer, il est assez facile de me repérer dans les couloirs, bien que beaucoup de monde soit assez farfelus dans son style, les rongeurs ne courent pas les rues pour l’instant. …Et je demande déjà à ces dames et messieurs de la race des félins de ne pas me courir après, je ne suis pas mangeable et je ne le serai sans doute jamais. Et s’ils essayent quand même je…Je leur ferai pleuvoir dessus, ça peut être extrêmement dangereux ! Surtout quand on est allergique à l’eau ! …Si cette allergie elle existe d’abord, d’ailleurs je souhaite à ces gens bonne chance pour se laver. …C’est bon j’ai réussi à perdre tout le monde maintenant dans mes phrases débiles ? J’espère et rien que pour arriver à mon but je vais monologuer une nouvelle fois parce que c’est drôle, ça m’occupe au moins même si je sais très bien que j’ai mon histoire encore à écrire. …Okay j’arrête quand même avant de me faire frapper.

Histoire :

Ça, c'est moi. J'ai 22 ans, je suis professeur de maths, j'ai fini premier de classe en primaire par inadvertance –cool hein ?- et je me roule dans la boue. Je vous promets, c'est réellement drôle.

Bon, évidement je ne suis pas non plus arrivé ‘pouf’ d’un coup comme ça. Il fût un temps où j’étais plus jeune –sans blague-, temps regretté d’ailleurs. Jusqu’à mes sept ans, j’étais seul. Le seul enfant de la famille, tout allait bien, -malgré ma ‘petite différence dont ne semblait pas franchement prendre en compte mes parents- on s’occupait uniquement de ma personne, bien que ma mère soit un peu plus distante, et je ne passais pas mon temps à faire des caprices. Si si. C’est possible. J’étais plutôt calme. Enfin. Calme par rapport à maintenant. Lors de ma septième année, la famille c’est agrandie, une fille est venue se rajouter : Niki. …Prénom au combien peu Irlandais, car tel était notre pays natal. Enfin, je ne pouvais pas dire grand-chose, moi, même si on m’avait donné un prénom Irlandais, qu’on a aussi donné au merveilleux robot dépressif. Mais au final ça ne me dérange pas, c’est très bien même.

Bref. Dès le départ, je n’ai pas prêté énormément d’attention à cette personne. Alors que tout le monde s’extasiait auprès d’elle à l’hôpital, moi je m’amusais avec le robinet du lavabo de la chambre. Vachement plus intéressant de savoir comment l’eau pouvait arriver si soudainement quand on le demandait. Non mais ça braillait, ça faisait mal à la tête, ça prenait de la place, et pire que tout ça attirait toute l’attention sur elle. Même en essayant de jouer le plus mal possible la fois où j’avais réussi à ramener mon violon, ça n’a pas réussi. Tsk. J’ai alors fais de mon mieux dans mes études, bien qu’elles n’étaient pas encore très difficiles, et là une lueur d’espoir est arrivée. Père commençait à se tourner vers moi, me félicitait, refaisait de nouveau attention à ma personne. Mais ce n’était pas assez. Une part de son attention était retenue chez cette jeune sœur d’à peine un an maintenant.

Je trouvai alors la technique fatale. Piquer des crises. Mais se tuer la voix n’était pas génial, parce que pour une journée où je passais mon temps à crier, après durant trois jours j’étais aphone. Il fallait que je trouve comment exprimer mon mécontentement d’une autre manière. Et attirer l’attention de mère. Cette dernière détestait les personnes amorphes. De là me vint l’idée de me traîner partout, pour bouger mes jambes le moins possible. Crétin, idiot, débile, feignasse, tous ses sobriquets dans le genre se mirent à fuser. Mais cela ne m’atteignait pas. Je savais que je ne l’étais pas, qu’au fond j’étais même supérieur à cette personne qui se prétendait être ma mère. Mais j’attirais son attention. J’obtenais ce que je voulais malgré elle. Elle comprit bien vite mon manège ceci dit. Mais c’était plus fort qu’elle. Même en essayant de ne pas faire attention à moi elle finissait toujours par faire une remarque.

Très bien, elle me prenait pour un incapable, pour une type ayant autant de neurone, ou presque, qu’un poulet. Une personne dont l’âge mental atteignait des profondeurs abyssales. Elle serait servie. Il ne me fallut pas longtemps avant de me comporter comme tel, mis à part que mes notes étaient toujours aussi bonnes, c’est que je n’avais pas non plus la moindre envie de rater une année. Mais mère continuait de porter son attention sur Niki. Alors que père faisait de plus en plus attention à moi, réagissant au moindre de mes caprices, la moindre de mes paroles. Dieu que c’était bon. Mais pas encore assez. A l’école, je fis tout pour devenir insupportable, surtout auprès des autres, faire des coups bas, des remarques désobligeantes, faire le plus gros crétin qu’il puisse exister, tout y passa. Sauf la violence. Non ça ne m’intéressait pas de frapper quelqu’un. Même si je l’admets qu’à plusieurs reprises le contraire soit arrivé. Oh bien sûr, devant les grande personnes lorsque cela m’arrivait je faisais la ‘pauvre victime’ et dès que l’on convoquait mes parents (..Ou que père venait plutôt) il prenait ma défense.

Enfin, j’avais beau tout essayer, impossible d’attirer plus l’attention de mère que ça. Elle était rivée sur Niki. Cette dernière…je ne la voyais pas souvent pour tout dire, elle passait son temps dans sa chambre, sur son ordinateur. Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait bien faire pour passer tout son temps dessus, mais je m’en fichais pas mal. Au début, je pensais que de la sorte, cela me laissait le champ libre pour que mes parents me regardent une fois de plus. Mais non. Même lorsqu’elle n’était pas là, elle revenait tout le temps dans les conversations. Même si j’arrivais en plein milieu en faisant ‘FRRRRRRRRRT !’ et en secouant les bras dans tous les sens, mère continuait son discours, père lui se demandait ce qui me prenait en espérant que j’aille bien, avant que la seule femme présente ne s’énerve, prêtant enfin attention à ma personne, répétant une fois de plus que j’étais un crétin et qu’il valait mieux se concentrer sur la cadette de la famille.

Très bien. Était-ce parce qu’elle était renfermée qu’on lui prêtait plus d’attention ? J’allais faire exactement la même chose alors. Je me créai mon monde. Rien qu’à moi. Que n’importe quel être humain ne pouvait pas atteindre. Un monde rempli d’images, de couleurs, de sons, de musiques, d’êtres étranges, d’acide, de tout ce qui m’intéressait. Le monde extérieur finit par ne plus réellement m’intéresser, les batailles entres les créatures qui peuplaient mon imagination se traduisaient par des batailles de légumes à table entre autres. Dorénavant, je ne passais plus pour un crétin, mais pour un fou.

Folie, folie, folie, mon Amie ! A force de se faire passer pour tel, ne l’étais-je pas devenu ? Pas le moins du monde. J’étais simplement le seul à savoir qu’au fond j’étais parfaitement sain d’esprit. Et voyant que cela attirait le regard des autres, même si c’était négativement, je ne changeai donc pas. Je m’enfermais encore plus dans ce monde et celui de la musique, travaillant avec acharnement les partitions de Mozart, voulant pouvoir les jouer à la perfection, même si c’était tout bonnement impossible étant donné que je ne pratiquais que le violon et qu’il était impossible d’en avoir plusieurs. Mais je m’en fichais, je me débrouillais avec ce que j’avais. Ce violon ne m’a d’ailleurs toujours jamais quitté. Lui et son fidèle archet. Lorsque je les prends en main et me mets à jouer, c’est le seul moment où vous pouvez espérer avoir un peu de calme, et me voir me comporter normalement. Mais osez m’interrompre et vous payerez sans doute cher.

Je ne vibrais dorénavant que pour cette musique, celle à l’état pur, celle de mon cher Wolfgang, et ce monde déjanté, là où au moins je pouvais briller, où personne ne me contredisait. Et les années passaient. Je ne lâchais pas l’affaire, je voulais toujours attirer l’attention autour de moi, toujours plus. Et là mère me fit sans doute un des plus gros coup bas qu’il n’ait jamais existé. En plus, ma sœur en faisait partie, elle était la base de tout cela. J’ai dû déteindre sur elle, elle se mit à faire un caprice. Il fallut déménager au Japon parce Mâdame avait décidé que c’était bien. Enfin, en échange, quand on m’a annoncé ça elle s’est ramassé dans la figure une bonne partie de mes carottes rappées, qui plus est étaient mâchées. Je suis vil.

Nous déménagèrent donc, bah oui à la fin je les ai laissé faire qui disait nouvel endroit disait nouvelles personnes à aller enquiquiner, et là, ô joie je ne compris pas le moindre mot de ce qu’on me disait. Encore heureux qu’eux semblaient comprendre l’Anglais. Néanmoins je me décidai à apprendre ce langage, ce serait nettement plus facile. Sauf qu’il y avait un énorme désavantage. Autant les personnes en Irlande étaient habituées à me voir, autant là-bas c’était une autre affaire. J’étais pire qu’une bête de foire pour eux. Et puis là, miracle une ‘solution’ vint d’elle-même. J’eus vent d’un internat qui regroupait plusieurs personnes dans le même genre que moi, tous des ‘Animaliks’. Seulement, j’étais trop âgé pour y entrer en tant qu’élève et je n’avais pas la moindre envie d’en faire partie et de devoir recommencer ma scolarité. Alors autant prendre la matière qui me plaisait le plus et essayer de l’enseigner. Les mathématiiques !

Je décidai à partir de ce moment-là de prendre un nouveau départ. Après tout, là-bas j’étais certain que ma sœur, source principale de tous mes problèmes, ne viendrait pas me déranger, et que je pourrais faire plus ou moins tout ce que je voulais, en sortant tranquillement sans avoir à subir les regards de travers des passant qui n’étaient pas doté d’oreilles ni de queues d’animaux.

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