Résignée. Blessée, maltraîtée, mais résignée. Je vis au jour le jour, sans penser à demain, cherchant à oublier hier. Cet hier de souffrance, un passé si douloureux, que la simple vision de mon corps mutilé suffit à me faire bouillir de rage. Car plus que la tristesse cette haine envahissante, cette fureur qui donne lieu a des pulsions dévastatrices. Je laisse rarement de place à la panique, mais c'est pas comme si je réfléchissais avant de faire actes idiots. J'aime la liberté, et si elle m'était arrachée, je ne sais ce que je ferais. Sans doute un pétage de plomb, de quoi tout détruire pour partir, revivre.
Je suis plutôt sociable, mais il ne faut pas me repousser, sous peine de ne plus me revoir. Je n'ai pas peur de ce qu'il pourrait se passer, alors, sans hésiter, je pourrais décider de faire une connerie. Pourquoi décider que c'est mal avant de l'avoir fait ? Une logique idiote mais indiscutable, je suis têtue, même carrément bornée, ce qui a le don d'exaspérer mes professeurs et d'en amuser certains. Je peux être assez mystérieuse, ou alors décider de tout dévoiler, tout dire à propos de tout, ça dépend. Je déteste les règles, et si il y en a, c'est pour les enfreindre. J'aime chanter aussi, même si j'évite de la faire en public, c'est mon jardin secret, ou je façonne tout avec ma voix. Un jardin ou personne n'est jamais entré, et gare à celui qui y entrera... Mais je ne suis pas taciturne. Je ne suis pas le genre de personne à faire la gueule toute la journée. On peut dire que je suis une allumeuse. J'aime pas forcément ces mecs, mais chauffer, ça m'amuse. Le stade physique est assez.. Amusant.
J'ai toujours eu du mal à avoir une relation durable et.. Saine avec les gens. Je me lasse vite. Mais au fond j'espère trouver la bonne personne. Celle qui, malgré que je le sois, ne me considéreras pas comme une salope. Ou tout simplement quelqu'un capable de me faire sourire, rire aux éclats. Il y en a eu un. Je l'ai trompé. Il y en a un autre. Et je l'ai aussi trompé. Je suis égoïste aussi. Adieu.

Je suis brune. Ou châtain. tout est un point de vue de luminosité. Peu importe. J'ai des cheveux magnifique. J'ai un visage magnifique. Et j'ai un corps magnifique. C'est au moins une seule certitude que la vie m'a offerte. Enfin, la vie; Plutôt les mecs. Enfin bref. Avant, je couchais avec tout le monde. Aujourd'hui, je couche avec tout le monde, SAUF AVEC MES EX. Enfin bref. Vous verrez ça plus tard, faîtes la queue, comme tout le monde.

J'ai la mer dans le yeux. Une étendue d'eau agitée et turquoise, ou un océan de givre glaciale. tout dépend de mon humeur. J'ai une peau légèrement bronzée, au grin fin, et tout, et tout. Enfin bref. J'aime pas me décrire. A chaque fois on croit que je m'envoie des fleurs. En même temps j'vais pas m'jeter des pierres ololol. Bref bref. Il me reste encore quelque lignes à combler.

Je suis pleine de cicatrices. Des coups de cutter, de rasoir, qui résonnent à mes yeux comme des millions de guillotines abattus à chaque secondes sur ma nuque qui me semble sur le moment si fragile. On y lit les coups, les blessures, les peines. Je les déteste. Et pourtant, j'en rajoute. C'est un moyen de vivre. De planer. Sans planer trop haut. Sans partir. Rester sur cette terre est la seule preuve concrète que vous auriez de mon masochisme.

Qui ici ne connaît pas Ever Hill ? Cette fille un peu étrange qui a du passer par toutes les chambres des garçons, au passé trouble, à l'avenir incertain et au présent ponctué d'échec.

Commençons par le commencement.

BEFORE-

« Au collège, je ne regardait aucun garçon, pour cacher mon problème avec le sexe. Au lycée, je couchais avec tous les mecs, pour cacher que j'avais un problème avec le sexe. »

Je suis née en hiver. Sans aucun doute, je n'étais pas voulue. Une erreur. Tant pis, mes darrons allaient devoir faire avec. Enfin, c'est ce qu'ils ont du se dire ; En fait, c'était plutôt l'inverse. J'ai du faire avec eux. Mon père était violent et alcoolique. Il battait ma mère souvent, qui hurlait, pleurait, le suppliait de m'épargner. Ca marchait. Enfin, c'est ce que j'avais cru. Il me réservait un autre sort, à moi. A 11 ans, il a abusé. Il m'a abusée.

Passons ces détails sanglants plus ou moins effacés de ma mémoire. Je multipliait les fugues, même si les coups à mon retour étaient durs. « Ou t'était passée ? » « Qu'est-ce que t'as encore foutu » « Pourquoi t'étais pas là ? » Mais jamais de « On s'est fait du soucis. » En même temps, ils ne m'aimaient plus, faut les comprendre. Je suis une gamine à problème. J'ai toujours détesté les cours, la vie, et un peu tout en général. Les seules éclaircies de mon nuageux quotidien étaient ces instants de liberté volés. A 15 ans j'en ai eu marre. J'ai commencé à me scarifier. A me mutiler. Mon amour pour les cutters m'ont valu les services sociaux. Ils y ont vu les coups. Ils y ont vu les viols. Ils y ont vu la peine, la douleur, la haine. Ils m'ont arraché aux bras que ces "parents" tendaient lamentablement en ma direction. Pour assouvir leur perversion, sans doute; Mais en aucun cas dans mon intérêt. Je leur ai tourné le dos pou rejoindre cet internat, ou on m'a dit que je serais bien. Hm. Pas sure.

L'internat. On peut dire qu'il s'en est passées des choses. Plus ou moins propres. Plus ou moins bien. Mais des souvenirs douloureux raccrochés à ce lieux sont ancrés à mon coeur et encrés sur ma peau. Comme le nom d'Iris, sur mon épaule, que les infirmiers n'ont pas eu le droit d'effacer. Comme le "Azel", qui était apparu en dessus dès que j'ai appris sa mort. Comme les cicatrices sur mon ventre, mes cuisses, mon cou. Tout en moi faisait parti d'ici. Tout ici faisait parti de moi.

Il y a eu Itachi. Moi je l'aimais. Lui aussi. Il m'aimait. Parmi d'autres. Je crois je sais plus trop, c'était bien trouble; Surtout vers la fin. le fait est que je l'ai trompé. je l'ai trompé avec Azel, plus précisément. Il m'a pardonnée. Et j'ai découvert que j'étais enceinte. Pas de lui, évidemment, sinon c'est pas drôle. Mais il a passé l'éponge une nouvelle fois. Il était prêt à élever ce gosse avec moi. A fonder une famille. Toutes ces pensées agréables qui font sourire. Aujourd'hui, ça me donne plus envie de chialer. Mais peu importe. Un jour, j'ai du accoucher. Parce qu'on peut pas rester grosse et laide plus de neuf mois à ce qu'il paraît. Ita s'est énervé; peut-être que j'aurai pas du appeler Azel. Enfin bref. Il m'a larguée, j'ai commencé à élever ma fille seule. Un jour, elle est morte. La maladie, je sais pas quoi. Je pleurai pendant que le médecin m'expliquait ce qui était arrivé à ma petite. Je suis sure qu'il a dit qu'elle avait souffert. Et que j'avais rien vu. Et que j'étais vraiment trop jeune pour être mère. J'ai tenté de me suicider. Retour aux bonnes habitudes. Plusieurs fois. Un jour, j'ai du y aller un peu trop fort. Il y avait vraiment du sang partout, je devais faire peine à voire. L'ambulance et arrivée. je n'ai plus revu personne durant les six mois qui ont suivie, balotée dans les vapes des antidépresseurs.

Aujourd'hui, je suis de retour. Alors que tout le monde me croyait morte.
Tut ce qu'il me reste, c'est Tsume. Tsume et sa douleur. tsume, et ses histoires de coeur. Bon. Y a aussi sa beuh, sa blanche et sa vodka hein. Mais c'est surtout elle est ses scarifices, elle, et ses sacrifices.