Keira possède deux personnalités. Celle qu'elle est, et celle pour qui elle se fait passer. Soit une fille brisée, et une fille remplie de rêves et d'espoirs.
Les gens la voient ainsi : Enthousiaste, joyeuse de vivre, drôle. Tandis que chaque sourire qu'elle esquisse équivaut à un mensonge. Elle a beaucoup mentit, dans sa vie. Pas sur les mêmes choses que la plupart des gens, non. Mais plutôt aux questions comme "Tu vas bien ?". Son passé l'a brisée, et intérieurement, elle n'est plus que l'ombre d'elle même. Mais inutile de s'attarder sur ce point, n'est-ce pas, après tout, ce qui importe pour les autres, c'est comment on la voit.
De ce point de vue, elle est le genre de personne qu'on adore avoir en amie, l'inverse étant de toutes façons plutôt compliqué. Elle n'est pas chiante, elle aime aider, adore faire des blagues de merde. N'ayant que très peu d'estime pour sa vie -ce qui ne signifie pas qu'elle soit suicidaire-, elle préfère se consacrer à celle des autres, et a tendance à se faire passer après tout le monde. En revanche, il ne faut pas croire qu'elle soit sans caractère. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, et si on la cherche, elle peut mordre très fort.

Ses vrais parents étant d'origine Philippine, la jeune fille a hérité de beaucoup des ses traits. Ses cheveux tombent en boucles brunes très légères jusqu'en dessous de ses épaules. A son grand bonheur, ils ne s’emmêlent jamais. Deux grandes oreilles de lapins en émergent, ce qui lui donne plus souvent l'air ridicule qu'autre chose, bien qu'elle s'y soit habituée. Sa peau est mat, et ses yeux sont d'un marron chocolat, et ne laisse jamais passer ses émotions. Elle passe la plus grande partie du temps à sourire, façade qu'elle a l'habitude de porter -j'ail'impressiondetoutletempsdire"habitude"-. Elle est plutôt mignonne, pas dans le genre à intéresser la plupart des garçons, mais plutôt dans le sens innocent, ce qui pourtant est loin d'être le cas. Elle est d'une taille normale, et d'une corpulence moyenne. Son corps est constellé de fines cicatrices qu'elle fait son possible pour cacher.
Sous sa forme animale, c'est un Oryctolagus cuniculus -unlapinquoiengros- de couleur crème.

Keira a été adoptée. Elle l'a su très jeune, et cela ne l'a jamais dérangé. Elle n'a jamais cherché à savoir qui, pourquoi. Cela lui allait comme ça. Ses parents adoptifs sont un couple anglais, se situant entre la classe moyenne, et celle au dessus. Elle n'a jamais manqué de rien, si ce n'est d'affection. C'est la seule chose qu'elle n'a jamais comprise. Pourquoi l'avoir adoptée en sachant fort bien qu'elle n'était pas comme les autres, pour ensuite lui donner l'impression d'être reniée ? Elle s'y est habituée. Elle grandit avec sa petite soeur, qui elle n'avait pas été adoptée, et qu'elle aima plus que tout, et n'arriva pas à la jalouser bien qu'elle fut la favorite. Elle vécu une vie plus ou moins paisible pendant quatorze longues années.
Jusqu'au jour où, elle et sa sœur furent enlevées. Puis, au bout de quelques jours, elle fut séparée de sa soeur. Elle ne comprit pas pourquoi elle seule devait rester captive, mais était heureuse que celle ci compte pour elle puisse au moins s'en sortir. C'est ce qu'elle pensait. En vérité, on les remit ensemble. Ou plutôt, on lui rendit son cadavre ensanglanté.
L'hybride aurait pu croire que ça s'arrêterait là, mais elle se trompa. Elle fut violée à de multiples reprises. Puis battue. Puis torturée. Lorsqu'elle réussissait à émettre un son, « Pourquoi ? », on se contentait de lui asséner un énième coup.
Cet état, elle estima qu'il dura plusieurs mois. Son corps n'était plus qu'un amas d'hématomes, et la seule chose dont elle rêvait, c'était mourir.
C'est à ce moment que son pouvoir se réveilla. Les coups la traversèrent comme si elle n'était que fumée. De même que ses liens, que les murs.
Elle fuit. Loin. Elle ignorait où elle était, ne chercha pas à retourner auprès de sa famille. Elle tomba gravement malade, et fut retrouvée mourante au coin d'une ruelle. On l'emmena à l’hôpital, où on soigna son corps mais pas son âme, ce qu'étrangement, elle ne souhaitait pas. Elle fit comme si rien ne s'était passé, qu'elle avait juste fugué. Lorsqu'on voulu la ramener chez elle, ce furent les corps sans vie de ses parents qui l'accueillirent. Cela lui laissa un goût amer, mais ne la blessa pas plus qu'elle ne l'était actuellement. Elle fut envoyée en pensionnat, puis ici.