Je n’arrêtes pas de penser à lui. Cela devient une obsession, non pas parce qu’il est canon, que c’est le mec que tout le monde veut mais parce qu’avec lui mon pouvoir ne fonctionne pas. Est-ce qu’il a un pouvoir qui contre le mine ? Ou bien est-il la limite de mon pouvoir ? Toutes ces questions qui me hantent depuis cet après-midi passé au grand lac.
 
            Enfin bon, aujourd’hui est un autre jour, et si je veux attirer son attention, car il faut l’avouer que je le trouves irrésistible, je dois mettre toutes les chances de mon côté. Je vais essayer de me trouver de nouvelles tenues sympathiques et qui seraient susceptibles de lui plaire aussi évidemment. Qu’est-ce que ne ferait pas une fille pour un mec qui lui plaît ?
 
           Tiens un magasin avec de jolies petites robes en vitrine, voilà qui fera l’affaire. Je rentre donc dans ce magasin où de suite je remarque l’élégance des parures. Une vendeuse me dit qu’elle s’occupe de moi dans deux minutes, je lui fais un signe comme quoi ce n’est pas la peine je vais me débrouiller seule. Habituellement, j’ai une vendeuse qui vient me conseiller mais elle était comme moi, elle était différente, elle était Anima… enfin du même monde que moi.
 
           Je m’approches des rayons les plus alléchants, les rayons des petites robes, qu’elles soient d’été ou bien de soirée. Je ne sais pas encore vers quoi je vais me pencher, mais il faut que cela me plaise et que cela lui plaise. Déjà, première chose importante faut que ce soit de saison, sinon il va me faire à nouveau une réflexion. Donc, ceux sont les premiers rayons de soleil, je peux donc opter pour une robe qui arrive au dessus du genou. Deuxièmement, je ne veux pas de quelque chose de vulgaire, c’est vrai qu’on ne sait jamais comment vont réagir les internes.
 
           Je regarde tous les cintres, je fais un peu comme chez moi dans mon dressing, enfin à présent je n’ai plus qu’un petit placard et j’utilise une tringle de rideau comme penderie, les chambres sont petites à l’internat. Je viens d’apercevoir une paire magnifique d’escarpins sur l’étagère au dessus des robes. Je m’empresse de les attraper. C’est ma taille, parfait ! Je les prends.

            Ces escarpins sont magnifiques, evidemment des escarpins de Christian Louboutin c’est une valeur sure. Tout le monde aimerait en avoir, sauf que cela n’est pas permis à tout le monde. Il est vrai que j’ai de la chance ma silhouette me permet de porter tous les styles de chaussures qui soient. Tout me va bien, sans me vanter je peux me permettre de sacrées fantaisies. Attirer le regard, être le centre d’intérêt, une étoile j’en ai besoin pour oublier que je suis une Anima… différente.


           Je vois une petite vendeuse s’éloigner en courant et en pleurnichant des cabines d’essayage, surement une petite nature qui a du se faire recaler par une cliente exigeante. D’ailleurs, elle est suivie de peu d’une jeune fille assez sure d’elle. Elle se dirige vers moi et m’arrache une chaussure des mains.
 

« Pas mal… Je les prends. Rajoutez les avec le reste hm ? »

 
           Non mais pour qui elle se prend celle-là, comme je ne veux pas me faire subtiliser ma paire de Bianca vernis, qui sont irrésistibles avec leur talon de 140 et leur plateforme, elle se joue de jour comme de nuit, sans se départir de sa profigieuse aura iconique. Elles sont addictives. Je joue la carte du franc jeu.
 

« Vu votre teint et votre corpulence, j’opterai plus pour ces petites merveilles grises d’Yves Saint Laurent. Elles vont vous aller à ravir. »

 
           Je lui subtilise ma chaussure pour lui donner la paire d’escarpins de YSL. Puis je me dirige vers la caisse directement où la caissière me sourit, car elle a vu la scène depuis le début.
 

« Par contre, ces escarpins sont chers 625 euros la paire je ne sais pas si vous pourrez vous permettre cette folie. »

 
           Allez je remue le couteau dans la plaie. C’est vrai que les miennes ne valent que 575 euros. Je paie cette somme considérable avec ma carte et je donne mon nom pour le fichier des clients fidèles. La caissière place les escarpins dans un sac en tissus qu’elle place dans une boite à chaussures, qui finit dans un beau sac du magasin. Après une si grosse somme encaissée, ils peuvent se le permettre.
 
          Je prends mon sac, dit au revoir, me retourne et regarde cette fille que j’ai laissé avec les talons YSL, et je lui fais un petit sourire en coin avant de sortir du magasin pour m’assoir sur le banc juste en face. Ainsi, je change de chaussures. Les autres étaient hors services, enfin juste moins belles.
 
          J’ai fini de changer de chaussures, mais je reste encore un peu assise là. Le soleil passe par la verrerie du centre commercial, il fait bon, la vendeuse dans la vitrine me fait un signe de la main pour me saluer, je suis une habituée.
 

 

« C’étaient des fausses. Idiote »

 
          J’évite de justesse le sac que m’envoie cette fille dessus. C’est quoi ce sac ? Ah oui un sac où je mets tout ce que je trouve dedans pour ne pas salir mon sac à main, il n’est pas de très grande valeur, mais il est pratique car je peux le plier et le mettre dans mon sac à main.
 
          Elle me fixe de haut, la main sur les hanches, elle me fait de l’ombre et çà je n’aime pas. Deux garçons passent derrière elle et me regarde pour voir si j’ai un problème, je leur souris. Pourquoi aurais-je un problème ? Cette fille a l’air grave sympathique. Sérieusement, je pense que l’on pourrait faire les 400 coups ensemble.
 

« Test réussi. Je t’attendais pour voir si tu méritais qu’on aille boire un verre pour nous féliciter de cette pagaille que nous avons mis dans ce magasin. Et je sens que ce n’est pas la dernière. »

 
          Je fais un clin d’œil ramasse mes affaires et me dirige vers la petite place du centre commercial, dans le hall. Il y a un bar, avec un serveur super sympa, je le connais bien à force de me faire inviter par des mecs à boire un verre. Grâce à moi, il a de la clientèle.
 
          Je m’appuie sur le bar, et lui demande deux verres du cocktail du chef. Il n’est pas sur la carte mais il aime me faire découvrir des saveurs, autant en faire profiter cette fille. En plus, il me fait comprendre que c’est offert par la maison, il est pratique ce pouvoir de tant à autre.
 
          Je me retourne, la regarde et lui sourit.
 

« Je me nomme Allyson Hope, et toi ? »

 
          Le serveur arrive avec ses deux cocktails et les posent devant moi sur le comptoir. Il pose sa main sur mon bras et me dit qu’il est content de me voir et que c’est offert. Mon pouvoir ne se trompe jamais.
 

 

« Eleonor Rowell. »

 
          Voilà son nom. Hum… je réfléchis bien mais je ne l’ai jamais entendu. Il va falloir que j'apprenne à la connaître par moi-même. Et puis on n’est jamais mieux servi que par soi même.

 

« Si tu veux la mettre dans ton lit autant le dire clairement ? »

 
         Cà on peut dire que c’est du direct, ma chère. Mais ce n’est pas ce que tu crois. C’est vrai que j’aime plaire, et j’en joues beaucoup. Mais là ce n’est pas le cas. Ah… pauvre petit chou il va devoir s’en remettre, s’il veut garder la tête haute.
 
         En attendant je trouve que cette Eleonor est plutôt cool pour une fille de ce genre. Je me demande bien ce que je vais pouvoir découvrir sur elle.
 

« Trinquons ! »

 
         A quoi je ne sais pas si je dois lui dire, mais en tout cas j’ai comme à mon habitude une petite idée derrière la tête pour l’avenir. Mais il va falloir que je fasse à l’heure tout de même je suis attendue. Et il faut que je me change si je veux être désirée.
 
         Je regarde mon portable, les derniers sms puis l’heure. Bon je reste avec elle encore 5 à 10 minutes à tout casser.