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 BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.]

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HyukJae Won
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HyukJae Won
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MessageSujet: BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.]   BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] Icon_minitimeSam 14 Nov 2015 - 19:49
BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] 6t97


Je n'arrivais pas à me concentrer. J'avais beau essayer de faire le vide, il n'y avait rien à faire. J'étais seul dans la chambre, je n'avais pas la moindre angoisse à avoir. Je n'avais rien à penser, je n'avais rien à faire, mais je n'arrivais pas à faire le vide. Seulement j'en avais besoin. Cruellement besoin.

Depuis que j'étais revenu je n'arrêtais pas de penser à SiWon, aussi bien à l'aîné qu'au plus jeune. Mais si le premier ne devait plus faire parti de mes préoccupations depuis sa mort, ce n'était pas le cas du second. Le savoir près de moi, derrière ce mur, après tout ce qu'il avait fait à DongHae, de savoir qu'il en voulait à EunHyuk et qu'il avait cherché revanche, cela me rendait affreusement mal à l'aise. J'ignorais si c'était de la haine envers ses agissements ou si c'était la peur de ce qu'il pouvait encore faire, mais je n'étais pas rassuré.

Jusqu'ici, la " cohabitation " avec les autres n'était pas du tout comme je l'avais imaginé en revenant ici. Je m'étais imaginé quelque chose de beaucoup plus oppressant, de beaucoup plus lourd à supporter. Mais non. C'était tout le contraire ; ils me laissaient de mon côté, seul, en paix. Nous avions beau vivre dans la même pièce, ce n'était même plus un réel problème. YeSung ne cherchait pas vraiment à échanger avec moi, LuHan et Chen tentaient quelques approches amicales sans me forcer, et même la présence de LeeTeuk n'était plus un problème pour moi. 

Depuis mon retour il dormait avec YeSung, ne cherchant pas à me brusquer ou à me demander quoi que ce soit, et en une semaine ici il n'avait pas refait de tentatives pour se rapprocher de moi. Il ne cherchait pas à renouer le dialogue avec moi, il attendait que je fasse le premier pas. Et j'espérais sincèrement que l'attente ne serait pas trop longue... Seulement je savais que cette attente serait malgré moi éternel. Quand bien même j’arriverais à franchir la distance qui nous sépare pour sauter dans ses bras, il resterait toujours cet écart entre lui et moi, ce doute, ce poison. Toujours. 

En une semaine je n'avais dû sortir de cette chambre seulement deux ou trois fois, pas plus. Mais cela avait suffit à ce que je fasse plus ou moins la connaissance de BaekHyun et Lay. Si le second me paraissait méprisable, ce n'était pas le cas de BaekHyun. Lui il avait l'air... complètement perdu. Le rôle qu'il jouait n'était pas le sien, il ne semblait même pas à sa place. Son " frère " le menait à la baguette et ne semblait pas avoir la moindre considération pour lui alors que ça crevait les yeux que BaekHyun l'aimait, lui. Il avait l'air si gentil, si prévenant... Il avait même essayé d'amorcer une quelconque discussion avec moi pour savoir si tout allait bien après le soir de notre arrivée. J'aurais pu lui rire au nez à cette question mais non, au contraire. Intérieurement je le remerciais. Il ne me connaissait pas après tout, et c'était réciproque. 

J'ignorais pourquoi j'avais réagit " si bien " avec lui. Je me sentais incapable de discuter avec Chen en tant que meilleur ami mais face à BaekHyun ç'avait été... différent. Peut être parce que justement nous ne nous connaissions pas... Il ne pouvait rien attendre de moi, il ne pouvait qu'imaginer. 

Quoiqu'il en soit, je faisais de mon mieux pour chasser toutes ces idées de ma tête ; je devais me concentrer. J'essayais de focaliser tout mon esprit sur SiWon, sur lui et lui seul. Je n'aimais pas ça, cruellement pas. Mais j'avais l'impression de ne pas avoir le choix.

J'essayais de respirer calmement, de façon lente et régulière. Les yeux clos, je sentais le monde autour de moi perdre son importance. Je sentais encore les chose près de moi mais ce n'était plus comme avant. Plus comme avant car ce que je sentais, voyais touchais et ressentais, ce n'était pas mon univers mais le sien. Celui de SiWon.
Prenant place dans son esprit, je me concentrais tout d'abord sur ce qu'il voyait. Je ne mis pas longtemps à comprendre qu'il était dans sa chambre, juste à côté. Son regard semblait dans le vide ; il fixait les choses autour de lui sans vraiment les regarder.
Je sentais sous mes doigts la douceur des draps ; ses mains reposaient mollement sur le matelas. Il me donnait presque l'impression d'être inconscient. 

J'avais beau me sentir plus que mal à l'aise, je ne pouvais pas reculer maintenant. Focalisant tout mon esprit sur le sien, je commençais doucement à entendre des bribes de ses pensées. Même en y mettant tout mon coeur, je ne parvenais pas à tout entendre, mais ce que j'entendais était amplement suffisant. 

Je laissais les minutes défiler dans le silence de ses pensées, m'imprégnant de chacun de ses mots. Je n'étais pas sûr d'avoir le courage et la force de le refaire à nouveau, alors je ne voulais rien perdre. Rien. Sans parler du fait que ce que j'entendais n'était pas forcément pour me déplaire. 

Et ce que je venais d'entendre ne me déplaisais pas d'avantage :
- Salut.
Je rouvris les yeux assez soudainement avant de tourner la tête vers LeeTeuk ; je ne l'avais pas entendu entrer. Il était assis à côté de moi, sur le lit. J'avais beau me sentir mal à l'aise, je ne pouvais pas m'en cacher, j'étais heureux de le voir. 

Ne sachant que dire d'autre, je lui demandais, maladroitement :
- Ca... Ca fait longtemps que t'es là ?
- Je viens juste d'arriver, je voulais pas te faire peur...
Je baissais la tête confus. C'était à croire que " ne pas faire peur à HyukJae " était devenu l'objectif numéro de tout le monde. Et ça, ça ne faisait que me rappeler que ce que je pensais de moi était juste : je n'étais qu'une contrainte. Pour lui comme pour les autres. Seulement je n'avais pas peur d'eux. Et au fond je n'avais peur de personne. J'avais beau avoir développé une sorte d'agoraphobie, je n'avais pas peur de la présence des autres. Je n'avais pas peur d'échanger un dialogue sur la pluie et le beau temps avec un inconnu et de donner l'heure à un passant. J'avais simplement peur des relations... sur le long terme. 

LeeTeuk sembla néanmoins remarquer mon trouble et me dit :
- Excuse-moi, c'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que...
- Ce n'est pas toi qui me fait peur LeeTeuk.
Je ne voulais pas l'entendre s'excuser une énième fois, il n'avait rien à se faire pardonner. Et puis il avait le droit de savoir. Lui plus que quiconque. 
- Tu n'as pas... Tu n'as pas peur de moi ? 
Le ton de sa voix me laissait supposer qu'il ne s'attendait pas à cette révélation de ma part. Il est vrai que suite aux événements récents elle paraissait... absurde. 

Je niais de la tête en guise de réponse alors qu'il enchaînais, sur un ton qui laissait sous-entendre de la tristesse et non de l'agressivité :
- Qu'est-ce qu'il y a alors ? Pourquoi est-ce que tu refuses de me regarder, de me parler ? Pourquoi tu recules quand je m'approche, quand je veux te toucher, t'embrasser ? 
C'était si dur à comprendre, si dur à expliquer. Même moi je n'arrivais pas à comprendre pourquoi est-ce que je réagissais de cette manière. Seulement, au fil des années, j'avais fini par comprendre que je n'avais aucun contrôle là-dessus.

Afin de ne pas le laisser sans réponse, je lui dis :
- Je... Je sais pas vraiment...
- Laisse-moi deviner... C'est compliqué.
- Pire que ça... 
Avec moi tout est compliqué de tout façon. La moindre petite chose devenait un véritable calvaire à mon contact. Je n'étais qu'un source de problèmes...
Prenant mon inspiration, je continuais, sur un ton calme et pourtant triste :
- Tout ce que je refuse me manque mais... j'ai peur de ce que tu attends de moi... Je ne pourrai jamais être le parfait petit ami, qui te fait des cadeaux, des câlins et qui sourit tous les jours. 

La simple vision de moi étant heureux et souriant me donnait envie de rire. Elle me semblait si peu crédible, si irréelle... La tête basse, je poursuivis :
- Je ne pourrai jamais être heureux pleinement... et je ne pourrai jamais te rendre heureux pleinement... Tu ferais mieux de...
Il ne me laissa néanmoins pas finir cette phrase dont tout le monde connaissait la fin, et prit à son tour la parole :
- Non, je ne ferais pas mieux d'aller voir ailleurs. Je suis heureux. J'étais heureux et quand tu le voudras bien, je le serai à nouveau.
Comment faisait-il pour avoir autant d'espoir quand moi je n'en avais plus aucun ? Pourquoi s'acharnait-il avec moi ? Il ferait mieux de lâcher prise, ce serait bien mieux pour tout le monde...
- LeeTeuk... Essaie de comprendre, ce n'est pas une histoire de vouloir, je ne peux pas. Jamais je ne pourrai aller mieux, aller bien. Tu ne peux rien faire.
- Si. Je peux être là. Juste être là. Dès que tu en auras envie. Dès que tu en auras besoin. 

Je ne méritais pas tant d'attentions de sa part. Tout ça me paraissait injustifié. Je ne méritais pas qu'il se préoccupe de moi et lui ne méritais pas à avoir à s'occuper de moi comme il le faisait. Certes, je ne demandais rien. Rien d'autres hormis le fait qu'on me laisse en paix. Mais il n'empêche qu'il continuait d'essayer. Essayer alors que je ne voulais pas. Je ne voulais plus. Ou je ne pouvais plus.

Je baissais les yeux et suivais le geste inconscient de ma main gauche, qui vint enserrer mon avant bras droit. La cicatrice avait beau être dissimulée sous ma manche, j'avais l'impression de la sentir sous mes doigts. 
- Pareil pour ça... Quand tu seras prêt, cette marque ne sera plus qu'un souvenir.
Je relevais les yeux à ces mots, ne m'attendant à ce qu'il dise une chose pareil alors qu'il me connaissait, peut être mieux que quiconque... J'aurais pu rire, mais je me suis contenté de lui rappeler, à voix basse :
- Ce sont mes souvenirs qui me détruisent Teukie...
Seulement cette fois-ci ce fut mon tour de faire une erreur.

Comment ? Comment avais-je pu l'appeler ainsi ? Lui donner un espoir alors que je n'en voyais plus l'ombre d'un seul ? Je détournais le syeux, presque gêné ; je ne voulais pa savoir à affronter son regard, son regard probablement empli de rêves et d'émotions positives, d'espoir. Moi je n'en avais pas. Et je n'avais pas le droit de partager les siens. Je n'avais plus le droit.
Néanmoins, il reprit d'une voix calme :
- Alors permet-moi, permet-nous d'en créer de plus beaux pour les recouvrir.
- Je ne peux pas.
La réponse exacte aurait été " ça ne marche pas ", mais je n'avais pas le courage de le lui dire. Le temps que j'avais passé avec lui était beau. En dix-neuf ans je n'avais probablement jamais été plus heureux que durant cette période. Mais tous les souvenirs que j'avais avec lui étaient noyés au milieu des autres, de tous ces autres qui avaient malgré moi une importance beaucoup trop grande à mes yeux. Et je ne pouvais pas les combattre. Je n'y arrivais pas. 

Alors que je me perdais déjà dans mes songes, il me rappela à la vérité en ajoutant :
- Pour le moment mais j'ai tout mon temps, tu as tout mon temps. 
J'aurais pu lui répondre, lui faire comprendre qu'il n'avait pas à me donner son temps et que je n'en voulais pas, mais son geste fit taire toute réflexion.

Sentir sa main qui glissait dans mes cheveux c'était presque... surréaliste. Je ne l'avais pas vu venir, je n'avais pas eu le temps de m'y préparer, rien. Et la situation avait beau me gêner, me faire me crisper, je ne la subissais pas ; je l'appréciais. Je l'appréciais cruellement. Je la désirais. Mais je ne devais pas. Je n'avais pas le droit de retomber dans cette romance. LeeTeuk devait lâcher prise. Pour son bien, il le devait. 
Néanmoins je le laissais faire. Entièrement faire. Détournant la tête, je fermais doucement les yeux avant de perdre son contact. Je l'entendis se lever, et il ne tarda pa sà quitter la chambre, me laissant à nouveau seul avec mes pensées. Si d'ordinaire ce face à face me faisait peur, aujourd'hui il... m'intriguait.

Je repensais à ce que j'avais vu, ou plutôt à ce que j'avais entendu, à ce que j'avais compris en allant dans l'esprit de SiWon. Je savais que je ne pouvais pas m'être trompé. Cette fois-ci j'en étais sûr. Les choses étaient claires dans son esprit, contrairement au mien. Je ne savais plus vraiment quoi penser, de lui, de la situation, de tout ça, mais je savais une chose : je n'avais pas le droit de garder ça pour moi. J'avais le devoir tout comme le besoin d'en faire part à quelqu'un. Et je n'avais aucun doute sur qui était ce quelqu'un.

Fouillant dans ma poche, j'en ressortis mon téléphone. Cherchant dans mes contact, je finissais par trouver celui de mon frère et lui envoyais un message.
" Vous êtes où ? "
Je n'avais aucun doute sur le fait qu'il était avec DongHae, depuis que nous étions rentrés ils ne s'étaient pas lâchés l'un l'autre. EunHyuk refusait de le laisser seul et je supposais que DongHae devait être plus que rassuré par sa présence.

Je n'attendis pas longtemps avant d'obtenir une réponse.
" Dans le parc. Y a un problème ? "
Je souriais, bien que tristement, face à son message. Jamais il n'arrêterait de s'en faire pour moi. J'avais beau dire, cela me rassurait. Bien plus que je ne saurais le dire. 
Sans m'attarder d'avantage, bien que la chose ne me plaisait guère, je me levais de mon lit et sortis doucement de la chambre, en inspirant un grand coup. Me retrouver dans les couloirs de l'internat en fin de matinée d'un samedi ne me rassurait en rien, les lieux étant souvent bondés à cette heure, mais pourtant c'était si bon. J'avais l'impression de respirer un oxygène nouveau, bien différent de l'air étouffant de la chambre. 

Sans plus attendre, préférant passer le moins de temps possible seul dehors, je traversais le couloir du dortoir avant de prendre l'escalier, croisant quelques personnes dans la descente de ce dernier. Je faisais de mon mieux pour ne pas y faire attention, cette petite voix dans ma tête me répétant sans cesse que je n'avais rien à craindre d'eux, et traversais le hall d'entrée, passant au plus loin des groupes d'amis ou de surveillants, voire même de professeur. Pour rien au monde je ne voulais me faire remarquer. Je voulais me fondre dans le mur, être invisible aux yeux de tous, ne pas sentir un seul regard posé sur moi. 

Je sortais rapidement du bâtiment principal, me retrouvant dans le parc. En bas des marches, je me mis à chercher des yeux mon frère et DongHae, et je ne mis pas longtemps à les trouver, tous les deux assis sur un banc. 

A mi-chemin pour les rejoindre, EunHyuk remarqua finalement ma présence et s'empressa de me rejoindre, comme si j'étais en danger. Bien que physiquement je ne l'étais pas, psychologiquement, un réel combat se déroulait en moi, cherchant à savoir si la peur allait oui ou non primer sur le reste. Si pour le moment j'arrivais à garder le contrôle, je n'étais pas en mesure de savoir si cette affirmation allait en rester une d'ici les prochaines minutes. 

Quand mon jumeau fut à ma hauteur, il me dit presque immédiatement :
- Tout va bien ? 
- Oui, ça va.
Du moins pour le moment " tout allait bien ". Je lui faisais comprendre d'un seul regard de ne pas insister et nous ne tardions pas à rejoindre DongHae, qui était resté sur le banc. Alors que je m'asseyais à côté de lui et qu'EunHyuk en faisait de même, il me demanda :
- Ca a été ? 
J'hochais la tête positivement, comprenant sans mal qu'il faisait allusion au fait que je venais de traverser l'internat entier seul pour les retrouver. 
- Tu vois, tu vas y arriver.
Son sourire discret et son regard étaient confiant, et je ne pouvais que le remercier pour ça. Mais je n'étais pas venu pour entendre des encouragement. J'étais venu pour lui parler, et je ne me sentais pas de faire d'incroyable détours pour aborder le sujet. Je voulais en parler simplement avec lui. 

Essayant tout de même de ne pas paraître trop direct ou curieux, e lui demandait, d'une voix qui se voulait calme et douce :
- Et toi avec Siwon ? Comment tu te sens ? 
Il détourna le regard quelques instants, et je m'en voulais d'être venu le troubler en lui parlant de ça. Mais j'en avais besoin. Et j'étais persuadé qu'une fois qu'il aurait entendu ce que j'ai à lui dire, il n'en regretterait rien. 

EunHyuk me regardait sans vraiment comprendre où je voulais en venir. Je savais que j'étais probablement la personne la mieux placée pour comprendre son petit ami, et si j'avais essayé d'en parler avec lui pour l'aider, je ne l'avais jamais fait alors qu'il souriait. C'était quand il pleurait en y repensant, quand il se réveillait après un cauchemar ou durant des moments d'angoisse que je venais le voir, certainement pas en pleine journée alors que tout allait bien pour lui. Et puis le fait que je traverse l'internat pour venir lui parler de ça ne les laissaient pas indifférents ; la situation était anormale et ils le sentaient. Mais je ne devais ni ne voulais faire demi-tour. 

Relevant à nouveau la tête vers moi, DongHae me répondis :
- Je... Je ne crois pas que les choses changent beaucoup...
- C'est normal, mais... Est-ce que je peux te, enfin vous, confier quelque chose ? 
Si mon intention première était de parler à DongHae, je savais qu'EunHyuk était tout aussi concerné par cette histoire. Il avait droit de savoir, ça ne pouvait que l'aider. Si tant est qu'il arrive à comprendre... Mais rien dans son attitude ne me laissait sous-entendre qu'il était prêt à entendre ce que j'avais à dire. Je n'avais encore rien dit mais je pouvais voir dans ses yeux qu'il redoutait ce que je pouvais dire. Et EunHyuk n'aimait pas rester dans le vague et l'ignorance, si bien qu'il me demanda :
- Qu'est-ce qu'il y a ? 
DongHae ne disait rien, il me regardait fixement, attendant que je parle. Inspirant doucement, je me risquais à leur dire :
- Je voulais savoir, j'avais besoin de savoir ce qu'il ressent vis-à-vis de ce qu'il a fait et... je crois que... non je suis sûr que... qu'il regrette. 

Comme je l'avais prédis, EunHyuk voulut me faire taire. La colère et la haine se lisaient déjà sur son visage, mais DongHae l'empêcha de dire ou de faire quoi que ce soit d'un geste de la main, glissant doucement le dos de sa main sur son torse en lui disant :
- Attends Hyuk, je veux entendre ce qu'il a vu...
- Mais...
Il ne le laissa pas poursuivre et lui dis, alors que je ne savais plus vraiment où me mettre :
- Si tu ne le supportes pas, va faire un tour et reviens dans une dizaine de minutes mais j'ai vraiment besoin de savoir... EunHyuk s'il te plaît.
J'avais la désagréable impression de n'être qu'une personne venue troubler leur tranquillité, et compte tenu de la situation actuelle je m'en voulais. Mais je devais aller au bout de ma pensée. Pour eux comme pour moi.

Comprenant que c'était important pour DongHae, mon frère releva les yeux vers moi avant de me dire :
- On t'écoute.
Sa main vint doucement enserrer celle de DongHae alors que j'inspirais un grand coup avant de me lancer :
- Il n'a pas réalisé ce qu'il faisait. Même quand il y repense, il ne comprend pas comment il a fait pour en arriver là. Il ne sait pas ce qu'il lui a pris de te faire du mal alors qu'il t'adore... Il ne comprend pas pourquoi il a voulu se venger d'EunHyuk alors qu'il vous aime tout autant, si ce n'est plus, que son père. 

Je marquais une pause, troublé par mes propres paroles. Je n'avais jamais aimé évoqué le père de SiWon, peu importe les circonstances. Personne ne savait ce qu'il m'avait fait, et je voulais que ça reste ainsi. Et pourtant le poids de son nom était lourd à porter seul.
Je ne me laissais néanmoins pas submergé par mes souvenirs et repris :
- Il s'en veut terriblement parce qu'en plus d'avoir perdu un père qui ne l'aimait pas comme un fils, il a fait la bêtise de perdre, par sa faute, la confiance de ses amis, ceux qui comptent pour lui et surtout... Yesung. Il souffre vraiment. Je ne crois pas qu'une seule des personnes que j'ai pu... 

Il n'y avait pas vraiment de mot pour désigner ce qu'avaient fait toute ces personnes, du moins aucun qui me conviennent, mais je continuais malgré tout, bien que maladroitement :
- ...rencontrer ait déjà eu ce genre de sentiments. Il ne t'a pas blessé par plaisir. Même ce jour-là, il n'y avait pas de réel plaisir, il n'est pas vicieux...
Mon discours achevé, je prenais le risque de relever les yeux vers eux, et ce que j'y voyais était ce que j'avais redouté. Si DongHae semblait essayer d'assimiler mes mots et de les comprendre réellement, ce n'était pas le cas d'EunHyuk, qui prit la parole le premier :
- Hyukjae est-ce que... Est-ce que tu es vraiment en train de prendre la défense de... du violeur de Donghae ? 
Ce dernier tenta de l'arrêter :
- Hyuk...
Seulement le principal intéressé se leva brusquement.

Nous tournant le dos quelques secondes, il ne tarda pas à se remettre face à nous avant de nous dire, en hurlant :
- Non ! Il a abusé de toi, de notre confiance à tous, qu'est-ce que vous voulez que je fasse, que j'aille le voir pour le pardonner ?!
Prenant le risque de la contrarier d'avantage, même si je savais que ça n'avait rien de personnelle, je lui dis, sur un ton beaucoup plus calme :
- EunHyuk c'est pas ce que je te demande, je voudrais que vous y alliez tous les deux pour comprendre...
- C'est hors de question ! Si je me retrouve face à lui, face à ses excuses qui ne servent à rien, je crois que cette fois, je le tue. 
Et le principal problème c'est qu'avec EunHyuk, ces phrases n'ont rien d'une menace en l'air. 

Je ne savais plus vraiment quoi dire, et adressant un regard à DongHae, je compris de moi-même dans ses yeux que c'était à lui de prendre le relais. Ca en plus d'une immense... gratitude. Et je savais ce que ça représentait. Je ne sais pas ce que je donnerais pour ne serait-ce qu'un seul de mes violeurs se présente à moi avec des regrets. 

Me levant à contre-coeur, je commençais à m'éloigner, mais une fois à hauteur de mon frère, je m'arrêtais quelques secondes, glissant ma main sur son épaule. La sienne vint enserrer mon poignet, peut être plus fort qu'il l'aurait voulu, mais ce n'avait que peu d'importance. Son pouce glissait sur le dos de sa main, et je voyais bien dans ses yeux qu'il faisait tout son possible pour contrôler. 
Seulement au fond de lui je savais qu'il n'ignorais pas que j'avais raison. Et ce parce qu'il savait que si je n'avais pas été sûr de moi, je ne lui aurais rien dit, je n'aurais pas prit la défense de SiWon après ce qu'il avait fait. Pas moi. Mais peut être que lui méritait sa chance. Peut être qu'il méritait un pardon... Mais ce n'était pas à moi d'en juger. 

Je me penchais doucement pour embrasser sa tempe avant de vouloir m'en aller, mais il peinait à me lâcher, comme si ce simple geste était dur, si bien qu'il suivit mon geste sur moins d'un mètre, se mettant dos à DongHae. J'ignorais si c'était parce qu'il m'en voulait, parce qu'il ne voulait pas que je m'en aille, si c'était son éternel côté protecteur ou pour une autre raison, mais le fait est qu'il finit par lâcher prise, me laissant m'éloigner seul.

Je rejoignis la chambre en une minute à peine, retrouvant la solitude et l'air oppressant des lieux, avant de m'asseoir à nouveau sur mon lit et d'attendre. J'ignorais quoi, mais j'attendais. Je n'avais plus que ça à faire après tout. 
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MessageSujet: Re: BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.]   BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] Icon_minitimeDim 6 Déc 2015 - 16:14

"Partir pour pardonner."

“ DongHae & YeSung ”

BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] Zbmb
 

- Tu dois l’aider.
DongHae était revenu me parler après des jours de silence que j’avais moi-même installé et tout ce que j’aurais voulu, c’est qu’on se prenne dans les bras, qu’on se dise qu’on s’était manqué et qu’on rattrape ces quelques jours dans les rires et la complicité. Mais peu importait ce que je voulais, je savais que rien ne se passerait comme je l’avais imaginé et désiré. C’est moi qui aurait dû aller le voir et non l’inverse et pourtant, c’est lui qui était devant moi. Il aurait dû détester SiWon et m’aider à l’oublier, moi qui l’aimait toujours autant malgré ce qu’il avait fait, et même plus depuis ce qu’il avait dit, et pourtant, cela faisait maintenant plus de dix minutes qu’il essayait de me convaincre de retourner vers son bourreau pour l’aider, soi-disant qu’il avait suffisamment été puni.
 
Mais moi, moi, je ne pouvais pas le pardonner pour ce qu’il avait fait. Je l’aime. C’est indéniable mais je ne peux ni le pardonner lui, ni me pardonner pour ce que je l’ai aidé à faire. Si je n’avais pas utilisé mon don, cette malédiction, pour le protéger, il n’aurait pas laissé SiWon agir. Il aurait pu se défendre. Je l’ai empêché d’utiliser cette défense et maintenant, il est brisé. Il ne veut pas avoir l’air fragile mais je le vois dans ses yeux. Ils ont perdu de la lueur, de la brillance, DongHae ne sera plus jamais le même et c’est en partie ma faute… Il devait absolument en prendre conscience.
 
Assis l’un à côté de l’autre sur un banc du couloir qui menait à nos chambres, je relevai mes yeux vers lui pour tenter de le persuader que rien ne devait me rapprocher de SiWon. Rien. Ni personne.
- Je ne peux pas… Je l’ai aidé à…
Je ne voulais pas bégayer, pas hésiter, je voulais avoir l’air sûr de moi et de ce que je disais mais devant son regard blessé mais pourtant incroyablement fort, j’ai perdu tous mes moyens, je ne pouvais plus trouver les bons mots pour lui parler… Au prix d’incroyables efforts, je réussis malgré tout à garder un peu de contenance et terminai ma phrase :
- … à te blesser, je ne peux pas retourner le voir…
 
Je savais qu’une fois encore, bien que je lui aie dit une trentaine de fois ces dernières minutes, je savais qu’il n’allait pas me laisser dans cette idée, dans cette réalité que lui ne voulait pas voir. S’il ne voulait pas faire de moi un complice, ça ne voulait pas dire que moi, je devais accepter de ne pas l’être et oublier ce qu’il s’était passé.
- YeSung… Ce n’est pas de ta faute…
- Ah bon ? Pourquoi est-ce que tu n’as pas utilisé ton don pour l’arrêter alors ?
Je ne voulais pas m’énerver, ni l’énerver, je voulais simplement qu’il comprenne. Qu’il comprenne ce que je ressentais en le voyant me parler, en le sachant près de moi, alors qu’il me regardait presque tendrement, alors même qu’il tentait de prendre ma main, ce que je lui refusais en la ramenant vers moi. Je voulais juste qu’il comprenne, pas qu’il souffre.
- YeSung… S’il te plait… Je veux juste oublier…
 
Il veut oublier le mal qu’on lui a fait. Je veux qu’il reconnaisse que je lui ai fait du mal, que j’ai aidé SiWon à lui en faire. Je veux qu’il le dise. Qu’il le dise et qu’il me pardonne ensuite. Je veux qu’il l’admette.
- Je ne peux pas oublier ce que j’ai fait DongHae. Je ne peux pas l’oublier… même si je le voulais, je ne pourrais pas…
Il me regarda, brisé, et je réussis à le fixer pendant quelques secondes avant de baisser les yeux à nouveau, tentant une nouvelle fois de le faire comprendre :
- Est-ce que tu pourrais te pardonner de m’avoir blessé, même si ce n’était pas ton intention première ?
- Je…
Connaissant DongHae, je savais qu’il avait la réponse, je savais aussi qu’il en cherchait une autre pour rester dans cette optique de minimalisation de mes actes mais je savais surtout que je ne voulais pas lui laisser le temps de la trouver.
- Tu sais bien que non DongHae… Tu le sais et moi je le vis… Je ne peux pas oublier ce que j’ai fait, je ne peux pas et je ne veux pas. Ce serait comme te blesser une deuxième fois si je faisais comme si…
 
Quand je relevai les yeux vers lui, il avait à nouveau ce voile de tristesse qui couvrait son regard, je m’en voulais de devoir lui remémorer ce qu’il voulait oublier, simplement pour qu’il me dise clairement qu’il me pardonnait. Je m’en voulais mais je n’arrivais pas à faire autrement ; il fallait qu’il le dise au moins une fois, juste une.
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise… ?
- Pardonne-moi… Je veux juste que tu me pardonnes…
Même si cela faisait plusieurs minutes, peut-être même une demi-heure, qu’il me répétait que je n’y étais pour rien, je n’arrivais décidément pas à me sortir de cette culpabilité qui me rongeait depuis des jours maintenant…
- YeSung… Regarde-moi…
Je relevai les yeux vers lui et il prit mes mains dans les siennes avant de continuer :
- Tu n’as rien à te reprocher… mon pardon tu l’as sans même me le demander…
 
Sans rien dire, je me rapprochais doucement et simplement de lui pour le prendre dans mes bras et, loin de me repousser, il m’entoura de ses bras pour me serrer contre lui alors que je blottissais ma tête dans son cou, tout bêtement heureux qu’il me l’ait enfin dit. Même s’il avait à nouveau détourné les choses, j’avais son pardon. C’était tout ce que j’avais attendu et j’espérais qu’à présent, tout allait redevenir comme avant. Pour nous deux au moins. Je ne me remettrais pas de la perte de mon meilleur ami. Pas lui. Il n’avait pas le droit de m’abandonner, nous n’avions pas le droit de nous éloigner l’un de l’autre. C’était ma seule valeur sûre, il est ma seule valeur sûre. Quand l’amour s’envole, seule l’amitié reste. Mon amour s’est échappé mais lui doit rester ; il doit rester pour m’aider à oublier que je ne peux plus aimer celui que j’aime pourtant de tout mon cœur et ce, malgré ce qu’il a fait.
 
Sans s’éloigner de moi, et même, en resserrant son emprise sur moi, il ajouta, d’un ton bas mais conciliant comme s’il cherchait à m’amadouer en sachant que ses mots n’allaient pas me plaire, et ce ne fut pas le cas :
- Quelqu’un d’autre a besoin de ton pardon par contre…
Je fis comme s’il n’avait rien dit, comme si je n’avais rien entendu pour ne pas avoir à en parler de nouveau mais lui ne semblait pas de cet avis.
- Il a besoin de toi… je l’ai vu et il est brisé… au moins autant que moi.
Est-ce que je devais vraiment le plaindre ? Heureusement qu’il était brisé ! S’il n’avait rien ressenti, comment aurais-je pu accepter de continuer à l’aimer ? Seule sa culpabilité que je savais réelle et ses regrets m’aidaient à croire que j’avais un peu le droit de l’aimer malgré ses actes.
 
Je me décollais doucement de DongHae, glissant mes mains sur ses bras jusqu’à garder ses doigts entre les miens, avant de plonger mon regard au fond du sien pour tenter de lui faire comprendre dans quelle situation je me trouvais, lui d’un côté et SiWon de l’autre. L’amour ou l’amitié. Un dilemme que je ne souhaitais à personne. Ce que je croyais être une situation impossible.
- Je l’aime à en mourir DongHae. Mais je ne peux pas écouter que ce que je ressens pour lui. Il t’a fait du mal et ça je ne le supporte pas. Ce qu’il t’a fait… Les mots ne peuvent pas le réparer et je ne peux pas retourner vers lui. Je le veux mais je ne peux pas… parce que tu es trop important pour que je choisisse celui qui t’a blessé plutôt que toi.
A ma grande surprise, il se mit à sourire. Ce n’était pas un sourire franc, de ceux qui sont craquants et qui me faisaient fondre il y a quelques temps, simplement un sourire qui reflétait à la fois la joie et la tristesse, la nostalgie et l’espoir et toute une myriade de sentiments contraires que je ne parvenais pas à déchiffrer.
 
Il poussa un soupir presque exaspéré, comme si je l’ennuyais, avant de reprendre, sur un ton toujours plus doux, lui qui aurait dû être en colère et comprendre mon rejet de SiWon :
- Personne ne te demande de choisir. Le regarder ne t’empêchera pas de me regarder et je ne t’en voudrai pas, si c’est ce qui te fait peur. Je veux juste que tu puisses être heureux et tu ne pourras pas l’être sans lui.
- Mais…
Il releva la tête vers moi et la paix que je lisais dans son regard me figea sur place ; j’étais incapable de terminer ma phrase, ne pouvant plus croire qu’il était brisé. DongHae était blessé mais aujourd’hui, il était fort et il allait surmonter tout ce qui a pu se passer. Alors que SiWon était brisé. DongHae me l’avait dit. Brisé. Et j’avais l’espoir que je pourrais l’aider à recoller les morceaux.
- Tu crois que… qu’il voudra me parler ?
 
Il échangea notre rapport de force et prit mes mains dans les siennes, inversant les rôles de celui qui doute et de celui qui conseille avant de me dire, avec un sourire un peu plus sincère que précédemment :
- J’en suis certain. Même si ça ne va pas être facile, je suis sûr qu’il n’attend que ça au fond…
- Je vais y aller alors…
Il hocha la tête en lâchant mes mains et je ne prenais conscience que maintenant de ce que je venais de dire. Je ne pouvais plus faire marche arrière. C’était ce que je devais faire. Je le savais. J’avais juste du mal à l’accepter.
 
Serrant encore quelques secondes DongHae dans mes bras, je finis par m’écarter de lui avec un sourire reconnaissant avant de me lever du banc dans le but de rejoindre la chambre que SiWon occupait maintenant. Je n’étais pas encore sûr de réussir à en franchir le seuil ni de ce que je devais ou pouvais lui dire mais j’espérais pouvoir lui apporter un peu de réconfort.
 
« Je t’aime. » Il l’avait finalement dit. Pas dans le contexte que j’aurais rêvé mais il l’avait dit. J’aurais voulu que le temps s’arrête ce jour-là, qu’il suspende sa course pour que je puisse apprécier cet aveu délicieux mais au lieu, il était rempli de doutes : et s’il n’avait qu’eu un moment de faiblesse et non de sincérité ? Je ne pouvais m’empêcher de croire que SiWon allait changer de discours maintenant… et je ne le voulais pas. J’avais peur d’aller le voir… autant pour lui que pour moi. Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’avais surtout peur qu’il me rejette, qu’il m’éloigne de lui…
 
Devant sa porte, j’hésitai encore quelques instants, le point serré collé contre le bois froid. Froid comme il risquait lui-même de l’être. Froid comme l’air qui traversait le couloir et froid comme mon optimiste habituel… Et si, au contraire, il m’accueillait à bras ouverts ? Cette seule pensée me permit de frapper trois coups rapprochés et convaincus dans la branlante.
 
Je ne voulais pas attendre. Pas savoir si oui ou non il souhaitait que j’entre. Connaître son avis ne me ferait pas changer le mien et au pire, j’en serais blessé. Je poussai alors la porte tandis que résonnaient encore dans mon esprit des doutes toxiques.
Je le cherchai immédiatement du regard et quand je le vis, tous mes espoirs furent réduits presqu’à néant. Il n’avait pas l’air de quelqu’un de brisé, il avait ce même visage impassible, presqu’en colère, un visage que je lui connaissais bien et qui ne me surprenait en rien… Je n’osais pas faire un pas dans la pièce, mal à l’aise, terrifié par la discussion à venir.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
 
Son ton était sec. Froid. Il n’était pas heureux que je sois là. Il ne le voulait pas. Et malgré moi, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Il aurait dû, ou pu, se réjouir que je revienne vers lui après les évènements qui m’avait éloigné et pourtant non, rien chez lui ne laissait paraître une once de bonheur. Est-ce que je devais penser au mien ? Au sien ? Ou tout simplement renoncer ? Renoncer voulait-il dire penser à son bonheur ? Ou abandonner les deux ? En cet instant, alors qu’il n’avait prononcer que quelques mots, j’en venais à être totalement perdu.
 
C’était tellement évident. J’étais là pour lui. Pour nous. S’il demandait, c’est qu’il n’avait pas compris ou qu’il ne voulait pas comprendre et dans un cas comme dans l’autre, je n’aimais pas ça. Je m’avançais jusqu’au lit sans lui répondre et n’esquissai pas un sourire, attendant d’être assis près de lui :
- Je ne sais pas… Je pensais que tu pourrais me le dire…
Je n’avais aucune idée de quelle pouvait être sa réaction, s’il allait se sentir attaqué, offensé, triste, heureux, je n’arrivais pas à le deviner. Mais je savais qu’il serait tout d’abord perplexe. Ce qu’il ne tarda pas à confirmer par son visage fermé, ses sourcils froncés et son attitude défensive alors qu’il se callait un peu plus au mur, mettant approximativement un centimètre de plus entre nous.
 
- A quoi tu joues YeSung, tu ne devrais pas être là ?
En quelques secondes, il me faisait douter de ma présence dans cette pièce et pourtant, au fond de moi, une petite voix me hurlait que c’était justement parce qu’il ne voulait rien montrer que je me devais d’être là et ce, même s’il n’allait rien me dévoiler aujourd’hui.
- Pourquoi ça ?
- Tu le sais très bien, pas la peine de faire le gamin ignorant.
Il y avait vraiment des fois où il arrivait à me désespérer… Et pourtant, je continuais à l’aimer et mon désir le plus cher restait de le percer à jour quand il finirait par baisser sa garde.
 
- Je n’ignore pas. Je cherche à comprendre, à te comprendre.
- Tu as déjà compris. Ouvre les yeux mais pas la peine de me regarder pour comprendre.
Ouvre les yeux. Sur quoi ? Sur lui ? Sa personnalité, ses défauts, ses qualités, je veux croire qu’elles existent. Tout ça je le vois mais ce n’est pas en détournant le regard que je le verrai mieux ou que lui réussira à en prendre conscience. Je ne peux pas l’abandonner simplement en détournant le regard. Je ne peux pas.
- Je te suis plus là…
 
- C’était un moment de détresse YeSung… Je suis désolé mais…
Non… Pas ça. Il n’avait pas le droit de m’enlever ce moment. Je savais déjà tout mais il ne devait pas le dire, il ne devait pas me le dire. Je le savais. Je le sais. Mais je ne veux pas l’entendre de sa bouche. Je dois lui faire croire que ça m’est égal ce qu’il peut dire. Il doit le savoir.
- Pas la peine d’en rajouter, j’ai compris. Et je m’en doutais mais sache que je m’en balance pas mal de savoir si oui ou non tu as envie de le dire et de le répéter. Au risque de te décevoir, je ne t’abandonnerai pas.
 
- Ce n’est pas de toi qui m’abandonnes que je parle, je parle de moi qui ne pourrait jamais te donner ce que tu cherches. Ça sert à rien de t’acharner, tu ferais mieux de trouver quelqu’un d’autre.
Et moi alors ? Si je n’ai pas envie de trouver quelqu’un d’autre ? Il me suffit amplement, il est celui que je veux près de moi, tous les jours, dans toutes les situations, celles-ci comme les autres, je veux ses sourires et ses larmes, je veux tout. Mais il ne me donne que le rejet et je n’en veux plus… je n’en veux plus mais je fais avec parce qu’il ne pouvait me donner que cela pour le moment.
- Peut-être un jour mais pour l’heure, je ne veux que toi… et crois-moi, il y a des jours où je voudrais que ce soit autrement.
 
- Alors fais en sorte que ça le soit. Sors d’ici et va chercher ailleurs.
- Je ne veux pas.
- Et je ne veux pas que tu restes.
Il disait cela maintenant mais je savais que son discours serait différent à un autre moment. Les évènements récents le poussaient à m’écarter de lui. Je voulais le croire et j’allais maintenant abattre mes dernières cartes, celles contre lesquelles il n’avait pas réellement son mot à dire, bien que certains soient plus blessants que d’autres.
- Ça, ça ne dépend pas de toi, c’est ma chambre maintenant.
 
- Pardon ?
Je ne savais pas vraiment comment interpréter l’air stupéfait sur son visage… S’il était seulement surpris ou choqué et peut-être même profondément opposé à ce que je vienne mais tout ce que je savais, c’est que je ne risquais pas de lui laisser un choix dont l’issue n’allait pas me plaire. Certes, c’était plus ou moins le forcer à me revoir et me reparler mais avec lui, il n’y avait peut-être que ça qui marchait après tout…
- Je m’installe ici, que tu le veuilles ou non.
 
- C’est hors de question, tu n’as rien à faire dans cette chambre.
- Pas plus que toi en effet. Mais tant que tu y es, j’ai l’intime conviction que je n’ai pas à être ailleurs.
Je savais qu’il ne serait pas d’accord mais après lui avoir tout donné, tout ce qu’il me restait, c’était de le forcer. Le forcer en espérant que plus tard, tout se transformerait en désir venant de sa part.
- YeSung… va-t’en avant de faire des conneries…
Des conneries… Pourquoi, chaque fois que j’étais là pour lui, il me renvoyait l’image de quelqu’un qui fait des erreurs ? Comme s’il était une erreur… Mon erreur.
- Comme quoi ? T’aider ? Te rendre le sourire ? Te redonner envie de sortir de cette chambre ? De quoi t’as peur ?
- De rien qui te concerne.
 
- Tu me concernes donc si ça a un lien avec toi, ça en a un avec moi.
- Je ne te concerne pas. Laisse-moi. Une bonne fois pour toutes et tu verras à quel point rien de ce qui me concerne te concerne.
Il était, est et sera probablement toujours une source de problèmes mais tant que je voulais le supporter, où était le problème ? A chaque fois que cela le concernait, ça finissait par me concerner aussi alors pourquoi…
- Des mots, encore des mots… Si tu savais à quel point je m’en moque maintenant. Avec toi, j’ai appris à ne pas dépendre des mots. Encore moins des tiens, parfois à mes dépens. Je reste ici. Ce n’est même pas un choix qui t’appartient en fait. Je ne fais que te tenir informé.
La musique, les paroles, j’avais attaché tellement d’importance à leur sens que j’avais mis mille et un ans à réaliser qu’avec lui, les seules choses qui avaient de le valeur étaient les regards et le temps qu’il m’accordait, pas ses mots. J’en avais encore eu la preuve tout à l’heure.
 
- Pourquoi tu t’accroches comme ça ? Tu veux pas tout simplement passer à autre chose au lieu de faire un choix que tu vas regretter ?
Pourquoi voulait-il toujours que je regrette mes choix quand ceux-là m’envoyait vers lui ?
- Quel choix ?
- Entre lui et moi.
Entre lui et qui ? Je n’avais eu à choisir personne depuis des mois, la seule fois où j’avais choisi une personne plutôt qu’une autre, c’était en me tournant vers lui, un peu malgré moi et malgré lui, après avoir dû tourner le dos à DongHae, pour le mieux je l’espère.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Tu recommences à faire le crétin…
Crétin ? Je me demande qui est vraiment le crétin entre nous deux…
- Je ne comprends vraiment pas là…
- Entre lui et moi. Tu ne peux pas, tu ne dois pas faire ce choix. Je ne dois pas être ton choix.
C’était donc bien ça, il s’imaginait des choix là où il n’y en avait pas eu, là où je n’avais pas eu à en faire. Jamais.
- Je n’ai pas de choix à faire.
- Bien sûr que si.
- Non et même si ça avait été le cas, la situation serait la même. Il n’est pas seul, toi si. Je serais venu vers toi.
J’arrêtais un moment de parler. Il ne réagissait pas mais je sentais qu’il ne comprenait pas pourquoi ou plutôt qu’il ne voulait pas comprendre pourquoi. Les sentiments… J’espérais sincèrement qu’il finisse par comprendre ce que ça voulait dire et à quel point j’étais sincère quand je lui disais à quel point je l’aimais…
 
Reprenant à voix basse, un peu honteux vis-à-vis de mes propres pensées, j’ajoutai :
- En fait, non, je ne serais pas venu… Certainement pas. Parce  que c’est DongHae qui m’a convaincu de venir.
- Alors c’est lui le crétin.
Je ne devais pas m’énerver parce que je savais qu’il ne comprenait tout simplement pas. Comme s’il n’était pas digne que quiconque l’aime vraiment. Je sentais pourtant au fond de moi une pique qui s’enfonçait plus profondément pour me faire craquer lentement.
- Non c’est toi. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas comprendre ?
- De toute façon, tu ne changeras jamais d’avis, je me trompe ?
 
Je détestais qu’il change de sujet de la sorte en croyant que j’allais abandonner. C’était de ma faute aussi, j’avais toujours abandonné. Jusqu’à aujourd’hui. Je n’allais pas le laisser s’en sortir cette fois. Il fallait qu’il commence à comprendre. Vraiment. Je ne lui demandais pas la Lune, pas de me dire à quel point il m’aime, juste de commencer à faire l’effort de comprendre.
- Ne change pas de sujet.
- Qu’est-ce qui pourrait te faire changer d’avis ?
 
Rien. Rien ne me ferait changer d’avis. Je n’ai pas choisi de lui donner tout ce que j’avais jusqu’à ma propre essence. Jamais je ne l’ai décidé et un jour il allait le comprendre…
- Pourquoi tu ne veux pas comprendre ?
- Il n’y a rien à comprendre YeSung. Rien.
Peut-être qu’en lui disant clairement. Peut-être que si juste une fois, je le lui montrais en lui dévoilant aussi ce qui fait mal dans le fait de lui donner ma vie. Je devais tout essayer parce que j’avais tout tenté avant d’en arriver là.
- Je vais t’expliquer quand même alors. Je tiens à toi.
- YeSung…
Je ne le laissai pas continuer et poursuivis :
- Je tiens à toi peu importe ce que tu as fait et crois-moi, ce n’est pas la sensation la plus agréable du monde de se dire qu’on est prêt à tout pardonner.
- YeSung s’il te plait…
 
Un fol espoir naquit juste dans ma poitrine, là où mon cœur l’attendait pour recommencer à battre la chamade. J’essayais d’avoir le ton le plus doux et compatissant possible en lui demandant, presque dans un murmure :
- Quoi ?
- Tais-toi et va-t’en.
Tout s’écroula autour de moi. Je ne pouvais pas croire qu’il s’en moquait à ce point. Je ne pouvais pas croire qu’il me rejetait encore et toujours malgré le nombre de fois où j’essayais de le convaincre. Peut-être qu’il avait raison après tout… Peut-être que je devrais laisser tomber et en trouver un autre. Mais que faire quand je ne voulais que lui ?
- Pourquoi ?
- Parce que tu n’as pas idée de la connerie que tu es en train de faire à vouloir t’attacher.
 
- C’est pas un choix, c’est comme ça. C’est tout.
- Rien n’arrive comme ça, oublie que j’existe, tu verras ça t’empêchera pas de respirer.
Je crève d’envie de réussir à tirer un trait sur lui. Je meurs d’envie de pouvoir le regarder en me disant qu’il appartient au passé mais je n’ai pas envie de le perdre. Cette sensation de toujours manquer de sa présence, de toujours vouloir le voir, je ne pouvais pas m’en débarrasser simplement en regardant ailleurs. Il serait toujours là parce que je n’aurais jamais eu envie qu’il quitte ma vie.
- J’en ai pas envie.
- Alors laisse-moi au moins tranquille. Si tu veux t’infliger ça, fais-le mais laisse-moi.
 
Il était temps pour moi d’abattre la dernière carte, la seule qui pouvait encore avoir un semblant de crédibilité pour moi aujourd’hui :
- Je te demande pas ton avis et j’ai le temps.
- Le temps ?
A son tour de rester perplexe. Je ne l’avais pas habitué à de l’aplomb. Ni à la confiance. J’avais toujours montré à quel point j’étais faible face à lui mais aujourd’hui, je devais lui montrer à quel point j’étais prêt à tout pour lui. Pour nous.
- Oui, le temps.
- De ?
- D’attendre en restant loin que tu te réveilles.
 
- C’est toi qui ferme les yeux sur la réalité YeSung. Tu n’as pas le droit de tous les laisser tomber pour moi, je ne serai jamais ce que tu veux me voir devenir. Je ne veux pas changer pour toi ni pour qui que ce soit d’autre.
- J’ai jamais demandé à ce que tu changes.
Maintenant que tout avait été dit, des deux côtés, je devais lui laisser ce temps que je lui accordais pour réfléchir et essayer d’ouvrir les yeux sur la réalité et non uniquement sur la sienne, étriquée et privée de toute trace de sentiments quels qu’ils soient.
- Alors va-t’en, laisse-moi tranquille…
 
- D’accord. Très bien, je ne t’embêterai plus avec mes sentiments puisque tu ne veux plus en entendre parler. Mais je resterai là.
- Ye…
- A plus. Je dois aller chercher des affaires.
Une dernière fois. Faire semblant d’être fort encore une dernière fois. Une fois sorti, je pourrai craquer mais je dois encore avoir l’air fort face à lui. Juste une fois. Sans croiser son regard, je quittai la pièce, le cœur lourd et fatigué mais plein d’espoir pour la suite. Je voulais y croire. Je voulais croire en nous, plus qu’en n’importe quoi d’autre.
 
Fiche crée par Thundy sur Epicode


Dernière édition par EunHyuk Won le Jeu 23 Juin 2016 - 0:16, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.]   BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 14:43
BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] 6j3p

DongHae venait de quitter la pièce, me laissant seul face à EunHyuk. Et je devais bien avouer que j'avais peur. Lui ne m'effrayait pas, mais j'ignorais ce qu'il allait se passer. J'ignorais ce que je pouvais lui dire, ce que lui pourrait vouloir me dire. 
Il n'osait même pas me regarder alors que mes yeux à moi ne l'avaient pas pas lâchés. ll semblait mal à l'aise face à moi alors que cela devrait probablement être le contraire. J'étais lire d'engager la conversation mais je ne sais pas comment. Lui dire ce que j'avais sur le cœur n'était probablement pas la meilleure chose à faire, mais pourtant il le fallait. Et ça je le savais.
Néanmoins, il finit par relever les yeux vers moi, posant un regard déterminé et lourd de reproches sur moi avant de me demander, sèchement :
- Pourquoi tu lui as fait ça ?
DongHae avait probablement déjà dû lui dire, et il me paraissait évident qu'au fond de lui il avait déjà la réponse. C'était évident, il ne pouvait pas en être autrement. Après tout ce qu'il s'était passé il avait forcément eût le temps d'y réfléchir.
- Tu le sais très bien.
Mais il nia de la tête ma réponse avec un sourire faux et presque contrarié avant de se répéter, sur un ton encore plus froid :
- Dis-le moi. 
Mais je n'en fis rien. Je me contentais de soutenir son regard. 
C'était à lui de le dire. C'était à lui de mettre des mots sur ce qu'ils s'étaient passés. Moi je savais ce qui état arrivé, et je savais pourquoi. Maintenant c'était à lui de le comprendre et d'en prendre conscience.
- Tu voulais te venger ? hasarda-t-il.
Ce fut à mon tour de nier, et je compris à l'expression de son visage qu'il était surpris, ou du moins contrarié s'il pensait que je mentais. Mais il n'en était rien, si bien que j'explicitais mes gestes, sur un ton étrangement calme :
- Non. C'est à toi que je voulais m'en prendre.
Il semblait sidéré parce que je venais de lui dire, mais je ne comprenais pas pourquoi. Il avait l'air à deux doigts d'imploser.
- Et qu'est-ce que lui a avoir là dedans ?
Je pouvais entendre au ton de sa voix qu'il cherchait à se contenir, comme s'il s'empêchait de me frapper ou de s'en prendre à moi verbalement. Et ça je le comprenais autant que ça m'était égal. S'il refusait de voir la vérité en face il fallait malgré tout qu'il sache, et ça même si c'était à moi de le lui dire.
EunHyuk détourna le regard un instant, avec un soupire, avant de reprendre, sur un ton lourd de reproches alors qu'il relevait les yeux vers moi :
- Il te considérait comme un ami, il avait confiance en toi, il t'a toujours aidé, soutenu, et il ne s'en est jamais pris ni à toi ni à ton père. 
- Lui non mais toi si. 
Il me regardait étrangement, comme s'il ne comprenait pas alors que de mon côté, les regrets et la culpabilité prenaient à nouveau possession de mon être, comme de coutume ces derniers temps. 
Au risque de l'énerver plus qu'il ne l'était déjà, je prenais le risque de lui dire les choses clairement :
- Comme tu étais parti, s'en prendre à lui était le seul moyen de m'en prendre à toi. 
Son regard devint soudainement coupable. Il devait bien évidement se sentir coupable de ce qu'il s'était passé, et ça avant même que je le lui dise. Ce que DongHae avait dû lui apprendre en arrivant chez lui avait dû souffrir. Mais le fait que je le lui rappelle aujourd'hui ne semblait pas lui convenir, et que ces mots sortent de ma bouche encore moins.
- T'avais pas le droit de faire ça. 
Et lui ? Avait-il eût le droit de me prendre mon père comme il l'avait fait ? Il ne m'avait pas demandé ma permission, il l'avait fait, sans se soucier des conséquences. Bien évidement que j'étais conscient que ce que j'avais fais subir à DongHae était injuste, et vis-à-vis de lui je m'en voudrais probablement toute ma vie. Mais pour ce qu'EunHyuk ressentait, désormais je n'arrivais plus à m'en vouloir. Après son départ et après ce que j'avais fait, je m'étais dit que ce que EunHyuk allait ressentir en l'apprenant était injuste et cruel de ma part. Quand il s'en est pris à moi le soir de son retour je trouvais que c'était mérité. Mais aujourd'hui, avec le recul, maintenant qu'il était là, devant moi, je n'arrivais plus à m'en vouloir pour lui. Pas pour le moment.
Essayant moi aussi de rester calme, je lui dis :
- EunHyuk tu m'as tout pris. Mon enfance, l'attention et l'amour de mes parents et maintenant la vie de mon père. 
- Tu te fous de moi ?! s'emporta-t-il.
Il semblait visiblement ne pas avoir la même vision des choses que moi sur cette histoire, et bizarrement j'étais curieux de l'entendre.
Il détourna à nouveau le regard un instant avant de reprendre, sur un ton sévère et à voix haute, comme s'il avait besoin de crier son malheur et de se poser en victime devant moi alors que nous savions tout deux ce qu'il en était :
- Tu n'as aucune idée de ce que nous a fait ton père à mon frère et moi. Tu n'as aucune idée de ce qu'il a fait à fait endurer à HyukJae et de ce qu'il a fait de moi. T'avais pas le droit de faire ça DongHae. Ton père n'a fait que payer sa dette. 
- Mon père oui mais toi non. 
Je ne savais pas ce que mon père avait fait à HyukJae mais EunHyuk ne le savait pas non plus, personne ne le savait, pas même LeeTeuk, puisque HyukJae gardait le silence sur ces événements. Il avait raison sur ce point mais il avait tort sur l'autre. Même si j'ignorais ce que mon père avait demandé à EunHyuk je savais ce que lui en pensait aujourd'hui, et j'en savais suffisamment pour savoir que j'étais en droit de lui en vouloir autant que mon père.
Il semblait abasourdi par mes mots mais malgré ça je poursuivais :
- Il n'est pas question de ton frère mais de toi. Ce que tu es devenu tu l'as voulu. Il t'a encouragé, aidé et aimé et ça tu le lui rendais, alors que pendant ce temps là il se servait de moi comme un tas de viande bon pour la science et qu'il faisait subir à ton frère les pires horreurs ! 
Je revoyais à nouveau cet air coupable sur son visage, comme si la part de lui qui s'en était toujours voulu de ce que la vie de HyukJae avait été comparée à la sienne refaisait surface. EunHyuk avait grandit en étant admiré, aimé, encouragé, soutenu, entouré, il avait connu la vie de château alors que pendant ce temps là, HyukJae avait grandit dans un bordel. 
Je n'étais pas en train de dire que j'aurais voulu vivre la vie d'EunHyuk mais ç'aurait dû être moi. C'est moi que mon père aurait dû choisir. C'est moi qu'il aurait dû aimer, former, encourager, pas lui. Qu'est-ce qu'il avait de plus que moi qui faisait que je n'étais pasa ssez bon pour être son fils ? Pourquoi est-ce que j'avais dû passé la moitié de ma vie attaché à un bureau pour assimiler des tonnes de charabias économiques et l'autre moitié dans un laboratoire quand lui avait été aux côtés de mon père et parfois même de ma mère ?
Après leur départ à tous les deux nous étions tous désormais au courant de ce qu'ils s'étaient passé dans leurs vies, ce qui m'avait permis de comprendre ce qu'il en avait été de mon enfance à cause d'EunHyuk.
Sans lui laisser le temps de rebondir sur ce que je venais de dire, et ce même s'il ne semblait ni le vouloir ni le pouvoir, je repris :
- On est tout les trois Animaliks mais c'est toi qu'il a choisi. Entre son fils, toi, HyukJae et tous les inombrables Animaliks qu'il avait à son service c'est toi qu'il a choisi. Mon père n'a été qu'un géniteur pour moi. C'est ton père, pas le mien. 
Je marquais une pause, n'étant pas sûr de devoir aller au bout de ma pensée, mais je le fis malgré tout, sans vraiment réfléchir aux conséquences que cela pouvait avoir :
- Ce que j'ai fais à DongHae je le regrette, et il en sera toujours ainsi. Mais ce que ça t'a fait à toi, aujourd'hui, je peux pas le regretter. 
Je n'arrivais même pas à déceler les émotions que renvoyait son visage. IL avait l'air complètement perdu, comme si en venant ici il s'attendait à ce que j'encaisse ses reproches et ça haine sans rien dire et qu'il ne s'attendait pas à devenir coupable.
- EunHyuk depuis que t'es arrivé ici je te considère presque comme un frère. Je t'aime énormément et ça, même si en ce moment tu me détestes et qu'on s'en veut mutuellement, tu le sais. Je m'attends pas à ce que tu me pardonnes dans les jours qui viennent mais ne t'attends pas non plus à ce que je te pardonne maintenant. 
Désormais je lui avais tout dit. Tout ce que j'avais eût à lui dire il le savait. Mais il ne semblait ni disposé à me répondre ni disposé à rester face à moi. 
Il détourna son regard trop vite pour que je m'en rende compte et se leva, rejoignant la porte de la chambre avec calme avant de quitter les lieux, me laissant seul me murer dans un silence profond.
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MessageSujet: Re: BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.]   BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] Icon_minitimeMer 13 Avr 2016 - 18:21

"Partir pour pardonner."

“ DongHae & YeSung ”

 BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] Dxwu

- Tu dois l’aider.
DongHae était revenu me parler après des jours de silence que j’avais moi-même installé et tout ce que j’aurais voulu, c’est qu’on se prenne dans les bras, qu’on se dise qu’on s’était manqué et qu’on rattrape ces quelques jours dans les rires et la complicité. Mais peu importait ce que je voulais, je savais que rien ne se passerait comme je l’avais imaginé et désiré. C’est moi qui aurait dû aller le voir et non l’inverse et pourtant, c’est lui qui était devant moi. Il aurait dû détester SiWon et m’aider à l’oublier, moi qui l’aimait toujours autant malgré ce qu’il avait fait, et même plus depuis ce qu’il avait dit, et pourtant, cela faisait maintenant plus de dix minutes qu’il essayait de me convaincre de retourner vers son bourreau pour l’aider, soi-disant qu’il avait suffisamment été puni.
 
Mais moi, moi, je ne pouvais pas le pardonner pour ce qu’il avait fait. Je l’aime. C’est indéniable mais je ne peux ni le pardonner lui, ni me pardonner pour ce que je l’ai aidé à faire. Si je n’avais pas utilisé mon don, cette malédiction, pour le protéger, il n’aurait pas laissé SiWon agir. Il aurait pu se défendre. Je l’ai empêché d’utiliser cette défense et maintenant, il est brisé. Il ne veut pas avoir l’air fragile mais je le vois dans ses yeux. Ils ont perdu de la lueur, de la brillance, DongHae ne sera plus jamais le même et c’est en partie ma faute… Il devait absolument en prendre conscience.
 
Assis l’un à côté de l’autre sur un banc du couloir qui menait à nos chambres, je relevai mes yeux vers lui pour tenter de le persuader que rien ne devait me rapprocher de SiWon. Rien. Ni personne.
- Je ne peux pas… Je l’ai aidé à…
Je ne voulais pas bégayer, pas hésiter, je voulais avoir l’air sûr de moi et de ce que je disais mais devant son regard blessé mais pourtant incroyablement fort, j’ai perdu tous mes moyens, je ne pouvais plus trouver les bons mots pour lui parler… Au prix d’incroyables efforts, je réussis malgré tout à garder un peu de contenance et terminai ma phrase :
- … à te blesser, je ne peux pas retourner le voir…
 
Je savais qu’une fois encore, bien que je lui aie dit une trentaine de fois ces dernières minutes, je savais qu’il n’allait pas me laisser dans cette idée, dans cette réalité que lui ne voulait pas voir. S’il ne voulait pas faire de moi un complice, ça ne voulait pas dire que moi, je devais accepter de ne pas l’être et oublier ce qu’il s’était passé.
- YeSung… Ce n’est pas de ta faute…
- Ah bon ? Pourquoi est-ce que tu n’as pas utilisé ton don pour l’arrêter alors ?
Je ne voulais pas m’énerver, ni l’énerver, je voulais simplement qu’il comprenne. Qu’il comprenne ce que je ressentais en le voyant me parler, en le sachant près de moi, alors qu’il me regardait presque tendrement, alors même qu’il tentait de prendre ma main, ce que je lui refusais en la ramenant vers moi. Je voulais juste qu’il comprenne, pas qu’il souffre.
- YeSung… S’il te plait… Je veux juste oublier…
 
Il veut oublier le mal qu’on lui a fait. Je veux qu’il reconnaisse que je lui ai fait du mal, que j’ai aidé SiWon à lui en faire. Je veux qu’il le dise. Qu’il le dise et qu’il me pardonne ensuite. Je veux qu’il l’admette.
- Je ne peux pas oublier ce que j’ai fait DongHae. Je ne peux pas l’oublier… même si je le voulais, je ne pourrais pas…
Il me regarda, brisé, et je réussis à le fixer pendant quelques secondes avant de baisser les yeux à nouveau, tentant une nouvelle fois de le faire comprendre :
- Est-ce que tu pourrais te pardonner de m’avoir blessé, même si ce n’était pas ton intention première ?
- Je…
Connaissant DongHae, je savais qu’il avait la réponse, je savais aussi qu’il en cherchait une autre pour rester dans cette optique de minimalisation de mes actes mais je savais surtout que je ne voulais pas lui laisser le temps de la trouver.
- Tu sais bien que non DongHae… Tu le sais et moi je le vis… Je ne peux pas oublier ce que j’ai fait, je ne peux pas et je ne veux pas. Ce serait comme te blesser une deuxième fois si je faisais comme si…
 
Quand je relevai les yeux vers lui, il avait à nouveau ce voile de tristesse qui couvrait son regard, je m’en voulais de devoir lui remémorer ce qu’il voulait oublier, simplement pour qu’il me dise clairement qu’il me pardonnait. Je m’en voulais mais je n’arrivais pas à faire autrement ; il fallait qu’il le dise au moins une fois, juste une.
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise… ?
- Pardonne-moi… Je veux juste que tu me pardonnes…
Même si cela faisait plusieurs minutes, peut-être même une demi-heure, qu’il me répétait que je n’y étais pour rien, je n’arrivais décidément pas à me sortir de cette culpabilité qui me rongeait depuis des jours maintenant…
- YeSung… Regarde-moi…
Je relevai les yeux vers lui et il prit mes mains dans les siennes avant de continuer :
- Tu n’as rien à te reprocher… mon pardon tu l’as sans même me le demander…
 
Sans rien dire, je me rapprochais doucement et simplement de lui pour le prendre dans mes bras et, loin de me repousser, il m’entoura de ses bras pour me serrer contre lui alors que je blottissais ma tête dans son cou, tout bêtement heureux qu’il me l’ait enfin dit. Même s’il avait à nouveau détourné les choses, j’avais son pardon. C’était tout ce que j’avais attendu et j’espérais qu’à présent, tout allait redevenir comme avant. Pour nous deux au moins. Je ne me remettrais pas de la perte de mon meilleur ami. Pas lui. Il n’avait pas le droit de m’abandonner, nous n’avions pas le droit de nous éloigner l’un de l’autre. C’était ma seule valeur sûre, il est ma seule valeur sûre. Quand l’amour s’envole, seule l’amitié reste. Mon amour s’est échappé mais lui doit rester ; il doit rester pour m’aider à oublier que je ne peux plus aimer celui que j’aime pourtant de tout mon cœur et ce, malgré ce qu’il a fait.
 
Sans s’éloigner de moi, et même, en resserrant son emprise sur moi, il ajouta, d’un ton bas mais conciliant comme s’il cherchait à m’amadouer en sachant que ses mots n’allaient pas me plaire, et ce ne fut pas le cas :
- Quelqu’un d’autre a besoin de ton pardon par contre…
Je fis comme s’il n’avait rien dit, comme si je n’avais rien entendu pour ne pas avoir à en parler de nouveau mais lui ne semblait pas de cet avis.
- Il a besoin de toi… je l’ai vu et il est brisé… au moins autant que moi.
Est-ce que je devais vraiment le plaindre ? Heureusement qu’il était brisé ! S’il n’avait rien ressenti, comment aurais-je pu accepter de continuer à l’aimer ? Seule sa culpabilité que je savais réelle et ses regrets m’aidaient à croire que j’avais un peu le droit de l’aimer malgré ses actes.
 
Je me décollais doucement de DongHae, glissant mes mains sur ses bras jusqu’à garder ses doigts entre les miens, avant de plonger mon regard au fond du sien pour tenter de lui faire comprendre dans quelle situation je me trouvais, lui d’un côté et SiWon de l’autre. L’amour ou l’amitié. Un dilemme que je ne souhaitais à personne. Ce que je croyais être une situation impossible.
- Je l’aime à en mourir DongHae. Mais je ne peux pas écouter que ce que je ressens pour lui. Il t’a fait du mal et ça je ne le supporte pas. Ce qu’il t’a fait… Les mots ne peuvent pas le réparer et je ne peux pas retourner vers lui. Je le veux mais je ne peux pas… parce que tu es trop important pour que je choisisse celui qui t’a blessé plutôt que toi.
A ma grande surprise, il se mit à sourire. Ce n’était pas un sourire franc, de ceux qui sont craquants et qui me faisaient fondre il y a quelques temps, simplement un sourire qui reflétait à la fois la joie et la tristesse, la nostalgie et l’espoir et toute une myriade de sentiments contraires que je ne parvenais pas à déchiffrer.
 
Il poussa un soupir presque exaspéré, comme si je l’ennuyais, avant de reprendre, sur un ton toujours plus doux, lui qui aurait dû être en colère et comprendre mon rejet de SiWon :
- Personne ne te demande de choisir. Le regarder ne t’empêchera pas de me regarder et je ne t’en voudrai pas, si c’est ce qui te fait peur. Je veux juste que tu puisses être heureux et tu ne pourras pas l’être sans lui.
- Mais…
Il releva la tête vers moi et la paix que je lisais dans son regard me figea sur place ; j’étais incapable de terminer ma phrase, ne pouvant plus croire qu’il était brisé. DongHae était blessé mais aujourd’hui, il était fort et il allait surmonter tout ce qui a pu se passer. Alors que SiWon était brisé. DongHae me l’avait dit. Brisé. Et j’avais l’espoir que je pourrais l’aider à recoller les morceaux.
- Tu crois que… qu’il voudra me parler ?
 
Il échangea notre rapport de force et prit mes mains dans les siennes, inversant les rôles de celui qui doute et de celui qui conseille avant de me dire, avec un sourire un peu plus sincère que précédemment :
- J’en suis certain. Même si ça ne va pas être facile, je suis sûr qu’il n’attend que ça au fond…
- Je vais y aller alors…
Il hocha la tête en lâchant mes mains et je ne prenais conscience que maintenant de ce que je venais de dire. Je ne pouvais plus faire marche arrière. C’était ce que je devais faire. Je le savais. J’avais juste du mal à l’accepter.
 
Serrant encore quelques secondes DongHae dans mes bras, je finis par m’écarter de lui avec un sourire reconnaissant avant de me lever du banc dans le but de rejoindre la chambre que SiWon occupait maintenant. Je n’étais pas encore sûr de réussir à en franchir le seuil ni de ce que je devais ou pouvais lui dire mais j’espérais pouvoir lui apporter un peu de réconfort.
 
« Je t’aime. » Il l’avait finalement dit. Pas dans le contexte que j’aurais rêvé mais il l’avait dit. J’aurais voulu que le temps s’arrête ce jour-là, qu’il suspende sa course pour que je puisse apprécier cet aveu délicieux mais au lieu, il était rempli de doutes : et s’il n’avait qu’eu un moment de faiblesse et non de sincérité ? Je ne pouvais m’empêcher de croire que SiWon allait changer de discours maintenant… et je ne le voulais pas. J’avais peur d’aller le voir… autant pour lui que pour moi. Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’avais surtout peur qu’il me rejette, qu’il m’éloigne de lui…
 
Devant sa porte, j’hésitai encore quelques instants, le point serré collé contre le bois froid. Froid comme il risquait lui-même de l’être. Froid comme l’air qui traversait le couloir et froid comme mon optimiste habituel… Et si, au contraire, il m’accueillait à bras ouverts ? Cette seule pensée me permit de frapper trois coups rapprochés et convaincus dans la branlante.
 
Je ne voulais pas attendre. Pas savoir si oui ou non il souhaitait que j’entre. Connaître son avis ne me ferait pas changer le mien et au pire, j’en serais blessé. Je poussai alors la porte tandis que résonnaient encore dans mon esprit des doutes toxiques.
Je le cherchai immédiatement du regard et quand je le vis, tous mes espoirs furent réduits presqu’à néant. Il n’avait pas l’air de quelqu’un de brisé, il avait ce même visage impassible, presqu’en colère, un visage que je lui connaissais bien et qui ne me surprenait en rien… Je n’osais pas faire un pas dans la pièce, mal à l’aise, terrifié par la discussion à venir.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
 
Son ton était sec. Froid. Il n’était pas heureux que je sois là. Il ne le voulait pas. Et malgré moi, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Il aurait dû, ou pu, se réjouir que je revienne vers lui après les évènements qui m’avait éloigné et pourtant non, rien chez lui ne laissait paraître une once de bonheur. Est-ce que je devais penser au mien ? Au sien ? Ou tout simplement renoncer ? Renoncer voulait-il dire penser à son bonheur ? Ou abandonner les deux ? En cet instant, alors qu’il n’avait prononcer que quelques mots, j’en venais à être totalement perdu.
 
C’était tellement évident. J’étais là pour lui. Pour nous. S’il demandait, c’est qu’il n’avait pas compris ou qu’il ne voulait pas comprendre et dans un cas comme dans l’autre, je n’aimais pas ça. Je m’avançais jusqu’au lit sans lui répondre et n’esquissai pas un sourire, attendant d’être assis près de lui :
- Je ne sais pas… Je pensais que tu pourrais me le dire…
Je n’avais aucune idée de quelle pouvait être sa réaction, s’il allait se sentir attaqué, offensé, triste, heureux, je n’arrivais pas à le deviner. Mais je savais qu’il serait tout d’abord perplexe. Ce qu’il ne tarda pas à confirmer par son visage fermé, ses sourcils froncés et son attitude défensive alors qu’il se callait un peu plus au mur, mettant approximativement un centimètre de plus entre nous.
 
- A quoi tu joues YeSung, tu ne devrais pas être là ?
En quelques secondes, il me faisait douter de ma présence dans cette pièce et pourtant, au fond de moi, une petite voix me hurlait que c’était justement parce qu’il ne voulait rien montrer que je me devais d’être là et ce, même s’il n’allait rien me dévoiler aujourd’hui.
- Pourquoi ça ?
- Tu le sais très bien, pas la peine de faire le gamin ignorant.
Il y avait vraiment des fois où il arrivait à me désespérer… Et pourtant, je continuais à l’aimer et mon désir le plus cher restait de le percer à jour quand il finirait par baisser sa garde.
 
- Je n’ignore pas. Je cherche à comprendre, à te comprendre.
- Tu as déjà compris. Ouvre les yeux mais pas la peine de me regarder pour comprendre.
Ouvre les yeux. Sur quoi ? Sur lui ? Sa personnalité, ses défauts, ses qualités, je veux croire qu’elles existent. Tout ça je le vois mais ce n’est pas en détournant le regard que je le verrai mieux ou que lui réussira à en prendre conscience. Je ne peux pas l’abandonner simplement en détournant le regard. Je ne peux pas.
- Je te suis plus là…
 
- C’était un moment de détresse YeSung… Je suis désolé mais…
Non… Pas ça. Il n’avait pas le droit de m’enlever ce moment. Je savais déjà tout mais il ne devait pas le dire, il ne devait pas me le dire. Je le savais. Je le sais. Mais je ne veux pas l’entendre de sa bouche. Je dois lui faire croire que ça m’est égal ce qu’il peut dire. Il doit le savoir.
- Pas la peine d’en rajouter, j’ai compris. Et je m’en doutais mais sache que je m’en balance pas mal de savoir si oui ou non tu as envie de le dire et de le répéter. Au risque de te décevoir, je ne t’abandonnerai pas.
 
- Ce n’est pas de toi qui m’abandonnes que je parle, je parle de moi qui ne pourrait jamais te donner ce que tu cherches. Ça sert à rien de t’acharner, tu ferais mieux de trouver quelqu’un d’autre.
Et moi alors ? Si je n’ai pas envie de trouver quelqu’un d’autre ? Il me suffit amplement, il est celui que je veux près de moi, tous les jours, dans toutes les situations, celles-ci comme les autres, je veux ses sourires et ses larmes, je veux tout. Mais il ne me donne que le rejet et je n’en veux plus… je n’en veux plus mais je fais avec parce qu’il ne pouvait me donner que cela pour le moment.
- Peut-être un jour mais pour l’heure, je ne veux que toi… et crois-moi, il y a des jours où je voudrais que ce soit autrement.
 
- Alors fais en sorte que ça le soit. Sors d’ici et va chercher ailleurs.
- Je ne veux pas.
- Et je ne veux pas que tu restes.
Il disait cela maintenant mais je savais que son discours serait différent à un autre moment. Les évènements récents le poussaient à m’écarter de lui. Je voulais le croire et j’allais maintenant abattre mes dernières cartes, celles contre lesquelles il n’avait pas réellement son mot à dire, bien que certains soient plus blessants que d’autres.
- Ça, ça ne dépend pas de toi, c’est ma chambre maintenant.
 
- Pardon ?
Je ne savais pas vraiment comment interpréter l’air stupéfait sur son visage… S’il était seulement surpris ou choqué et peut-être même profondément opposé à ce que je vienne mais tout ce que je savais, c’est que je ne risquais pas de lui laisser un choix dont l’issue n’allait pas me plaire. Certes, c’était plus ou moins le forcer à me revoir et me reparler mais avec lui, il n’y avait peut-être que ça qui marchait après tout…
- Je m’installe ici, que tu le veuilles ou non.
 
- C’est hors de question, tu n’as rien à faire dans cette chambre.
- Pas plus que toi en effet. Mais tant que tu y es, j’ai l’intime conviction que je n’ai pas à être ailleurs.
Je savais qu’il ne serait pas d’accord mais après lui avoir tout donné, tout ce qu’il me restait, c’était de le forcer. Le forcer en espérant que plus tard, tout se transformerait en désir venant de sa part.
- YeSung… va-t’en avant de faire des conneries…
Des conneries… Pourquoi, chaque fois que j’étais là pour lui, il me renvoyait l’image de quelqu’un qui fait des erreurs ? Comme s’il était une erreur… Mon erreur.
- Comme quoi ? T’aider ? Te rendre le sourire ? Te redonner envie de sortir de cette chambre ? De quoi t’as peur ?
- De rien qui te concerne.
 
- Tu me concernes donc si ça a un lien avec toi, ça en a un avec moi.
- Je ne te concerne pas. Laisse-moi. Une bonne fois pour toutes et tu verras à quel point rien de ce qui me concerne te concerne.
Il était, est et sera probablement toujours une source de problèmes mais tant que je voulais le supporter, où était le problème ? A chaque fois que cela le concernait, ça finissait par me concerner aussi alors pourquoi…
- Des mots, encore des mots… Si tu savais à quel point je m’en moque maintenant. Avec toi, j’ai appris à ne pas dépendre des mots. Encore moins des tiens, parfois à mes dépens. Je reste ici. Ce n’est même pas un choix qui t’appartient en fait. Je ne fais que te tenir informé.
La musique, les paroles, j’avais attaché tellement d’importance à leur sens que j’avais mis mille et un ans à réaliser qu’avec lui, les seules choses qui avaient de le valeur étaient les regards et le temps qu’il m’accordait, pas ses mots. J’en avais encore eu la preuve tout à l’heure.
 
- Pourquoi tu t’accroches comme ça ? Tu veux pas tout simplement passer à autre chose au lieu de faire un choix que tu vas regretter ?
Pourquoi voulait-il toujours que je regrette mes choix quand ceux-là m’envoyait vers lui ?
- Quel choix ?
- Entre lui et moi.
Entre lui et qui ? Je n’avais eu à choisir personne depuis des mois, la seule fois où j’avais choisi une personne plutôt qu’une autre, c’était en me tournant vers lui, un peu malgré moi et malgré lui, après avoir dû tourner le dos à DongHae, pour le mieux je l’espère.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Tu recommences à faire le crétin…
Crétin ? Je me demande qui est vraiment le crétin entre nous deux…
- Je ne comprends vraiment pas là…
- Entre lui et moi. Tu ne peux pas, tu ne dois pas faire ce choix. Je ne dois pas être ton choix.
C’était donc bien ça, il s’imaginait des choix là où il n’y en avait pas eu, là où je n’avais pas eu à en faire. Jamais.
- Je n’ai pas de choix à faire.
- Bien sûr que si.
- Non et même si ça avait été le cas, la situation serait la même. Il n’est pas seul, toi si. Je serais venu vers toi.
J’arrêtais un moment de parler. Il ne réagissait pas mais je sentais qu’il ne comprenait pas pourquoi ou plutôt qu’il ne voulait pas comprendre pourquoi. Les sentiments… J’espérais sincèrement qu’il finisse par comprendre ce que ça voulait dire et à quel point j’étais sincère quand je lui disais à quel point je l’aimais…
 
Reprenant à voix basse, un peu honteux vis-à-vis de mes propres pensées, j’ajoutai :
- En fait, non, je ne serais pas venu… Certainement pas. Parce  que c’est DongHae qui m’a convaincu de venir.
- Alors c’est lui le crétin.
Je ne devais pas m’énerver parce que je savais qu’il ne comprenait tout simplement pas. Comme s’il n’était pas digne que quiconque l’aime vraiment. Je sentais pourtant au fond de moi une pique qui s’enfonçait plus profondément pour me faire craquer lentement.
- Non c’est toi. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas comprendre ?
- De toute façon, tu ne changeras jamais d’avis, je me trompe ?
 
Je détestais qu’il change de sujet de la sorte en croyant que j’allais abandonner. C’était de ma faute aussi, j’avais toujours abandonné. Jusqu’à aujourd’hui. Je n’allais pas le laisser s’en sortir cette fois. Il fallait qu’il commence à comprendre. Vraiment. Je ne lui demandais pas la Lune, pas de me dire à quel point il m’aime, juste de commencer à faire l’effort de comprendre.
- Ne change pas de sujet.
- Qu’est-ce qui pourrait te faire changer d’avis ?
 
Rien. Rien ne me ferait changer d’avis. Je n’ai pas choisi de lui donner tout ce que j’avais jusqu’à ma propre essence. Jamais je ne l’ai décidé et un jour il allait le comprendre…
- Pourquoi tu ne veux pas comprendre ?
- Il n’y a rien à comprendre YeSung. Rien.
Peut-être qu’en lui disant clairement. Peut-être que si juste une fois, je le lui montrais en lui dévoilant aussi ce qui fait mal dans le fait de lui donner ma vie. Je devais tout essayer parce que j’avais tout tenté avant d’en arriver là.
- Je vais t’expliquer quand même alors. Je tiens à toi.
- YeSung…
Je ne le laissai pas continuer et poursuivis :
- Je tiens à toi peu importe ce que tu as fait et crois-moi, ce n’est pas la sensation la plus agréable du monde de se dire qu’on est prêt à tout pardonner.
- YeSung s’il te plait…
 
Un fol espoir naquit juste dans ma poitrine, là où mon cœur l’attendait pour recommencer à battre la chamade. J’essayais d’avoir le ton le plus doux et compatissant possible en lui demandant, presque dans un murmure :
- Quoi ?
- Tais-toi et va-t’en.
Tout s’écroula autour de moi. Je ne pouvais pas croire qu’il s’en moquait à ce point. Je ne pouvais pas croire qu’il me rejetait encore et toujours malgré le nombre de fois où j’essayais de le convaincre. Peut-être qu’il avait raison après tout… Peut-être que je devrais laisser tomber et en trouver un autre. Mais que faire quand je ne voulais que lui ?
- Pourquoi ?
- Parce que tu n’as pas idée de la connerie que tu es en train de faire à vouloir t’attacher.
 
- C’est pas un choix, c’est comme ça. C’est tout.
- Rien n’arrive comme ça, oublie que j’existe, tu verras ça t’empêchera pas de respirer.
Je crève d’envie de réussir à tirer un trait sur lui. Je meurs d’envie de pouvoir le regarder en me disant qu’il appartient au passé mais je n’ai pas envie de le perdre. Cette sensation de toujours manquer de sa présence, de toujours vouloir le voir, je ne pouvais pas m’en débarrasser simplement en regardant ailleurs. Il serait toujours là parce que je n’aurais jamais eu envie qu’il quitte ma vie.
- J’en ai pas envie.
- Alors laisse-moi au moins tranquille. Si tu veux t’infliger ça, fais-le mais laisse-moi.
 
Il était temps pour moi d’abattre la dernière carte, la seule qui pouvait encore avoir un semblant de crédibilité pour moi aujourd’hui :
- Je te demande pas ton avis et j’ai le temps.
- Le temps ?
A son tour de rester perplexe. Je ne l’avais pas habitué à de l’aplomb. Ni à la confiance. J’avais toujours montré à quel point j’étais faible face à lui mais aujourd’hui, je devais lui montrer à quel point j’étais prêt à tout pour lui. Pour nous.
- Oui, le temps.
- De ?
- D’attendre en restant loin que tu te réveilles.
 
- C’est toi qui ferme les yeux sur la réalité YeSung. Tu n’as pas le droit de tous les laisser tomber pour moi, je ne serai jamais ce que tu veux me voir devenir. Je ne veux pas changer pour toi ni pour qui que ce soit d’autre.
- J’ai jamais demandé à ce que tu changes.
Maintenant que tout avait été dit, des deux côtés, je devais lui laisser ce temps que je lui accordais pour réfléchir et essayer d’ouvrir les yeux sur la réalité et non uniquement sur la sienne, étriquée et privée de toute trace de sentiments quels qu’ils soient.
- Alors va-t’en, laisse-moi tranquille…
 
- D’accord. Très bien, je ne t’embêterai plus avec mes sentiments puisque tu ne veux plus en entendre parler. Mais je resterai là.
- Ye…
- A plus. Je dois aller chercher des affaires.
Une dernière fois. Faire semblant d’être fort encore une dernière fois. Une fois sorti, je pourrai craquer mais je dois encore avoir l’air fort face à lui. Juste une fois. Sans croiser son regard, je quittai la pièce, le cœur lourd et fatigué mais plein d’espoir pour la suite. Je voulais y croire. Je voulais croire en nous, plus qu’en n’importe quoi d’autre.
 
Fiche crée par Thundy sur Epicode
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BaekHyun Han
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MessageSujet: Re: BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.]   BROUILLON ♥ [pv Envahisseuses.] Icon_minitimeSam 2 Juil 2016 - 16:55
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BaekHyun x Lay feat. Others
Cela faisait un peu plus de deux semaines que YeSung avait emménagé dans cette chambre pour SiWon, et les quelques fois où nous étions seuls tous les deux nous en profitions pour discuter, me laissant me rapprocher un peu plus de lui chaque jour. Qui plus est, nous étions dans la même classe.
Nous avions échangé longuement sur sa situation, et je commençais à trouver bien triste l'attitude de SiWon envers lui. A moindre échelle, j'avais l'impression de retrouver celle que je partageais avec Lay, YeSung tentant toujours plus d'aller vers lui et SiWon qui le repousse. Venant de la part de ce dernier ça ne m'étonnait guère. Je ne l'avais jamais vu amoureux de qui que ce soit, mais compte tenu de l'amour que lui portait YeSung... ça me faisait mal au cœur. 
Néanmoins, tous ces échanges avec YeSung m'avait permis malgré lui d'en savoir un peu plus sur tout le monde, du moins ceux qui vivaient dans la chambre juste à côté de la nôtre. 
Si j'avais entendu dire que SiWon avait violé l'un d'eux, je n'arrivais pas malgré cela à le détester, ni même à songer à m'éloigner de lui. Peut-être parce que sa présence me rassurait, tant que lui était là Lay ne me faisait rien, mais principalement parce que je connaissais SiWon trop bien et depuis bien trop longtemps pour le croire capable de faire une chose pareille par pur plaisir. 
Surtout que j'avais cru comprendre qu'il avait agi par pure vengeance contre EunHyuk concernant la récente mort de son père, même si j'avais encore du mal à percevoir la relation qui unissait ce dernier à SiWon Sr. Leur vie semblait... compliquée.
Même si YeSung m'avait parlé d'énormément de choses, comme s'il se sentait soudainement prêt à se libérer d'un poids trop lourd à une personne extérieure, je devais bien avouer que les choses étaient encore confuses dans mon esprit. Les relations d'amitié, d'ex petit ami et de confident avait encore du mal à se mettre en place. Mais à chaque fois que je le pouvais je venais vers eux. Cela me changeait radicalement de la compagnie quasi permanente de Lay, et c'était des plus agréable. 
Seulement en cet instant, YeSung n'était pas là, et Lay non plus. Il n'y avait que SiWon et moi dans la chambre. Ce dernier ne faisait pas grand-chose sur son lit, occuper à rêvasser et à penser peut-être de façon plus sérieuse, tandis que je profitais d'un moment de calme pour lire un livre emprunté à la bibliothèque quelques heures plus tôt.
Me plonger dans un tout autre univers me faisait du bien, avec d'autres personnages, d'autres problèmes, d'autres intrigues, bien loin de ma réalité. Seulement cette dernière semblait ne jamais vouloir m'abandonner.
Après avoir entendu la porte s'ouvrir, je constatais en relevant les yeux qu'il ne s'agissait non pas de YeSung, comme espéré, mais de Lay. Seulement presqu'aussitôt, malheureusement pour moi, SiWon se leva pour sortir ; ces deux-là ne se supportaient toujours pas.
Lay me jeta un regard étrange, mais je détournais le mien lorsqu'il retint SiWon par le bras pour lui dire, avant qu'il ne s'en aille :
- Ne rentre pas trop vite, je voudrais pas que tu nous déranges.
SiWon lui rendit un regard noir, se tournant vers moi avec un air presque navré avant de sortir, sans ajouter un mot ; j'avais presque espéré qu'il reste.
Je tentais malgré tout de reprendre ma lecture, avec le faible espoir qu'il allait me laisser tranquille pour le moment. Il vint s'asseoir à côté de moi sur le lit, et alors que je tentais de ne pas y faire attention, il me dit :
- Je suis lessivé... ça va toi ? 
Je ne pus m'empêcher de tourner les yeux vers lui, surpris par sa question ; depuis quand il avait un quelconque intérêt pour mon bien-être ?
Je posais mon livre sur la table de chevet à ma droite avant de le regarder à nouveau, tombant directement dans ses yeux ; ils dégageaient quelque chose d'étrange. 
Néanmoins, je lui répondis, bien que maladroitement :
- Oui... 
Seulement l'expression dans ses yeux me laissait sous-entendre qu'il en attendait plus de ma part en cet instant, et à en juger par son attitude ça n'avait rien de physique, du moins pas pour l'instant. 
- Qu'est-ce que t'as fait pour être dans cet état ? 
Satisfait de ma question il s'allongea entièrement sur le dos, les mains croisés derrière sa tête avant de me dire avec un sourire :
- Je suis tombé sur une blonde plus énergique que d'habitude je dois dire...
Je ne revenais même pas de ce qu'il venait de me dire.
- Tu... quoi ?
- J'ai passé une demi-heure à tripoter une blondasse qui ne voulait pas se laisser faire et je dois avouer que c'était plutôt plaisant pendant un moment... mais vite énervant. Tu es bien plus commode...
Ça lui faisait plaisir à ce point de me dire ça ? De me dire qu'à ses yeux je n'étais pas même privilégié par le sexe ? Je l'avais souvent vu flirter, avec tout et n'importe quoi, mais jamais il ne m'avait dit être allé jusqu'au bout avec quelqu'un d'autre. Encore moins avec une femme. Je ne savais même pas quoi en penser, sinon qu'un intense sentiment de haine et de jalousie se déchaînait en moi.
Lay se tourna pour se rapprocher de moi, commençant à glisser sa main sur mon ventre et à vouloir m'embrasser, mais je me détournais de son approche, non sans lui déplaire.
- Tu vas pas t'y mettre aussi ? Oublie pas quelle est ta place.
Un sourire presque amusé se dessina sur mes lèvres à ses mots, et je lui disais simplement, en me redressant :
- Retourne voir ta blonde, je suis pas d'humeur...
- Parce que j'ai déjà pris en compte tes envies peut-être ? 
Détournant à nouveau mon regard sur sien, pour la première fois, j'osais lui dire, bien que ce fut à voix basse :
- Il serait peut-être tant que tu commences...
- Je te demande pardon ? 
Je soutins son regard un moment, n'étant cette fois-ci pas décidé à faire marche arrière. Au point où j'en étais, je ne risquais plus rien de toute manière.
Lay entreprit de passer au-dessus de moi, maintenant mes mains au-dessus de ma tête avant que je ne puisse réagir, peut-être par habitude. Son regard était noir, et il plaqua ses lèvres contre les miennes sans la moindre douceur, comme un geste violent et agressif. Je sentis en même temps sa main descendre le long de mon corps, mais lorsqu'elle arriva au niveau de mon bassin, pour la première fois, j'en décidai autrement.
N'étant pas libre de mes mouvements à cause de lui, je lui mordis la lèvre inférieure pour le faire lâcher prise, ce qui eût son effet. Il gémit de douleur et au même moment je profitais de son moment de faiblesse pour me dégager avant de me lever du lit. Seulement j'ignorais quoi faire maintenant. M'enfuir ? Cela ne servirait à rien.
Lay se redressa et glissa son pouce contre son lèvre inférieur, tâchant de son propre sang sa peau avant de me regarder avec un air presque diabolique. Commençant à se lever sans me lâcher des yeux, il me dit, sur un ton presque autoritaire :
- J'ai dit que j'aimais qu'on me résiste pour un temps. Ton temps est dépassé. 
Il se rapprochait toujours plus de moi tandis que je reculais sans savoir où, jusqu'à ce que mon dos se heurte au mur derrière moi ; pour la première fois, j'avais réellement peur de ce qui allait arriver.
Il me rejoignit sans tarder, plaquant ses deux mains de part et d'autre de moi avant de m'embrasser sauvagement. Je ne songeais même plus à avoir un geste de recul, ne sachant que faire. Mais alors que je pensais avoir une fois de plus perdu, lorsqu'il me força à me tourner pour me plaquer face contre mur, je plaquais brusquement mes deux mains sur ce dernier avant de tomber à la renverse avec Lay.
Je ressentis une douleur vive et soudaine dans le dos, le poids de Lay m'ayant écrasé lourdement au sol. Seulement j'eus à peine le temps de réaliser ce qu'il venait de se passer que Lay s'était déjà relevé en hurlant :
- Putain mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ! 
Le mur avait disparu. Le mur qui séparait notre chambre de celle de LeeTeuk et des autres avait disparu soudainement, sans aucune explication.
Prenant appui sur mes deux mains, je commençais à me relever lentement, encore chamboulé par ce qu'il venait de se passer. Alors que je regardais avec un air abasourdi l'endroit même où j'étais, à savoir l'endroit où devait se trouver un mur, je reportais mon attention sur LuHan lorsque ce dernier s'approcha de nous pour nous demander :
- Ça va vous deux ? 
J'hochais doucement la tête de haut en bas, mais Lay n'était pas vraiment de cet avis.
- Non ça va pas non ! Je peux savoir ce que vous avez foutu ?
LuHan ne sachant pas vraiment quoi répondre, EunHyuk s'avança à son tour :
- Fait quoi ? 
- Enlever le mur, qui a eu cette merveilleuse idée ?!
Ils se lancèrent des regards les uns les autres alors que j'en venais seulement maintenant à me demander comment cette disparition était possible. A ma connaissance, aucun d'entre eux n'avait le pouvoir de faire disparaître les choses, ce qui n'était pas nôtre cas à Lay et moi non plus, et DongHae vint confirmer ce que je pensais :
- Personne ne peut faire ça... enfin on n'a jamais rien fait disparaître avant...
- Nous non plus. Putain, déconnez pas et arrangez ça.
Pour ma part je préférais ne rien dire, ignorant comment la situation allait tourner. Et, égoïstement, quand Lay était en colère, je préférais ne pas m'en mêler ; moi je risquais de nombreuses représailles si je lui tenais tête. Chen non.
- Calme-toi Lay, c'est rien de grave, on va attendre LeeTeuk, je suis sûr qu'il va trouver une raison valable...
- Mais c'est qui ce LeeTeuk pour que vous le vénériez tous comme si c'était votre mère, vous pouvez pas réparer vos conneries tout seul ! 
Au moment où je me rendis comptes que ce dernier n'était pas là, il ouvrit la porte de la chambre en disant à l'intention générale, la tête basse :
- Ca va ? Je suis désolé ça a pris plus de temps que prév... 
Seulement le fait d'avoir relevé les yeux lui fit perdre la fin de sa phrase.
- Que... Qu'Est-ce qu'il s'est passé ici ? 
Il referma la porte derrière lui alors que DongHae lui répondait :
- Le mur a disparu et ils nous sont tombés dessus.
- Ils vous sont tombés dessus ? 
Je ne comprenais que trop bien le ton étonné de LeeTeuk, mais ayant vécu la situation, cela n'avait rien de très drôle pour moi. C'est ce que lui fit comprendre LuHan :
- Oui, tous les deux. Enfin c'est surtout Lay qui est tombé sur BaekHyun.
- Et pourquoi est-ce que le mur a disparu ? 
Ce fut au tour d'EunHyuk de prendre la parole, alors que je ne savais plus trop où me mettre, me sentant observé par tous :
- On ne sait pas mais d'après Lay, c'est entièrement de notre faute.
- Ça ne peut être que vous.
Quand Lay était persuadé de quelque chose, il était tenace...
Sans même avoir été présent, LeeTeuk prit la parole, comme la maman de groupe qu'il était à en croire les dires de YeSung :
- Sauf que ce n'est pas le cas donc bon, ça ne sert à rien de chercher des fautifs si visiblement, ça n'a pas été fait de manière consciente.
- Mais...
- Discussion close. 
C'était bien la première fois que je voyais quelqu'un tenir tête à Lay tout en le connaissant. Pour moi c'en était presque fascinant. Et agréable.
Alors que Lay semblait complètement hors de lui, probablement à cause de la disparition du mur mais aussi à cause du comportement de LeeTeuk vis-à-vis de lui, ce dernier reprit :
- La question est : quelle solution s'offre à nous ? 
- Je pourrais remettre un mur...
La solution de LuHan n'était pas tout à fait idiote, mais il fut rappelé à l'ordre par la personne que je me souvenais être son meilleur ami :
- Ou foirer royalement parce que ce n'est pas vraiment à ta portée pour le moment.
LuHan lui renvoya pour seule réponse une grimace qui fut prise avec le sourire par EunHyuk, alors que notre problème n'était toujours pas réglé.
- On fait quoi alors ? 
En relevant les yeux à la question de Chen, je me mis à chercher du regard LeeTeuk, attendant qu'il propose la solution, et je ne le trouvais pas là où il était mais auprès de HyukJae, du moins plus proche de lui qu'il ne l'était. Je l'avais presque oublié parmi tout ce remue-ménage.
LeeTeuk semblait lui avoir posé une question, dont la réponse de HyukJae fut un faible hochement de tête positif. Seulement ce geste sembla convenir à LeeTeuk, qui nous rejoignit en annonçant, comme si l'heure était grave :
- On cohabite.
- On quoi ?
EunHyuk fut le premier à écarquiller les yeux, suivi de près par Lay :
- Hors de question.
- Vous n'avez pas le choix.
Avant qu'ils ne puissent contester, l'autre porte, celle de notre chambre, s'ouvrit sur YeSung, qui à peine avait-il fait un pas avait sursauté en voyant la situation et nous tous attroupés au même endroit. En nous rejoignant d'un pas maladroit, il demanda :
- On fait chambre commune ou quoi ?
Son meilleur ami se chargea de lui répondre :
- Apparemment oui.
- Ca va aller pour toi ?
- T'inquiète pas pour moi va.
Seulement à en juger par leurs regards à tous, ils ne semblaient pas du même avis que lui et émettaient des doutes vis-à-vis de la future présence de SiWon, EunHyuk le premier :
- Non il a raison, ça va aller ? 
- Hyuk, j'ai dit oui.
Mais le regard et le ton insistant de DongHae suffit à les convaincre.
Néanmoins, il n'y avait désormais plus rien à dire. La cohabitation avait été imposée, de toute façon nous n'avions pas vraiment le choix. 
Lay fut le premier à retourner dans son lit en jurant à voix basse, EunHyuk s'éloigna du groupe pour rejoindre HyukJae, qui avait lui l'air contre la situation et je pouvais le comprendre, avant de sortir avec lui, et avant de retourner vaquer à mes occupations en faisant comme s'il ne s'était rien passé, je réorganisais avec l'aide de LeeTeuk et des autres l'espace, bougeant les quelques meubles qui était autrefois contre l'ex mur pour ne pas qu'ils soient en plein milieu de la pièce.
Et c'est seulement après ça, en retournant m'asseoir sur mon lit près de Lay que je me rendis compte que c'était en partie terminé. Si Lay avait suffisamment d'autorité et de haine pour faire sortir SiWon et YeSung de la chambre, je savais que ce ne serait pas le cas pour certains d'entre eux. Et il ne me ferait rien si eux étaient là. J'étais en sécurité.
Un profond soupir de soulagement franchit mes lèvres, j'avais presque envie de sourire. Par égard pour Lay je m'en abstins et me contentais de me réinstaller contre la tête du lit avant de reprendre mon livre en main. 
Lay était toujours allongé à côté de moi, me regardant avec des yeux étranges ; il n'avait toujours pas digéré ce qui s'était passé entre lui et moi tout à l'heure, ça se lisait sur son visage. Mais il devenait à présent beaucoup plus difficile pour lui de m'atteindre.
Au même moment, ce fut au tour de SiWon d'entrer, et comme LeeTeuk et YeSung avant lui, il afficha un air pour le moins surpris, bien que cela soit avec un peu de retard.
- Où est passé le mur ? 
LuHan se chargea de lui répondre, avec une réponse aussi bête que vraie :
- On sait pas.
- Mais ce qui est sûr c'est qu'on doit faire chambre commune maintenant.
Il se tourna vers YeSung lorsque ce dernier s'était adressé à lui, avant de tourner à nouveau mais cette fois-ci sur DongHae, qui semblait soudainement mal à l'aise.
SiWon n'attendit que quelques secondes avant de déclarer :
- Je vais trouver une autre chambre.
Comment on pouvait s'y attendre, Lay s'exclama :
- Enfin une bonne nouvelle !
- Pas question. DongHae a dit que ça allait donc tu restes là toi. 
SiWon voulu protester contre sa " maman " mais elle était plus coriace que lui :
- LeeTeuk...
- Y a pas de LeeTeuk, tu bouges pas ton cul de bourge d'ici ou c'est moi qui t'y cloue. 
Cela se voyait dans ses yeux, SiWon n'avait pas le courage de se battre contre lui et de protester maintenant, si bien qu'il acquiesça en soupirant avant d'aller dans son lit, de mettre ses écouteurs et de fermer les yeux, comme s'il n'était pas là.
En tournant la tête vers Lay, je constatais qu'il me regardait toujours, mais cette fois-ci c'était presque avec de l'envie. J'en avais l'habitude, mais aujourd'hui c'était différent. Aujourd'hui il ne pouvait pas m'avoir ; j'avais presque l'impression de me sentir désiré. 
Il finit néanmoins par se tourner face au mur, cherchant probablement à garder son insatisfaction et sa rancune pour lui, mais intérieurement, moi, je souriais.
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