Son père était un Doubrovski. Son père avait laissé sa mère pour aller avec cette pute et ils avaient fait un gosse ensemble qui devait être aussi laid que cette salope. Il venait le voir de temps en temps, son salaud de père qui avait "fait une croix sur le passé", mais Loik ne voulait jamais lui parler. Il s'enfermait dans sa chambre et ne soufflait mot en entendant sa mère qui s'excusait au salaud pour son mauvais comportement. On abandonne pas un enfant comme ça, surtout pour en faire un autre à la suite. C'est que Loik n'était pas assez bon et gentil pour lui, c'est cela? C'était parce qu'il se cachait sous la jupe de sa mère quand il voyait un camion passer dans la rue, c'est cela? Son père était mort et enterré dans sa vie, et ce, depuis qu'il les avait abandonné. Sa mère cessait de lui répéter qu'il n'étais si mauvais que ça, qu'il avait une famille plus importante que nous. Loik en avait marre d'entendre ses excuses qui n'avait aucun sens dans sa tête. Il n'appréciait pas sa mère, parce qu'elle était trop coincée. Elle disait toujours 'oui' et ne savait pas aller de l'avant. Elle aimait toujours ce salaud qui lui servait de père dont il ne supportait même pas l'existence. Il ne comprenait pas comment sa mère pouvait toujours aimer cet homme qui l'avait abandonné avec un jeune gosse à loger, nourrir et éduquer. Sa mère travaillait dans un bar de danseuse, et elle revenait toujours très tard le soir, livrant Loik à lui-même. Des petits mots traînait un peu partout dans la maison 'fait-toi à manger, chéri' et des 'je t'aime' un peu partout. Souvent, Loik les prenait et les déchirait, parce que sa mère faisait comme si de rien était. Et ça l'énervait à un tel point où c'était presque malsain. Donc ils grandirent dans cette illusion de bonne humeur, ne voyant presque jamais sa mère. Il ne pouvait pas lui en vouloir d'être idiote, après tout, c'était dans sa nature de strip-teaseuse. Les gens qui font ce genre de travail ne sont jamais bien brillant, Loik se disait-il. Il avait juste pigé un mauvais billet et sa vie était aussi misérable que la 'vraie' famille de son père. Vrai famille mon cul, ouais. Mais cet excès de rage, de haine et de détresse se transformera petit à petit par de l'indifférence. Ils étaient heureux, il s'en fichait. Il avait une demi-soeur, il s'en fichait. Oh, je me suis brûlé, je m'en fiche. Cette indifférence inquiétait sa mère, mais, évidemment, Loik s'en fichait. Il s’assoyait devant la fenêtre le soir et contemplait en attendant sa mère, puis se levait pour lui donner un baiser et alla se coucher et lui disant un 'bonne nuit' furtif. Loik avait beau se dire qu'il détestait sa mère, il ne pouvait vraiment en être certains. Car elle avait tout laissé pour lui. Et que Loik avait été égoïste. Un jour, il fit ses valises et parti pour l'internat Animalik, y resta deux ans avant de lâcher les cours pour devenir mannequin. On lui avait fait une offre en le remarquand dans la rue avec ses grands yeux bleus et ses longs cheveux blonds. Loik accepta sur le champ, il n'en était plus capable de l'internat.