L'argent fait le bonheur.

C'est vrai, d'un côté, l'argent, ça te paie des trucs, et ces trucs te rendent heureux. L'argent te fait vivre, c'est l'entrée à tout. Absolument tout. D'un autre côté, l'argent ne peut pas acheter de vrais amis, et elle ne peut pas acheter de l'amour. Enfin...on pourrait discuter très longtemps sur le sujet, on tombera toujours sur la même conclusion : sans l'argent, on est rien, on peut rien faire et on crève. Avec de l'argent, tu peut devenir la personne que tu veux, si tu t'en fout des gens. Anthony aimerait bien s'en foutre.

Il était le genre de garçon assez trop coureur de jupons pour avoir une relation stable, il le savait mais il l'a ignoré, ce disant que ça allait passer. C'est ça. Il aime la compagnie des filles, mais les hommes ne le dérange pas du tout, voir loin de là. C'est pas comme s'il était sortit avec la même personne pendant des années. Des années gaspillées, malheureusement.

Il voulait être l'étoile la plus brillante du ciel, mais dans sa brillance il aveuglait. Et en aveuglant les gens qui nous entoure on les fait s'en aller. C'est ce qui s'est passé avec Anthony. On pourrait dire qu'il l'est de nature, brillant. Comme on pourrait dire qu'il préfère se donner une fausse personnalité.

Il aimait sourire, aussi. Il souriait tout le temps. Il pouvait avoir une balle dans le corps et l'idiot, il continuait de sourire. Il aimait être heureux, et le montrer. Avec des belles paroles bien sarcastiques, et trop déplacées.

Il ne prend presque rien au sérieux et "brise" littéralement sa vie en faisant tout et n'importe quoi. Il se croit permis de tout faire. C'est ça qui lui a tout coûté sa petite situation tranquille : petit ami, fils, grande cabane à New York en laissant sa soeur dans le coin alors qu'il y a quelques années il ne pensait qu'à la retrouver. L'amour rend aveugle? Sûrement. On pourrait même dire qu'il était tellement amoureux qu'il le trompait en moyenne deux fois par semaine.
C'était l'amour fou.

Assez parler de l'avant. Tony, maintenant? Il est comme avant, un p'tit ivrogne avec de l'argent à s'en torcher le cul avec. L'argent, c'est tout ce qui lui reste, avec la compagnie et sa soeur, Pénélope. Enfin, si elle va bien le pardonner un jour. Il passe ses journées à fixer ses boîtes encore pleines de meubles d'un regard affreusement morose, un verre de whisky, vodka ou rhum dans la main. Parfois il se fait des mélanges. C'est pas sain mais il le fait pareil. Parce que après il souffre comme s'il avait un couteau dans la gorge. Et dans ces temps-là, il s'en fiche. Parfois il se promène un peu dans la grande villa qu'il a pour lui tout seul. De l'argent à s'en torcher le cul, je disais. Au moins il a pas de pension alimentaire à payer. C'est pas mal.

C'est étrange. Très étrange. Trop étrange.

Le voir comme ça, c'est comme voir le fantôme d'un personnage trop excentrique. Sauf que là, c'est pas un fantôme, et bien une personne. Même si parfois on souhaiterait le contraire vu l'état assez minable d'Anthony. Des cernes aussi grosse que les pouces de Hulk, qui lui donne un air morose, voir presque sans vie. Ses yeux sont très calmes, mais pourtant on peut voir la rage d'une armée Romaine dedans. Des sentiments contradictoires qui se battent. Le vrai et le faux. Le bien et le mal. Gros classique Américain, en gros.

Il n'est pas bien grand, m'sieur Stark. Il est plutôt petit, même. Enfin, c'est un truc de famille. Les gens plus petits sont plus proches des Enfers, et donc plus sadique. C'est juste de l'humour merdique, ça, aufait. Il a les cheveux d'un brun noisette, mais on est capable d'apercevoir quelques traces de vieillesse déjà, autant dans ses cheveux que dans sa barbe. Des sourcils prononcés, une jolie bouche fournie de dents aussi blanches que le cul d'Edward Cullen. Il a aussi deux petites canines, à cause de sa race. Une peau bronzée sans pour autant trop l'être, juste l'entre-deux. C'est assez agréable.

Anthony fait toujours attention à son apparence, bourré ou non. C'est la seule chose qui importe vraiment. Car même s'il se voit comme la pire des merdes, il ne veut pas que ça paraisse. Complexe? Complexe. Il n'aime pas qu'on le voit comme un idiot, un imbécile et encore moins comme un incapable. Car il est capable, Tony, très capable même.

New York. C'est une belle ville, New York. C'est grand, c'est gros, c'est beau. C'est extravagant, tout comme ses habitants. Voir même que les habitants sont pire que l'apparence déjà très égocentrique de la ville. Vive l'Amérique. Viva America. God bless our souls. Enfin, vous voyez, les Starks, ils sont New Yorkais. Ils sont égocentriques à en vomir.

Il vivait avec sa soeur et ses parents, sauf que son père. Son père. Il faisait tout pour rendre la vie des deux jeunes animaliks un enfers. Et Tony est bien content de voir que sa soeur ne s'en rappelle pas. Vraiment. Son père râlait d'eux à longueur de journée, et le soir il s'enfermait dans son laboratoire et se saoulait comme pas possible. Dans ces moments, il était terriblement silencieux et ne regardait même pas ses enfants. Quand ils avaient eu Anthony en premier, le père s'était dit que c'était juste une erreur, que la prochaine fois ça allait être différent.
Beeeeeeep.
Faux.
Et c'est là qu'il s'énerva. Vraiment. Parfois il se mettait même à pointer la cadette du doigt en gueulant que tout ça c'était la faute de Dieu, qu'il méritait pas d'avoir ces monstres, qu'il était mieux que ça, que c'était comme ça que Dieu le remerciait pour tout, blah, blah, blah. Dans ces temps-là, Tony s'interposait entre sa petite soeur et son père, l'affrontant du regard. Alors il le traitait d'effronté, d'erreur, enfin tout le tralala pas très agréable. Anthony ne bronchait pas parce qu'il s'y était habitué, sa soeur, elle, non. Sa mère restait toujours dans le coin, silencieuse, avant de se lever le plus rapidement possible lorsque son mari s'en allait pour aller consoler ses enfants, disant que c'était pas sa faute s'il était comme ça, que ça le stressait et tout.
C'est qu'il stressait depuis sa naissance.
La seconde où il est né.
Sauf qu'il ne le montrait, alors que la naissance de Pen' était la goutte qui avait fait déborder le vase.

Puis un jour une incendie se déclencha dans le manoir alors que toute la petite famille vivait tranquillement. C'était la dernière fois qu'Anthony avait vu sa soeur et ses parents. Heureusement, un homme le prit dans ses bras avant de le mettre en sécurité. Il n'avait alors que 7 ans. Il était terriblement jeune et ne comprenait pas ce qui arrivait.

Il apprit plus tard qu'on avait essayé d'exterminer la famille. Pourquoi? Cela reste encore un mystère. Mystère qu'il aimerait bien résoudre un jour.

Sa soeur, il n'avait absolument aucune idée de si elle avait survécu ou non, mais il y avait espoir car il ne l'avait pas vu immobile sur le sol comme ses parents. Mais la mémoire d'un enfant est capable de recréer des souvenirs avec vos souhaits les plus chers.

Il grandit et fit des études en technologie, tout le tralala un peu ennuyant. Il rentra à l'internat pour une première fois avec la certitude d'y trouver sa soeur. Il ne se trompa pas. Il devint assez protecteur avec elle, même s'il sait qu'elle est capable de se défendre seule, il s'en veut de ne pas avoir été là alors qu'il avait la vie tranquille.
Puis après il y a eut Steve et Peter, son fils adoptif. Tout allait bien. Et puis un jour sur un coup de tête ils sont retournés tout les trois chez le manoir Stark -désormais re-construit- à New York. Tout allait bien, mais Anthony avait reprit ses vieilles habitudes : les rencontres d'un soir. Steve en était conscient. Alors un jour alors qu'il revenait d'une "réunion" -il s'était plutôt envoyé à l'air avec le secrétaire, mais bon-, il rentra à la maison devant deux personnes qui semblaient très énervés par la situation. On lui gueula dessus, et il était tellement bourré qu'il en pleura. S'il aurait été sobre il aurait été resté parfaitement placide devant la situation. Parce que la première chose qui lui est venu à l'esprit quand Steve lui a dit qu'il le laissait, c'était "bon débarras". On le laissa, encore une fois. Il était seul. Et puis New York n'avait plus de secrets pour lui, et le manoir vide était effrayant. Alors il retourna à nouveau à l'internat. Villa géante pour lui seul, voiture de luxe. La vie belle, quoi. Mais il doit travailler autre part que dans la compagnie pour se changer les idées.