AYMERICK HURLEY

« Il suffit que d'une erreur, et tout risque de tomber. »

CAN YOU SEE THE DARK;

Aymerick est quelqu'un qui voudrait bien se permettre d'être heureux, ce qui est un luxe de nos jours pour la plupart des humains, pour lui, cela lui semble presque interdit. Être heureux après tout ce qu'il a fait lui semble comme la pire des choses. Certes, il n'est pas malheureux au point de vouloir se tirer une balle dans la cervelle. Disons qu'il préfère voir les choses sur un ton neutre, lorsqu'il ne s'agit pas de ses proches. Il s'en fiche complètement de ce que les gens pensent de lui, mais osez toucher un cheveux à quelqu'un qu'il considère comme son ami et vous ne ressortirez pas en un seul morceau de son écurie. Aymerick, c'est quelqu'un de terriblement pacifique jusqu'à ce qu'on vienne l'énerver. Lorsqu'on l'énerve, il est très rare que quelqu'un en ressort intact. C'est aussi pourquoi il est terriblement dur à énerver, car lorsqu'il pète un plomb, c'est moche. Terriblement moche. La première fois qu'on le voit, Aymerick, il fait un peu penser à un coyote: solitaire, pas très sociable mais il va toujours vous accueillir à bras ouvert, même si le moment n'est pas propice. C'est quelqu'un d'extrêmement diplomate, et va se retenir jusqu'au moment où la goutte va faire déborder le vase. Il va se présenter, il va vous sourire, vous proposez un verre de scotch et puis il va revenir s'asseoir devant son album photo et il ne va plus vous décocher un regard si vous ne dites rien. On pourrait dire qu'il vit dans son monde, Aymerick, comme on pourrait aussi dire qu'il est trop réaliste. C'est étrange. Il a du vécut, Aymerick, et ça se fout quand il parle avec des élèves de l'internat 'fait pas ça, tu risques de regretter lus tard.'. C'est qu'il regrette bien des trucks, Aymerick. Oh que oui, il regrette une tonne de truc et il ne peut s'empêcher de ne pas y penser. Tout ce qu'il veut, c'est que ces jeunes décident de prendre le bon chemin, contrairement à lui.

Aymerick accueille tout le monde dans sa grande demeure en campagne. Vous avez besoin d'un toit pour dormir? V'nez le voir, il va même pas vous demander une centimes. Il est bon comme ça, Aymerick. Et il adore recevoir, pouvoir discuter de temps en temps. Montrer ses chevaux avec un air de fierté dans ses yeux. Il est gentil, Aymerick. C'est un peu le grand-papa gâteau que tout les animaliks ont jamais put avoir, pour la plupart. Et les élèves de l'internat c'est un peu comme l'enfant qu'il a jamais put avoir, ça, c'est la cas de le dire.

Ses chevaux, sa moto, son jardin et sa maison c'est tout ce qu'il lui reste, et il le sait. Il en fait terriblement attention, il fait des rénovations dès que quelque chose se brise, il passe la plupart de son temps libre avec ses chevaux, qu'il passe de temps en temps aux gens qui viennent le voir, amusé de voir la réaction de ses chevaux lorsqu'on les présente à une nouvelle personne. C'est son petit bout de terre, ce petit bout de terre qu'il a tant rêvé, alors il y fait attention, il l'aime du plus profond de son coeur.

CAN YOU FIX THE BROKEN;

Notre cher fermier est comment dire... en très bonne condition pour son âge. On voit bien que c'est un homme de la terre, et pas un homme de ville. Il respire la campagne: chemise trop grande à carreaux, cheveux longs et bouclés finement sur sa tête aux formes carrées, ainsi qu'une mâchoire très prononcé et d'une barbe par-dessus. C'est pas une beauté fatale si on le compare à d'autres personnes, mais il est loin d'être moche. S'il ferait un peu plus attention à sa personne, aussi. Mais bon, disons que le physique n'est pas quelque chose qui lui est vital. Du moins, pour le moment. Ses yeux sont vieux, ce sont des yeux de quelqu'un qui en a vu trop, qui aurait voulut en voir moins, pouvoir fermer les yeux de temps en temps. Mais la curiosité remporte souvent, vous savez. Les prunelles océans de Aymerick sont anciennes, sages, et révèle un calme excessif. On voit qu'il a le contrôle sur ses mouvements, ses émotions. Il est presque impossible de lire dans ses yeux une once de méchanceté. S'il est énervé, son regard n'en laissera rien paraître. Les yeux, ce sont comme des miroirs, mais lorsque le miroir a été brisé, il n'est plus très utile. Aymerick est plus grand que la moyenne, son corps et imposant, menaçant, un vrai corps de 'cowboy' du texas. Hors, Aymerick n'est pas un cowboy, et il ne vient pas du texas. Il est juste un simple fermier polonais qui aime ces belles bêtes que sont les chevaux, et il lui arrive très souvent d'en monter un, malgré la peur que dégage les chevaux lorsqu'il s'approche, étant un félin de nature. Son dos est criblé de cicatrices, et souvent de bleus, résultat de sa dur labeur. Sous sa forme animale, Aymerick est un lynx de bonne taille, plutôt puissant des pattes, ses crocs sont acérées et son regard est froid et glacial. Une vraie bête de sable.

CAN YOU FEEL MY HEART;

Né d'une famille qui n'avait pas la vie facile. Certains disent qu'on nait tous égaux, Aymerick a toujours pensé que c'était des foutaises. Dites-moi, est-ce qu'une fille a autant de chance de réussir dans la vie qu'un homme? Non? On aimerait dire oui, ce serait très logique de dire oui, mais du sexisme, il va toujours y en avoir, parce que des gens continuent de répandre cette théorie débile du 't'est une femme, ta place, c'est dans une cuisine avec tes gosses'. C'est con, mais c'est ça. Et c'est comme ça avec tout. L'homophobie, c'est pareil. C'pas rare qu'on va te dire que c'est contre la logique d'être gay. Que c'est normal. Si. Si, c'est très normal. C'est de l'amour. C'est tout ce qui compte. C'est beau, l'amour. Tu devrais pas avoir honte d'aimer quelqu'un juste parce que celui-ci est du même sexe, non? Alors lorsqu'il est né, Aymerick était loin d'avoir toutes les chances de son côté. Déjà que, sans cet enfant, ils avaient de la difficulté à se nourrir, l'arrivée du bambin fut très difficile, et ils devaient bien souvent se tourner vers les aides communautaires pour un morceau de pain et une soupe chaude. C'était comme ça pendant toute l'enfance de Aymerick, il travaillait très jeune, lavait des voitures pour quelques pièces et n'avait pas une éducation très stricte. Il ratait très souvent des cours pour cause de maladie et de problèmes familiaux, son père aimant bien tout mettre sur le dos de Aymerick. Celon lui, ils auraient jamais du avoir ce gosse, qui n'apportait que des problèmes. Les années passèrent, puis bientôt sa mère mourut d'une maladie inconnue encore. On haussa les épaules, et n'ayant point les moyens de l'enterrer dans un cimetière, on décide d'aller la mettre dans la forêt. Sous la terre, hein, on veut pas faire peur aux gosses. Son père était devenu plutôt violent avec Aymerick, lui assénant souvent des coups de ceinture dans le dos, lui laissant alors des cicatrices. Aymerick pleura les premières fois, mais comprit bien vite qu'il n'y avait que faire. Sauf fuir.
Alors il fit ses bagages, du mieux qu'il pouvait, et il fugua.
De toute manière, il venait tout juste d'avoir 18 ans, alors autant partir faire quelque chose de sa vie.
Aymerick rêvait d'un bout de terre. Un bout de terre juste à lui. Il aurait des lapins, de la luzerne pour les lapins, il aurait aussi des pommiers, un étang où il pourrait se rafraîchir lors des journées trop chaudes. Il rêvait d'un coin juste à lui. Un coin où il serait roi de faire ce qu'il veut. D'un coin où il ne devrait pas demander pour avoir à manger, où il pourrait arracher une pomme de son arbre et croquer à pleines dents sans aucun regret.
Alors il fit le tour de l'Europe, travaillant par-ci par-là, se faisant héberger par des campagnards en échange de quelques travaux. Il aimait cette vie clandestine, mais il n'avait pas de chez soit, et c'est ce qui le dérangeait le plus. Alors un jour il décida de s'arrêter définitivement, chez un petit vieux qui avait des chevaux, proche d'un internat pour des gens lui. Il devina que c'était sûrement pour ça que le vieil homme ne le regarda pas comme s'il venait d'un autre monde. Il devait être habitué d'en voir dans le coin. Il accueilli le jeune Polonais à bras ouverts, le sourire aux lèvres. Il était trop vieux pour s'occuper des bêtes et cherchait justement quelqu'un pour travailler à sa place en échange d'une maison, et de tout l'héritage du vieux lorsqu'il allait mourir. C'était trop beau pour être vrai. Aymerick tomba à genoux devant l'homme, bouche-bée, et fondit en larmes. Le vieux continuait de le regarder tendrement, comme si c'était son propre fils qui se trouvait devant lui. Ils apprirent à habiter ensemble, mais ce fut point difficile car la chimie entre ces deux êtres était profonde. Ils s'entendirent comme père et fils. Aymerick adorait cet homme qu'il considérait comme son sauveur, lui qui lui avait donné l'occasion d'avoir une vie. Une vrai de vie. Ce n'est pas très difficile de deviner que le vieux mourut quelques mois après l'arrivée de Hurley. Il fut dévasté par cette perte.
Quelques années plus tard, Aymerick décida d'adopter un jeune garçon, même si celui-ci était célibataire, on lui accepta cette adoption et le jeune garçon vint habiter avec lui. Il adorait cet enfant. Vraiment, il était terriblement heureux de l'avoir avec lui. C'était pas un simple gamin, c'était son gamin, et c'était très important pour lui. Au début, celui-ci était très distant, mais ils finirent par se rapprocher via l'équitation. Tout allait si bien, les années passèrent, l’abstinence du jeune garçon augmenta, au point même où les disputes se firent de plus en plus intense. Aymerick apprit à se contrôler, il ne voulait en aucun cas faire du mal à son garçon. Il serrait les poings, ouvrait la bouche pour répliquer mais finissait toujours par lui donner le dernier mot. Parce qu'il ne voulait pas décevoir son fils. Mais un jour tout dépassa. La goutte fit déborder le vase était lorsque le gamin c'était mit à gueuler qu'il était qu'un sale monstre et que tout allait tellement mieux lorsqu'il n'était pas dans les parages.
Aymerick ouvrit grand les yeux, sa respiration stoppa quelques secondes, celle de son jeune garçon aussi, mais pendant plus de secondes. Le temps de se rendre compte ce qu'il faisait, le jeune garçon gisait sur le sol, mort. Aymerick se jeta sur le garçon, dépose sa main sur sa joue, puis sur son cœur. Il fronça les sourcils en se murmurant que c'était impossible. Il se gifla en criant que c'était qu'un rêve. Qu'une illusion. Il resta au côté de son fils tout le long de la nuit, fixant ses mains. Il se sentait vaincu, défait. Il avait....Il avait tué son fils avec son pouvoir. Ce putain de pouvoir. Il grogna, se murmura des jurons, grattant nerveusement ses avants-bras jusqu'au sang. Le lendemain, il enterra son fils au bord du terrain, à côté de la tombe du vieux, devant un champ de blé. Plus jeune, il adorait courir dans ce champs, et il venait le rejoindre. Et il couraient, et il couraient, et ils couraient. Ses mains tremblèrent alors qu'il déposa le corps inerte dans le trou. Bordel. Il planta une graine de pommier derrière la tombe en pierre blanche. Ses mains maladroites déposèrent des fleurs tout autour de cette tombe. Il finit par s'asseoir devant la tombe et se recueilli toute la journée. Les chevaux étaient affamés, mais ils pouvaient bien attendre.
La raison finit par l'emporter et bientôt les heures de recueil se firent de plus en plus courte, préférant oublier cette évènement en travaillant avec dévotion.
Son p'tit bout de terre. Son p'tit bout de paradis.
Il avait de quoi, mais il était toujours aussi seul.
Son fils le manquait.
Le vieux aussi.
Et sa mère.
Son père, par contre, il lui manquait pas du tout.
Les années passèrent, Aymerick vivant reclus de tout, parfois des gens s'arrêtent chez lui, il les accueille, comme le vieux avait fait avec lui, comme lui avait fait avec son mioche. C'était la seule chose qu'il pouvait faire, maintenant.