Seul. N'voir besoin de personne, n'être dépendant de rien sauf de sois même. Être libre. S'isoler, partir, s'évader, s'oublier. Mourir ? Pas à ce point, seulement un besoin immortel de réfléchir. Ne pas aimer la compagnie est-ce un mal ? Est-ce que refuser les gens c'est anormal ? Peut importe, n'est-ce pas ? Ce qui compte c'est de ne pas montrer vraiment le fond de sa pensée. Cacher ses sentiments, ses besoins, ses idées. Paraître seulement ermite mais pas méchant pour autant. Regarder les autres d'une façon normal en les évitant toute fois. Tout ça pourquoi ? Se protéger d'un mal tout autre. Celui d'être aimé, et de faire souffrir en retour. Pour ça, je dois être détesté. Mais pas trop, alors j'ai la seule chose qui attire les gens, une sorte de mystère, qu'on ne me connaisse en rien anime la curiosité. Mais je ne donnerai pas plus qu'une impression, c'est décidé.

Pourquoi l'apparence vous intéresse tant ? Ce n'est qu'une enveloppe mal menée tout au long de notre vie... Mais là n'est pas la question, vous voulez donc connaître mon physique. Très bien.
Des cheveux noirs, courts le plus souvent, normalement je coupe dès qu'ils deviennent trop longs, ça empêche mes idées de s'évader loin. Bon, pour tout avouer ce n'est qu'un prétexte, mais c'est vrai que j'ai moins de mal à réfléchir quand ils sont courts. Passons. Je suis grand, enfin ... Grand oui, c'est grand, mais il y a plus grand, je dirais que je dépasse le moyen de pas beaucoup de centimètres. Aussi j'ai un physique de rêve m'a-t-on souvent dit. Je n'y crois pas plus que ça. Je suis normal. Peut être plus musclé que d'autres, mais en rien je suis exceptionel *Kassandre: Ou pas TwT* J'ai des yeux bleus, très bleus, on s'y perd on s'y confond, on les remarque, on me fait des remarques, moi aussi je les trouve pas mal. Les yeux sont le reflets de l'âme ? La mienne est donc froide, glacée, ou noyée ?
Voilà tout, je n'ai plus rien à dire d'autre à part que le physique est une chose qui change, je changerai surement.

Une histoire banale ? Oui j'y ai déjà songé, mais on me rappelle l'inverse. Pourtant je comprends ce que mon histoire a de plus ou de moins. Je suis donc si anormal que ça ? C'est tout ce que les gens pensent en tout cas ...
Mais est-ce si anormal que de se faire abandonner et recueillir dans un orphelinat ? Suis-je le seul ? Non, j'en doute. Alors ? Qu'est-ce qui vous fait me fuir ? Je suis même pas sûre que quelqu'un le sache vraiment, mais y a une chose que j'ai compris, c'est que maintenant je suis associable. Ah si seulement c'était juste pour ça ... Non, tout vient de l'orphelinat. L'histoire débute là-bas.
J'étais ce que l'on peut facilement appeler une "racaille". Disons plutôt que je me démarqué en faisant la loi dans l'orphelinat, frappant les autres, commandant ma bande qui me respectait. Souvent convoqué, je m'étais habitué aux sermons et aux punitions qu'on pouvait inventer pour me calmer, mais dont l'efficacité restait à revoir. Je leur donnais des efforts effroyables, me tenir était impossible, j’enchaînais les fugues et autres. Jusqu'au jour où fatalement. Une personne vint pour m'adopter.
C'était un couple, pas jeunes, pourtant le temps ne les avait pas pour autant trop atteint, ils étaient figés. Leurs expressions vides, leurs teints pâles, leur gestes froids, ils étaient plus glacials qu'autre chose. Des statues de pierres. Dénués de tout sentiments. Ils semblaient ne rien pouvoir recevoir et ne rien pouvoir donner...
Plus tard, toutes ces impressions se confirmèrent enfin pas tout à fait ... Quand moi, le vainqueur, la terreur; devint le vaincu, le terrifié...
Pourquoi ? Parce que ces personnes n'étaient pas humaines, elles me battaient, m'enfermaient, me faisaient les pires saloperies pour leur bon plaisir. La seule expressions qu'ils avaient étaient ce pur sadisme à me voir avoir peur, à me voir souffrir. C'est aussi pour ça que je perdis devant eux, et tout les autres mes sentiments, mes propres sentiments. Je ne suis plus rien. Juste une enveloppe de chair qui se disloque au fil du temps.
Pendant des années ce fut comme ça, de mes dix ans, à mes 16 ans j'ai souffert sans arrêt jusqu'à en oublié la douleur.
Maintenant j'ai pu partir de cet endroit. J'essaie de ne pas me faire remarquer maintenant, pas comme avant. Cette fois, je n'aurais pas le plaisir d'être respecté, tout ça c'est du passé. Même si mon présent est basé sur une partie de mon passé. Surement la partie la plus sombre ...