Aujourd’hui n’était pas un jour ordinaire mais n’entendez rien de positif dans mes mots. Je veux juste dire qu’aucune de mes habitudes ne me réjouissaient en ce moment.
Me lever, serrer Sungmin dans mes bras, lui dire que je l’aime, l’embrasser, lui répéter que je l’aime, ça fait plusieurs mois que ça durait, je l’aimais toujours autant, c’est sur, mais une routine s’était trop vite installée entre nous et la passion charnelle qui nous unissait était peu à peu devenue une tendresse qui nous endormait. Je voulais le garder près de moi pour toujours mais je ne sais pas si le rôle de couple était bien celui que je voulais jouer avec lui. Mes sentiments n’avaient jamais été simulés ou hypocrites mais aujourd’hui, je me demandais s’il allait continuer à en être ainsi. Le voir dormir à côté de moi, son visage éclairé par la lumière de la nuit, me faisait penser que oui mais mes caresses automatiques que je faisais à présent tous les matins sans réfléchir et de la même manière me disaient le contraire.
Dans un état second, moitié-robot moitié-perdu, je m’étais levé et habillé en prenant soin de ne réveiller personne. Je ne voulais surtout pas affronter quelqu’un avec des interminables questions, et surtout pas LUI, pas en ce moment. Une dernière caresse sur ses cheveux, un effleurement sur son bras et je suis sorti prendre l’air dans les couloirs. Il devait être tôt puisque le vent qui frôlait ma peau était frais et me faisait frissonner malgré un mois de juin très chaud d’ordinaire. Errant dans les couloirs, je ne savais pas quoi faire, pas quoi dire, ni même quoi penser. Et oui, il y a du vent dans les couloirs parce qu’avec ces chaleurs étouffantes, toutes les fenêtres étaient ouvertes et ce, toute la nuit, parce que personne n’était assez insomniaque et courageux pour retourner les fermer à deux heures du matin quand le vent commençait à souffler. Je ne savais vraiment pas quoi faire, ni où aller alors je suis simplement revenu sur mes pas pour aller prendre une douche.
Hier après-midi, j’en avais fait de même mais avec nos petits 38°C à l’ombre, j’avais opté pour une eau si froide qu’elle m’avait presque glacée jusqu’à l’âme, à mon plus grand plaisir. Pourtant, ce matin, dans la fraicheur des trois heures du matin, le plaisir se trouvait ailleurs. La chaleur qui m’imprégnait à chaque nouvelle goutte sur ma peau me donnait l’impression de retrouver les douches que je prenais pendant ma saison préférée : l’hiver. Je n’en avais pas l’habitude et cette sensation de surprise me rendait joyeux au milieu du morne quotidien. Une fois sorti et rhabillé, je suis retourné voir les autres mais personnes n’était levé, ni même réveillé. A vrai dire, c’était normal, le réveil n’affichait que 4 : 02. Sortant fraîchement de la douche, je ne voulais pas me recoucher mais je ne voulais pas non plus déranger les autres et encore moins avoir affaire à leurs questions surtout pas les SIENNES. J’ai attrapé le plus silencieusement possible mes trois mp4 – dont deux dupliqués – du moment et je suis parti.
Cette fois, même la grandeur des couloirs me donnait l’impression d’être enfermé, bloqué ; j’avais terriblement besoin d’air. Mes pas me menèrent, presque malgré moi, jusqu’au grand portail en fer forgé, dernier obstacle à ma liberté. Seul et unique problème physique entre moi et la sortie : l’interdiction formelle d’entre – pour ceux qui sont restés dehors – ou de sortir passée l’heure, question de sécurité. Je savais comment faire pour sortir sans problème mais je ne sais pas si j’allais avoir le courage de repenser à ça mais bon,je n’avais pas le choix. Si je voulais sortir, il fallait que j’aie mal même si c’était bref. Un mal pour un bien comme on dit. J’ai donc mis la main droite dans ma poche et je l’ai sorti, cette fameuse clé que j’avais récupéré de sa duplication et son visage m’est revenu accompagné de douloureux souvenirs, de regrettés instants provenant de notre premier mois idyllique et d’un anniversaire bien particulier… Sungmin, le mignonisme incarné, représentait tout à mes yeux alors que maintenant, il me semblait être mon meilleur ami, quelqu’un d’indispensable mais je voulais qu’il ne reste que mon meilleur ami. Je n’avais plus besoin de le serrer dans mes bras, juste de le savoir là pour moi, pour me sentir bien. Ca, il me le rendait bien mais je n’en voulais pas plus, plus maintenant. J’ai tourné la clé dans la serrure et j’ai ouvert le portail pour quitter ces lieux assez déprimants pour le moment.
Je ne voyais pas où aller, ni comment, sous quelle forme, pourquoi… Je crois qu’à l’heure qu’il est, je ne savais pas grand-chose. Il fallait que je m’éloigne vite de l’internat, sans traîner, sans repenser à hier ou aux jours d’avant, aux jours d’insouciance et d’amour passionné. Quoi de mieux pour fuir qu’un tigre ? Mes jambes. Je ne voulais pas détruire la sensation de la terre sous mes pieds et surtout je voulais pouvoir profiter du paysage et de ma musique tout en mettant de la distance avec LUI. J’avais depuis peu rajouté quelques chansons à mon mp4, celles de Yesung, et je les écoutais en marchant. Déprimantes, joyeuses, je les écoutais toutes, quelle que soient les émotions qu’elles me prodiguaient. Une seule chose : je ne veux pas pleurer. Pas tout de suite du moins. Concentré sur les rythmes, les airs, les notes, j’en oubliai presque de penser à LUI, seulement presque c’est encore trop et c’est bien sur quand tout a commencé à passer dans ma tête que mon mp4 a lâché. Le destin ? Je ne pense pas. La poisse ? C’est tellement régulier pour moi que rien ne m’étonne. Enfin bref. J’ai entamé la batterie du deuxième mp4 qui m’a lâché assez vite parce que j’avais oublié de les charger la veille. JE me sentais stupide en commençant à changer de lecteur. Puis, aux premières notes, j’ai « revécu » si l’on peut dire, ou du moins, j’ai retrouvé quelque chose que j’aimais par-dessus tout, la musique. Seulement, n’ayant vraiment pas de chance dans la vie, ma batterie me lâcha 15 minutes plus tard alors que je venais de m’asseoir sur une pierre, perdu au milieu des montagnes qui entouraient l’internat, ou pas, je n’avais jamais essayé de suivre toute la chaîne. Je n’étais d’ailleurs jamais venu, que ce soit seul ou avec LUI. Encore une habitude que j’ai brisé aujourd’hui, j’ai banni les habituels bois pour changer d’air. Se retrouver seul, c’était génial mais sans musique, chaque bruit me rappelait les fois où nous étions interrompu, chaque odeur me le rappelait et je ne savais même pas pourquoi chaque geste que je faisais me donner l’impression qu’il manquait quelque chose près de moi et puis, j’ai senti un changement. Je me sentais d’un coup mieux, je ne savais pas encore pourquoi mais le mp4 qui était apparu dans ma main gauche me le fit comprendre très vite. IL était là.
J’étais alors partagé entre joie, colère, chagrin et regret. J’étais heureux qu’il soit là, avec moi, à mes côtés, comme toujours. J’étais furieux parce qu’il m’avait suivi, épiant peut-être chacun de mes gestes mais aussi parce que je voyais sa présence de manière négative alors qu’il ne voulait peut-être que m’aider. J’avais les larmes aux yeux de le voir alors qu’IL représentait la seule personne, la seule forme de bien-être, qu’aujourd’hui je ne voulais pas rencontrer. Et le regret, tellement de regrets. Pourquoi ? Je ne sais pas. Pleins de choses. Le regret de ne pas lui avoir parlé à l’internat. Celui de ne pas avoir eu le courage de lui demander de venir avec moi. Celui de notre ancienne relation. Celui d’avoir la sensation que tout va se terminer alors que mes sentiments n’ont pas changé. Et l’immense regret de penser qu’il est là pour la même raison que moi. Celui d’avoir l’impression que lui va réussir à dire tout ce que je n’arriverai jamais à dire mais que je pense. Et revoilà ma colère. Celle de ne pas parler, de ne pas pouvoir, de devoir le laisser faire seul, de devoir lui infliger de le dire lui, que tout est fini, alors que je pourrais moi, lui dire, en lui expliquant. Viens maintenant la peur. Celle qu’il me quitte définitivement. Celle qu’on ne reste pas au moins bons amis même si je voudrais qu’il reste mon meilleur ami, celui qui me réconforte pas celui qui me rend malade comme en ce moment.
Je le regardais toujours mais je n’osais pas plonger mon regard dans le sien. Je ne veux pas pleurer. Pas tout de suite du moins. J’ai baissé les yeux, sans un mot, sans un sourire. La tête baissée, j’ai seulement vu qu’il s’était approché pour se rapprocher de moi. Sa présence, sur cette pierre, à côté de moi, me donnait envie de le serrer dans mes bras, de l’embrasser mais je ne pouvais pas, il ne fallait pas. Je voulais à tout prix changer mes sentiments, mes pensées mais rien n’y fit. Toutes mes idées, toutes les images qui traversaient mon esprit me ramenaient à lui. Il a relevé mon visage pour que je le regarde et m’a pris la main, m’incitant à parler, sachant probablement que j’vais besoin de parler. Il sentait ces choses-là. Sans rien dire, il savait ce que je ressentais et je l’adorais pour ça. Mais, là, tout de suite, je voulais juste qu’il me laisse me morfondre jusqu’à ce que mon courage veuille bien se montrer. Mais non, il me connaissait trop bien et il savait que j’allais parler. Voyant que les mots ne venaient pas,il a commencé à entrouvrir ses magnifiques lèvres que son sourire avait exceptionnellement quittées mais je ne pouvais pas accepter qu’il doive parler à ma place…
- Heu… Non attends… Je dois te parler d’abord…
Il a plongé son regard un peu plus profondément dans le mien, me réconfortant et me rendant carrément plus anxieux mais trop tard, je devais trouver quoi dire. Tentant probablement de m'encourager à parler il m'a dit doucement, presque dans un souffle :
- Vas-y Hyun, tu peux parler tu sais, je suis là...
Ne pas pleurer. Ne pas pleurer. Pas tout de suite. Pas tout de suite. Ne pas pleurer. Surtout ne pas pleurer. Mais comment dire ça ? Je ne veux pas le blesser, je ne veux pas le choquer et surtout je ne veux pas le perdre…
- Heu… A vrai dire, je ne sais pas comment aborder le sujet mais… Non pas comme ça. Je suis pathétique hein ? Non ne répond pas pas la peine. Heu… Oui donc, en fait, tu vois ça fait plus de six mois qu’on est ensemble et… Comment dire ça ? Tu restes celui qui compte le plus pour moi mais, je ne sais pas… ‘Fin, c’est dur d’expliquer ça… Je tourne en rond, je suis une catastrophe… Pourquoi je ne suis pas bien ? En fait c’est tout simple, je suis angoissé tout le temps. J’ai peur de ce que je ressens, de ce que tu ressens, fin tu vois quoi. Non tu vois pas, c’est tellement stupide ce que je dis que tu peux pas voir, même moi je vois pas donc… Enfin bref. Si j’essaie de trouver des mots plus simples à aligner, je suis totalement perdu. JE ne sais plus ce que je ressens. Mais je sais que c’est différent de ce que je ressentais il y a six mois tout en étant aussi fort. Tu restes celui qui compte le plus à mes yeux, plus que moi-même tu sais mais voilà je ne sais pas si… si… je t’aime toujours ça c’est sur, je t’aimerai probablement toujours mais c’est plus pareil, tu comprends ? Je veux te sentir toujours là pour moi, dans mes meilleurs moments comme les moins bons, je veux pouvoir te serrer dans mes bras parfois mais te tenir la main, t’embrasser, partager ce lit dans cette chambre où on s’est aimé souvent et tendrement, je ne sais pas si j’en ai vraiment besoin… Je ne veux surtout pas te perdre tu vois mais je ne sais pas si rester tous les deux sera la bonne façon de te garder toujours près de moi. Je ne vais pas réussir à le dire de façon très claire avec les mots qui blessent donc j’espère que t’as compris et que tu m’en voudras pas… Je me sens bête, tu ne peux pas imaginer…
Plus embrouillé tu fais pas. Sans jamais citer son nom une seule fois en plus… Et la peur, plus frappante plus déchirante encore, maintenant que j’ai parlé…
Fiche crée par Thundy sur http://epicode.bbactif.com/" class="postlink" target="_blank" rel="nofollow">Epicode
Luhan Ly Co - Fonda ~ Graphiste à la Cacahuète ♪
profil
Messages : 1207 Date d'inscription : 24/06/2012 Sur l'avatar ? : Lu Han
Personnage Age: 17 ans Pouvoir: Peut faire apparaître n'importe quel objet (allant de stylo à avion) Race précise: Neko
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Mer 18 Juin 2014 - 0:06
La Rose et l'Hiver " Sungmin Hyun & Jonghyun Hae-Won "
Deux semaines. Deux semaines de douleurs étaient déjà passé, et je redoutais déjà qu'elles s'enchaînent ainsi à l'avenir. Avant ces deux semaines j'étais heureux, je ne pensais à rien d'autre qu'à lui, à rien d'autres qu'à nous, rien d'autre n'importais à mes yeux. Tout ce que je voulais c'était l'avoir auprès de moi, pouvoir le rassurer, pouvoir l'aimer, mais ses sentiments si forts avaient changé en l'espace de quelques jours, et aujourd’hui je me détestais. Plus que tout. J'avais laissé les choses s'installer, je l'avais laissé m'aimer, je l'avais laissé s'attacher au plus point, je l'avais laissé se confier, et aujourd'hui je voulais lui briser le cœur. Je me détestais de lui avoir répéter sans cesse que je l'aimais, que jamais je ne l'abandonnerais, que je resterais à jamais à ses côtés, quoiqu'il arrive. Quoi qu'il arrive. Et qu'est-ce qu'il arrive aujourd'hui, hein ? Même moi je l'ignore. J'ignore ce qu'il s'est passé, mais c'est arrivé. Et ce quelque chose est littéralement en train de me ronger. Mes sentiments en vers lui n'avaient pas changé, loin de là. Ils étaient toujours aussi présents et aussi fort, et quelque part je m'en voulais qu'ils soient ainsi. Mes désirs n'étaient plus les même. Je ne voulais plus partager avec lui ma vie, mon cœur et mon amour, mais seulement une amitié. C'était égoïste de ma part, et je le savais. J'étais loin de m'en ficher mais je ne pouvais plus continuer ma vie ainsi. Je ne pouvais juste plus. Je me sentais lié, piégé par tout ça. J'étais coincé. Je ne savais plus quoi faire. Et tout ça était ma faute. Je le savais tout en refusant de l'admettre. Lui briser le cœur étais trop dur, continuer ainsi l'était tout autant. J'étais perdu. Tout ce que je voulais c'était fuir. Loin. Très loin. Et si je devais être désigné de lâche toute ma vie et bien qu'il en soit ainsi, mais je ne pouvais juste pas continuer de vivre comme ça. Lui parler ? Je le devais. Mais je le redoutais tellement si vous saviez. Réveillé depuis plusieurs minutes déjà, je me refusais d'ouvrir les yeux. Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Je ne devais pas. Je m'étais réveillé en sentant sa chaleur, sa douceur, sa tendresse à travers ses caresses devenues presque automatiques à chaque qu'il se réveillait en pleine nuit. Je n'avais jamais ouvert les yeux à chaque fois qu'il l'avait fait, et aujourd'hui ne serait pas différent des autres jours. Ses gestes n'étaient pas au point de me gêner, j'y étais habitué, mais il y avait quelque chose d'étrange. Elles me laissaient... indifférent ? Indifférent n'était pas le bon mot, mais l'idée était la même. Ce n'était plus comme avant, c'était juste différent. Je m'en voulais tellement à l'idée que quoi que je fasse j'allais le faire souffrir sans raison. Je suis un monstre. Tout ce que je mérite c'est d'aller en enfer pour avoir fait souffrir un être comme lui. Ou plutôt devrais-je dire m'apprêter à faire souffrir un être comme lui, même si j'étais quasiment certain que mon absence de ces derniers temps ne l'avait pas laissé indifférent. L'envie d'ouvrir les yeux m'envahissait mais je refusais de l'écouter. Je ne devais pas l'écouter. Il s'était levé. Je n'osais pas ouvrir les yeux pour voir ce qu'il faisait. J'avais peur. Je l'entendis remuer quelques affaires dans la chambre et reconnu le bruit de l'armoire. Il cherchait des vêtements. Il voulait sortir. Pourquoi ? Sans connaître la raison de son départ, je savais que j'étais fautif. C'était ma faute. Et rien que la mienne. Je frissonnais sans le vouloir le coup de la surprise quand je sentis à nouveau sa main passer dans mes cheveux bruns, pour ensuite descendre sur mon bras avant de se volatiliser. J'avais beau l'avoir entendu arriver, je ne m'attendais pas à un geste tel que celui-ci de sa part. Pas comme ça. Pas maintenant. Quand il ferma la porte derrière lui, j'ouvris enfin les yeux. Ces derniers s'ouvrirent difficilement, se posant immédiatement sur la place vide à côté de moi. Je me tournais doucement pour me retrouver sur le dos, fixant de façon intense le plafond blanc. Il me paraissait si froid, si dur. J'avais l'impression de voir mon reflet. Un être témoin de tant d'amour devenu cette chose si glaciale, distante et monstrueuse. C'était ce que j'étais devenu. Une créature sans cœur prête à faire souffrir quelqu'un sans aucune raison valable. Je clignais des yeux avant de les détourner de cette vue si froide. J'avais à présent les yeux posé sur un de mes camarades de chambre : Donghae. Il avait l'air profondément endormit, avec un air enfantin et innocent sur son visage paisible. Je l'enviais. Mais je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi d'être devenu ce que je suis devenu. Je n'avais pas à me plaindre. Je ne devais pas. Je n'avais pas le droit. Lentement, je me suis redressé, me retrouvant en position assise au milieu du lit. Je fixais à nouveau la place vide à côté de moi, les draps froissés, la froideur qui s'en dégageait. Je sentis une larme couler sur ma joue. Je voulais l'arrêter, l'empêcher d'aller plus loin, mais je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas. Lorsqu'elle tomba sur le lit, je baissais les yeux sur l'endroit exact de sa chute. J'avais l'impression d'avoir souillé par cette simple larme ce lit qui était le sein, le notre. Il n'y en eu pas d'autres. Il faut croire que ce n'était pas encore le bon moment pour pleurer. Ne voulant pas passer sur sa place, je me glissais lentement jusqu'au bout du lit avant de m'asseoir sur le bord de ce dernier, posant mes pieds sur le sol qui me paraissait aussi froid qu'un sol enneigé. Je restais dans cet position quelques instant avant de finir par me lever. Je traversais la chambre pour aller jusqu'à la salle de bain, me frayant un passage au milieu des affaires des autres. Une fois à l'intérieur, je fermai la porte. Je restai quelques instants plongé dans l'obscurité avant d'appuyer sur l'interrupteur de la lumière. Je relevais difficilement les yeux vers le miroir, ne voulant pas voir le monstre que j'étais, ce reflet qui m'étais devenu insupportable, qui me rendais indifférent. Mais pourtant je m’exécutais, et contemplais la triste vérité. Dévasté. Brisé. Je ne savais plus quoi dire. La situation m'avais littéralement rendu malade. Mes yeux étaient devenus rouges depuis la veille. Le chagrin n'y était pour rien car je ne l'avais pas encore manifester. Je m'étais débrouillé pour les cacher aujourd'hui en portant des lunettes de soleil toute la journée alors qu'il avait plu, mais cela m'avait au moins évité des questions sans réponse. Ce visage d'habitude si souriant s'était transformé en une figure méconnaissable. Je ne la reconnaissais plus. Je ne me reconnaissais plus. Ce reflet qui était pourtant le mien m'était étrangé. Je m'appuyais de part et d'autres du lavabo, me penchant à moitié sur ce dernier. Je restais un moment, plusieurs minutes dans cette position. Les yeux fermés, la respiration lente et faible, presque inaudible, je n'osais plus bouger. J'étais perdu dans mes pensées, ne sachant toujours pas quoi faire. Mes deux prises sur le lavabo se resserrèrent tandis que mon souffle s’accélérait. Je relevais lentement mon visage, me retrouvant de nouveau en face à face avec ce que j'étais devenu par ma faute. Une colère soudaine s’emparait de moi. L'envie de frapper le miroir était là. Par ce geste j'imaginais peut être effacé ma douleur, et cette triste vérité qui m'envahissait peu à peu, me possédant et me consumant entièrement. Mais je savais que quoi que je fasse, rien n'allais changer. Après cela je serais toujours le même. Je me résignais et me laissais tomber contre le mur de la salle de bain. A ce moment même j'avais l'impression d'être une rose. Magnifique, vivante et fleurit sous le soleil d'été. Mais, très vite, le temps la rattrape, et elle n'a pas d'autre choix que de s'incliner face à son maître l'hiver, se retrouvant enfoui et perdu sous la neige. Magnifique, vivant et fleurit c'était ce que j'étais avant. Mon soleil d'été c'était lui. Le temps qui m'a rattrapé ce sont mes actes. Et mon maître est ma douleur. Si j'avais pu je serais resté là des heures, peut être même des jours, mais son image me revint en tête. Il était sorti, ce qui voulais dire qu'il allait revenir. Peut être même que c'était déjà le cas. Je ne voulais pas qu'il me vois dans cet état, le faire souffrir encore plus ne ferais qu’agavé ma situation. Je me levais à cette pensée et ouvrais difficilement la porte de la salle de bain. J'eus un soulagement en remarquant qu'il n'était pas rentrée, que sa place était toujours inoccupé. Je repassais par le même chemin qu'à l'allé pour finalement retourner à ma place initiale. Mais impossible de dormir. Qu'est-ce que je devais faire, attendre ? L'attendre ? Je n'en savais rien, et quelque part je ne voulais pas le savoir. Je me retournais face au mur et fermais les yeux, tentant vainement de faire le vide dans ma tête en attendant ce je ne sais quoi. Ni le fait de l'entendre rentrer, de prendre une douche et de ressortir ne m'avait fait bouger ou ouvrir les yeux. J'étais pétrifié par sa présence. Je n'osais plus bouger. Je redoutais tellement le fait de devoir lui parler que j'osais à peine respirer, de peur de faire du bruit qui peut être l'interpellerais. J'en étais à ce point. Mais je savais que je devais le faire. J'avais pas le choix. Si je ne voulais pas le faire pour moi je devais le faire pour lui. Il m'avait tout donné. Et si je devais lui briser le cœur, autant le faire tout de suite. L'attente ne ferait qu'encore plus mal, pour l'un comme pour l'autre. Prenant mon courage à deux mains, je me levais, passant par le bout du lit une fois de plus et me dirigeais rapidement vers l'armoire. Je m'habillais avec les premiers trucs que je trouvais, à savoir un jean foncé, un tee-shirt vert foncé et une veste noire. J'enfilais mes chaussures et me dirigeai vers la porte. Mais je m'arrêtais soudainement devant cette dernière, n'osant pas la franchir. J'appuyais mon front contre elle, fermant les yeux et inspirant doucement. Je savais qu'une fois franchit je m'interdirais de retourner en arrière et de me désister à nouveau. Ma main glissa lentement sur la poignée, la saisissant sans pour autant l'abaisser. Je restais ainsi une minute avant d'abaisser la poignée de la porte pour ensuite sortir, prenant soin de refermer derrière moi. Je traversai rapidement les couloirs, à sa recherche : je ne le voyais nul part. Je descendis l'escalier menant au hall d'entrée, faisant attention de ne pas faire de bruit. Je ne tenais pas vraiment à tomber sur un adulte qui me dirais gentiment de retourner dans ma chambre. Je traversai le hall d'entrée en quelques secondes, courant presque pour atteindre la porte. Une fois devant cette dernière, n'ayant pas prit la clé, je le faisais apparaître sous mes yeux, non sans me rappeler la première fois que j'avais fait ça. Non. Je ne devais pas retomber dans les souvenirs. Pas comme ça. Pas maintenant. Je glissais la clé dans la serrure, ouvrit la porte et sorti mais cette fois ci, refermer derrière moi ne faisant pas partie de mes priorités, je laissais sans aucune gêne la porte ouverte, m'en fichant ouvertement. C'est là que je l'ai vu, au loin. Il se dirigeait vers je ne sais où dans la direction opposée à la ville. Je n'ai pas réfléchi plus que ça et me suis dirigé rapidement vers lui pour ne pas le perdre de vue. N'étant plus qu'à quelques mètres, je m'apprêtais à l'appeler pour le retenir mais je me résignais et ne fit absolument rien. Je restais figé tout en le regardant s'éloigner. Je perdis quelques secondes à ne rien faire avant de finalement commencer à le suivre, restant à une distance qui me permettait de ne pas être repéré avant que je ne le décide. Toute cette balade nocturne nous avait mené jusqu'aux montagnes. Je n'y étais jamais allé. Lui non plus. Mais cela importait peu, très peu. Il était désormais assit sur une pierre, il ne bougeait plus. Je n'avais plus le choix. En le suivant j'avais au fond de moi espérer qu'il continuerait de marcher ainsi pendant des heures, éloignant le temps des paroles, mais cela ne s'était pas dérouler ainsi et tout ce qu'il me fallait faire à présent c'était lui parler. Mais j'avais peur. Et je ne voulais pas. Mais il le fallait, et ça je le savais. Je n'étais pas vraiment loin de lui, mais l'arbre qui me dissimulait l'empêchait de me voir. Je restai un moment derrière lui avant de me dévoiler à moitié, posant mes yeux sur lui. La colère de tout à l'heure et la peur jusqu'ici s'étaient transformés soudainement en chagrin. Il avait l'air dévasté, et j'étais le seul et unique coupable. Il ne relevait pas la tête, et par conséquent ne me voyait pas. Je l'observais un moment, sans rien faire, sans rien dire. J'ai fait quelque chose que je n'aurais pas du. Je le savais avant de le faire, et pourtant je l'avais quand même fait : je venais de faire apparaître un MP4 dans sa main après avoir remarqué qu'il 'avait plus de batterie avec l'autre. Je savais que si je faisais ça je ne pouvais plus faire demi tour, et malgré tout je l'avais fait. Et comme je le redoutais, il a relevé les yeux vers moi. Je me sentais démuni sous ce regard perdu dont j'étais la cause, mais je ne pouvais plus reculer. Après une hésitation, je me suis décidé à me diriger vers, lentement, alors qu'il avait baissé la tête, refusant probablement d'avoir à affronter mon regard. Devais-je l'en blâmer ? M'asseyant à côté de lui, presque tremblant, je n'osais rien dire. Sa vision me dévastait, ne faisait que creuser encore plus profondément dans ma douleur. Une fois de plus, j'étais le seul fautif, et j'avais beau me répéter qu'il fallait que j'assume mes actes, j'en étais incapable. Un lâche ? Vous pouvez le dire. C'est ce que je suis. Un lâche. Et un monstre. Et comme si j'avais encore besoin de me rappeler de cette triste vérité qui faisait de moi cet être méconnaissable, j'ai relevé d'une main non assurée son visage vers moi. Je me forçais à regarder ce que j'avais fait. Tout était ma faute. Plongeant mes yeux rouges dans les siens, je ne pus m'empêcher de lui prendre la main. Je regrettais déjà ce geste mais je ne savais pas quoi faire. Je ne savais plus quoi faire. Il voulait me parler, je le voyais bien, et je redoutais surtout ce qu'il avait à me dire, mais il n'y arrivait pas. Aucun son ne sortait de sa bouche. Je l'avais ravagé, détruit. Je ne peux même pas vous dire à quel point je m'en veux, et à quel point je le regrette. Si ce soir là je n'avais pas agis sous un coup de tête on en serait pas là. Après tout c'est bien moi qui lui avais demandé de m'embrasser une heure même pas après l'avoir connu, c'était pas lui. J'étais le seul et unique fautif dans l'histoire. Et à présent il était temps de réparer mes erreurs, ou de briser un cœur. L'un va avec l'autre. Mais à peine ouvrais-je la bouche pour parler qu'il me coupa pour parler le premier :
- Heu… Non attends… Je dois te parler d’abord…
Mon regard sanglant et douloureux s'était plongé un peu plus intensément dans le siens. Je voulais à la fois l'entendre et à la fois le faire taire. A la fois l'embrasser et à la fois m'éloigner. J'étais perdu. Mais j'avais besoin de l'entendre, peu importe ce que je pouvais bien dire. Lui parlant doucement et faiblement, je lui dit ces quelques mots, voulant l'inciter à me parler :
- Vas-y Hyun, tu peux parler tu sais, je suis là...
Je me sentais hypocrite de lui avoir dis ça. Pourquoi ? Vu ce que je m'apprêtais à lui dire avant qu'il ne me coupe, je savais très bien que je ne serais bientôt plus là pour lui à contre cœur, sans doute parce qu'il allait m'en vouloir et me détester au plus haut point après cet aveux. Je ne faisais qu'enchaîner les erreurs, m'en voulant de plus en plus. Mais il a commencé à parler. Je l'ai écouté, sans même penser à le couper. Ses paroles étaient confuses, mélangées, mais je m'en imprégnais sans les comprendre sur le fait. J'écoutais ses moindres mots, ses moindres hésitations, je ne laissais rien m'échapper et se perdre dans la brise, rien. Quand il avait finit de parler je ne disais rien. Je le regardais sans vraiment savoir ce que je laissais échapper des mes émotions à travers lui. Je tentais d'assimiler tout ce qu'il venait de me dire. Les phrases qui me revinrent en tête ne m'aidèrent pas vraiment à comprendre le tout : "je t'aime toujours ça c'est sûr", "je veux te sentir là pour moi" ou encore "je ne veux surtout pas te perdre". Mais il n'y avait pas que ça. Je le savais. Mais je m'en voulais tellement que ce sont les seules choses qui me revinrent en tête. Tandis que je tentais toujours de comprendre ce qu'il venait de me dire, lui avait plongé sa tête dans ses mains, histoire de me laisser le temps. Je l'en remerciais intérieurement sans vraiment savoir pourquoi. Après quelques minutes à remettre les unes à côté des autres, le puzzle était enfin fini désormais. Les choses étaient loin d'être encore clair pour moi mais j'avais l'essentiel. Je ne saurais pas mettre de mots sur ce que je ressentais en ce moment même. Un poids devenu trop lourd pour moi m'était enlevé mais la culpabilité, elle, refusait de me laisser. S'en était juste trop. Je ne comprenais plus rien. J'étais littéralement perdu avec moi même, je ne me comprenais plus. Sans le vouloir, j'ai laissé une larme couler sur mon visage, puis une deuxième perla au coin de mon œil sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. J'ignorais totalement ce qu'il était en train de se passer, et j'ai dit sans réfléchir :
- Si tu savais comme je regrette.
Je n'aurais pas du. Pourquoi j'ai dit ça ? Je regrettais ce que j'avais fait, certes, plus que tout au monde, mais la façon dont je venais de le dire n'étais pas la bonne, et ça je le savais aussi. A l'entendre, tout ce qu'on pouvait comprendre c'était que je regrettais toute cette histoire et non mes actes, ce qui n'était pas le cas. Jamais je ne regretterais ce qui s'est passé entre nous, jamais. Le seul regret que je pouvais avoir c'était de le faire souffrir, mais ça c'est visiblement déjà fait. Dire que je n'ai plus de regret à avoir c'est faux. J'avais réussi à être heureux avec lui, et ce pour la première fois. Même si ça n'allait pas durer, j'avais au moins vécu presque six mois de bonheur, et je ne pouvais pas avoir de regret pour ça. Mais ce que je venais de dire de la mauvaise façon qui faisait que du coup je ne me faisais pas comprendre, c'était une erreur. Je n'avais qu'à la rajouter sur la liste, une de plus une de moins on voit pas la différence après tout. Je ne m'y attendais pas mais il avait parlé, de légers sanglots dans la voix :
- Faut pas, les regrets pourraient venir ronger nos souvenirs.
Ses paroles me firent brusquement relevé la tête vers lui, plongeant mon regard rouge et chagriné dans le siens. Comment ? Comment pouvais-je ne pas avoir de regrets ? Mes erreurs nous avaient offert à tout les deux six moi de bonheur, mais le mal qu'elles s'apprêtaient à faire je m'en voudrais toute ma vie. Et ça, aucune chose, aucune parole, aucune personne ne pourra y faire quoi que ce soit, pas même lui. Quand à nos souvenirs, ils resteront intacts à jamais. Rien ni personne ne pourra venir me les enlever. Même le temps ne e les prendra pas. Ils sont mien, et ce depuis qu'ils sont nés. J'eus involontairement un mouvement de recul lorsqu'il avança sa main gauche vers moi pour effacer toutes traces de larmes sur mon visage de son index. Je ne m'y attendais, pas maintenant. Je voulais me rattraper, lui dire quelque chose, mais les mots ne venaient pas. J'entrouvris la bouche, tentant quelque chose, mais rien ne vint. Je me maudissais, encore, encore et encore de lui avoir dis ça comme ça. Surtout si je ne le pensais pas. J'aurais voulu qu'il puisse lire en moi comme dans un livre ouvert, mais je savais qu'il ne pouvait pas. Plus maintenant. Ou du moins pas maintenant. Mon regard avait changé. Il était chargé d'excuses mélangé à des regrets, mais malgré moi ce sont les regrets qui l'ont emporté et qui on prit le pas sur les excuses que je me tuais à essayer de lui dire sans résultats. Il a parlé à nouveau :
- A moins que tu ne souhaite oublier ...?
Je relevais automatiquement mon visage vers lui, la bouche légèrement entre-ouverte sous le coup de la surprise et du choc que pouvaient me provoquer ces quelques mots. Comment ? Comment pourrais-je vouloir oublier ? Mais je savais qu'une fois de plus, tout était de ma faute. Je n'avais pas envoyé les bons signaux malgré moi, et je devais en assumer les conséquences, incapable de m'exprimer.
Messages : 440 Date d'inscription : 19/11/2013 Sur l'avatar ? : Kim JongDae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Je duplique les choses, moi, et les gens avec qui j'ai un bon feeling Race précise: Tiger
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Jeu 19 Juin 2014 - 19:33
La brûlure est si froide
Sungmin Hyun & Jonghyun Hae-Won
Je savais que la douleur ferait désormais partie de notre quotidien et je m’en voulais atrocement. Je voulais lui dire toutes ces choses en douceur mais je n’avais pas pu me contrôler. Après une seconde à parler, je sentais que le trop-plein d’émotions allait submerger mes envies. Sec, je ne sais pas si je l’avais été. Tendre, vu ce que j’ai dit, sûrement pas. Amoureux, je ne sais plus. Dévasté, le mot est faible. Je sais juste que le voir me regarder m’emplissait d’une sensation nouvelle, que je n’avais jamais ressentie avec lui : la gêne. J’étais gêné par ces regards à travers lesquels nos yeux envoyaient des messages d’amour, de tendresse et de passion alors que nos sentiments étaient bouleversés et changeants… Je ne pouvais pas supporter plus longtemps la pression de son regard sur moi alors j’ai baissé les yeux, puis la tête jusqu’à ce qu’elle trouve un contact avec mes mains gelées, le temps qu’il réalise et peut-être aussi le temps que je comprenne ce que je venais de faire. Il y avait bien des mots, des tas de mots, des synonymes et des euphémismes mais aucun terme ne me revenait à ce moment précis.
Je ne sais pas si la connexion entre nous avait été conservée malgré ce matin troublé mais je relevai la tête au moment où deux perles salées franchissaient le seuil de ses douces paupières, sûrement malgré lui, avant qu’il ne s’aventure dans l’art difficile du franc-parler. Je remarquais alors que ses yeux étaient rouges, injectés de sang, un sang pur, que j’avais souillé à cause d’un coup de foudre qui aura ruiné nos vies. Je ne ressentirai plus jamais ça et je ne suis pas sur de pouvoir un jour me pardonner de lui avoir infligé une vie de souvenirs douloureux. Des souvenirs joyeux malgré tout, certes, mais douloureux, déchirants malgré tout.
- Si tu savais comme je regrette.
Il ne faut pas. Je sais, je suis conscient, que nos souvenirs seront douloureux pour toujours mais je veux les garder pour avoir l’impression de te garder près de moi, aurais-je voulu lui dire mais les mots, toujours ces stupides esclaves indisciplinés refusaient de se plier à mes ordres… Je préférais alors m’incliner sous le poids des mots, que plier les mots au poids de ma douleur. Alors bien sur, mes lèvres, esclaves des mots, n’ont pu que retransmettre un bref message, quelques sanglots étouffés au mieux dans une courte phrase pour ne pas laisser de portes ouvertes à mes propres larmes.
- Faut pas, les regrets pourraient venir ronger nos souvenirs.
Je ne pouvais pas me laisser aller à l’hypocrisie ; je ne voulais pas qu’il m’oublie parce que je ne voulais pas l’oublier non plus. Je ne voulais pas le perdre donc je ne voulais pas qu’il m’oublie. C’était peut-être égoïste comme pensée mais c’était les miennes et même si je devais souffrir de le voir un jour avec un autre – ou une autre – je préférerais ça plutôt que de ne plus le voir du tout. Ma franchise me valait parfois des surprises et encore aujourd’hui j’en faisais les frais ; il avait relevé brusquement la tête et avait retrouvé mon regard, y associant le sien.Je ne pouvais alors plus le laisser pleurer devant moi, lui qui ne l’avait jamais fait auparavant, du moins pas pour les mêmes raisons. J’ai rattrapé au vol les deux intruses qui se faufilaient sur ses joues sans savoir pourquoi je le faisais alors que ça nous ferait souffrir tous les deux. Dans l’immédiat mais aussi plus tard, toujours, éternellement… Mais après tout, notre éternité n’a duré qu’un temps, alors, pourquoi pas celle-ci ? Il eut un mouvement de recul et son regard emplit d’amour se transforma en un regard devenu noir de regrets. C’en était devenu étrange. Avais-je mal compris ses véritables pensées ? Peut-être. Je n’étais plus sur de rien maintenant. Je sentais qu’un fil s’était rompu net avec mes mots, coupants comme des rasoirs.
- A moins que tu ne souhaite oublier… ?
Une sensation nouvelle m’envahit. La peur, l’angoisse mais cette fois-ci mêlés à la colère et au sentiment de trahison. Je ne pouvais me laisser travestir par mes émotions, surtout que celles-ci étaient viles et totalement injustifiées. Peut-être que son ton laissait présager un regret de notre histoire dans sa globalité mais je le connaissais trop bien pour penser que c’était ce qu’il voulait dire. Du moins, je le connaissais… Est-ce que je le connais toujours ? Oui, je pense. Est-ce vrai ? JE ne sais pas, je ne sais plus… Et cette question. Brutale. Sèche. Acre. Disharmonieuse. Tout ce que je déteste en fait. Pourquoi l’avoir posé alors ? Le doute. Toujours ce doute et cette angoisse qui lui succède quand la question est enfin posée. Je suis un insensible ? Non, pas du tout. Je suis perdu. Là est la différence. Il avait alors relevé la tête vers moi, la bouche entr’ouverte, sûrement trop choqué pour dire quoi que ce soit. Je devais me rattraper. Avant qu’il me déteste. Si ce n’était pas déjà le cas. Moi, je me détesterais à sa place.
- Je suis désolé Honey… C’est pas ce que je voulais dire… Je… suis… désolé… sincèrement…
POURQUOI ?! Pourquoi le sort s’acharne ? L’appeler Honey dans un moment pareil… Plus insensé que moi, ça n’existe pas… Et cette phrase, ces sanglots réprimés à moitié tellement ils devenaient fort et qu’ils prenaient peu à peu le contrôle de mon esprit, de mon corps et de mon cœur… remontant ainsi jusqu’à ma gorge où ils se bloquaient avec peine et souffrance, pourquoi se ressentaient-ils maintenant ? Je ne pouvais pas me permettre de pleurer maintenant, pas alors que mon unique bonheur commençait à disparaître à chaque mot… Je me suis légèrement tourné, fuyant son regard et la sensation de son corps tourné vers le mien et j’ai posé mes mains sur mon visage tentant probablement de fuir cette dure réalité par la même occasion… Il s’est replacé à côté de moi, dans la même position que celle que nous prenions en classe, moi à gauche de lui, côte à côte, sauf qu’avant on ne pouvait s’empêcher de se regarder régulièrement alors que là, fuir son regard, ses mains, ses caresses, sa peau, ses lèvres, c’était vital pour moi, même si tout mon corps me hurlait de le serrer dans mes bras. Il avait eu un soupir empli de vibrations en rejetant la tête en arrière un instant. Du coin de l’œil, j’ai vu une larme, une seule, glissait doucement sur sa joue, si doucement qu’elle semblait être là vouée à un destin qui la poussait à faire durer la souffrance. Plus qu’un torrent de larmes, cette unique larme me faisait mal. Elle me donnait l’impression d’être le fautif, le bourreau, qui devait maintenant contempler son œuvre de mort. La mort du bonheur. La mort d’un amour. Mais la mort la plus terrible, la mort de mon espoir. L’espoir d’une vie heureuse. On n’avait pas de projet et je trouvais que notre force c’était ça. Se dire qu’on s’aimait suffisamment pour ne pas avoir besoin de faire des projets pour se sentir uni. Une force mais aussi notre faiblesse. Les projets permettent des surprises, même mauvaises, et empêche la néfaste dame Routine de s’immiscerdans un couple. En bourreau vicieux, j’ai regardé cette larme descendre jusqu’à ce qu’elle se pose sur sa main, continuant par la suite son trajet empoisonné jusqu’à la terre… Je ne pouvais détacher mon regard de sa main, une main que j’avais embrassé, caressé et aimé. Je ne pouvais plus rester assis, après avoir contemplé mon œuvre de destruction de cet ange déchu par ma faute, et je me suis levé, presque violemment, pour lui tourner complètement le dos et j’ai senti mes yeux s’emplir d’une eau salée, que j’avais fait versé à mon Sungminee, mais elle préférait rester dans mes yeux, les brulant de douleur, plutôt que de l’évacuer sur des joues souillées par la peine, qui suintait de chacun des pores de ma peau, invisible mais toujours présente.
- Tout est ma faute.
Sa faute ! SA faute ! SA FAUTE ! Comment il pouvait penser ça ? Il avait fait quoi au juste ? A part m’aimer et faire que je l’ai aimé ? Et que je l’aime toujours ? D’accord ça me fait souffrir, mais c’est honnêtement la première fois que j’aime autant souffrir. Ce n’est pas sa faute, qu’on soit bien clair. Mais bien sur, mon corps ne répond plus, il n’est plus relié à mon cerveau, à toutes ces pensées alors je me suis juste retourné brusquement, manquant presque de chuter mais je m’en fiche, je voulais juste lui montrer, lui assurer qu’il n’y était pour rien. Il n’était fautif que d’une chose : mon bonheur intense. La douleur que je ressentais, je ne la devais qu’à moi et à moi seul. Je ne trouvais plus aucun mot, plus aucune phrase, aucune syllabe, aucune note ne sonnait juste autour de moi. Le vent dans les arbres, le soleil qui perçait au-delà des monts, mon cœur battant, rien ne sonnait juste, rien ne vivait juste. Je me suis rapproché à petits pas, le regardant, guettant sa réaction. Elle ne venait pas. C’était normal, ses yeux étaient clos. Quoi que je dise, je voulais qu’il me voie, qu’il soit à ma hauteur. J’ai relevé son menton et il a ouvert les yeux fuyant néanmoins mon regard pour se concentrer sur le sol derrière moi, vers la droite. Je ne me sentis que plus mal ; mais je ne voulais pas lui montrer, son sentiment de culpabilité me brisait déjà, je ne désirais pas en rajouter un peu plus. Je lui pris les mains, doucement, pour le relever et il se laissa faire, sans toutefois oser me regarder. Est-ce que je me montre horrible de lui infliger tout ces gestes mignons ? Pas qu’un peu. Est-ce que je vais arrêter pour autant ? Je ne pense pas. Je veux le regarder encore et encore. J’ai passé mes deux mains dans sa nuque et j’ai positionné sa tête de manière à ce qu’il ne puisse plus éviter mon regard de manière évidente. Baissant d’abord les yeux, il finit néanmoins par me regarder. Je l’ai pris dans mes bras et il ne pas rendu cette étreinte tout de suite. Il a néanmoins cessé de résister et a passé ses bras autour de moi en disant :
- Pardonne-moi.
Pourquoi ? Pourquoi ? Je ne comprenais littéralement plus rien. Est-ce qu’il regrettait ce qu’il était entrain de se passer, ou toute notre histoire, ou autre chose, qui créait ce sentiment de culpabilité ? Est-ce que c’est ce que je devais comprendre par « pardonne-moi » ? Lui pardonner de m’avoir fait être heureux ? Insensé. Lui pardonner d’être la principale cause de ma douleur ? Je ne veux pas, je veux qu’il reste mon fautif. Cette souffrance me fait du bien. Avec ces quelques mots, toutes ses peines semblaient s’être libérées et il commença verser une larme, puis deux, puis trois, avant qu’une rivière de sel ne se déverse de ses yeux sur mes bras, alors toujours dans son dos. Je ne savais pas quoi dire. Je ne voulais pas le laisser pleurer, comme ça, alors que je ne voulais pas le blesser. J’espère qu’il avait compris que je voulais rester avec lui tout le temps, mais juste différemment. Si ce n’était pas le cas, je le perdrais définitivement et là, ce serait vraiment la catastrophe…
- Je t’en prie, ne pleure plus Sungmin.
C’était le moins que je puisse dire. Mais rajouter son prénom à la fin de cette phrase m’avait fait réaliser que je ne l’appellerais plus jamais « honey » alors que je l’avais toujours appelé comme ça. Je passais alors mes mains dans son dos pour tenter de le réconforter comme je le pouvais mais je sentais que bientôt mes larmes allaient se joindre aux siennes. Le seul effet de cette tentative de consolation a été qu’il a pleuré un peu plus quand je lui ai parlé. L’appeler Sungmin aussi ! Quelle idiotie ! Je ne l’avais presque jamais appelé comme ça. Cela marquait un changement dans notre relation et c’était encore plus difficile.
Mes yeux. Ils brûlaient d’un feu créé par l’eau elle-même. Comment pourrais-je alors l’arrêter ? Il fallait que l’eau s’évapore, n’est-ce pas ? Sécher ses larmes. Facile à dire quand il y en a une ou deux mais pas quand tes yeux sont déjà submerger et que la liste d’attente pour prendre place est dans tout ton corps en même temps. Quelques frissons. Rien de plus. Et un torrent s’est déversé, sans crier gare, sur mes joues sèches. La brûlure sur mon visage ne soulageait pas pour autant mes yeux puisque la source de ce flot ne parvenait pas à se tarir… Nous avions tous les deux resserré l’étreinte autour de l’autre pour je ne sais quelle raison, à cause de je ne sais quel réflexe. Repensant à la dernière phrase qu’il avait pu articulée, je lui dis, à moitié en pleurant et à moitié en chuchotant :
- Toujours. Mais que pardonner ? Il n’y a rien, rien que j’ai besoin de te pardonner.
Je ne sais pas si j’avais réussi à le réconforter mais je conservais une étreinte pressante sur son dos, pour le rassurer et pour le garder avec moi.
Messages : 1207 Date d'inscription : 24/06/2012 Sur l'avatar ? : Lu Han
Personnage Age: 17 ans Pouvoir: Peut faire apparaître n'importe quel objet (allant de stylo à avion) Race précise: Neko
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Dim 22 Juin 2014 - 23:22
L'éternité ne dure qu'un temps
♦ Sungmin Hyun & Jonghyun Hae-Won ♦
- Je suis désolé Honey… C’est pas ce que je voulais dire… Je… suis… désolé… sincèrement…
A présent s'en était trop. S'en était juste trop. Pourquoi il m'avait dit ça ? Il n'avait pas le droit. Plus le droit. Pas comme ça. Pas maintenant. Plus maintenant. C'était trop dur. Je ne pouvais juste pas. Je m'empêchais de réagir, de faire surgir les larmes à nouveau. Je ne voulais pas. Je ne devais pas craquer à nouveau. Je m'y efforçais mais c'était dur. M’appeler Honey dans un moment pareil, alors que j'avais tellement de remords, c'était juste pas possible pour moi. A travers ce surnom, simple et mine de rien banal, il y avait tellement de souvenir heureux. Je me souvenais de la première fois où il me l'avait dit, me faisait rougir avec un sourire aux lèvres. Ce surnom m'avait tellement touché sur le coup. Je ne savais même pas pourquoi mais j'avais ressenti ça mais je l'avais ressenti, et depuis, je prenais ce surnom avec un sourire. Du moins jusqu'ici. Je ne l'avais jamais pris comme je venais de le prendre. Comme une insulte peut être, après ce qu'il venait me dire. Même si ce n'était pas vraiment le sentiment que j'éprouvais, l'idée était plus ou moins la même. S'en était presque cruel de m'avoir appelé ainsi après m'avoir dit ce qu'il avait à dire et vu mon état d'esprit. Me retournant légèrement, pour ne plus l'avoir devant moi et me retrouver face aux arbres, je me retrouvais à présent à côté de lui, fuyant son regard. Toujours et encore. Je ne pouvais juste plus. Rejetant lentement la tête en arrière, fixant le ciel nuageux sans le voir, j'eus un soupir mêlé à quelques sanglots. Je ne l'exprimais pas, pas encore. Mais il me semblait tellement puissant. J'avais du mal à lutter, à le repousser. Je savais que bientôt je lâcherai prise, et qu'il prendrait le dessus. Même si je tentais de me reprendre, je savais que ce ne serait pas éternellement efficace. Et que tôt ou tard, les larmes allaient arriver. A peine l'avais-je penser que l'une d'elles, rebelle et déterminée, se présenta de force au coin de mon œil droit, clos mais sanglant. Je ne tentais rien pour l'empêcher de tomber. Baissant la tête, je la sentis lentement couler sur ma joue, comme si elle n'était pas décidée à m'abandonner. Comme si elle voulait me faire souffrir jusqu'au bout en me faisant sentir ce que j'avais fait, toute la douleur dont j'avais été la cause. J'avais l'impression qu'elle me blessait, comme si cette larme ne venait pas de moi et n'était pas une perle salée d'eau mais plutôt qu'elle venait du sang présent dans mes yeux et que cette larme n'était qu'une goutte de sang. Elle finit par quitter ma joue mais difficilement, comme si c'était à contre cœur. Mais elle ne me quitta pas pour autant. Elle continua sa route en s'échouant sur ma main, avant de finir par tomber au sol, me délaissant pour de bon. Rouvrant enfin les yeux, je n'avais pas remarqué que Jonghyun s'était levé, assez brusquement je dois dire, me tournant complètement le dos. Il avait mal. Je le savais. Je le sentais. Et j'en étais certain. Aucun doute ne m'abritait à ce sujet. Aucun. Passant mes bras autour de moi au niveau de mon abdomen, comme si je cherchais du réconfort que je savais que je ne pouvais pas m'apporter seul, je rebaissais les yeux au sol, renvoyant la mèche de cheveux que j'avais devant le visage en arrière. Mais plus aucune partie de mon corps ne semblait vouloir m'obéir à nouveau, comme si mon corps tout entier m'en voulait, et la mèche était retournée à sa place, déterminée à ne pas s'en dégager à nouveau. Resserrant mon emprise tout en me recroquevillant légèrement sur moi même, je ne pouvais m'empêcher de le lui dire : - Tout est ma faute. Le reconnaître ouvertement me rendait-il plus humain ? Je n'en étais pas franchement persuadé, mais au moins c'était dit. Je savais qu'il ne comprendrait pas, qu'il m'en voudrait d'avoir dit ça, mais je devais le dire. J'avais eu besoin de le dire. Est-ce que cela m'avait du bien ? Je ne sais pas. Je pense pas. Mais c'était dit. je fermais les yeux tout en baissant la tête, comme si j'avais honte. Au fond de moi je savais que j'avais honte. Honte de moi. Honte d'avoir fais ce que j'ai fait. Mais comme on dit, ce qui est fait est fait. Inutile de prier de toute mes forces pour pouvoir revenir en arrière, ce serait inutile et douloureux. Premièrement parce que ça n'arrivera jamais. Et deuxièmement parce que je ne voulais pas oublier. Tous ces souvenirs heureux, tous ces moments passé avec lui, je ne voulais pas les oublier. Aujourd'hui j'en souffrais, atrocement, mais peu importe. Je ne devais pas oublier. Je fus surpris lorsque je sentis sa main sur mon menton pour le relever, mais je ne le montrai pas pour autant. Je ne l'avais pas entendu arriver, ou plutôt revenir, vers moi. Il était à présent à ma hauteur, à genoux devant moi pour être en face à face exact. Je m'efforçais à contre cœur d'ouvrir les yeux mais n'eus pas la force d'affronter son regard, préférant orienter le mien à sa droite en direction du sol. Je baissais les yeux, autant de culpabilité que de honte. Mais lui n'était pas décider à me laisser ainsi, et je frissonnai lorsqu'il me prit les mains, doucement. Ce contact qui me paraissait tellement lointain comme tout proche. Ses mains douces, sa délicatesse dans ses mouvements. Je ne m'en sentais qu'encore plus coupable que je ne l'étais, tout en ignorant pourquoi ce sentiment devint encore plus intense. Il me releva doucement sans affronter ne serait-ce qu'une légère résistance de ma part. Je le laissais complètement faire, n'ayant même plus la force de protester contre lui. Je ne le regardais toujours pas. Je ne voulais pas. Affronter son regard c'était pire que tout en ce moment même. Je ressentis à nouveau un frisson, mais plus intense cette fois-ci, lorsqu'il passa ses deux mains dans ma nuque, me faisant tourné la tête vers lui. Il voulait que je le regarde. Et ça je le savais. Ayant toujours les yeux baissés, je finissais malgré moi par les relever vers lui. Cette vision était pire que tout pour moi. Ses yeux étaient au bord des larmes. A travers ce regard je voyais toute ma culpabilité alors qu'il ne m'envoyais rien de tel. Mais je ne voyais plus que ça. J'étais incapable de voir l'amour et la tendresse qui s'en dégageait, je ne voyais plus que la conséquence de mes actes. Lorsqu'il m'a prit dans ses bras, je ne voulais pas. J'avais les deux mains sur son torse, m'apprêtant à chaque instant à le repousser, mais j'en étais incapable. Lui avait ses bras dans mon dos, et n'était pas décider à me laisser l'éloigner, ni même à me lâcher. Je refusais de m'avouez vaincu, je ne voulais pas, je ne devais pas. Mais je m'avouais vaincu, en sentant à nouveau sa chaleur et son souffle, et rendais les armes en passant doucement un bras autour de son cou et en glissant l'autre dans son dos, tout en lui disant ces quelques mots déchirant : - Pardonne-moi. Aussitôt dit, toutes ces larmes de souffrances que j'avais réussis à contenir jusqu'ici prirent le dessus et, brisant mes défenses, tombèrent les une après les autres. J'avais cette même impression que tout à l'heure. J'avais l'impression que des larmes de sang de déversaient de mes yeux criant leur agonie. Je ne contrôlais plus rien. J'avais essayé de rester fort jusqu'ici mais à présent c'était trop dur, je n'y arrivais plus. Tout ce que je n'avais pas exprimé ces derniers temps se manifestaient en ce moment même, à travers mes larmes. Ces dernières mourraient une à une, étouffées par son vêtement. Comme s'il représentait celui qui pouvait réprimer ma douleur. Je savais que c'était faux mais je voulais y croire. Je nichais à présent ma tête dans le creux de son épaule, cherchant un réconfort que je ne voulais pas trouver chez lui. Mais j'en avais besoin. J'abandonnais toutes résistances, et ce pour de bon. Je me laissais complètement aller dans ses bras. Je n'y arrivais juste plus. - Je t’en prie, ne pleure plus Sungmin. Sungmin. Il ne m'avait pour ainsi dire jamais appelé comme ça. Ou du moins presque jamais. Il était passé par tout mes surnoms, utilisant majoritairement celui qui lui était réservé, à savoir Honey, mais Sungmin ne faisait pas parti de son vocabulaire, même si c'est étrange à dire. M'avoir appelé ainsi ne faisait que me rappeler ce que j'avais fait, mais je ne pouvais pas l'en blâmer. Il n'y était pour rien. J'étais le seul fautif. Il passa a plusieurs reprises ses mains dans mon dos, tentant sans doute de me réconforter mais rien n'y faisait. Au contraire, mes larmes se firent plus nombreuses et plus pressantes, se déversant de façon plus rapide. Peu de temps après cela, je sentis une première larme dans mon cou, puis une autre. Inutile de vous dire que d'autres ont suivit, souillant involontairement mon tee-shirt de tout le mal que j'avais fait, comme pour me le rappeler. Comme si je pouvais l'oublier. Il me hantait depuis déjà deux semaines. Comment ? Comment pouvais-je l'oublier ? Je n'y voyais aucun remède. Même le temps ne serait pas suffisamment efficace. Je fermais les yeux, voilant ma douleur quelques instants, avant qu'il ne me dise : - Toujours. Mais que pardonner ? Il n’y a rien, rien que j’ai besoin de te pardonner. Il avait dit ça sans songer à s'éloigner ou à me lâcher. C'était réconfortant mais plus ou moins inefficace. Au début je n'avais pas compris de quoi il me parlait avant de me remémorer mes dernières paroles. Pardonne moi. Comment ? Comment pouvait-il tout me pardonner ? J'étais coupable de tellement de douleur. Et il avait tort. Il avait besoin de me pardonner. Du moins je voulais qu'il me pardonne. J'ignorais s'il allait le faire mais je le voulais. Plus que tout autre chose. J'avais besoin de lui. Je le savais. Et je savais aussi qu'il ne voulait pas me perdre, il me l'avait dit. Mais tant qu'il n’admettra pas je ne pourrais pas. Je ne pourrais pas rester à ses côtés. Cela devenait vital pour moi qu'il me pardonne, et qu'il comprenne pourquoi. Même s'il s'y refusait. A cette pensée, je desserrai mon emprise sur lui et m'écartai, doucement, l'obligeant à me lâcher. J'ignorais si c'était à contre cœur en ce qui le concernait mais pour moi c'était le cas. Mais je ne voulais pas. Pas pour l'instant. Abandonnant son regard devenu trop douloureux, je détournais l'agonie du miens vers le sol avant de me reculer d'un pas pour me rasseoir, doucement. Il n'avait pas bougé, s'était contenté de me regarder faire sans dire un mot, avant de venir me rejoindre sur le caillou et de s'asseoir à côté de moi. Nos larmes à tout les deux s'étaient estompées, et lui était tourné vers moi sans pour autant me regarder. Il attendait surement que je dise quelque chose. Recréant cette mince emprise sur moi même, je tournais la tête vers lui mais pas vers son visage, uniquement vers ses genoux. Puis j'ai fini par dire : - Si, tout est ma faute. Je m’efforçai de relever mes yeux vers les siens, voulant lui montrer que j'étais sincère. Et surtout que j'étais convaincu de ce que je disais. J'attendais une réaction de sa part, quelque chose, le fixant toujours avec mes yeux humides et sanglants. Il finit par vraiment me regarder à son tour. Je pouvais y lire de la tristesse comme de la colère. Je la comprenais sans pour autant l'accepter, si je puis dire. Je détournais le regard, sans doute gêné de le voir me regarder ainsi. Même si c'était ce que je cherchais depuis tout à l'heure, qu'il s'énerve contre moi, qu'il m'en veuille, qu'il me pense coupable, je n'étais pas habitué à la moindre once de colère de sa part dans son regard. Il était d'ordinaire aimant, tendre, doux. Mais certainement pas triste et colérique. Je fermais les yeux quelques instants, m'imprégnant du silence en sentant la brise souffler doucement sur mon visage, remuant légèrement la mèche de cheveux noirs qui tombait sur mon œil gauche. En l'entendant parler, je rouvrais les yeux, sans pour autant le regarder : - Non ! Je ne vois pas pourquoi ce serait ta faute. Il s'était emporté. Pas en excès mais je ne l'avais jamais entendu comme ça. Il ne me faisait pas encore peur, mais j'ignorais pourquoi, une crainte s'insinuait doucement en moi. J'étais incapable de l'arrêter. Je resserrais mon étreinte sur moi même, comme si elle allait me protéger de cet être qui ne me ferait jamais de mal. Je le savais et pourtant... Je ne me comprenais plus. J'étais devenu plus qu'une énigme pour moi même, je n'avais pas de solution. J'étais mal à l'aise. C'était à me rendre fou. Me tournant vers lui sans me lâcher, je plongeais à nouveau mon regard dans le siens tout en lui disant, difficilement : - Si, c'est ma faute... C'est moi qui... qui t'ai demandé de... de m'embrasser il y a six mois, sur un coup de tête, et pas le contraire. Je baissais à nouveau la tête. Premièrement parce que je n'arrivais pas à soutenir son regard, c'était trop dur. Et deuxièmement parce qu'en disant ça je m'étais senti honteux. Il ne pouvait pas le nier ça. Je lui avais demandé de m'embrasser. Lui ne m'avais rien demandé à part de l'enlacer. Il s'est certes exécuté et m'a embrassé, mais le responsable c'était moi, pas lui. Il ne l'aurait pas fait si je ne le lui avait pas demandé. Du moins pas ce soir là. Et s'il l'avait fait plus tard, peut être que les choses auraient été différentes. Peut être qu'on en serait pas là où on en est aujourd'hui. Mais toutes ces questions étaient inutiles, pour la simple et bonne raison que je n'aurais jamais la réponse. Je n'avais pas le don de voyance, ou encore celui de remonter le temps. Je n'avais pas le moyen de savoir ce qu'il se serait passé si je ne le lui avais pas demandé, alors à quoi bon continuer de me poser la question ? - Et ? Je ne vois pas en quoi ça te rend fautif de quoi que ce soit. Cette fois ci je ne retournais pas la tête vers lui. Je n'en avais plus le courage. Son entêtement à ne pas me comprendre me donnais l'impression d'être encore plus coupable à chaque instant. Une fois de plus, j'en ignorais la raison. Je ne me contrôlais plus, je me comprenais plus, quelle était la prochaine étape ? Je ne me supporterais plus et j'irais me jeter d'un pont ? Trop de questions. Aucune réponse. Je n'y arrivais plus. Sans parler du fait que j'avais voulu briser le miroir dans lequel je me reflétait, alors dire que je ne me supporte plus c'est sans doute juste. Ou du moins je ne supporte plus ce que je suis devenu. Cet être immonde, méconnaissable, mauvais. Toujours sans le regarder, je lui répondis de façon presque mélancolique : - On en serait pas là si je te l'avais pas demandé. Je n'étais même pas sûr de ce que je disais, mais c'est ce que j'imaginais dans ma suite alternative. J'avais peut être tort. Je l'ignorais. Et je ne le saurais jamais. Il ne réagissait pas, comme si ce que je venais de dire était improbable, impossible, inimaginable. Et c'était peut être vrai, qui sait ? Mais moi je n'en étais pas persuadé. - Et qu'est-ce qui te dit qu'en être là n'est pas quelque chose qui m'aura permis d'être heureux une fois dans ma vie, pendant un moment même trop court ? Sa ton était triste, même dépité. Je e répète mais c'était ma faute. Rien que la mienne. Je l'avais rendu heureux, me le dire n'arrangeait rien car cela je le savais. Et je m'en voulais presque de l'avoir rendu heureux. Je savais que je ne devais pas mais pourtant. Tout était embrouillé. Je n'y arrivais définitivement plus. Je m'en voulais de l'avoir fait souffrir mais ne regrettais rien, et pourtant je regrettais de l'avoir rendu heureux. Il n'y avait juste aucun sens. C'était incompréhensible. Je donnerais n'importe quoi pour ne plus penser, l'espace de quelques instants, mais faire le vide m'était impossible. Je fus pris de colère.Il ne voulait pas comprendre. Il avait beau me répéter que ce n'était pas ma faute, je ne l'entendais pas. Je refusais de l'accepter. Je n'en pouvais plus d'entendre que je n'étais pas fautif. Je l'étais. Et entendre le contraire me faisait souffrir. Cela m'insupportait. Dans cet excès de colère, je lui répondis, presque violemment : - Et regarde ce que ça a fait de toi aujourd'hui, regarde ce que ça a fait de nous ! Aussitôt parlé, je m'en voulais de lui avoir dit ça. Prenant ma tête dans mes mains, je me penchais en avant pour appuyer mes coudes sur mes genoux. Je ne faisais qu'agravé la situation, je ne faisais que le faire souffrir d'avantage, et je ne faisais que m'en vouloir de plus en plus.
Je ne voulais que son bien. Je ne voulais pas qu’il se sente mal avec moi ou à cause de moi. Pourtant, il s’est détaché de mon emprise et s’est éloigné. Je ne le voulais pas, vraiment pas ; je ne savais alors pas si je pourrais le reprendre dans mes bras à l’avenir et rien qu’à cette pensée, je sentis que des larmes voulaient s’évader. Elles étaient parties de mon cœur et commençaient leur longue ascension vers mes yeux. Délaissant mon visage pour le sol, il détourna le regard doucement, avant de retourner s’asseoir sur le caillou que j’avais brutalement quitté un peu plus tôt. J’ai attendu que les folles eaux de ma douleur regagnent leur antre sanglante avant de le rejoindre sur la pierre. Je l’ai vu se recroqueviller sur lui-même et pencher légèrement la tête vers moi, ou du moins vers mes genoux. Je voulais le laisser parler ; je sentais qu’il avait besoin de parler mais je ne voulais pas le forcer ou pire je ne voulais pas le noyer sous mes mots. J’ai attendu un moment puis il a fini par dire :
- Si, tout est ma faute.
Levant son doux et triste regard vers moi, il me semblait ainsi sincère et convaincu. Comment pouvait-il être persuadé qu’il avait raison en disant des idioties pareilles ? Comment pouvait-il penser un instant qu’il était le seul fautif dans cette histoire ? Croyait-il que je ne l’avais pas aimé au point que j’aurais pu tout faire pour lui ? Pouvait-il penser que je ne l’aimais pas encore assez pour qu’il soit la personne qui resterait la plus importante à mes yeux ? Non, il ne pouvait pas. Mais si c’était le cas ? Que pourrais-je faire ? Je l’avais toujours compris à la perfection, parfois même avant que lui-même ne se comprenne et pour cela, je pouvais le réconforter et lui permettre de se retrouver lui-même. Mais aujourd’hui. Ah aujourd’hui. Ce n’est effectivement pas un jour ordinaire. Je ne le comprenais plus. Lui qui semblait si pressé de me voir le haïr semblait maintenant avoir peur de ce que j’étais. D’ordinaire, je ne m’emportais jamais, trop amoureux pour être en colère. Mais aujourd’hui devant tant de déni je ne pouvais que m’emporter.
- Non ! Je ne vois pas pourquoi ce serait ta faute.
J’avais quelque peu crié mon objection mais j’avais tenté, et réussi en partie, à calmer ma colère dans la deuxième partie de ma phrase. Néanmoins, je le voyais se replier sur lui-même comme s’il voulait se protéger de moi. Quel mal aurais-je pu lui faire ? Lui que j’aime plus que moi-même. Toujours, maintenant aussi, même si c’est différent… Je ne saurais pas dire si j’ai été blessé par son attitude. Je crois plutôt que j’ai été perturbé et profondément triste de lui procurer ces sensations terribles, alors que quelques jours ou semaines plus tôt, lui et moi étions passionnément liés. Je le sentais mal à l’aise alors qu’il plongeait à nouveau son regard dans le mien avant de dire :
- Si, c’est ma faute… C’est moi qui… qui t’ai demandé de… de m’embrasser il y a six mois, sur un coup de tête, et pas le contraire.
Bon d’accord, je ne peux pas le contredire à ce propos mais si ma mémoire est bonne, je l’avais voulu aussi, même si je n’avais pas eu le courage de lui demander. Mais bon, on peut dire qu’il est fautif de m’avoir donné le courage de l’aimer. Qu’il est fautif de m’avoir permis d’être le plus heureux des hommes pendant six mois. Qu’il est fautif de ce que je ressens en ce moment, de mon sentiment d’errance, de perdition. Mais surtout, il est fautif de m’avoir aimé comme je l’ai aimé et ça, il ne pourra pas me l’enlever, jamais, never. Ayant baissé les yeux une nouvelle fois, il ne me laissa pas trop le choix, il fallait que je lui fasse comprendre que, même si c’est « à cause de lui » qu’on sortait ensemble, je ne lui en voudrais jamais et surtout que c’était la plus belle « erreur » sur « un coup de tête » que j’avais faite. Je ne voulais pas le forcer à me regarder alors j’ai juste dit, d’un ton à présent totalement calme :
- Et ? Je ne vois pas en quoi ça te rend fautif de quoi que ce soit.
Ce n’est pas ce que je voulais dire. Oui, il était fautif, je l’avais déjà dit, ou du moins pensé, mais je voulais lui faire comprendre qu’il n’était pas fautif de choses négatives. Je m’embrouillais à mon tour dans mes paroles et je ne sais pas si on arriverait à se comprendre totalement avant la fin de l’année… Ça me rendait encore plus triste parce qu’auparavant, on se comprenait toujours avant qu’il y ait quelque chose à comprendre. Sans parvenir à relever son regard vers moi, il me dit de façon lointaine et nostalgique :
- On en serait pas là si je te l’avais pas demandé.
Comment pouvait-il savoir ? Etant dans la même classe, qu’est-ce qui pouvait lui garantir que je n’aurais pas craqué pour lui au premier regard, comme je l’avais fait dans les bois ? Qu’est-ce qui pouvait lui assurer que je n’aurais pas été le plus malheureux sur terre parce que je n’aurais pas eu le courage de lui avouer que je l’aimais ? Au moins j’avais été heureux avec lui. Même si ça n’avait pas été long. Même si ça avait été dur ces derniers temps. Et puis, même si on passait par une case difficile, les suivantes seraient plus joyeuses et douces. Je ne le perdrai pas. Je ne pouvais pas me le permettre. Je ne saurais décrire mon état s’il décidait de me laisser… Me demander de l’embrasser avait été la chose la plus douce et tendre que j’avais entendu jusqu’à présent. Même quand il me parlait, c’était des mots sucrés, des mots doux, des mots agréables mais cette phrase « embrasse-moi » me hanterait toute ma vie. Je l’aimais tellement, il serait toujours mon Honey, même s’il n’était Honey que dans mes pensées… Je ne sais plus vraiment si j’ai bougé sur le coup ; je ne crois pas. J’étais trop déboussolé pour faire quoi que ce soit, pour dire quoi que ce soit. Il le fallait pourtant. Il fallait que je trouve les bons mots. Pas les mots sucrés, les bons. Aucun sucre ne pourrait couvrir mes paroles, trop amer, trop acide, je ne sais pas mais aucune sucrerie ne ferait passer ça. Dépité et triste, mon ton l’était, moi aussi.
- Et qu’est-ce qui te dit qu’en être là n’est pas quelque chose qui m’aura permis d’être heureux une fois dans ma vie, pendant un moment, même trop court.
C’était tellement embrouillé que je ne sais pas si je pourrais expliquer ce que je viens de dire mais je sais qu’il comprendra… normalement. Mais non, c’aurait été trop beau, trop facile, trop sucré. Je n’étais pourtant pas en sucre ? Mais je me sentais fondre peu à peu, sans avoir besoin d’eau. Comme un sucre, fragile, soumis à la chaleur du feu qui consumait Sungmin à cet instant. Il semblait souffrir, agonisant dans un feu qui le brûlait peu à peu et qui commençait à m’atteindre doucement, se délectant de notre douleur et de nos larmes qui ne suffisait plus pour l’éteindre. L’entendre crier, presque violent, me faisait penser que le brasier ne serait jamais consumé et qu’il m’en voudrait toujours. Comment ? Comment pouvais-je me permettre de le perdre ? Je suis quoi ? Un monstre ? Non ce serait trop gentil pour me définir… Je ne suis rien. Rien du tout. Rien qu’un vide. Un immense trou noir, qui attire tout ce qui l’entoure avant de le perdre parce qu’il s’est consumé en approchant. Je suis un trou noir, plus noir que la nuit elle-même. Il n’avait pas encore de clamer sa douleur :
- Et regarde ce que ça a fait de toi aujourd’hui, regarde ce que ça a fait de nous !
Le seul amour de ma vie réduit à ce cri. La tendresse, son visage souriant, son rire craquant, toutes ces choses pour lesquelles je l’aimais réduites à néant par ma faute. Etait-ce lui qu’il fallait blâmer ? Oui, bien sur. Mais était-il le seul ? Non, j’étais là, je l’avais changé. Nous avions changé tous les deux, au contact l’un de l’autre. Je ne voulais pas que nous changions, lui non plus. Je le voyais à sa réaction quand il s’était emporté. Il avait plongé sa tête entre ses mains, s’accoudant sur ses genoux, qui parvenait encore à le porter. Quand est-ce que ça allait s’arrêter ? Cette souffrance, cette tristesse, ces larmes que je parvenais de moins en moins bien à refouler. Je voulais le prendre dans mes bras, lui dire que je l’aimais toujours autant mais différemment, l’entendre contre moi, le savoir avec moi pour toujours. Je ne pourrais jamais me passer de lui, je le sais à présent. Je le savais déjà mais bon, c’est bien de se le répéter de temps en temps, juste par sécurité, pour être sur, vérifier que je suis toujours convaincu par ce que je dis. Et en effet, je le suis toujours, de toute mon âme. Je devais lui répondre quelque chose de sincère, qui vienne du cœur plus que de la tête. Mais quoi ? Et si je ne réfléchissais pas pour une fois ? Allez go !
- D’accord, c’est ta faute. C’est ta faute si j’ai envie de te prendre dans mes bras alors que je ne devrais pas. C’est ta faute si j’ai mal, ta faute si j’ai pleuré, ta faute si j’ai changé, si je suis devenu homo. C’est ta faute si je t’ai embrassé mais tu sais quoi, c’est surtout ta faute si j’ai vécu quelque chose d’unique. C’est ta faute si je me suis baladé dans les couloirs en te tenant la main et en rigolant pour un rien comme un con euphorique juste parce que je suis amoureux. C’est ta faute si on me voit comme un gay et rien de plus. C’est ta faute si je suis heureux.
Alors là… Je ne sais même pas d’où c’est sorti mais au moins plus honnête et sincère tu ne fais pas. Je ne savais pas si ça allait arranger les choses mais au moins c’était dit et maintenant que j’y pensais, je voulais continuer à être vu comme un homo, à rire comme un con et tout ça, du moment que c’était sa main à lui que je tenais. J’avais pris un ton de la dernière chance. Je l’ai vu redressé la tête lentement et me regarder. Tout ce que j’ai pu voir dans son regard avant qu’il ne détourne à nouveau le visage, c’est le soulagement. J’ai pu l’entendre murmurer entre ses mains « putain merci ». Merci de quoi ? Je ne savais pas mais au moins il était soulagé, il se sentait mieux ; peut-être qu’on pourrait rester liés malgré tout. J’ai su que oui quand il s’est jeté – littéralement – dans mes bras, pleurant à chaudes larmes, ouvrant cette fois-ci le chemin aux miennes si longtemps conservées. On est resté un moment serré l’un contre l’autre, sans rien dire. Blotti dans mes bras comme si je pouvais le protéger, les bras dans mon dos alors que les miens étaient un peu au-dessus des siens, il finit par dire, reprenant son souffle après avoir séché ses larmes :
- Ce que je voulais te dire tout à l’heure… Ce n’est pas que je regrettais qu’on soit ensemble, au contraire, j’aurais voulu que ça se passe autrement. Si on avait fait ça d’une autre façon, c’aurait peut-être été différent.
Mes larmes qui s’estompaient déjà finirent de sécher quand j’entendis le retour de sa voix douce et tendre. Je me rendais compte que je n’étais pas le seul à avoir les idées embrouillées. Il ne regrettait pas qu’on s’aime ? Tant mieux. « Si on avait fait ça autrement » ? Pourquoi ne pas essayer ? On n’avait tellement plus rien à perdre de toute façon. Je voulais lui proposer de reprendre à zéro mais je ne savais plus si c’était raisonnable ou égoïste de ma part de lui infliger ça. Soulagé ? Je l’étais à 100% puisque j’étais maintenant persuadé qu’on allait continuer à se voir même si c’était entre amis. Au moins, il serait toujours là pour moi et je serais toujours là pour lui. Mais fallait-il que j’essaye de lui montrer que je voulais qu’on réessaye, qu’on recommence ? Je n’en étais pas sur. Je devrais peut-être le laisser se lancer d’abord. Mais s’il se faisait les mêmes réflexions, comment allions-nous nous en sortir ? Je préférais attendre un peu avant de rectifier mes premiers mots. Le serrant toujours dans mes bras, je lui dis simplement, prenant un ton se voulant rassurant et protecteur :
- Ne t’inquiète plus, je resterai toujours auprès de toi.
C’était trop mignon. C’était plein de sous-entendus. C’était presque pathétique. Mais je m’en fous, c’était sincère. Je ne pouvais vraiment pas m’imaginer sans lui. Il m’avait rendu heureux et je ne voulais pas que ça s’arrête. A choisir, je voulais recommencer notre histoire, même si on se rendait compte par la suite qu’elle restait un fiasco. Je voudrais qu’on recommence et qu’on réessaye toujours plutôt que de l’abandonner totalement. Je ne pouvais pas m’arrêter là, je voulais lui dire autre chose mais je ne savais ni quoi, ni comment, ni pourquoi…
- Tu sais Sungminee, c’est vraiment sincère… Quand je dis que je ne veux pas te perdre…
C’était trop mignon, mais cette fois vraiment trop, au sens négatif. C’était plein de sous-entendus qui n’en étaient presque plus. C’était totalement pathétique. J’étais pathétique. A prendre en pitié si vous n’aviez que ça à faire. Mais, je m’en fous, au moins, je lui ai parlé. C’est important de lui ouvrir mon cœur pour qu’il voie toute ma sincérité et tout mon amour. S’il lui en reste, s’il nous en reste l’un pour l’autre peut-être que l’on pourrait tout reprendre, comme si rien ne s’était passé. Je sais que tout resterait gravé dans mon esprit pour toujours mais pour nous, ce serait plus simple que l’on fasse comme si c’était oublié. Et plus qu’oublier, il nous faudrait s’imaginer que ce n’était qu’un rêve, irréel et improbable. Nous n’avons jamais été en couple. Nous ne nous sommes jamais embrassé. Nous n’avons jamais fêté nos un mois ou notre première semaine. Il ne s’est rien passé entre nous. Mais pour que j’en sois moi-même convaincu, il faudrait qu’il me le demande. « Recommençons à zéro ». Je pourrais alors me présenter à lui et reconquérir son cœur, comme on fait normalement. Je pourrais l’emmener manger au restaurant, aller voir un film au cinéma, manger une glace et regarder des films sur un canapé en mangeant du pop-corn. Il pourrait devenir mon ami et mon meilleur ami avant de devenir mon petit ami. Mais j’ai besoin qu’il demande. Moi, je ne pourrais pas, j’aurais trop l’impression d’être cruel si je le faisais.
- On peut recommencer.
Je sais. Je le veux. Je voudrais du moins. Mais est-ce que ce serait utile ? Est-ce que ce ne serait pas nous faire souffrir à nouveau ? Je sais que je ne suis pas cohérent vu qu’il y a deux minutes, je ne jurais que par un nouveau départ mais maintenant. Il fallait que j’y réfléchisse. Mais non, c’était tout réfléchi, je savais comment recommencer. Je n’ai pas trop réfléchi et je lui ai dit, d’un ton calme et normal, que je voulais tendre mais pas trop, ne lui tendant ma main droite :
- Jonghyun Hae-Won, ravi de te rencontrer.
Je ne sais pas si c’était la bonne façon de recommencer mais j’espérais le convaincre de ma volonté de bien faire. Je ne savais pas comment il allait réagir, je voulais juste qu’on réapprenne à s’aimer et je voulais qu’il se calme, qu’il redevienne totalement lui-même. Un Sungmin les yeux injectés de sang certes, mais un Sungmin reconstruit.
Fiche crée par Thundy sur http://epicode.bbactif.com/" class="postlink" target="_blank" rel="nofollow">Epicode
Luhan Ly Co - Fonda ~ Graphiste à la Cacahuète ♪
profil
Messages : 1207 Date d'inscription : 24/06/2012 Sur l'avatar ? : Lu Han
Personnage Age: 17 ans Pouvoir: Peut faire apparaître n'importe quel objet (allant de stylo à avion) Race précise: Neko
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Sam 9 Aoû 2014 - 21:36
L'éternité ne dure qu'un temps
♦ Sungmin Hyun & Jonghyun Hae-Won ♦
Rongé par les remords, j'écoutais, j'absorbais chacune de ses paroles. Je ne songeais pas même un instant à le couper.
- D'accord, c’est ta faute. C’est ta faute si j’ai envie de te prendre dans mes bras alors que je ne devrais pas. C’est ta faute si j’ai mal, ta faute si j’ai pleuré, ta faute si j’ai changé, si je suis devenu homo. C’est ta faute si je t’ai embrassé mais tu sais quoi, c’est surtout ta faute si j’ai vécu quelque chose d’unique. C’est ta faute si je me suis baladé dans les couloirs en te tenant la main et en rigolant pour un rien comme un con euphorique juste parce que je suis amoureux. C’est ta faute si on me voit comme un gay et rien de plus. C’est ta faute si je suis heureux. Je restais... impassible face à cette tirade. Probablement parce que je ne savais pas ce qu ej pouvais lui répondre, ou peut être parce qu'il disait vrai. Je l'avais certes fait souffrir, fait pleurer, je l'avais changé du tout au tout. Mais je l'avais fait sourire. Je l'avais rendu heureux, et ça, je n'en prenais conscience que maintenant. Tout ces moments passés ensemble je ne m'en rendais pas compte, du moins pas exactement, mais après cette soirée riche en larme, j'acceptais enfin de l'entendre. Rien qu'un instant je ne me rendais fautif que de son bonheur. Et de rien d'autre. Rien qu'un instant. Mais le plus important pour moi c'était qu'il avait avoué. Il me l'avait dit. Ce que je désespérais d'entendre depuis plus de deux semaines et qui me rongeait littéralement venait de m'être dit. J'étais fautif. C'est la seule chose que je voulais entendre. La seule chose pour laquelle je plaidais coupable depuis plusieurs jours sans que personne ne l'entende et ne le comprenne. Sur le coup, j'ai laissé échapper un " Putain merci ", la tête plongée dans mes mains, toujours. Je n'ai pas résister et me suis littéralement jeté dans ses bras, y cherchant un certain réconfort alors que je laissais mes larmes quitter leurs prisons pour la énième fois. J'ai sentis ses bras protecteurs se refermer sur moi, comme pour me montrer que jamais il ne me laisserait. Qu'il serait toujours là pour moi. Je voulais y croire, plus que tout au monde. Du moins je voulais me montrer assez naïf pour penser que cette histoire puisse continuer sans la moindre embûche. Je serrais sa taille comme si ma vie en dépendait. j'avais l’impression que le lâcher signifiait tomber dans un trou noir, dans un abîme éternel, qui se refermerait sur moi et ne laisserait rien ni personne me rattraper. Nous restâmes un long moment l'un dans les bras de l'autre, séchant tout deux nos larmes. En reprenant une respiration à peu près normale, j'inspirais doucement en me détachant légèrement de lui pour lui dire : - Ce que je voulais te dire tout à l’heure… Ce n’est pas que je regrettais qu’on soit ensemble, au contraire, j’aurais voulu que ça se passe autrement. Si on avait fait ça d’une autre façon, c’aurait peut-être été différent. Contre toute attente, le ton de ma voix avait changé de façon radicale. Il n'était plus douloureux, blessant, agressif ou chagriné. Il avait retrouvé sa douceur et sa tendresse habituelle, celles qui faisaient de moi ce que j'étais en réalité. Un être fragile, doux et tendre. Depuis toujours je l'étais, mais ces dernières semaines me l'avaient enlevé pour me transformer en cet être méconnaissable dont j'avais vu le reflet dans le miroir, me montrant que je n'étais pas forcément celui que je croyais. Pourtant, tout me hurlais le contraire. A commencer par Jonghyun. Reprendre à zéro. Ça me semblait tellement facile à formuler, mais pourtant si difficile à mettre en oeuvre. J'étais comme un peintre qui avait une idée sans arriver à la mettre sur la toile. Repartir depuis le début, c'est tout ce dont je rêvais. Mais comment y parvenir ? Je n'avais pas la solution. Je n'avais que l'idée. Et j'avais besoin de quelqu'un pour m'aider à l'immortaliser sur feuille blanche. J'avais besoin de lui pour l'immortaliser dans cette toile de peinture qui était nôtre. Tout ce qu'il nous manquait pour commencer notre oeuvre était un pinceau. Je le sentis resserrer son étreinte réconfortante, me ramenant encore un peu plus contre lui. Je m'imprégnais à nouveau de son odeur, de sa chaleur, de ce qu'il était tout simplement. Il me manquait. J'avais beau être dans ses bras il me manquait. - Ne t’inquiète plus, je resterai toujours auprès de toi. Ces quelques mots me réchauffèrent le cœur. Même si je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter, je voulais croire qu'il resterait toujours à mes côtés. Comme il me l'avait juré quelques temps auparavant. - Tu sais Sungminee, c’est vraiment sincère… Quand je dis que je ne veux pas te perdre… Sungminie.. Depuis quand ne m'avait-il plus appelé comme ça ? Cette question n'en est en réalité pas une. Je savais très exactement quand est-ce qu'il avait arrêté. Il avait stoppé lorsque ce fossé de rituel et de routine s'était installé entre nous, nous séparant chaque instant l'un de l'autre, toujours plus, jusqu'à ce que l'on ne puisse plus se voir. Comme si l'on avait jamais existé l'un pour l'autre. Par chance nous n'en étions pas encore arrivé là. Nous avions franchit le fossé à temps, avant qu'il ne nous sépare à tout jamais. Mais maintenant, il fallait explorer les nouvelles terres qui s'offraient à nous, avant que l'un de nous deux ne retombe dans ce fossé. Il ne veux pas me perdre. Je ne veux pas le perdre non plus. Mais comment faire ? Reprendre le jeux à la case départ. C'était la seule solution. Mais l'arrivée me semblait tellement lointaine, presque inaccessible, comme un doux rêve. Mais je préférais m'en bercer plutôt que de renoncer à l'atteindre. - On peut recommencer. Les mots étaient sortis tout seul de ma bouche. Je n'avais pas pu les contrôler, c'était ainsi. Les dés étaient jetés, je n'attendais que le verdict. Je me séparais doucement de lui, restant tout de même assez proche, si bien que nos deux corps restaient en contact. Mon regard sanglant était plongé dans le siens, guettant la moindre réaction de sa part. Quel qu'elle soit. Je voulais tellement y croire. Me tendant sa main droite, geste que je ne compris pas immédiatement, il me dit d'une voix calme et posée : - Jonghyun Hae-Won, ravi de te rencontrer. Je restai bouche bée face à sa réaction. Si je m'attendais à ça ? Pas du tout. J'imaginais quelque chose de plus... formel, si je puis dire. La façon dont il me disait ça rappelait typiquement les scènes dans les films, mais au fond je m'en fichais complètement. J'étais prêt à plagier et tourner mon propre film interdit avec lui, oubliant totalement le reste. Me prenant au jeux, si je puis dire, je saisis doucement sa main droite de la mienne avant de lui dire sur un ton calme, doux et serein, plongeant mon regard dans le sien : - Sungmin Hyun, moi de même. Était-ce vraiment possible de recommencer à zéro de manière aussi simple ? C'était tentant de le croire. Même si ce que l'on faisait me donnait l'impression que ça sortait tout droit d'un film américain, le genre que je déteste. Mais si mon histoire se terminait aussi bien que celle de ce genre de film, je suis sûre que je serais prêt à les aimer. - Tu vois Sungmin, notre histoire c'est comme une toile. D'abord, on fait un brouillon, un croquis, une esquisse, qui laisse voir la perfection. Mais ensuite, il faut recommencer pour atteindre cette perfection. Notre histoire pouvait-elle vraiment atteindre la perfection ? Je l'espérais. Je n'attendais que ça. Il nous suffit de tendre le bras pour l'atteindre, mais peut être que ce simple geste va nous paraître plus compliqué qu'il n'en à l'air. Continuant sur notre lancé, il me demanda, avec un air innocent : - Comment ça se fait que tu es ici en pleine nuit ? - J'allais te demander la même chose... - Je suis venu chercher un truc que j'avais perdu il y a un petit moment. - Et tu l'as retrouvé ? - Je pense, ou en tout cas, je suis confiant. - Je te souhaite d'y arriver totalement. - Moi aussi, Sungmin. Et toi, alors ? - Moi, je cherchais ce que j'avais perdu et pourquoi... - Et tu as trouvé tes réponses ? - Je pense. Mais maintenant, comme toi, il faut que je le retrouve complètement. - Ça nous fait un point commun. Un silence s'installa, mais il fut de très courte durée avant que sa voix ne me parvienne à nouveau. - T'habites où ? - Je suis dans un internat pour gens... spéciaux - Ah bon ? Moi, je suis à l'internat animalik. - Nan ! Moi aussi ! Ça alors quelle coïncidence ! - Si tu veux, tu pourrais venir dormir dans notre chambre ? On est tous coréens, ça nous fera un congénère de plus. - Pourquoi pas. - On peut rentrer maintenant si tu veux ? - Je te suis. Sur ce, nous nous levions pour partir en direction de l'internat, de notre chambre, un endroit que je ne connaissais que par principe, et que je m'apprêtais à redécouvrir à ses côtés pour la seconde fois, même si ça semblait quelque peu étrange. Au bout d'une vingtaine de minutes, on été arrivé à l'internat. Mais je n'avais pas envie de rentrer. Pas encore. Pas maintenant. Tout ça était arrivé si vite, j'avais besoin de réfléchir. Au calme et seul. - Bon bah on est arrivé. - Je vais te laisser, je vais rester un peu dehors pour prendre l'air. - Pas de souci on se verra peut-être demain. - A demain... ? - Jonghyun. Bonne nuit Sungmin. A demain. Il entra dans le bâtiment, probablement en direction de notre chambre alors que je commençais à marcher dans le parc, sans destination précise. Je ne regardais pas vraiment où j'allais, tout ce que j'espérais c'était que je n'allais pas me prendre un arbre. Quoique, peu importe, même si ça m'arrivait il n'y aurait personne pour me voir. Mais je me trompais. - Sungmin ! Qu'est-ce que tu fais là ? J'avais sursauté en entendant sa voix, cette voix qui m'étais si familière. Je me calmais rapidement avant de me tourner vers lui. En temps normal Yesung n'était pas nocturne, je me demandais bien ce qu'il faisait là. Mais avant de lui poser la question ou ne serait-ce même de lui répondre, je me rappelais d'un détail essentiel qui allait probablement me pousser à tout lui raconter : mes yeux. S'ils n'étaient pas rouges, j'aurais pu éviter la conversation. Mais ce n'était pas le cas. Et je savais que Yesung, dans le genre fouineur, on faisait pas mieux, même si c'était mais pour nous embêter. C'était seulement pour nous aider. - Oh, Yesung. Je baissais un instant les yeux avant de les reposer sur lui et d'enchaîner : - Je suis sortis pour prendre l'air... D'une je n'étais pas convaincant, de deux je ne savais pas mentir, et de trois il avait probablement croisé Jonghyun en venant donc ce que je venais de dire paraissait encore plus idiot. Enfin bon, j'ai connu pire.
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Mar 12 Aoû 2014 - 10:42
«Echapée nocturne»
“YeSung Minh & Sungmin Hyun”
J’avais passé la journée avec Donghae dans la salle de musique et de danse du centre commercial. J’avais bien sur passé un super moment mais depuis que je lui avais avoué mes sentiments et qu’il en avait fait de même, sa présence me manquait de plus en plus vite mais je faisais tout mon possible pour ne pas le gêner. Je ne voulais qu’il se sente déboussolé par ma présence alors que je lui avais promis de ne pas changer. Donc, je ne changerais pas. Quand je me sentais faiblir, quand je sentais une faille s’ouvrir, j’usais de mon pouvoir pour m’en protéger. Mais chaque nuit, alors qu’il dormait paisiblement, le seul et unique baiser qu’on avait échangé me rattrapait, comme pour me montrer que je ne voulais plus de lui comme un ami. Mais chaque fois, je tenais le coup. Quand je ne voulais pas oublier ma souffrance, je le protégeais lui de mes sentiments. C’était tricher certes, mais c’était se permettre de garder celui que j’aimais et qui m’aimait près de moi. La plupart du temps, je tenais le coup mais ce soir, c’était particulièrement insoutenable. Je l’avais vu danser toute la journée devant moi, je l’avais vu bouger chaque partie de son corps, onduler au rythme de mes notes et je m’étais senti fondre un peu plus à chaque seconde. C’avait été dur de résister mais j’avais tenu le coup. Comment ? Je ne sais pas. Mais le fait est que ce soir, je ne voulais pas dormir près de lui. J’avais toujours aimé la nuit ; elle était calme, silencieuse et apaisante. Mais dans chaque silence, j’entendais des millions de notes, le silence, la nuit m’inspire, souvent mes plus beaux textes. Je m’apprêtais à me lever quand j’ai vu un de mes camarades de chambre sortir en douce. Il s’agissait de Jonghyun, bientôt suivi par Sungmin. D’ordinaire curieux, je ne me sentais pas capable de les suivre. De plus, il ne pouvait y avoir que deux raisons à leur départ, soit ils avaient un plan chelou et dans ce cas,je voulais encore moins les suivre, soit sachant qu’en ce moment c’était bizarre entre eux, ils voulaient se parler et je ne voulais pas risquer de les déranger. J’attendis pendant une heure pour être sur et certain qu’ils ne rentreraient pas. Me levant doucement, pour ne réveiller personne, je sortis en fermant délicatement la porte derrière moi.
Je me dirigeai inconsciemment vers l’extérieur, ayant horreur de me sentir prisonnier, et repoussai la lourde porte me donnant accès à la liberté. Je n’avais même pas pris la peine de vérifier que le couloir était libre, vide de toute présence, pour m’éclipser. Un des pions aurait pu me voir et me demander de retourner dans ma chambre, rien n’aurait changé, j’aurais attendu qu’il s’éloigne et je serais ressorti. Rien ne m’empêchait de faire ce que je voulais, dans la plupart des cas. Une tête de mule ? C’est probablement ce qui me décrit le mieux. Seul Teukie-Amma et mon Fishy réussissait à me convaincre de ne pas faire ci ou de faire ça. Les autres y arrivaient mais pas toujours. Quant à Siwon, vu ce qu’il veut en général, je ne suis pas sur d’accéder un jour à une de ses demandes, quelle qu’elle soit… Elles pouvaient se révéler… particulières…
Enfin bref. En tout cas, aujourd’hui, rien ne s’opposait momentanément à mon échappée nocturne. La lune resplendissait au-dessus de moi et elle éclairait le parc d’une lumière qui me rendait nostalgique. On aurait presque pu croire que j’étais un grand romantique qui, à la vue d’un ciel étoilé, se mettait à rêver à une histoire d’amour magnifique mais moi, je préférais mille fois mes chansons. Bon d’accord, ce sont des ballades sentimentales que j’écris la nuit, en général, mais c’est pas pour ça que je suis fleur bleue, n’est-ce pas ? Peut-être un peu mais… Bon ok, carrément mais c’est pas grave, vaut mieux ça qu’être un débauché sans aucune sensibilité non ? Faudra que je demande à Siwon, il devrait pouvoir m’aider… J’étais tout seul, en pleine nuit, dans un parc où je n’étais pas censé être et je souriais en solitaire rien qu’à la pensée de la réponse de Siwon. Mes plus belles étoiles se trouveraient bien malmenées dans sa bouche et ce qui est pour moi une lune étincelante de tendresse se transformerait de manière bien étrange avec lui… Mais mieux vaut ne pas y penser, je risquerais de ne plus réussir à faire de la nuit ma source d’inspiration après ça.
Je ne savais pas vraiment quoi faire maintenant que j’étais sorti mais tout ce que je savais, c’est que je m’en sentais libéré d’un poids. Donghae dormait profondément dans la chambre et moi, je pouvais penser à lui sans risquer que mes pensées plus que puissantes ne perturbent son sommeil. On était si lié que j’avais parfois peur qu’il ne puisse lire mes pensées et que je ne puisse lire les siennes. Alors ici, éclairé par la seule lumière de la lune, je pouvais laisser libre cours à mes pensées et à mon imagination. Plusieurs chansons me revenaient en tête mais ce que j’aurais voulu, c’est réussir à en composer une nouvelle mais Donghae occupait tout mon esprit et seules des chansons qui me le rappelaient me parvenaient et elles étaient toutes déjà écrites et mises en musique. Ce fut alors Beautiful Night qui me revint et je pouvais presque l’entendre chanter avec moi alors que je me mettais moi-même à entamer les premiers vers…
Je restai plusieurs heures sur le banc du parc, sans autre occupation que de chanter ou fredonner, quand je vis Jonghyun et Sungmin qui se saluaient devant la porte de l’internat. Jonghyun rentra alors tandis que Sungmin commençait à se diriger vers moi. Toujours grâce à la magnifique lumière de la lune, je pus voir qu’il avait les yeux rougis et il marchait presque comme un robot, mais un robot qui aurait eu une fête bien arrosée. Il me passa devant sans me voir avant de continuer à avancer ; on aurait dit qu’il ne savait pas où aller et qu’il ne savait plus qui il était. Je ne pouvais, bien sur, pas le laisser comme ça. De un, c’était mon ami. De deux, je n’aimais laisser les gens dans leur merde et de trois, j’étais très curieux et maintenant que j’étais sorti, je me sentais suffisamment en forme pour redevenir une fouine, mais une gentille fouine. Pas la fouine qui vole les œufs, non, une gentille fouine qui veut juste aider les poules à défendre leurs œufs. Mais je ne suis pas sur que savoir à quelle sorte de fouine j’appartiens aide beaucoup Sungmin en ce moment donc je vais arrêter de penser des choses stupides et je vais le rattraper vu qu’il s’est éloigné le temps que je me demande si je suis une gentilles ou une méchante fouine.
- Sungmin ! Qu’est-ce que tu fais là ?
Je craignais de lui faire peur mais si je ne l’avais pas surpris, je pense qu’il aurait foncé droit dans l’arbre devant lui. Donc, je suppose qu’on peut dire que le sursaut qu’il a eu est en fait une bonne chance.
- Oh YeSung…
Je rêve ou il est pas content de me voir ? En même temps, vu ses yeux injectés de sang, je suppose que parler n’est pas forcément ce qu’il aurait voulu mais moi, je devais l’aider donc je ne le laisserai pas tranquille tant qu’il ne se serait pas libéré de son fardeau. A deux, on est toujours plus forts, non ?
- Je suis sorti pour prendre l’air…
C’est ça, je te crois. Nan, mais il va vraiment pas bien pour essayer, je dis bien essayer, de me balancer un mensonge ou une demi-vérité. D’habitude, il est la joie de vivre, la vérité même, l’honnêteté réincarnée et là il essaye de me cacher quelque chose. En plus, il n’était pas convaincant. Rien de tel pour me donner encore plus envie de savoir.
- Et la vraie raison, c’est quoi ?
Je voulais pas tourner autour du pot. Après tout, entre déprimé, on peut se comprendre. En plus, si ça avait un lien avec Jonghyun, on serait tous les deux des déprimés amoureux alors ce serait encore plus simple. Enfin, le fait est que je voulais bien ramasser un bout de son fardeau mais fallait qu’il me le donne parce que je pouvais pas aller le chercher tout seul. J’avais essayé de lui faire un grand sourire mais je ne pouvais pas. De penser à lui et Jonghyun ayant des problèmes potentiels me faisait réaliser que ça pouvait arriver à Donghae et moi et je ne le voulais pas alors bien sur, j’ai pas souri et je me suis un peu plus déprimé tout seul… Mais pour le coup, Donghae n’étant pas là, pas de bouclier, il ne faut pas que ça devienne ma solution à tout. Enfin bref. Je regardais donc Sungmin sans sourire, en attendant qu’il parle ou que je doive le forcer à parler…
Fiche crée par Thundy sur http://epicode.bbactif.com/" class="postlink" target="_blank" rel="nofollow">Epicode
Luhan Ly Co - Fonda ~ Graphiste à la Cacahuète ♪
profil
Messages : 1207 Date d'inscription : 24/06/2012 Sur l'avatar ? : Lu Han
Personnage Age: 17 ans Pouvoir: Peut faire apparaître n'importe quel objet (allant de stylo à avion) Race précise: Neko
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Dim 31 Aoû 2014 - 20:49
L'éternité ne dure qu'un temps
♦ Sungmin Hyun & Yesung Minh ♦
Comme prévu, il n'avait pas été dupe. Déjà que je ne sais pas mentir mais en plus mes yeux sont rouges donc dans la théorie, n'importe qui pourrait se rendre compte que j'essaye de camoufler quelque chose. Yesung le premier.
Il ne m'avait jamais vu dans un état pareil. J'avais toujours été souriant, emplit de joie, toujours prêt à rendre service avec le sourire, mais aujourd'hui c'était différent. Aujourd'hui j'avais laissé place à la tristesse et à la douleur, oubliant qui j'étais, lui donnant l'image de quelqu'un de dévasté. Et d'un menteur.
- Et la vraie raison, c’est quoi ?
Au moins il y allait directement, évitant la case de faire semblant de ne pas comprendre. Je l'en remerciais au fond, même si j'ignorais complètement si j'allais parler ou non. J'en aais envie, ça me soulagerais d'un poids d'en parler, de me confier, mais j'ignorais si c'était la bonne personne. Non pas que je ne lui faisais pas confiance ou que je ne l'aimais pas, mais je pense que je ne le connais pas suffisamment pour lui dire tout ça. Quelque part j'avais peur qu'il ne me prenne pas au sérieux. Après tout, il devait probablement prendre ça pour une amourette de cours de récré, quelque chose sans importance.
Mais maintenant c'était trop tard. Je n'avais pas d’échappatoire. Pas de porte de sortie. Il les bloquait toutes. Je savais qu'il ne me laisserait pas partir sans lui avoir tout dit.
Son regard était dur, sérieux, je ne discernais pas l'ombre d'un sourire. Il me faisait presque peur, le visage de la sorte. Si sombre. Si froid. Je n'arrivais pas à y lire la moindre émotion. De la peine, de la tristesse, de la douleur, ou inversement de la joie, de l'amusement, de l'amour. Je ne lisais rien. Son encre m'était invisible.
Je soupirais en baissant les yeux, sachant que je devais parler. J'inspirais doucement avant de relever mes yeux rougis vers lui. Il me semblait si proche de moi, mais son esprit paraissait tellement loin, emprisonné derrière cette expression sans faille, qui ne laissait rien transparaître. Je me décidais finalement à parler :
- Avec Jonghyun on a... on a rompu mais.... enfin pas exactement... disons que c'est compliqué...
Je rebaissais les yeux en direction du sol, comme si j'avais peur de sa réaction ou honte de ma situation. Au fond, je suis sûr que j'avais l'air d'un parfait imbécile, qui pleurt pour des histoires de cœur d'adolescence. Mais au fond je m'en fichais. Peu importe le regard des autres, même si celui de Yesung me semblait dur. Mais je n'avais pas relevé les yeux vers lui, j'ignorais quelle expression se dessinait peu à peu sur son visage. Et au fond je n'étais pas sur de le vouloir. J'enchaînais rapidement, sans relevé les yeux vers les siens :
- Enfin j'imagine que ça t'importe peu ce que je te raconte, tu dois me trouver pathétique...
Je refermais mes bras autour de moi en une étreinte solitaire, comme pour me protéger d'un mal invisible et inexistant. Je ne relevais toujours pas les yeux vers lui, ne voulant qu'une chose : m'en aller. Quitter cet endroit si glacial, m'échapper de son regard si sombre et sérieux, retrouver ne serait-ce qu'un instant la paix.
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Mar 2 Sep 2014 - 20:22
L'éternité ne dure qu'un temps...
J’y étais peut-être aller un peu fort, le résultat étant qu’il baissa les yeux vers le sol dans un long soupir. Après avoir inspiré un grand coup, il releva malgré tout les yeux vers moi, peut-être décidé à me parler. Je ne pense pas être une personne désagréable ou indigne de confiance alors je ne vois pas pourquoi il aurait hésité plus longtemps… à part s’il avait peur de ma réaction. Enfin, ce n’est pas ça qui devrait l’inquiéter.
- Avec Jonghyun on a… on a rompu mais… enfin pas exactement… disons que c’est compliqué…
Je ne sais pas si le sol avait quelque chose d’attractif mais à peine eut-il fermé les lèvres et clos sa langue *ça a plus la classe en anglais dans Mamacita* qu’il retourna à son observation de celui-ci. J’allais tenter de lui remonter le moral en réalisant qu’on traversait à peu près la même chose – à quelques bisous près – chacun de notre côté. Ah non, il y a aussi le fait qu’ils aient essayé, sans vraiment essayer, de faire des choses. Enfin bref, passons sur leur relation et sur celle que j’ai avec Donghae parce qu’elles sont pas du tout pareilles en fait, mise à part que dans les deux cas, c’est compliqué… Il parla à nouveau, interrompant mes pensées cheloues.
- Enfin j’imagine que ça t’importe peu ce que je te raconte, tu dois me trouver pathétique…
A vrai dire, pathétique n’est pas le mot qui conviendrait à sa situation mais plutôt éploré. Je ne savais pas ce qui les avait poussé à en arriver là mais quoi qu’il en soit, j’étais sur et certain que c’était réparable. Un cœur brisé ne le reste que lorsqu’un morceau s’est envolé et Jonghyun était toujours là, il ne lui avait pas volé un bout d’âme. Et si, ça m’importait. Pour plusieurs raisons, pas toutes bonnes mais toutes étaient parties d’un bon sentiment. Je voulais le réconforter. Je voulais partager avec lui ses souffrances et les miennes. J’étais aussi très curieux donc à l’affut de la moindre information. Je sentais qu’il avait besoin de réconfort et de parler mais ce n’était pas avec ma tête de déterré que j’allais l’y encourager. Je ne retrouvais toujours pas mon tact mais mon sourire était à présent revenu.
- Minnie… Minnie… Minnie… Viens là… Il faut que tu parles, ça ne peut que te faire du bien. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Je lui avais ouvert les bras pour qu’il vienne se blottir contre moi et qu’il sente toute la tendresse et la chaleur que je pouvais lui offrir et j’attendis qu’il réagisse. Il contemplait toujours l’herbe qui était à nos pieds.
Messages : 1207 Date d'inscription : 24/06/2012 Sur l'avatar ? : Lu Han
Personnage Age: 17 ans Pouvoir: Peut faire apparaître n'importe quel objet (allant de stylo à avion) Race précise: Neko
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Mer 3 Sep 2014 - 17:12
L'éternité ne dure qu'un temps
♦ Sungmin Hyun & Yesung Minh ♦
Je n'osais pas relever les yeux vers lui, affronter son regard si sérieux ne faisait pas partie de mes envies, loin de là. Mais je me sentais tellement faible face à lui, je laissais toutes mes défenses tomber, j'étais vulnérable. Même si théoriquement j'étais loin d'être en danger de mort, mais j'avais ce sentiment d'être exposé aux yeux de tous, d'être transparent, de ne rien pouvoir garder pour moi. Du moins face à lui.
- Minnie… Minnie… Minnie… Viens là… Il faut que tu parles, ça ne peut que te faire du bien. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Sa phrase m'interpella, enfin surtout le " viens là " à vrai dire. Parce que à part dans ses bras je pouvais aller nulle part. Ou alors si mais dans ce cas là il aurait dit va-t'en. Bref. J'osais enfin lever les yeux vers lui et me rendais compte qu'il m'ouvrait tout simplement les bras, m'invitant à venir m'y blottir. Là j'ai dut affiché une mine carrément hésitante en fait. Enfin je suppose puisque je ne me vois pas. J'ai entrouvert la bouche pour parler, mais j'ai absolument rien dit, parce qu'aucun mots ne m'est venu en bouche; Peut être parce que j'avais aucune idée de quoi dire ou répondre. Je soupirais, comme résigné à me jeter sur lui quoi qu'il arrive ou quoique que je tente, avant de franchir la distance qui nous séparait pour passer mes bras autour de lui et me blottir contre celui-ci. Je calais ma tête dans le creux de son épaule et le laissait refermer ses bras autour de moi, comme un cocon. Il était un peu plus grand que moi, ce qui me donnait une impression de protecteur voir même de grand frère, plus qu'un ami. Ça me rassurait quelque part. Même si à la base il n'y avait pas franchement de quoi m'inquiéter vis-à-vis de lui, je savais qu'il me ferait rien à part m'aider. Sauf si il me viole mais là j'ai pas prévu du tout l'éventualité du truc. Bref. Ça n'arrivera pas de toute façon. Quoique à ma connaissance il est pas en couple, donc il pourrait avoir des envies particulières parce que tout seul c'ets moins drôle qu'avec une ou plusieurs personnes. Et je vais surtout me taire et arrêter de dire des conneries je suis censé faire du mignon. Je soupirais à nouveau, mais de bien être. La situation était parfaite, je ne pensais plus à rien, je me laissais entièrement faire, mais ces paroles m'ont bien vite rattrapées. Il voulais savoir ce qu'il s'était passé. Je savais pas trop comment formuler la chose, et un silence pesant s'était installé depuis qu'il m'avait invité contre lui, alors j'y suis allé simplement :
- On est allé trop vite, et du coup on est tombé dans la routine.
En fin de compte ma situation était assez classique. Je ne m'en rendais compte qu'en le disant à vrai dire. Mais classique ou pas, elle n'en est pas moins douloureuse. Sans bouger, j'enchaînais après un petite pause.
- Enfin du coup on a décidé de faire un break, pour y aller plus lentement cette fois-ci... En espérant que ce sera la bonne.
Je n'avais pas besoin d'en rajouter, je crois que ma dernière phrase voulait tout dire.
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Sam 6 Sep 2014 - 14:52
L'éternité ne dure qu'un temps...
Lui ouvrant les bras, il vint se blottir contre moi après avoir eu une mine hésitante. Je ne pensais pas qu’il ait peur de moi mais comme j’étais perdu dans des pensées loin d’être drôles et ça avait du se ressentir sur ma tête de blasé. J’étais légèrement plus grand que lui mais suffisamment pour que le fait de l’entourer de mes bras me donne l’impression de devenir un de ses soutiens, son pilier, peut-être une sorte de grand frère. Il cala sa tête dans le creux de mon épaule et je gardais mes bras croisés dans son dos, pour conserver cette sensation de cocon dans lequel nous étions plongés. Sans le savoir, il faisait de cette étreinte un réconfort pour lui comme pour moi. Je me sentais assez proche de lui, peut-être parce qu’il était le plus jeune, mais je ne savais pas ce qu’il ressentait vis-à-vis de moi, on avait jamais vraiment parlé, ou échangé nos secrets. Je ne savais presque rien de lui et il n’en savait pas plus. Aujourd’hui, cela allait peut-être changer. Je ne voulais surtout pas le forcer à parler et j’ai laissé le silence s’installer, attendant qu’il trouve comment me dire ce qu’il avait à dire.
- On est allé trop vite, et du coup on est tombé dans la routine.
Je le comprenais très bien même si je n’avais pas vécu ce genre de situation. Alors du coup, j’ai commencé à angoisser, à me dire que ça pourrait très bien faire pareil le jour où Donghae voudrait bien sortir avec moi. Et le jour venu, ça me bloquera peut-être. Mais pour l’heure, il s’agissait de réconforter Sungmin, qui reprit, après une courte pause :
- Enfin du coup on a décidé de faire un break, pour y aller plus lentement cette fois-ci… En espérant que ce sera la bonne.
Je voudrais lui dire qu’ils faisaient un couple parfait et harmonieux mais j’avais peur de le faire souffrir. Et s’ils avaient déjà cassé, ça ne servirait à rien de lui dire qu’ils étaient bien ensemble. Ça ne ferait que faire remonter des souvenirs peut-être pas très agréables pour le moment. Non pas qu’ils soient désagréables en soi, au contraire, mais ça lui ferait mal à lui de se rappeler des bons moments, si fraichement après leur « rupture ».
- Je ne sais pas vraiment quoi dire…
C’était absolument pathétique de lui dire ça parce que ce qu’il attendait n’était surement pas que je me taise et le laisse avec ses sentiments mais plutôt que je trouve les mots pour lui remonter le moral. Le vent commença à souffler et il frissonna légèrement alors que je resserrais mon emprise sur lui.
- Enfin… Je veux dire… Je pense que ça ira mieux maintenant que vous avez discuté tous les deux.
Grosse boulette. En disant ça, ça fait comme si j’insinuais que ça c’était vu que c’était pas la joie entre eux et que j’avais rien fait sauf que c’était pas le cas, je pensais qu’ils étaient heureux tous les deux. Me rattraper. Je vais m’y consacrer maintenant.
- Non pas que ça allait pas mais si vous étiez mal maintenant ce sera plus le cas. Je crois…
Je me demande comment Donghae peut me trouver mignon vu comment je me démerde en ce moment. J’ai plutôt du mec qui ne sait pas du tout comment parler d’amour. Sauf qu’en temps normal, c’est des chansons ou ça me concerne donc c’est plus facile mais là, je dois réussir à sentir comme lui et je sais pas si j’en suis capable. M’enfin bref. Je vais essayer de dire un autre truc, on sait jamais, ça peut rattraper le coup.
- Quand j’écris mes chansons, je commence toujours par une première version, remplie de pause et de silence. Et puis, peu à peu, elle se concrétise. Je la fais évoluer pour en faire un texte harmonieux et mélodieux. Je suis persuadé que ce sera pareil pour ta chanson avec Jonghyun. Vous avez comblé les silences, vous faites votre pause et bientôt vous connaitrez l’harmonie. J’en suis certain.
Cette fois, je crois que j’ai réussi à vraiment dire ce que je voulais qu’il entende. Et comme d’habitude, ça passait par le pouvoir de la musique. Il faudra que je fasse une cure parce que le passé est derrière moi et ne vivre que pour la musique me le rappelle trop souvent. Trop souvent, je me réveille la nuit en voulant remonter sur scène et c’est trop souvent en regardant Donghae que je me dis que c’est mieux maintenant. Sauf que pour l’instant Donghae et moi, c’est pas au programme immédiat et que la musique est revenue, uniquement grâce à lui. Enfin bref. Passons, ce n’est pas cela qui importe pour le moment, c’est Sungmin. J’attendais de voir comment il allait réagir, en le gardant toujours entre mes bras.
Messages : 1207 Date d'inscription : 24/06/2012 Sur l'avatar ? : Lu Han
Personnage Age: 17 ans Pouvoir: Peut faire apparaître n'importe quel objet (allant de stylo à avion) Race précise: Neko
Sujet: Re: L'éternité ne dure qu'un temps ~ [pv Jonghyun & Sungmin] Mar 9 Sep 2014 - 22:28
L'éternité ne dure qu'un temps
♦ Sungmin Hyun & Jonghyun Hae-Won ♦
- Je ne sais pas vraiment quoi dire…
En même temps il n'y avait rien à dire. Notre situation était des plus pathétique au fond. Le genre d'histoire à l'eau de rose qu'on trouve dans les romans. Mais notre situation n'était pas un roman, c'était la réalité. Ma réalité. La nôtre. Je frissonnais en sentant le vent frais, mais Yesung resserra son étreinte autour de moi, me plaquant toujours plus contre lui. Il émanait une chaleur particulière, presque anormale. ce n'est que là que je me rappelais que c'était un Dragoon, qu'autrement dit sa chaleur corporel est supérieur à la normale et qu'autrement dit il a jamais froid. J'aimerais bien être comme lui. C'était pratique, et pour moi s'en était même encore plus " confortable et agréable ".
- Enfin… Je veux dire… Je pense que ça ira mieux maintenant que vous avez discuté tous les deux.
Y avait plus qu'à espérer. Je ne notais même pas le fait qu'il avait remarqué que ça n'allait plus vraiment entre Jonghyun et moi. Ça crevait les yeux à vrai dire. Même un aveugle l'aurait remarqué. Je me blottissais toujours de plus en plus contre lui, profitant de sa chaleur qui régnait en maîtresse au milieu de l'air glacial.
- Non pas que ça allait pas mais si vous étiez mal maintenant ce sera plus le cas. Je crois…
Il était un peu maladroit dans ses formulations mais s'en était presque adorable. J'avais vraiment l'impression qu'il s'agissait d'une relation entre aîné et cadet. Le grand frère maladroit et le plus jeune qui l'écoute et apprend de lui malgré tout. Même si ce n'était pas toujours bien formulé, je savais ce qu'il voulait dire, et je notais surtout l'attention.
- Quand j’écris mes chansons, je commence toujours par une première version, remplie de pause et de silence. Et puis, peu à peu, elle se concrétise. Je la fais évoluer pour en faire un texte harmonieux et mélodieux. Je suis persuadé que ce sera pareil pour ta chanson avec Jonghyun. Vous avez comblé les silences, vous faites votre pause et bientôt vous connaîtrez l’harmonie. J’en suis certain.
Cette métaphore me fit presque sourire. Elle était différente de celle qu'avait employé Jonghyun mais la fin était la même. Une fin heureuse. C'est tout ce que j'espérais. Et grâce à lui j'y croyais. Je le remerciais tellement au fond d'avoir insisté, de ne pas m'avoir laissé sombrer dans l'ombre ou je me trouvais, de m'avoir rassurer. Je soupirais bizarrement de bien être. J'étais bien. La minute d'avant j'étais presque en larme et là ça allait mieux. J'étais pas au point de danser partout sur les tables mais ça allait mieux grâce à lui. Je me contentais de le lui dire simplement.
- Merci Hyung.
Je m'écartais de lui, du moins je me détachais de son étreinte pour tenter de lui sourire, même si c'était maladroitement. C'était toujours mieux que rien.
- Entre déproureux faut bien se soutenir.
Après m'avoir dit ça il affichait un grand sourire, mais moi je me contentais de le regarder bizarrement. A vrai dire il avait prononcé un mot qui ne faisait pas franchement parti de mon vocabulaire et de mon dictionnaire personnel. Je suis même pas sûr qu'il existe dans le dico universel. Mais je n'ai pas eu besoin de lui poser la question, ma question se lisait sur mon visage :
- Un mot de mon invention pour les déprimés amoureux, ils ont le droit d'être reconnus vu le nombre qu'on est.
Je ne pouvais m'empêcher de sourire, amusé par cette remarque. Mais quelque chose n'allait pas. Il parlait de moi, d'eux, mais aussi de lui. A ma connaissance il n'avait pas de problèmes amoureux, mais je le connaissais probablement trop peu pur pouvoir affirmer une telle chose. Enfin du moins il n'était pas en couple, ça je l'aurais probablement remarqué. Ou alors il le cachait bien. Ou j'étais trop préoccupé pour l'avoir ne serait-ce que remarqué. Hésitant, je lui posais quand même la question, conscient qu'il n'aurait pas forcément envie d'en parler avec moi :
- Qu'est-ce qu'il t'arrives ?
Je le voyais hésité. Il faut dire que la question était délicate mais aussi indiscrète. Mais il me répondit malgré tout, une chose à laquelle je ne m'attendais pas vraiment je dois dire.
- Avec Donghae c'est compliqué...
Donghae. Si je m'attendais à ça. Jamais je ne m'en serais douté. Ils avaient l'air d'être les meilleurs amis de la terre, mais je n'aurais jamais pu envisagé qu'ils avaient une relation amoureuse. Ou presque, vu que visiblement c'était compliqué. Yesung m'expliqua la situation en détails, me faisant comprendre la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient tout les deux. Je devais reconnaître que dans le genre c'était pas mal. Différente, très différente de la mienne mais tout aussi compliquée. Elle en était presque triste. Je n'ai pas trouvé grand chose à lui redire après ça, et il l'avait très bien compris. Sa situation était comme la mienne sur ce point là : il n'y avait rien à redire. Baillant à m'en décrocher la mâchoire, nous sommes rentrés dans l'internat en direction de notre chambre. Après plusieurs nuits d'insomnie j'avais vraiment besoin de repos. Tout ce que j'espérais c'était le trouver. Peut être que grâce à cette discussion avec Yesung ce serait plus facile. Je l'espérais. Arrivé dans la chambre, je suis entré le premier, sans faire de bruit. J'ai contourné le lit que je partageais avec Jonghyun. Ce dernier ne dormait pas. Ses yeux me suivaient. Je me sentais presque mal à l'aise sous ce regard. Je me suis allongé à mon tour et il s'est retourné, me tournant le dos. Je ne le prenais pas mal à vrai dire, je comprenais. Yesung se coucha lui aussi, dans le lit qu'il partageait avec Donghae. Je le vis hésitant mais il passa un bras autour de Donghae, qui semblait jusqu'ici endormit. Mais vu la façon dont il s'est rapproché de lui pour se blottir dans ses bras et retrouver sa chaleur, je supposais que ce n'était pas le cas. J'étais content pour Yesung, qui l'avait par conséquent prit dans ses bras, mais je me sentais affreusement mal vis-à-vis de la situation de mon lit. J'entendis soudainement des sanglots. Ce n'était pas tout à fait ça mais cela voulait tout dire. Je me tournais à mon tour, nous mettant dos à dos et tentais de dormir, mais cette nuit ne semblait pas me garantir beaucoup d'heures de sommeil.