Je rassemblais toutes mes affaires et les rangeai dans mon sac. J’attrapai d’une main mon caban, et sortis en vitesse, impatient de siroter une bonne tasse de thé. Je réfléchis où est-ce que je pourrais en trouver, et me résolu à me rendre dans le centre-ville. Je démarrai ma vieille DS bleu ciel, et roulai tranquillement. J’espérai que les humains ne soient pas trop durs, aujourd’hui. Mais depuis quelques temps, j’avais remarqué que leur méfiance montait à notre égard. J’arrivai dans le centre-ville, et ne sut plus vraiment où aller. Je repérai alors un peu plus loin une belle enseigne rouge sang, ornée d’une grosse tasse de thé fumante et des  lettres blanches. « Salon de thé, chez Liz’ ». Je me garais à proximité et sortis. Il faisait assez froid dehors, et me dis que le thé me ferai vraiment du bien. Je poussai la porte et entrais dans le salon. L’ambiance semblait agréable, j’esquissai un petit sourire en examinant les lieux.


     J’aperçus alors une de mes élèves, Adeline Connors. Je l’aimais beaucoup, elle et son côté timide. Elle était très gentille. Elle était accompagnée d’une dame à l’air sévère. Elle avait l’air froid, et ne semblait pas faire une promotion à la petite. Je m’approchai doucement et observai la situation.


-         « Nous n’acceptons plus les Animaliks. »




     Je vis l’air ahuris de Adeline, et je ne semblais pas sûr de ce que j’avais entendu. Je me plaçai près de la dame qui semblait être la directrice et dis, en arquant un sourcil :


-         « Excusez-moi, mais nous ne sommes pas des monstres, laissez donc cette pauvre petite en paix, elle ne va pas vous mangez le cerveau ! Il me semble qu’elle va la payer sa tasse de thé, non ? »




     Je plongeai mon regard dans le sien et utilisais mon don. Elle semblait tout à coup intimidée, mais essayait de garder son air de chef. « Qu’est-ce que je fais…? Si je n’arrive pas à les faire partir, comme on me l’a demandé, que vont-ils me faire ? Ils sont dangereux… » pensait-elle. Ils ? Qui ça, ils ? Tout cela n’était pas net. Je ris nerveusement après avoir vu cela. Je dis, pour la rendre encore plus nerveuse :


-         Il est hors de question que l’on s’en aille.


Et pour insister sur mes paroles, je m’assis à côté d’Adeline. Je soutenais le regard de la directrice, qui tout à coup, semblait moins sûr d’elle.


-         Soit. Mais vous payerez encore plus cher. Dit-elle, d’une voix sans émotion.


-         Bien, je payerai. J’aimerai une tasse de thé s’il vous plaît. Et vous ajouterez sur ma note celle de la demoiselle.


     Elle tourna les talons sans dire un mot. Je tournai alors la tête vers Adeline et lui souris. Je lui posai une main amicale sur l’épaule et lui dis gentiment :


-         Elle n’était pas commode, hein ?


    Je ris et enlevai ma veste. Je me levai et me plaçai plutôt en face d’elle, c’était plus pratique pour discuter.

    "C'est la première fois que j'ai des problèmes dans cet établissement... C'est vraiment... La folie en ce moment." 
Je réfléchis un instant à la réponse adéquate. Il fallait que je trouve les mots juste pour décrire ce qu'on nous faisait subit. Je soupirais, et dit en secouant la tête :
"C'est exubérant ce que les gens font subir aux Animaliks. Sommes nous des monstres ? D'accord, nous avons des attribus animaux. D'accord nous avons des dons qui peuvent parfois effrayer. Mais ce n'est pas une raison pour nous insulter de tous les côtés ! " 
Les gens autour de nous nous dévisageaient. J'avais peu être parlé un peu fort. Oui, c'était même certains, vu le nombre de regards tournés vers nous. J'agitais mes oreilles (ben ouais il a des oreilles de lynks '-') et secouais à nouveau la tête.


- Regarde les nous dévisager. On dirait que j'ai une antenne sur la tête, un pied qui poussé sur la joue et un bras sur la front.


Je ne pus m'empêcher de rire nerveusement.
J'observais Adeline, qui tout à coup avait changé d'expression. J'analysais tout en elle, comme j'avais l'habitude de faire : attitude, expressions faciales, posture, et micros-expressions. Elle regardait par la fenêtre. Elle semblait être attentive à des bruits, que moi même, Lainks, ne pouvais percevoir. Elle était très concentrée et rien semblait ne pouvoir la sortir de cet état. Je restais donc silencieux, tout en continuant de la dévisager. Ma tasse de thé était arrivée, et j'adressais un signe de tête accompagné d'un grand sourire à la serveuse, qui sembla rougir. Elle détournait les yeux puis s'en alla. Je pris ma tasse fumante, et en bus une gorgée. Adeline semblait "revenir à elle."


- La ville nous insulte de tous les côtés en règle générale...plus qu'avant Que se passe t-il monsieur ? Vous le savez vous ? C'est depuis que l directrice n'est plus la....Il y a un lien?


Il était vrai que en ce moment on se faisait encore plus huer. Et elle avait raison de dire que c'était depuis le départ de Esther Amyko. Que se passait il ? J'avais un fort pouvoir de la déduction, et mon instinct me disait que quelque chose ne tournait pas rond. Je passai une main dans mes cheveux puis je lui répondis :


- Je pense que tu as raison. Il doit y avoir un lien. Quelque chose ne tourne pas rond, et nous devons découvrir quoi.


Je lui avais dis ça en la regardant droit dans les yeux et l'air déterminé...

- Tout le monde est paniqué a l'internat, on peut se défendre mais combien de temps ? On as l'impression qu'on peut rien faire parce que le monde entier semble contre nous ! Et c'était pas entièrement le cas avant.... Vous pensez que peut être...quelqu'un a pu...commencez toutes ses violences volontairement ? Quelqu'un qui nous en voudrais ?


Je réfléchis un instant à sa question. Je croisais mes mains, et posais mes coudes sur la tables. Je réfléchissais toujours dans cette position, les yeux dans le vague. Puis après quelques minutes de silence, je déclarai :


- C'est bien possible. Quelqu'un qui aurait quelque chose contre nous. Peut-être qu'un Animalik lui aurait fait quelque chose ? Car il faut avouer, on est peut-être différents, mais il y a quand même des gens au comportement peu recommandable... 
Je me tus un instant, puis continuai : Ou alors... il y aurait quelque chose à y gagner. Un pouvoir peut-être ?


Je n'aurais su le dire. Je savais beaucoup de choses que la plupart des gens n'apprendront certainement jamais, mais là je me retrouvais devant un mur. 


J'avais enfin fini ma tasse de thé, et visiblement Adeline aussi. J'interpellai une servante, qui vint vers nous assez craintivement. Comme si on allait lui sauter dessus. Je lui adressai un sourire, et lui demandais : 


- Pourrions nous avoir l'addition s'il vous plaît ?
Elle hocha la tête, mais ne dit rien, elle tourna les talons, et s'empressa de s'éloigner de nous.


Je tournai ensuite la tête vers la jeune fille qui se trouvait en fac de moi, et dis-je :


- Je crois que effectivement j'ai un bras qui me pousse sur le front. 
Je ris un peu, tandis ce que la servante revins. Je payais la note, et laissais même un pourboire.


- Et si nous allions un peu marcher maintenant ? A moins que tu ne veuilles rentrer ? Je peux te déposer si tu veux, ça ne me dérange absolument pas... proposai-je à Adeline.


J'enfilai ma veste et tins la porte à la jeune fille.

Adeline m'adressa un signe de tête, pour la porte. Nous sortions donc, et mon soupir se transforma en un petit nuage vaporeux. Il faisait vraiment froid, cet hiver. Le froid me mordait les joues, et je commençais déjà à avoir le nez rouge, ce qui était très peu sexy. J'enfournai mes mains dans mes poches, en espérant ainsi qu'elles resteraient à l'abri de la température. 


- Merci beaucoup pour le thé...et il préférable de se rapprocher de l'internat, le parc reste encore calme mais la ville en elle même grouille de...d'anti-animalik.   


J'approuvais d'un petit signe de la tête, et me dirigeai vers ma voiture, ma vieille DS qui était garée non loin de là. Comme tout bon gentleman qui se respecte, j'ouvris la portière côté passager, pour laisser entrer la jeune fille. Je m'assis à mon tour dans la voiture, et mis le chauffage à fond.




- Ce qu'il fait froid, ma parole !




Je roulais à présent -doucement, car il y avait du verglas- vers l'internat. Je me garais devant le parc, pour pouvoir marcher un peu. Et éventuellement acheter des churos, pourquoi pas ? Ou des marrons chauds. J'avoue être un peu gourmand. Nous descendions de la voiture pour rentrer dans le parc, quand quelqu'un à côté de nous siffla :




- Pff, les animaliks en plus d'êtres bizarres sont pervers/pédophiles. 




J'ignorais la remarque et tournais la tête vers Adeline, lui adressant un regard lui signifiant d'ignorer.