Robin, ah, ce bon vieux Robin. Robin le maladroit, Robin le bienveillant. Robin, il est tout et il est rien à la fois. Content et triste. Optimiste et Pessimiste. Mais après tout, on voit de lui que le meilleur. Il n'est pas très rare de le voir sourire, c'est un vrai rayon de soleil. Quelque chose d'étrange pour quelqu'un de matinal, vous ne trouvez pas? Malgré sa maladresse omniprésente, il est des plus adorable. Il est toujours à l'écoute, et il n'est pas très très dur avec les gens. Il est aussi un grand débrouillard, il n'a pas besoin de quelqu'un pour se faire encadrer, et si on lui dit trop quoi faire, il risque de vous remettre en place. Il fait tout à sa manière et personne ne peut lui dire de faire le contraire. Pourquoi? Tout simplement car Robin est aussi obstiné que le dernier des Klingons, peut-être! Robin, il est toujours seul, et il est bien dans sa solitude. Pourtant, il lui risque d'apprécier la compagnie des personnes, étant quelqu'un de plutôt sociable malgré tout. Robin habite une roulette, n'ayant pas assez d'argent pour s'acheter une maison, et de toute manière, il est seul, alors ça sert à quoi d'avoir une grande maison pour sa pauvre personne qui se contente très bien d'un lit, d'un ordinateur et d'une PS4? En plus, une roulette, c'est moins de ménage, et c'est portatif. Que des qualités. Ce qui est très étrange, avec Turing, c'est surtout le fait qu'il est policier. Il est tout le contraire d'un "bon" policier. Où a-t'il trouver son diplôme? Je ne sais pas, mais en tout cas, il est policier. Il est trop gentil avec les détenus, souvent, et ça lui arrive très souvent de finir par devenir amis avec des jeunes délinquants. Et vous savez quoi? Il ne regrette absolument rien. Pour continuer, la politesse et Robin, ça fait un. Au début, il sera très très polis avec vous, mais quand il vous connait un peu mieux, il se met à vous bastonner de "fucking" et de "fuck" un peu partout. Un autre truc : Robin n'arrête jamais de s'excuser. Il serait le genre de personne que vous frapperez et il vous dira un "je suis désolé" sans vraiment réfléchir qui est le fautif dans tout cela. Cela lui donne un certain charme, avec sa naïveté. Quand il ne travaille pas, vous le trouverez sûrement assis sur son lit à jouer frénétiquement au dernier jeu vidéo shooter du coin. Sans son travail, il n'a pas vraiment de vie. C'est un peu la chose qui le tient en vie, parce que quand tu sors pas de ta roulotte pendant une semaine, j'crois que tu vas manquer d'eau, et que si tu manques d'eau, tu meurs. Enfin, vous comprenez? Moi, je me comprends, ça me suffit.

Un dernier truc, Robin adore faire des grimaces, et c'est assez drôle à voir. Il est vraiment quelqu'un de divertissant, quand il a pas son gros cul sur son lit, vous voyez. Moi je le trouve drôle, lui il se trouve drôle, quand aux autres, aucune idée.

Une barbe de quelques jours, une moustache de temps à autres, cela dépend toujours de l'envie du moment et de la dernière tendance. Un regard débordant de joie, tellement joyeux que ça en fait vomir de dégoût certains. Deux pupilles noires qui pourtant semblent si euphoriques malgré leur couleur un peu macabre. Un visage un peu rondelet, ce qui lui donne un charme. Parfois, il lui arrive de porter des lunettes pour lire, mais c'est quand il ne porte pas de lentilles. Robin, il n'est pas bien grand. 1m70 dans ses meilleurs jours, je dirais. Il est vraiment minuscule, il n'est pas vraiment imposant, ce qui fait de lui un policier pas très très respecté malgré tout. Enfin, ça, c'est juste qu'à ce qu'il déclenche son pouvoir. Encore, il n'utilise que très rarement son pouvoir, et c'est seulement contrôlé par ses émotions. Quand il ne pense à rien, son visage semble complètement neutre. Ce qui est drôle avec Robin, c'est qu'on peut voir ses émotions changer en quelques secondes : neutralité, puis euphorie, puis hystérie, puis, à nouveau, neutralité. On lit en lui comme dans un livre ouvert, et ça ne le dérange pas, car après tout, il n'a rien à cacher. Sauf peut-être les multiples engelures qui se trouvent un peu partout sur son dos et sur ses avant-bras, causées par son pouvoir. Encore là, ce n'est pas grand chose.

Sous sa forme animale, c'est un panda roux tout mignon mignon, qui fait pas grand chose de sa vie que péter, se rouler en boule et roter. Très très chic, le panda roux. Encore, c'est quand il est tout seul, hein, il ferait pas ce genre de truc devant tout le monde. UN PEU DE RESPECT JE VOUS PRIE.

« Salut maman! »

Le jeune garçon qui avait désormais cinq ans déposa son sac d'école avant de risquer un regard vers sa mère, qui pour lui était toujours un être à part entière, mais qui pour nous serait tout le contraire. La dame ne regarda même pas son fils, trop occupé à fixer on ne sait trop quoi, le visage complètement démuni d'émotion. Pourtant, Robin s'approcha de celle-ci, dépose un bisous sur son front, il le savait bien, mais il n'osait pas le dire. Il continuait d'aimer sa mère aveuglement, inventant des excuses pour se dire qu'elle allait bien, qu'elle ne voulait juste pas lui parler. Après tout, elle avait toujours été comme ça, depuis que son père était parti. Robin ne se souvenait même plus du visage de son père, mais tout ce dont il se souvient, c'est qu'il avait dit qu'il la quittait car c'était pas possible qu'il soit le père d'une de ces choses. Les "Animaliks". Robin, il savait pas trop c'était quoi les "Animaliks", mais il savait que ça faisait tâche d'être un "Animalik". Et que, justement, il en était un.

Il ne s'en préoccupait pas vraiment, de son côté. D'un côté, on est tous pareil, non? On respire tous, on est tous humain, sauf que d'autres ont des queues et des oreilles, alors que les autres non. Quand on y pense, ce n'est pas une très grande différence. Il déposa un dessin qu'il avait fait, de lui, sa mère et son frère, tous se tenaient la main dans le dessin, chose qui risquait de ne jamais arriver dans la vie réelle. Mais les dessins, c'est pour exprimer nos souhaits, d'une certaine manière. Il risqua un dernier regard vers sa mère, avant de détaler dans sa chambre, lançant un léger "Salut frérot!" suivit d'un "Ta gueule Robin" qui provenait de la chambre de son frère. Robin l'aimait bien, son frère, mais ça ne semblait pas réciproque. Il haussa des épaules et se mit à fredonner une comptine, tout en feuilletant un livre de coloriage.

C'était comme ça, tout les jours, pendant plusieurs années. La même routine, le même regard vide de sa mère, et le même dégoût que son frère éprouvait pour lui. Malgré tout, Robin de son côté, il ne voyait que le bon côté des choses. Après la pluie vient le beau temps, et même si son papa il avait été très méchant avec sa mère, elle allait finir par devenir heureuse un jour. En tout cas, Robin il le souhaitait très très fort. Il le disait à voix haute avant de dormir, son rêve : que tout le monde soit heureux. Il croisait les doigts très très fort et il fermait les yeux très très fort, jusqu'à lui faire mal. Mais il savait que si il le souhaitait très très fort, ça allait finir par arriver.

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« Salut m'man! »

Le grand garçon de désormais 18 ans balança son sac de l'autre côté de sa pièce. Il marcha avec lassitude jusqu'à sa mère, déposa sa main sur la sienne avant de déposer un bisous sur son front. Robin avait réussis ses études collégiales avec brillance, et désormais il étudiait pour devenir policier. Cela lui demandait beaucoup de concentration, mais il était réputé pour sa capacité d'adaptation à toute situation. Sa mère avait prit quelques rides, et quelques cheveux blancs aussi, mais pour lui, elle était toujours la belle maman d'il y a très très longtemps. Il ne voulait pas s'avouer vaincu, pas tant qu'elle soit en vie. Un jour, elle va finir par lui parler, et elle va finir par l'aimer malgré tout les problèmes qu'il lui a causé. Son frère avait quitté la résidence familiale et désormais Robin habitait seul avec sa chère mère. Il avait prit pour habitude de lui parler de ses études, ou encore des nouveaux jeux qui vont sortir bientôt, alors qu'il préparait le dîner. Quand ils mangeaient ensemble, sa mère semblait l'écouter, mais elle restait toujours aussi silencieuse. Dans ces moments là, Robin savait,  il savait qu'il y avait une chance. Alors il continuait, il lui posait des questions parfois, mais elle ne répondait pas, il prit une grande respiration avant de recommencer son discours de plus belle, d'éclater de rire seul dans la cuisine. Il était bien, là, maintenant. Il manquait plus que sa mère le soit aussi. Quand ils eurent finit, sa mère reprit sa place au bord de la fenêtre et Robin s'empressa de faire la vaisselle avant de se mettre en habit de travail et de détaler le plus rapidement possible au Tim Hortons pour y travailler la nuit. C'était une routine très chargée, mais maintenant que sa mère ne travaillait plus, c'était ça ou se retrouver dans la rue. De plus, il n'avait pas une bouche, mais deux à nourrir.

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« Salut m'man. »

L'homme déposa ses deux yeux sur le corps de sa mère, qui, maintenant qu'elle était décédée, semblait plus vivant que jamais. Pour la première fois de sa vie, Robin portait un habit noir et blanc, et pour la première fois de sa vie, il se dit que si ça mère l'aurait vu dans cet habit, elle l'aurait trouvé magnifique. Il déposa un bouquet d'oeuillets blancs sur les mains en croix de sa mère. Il soupira un instant. Elle semblait si paisible, avec ce visage détendu et ce sourire un peu crispée par on ne sait quel liquides. Les gens qui l'entourait restèrent silencieux ou du moins, pour Robin, ils l'étaient. Tout ce temps passé à essayer de lui redonner le sourire, ça lui avait enfin donné un résultat concret. Sa mère avait put partir en paix, grâce à lui. Son frère et son père n'étaient pas présent lors de l'enterrement, et étrangement, cela ne dérangeait pas trop Robin. Peut-être que si ils étaient venus, son sourire aurait disparu? Qui sait! Il déposa sa main contre la sienne, comme avant. Il se pencha pour déposer un bisous contre la peau glaciale de sa progénitrice, mais juste avant d'accomplir le geste, il fondit en larmes. Des larmes de joie ou de peine? Les deux. Il était content, parce que il avait finalement été capable de voir un sourire paisible sur son visage -il en avait vu dans les photos, mais c'était toujours un peu irréaliste, comme du photoshop-, et il était triste parce qu'il était désormais seul, et que malgré tout il avait toujours aimé sa mère avec tout son être. Et que maintenant elle était partie. Il ne se souvient plus du reste de la cérémonie, tout ce qu'on sait c'est que c'était la première fois que le jeune Robin s'était exprimé tout haut et tout fort, et je cite:

« T'as jamais mérité ça, m'man. Personne le mérite, mais toi encore moins. J'comprends pas pourquoi il t'a fait ça, m'man. Enfin, si, c'est à cause de moi, tout est d'ma faute. Mais tu m'as même pas abandonné, m'man. T'aurais pu, t'aurais du. Si ça aurait été pour que t'ailles bien, moi, ça m'aurait pas dérangé une seule seconde. Parce que tu méritais le bonheur, m'man. Tu l'méritais vachement. J'accuse p'pa pour t'avoir abandonné, mais j'm'accuse moi aussi pour pas avoir eu le cran de m'en aller. Alors, je t'en supplie, pardonne moi, m'man. Je t'aime. Tu méritais vraiment pas de partir si tôt, t'avait encore une tonne de chose à faire, et moi, j'avais encore une tonne de chose à te raconter, tu sais? »