Messages : 311 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee HyukJae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Capacité de se mettre à la place des gens (il voit, entend, ressent, et pense comme eux tout en restant conscient) Race précise: Monki
Sujet: Come Back [pv Envahisseuses] Dim 22 Fév 2015 - 11:55
Come Back
♦ Hyukjae Won & Eunhyuk Won ♦
La main d'Eunhyuk lâcha celle de Donghae en s'éloignant doucement, lâchant ses doigts un à un jusqu'à ce qu'il n'y ai plus aucun contact. Il se retourna, délaissant son regard larmoyant, avant de s'éloigner, conscient que cet échange était leur dernier. Eunhyuk laissa libre court à ses larmes une fois dos à lui, lui qui pleurais déjà de le voir partir, incapable de le retenir. Mais cette fois-ci il en décida autrement, ne pouvant se résoudre à le laisser s'éloigner.
- Eunhyuk attend !
Il courra jusqu'à lui pour le rejoindre, alors qu'Eunhyuk s'était immédiatement stoppé et retourné pour le prendre dans ses bras une fois qu'il fut à sa hauteur. Donghae s'accrochait désespérément à son cou, ne souhaitant pas le laisser partir, et Eunhyuk le serrait contre lui comme si ça vie en dépendant, alors que leurs sanglots se mêlaient.
Mais il n'attendit pas plus et déposa amoureusement ses lèvres sur celles de Donghae, qui ferma les yeux alors qu'ils tombaient tous deux à la renverse. Le couloir des chambres laissa place à l'herbe verte du parc, mais aucun d'eux deux ne le remarqua.
A court d'oxygène, ils durent se séparer, mais lorsque Donghae rouvrit les yeux, il constata qu'Eunhyuk avait cédé sa place à Siwon. Le visage du plus jeune s'assombrit, troublé, comme s'il venait de faire une erreur, et il ne tarda pas à se relever et à s'éloigner de quelques pas, sous le regard intrigué de Siwon qui ne le lâchait pas des yeux.
Mais alors que Donghae reculait de plus en plus, il fut happé par des bras aimants qui le ramenèrent contre lui ; c'était Leeteuk. Donghae, en le reconnaissant, se retourna immédiatement et se blottit contre lui, la tête de son cou, alors que Leeteuk le serrait dans ses bras aussi fort qu'il le pouvait.
~
J'ouvrais brusquement les yeux, me replongeant dans mon univers tout en quittant le sien. Je clignais des yeux plusieurs fois, me ré-habituant à la lumière du jour avant de réfléchir à ce que je venais de voir à travers lui.
Depuis que j'avais découvert mon don il y a quelques semaines, à savoir me mettre à la place des gens, je m'en servais assez régulièrement, sur Eunhyuk principalement. J'arrivais à voir par ses yeux, à entendre ce que lui entendais et à ressentir ce qu'il éprouvait physiquement. J'avais parfois quelques mots de ses pensées mais rien de suffisamment clair pour me permettre de comprendre ce qu'il avait en tête, et je ne parvenais pas encore à ressentir ses émotions. Mais le fait est qu'aujourd'hui, pour la première fois depuis que j'avais pris conscience de mon pouvoir, j'essayais de m'en servir sur eux. Mais je ne m'étais pas imaginé me retrouver spectateur d'un des rêves de Donghae.
Depuis un peu plus de trois mois que nous étions ici, j'avais pensé à eux plus que je ne saurais le dire. Mais j'avais surtout pensé à lui, pendant tout ce temps. Leeteuk hantait mes pensées depuis que nous étions partis. Au début je ne ressentais que de la peur en l'imaginant dans mes songes, mais à force de mots et de réflexions, je savais que je m'étais trompé, préférant autrefois croire les mensonges d'un mafieux par désespoir plutôt que d'écouter ma raison et mes sentiments. Et aujourd'hui il me manquait, bien que j'étais conscient que je ne le retrouverais pas avant longtemps, peut être même jamais si mes cauchemars et ma peur persistaient éternellement. Même Eunhyuk n'avait pas réussi à l'apaiser ; en dehors de cette maison je ne vivais plus. J'étais redevenu la même personne qu'il y a quatre ans.
Mais il était inutile de ressasser une énième fois ce qui nous avait conduit mon frère et moi jusqu'ici, ces pensées me hantaient suffisamment pour que j'y pense de moi même lors de mes quelques minutes de répit.
Je me levais de mon lit avant de me diriger vers la salle de bain, ayant soudainement l'envie d'une douche ; j'avais besoin de me détendre.
La caresse de l'eau chaude sur ma peau était agréable, et alors que je me laissais glisser contre la paroi de la douche, je repensais au rêve de Donghae. Sur le coup, je n'y avais pas songé plus que ça, mais maintenant il m'apparaissait comme quelque chose d'étrange.
Le jour ou Eunhyuk et moi étions partis je savais que, pour en avoir longuement parlé avec lui, ça ne s'était pas déroulé ainsi. Donghae l'avait laissé partir, aussi dure cette décision soit-elle. Mais il l'avait laissé s'éloigner, et Eunhyuk ne s'était pas retourné, contrairement au déroulement de son rêve qui différait. Seulement ce n'était pas leurs adieux qui m'interrogeaient ; c'était pourquoi Siwon prenait la place d'Eunhyuk, et pourquoi c'était Leeteuk qui venait le chercher par la suite.
Mais interpréter les rêves, surtout ceux des autres, ne faisait pas partie de mes capacités. Et après tout, peut être que ce n'était rien. On fait tous des rêves étranges, sans trop savoir pourquoi, et le sien n'avait peut être aucun sens. Mais malgré tout, je n'arrivais pas à m'en détacher, ne comprenant pas ce qu'il se tramait dans son esprit.
Après être sorti de la salle de bain, je retournais m'asseoir en tailleur sur mon lit et laissait mon regard dans le vague, songeant toujours au rêve de Donghae. Certaines personnes ont pour coutume de dire que l'explication la plus simple est généralement la bonne, mais l'interprétation la plus évidente de ce rêve me semblait absurde. Quelques minutes de réflexion défilèrent avant que je ne ferme les yeux et me concentre entièrement sur eux. Je faisais le vide dans mon esprit, cherchant à prendre place dans celui d'un autre, mais je n'y arrivais pas. J'ignorais si c'était le rêve de Donghae qui me perturbait toujours et m'empêchait de me focaliser sur l'un d'eux mais je n'y arrivais pas. Plusieurs minutes supplémentaires d'attente et de concentration et j'y parvenais finalement.
~
Yesung. J'étais à la place de Yesung. J'ignorais pourquoi lui mais ça n'avait aucune importance ; il apportait un début de réponse à mes interrogations.
Me " retrouver " à nouveau dans cette chambre ne fit que me remémorer tout les souvenirs heureux que j'y avais, ça et le fait de les revoir, mais ce n'est pas ce qui captait le plus mon attention, ni celle de Yesung ; ses yeux étaient rivés sur Leeteuk et Donghae. Il étaient tous les deux allongés dans le lit que j'occupais autrefois, le plus jeune dans les bras de l'aîné. Dans ses bras, à lui. Pourquoi était la seule question que je me posais. Le regard de Donghae était étrange, et Leeteuk le serrait doucement dans ses bras avant d'embrasser son front. Mais ça, Yesung ne semblait pas le supporter, et il détourna les yeux ; je ne les voyais plus.
Était-ce la raison pour laquelle Donghae avait rêvé de Leeteuk de cette manière ? Est-ce que je devais en tirer des conclusions ? Je ne comprenais plus rien. Je ne savais plus quoi penser ou m'imaginer.
Yesung posa à nouveau son regard sur Leeteuk et Donghae. Ce dernier avait fermé les yeux et se blottit d'avantage contre lui, faisant resserrer son étreinte à Leeteuk. J'ignorais quel était ce sentiment qui se répandait en moi, si c'était de le revoir " vraiment " ou de constater le petit ami de mon frère dans ses bras, mais ça n'allait pas. Je me sentais atteint par un mal qui m'était étranger, sans pouvoir y remédier. Je voulais rouvrir les yeux, retrouver ma réalité et quitter la leur, mais je m'en empêchais. Je voulais comprendre.
Mais Yesung lui, pour je ne sais quelle raison, ne voulait pas voir ça et quitta la chambre. Je m'apprêtais à relâcher le contrôle, à quitter son esprit, mais il se stoppa en entendant un bruit... étrange, provenir de la porte devant laquelle il passait. Et il n'attendit que quelques secondes pour ouvrir la porte.
La vision qui s'offrait à " nous ", si je puis dire, était des plus gênantes. Sur un des lits de la chambre se trouvaient deux élèves, deux jeunes hommes avec des traits asiatiques qui semblaient en plein ébat lorsque Yesung avait ouvert la porte. L'un des deux ne tarda pas à rougir, tout comme Yesung, mais l'autre semblait énervé plus que gêné.
- Yesung ?! Qu'est-ce que tu fous là bordel ?!
Leurs visages ne m'étaient pas familiers ; j'étais presque sûr de ne jamais les avoir croisé quand nous étions encore à l'Internat.
- Je... Euh... Siwon est pas là ?
Pourquoi est-ce que Yesung cherchait Siwon dans cette chambre ? Et pourquoi s'était-il persuadé qu'il serait entrain de le tromper ?
- T'as l'impression qu'il est là ? Tu penses peut-être qu'il s'est planqué sous la couette pour participer ? - Mais je... - Dégage putain ! Tu comprends pas que tu gênes ?! - Je... Désolé... Je vous laisse... Désolé...
Il ne s'attarda pas d'avantage et sortit, avant de se caler contre le mur à côté de la porte. Qu'avait-il bien pu se passer durant ces trois mois pour que Yesung en vienne à penser que Siwon le trompe ? Le temps m'avait parut bien long, mais il semblait s'être néanmoins passé beaucoup de choses ici. Mais je n'arrivais pas à comprendre quoi. Quelques instants seulement passèrent avant que Yesung ne relève les yeux vers Siwon, après que ce dernier l'ait interpellé :
- Yesung ? - Pourquoi ? Pourquoi t'as fait ça putain ?! Pourquoi Donghae ?! C'est mon meilleur ami bordel ! - Je... - Oh et puis merde ! Je veux pas savoir ! Tu changeras jamais ! Même pas pour moi...
Yesung voulut s'en aller mais Siwon essaya malgré tout de le retenir :
- Yesung attends !
Mais il ne se retourna même pas et se contenta de lui dire, en pleurant :
- Nan c'est bon, j'ai suffisamment attendu pour comprendre...
Je n'attendais pas plus et rouvrais les yeux, essayant d'assimiler ce que je venais d'entendre. C'était incohérent, impossible, inimaginable, irréalisable. Je ne pouvais pas l'accepter. Mais surtout je ne pouvais pas le comprendre.
Mais alors que je tentais de me persuader que c'était moi qui avait mal interprété, et que ce n'était pas la réalité, je refaisais sans plus tarder le lien avec le rêve de Donghae, et je constatais cruellement que tout concordait.
~
J'ai attendu de longues minutes assit sur mon lit et le dos appuyé contre le mur. J'ai attendu de longues minutes dans le silence. J'ai attendu de longues minutes dans un noir presque total. J'ai attendu de longues minutes perdu dans mes songes. J'ai attendu de longues minutes tiraillé par mes sentiments.
J'avais envie de revenir en arrière, de hurler, de pleurer, de m'énerver, de rentrer, de quitter cet endroit, de parler, de songer, d'oublier. Je ne savais plus ce que je voulais. Retourner à l'internat pour obtenir des explications ou connaître la vérité me terrifiait. Rester ici me torturait car ça me rappelait sans cesse pourquoi on en était arrivé là. J'ignorais à qui je devais en vouloir. J'ignorais sur qui je devais hurler. J'ignorais pour quoi je devais pleurer. J'ignorais contre qui je devais m'énerver. J'ignorais à quoi je devais songer. La seule chose que je savais c'était que je voulais lui parler. Je ne savais pas ou était Eunhyuk mais je voulais qu'il rentre. Alors j'ai attendu, jusqu'à entendre la porte s'ouvrir.
- Hyukjae c'est moi. Je suis rentré.
Il referma derrière lui avant d'enlever sa veste et de déposer ses affaires, mais voyant que je ne lui répondais pas et ne m'ayant pas dans son champ de vision, il m'appela :
- Hyukjae ? - Je suis là...
Je lui avais répondu d'une voix faible et étrange, ce qui ne le rassurait pas d'avantage. Il vint rapidement jusqu'à moi et s'assit sur le bord du lit avant de se tourner, de façon à être face à moi avant de me demander, sur un ton inquiet :
- Hyukie ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Il me prit doucement la main, et je serrais aussitôt la sienne avant de lui dire :
- Je me suis encore servi de... de mon don... - Je... Je suis désolé Hyukie... je voulais pas mais... J'ai pas eu le choix... Je te promets que je ne voulais pas...
Il croyait visiblement que c'était lui que j'avais observé, comme j'en avais l'habitude, mais ce n'était pas le cas. Mais pour s'excuser ainsi et se justifier de la sorte, c'est qu'il avait fait quelque chose. Seulement j'ignorais quoi.
- Qu'est-ce que tu as fait ?
Je me trahissais en lui posant cette question, mais ça m'étais égale ; je voulais savoir, mais il fallait aussi que je lui parle. Alors inutile de mentir.
- Attends... Tu as vu qui ? - Pas toi, mais qu'est-ce que tu as fait ?
Au fond je pensais déjà savoir ce qu'il avait fait, seuls les détails m'échappaient. Très peu de temps après notre arrivée ici, il s'était mis à sortir, de plus en plus, et je n'avais pas tardé à comprendre et à apprendre de sa part qu'il avait " replongé ", se remettant à tuer par plaisir tout en regrettant après coup, et ce parce qu'il avait encore une conscience. Et même s'il ne tuait que ceux qui le " méritaient ", un meurtre reste un meurtre, qu'il soit juste ou non. Il allait au plus mal, et je n'avais même pas le courage de tenter de lui faire arrêter cela, pour la simple et bonne raison que s'il en était là aujourd'hui c'était à cause de moi. Je l'avais poussé à partir, et il avait abandonné Donghae, pour moi. Et aujourd'hui il souffrait de son absence et apaisait son manque en tuant. Quelque part, je n'avais pas le droit de l'en empêcher. C'est cruel à dire mais c'est vrai.
- J'ai vu un gosse dans une ruelle... il pleurait et j'ai... j'ai voulu savoir ce qui n'allait pas... et il s'est mis à rire... et deux adolescents me sont tombés dessus pour prendre ce que j'étais allé nous acheter... et je les... ai... fin tu vois... J'ai simplement récupéré le sac et je suis parti. Je voulais pas je te jure que je voulais pas. C'était pas une mauvaise intention... Je... Je... Je n'avais pas le choix.
Des enfants. Il avait tué des enfants. Je devais lui en vouloir. C'était mon rôle de l'engueuler. Mais par lâcheté je me taisais. Tout ce que je souhaitais depuis tout à l'heure c'était de le voir, et de lui parler. Le reste n'avait pas d'importance. C'était égoïste de ma part de penser cela mais je m'en fichais.
- T'es revenu, c'est tout ce qui compte. - Mais je...
Il n'alla pas au bout de sa pensée, réagissant que je ne lui disais rien. Il s'attendait probablement à un sermon, et non à une acceptation de ma part.
- Hyukie, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qui est-ce que tu as vu ?
J'hésitais quelques instant, sachant pertinemment que j'étais en faute, mais je relevais les yeux vers lui en lui disant :
- Je suis allé à l'internat.
Je baissais la tête, par culpabilité, alors que lui semblait s'égarer dans ses souvenirs quelques instants avant de me dire :
- Mais... Je croyais que tu étais d'accord quand on a décidé que tu ne devais pas y aller. Ça ne sert à rien de te faire souffrir inutilement.
Au final, je pense que j'aurais mieux fait de l'écouter. Mais je ne regrettais pas pour autant de l'avoir fait.
- Ecoute-moi, tu verras que j'ai eu raison.
C'était faux, je n'avais pas eu raison de le faire, mais maintenant c'était fait.
- Qu'est-ce que...
Il allait probablement pour protester, mais il s'interrompit et capitula, m'invitant à lui en dire plus.
- D'accord. - Je voulais voir Leeteuk et...
Dès qu'il entendit son prénom, son regard s'assombrit, comme celui d'un père face à son enfant qui aurait fait une bêtise. Il m'avait suffisamment répété d'arrêter de penser à lui, cela me faisant plus de mal qu'autre chose, mais ça m'était impossible. Je l'avais laissé, j'étais parti sans un mot, je ne pouvais pas faire comme si tout allait bien pour lui.
- Me regarde pas comme ça, tu sais ce qu'il représente pour moi, je voulais juste savoir s'il s'en remettait et... pour le voir, c'est l'esprit de Donghae que j'ai emprunté...
Mais à peine avais-je prononcé le prénom de Donghae que ses yeux s'illuminèrent de je ne sais quel " espoir ". Si je ne cessais de penser à Leeteuk, lui pensait à Donghae en permanence, se demandant sans cesse comment il allait. Et il me fit part de ses nombreuses interrogations à son sujet.
- Comment il va ? Est-ce qu'il pense à moi ? Est-ce qu'il a réussi à passer à autre chose ? Dis-moi qu'il ne pleure pas, s'il te plait.
J'aurais préféré lui dire mille fois qu'il pleurait son départ sans cesse plutôt que d'avoir à lui confier mes doutes.
- Ecoute-moi Eunhyuk et tu auras tes réponses. - Mais je...
Il se stoppa à nouveau de lui même avant de pousser un long soupir et de me pousser à lui dire ce que j'avais vu :
- Vas-y...
J'hésitais quelques instant avant de commencer mon récit :
- J'ai d'abord vu un de ses rêves et quand il s'est réveillé, il était dans les bras de Leeteuk...
Je relevais les yeux vers lui, lui donnant visiblement l'impression que cette simple phrase était une révélation mais il n'en était rien. Seulement je ne m'attendais pas à ce qu'il puisse pouffer de rire dans un moment pareil avant de me dire, sur un ton détendu, tout en me serrant la main comme pour me rassurer :
- C'est normal, ils doivent se réconforter mutuellement... - Eunhyuk c'est pas tout...
Il me regarda avec un air interrogateur, alors que j'enchaînais en lui racontant son rêve :
- Dans ce rêve, après t'avoir rattrapé le jour de notre départ, quand tu lui as dit au revoir, il... il t'a remplacé par Siwon pendant qu'il t'embrassait... et après il a reculé jusqu'à ce que Leeteuk le prenne dans ses bras. Enfin... c'est à peu près ça, je ne me souviens pas de tout, c'était confus...
Mais Eunhyuk me regardait, l'air serein, avant de me dire, pour tenter de me rassurer :
- Et alors ? Ce n'était qu'un rêve après tout... Et s'il trouve du réconfort grâce à Leeteuk, tant mieux. Je l'ai trop fait souffrir pour que...
Mais il s'interrompit à nouveau en voyant que je le regardais de façon à lui faire comprendre que mon histoire ne s'arrêtait malheureusement pas là.
- Hyukjae ? Il y a encore autre chose ?
J'hochais positivement de la tête avant de continuer, la tête basse :
- J'y suis retourné un peu après et cette fois, c'est à la place de Yesung que je me suis retrouvé... J'ai pu voir Donghae et Leeteuk enlacés dans mon lit avant qu'il ne sorte...
Mais il ne me laissa pas finir, m'interrompant pour me dire :
- Je te dis que ce n'est rien... - Arrête de me couper !
J'avais peut être un peu trop élevé le ton mais je tenais à ce qu'il me laisse finir ; j'avais besoin de lui dire ce que j'avais sur le coeur, j'avais besoin de lui en parler.
- Euh... Je... Désolé... Je t'écoute...
Je le remerciais d'un regard avant de reprendre là ou je m'étais arrêté, les yeux dans le vague :
- Il est allé dans la chambre d'à côté où il a surpris un couple qui...
Il n'avait pas besoin de savoir exactement, et je pensais en avoir suffisamment dit pour lui faire comprendre ce qu'il se passait à ce moment là. Je trouvais le moyen d'enchaîner en détournant ma phrase :
- ... semblait le connaître mais que je n'ai jamais vu et il cherchait Siwon, qui n'était pas là. Il l'a attendu et quand Siwon est arrivé il semblait surpris et heureux de le voir, comme s'il ne l'avait pas regardé depuis des années. Mais au lieu de l'embrasser comme il le faisait toujours, Yesung s'est mis à lui hurler dessus en parlant de ce qu'il a fait... avec Donghae.
Je marquais une pause, hésitant finalement à aller plus loin. Il souffrait déjà suffisamment comme ça par ma faute, c'était inutile d'en rajouter une couche, surtout si c'était de l'incertitude, mais j'avais commencé, c'était trop tard. Eunhyuk me regardait fixement, attendant que je m'explique.
- Je... je n'ai pas mis longtemps à tout lier...
Je n'arrivais pas à aller au bout. Je ne trouvais pas les mots. Mais Eunhyuk détourna les yeux, la tête basse, et lâcha quelques instants après ma main. Ce n'est pas qu'il ne comprenait pas ce que je venais de dire, au contraire ; il ne voulait pas comprendre.
- Eunhyuk... Donghae n'a pas fait que t'oublier et passer à autre chose... Il a... il a l'air d'être... en couple, avec Leeteuk...
Les mots me déchiraient probablement autant que lui, mais je devais terminer.
- ... mais pendant la période où il a été seul, il... il semblerait que ce soit Siwon qui l'ait... réconforté.
Je baissais la tête, presque honteux d'avoir à lui infliger ça, avant de lever les yeux vers lui ; il avait les poings serrés et le visage en larme.
- Eunhyuk, je... je suis désolé... C'est ce que j'ai vu... et entendu... Je ne veux pas que tu souffres pour quelqu'un qui ne t'aime pas comme tu l'aimes mais je n'ai aucune certitude, il y a encore de l'espoir. Si tu lui fais confiance...
Mais il me coupa en relevant les yeux vers moi, alors que je commençais à avoir les larmes aux yeux, réalisant peu à peu et prenant conscience de ce que je venais de lui dire :
- Il m'aime. Je le sais.
Je n'avais rien à lui dire. Rien de ce que je pouvais lui dire pouvait le réconforter, et ça me tuait de le voir ainsi par ma faute.
- Non. Non, ce n'est pas possible. Ce. N'est. Pas. Possible !
Et il se leva, sans que je ne puisse le retenir, avant de sortir, claquant la porte derrière lui.
~
Quelques larmes roulèrent sur mes joues avant que je ne les essuie d'un revers de la main. Je ne devais pas pleurer. Pas maintenant. Je devais en avoir le coeur net avant. Je devais être sûr de ce que j'avançais. Ne pouvant pas obtenir d'explications, je devais aller les chercher moi même, au risque d'en souffrir.
J'ai pourtant attendu un long moment qui me paraissait interminable, avant de me décider à fermer les yeux. J'inspirais et expirais lentement, cherchant désespérément à faire le vide dans mon esprit, et Dieu sait que c'était dur. Je me focalisais entièrement sur eux, ne pensant plus qu'à eux, à eux deux, et à rien ni personne d'autre. Et je parvenais finalement à entrer dans l'esprit de Donghae. Il était avec Leeteuk, dans le couloir des chambres. Le visage de ce dernier affichait un air attristé, avant qu'il ne lui demande, les yeux pleins d'espoir :
- Tu es vraiment obligé de partir et de nous laisser ?
Donghae partait. J'ignorais où mais ça n'avait aucune importance, ce n'est pas ce que j'étais venu tenter d'éclairer.
- Crois-moi, j'ai plus que jamais besoin de toi mais... je veux aussi pouvoir me reposer, loin de tout ça, et retourner chez moi pour voir mon oncle. Ça fait longtemps et... ça me fera du bien de couper un peu avec tout ce qu'il vient d'arriver.
Je n'y faisais même pas attention et me contentais d'écouter attentivement la suite.
- Mais je reviendrai vite, c'est promis.
Leeteuk lui afficha un magnifique sourire, bien que triste, avant de lui dire :
- Je t'attendrai.
Donghae baissa la tête quelques instants, un demi-sourire aux lèvres, avant de relever les yeux vers lui et de lui dire :
- Heureusement que toi tu es encore là sinon... - Ne t'en fais pas, je ne t'abandonnerai pas.
Leeteuk lui prit doucement la main, alors que Donghae la serrait d'avantage avant que Leeteuk ne passe tendrement sa main dans ses cheveux, puis dans son cou, avant de lui dire, alors que ses paroles me faisaient cruellement mal :
- N'oublie pas qu'on t'aime, que je t'aime, alors reviens vite. - C'est promis Teukie.
Sans plus attendre, Leeteuk l'attira contre lui, le serrant dans ses bras aussi fort qu'il le pouvait alors que Donghae embrassa doucement sa tempe avant de nicher sa tête dans le creux de son cou.
Mais mon coeur blessé et mon esprit malade ne pouvait pas en endurer plus. Je rouvrais les yeux, et me rendit compte que les larmes s'échappaient en abondance de mes yeux, inondant mes joues, mais j'étais incapable de calmer mes sanglots. Personne d'autre n'était venu lui dire au revoir. Personne d'autre n'était là. Pas même Yesung, alors que lui et Donghae était comme frère. Il n'y avait que lui. Que Leeteuk. Je tentais désespérément de me persuader que j'avais tort, que j'avais mal interprété ce que j'avais vu et entendu, mais tout me poussait à croire le contraire. Je ne décelais aucun autre scénario possible.
Je n'arrivais même pas à croire que Donghae soit tombé dans les bras de Siwon alors que celui là même était en couple avec son meilleur ami, avant de finir par sortir avec Leeteuk. C'était probablement la raison pour laquelle Yesung était parti de la chambre et n'avait pas pu rester face à Leeteuk et Donghae, et c'était sans doute la raison qui l'avait également poussé à ne pas venir lui dire au revoir. Mais je n'arrivais pas à en prendre conscience ; c'était trop dur.
Est-ce que je devais lui en vouloir ? Est-ce que je devais sincèrement lui en vouloir et renier Leeteuk à jamais pour ça ? Mon coeur trahit me hurlait de l'oublier, et de passer à autre chose, mais ma raison, bien que blessée, se refusait à faire une telle chose. Après tout je l'avais peut être mérité. Je l'avais rejeté, j'avais eu peur de lui alors qu'il n'avait cherché qu'à m'aider, j'étais parti sans un mot ; quoi d'étonnant à ce qu'il m'oublit en retour ? Je ne pouvais pas lui en vouloir, je pouvais simplement regretter et en vouloir à moi même ; je n'avais que ce que je mérite pour l'avoir abandonné.
Mais si moi je le méritais, ce n'était pas le cas d'Eunhyuk. Lui ne méritait pas une telle chose. Lui ne méritait pas de souffrir une énième fois, par ma faute. Mais c'était pourtant le cas.
~
Près d'une heure entière s'écoula tandis que je séchais mes larmes avant que je n'entende la porte s'ouvrir à nouveau, sur Eunhyuk. Je relevais les yeux vers lui, mais mes yeux s'attachèrent immédiatement sur ses vêtements ; ils étaient couvert de sang.
- Eunhyuk ! Qu'est-ce que t'as fais ? T'es pas blessé au moins ?
Mais il ne semblait même pas me voir et se contenta de me passer devant avant d'aller s'allonger sur son lit, souillant les draps à leur tour. Je n'attendis pas plus et me levait pour aller m'asseoir près de lui. Son regard semblait perdu, ne s'attachant sur rien d'autre hormis ses songes. Je posais doucement ma main sur mon épaule tout en l'appelant, tentant désespérément de le faire réagir :
- Eunhyuk ? - Mmh ?
Il releva finalement les yeux vers moi, à moitié égaré, alors que je lui demandais :
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Il détourna son regard, n'arrivant plus à soutenir le mien, avant de me marmonner :
- Rien.
Mais je n'étais pas décidé à lâcher prise, et à le laisser sombrer. Je préférais insister au risque de le blesser plutôt que de le laisser seul ainsi.
- Hyung... Qu'est-ce que tu as fais ? - Rien je te dis. C'était rien.
Seulement lui insistait dans le sens contraire. Mais peu importe. J'étais près à le lui demander pendant des heures pour obtenir une réponse.
- Eunhyuk je sais que tu me mens. Qu'est-ce que tu as fais ?
Mais il releva les yeux vers moi, avec cette lueur étrange dans le regard avant de me dire, sur un ton des plus sérieux, bien qu'ironique :
- A ton avis ? D'où peut provenir le sang alors que je ne suis pas blessé ? Tu as besoin de détails ou tu te contenteras d'imaginer ?
Ce n'était pas ça que je voulais entendre. Qu'il avait à nouveau prit la vie me semblait évident, je n'avais pas besoin de l'entendre dire pour le comprendre. Ce que je voulais connaître c'était les raisons qui l'avait poussé à le faire ; jusqu'ici il y en avait toujours eu une, toujours.
- C'était un pique-nique tout ce qu'il y a de plus heureux, le genre de déjeuner que j'aurais voulu vivre avec lui. Ils étaient heureux. Ils avaient pas le droit. Tu comprends ? Non, tu ne peux pas comprendre...
Non, en effet. Il avait raison. Je n'arrivais pas à comprendre. Je comprenais parfaitement le fait que lui souffrait, atrocement, mais je ne pouvais pas comprendre le fait qu'il s'en prenne à des innocents parce qu'ils étaient heureux. Si lui était malheureux ça ne lui donnait pas pour autant le droit de prendre la vie à ce qui ne l'était pas. Tout ce qu'il avait fait ces trois derniers mois était plus ou moins justifié, aujourd'hui c'était sans raison. Et ça me faisait peur, horriblement peur ; j'avais l'impression d'être entrain de le perdre à nouveau.
- Ils n'avaient pas le droit de faire étalage de leur bonheur devant moi. Cet homme qui donnait la becquée à sa belle, et elle qui gloussait à n'en plus finir. Son rire emplissait l'air de bonheur mais j'en étais exclu. Ils n'avaient pas le droit. Pas le droit.
Son bonheur. C'est ce que j'avais toujours voulu. Depuis toujours. Mais je l'en avais privé il y a trois mois. Sans le vouloir je l'en avais arraché, injustement.
- Tu les as tués parce qu'ils étaient heureux ? - Oui.
La façon qu'il avait de s'exprimer, de ne pas s'en cacher, de n'éprouver aucune honte, aucun regret. Le frère qui m'avait retrouvé il y a plus de quatre ans redevenait celui que j'avais perdu durant les années précédentes.
- C'est ce qui te dérange le plus ? J'ai fait bien pire, bien plus terrible. Des enfants, des bébés, des vieillards qui voyaient à peine. Ce n'est pas ce couple qui changera la donne. Je suis un pourri jusqu'aux os et ça ne changera pas. Ça ne changera jamais.
Je ne pouvais pas le laisser dire ça. Le laisser se rabaisser de cette manière, le laisser se considérer comme un monstre. Il était bien plus que ça. Il était bien meilleur. Je le savais. Mais j'avais bien peur d'être le seul à en avoir conscience désormais.
- Arrête, tu sais comme moi que c'est possible. Pense à tous tes efforts, tes progrès, à toutes les fois où tu as retenu ton bras. Ne les gâche pas en replongeant là-dedans. Dans le sang et les larmes. - Je ne replonge pas Hyukie...
Par ces simples mots j'avais eu une lueur d'espoir, mais ce n'était malheureusement qu'une lueur, qui fut noyé bien trop vite dans la noirceur de ses paroles.
- ... j'arrête de m'imaginer pouvoir changer.
Il ne pouvait pas. Il n'avait pas le droit. C'était peut être égoïste de penser ainsi mais je ne pouvais pas le laisser faire ça. Je ne pouvais pas le laisser s'abandonner corps et âme dans un monde auquel il n'appartenait plus, je ne pouvais pas le laisser ré adopter le corps et l'esprit de quelqu'un qu'il n'était plus.
- Tu as changé Eunhyuk. Tu es redevenu toi-même grâce aux soins et aux attentions de ceux qui t'aiment alors pourquoi ? Pourquoi abandonnerais-tu maintenant ? - Parce que celui qui m'a le plus fait changé, celui qui m'a rendu meilleur, qui m'a un jour fait sourire, parce que celui-là même est loin. Parce que je suis parti et que je ne le reverrai probablement plus jamais.
Malgré ses paroles, malgré sa souffrance, je ne pouvais pas le laisser sombrer par ma faute. Je devais lui dire ce que j'avais apprit. Mais je le laissai pourtant continuer.
- Parce que je suis parti et que je ne le reverrai probablement plus jamais. Alors, j'essaie de noyer son image et les souvenirs dans le sang qui coulent des corps sans vie. Tu ne peux pas imaginer à quel point je me sens libérer d'un poids. Etre bon et gentil. Regarder la vie couler, tout cela est épuisant et pesant. Alors que prendre une vie, plonger les yeux dans un regard suppliant et les voir agoniser, c'est... grisant. Je me sens vivant quand la mort m'entoure. Je me sentais vivant quand il était là mais maintenant je dois retrouver le moyen de survivre. Je vivrai pour toi parce que je tiens trop à toi pour me laisser mourir mais pour te protéger, je ne dois jamais me ramollir, je dois retrouver ma force d'avant.
Il n'avais pas le droit. Pas le droit de faire tout ça, pas le droit d'endurer le fait même de respirer pour moi alors que j'en étais le seul responsable. Je ne pouvais pas laisser son coeur et son esprit quitter se monde pour ne laisser que le corps et l'âme d'un meurtrier.
- Non ! Tu n'as pas besoin de faire comme avant ! Ici, je suis en sécurité et tu le sais ! Ce passé on l'a quitté quand tu as assassiné le père de Siwon !
Notre passé avait prit fine n même temps que la vie avait quitté son corps, à lui, le père de Siwon, le même homme qui nous a acheté Eunhyuk et moi, ce même homme qui a vendu mon corps pendant quatre ans, ce même homme qui a rendu l'esprit de mon frère malade de pensées criminelles. Tout ça c'était terminé à présent.
- Ce passé c'est mon présent, et aussi mon avenir ! Quoi que tu puisses en penser sans lui je n'ai plus que ça !
Et quoi que lui puisse en penser, moi, je suis et serais toujours là pour lui, quoiqu'il arrive. Mais à présent je me devait de lui dire ce que j'avais appris au dépend des larmes et de la vérité.
- Il va venir. - De qui ? - Donghae. Il va venir.
Il ne répondit pas. Il ne réagit pas. Et pourtant je voyais cette lueur dans son regard, cette lueur d'espoir, et j'ignorais si je devais être heureux de le voir espérer pour la première fois depuis trois mois ou si je devais pleurer de lui avoir donné de faux espoirs.
- Pas pour te voir Eunhyuk... - Pourquoi ?
Ma main quitta son épaule et je baissais la tête alors que je sentais son regard posé sur moi, attendant que je lui réponde.
- Il veut s'éloigner un peu et revoir son oncle, ici, à Los Angeles. - Mais... Mais... On est là... On est dans la maison de son oncle !
Je commençais à croire que c'était une erreur finalement d'être venu ici. Ethan nous avait accueillit à bras ouvert, ayant visiblement entendu parler de nous par le biais de son neveu à qui il avait promis de ne rien dire, et il m'avait été d'une grande aide même si je n'avais pas l'impression d'aller mieux, mais il semblait évident qu'un jour la situation viendrait à nous porter préjudice. Mais le jour où nous étions arrivé, je n'avais pas protesté, étant préoccupé par les choses du passé et non celles de l'avenir. Il se redressa soudainement, comme s'il s'apprêtait à le revoir à l'instant même, avant d'exprimer la joie qui découlait de cette nouvelle pour lui.
- Ça veut dire que je vais le voir ! Je vais le retrouver ! Le serrer dans mes bras ! L'embrasser ! Il revient !
Je mourrais d'envie de me réjouir pour lui mais mourrais de désespoir en le voyant ainsi, ranimé par des souvenirs heureux et à la perspective de le revoir. Mais je devais le faire redescendre sur Terre.
- Eunhyuk... - Qu'est-ce qu'il y a ? Tu vois tu t'es inquiété pour rien, il revient me voir... - Eunhyuk ! Ecoute-moi bon sang !
Il allait pour protester en me disant je ne sais quelle belle parole mais il se tut, décidant finalement de me laisser dire ce que j'avais à dire.
- Il y a qu'il ne sait pas qu'on est là, donc il ne vient pas pour nous, pas pour toi et... Leeteuk lui a dit qu'il l'aimait, alors qu'il était sur le départ. - Leeteuk nous aime tous , ça devait être affectif.
Il refusait de comprendre la chose, et ça me tuait de le voir aussi enjoué.
- Je suis sûr qu'il ne m'a pas oublié. Et il sait que nous sommes là, mais il fait comme si parce qu'il espère me faire une surprise, mais je lui ferai moi ! Il faut parler à Ethan.
J'aurais voulu le faire taire, l'empêcher de continuer à nourrir ses espoirs, mas je n'y parvenais. Je me contentais bêtement de l'écouter.
- Je suis sûr qu'il m'aidera. Donghae va probablement l'appeler pour le prévenir. Je serai là, je m'arrangerai pour que Donghae aille chez lui et je me débrouillerai pour y être quand il arrivera. Et on sera à nouveau ensemble. Je savais qu'il ne m'abandonnerait pas.
Il allait déjà pour se lever et aller le voir mais il s'arrêta alors que je tentais de le retenir :
- Eunhyuk... - Arrête. Rien n'entamera ma détermination, je vais aller voir Ethan de ce pas pour lui dire.
Je ne pouvais pas l'en empêcher, et j'abandonnais lâchement, comprenant que rien ni personne ne pourrait lui faire changer d'avis. Je baissais les yeux, tiraillé par ma raison, mais je décidais cependant de ne pas l'écouter et attrapait Eunhyuk par le bras alors qu'il commençait à se lever pour sortir de cette chambre et aller voir Ethan, ce qui n'eût pas pour conséquence de lui plaire et il éleva la voix en me disant :
- Quoi encore ?!
Je me contentais de ne pas relever le ton agressif qu'il avait employé, et lui disait simplement :
- Tu es couvert de sang... Fait quelque chose avant d'aller le voir.
Je le lâchais, tristement, et me levais pour retourner m'asseoir sur mon lit, le laissant faire ce qu'il voulait, étant à présent parfaitement conscient que je ne pouvais pas l'en empêcher.
Messages : 326 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee Hyukjae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Transformer ce qui est vivant en ce qu'il veut Race précise: Monky
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Sam 7 Mar 2015 - 18:36
"Your heart overlooked me ~ "
“Hyukjae ~ Eunhyuk & Donghae ~ ”
Perdu. Sans lui, je suis tout simplement perdu. J’ai pensé survivre sans lui. J’ai pensé survivre auprès de Hyukjae. J’ai naïvement pensé que ce ne serait rien, que tout irait pour le mieux. J’ai pensé que ça lui passerait vite et qu’on rentrerait les retrouver. Mais même après trois mois, il persistait à refuser de rentrer. Même si ses doutes envers Leeteuk se réduisaient désormais au néant, il avait peur de les revoir, de les retrouver, je le sentais. Et je ne voulais pas insister de peur de l’inquiéter encore plus. Le temps fera ce qu’il pourra pour lui même si je persiste à croire que se blottir dans les bras de Leeteuk le sortirait du passé autant que serrer Donghae dans les miens m’aiderait à retrouver celui qu’il a fait de moi. Je me suis perdu, ou plutôt je me suis retrouvé dans mon passé, plongé dans la douleur. Une souffrance dont notre départ est la cause. Une lente régression sur laquelle je pensais innocemment avoir le dessus mais qui m’a peu à peu consumée comme le sang a brulé les restes de mes sourires. ~ Comme souvent ces derniers temps, pour ne pas dire chaque nuit, le sommeil me quitta rapidement et un coup d’œil suffit pour que je constate que Hyukjae ne dormait déjà plus. Je me levai, comme chaque matin quand l’aube pointe depuis trois mois, et partis sans un bruit, en le rassurant simplement d’un regard et d’un faux sourire qui ne dupait personne si ce n’est les apparences. Il savait ce que je faisais mais ni lui ni moi n’avions la force de faire reculer mon retour en arrière. A chaque fois que le sang recouvrait mes lames, je cherchais une raison et j’en avais toujours une. Toujours jusqu’à aujourd’hui.
J’étais simplement sorti dans le but d’acheter de quoi manger pour Hyukjae, Ethan et moi mais ça ne s’était pas passé comme prévu. En sortant de la boutique, j’avais un semblant de sourire aux lèvres mais je ne perdais rien de ce qui m’entourait. Rien des regards et de haine et de ceux plus rares, de compassion. Ces rares personnes qui, d’un regard, savaient comment me montrer que quoi qu’il arrive, un jour viendra où tout ira mieux. Ces personnes bien trop peu nombreuses qui arrivent à voir mes larmes derrière mon sourire et mon amour derrière mon cœur brisé. Un amour qui est tout entier pour lui. Lui qui est loin. Lui que j’ai du laissé. Lui que je n’oublierai jamais. Mais ces personnes trop rares n’ont pas su attiré mon esprit suffisamment longtemps pour que je ne remarque pas cet enfant qui pleurait. Depuis mon entrée à l’internat, j’avais progressivement appris à ne plus être indifférent voire réjoui à la vue de la souffrance des autres mais aujourd’hui, j’avais de quoi regretter mes états d’âme.
Alors que je m’approchais de lui dans le but de le réconforter du mieux que ma nature abrupte pouvait le faire, il changea ses larmes en un sourire comme je transformais mon sourire en larmes dès que je le pouvais sans risquer de blesser quelqu’un. Mais son sourire n’était pas heureux. Il n’était pas joyeux, pas enfantin. C’était celui que je portais sur mes lèvres quand je prenais la vie. C’était celui qui j’avais quand je montrais au monde à quel point il devait me craindre. C’était un sourire vicieux, empli de haine, qui ne correspondait pas au visage qui l’affichait. Je me revoyais dans le portrait de ce gamin et j’étais prêt à dégainer mes deux lames, attachées à ma ceinture dans leur allure normale depuis que nous étions partis quand deux autres adolescents se sont précipités derrière moi pour tenter de me voler le sac de nourriture fraichement acheté. J’aurais pu leur laisser et partir en racheter en m’excusant auprès d’Ethan pour les dépenses supplémentaires mais je ne le voulais pas. Ces enfants me rappelaient trop à un passé que je voulais quitter. Il fallait qu’ils me laissent en paix et pour cela, il fallait qu’ils partent loin. Dans un endroit où je ne pourrais être qu’à mon dernier souffle.
J’ai calmement sorti mes deux sabres après avoir posé le sac à terre et ils reculèrent, n’ayant probablement pas prévu que je sois armé et encore moins que j’apparaisse comme quelqu’un de déterminé à leur passer l’envie de recommencer. Mais le problème, c’est que mes gestes n’obéissaient déjà plus à ma conscience. J’aurais pu juste les dissuader de recommencer en les blessant et c’est ce que j’ai commencé par faire. Mais leurs cris ont percé jusqu’à mon passé et je n’ai pas réussi à m’arrêter. Mes mains ont agi sans consulter ma conscience et je les ai traversé de part en part, un à un, sans réussir à laisser un souffle de vie à un seul d’entre eux. J’ai vu leur sang couler et j’ai souri. Mais même ce sourire, je n’ai pas pu le contenir. En rendant leur dernier souffle, pour dissimuler les corps, je les ai posément transformés en petites pierre, un gravier parmi les autres, ignorant leurs regards suppliants d’enfants sans défense. J’ai ramassé le sac et je suis lentement retourné vers la maison de l’oncle à Donghae, plus rongé par la douleur d’être entouré de sa présence que par ce que je venais de faire. Je venais de faire une chute libre vers mon avenir passé. Et j’avais peur que l’atterrissage soit bien moins terrible qu’il le devrait…
En poussant la porte, je vis un mot d’Ethan qui disait qu’il était sorti et qu’il ne rentrerait qu’en début d’après-midi et qu’il ne mangerait par conséquent pas avec nous. Cela n’arrive pas souvent mais par conséquent je devrais m’atteler à faire la cuisine et ce n’est vraiment pas aussi facile de cuire une viande que de tuer des gens, vous pouvez me croire. Néanmoins, il n’était pas très tard et je préférais aller voir comment se sentait Hyukjae avant de m’attaquer aux steaks frites que je venais d’acheter.
Ouvrant doucement la porte, je le prévins de mon arrivée, pour qu’il ne prenne pas peur, vu l’angoisse que la présence d’Ethan lui causait, je doutais qu’il apprécie d’être pris par « surprise », même par moi.
- Hyukjae c'est moi. Je suis rentré.
Je déposai sur le petit bureau de l’entrée mes deux sabres impeccables et ma veste sur le dossier de la chaise avant de l’appeler de nouveau puisqu’il ne m’avait anormalement pas répondu. D’habitude, il guettait et attendait mon retour avec impatience, n’aimant pas vraiment rester seul mais là, rien. Juste le silence. Un silence de mort.
- Hyukjae?
En temps normal, il venait tout de suite à ma rencontre pour savoir où j’étais et si je n’ai pas fait de… bêtise mais là, il n’avait rien dit et je ne l’avais même pas entendu ne serait-ce que bouger.
- Je suis là…
Sa voix semblait éteinte et elle ne m’aida pas le moins du monde à être rassuré. Mais au moins, il était encore vivant. Piètre réconfort quand on sait que rien ni personne n’entre dans cette chambre. Il ne pourrait pas mourir. Jamais. Mais pourtant, chaque fois que je partais, j’avais peur qu’il ne soit plus là mon retour. Et comme d’habitude, c’était pour rien que je m’inquiétais. Ou pas. Cette fois, il avait vraiment l’air mal et en m’asseyant face à lui sur son lit, son regard ne me semblait pas être tranquille, comme si quelque chose le mettait mal à l’aise.
- Hyukie ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je pris sa main pour tenter de le rassurer par ma présence et sa façon de la serrer immédiatement me fit comprendre qu’il y avait vraiment quelque chose qui n’allait pas. Mais quoi ? Rester enfermé ici ne lui permettait pas de vivre d’énorme tracas, si ce n’est d’être tétanisé chaque fois qu’il doit aller dans le salon ou dans une autre pièce de l’appartement que nous partagions avec l’oncle de mon fantôme.
- Je me suis encore servi de... de mon don...
Depuis qu’il avait découvert qu’il pouvait se mettre à la place des gens pour voir et entendre ce qu’ils voyaient et entendaient, il s’entrainait régulièrement sur moi, découvrant peu à peu où notre fuite m’avait mené et j’avais la désagréable impression qu’il se sentait fautif de tout et que c’était pour ça qu’il n’osait rien dire… Mais tout de suite, j’avais peur qu’il m’ait vu avec les trois adolescents… Je devais lui expliquer avant même qu’il ne pose la question. Je ne voulais surtout pas le décevoir…
- Je... Je suis désolé Hyukie... je voulais pas mais... J'ai pas eu le choix... Je te promets que je ne voulais pas... - Qu'est-ce que tu as fait ?
Qu’est-ce que… Mais alors… Ce n’est pas moi qu’il a vu ? Je me suis donc trahi tout seul. En voulant me défendre face à son jugement, je m’étais moi-même mis en procès. Mais le point essentiel était que je ne savais pas qui il avait vu. Où était-il allé pour être perturbé à ce point ? Quel esprit avait-il sondé pour que cela le blesse ?
- Attends... Tu as vu qui ? - Pas toi, mais qu'est-ce que tu as fait ?
Au fond, il me semblait normal qu’il cherche à savoir, même si je me doutais qu’il savait déjà. Cependant, comme chaque jour, il voulait savoir si j’avais une raison ou si j’avais franchi le cap de la justice à la cruauté gratuite et j’avais bien peur d’avoir mis un premier pied de l’autre côté. Si j’en avais conscience, ce n’était peut-être pas perdu mais à moins de sortir sans mes sabres ou de ne pas sortir du tout, l’automatisme sadique qui m’avait empêché d’arrêter ma main tout à l’heure resterait plus fort. Quand je tuais, j’étais toujours heureux et souriant et sur le coup, je ne comprenais pas pourquoi j’essayais sans cesse de me réfréner alors que cela me procurait un plaisir immense. Et puis, une minute passait et je regardais ce que je venais de faire et c’est l’image de Donghae utilisant son don pour m’empêcher d’ôter une vie qui me revenait et je comprenais ce qui faisait que j’aimais aussi épargner les personnes qui croisaient mon chemin. J’aimais voir la crainte et la haine dans leurs regards mais l’amour et la compassion sont deux choses bien plus faciles à porter bien que plus rare. Chaque fois, j’avais essayé de retenir mon bras, mais chaque fois il s’était abattu et c’était toujours quand il était trop tard que je réfléchissais. C’était toujours après que les remords venaient. Je ne connaissais pas le regret, seulement le remord.
Je me devais de lui expliquer sans l’inquiéter sur les raisons exactes qui m’ont poussé au pire tout simplement parce qu’en plus de ne rien pouvoir y faire, il risquait de s’en vouloir. C’est lui que j’ai suivi et lui seul… C’était sa faute si j’avais perdu Donghae mais bien sur, même si la souffrance était immense, je ne pouvais me résoudre à lui en vouloir ou le tenir responsable de quoi que je fasse. Lui expliquer simplement en lui montrant à quel point je m’en veux.
- J'ai vu un gosse dans une ruelle... il pleurait et j'ai... j'ai voulu savoir ce qui n'allait pas... et il s'est mis à rire... et deux adolescents me sont tombés dessus pour prendre ce que j'étais allé nous acheter... et je les... ai... fin tu vois... J'ai simplement récupéré le sac et je suis parti. Je voulais pas je te jure que je voulais pas. C'était pas une mauvaise intention... Je... Je... Je n'avais pas le choix.
Non, je ne voulais pas. Mais je n’avais rien pu faire pour les laisser. J’aurais voulu leur crier de partir, que je ne répondais plus de mes propres actes, consumés par la douleur. J’aurais voulu me détourner pour fuir leurs regards mais ils m’avaient rappelé tant de choses que je n’avais pas su arrêter ma cruauté. Par acquis de conscience, je m’en voulais, mais pour la première fois, je n’avais pas eu le moindre remord. Et pourtant, ils ne méritaient pas forcément de quitter ce monde. Ils n’avaient fait de mal à personne, ils avaient juste envie de manger. Peut-être qu’ils étaient pauvres et qu’ils vivaient dans la rue mais je n’avais vu que mon reflet dans leur attitude et j’avais même pensé les libérer d’un poids, comme si mon acte était un acte de bienveillance. Mais, quelques minutes plus tard maintenant, je sais qu’il n’en est rien. J’ai tué pour tuer. C’était plus que de la self défense… Je ne saurais dire si je suis perdu mais je suppose que me poser la question montre que non, pas totalement. Seulement, combien de temps faudra-t-il pour que le sang reprenne possession de ma raison ?
- T'es revenu, c'est tout ce qui compte. - Mais je...
Il avait interrompu mes premières pensées et je venais de les interrompre à mon tour, ne comprenant pas pourquoi cela le laissait indifférent. Il aurait du me hurler dessus en me traitant de tous les noms. J’ai tué des enfants. Des enfants sans défense. Aussi impertinents, impolis, irrespectueux et délinquants puissent-ils être, il n’aurait pas du l’accepter comme une réalité. Il devait avoir vu quelque chose de terrible pour qu’il en vienne à ignorer mon geste.
- Hyukie, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qui est-ce que tu as vu ?
Il hésita, je le voyais bien, mais je ne comprenais pas pourquoi. Où avait-il pu aller pour que cela le mette dans cet état ? Qui avait-il pu voir qui le blesse à ce point ? Qu’avait-il dit ou fait qui puisse perturber Hyukjae ainsi ? Il en avait vécu des drames, passé des épreuves, il me semblait que plus rien ne pouvait le détruire, lui qui n’était déjà plus que l’ombre de lui-même. Il releva malgré tout les yeux pour me répondre, mais j’aurais préféré qu’il en soit autrement et qu’il finisse finalement par m’engueuler :
- Je suis allé à l'internat.
L’internat. Donghae. Siwon. Leeteuk. Luhan. Chen. YeSung. J’ai pensé tuer Donghae en premier. Et puis, il a été le seul à vouloir m’approcher, le seul à ne pas avoir peur de ma froideur. Il a été celui qui m’a rendu mon sourire, celui qui m’a fait me haïr et pleurer aussi, celui qui m’a changé. Il est celui pour lequel je suis devenu meilleur et c’est son absence qui me détruit. Il a été celui que j’ai blessé à plusieurs reprises sans jamais y trouver la moindre satisfaction. Il est mon oxygène. Il est mon air. Il est mon monde. Il est ma vie. Il est mon passé. Son image est mon présent. Son souvenir est mon avenir. Mes pensées étaient toutes tournées vers eux, vers lui, mais la souffrance était trop forte. J’ai préféré m’en éloigner pour me concentrer sur ce que cela impliquait que Hyukjae y soit allé.
Dès qu’il avait découvert son pouvoir, en voulant à tout prix savoir où j’étais quand je sortais, nous avions convenu qu’il ne devrait pas s’en servir pour voir ceux que nous avions du laisser. Il savait que cela nous ferait souffrir tous les deux et vu son regard triste, je ne pouvais que supposer que ça avait été le cas et que je ne resterais pas ignorant de cette nouvelle tristesse bien longtemps… Au fond, c’était peut-être mieux qu’il m’ait « désobéi », ça aura évité qu’il voie ce que j’ai fait. Il fallait néanmoins que je le reprenne pour essayer de le dissuader en douceur de recommencer.
- Mais... Je croyais que tu étais d'accord quand on a décidé que tu ne devais pas y aller. Ça ne sert à rien de te faire souffrir inutilement. - Ecoute-moi, tu verras que j'ai eu raison.
Si c’est me dire quelque chose que je sais déjà, par exemple que Donghae pleure et que mon départ le fait souffrir, je ne dirai pas qu’il a eu raison puisque je ressens la même chose que lui et que je n’ai pas besoin de savoir comment il va pour me sentir mal, et si c’est quelque chose que je ne sais pas ou ne soupçonne pas, je ne vois pas l’intérêt de me rajouter une couche alors peu importe la raison et les choses qu’il a pu apprendre, je ne pense pas qu’il ait eu raison d’aller à l’internat.
- Qu’est-ce que…
Je m’apprêtais à l’arrêter, pour qu’il n’en dise pas plus. Après tout, je ne voulais rien savoir de ce qui concernait l’internat. Plus maintenant. Pas alors que j’étais parti et qu’au bout de trois mois, mes espoirs d’y retourner s’étaient amenuisés voire même éteints. Mais au fond de moi, je voulais savoir. Je voulais savoir ce qui l’avait perturbé, ce qui l’avait blessé. Et puis, s’il avait vu Donghae… Je pourrais avoir de ses nouvelles par la même occasion. J’obtempérais mais dès qu’il commença à parler, mon regard devint sombre.
- Je voulais voir Leeteuk et…
Il fit une pause, réagissant sûrement à un regard plus dur que je l’aurais voulu mais peu importe, il n’aurait pas du.
- Me regarde pas comme ça, tu sais ce qu'il représente pour moi, je voulais juste savoir s'il s'en remettait et... pour le voir, c'est l'esprit de Donghae que j'ai emprunté...
Je sais que c’est puéril et stupide de réagir ainsi mais à peine son nom fut-il prononcé que je me surpris à sourire, les yeux pétillants et humides des larmes qui venaient chaque fois que je pensais à lui. J’avais tellement de questions qui restaient en suspens à chaque seconde et je ne me privais pas de les lui poser, espérant qu’il en aurait les réponses.
- Comment il va ? Est-ce qu'il pense à moi ? Est-ce qu'il a réussi à passer à autre chose ? Dis-moi qu'il ne pleure pas, s'il te plait.
Son regard restait obscur et fermé à ma « joie » retrouvée rien qu’à l’évocation de son image et il ne fit qu’augmenter mes craintes et mes doutes par une simple phrase.
- Ecoute-moi Eunhyuk et tu auras tes réponses. - Mais je...
Je savais pertinemment que s’il n’avait pas déjà cédé à ma pression c’est qu’il avait quelque chose de bien plus important à dire alors je soupirai en rendant les armes.
- Vas-y...
Maintenant que j’avais abandonné, je le surprenais à hésiter. Est-ce qu’il voulait que je perde patience ? Ou que je souffre ? Bien sur que non mais je ne comprenais pas vraiment son comportement mais ne m’en préoccupai pas plus préférant avant me concentrer sur son récit uniquement.
- J'ai d'abord vu un de ses rêves et quand il s'est réveillé, il était dans les bras de Leeteuk...
Il me regarda alors, comme s’il venait de m’annoncer leur mort à tous les deux. Mais au lieu de ça, il m’assurait que Donghae arrivait à trouver du réconfort et ce que j’avais craint était qu’il ne puisse pas sécher ses larmes auprès de quelqu’un. Que ce soit Leeteuk permettait à tous les deux de comprendre l’autre puisqu’ils étaient dans la même situation. Alors oui, c’était bien qu’ils se réconfortent. Je ne voyais pas en quoi c’était un problème. Hyukjae a même vu un rêve de Donghae, ce qui veut bien dire ce que ça veut dire : Donghae arrive à dormir. C’est déjà plus que ce que j’aurais espéré, plus que ce à quoi j’arrivais. Et si c’était grâce à Leeteuk, tant mieux. Je pouffais de rire puis serrais la main de mon frère pour essayer de le rassurer, lui qui avait tant de doutes infondés depuis son enlèvement de l’internat…
- C'est normal, ils doivent se réconforter mutuellement... - Eunhyuk c'est pas tout...
Voulait-il m’annoncer que Donghae avait refusé de m’oublier malgré le fait que je lui aie demandé de le faire ? Si c’était ça, il n’y avait rien à craindre, je n’avais moi-même pas réussi à ne serait-ce qu’atténuer son image alors oublier… Néanmoins, je feignais l’étonnement pour le pousser à continuer son récit.
- Dans ce rêve, après t'avoir rattrapé le jour de notre départ, quand tu lui as dit au revoir, il... il t'a remplacé par Siwon pendant qu'il t'embrassait... et après il a reculé jusqu'à ce que Leeteuk le prenne dans ses bras. Enfin... c'est à peu près ça, je ne me souviens pas de tout, c'était confus...
Un rêve ? C’est un simple rêve qui a mis tant de doutes dans son esprit déjà trop retourné ? Il fallait vraiment que je réussisse à l’empêcher d’aller à l’internat, sauf physiquement le jour où il le voudrait réellement. Et puis, je ne pouvais pas en vouloir à Donghae de chercher à calmer ses larmes et sa douleur dans les bras de Leeteuk alors que moi, c’était le sang qui m’apaisait. Comment aurais-je pu, de toute façon, en vouloir à un ange ? Je tentai de rassurer Hyukjae mais il y avait autre chose et je m’interrompis aussitôt ma phrase commencée pour l’interroger.
- Hyukjae ? Il y a encore autre chose ? - J'y suis retourné un peu après et cette fois, c'est à la place de Yesung que je me suis retrouvé... J'ai pu voir Donghae et Leeteuk enlacés dans mon lit avant qu'il ne sorte...
Qu’il soit jaloux, ça lui fera peut-être prendre conscience de l’amour qu’il porte à Leeteuk et du degré auquel il a besoin de lui. Pour ma part, je n’ai aucun doute sur les intentions de l’un comme de l’autre. Hyukjae pouvait envier la place de Donghae, lui qui dormait dans « son » lit, mais il ne pouvait en aucun avoir plus de doute sur leur amour à chacun pour nous. Je ne le comprenais plus. Depuis ce jour, il n’était plus le même. Il doutait de tout, sa confiance était un vague souvenir, presqu’effacé. Il n’était plus lui-même. Doutant de Leeteuk, il avait voulu partir et ce n’est que plus tard qu’il m’avait expliqué les réelles raisons qui avaient fait que nous avions quitté l’internat. S’il n’avait pas été mon frère, j’aurais pu lui en vouloir des jours entiers de m’avoir forcé à laissé Donghae pour des soupçons déraisonnés mais je n’avais pas réussi à m’y résoudre. J’aimais trop Hyukjae pour lui en vouloir et je ne pouvais pas me permettre de lui laisser entrevoir la possibilité que je ne serais plus là pour lui à cause de ce que j’avais du faire pour lui. Je ne regrettais pas d’être parti. Mon plus grand regret était uniquement le manque de confiance qu’il avait eu pour moi en me cachant cette triste et folle vérité. Et encore aujourd’hui, alors qu’il me confiait de nouveaux doutes, j’essayai de le rassurer dans le but unique qu’il aille mieux et qu’un jour, nous les retrouvions tous.
- Je te dis que ce n'est rien... - Arrête de me couper !
Le ton qu’il avait employé était totalement inhabituel et je ne savais pas vraiment comme je devais l’interpréter. Si c’était une façon pour lui de me prouver que non, ce n’était pas rien ou s’il perdait juste l’espoir. Il avait beaucoup trop changé, j’avais peur que ce soit terriblement irrémédiable.
- Euh... Je... Désolé... Je t'écoute... - Il est allé dans la chambre d'à côté où il a surpris un couple qui...
Il marqua une pause, certainement gêné de devoir me dire explicitement ce qu’avait ce couple mais dans son regard, j’avais compris que ce n’était pas totalement pur et innocent.
- ... semblait le connaître mais que je n'ai jamais vu et il cherchait Siwon, qui n'était pas là. Il l'a attendu et quand Siwon est arrivé il semblait surpris et heureux de le voir, comme s'il ne l'avait pas regardé depuis des années. Mais au lieu de l'embrasser comme il le faisait toujours, Yesung s'est mis à lui hurler dessus en parlant de ce qu'il a fait... avec Donghae. Je... je n'ai pas mis longtemps à tout lier... Eunhyuk... Donghae n'a pas fait que t'oublier et passer à autre chose... Il a... il a l'air d'être... en couple, avec Leeteuk... mais pendant la période où il a été seul, il... il semblerait que ce soit Siwon qui l'ait... réconforté.
Il avait tort. Il avait tort. Il avait tort. Il. Avait. Tort. Je ne pouvais pas le croire. Il ne pouvait pas savoir. Ce n’était pas possible. Je ne pouvais pas le croire. Hyukjae n’avait que des doutes, j’en suis sûr et pourtant, il n’avait pas hésité à m’en parler. J’allais finir par croire que son but était de me blesser au point que je ne veuille pas rentrer pour que j’arrête de l’aider à aller mieux et que j’arrête de lui demander quand est-ce qu’il pensait rentrer. Mais je ne voulais ni croire qu’il me blessait égoïstement ni croire que Donghae m’avait oublié. Rien de tout cela n’était possible. J’avais les poings serrés et les joues dévastées par les larmes. Je crois bien qu’en trois mois, c’était la première fois qu’il me voyait pleurer. Je m’étais toujours arrangé pour qu’il n’ait pas à supporter ma douleur en plus de la sienne mais cette fois, c’en était trop. Il s’en prenait à celui que j’aimais le plus au monde, d’un amour totalement différent que celui que je portais à Hyukjae mais pas moins fort. Il s’en prenait à Donghae. C’en était trop. Beaucoup trop. Je sentais la rage me mordre. Je sentais le sang battre à mes tempes. Je sentais la mort m’appeler. Elle voulait à nouveau que je la serve et je ne voulais pas la décevoir. Il fallait que je sorte. Que j’aille loin. Trouver une proie. Je suis un prédateur. Je dois suivre mon instinct ou je ne répondrai bientôt plus de mes actes.
- Eunhyuk, je... je suis désolé... C'est ce que j'ai vu... et entendu... Je ne veux pas que tu souffres pour quelqu'un qui ne t'aime pas comme tu l'aimes mais je n'ai aucune certitude, il y a encore de l'espoir. Si tu lui fais confiance...
C’est bien ce que je pensais. Il voulait me faire du mal pour que je renonce à Donghae et à l’internat. Il me voulait à ses côtés sans l’interférence d’un souvenir heureux qui aurait pu m’éloigner de sa douleur. Il voulait que je souffre comme lui pour avoir l’impression que je le comprenais. Et c’était réussi. J’étais blessé. Mais je ne ressentais pas la même douleur que lui. Je n’en avais pas moins envie de rentrer. J’avais peut-être même un peu plus envie de partir à chaque seconde qui passait. Je ne voulais qu’un peu plus le voir aller mieux mais pas pour son bonheur à lui mais pour le mien. A partir de maintenant, j’étais égoïste comme il avait pu l’être quand il m’avait blessé par intérêt.
- Il m'aime. Je le sais.
Je fixai mon regard au plus profond du sien dans le but de lui montrer que j’étais déterminé à ne pas le laisser me faire douter sans raison valable. Il m’avait blessé délibérément mais je ne lui ferai pas le plaisir de le voir. S’il avait pu voir mes larmes, il verrait le sang qu’elles ont engendré. Je devais à tout prix sortir si je ne voulais pas tuer Ethan, Hyukjae et saccager l’appartement. Je sortis sans me retourner, terminant simplement la conversation sur ce qui me semblait évident.
- Non. Non, ce n'est pas possible. Ce. N'est. Pas. Possible !
~
J’errais dans les rues de la ville depuis plusieurs minutes quand mes pas me menèrent à un parc où j’avais aimé me promener les premiers jours, pour tenter d’oublier, en vain. Il était presque désert, ce qui était rare pour ce que j’en avais vu mais une couverture posée sur l’herbe attira mon attention. Ou plutôt, le couple qui profitait du soleil et du silence attira mon attention. Ils semblaient heureux. Bien trop heureux. Trop heureux pour que je puisse en profiter aussi. Tout leur bonheur leur était réservé, il était exclusif et moi j’étais exclu. Ils n’avaient pas le droit de me montrer à quel point ce que j’avais perdu était précieux. Pas le droit de me montrer que Donghae était tout ce qui constituait mon bonheur. Pas le droit de me montrer que j’étais mort parce qu’il n’était plus là. Ils n’avaient pas le droit.
Sans attendre, je me suis rapproché d’eux. Il donnait une tomate cerise à la jeune femme qui riait face à lui. Ils étaient si adorables, si mignons, si heureux. Ils ne pouvaient pas. La mort m’avait appelée et je répondais désormais à son appel. Ils me regardèrent tous les deux alors que je dégainais mes deux sabres, qui reflétaient chacun leurs visages apeurés. Vivre. J’avais l’impression de vivre de nouveau. Leurs regards pleins d’horreur. Pleins de haine aussi. Leurs regards qui se disaient que j’étais prêt à les tuer parce que j’étais un animalik et non parce que j’étais Eunhyuk. Leurs regards amoureux qui se cherchaient mais qui me fixaient malgré tout, trop paniqués pour se laisser aller à leur bonheur. Comme tout à l’heure, j’aurais pu les laisser en vie. J’avais déjà ruiné cet instant de bonheur mais ce n’était pas assez. Ma main voulut laisser tomber la lame à terre mais s’ils s’en sortaient, rien ne les empêcherait de s’enlacer, remerciant je ne sais qui ou quoi de les avoir épargnés et ils n’en seraient que plus heureux. Ma main, mes mains ne devaient pas faiblir. Leur dernier instant de bonheur serait de se dire qu’ils avaient pu honorer la promesse qu’ils avaient probablement du se faire : celle de s’aimer toujours. Je leur offrais la possibilité de ne pas se mentir. Je leur permettais de vivre et de mourir ensemble. Je suis presque trop gentil, non ?
Sans un regard de plus pour leurs yeux pathétiques, amoureux et suppliants, j’attrapai sans douceur les cheveux de la jeune femme, qui pleurait toutes les larmes de son corps et la relevai vers moi, pour qu’elle soit face à son fiancé lorsque son dernier souffle s’envolerait. Oubliant mes habitudes pour me laisser aller à de nouvelles expériences de mort, je la transperçai du dos vers le ventre, ignorant ou plutôt me délectant de son cri rauque qu’elle ne parvenait même pas à hurler, le souffle coupé. Cette façon d’ôter la vie était intéressante d’un aspect discrétion. Je profitai d’un râle grisant sans ameuter l’entourage.
Son amant n’était pas resté immobile lorsque je la lui avais arraché et ce pour mon plus grand plaisir. Il s’était précipité sur ma main pour que je lâche ses cheveux mais il était déjà trop tard. Elle expirait presque dans ses bras. J’hésitai presqu’à lui laisser la vie pour le laisser avec ces souvenirs et ces images, qui lui rappelleraient à chaque instant que le bonheur n’existe qu’à un moment donné et qu’il est souvent bien trop court pour avoir été vécu mais il en décida autrement. Sans réfléchir, il s’empala sur ma lame, que je n’avais pas encore retirée du corps sans vie et, dans un souffle, il lui fit une demande en mariage à laquelle elle ne pourrait jamais répondre. Sa main sans vie retomba sur le côté, laissant tomber une petite boîte.
Ma lame quitta leurs corps unis dans la mort et je fus pris de regrets. Pas le regret de les avoir privés de la vie, loin de moi cette idée minable. Non, je regrettais qu’il ait pu mourir comme il l’avait souhaité. J’aurais voulu lui faire revivre le moment de la mort de sa presque fiancée encore une ou deux fois avant de l’arracher à ce monde dans un murmure suppliciant. Je mis la femme face contre terre et son amant à quelques mètres, qui regardait dans sa direction. Ils se seront fait attaqués par un malade mental diront les journaux. Mais je ne suis pas malade, je suis ainsi. Ce n’est pas passager, on ne peut pas me soigner, je resterai le fléau de ce monde jusqu’à mon dernier souffle. Le sang avait tâché mon tee-shirt mais j’en avais d’autres. Rien ne pouvait entamer ma joie d’avoir vécu. Même pour un instant.
Ramassant la boîte, je découvris avec pitié qu’elle contenait une bague. Ainsi, ce pique-nique aurait du être pour lui l’occasion de concrétiser leur bonheur. Décidément, j’avais bien fait de les tuer ensemble. Comme ça, ils n’avaient pas eu à se promettre de rester ensemble pour le meilleur et pour le pire alors qu’il serait parti à la moindre escarmouche. C’est pathétique les couples qui pensent que leur amour peut résister à n’importe quoi. Les kilomètres ont pu assassiner l’amour de Donghae pour moi alors pourquoi le leur aurait-il résisté au temps ? Et même s’il m’aimait toujours, ce qui était le cas, j’en suis sur… je ne le reverrais peut-être jamais alors comment dire que notre amour résiste si jamais il n’existe ?
~
Sur le chemin vers l’appartement d’Ethan, je n’ai pensé qu’à lui. Qu’à Donghae. Il n’aurait pas apprécié ce que je venais de faire. Il ne m’aurait pas laissé faire. Mais il n’était pas là. Il n’avait pas retenu mon bras cruel, mon âme destructrice et mon esprit perdu. Il ne m’avait pas embrassé pour me rappeler qu’avec lui, j’étais capable de tout et surtout de ne rien faire. Il n’avait pas pu me protéger face à moi-même. Et s’il n’avait pas été là, c’est parce que j’étais parti. Et si j’étais parti, c’était parce que Hyukjae l’avait voulu. Et si j’étais sorti empli de haine et de douleur après avoir parlé avec mon frère, c’était parce qu’il avait délibérément voulu me séparer de Donghae moralement en plus de l’avoir fait physiquement. Etait-il possible qu’il soit jaloux à ce point pour ne pas supporter ne serait-ce que l’idée que je pense à lui et qu’il veuille à tout prix m’en éloigner ? Cette bague que je tenais dans ma main était la dernière chose qu’il me restait de cet incident mis à part le sang mais je ne voulais pas m’encombrer de cette niaiserie. Je la jetai avec sa boîte au fond d’un caniveau, songeant que le sang de mes victimes la souillerait peut-être à un moment ou à un autre quand leur sang imbiberait la terre. Quelle ironie !
En entrant dans la chambre, j’ignorai les premières questions de ce frère que je ne voulais plus écouter. Il m’avait dit tellement d’idioties, tellement de choses improbables et même impossibles, il m’avait tant fait souffrir. Comment aurais-je pu oublier qu’il avait réussi un instant à me faire douter de Donghae ? Comment aurais-je pu oublier que si j’avais eu ce semblant de doute, c’était parce qu’il m’en avait éloigné ? Non, décidément, il avait voulu fuir et quand je lui avais dit qu’il en souffrirait, je m’étais terriblement trompé. C’était moi qui en souffrais le plus. Lui, qu’il soit ici ou ailleurs, qu’est-ce que ça changeait ? Il avait peur de tout et de tout le monde… peu importe qui, peu importe quand, peu importe où… Ethan avait gagné sa confiance au prix d’incroyables efforts et de nombreuses semaines acharnées à le servir et à s’occuper de lui comme un père l’aurait fait pour qu’au final, il daigne lui adresser un regard et un mot de temps à autre. Mais en posant sa main sur mon épaule, il me fit aussi comprendre à quel point j’avais besoin de lui qui avait plus que tout besoin de moi. Je n’arrivais pas à lui en vouloir et en même je ne pouvais pas faire comme s’il n’y était pour rien. Je préférais jouer la carte de l’indifférence, c’est encore celle qui m’allait le mieux au milieu de tous les masques.
- Eunhyuk ? - Mmh ?
Je le regardai difficilement, les yeux plongés au mieux dans le vague, comme si rien n’avait d’importance, comme si je n’étais pas vraiment là.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
En quoi ça pouvait bien l’intéresser ? S’il n’avait pas voulu que je me perde, il ne m’aurait pas demandé de partir. Il ne m’aurait pas demandé d’abandonner celui qui me guidait. Sans guide, on se perd. C’est une évidence. Et quand on emprunte le mauvais chemin, à moins d’avoir une raison de retourner sur la bonne voie, on n’en sort pas. Tout simplement parce qu’il est plus facile d’accès, qu’il est plus beau, plus attrayant, même si au final, il n’y a que l’obscurité derrière les fleurs odorantes. Si j’avais su voir le chemin hideux, celui au bout duquel on trouve le bonheur, aujourd’hui j’en avais perdu la trace et à force d’errer entre l’un et l’autre, j’avais finalement retrouvé l’odeur des roses fidèles au sang. Il n’avait pas à savoir que je les avais retrouvés sinon il chercherait à m’en éloigner de nouveau et c’était trop dur de vivre sans.
- Rien. - Hyung... Qu'est-ce que tu as fais ? - Rien je te dis. C'était rien. - Eunhyuk je sais que tu me mens. Qu'est-ce que tu as fais ?
Si seulement il pouvait arrêter de me répéter cette même question avant que je ne m’énerve. Je risquais de lui dire ce que je ne voulais pas lui dire. Je risquais de le blesser plus que je ne le voudrais. Evidemment puisque je n’avais aucune envie de le blesser. Il voulait néanmoins des réponses, c’était compréhensible, j’allais lui en donner. Mais pas celles qu’il attendait et pas celles que je voulais. Je voulais lui dire que je n’avais rien fait, que c’était lui qui avait fait que j’étais redevenu ainsi mais je ne le pouvais pas. Même si je souffrais de ses choix, je devais les accepter et ce parce qu’il en a toujours été ainsi. Il a voulu aller à l’internat, je l’ai suivi. J’ai été heureux grâce à lui et je suis plus malheureux que jamais à cause de lui mais au moins je sais ce que ça fait d’être heureux… Un bien pour un mal plus grand. Ce n’est pas le proverbe classique mais c’est celui qui sied à la situation. Je me devais de lui dire la vérité même si elle était difficile à attendre. Et je devais lui dire le plus sérieusement du monde pour qu’il comprenne à quel point ça ne m’avait rien fait, si ce n’est m’apaiser.
- A ton avis ? D'où peut provenir le sang alors que je ne suis pas blessé ? Tu as besoin de détails ou tu te contenteras d'imaginer ?
C’était bien plus ironique et agressif que je l’aurais voulu mais il ne sembla pas relever. Cela ne contribuait qu’un peu plus à lui montrer que je n’étais plus le même à présent. Je vais lui expliquer pourquoi malgré tout, puisque je pense que ce n’est pas mon mode opératoire dont il veut entendre parler.
- C'était un pique-nique tout ce qu'il y a de plus heureux, le genre de déjeuner que j'aurais voulu vivre avec lui. Ils étaient heureux. Ils avaient pas le droit. Tu comprends ? Non, tu ne peux pas comprendre... Ils n'avaient pas le droit de faire étalage de leur bonheur devant moi. Cet homme qui donnait la becquée à sa belle, et elle qui gloussait à n'en plus finir. Son rire emplissait l'air de bonheur mais j'en étais exclu. Ils n'avaient pas le droit. Pas le droit.
J’avais le droit au bonheur tout comme eux. J’avais le droit d’être heureux comme ils avaient pu l’être. J’avais le droit de vouloir mourir avec Donghae comme je leur avais permis de mourir ensemble. J’avais le droit de vouloir vivre ma vie avec celui que j’aime. J’avais le droit de vouloir participer à leur bonheur. J’avais le droit de sortir des Enfers dans lesquels mon enfance m’a plongée. Mais eux ne l’avaient pas voulu. Alors je les avais tués. Tout simplement. Ils n’étaient pas généreux. Ils étaient égoïstes de leur bonheur, n’ont pas voulu m’en offrir ne serait-ce qu’une miette. Alors je les ai envoyés sous terre, rejoindre ceux qui, comme eux, sont égoïstes.
- Tu les as tués parce qu'ils étaient heureux ? - Oui.
Je marquai une courte pause, profondément étonné que ce soit cela qui le surprenne. Il résumait à merveille la situation mais je ne comprenais pas d’où venait cet air circonspect sur son visage inquiet.
- C'est ce qui te dérange le plus ? J'ai fait bien pire, bien plus terrible. Des enfants, des bébés, des vieillards qui voyaient à peine. Ce n'est pas ce couple qui changera la donne. Je suis un pourri jusqu'aux os et ça ne changera pas. Ça ne changera jamais.
Après tout, pourquoi cacher la vérité quand elle est si simple à exposer ? Si j’avais pu changer, je l’aurais su. Si j’avais pu changer, perdre Donghae ne m’aurait pas ramené des années en arrière. Non, je ne peux pas changer. C’est le père de Siwon qui avait eu raison en disant qu’on ne pouvait pas domestiquer une bête née pour tuer. J’avais démenti mais finalement, celui que j’avais eu comme mentor et que j’avais tué malgré l’amour et la tendresse qu’il m’avait porté, celui que j’avais aimé pendant de longues années, celui qui m’a construit autant qu’il m’a détruit est celui qui me comprend le plus, celui qui a toujours su qui j’étais derrière les masques et derrière les apparences. J’avais beau lui dire que j’avais changé, il savait que ce n’était pas le cas. Il avait lu en moi malgré les années qui m’avaient séparée de lui. Je n’aurais pas du le tuer alors qu’il m’avait tout donné. Je n’aurais pas du lui ôter la vie. C’est la première vie que je regrette d’avoir prise. La première qui n’était finalement pas bonne à prendre. J’aurais pu retourner près de lui et le convaincre de ne pas nous faire de mal. Lui promettre que je redeviendrais celui que j’avais toujours été en ne demandant que la liberté de Hyukjae en contre partie. Je suis sur qu’il aurait accepté. J’aurais pu vivre dans un appartement avec Hyukjae et sortir la nuit pour accomplir ce pour quoi il avait besoin de moi. Nous aurions pu vivre ainsi. Nous aurions surement été heureux. Il m’aurait manqué Donghae mais j’aurais eu l’amour d’un père de cœur. Et au lieu de ça, je l’ai tué… Je n’aurais pas du.
Mais mon frère ne semblait pas avoir le même avis que moi là-dessus et m’avait répondu, en prenant ma main dans la sienne :
- Arrête, tu sais comme moi que c'est possible. Pense à tous tes efforts, tes progrès, à toutes les fois où tu as retenu ton bras. Ne les gâche pas en replongeant là-dedans. Dans le sang et les larmes. - Je ne replonge pas Hyukie... j'arrête de m'imaginer pouvoir changer.
Pour replonger, il aurait fallu que je m’en sorte une première fois, or ça n’avait jamais été le cas. Jamais. Il s’accrochait à une personne que je n’avais jamais été. Il avait pensé avoir un jour un frère humain, digne des frères nobles et aimants qui sauvaient ceux de leur sang grâce aux mots et aux regards intimidants mais j’avais toujours été ce double, cette ombre de mort qui planait sur chacun de ceux qui croisait son chemin, n’espérant qu’une chose : qu’ils s’en prennent à lui pour les tuer. Je n’ai pas toujours attendu une raison pour tuer mais dès que je le pouvais, j’en inventais une. Je n’ai jamais été un bon petit garçon, qui va en cours pour rendre fier ses parents ou qui aime se promener dans les champs à la recherche d’une petite fille dont tomber amoureux. Je suis une brute et la seule douceur que j’ai eue dans ma vie a été Donghae. La seule fierté que j’ai eue était de faire le récit de mes meurtres aux jeunes recrues de mon père, un père que j’ai tué.
- Tu as changé Eunhyuk. Tu es redevenu toi-même grâce aux soins et aux attentions de ceux qui t'aiment alors pourquoi ? Pourquoi abandonnerais-tu maintenant ?
Parce que pour lui, j’ai tué mon père. Parce que pour lui, j’ai abandonné ma douceur. Parce que pour lui, j’ai fait des milliards de choses que je ne serais capable de refaire qu’en retrouvant mon ancien moi. - Parce que celui qui m'a le plus fait changé, celui qui m'a rendu meilleur, qui m'a un jour fait sourire, parce que celui-là même est loin. Parce que je suis parti et que je ne le reverrai probablement plus jamais. Alors, j'essaie de noyer son image et les souvenirs dans le sang qui coulent des corps sans vie. Tu ne peux pas imaginer à quel point je me sens libérer d'un poids. Etre bon et gentil. Regarder la vie couler, tout cela est épuisant et pesant. Alors que prendre une vie, plonger les yeux dans un regard suppliant et les voir agoniser, c'est... grisant. Je me sens vivant quand la mort m'entoure. Je me sentais vivant quand il était là mais maintenant je dois retrouver le moyen de survivre. Je vivrai pour toi parce que je tiens trop à toi pour me laisser mourir mais pour te protéger, je ne dois jamais me ramollir, je dois retrouver ma force d'avant.
Pour lui, encore, je vais tout abandonner, tout détruire de ce que j’ai pu penser être, et je vais redevenir la cruauté à l’état brut, le meurtrier qu’il a toujours fallu que je sois pour le protéger. Et même s’il pensait que je pouvais le protéger en frappant nos adversaires avec des mots ou des sourires narquois qui leur montreraient dans quel bonheur nous vivions. Non, je préférais qu’ils ne fassent tout simplement pas partie de ce monde.
- Non ! Tu n'as pas besoin de faire comme avant ! Ici, je suis en sécurité et tu le sais ! Ce passé on l'a quitté quand tu as assassiné le père de Siwon !
Ici, il est en sécurité autant qu’à l’internat. Je suis persuadé qu’il pourrait rentrer mais voilà, il ne veut pas. Et le père de Siwon fait peut-être partie de mon passé mais je regrette de l’avoir tué et les regrets ne s’estompent jamais. Les souvenirs de ceux que l’on regrette non plus. Jamais je n’oublierai qu’il m’a emmené dans des endroits fabuleux où je devenais un enfant avec son père. Je n’oublierai jamais qu’il m’a fait découvrir une passion que je ne peux pas renier pour le sang qui me faisait devenir un tueur qui faisait la fierté de son père. Je n’oublierai jamais que je lui ai sauvé la vie une fois et qu’il a aussi sauvé la mienne la première fois où j’ai failli échouer à ma tâche, en acceptant d’effacer les énormes dettes que mon assassin potentiel avait contractées. Je ne pourrais jamais oublier que j’ai tué celui qui a changé ma vie. Bien sur, il m’a blessé, menti et trahi. Bien sur, il a fait de mon propre frère un objet pour ses clients et amis. Bien sur, il a voulu m’insulter pour déchainer la colère qui m’a poussé à le tuer. Mais est-ce que tout ça efface quatre années de bonheur ? Si je l’ai détesté au début, j’ai fini par m’y attacher, je le voyais comme l’homme que je rêvais d’être. Je n’ai pu le détester à nouveau que lorsque j’ai appris pour Hyukjae mais je n’ai jamais cessé de me demander si ce qu’il m’avait dit le jour où j’avais décidé de partir était vrai. Après avoir fait un massacre, le plus beau de ma jeunesse, dans sa demeure, il m’avait dit qu’il n’avait pas décidé de ce sort pour mon frère, qu’il n’était pas responsable de son rôle, qu’il n’avait jamais voulu ça parce que son amour pour moi, son fils, n’avait pas d’égal sur terre. Il m’avait dit qu’il m’avait caché la vérité pour que je ne sois pas blessé par la réalité, pour que je n’aille pas au suicide en voulant le libérer. Et, même si je n’avais pas pu le croire, je lui avais laissé la vie sauve, plongé dans le doute. Doute qui s’était envolé en voyant Hyukjae mais qui était réapparu en voyant son regard quand j’avais finalement commis le pire. Parricide. Il n’y avait pas d’autre mot. Il n’avait pas mon sang mais il était mon père malgré tout. Jamais, jamais je n’oublierais.
- Ce passé c'est mon présent, et aussi mon avenir ! Quoi que tu puisses en penser sans lui je n'ai plus que ça !
Sans eux, je n’ai plus que ça. Pour rendre hommage à la mémoire de celui qui m’a tout appris et pour oublier celui que j’ai du quitter. Uniquement pour eux, je devais continuer de tuer. Et pour protéger Hyukjae quoi qu’il arrive.
- Il va venir. - De qui ? - Donghae. Il va venir.
Il venait de me prendre au dépourvu. De changer de sujet brutalement, comme s’il savait que du côté de mon futur, il n’y avait plus rien à faire. Enfin, il se résignait à accepter l’évidence. Cette même évidence qu’il a acceptée trop tard quand je lui ai dit que Leeteuk lui manquerait. Et voilà où nous en sommes. Blessés et désespérés tous les deux. Sauf que je ne savais pas comment réagir face à ces mots. Est-ce qu’il venait vraiment ? Est-ce qu’il cherchait uniquement à me faire entrevoir l’espoir d’un futur inexistant pour me blesser de nouveau ? Je ne savais plus quoi penser mais j’étais plein d’espoir.
- Pas pour te voir Eunhyuk... - Pourquoi ?
Ce fut le seul mot que je pus articuler tant je ne voulais pas croire qu’il ne voulait pas me voir, moi. Il savait pourtant que je ferais tout pour être à nouveau avec lui, pour l’avoir dans mes bras. Il vient forcément pour moi.
- Il veut s'éloigner un peu et revoir son oncle, ici, à Los Angeles. - Mais... Mais... On est là... On est dans la maison de son oncle !
Qu’est-ce que je disais ?! Il vient pour moi. Je savais qu’il ne m’abandonnerait pas. S’il vient particulièrement ici, c’est pour moi. Pourquoi voudrait-il s’éloigner de ceux qui sont sa plus grande chance d’oublier, de sécher ses larmes et de passer à autre chose ? J’aurais pu tuer Hyukjae sur place pour plusieurs raisons. M’avoir fait attendre au lieu de me le dire tout de suite. M’avoir fait partager ses doutes. Et d’autres encore. Mais il venait de me rendre ce que j’avais perdu : une raison de respirer. Le protéger en est une sur le long terme. Organiser ma prochaine rencontre avec Donghae une immédiate. Mes prochains battements de cœur ne seront pas pour moi, pas pour que je vive, ils seront pour lui. Et lui seul. Je me relevai d’un bond, sans réfléchir à ce que je pouvais réellement faire, exprimant tout l’espoir et toute la joie retrouvée qui m’abritait, quand il me ramena brutalement à la réalité. Sa réalité. Une réalité faussée par son esprit blessé.
- Eunhyuk... - Qu'est-ce qu'il y a ? Tu vois tu t'es inquiété pour rien, il revient me voir... - Eunhyuk ! Ecoute-moi bon sang !
Jamais il n’avait haussé le ton contre moi, encore moins quand il savait que je pouvais en perdre le sourire. Et pourtant, il l’avait fait. Et s’il l’avait fait, c’était surement parce qu’il avait une bonne raison d’agir ainsi. Une raison que je ne voulais probablement pas entendre.
- Il y a qu'il ne sait pas qu'on est là, donc il ne vient pas pour nous, pas pour toi et... Leeteuk lui a dit qu'il l'aimait, alors qu'il était sur le départ. - Leeteuk nous aime tous, ça devait être affectif.
Ce n’était qu’une explication parmi toutes celles que j’aurais pu lui offrir. C’était celle qui me permettait de mettre fin à ses doutes insensés sur l’amour que lui portait Leeteuk. Qu’il en doute était une chose, que je l’accepte et le laisse me frapper avec ses soupçons en était une autre.
- Je suis sûr qu'il ne m'a pas oublié. Et il sait que nous sommes là, mais il fait comme si parce qu'il espère me faire une surprise, mais je lui ferai moi ! Il faut parler à Ethan. Je suis sûr qu'il m'aidera. Donghae va probablement l'appeler pour le prévenir. Je serai là, je m'arrangerai pour que Donghae aille chez lui et je me débrouillerai pour y être quand il arrivera. Et on sera à nouveau ensemble. Je savais qu'il ne m'abandonnerait pas.
Il me retint par le bras quand je voulus partir en essayant de me convaincre de renoncer, probablement.
- Eunhyuk... - Arrête. Rien n'entamera ma détermination, je vais aller voir Ethan de ce pas pour lui dire.
Je préférai l’arrêter avant qu’il ne me fasse dire ce que je ne voulais pas lui faire entendre. Quand il baissa les yeux, j’en profitai pour m’éloigner mais il fit monter en moi une colère étrange parce que non voulue en me rattrapant une nouvelle fois. J’haussais le ton, malgré tout peu fier d’être énervé contre mon propre frère.
- Quoi encore ?! - Tu es couvert de sang... Fait quelque chose avant d'aller le voir.
En baissant les yeux, je remarquai que je ne m’étais pas changé et que le sang, en plus d’avoir tâché mes vêtements, avait imbibé les draps sur mon lit. J’étais bon pour une lessive… Mais avant, une douche et le repas, pour pouvoir parler à Ethan une fois qu’il serait rentré.
~
A peine eut-il passé la porte que je me précipitai à sa rencontre. Les quelques politesses que je connaissais en anglais étaient maigres et je regrettais à présent de ne pas avoir plus écouté pendant les cours de l’internat mais bon… Il parlait couramment coréen alors, tout irait bien pour que je me fasse comprendre mais si Donghae appelait… Bref.
- Eunhyuk ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu m’as l’air bienheureux, c’est pas ordinaire. Que me vaut l’honneur de ce sourire ? - Je… J’ai une grande nouvelle… ou pas… Enfin elle est grande pour moi ! Donghae a dit qu’il allait venir ! Hyukjae l’a vu ! Il risque d’appeler et de vouloir te voir tout de suite mais il faut que tu m’aides ! S’il te plaît ! S’il te plaît ! S’il te plaît ! S’il te plaît !
Bon d’accord, je l’ai légèrement agressé mais comment dire ? Il y a certaines choses dans la vie qui ne peuvent pas attendre. Et mon Donghae ne peut pas attendre. Qui ferait attendre un ange ? Qui ferait attendre le bonheur ? Qui lui fermerait sa porte sous prétexte que ce n’est pas tout à fait le bon moment ? Bah pas moi. Le fait est que, malgré ma joie, il ne semblait pas comprendre ce que je voulais lui dire.
- Est-ce que tu peux recommencer ? Mais doucement… - Hyukjae l’a vu à l’internat et il a dit qu’il venait pour te voir et prendre un peu de recul et moi, je veux en profiter pour le revoir parce qu’il me manque beaucoup trop pour que je le laisse si proche de moi sans le voir. Allez s’il te plait… Si tu peux juste le convaincre de venir te voir dans quelques jours et pas pile ce soir en arrivant, ce serait génialissimement super !
Mais à chaque mot, il semblait perdre un peu plus de consistance, comme s’il ne comprenait réellement pas une syllabe de ce que je pouvais dire.
- Il arrive ce soir ? Sur un coup de tête ? Sans m’avoir téléphoné ? - Oui mais ça ne devrait pas tar…
Je ne pus finir ma phrase, interrompu par le téléphone qui se mettait à sonner dans la poche d’Ethan, qui n’avait même pas pu faire plus de trois pas dans l’appartement depuis qu’il était rentré… Je lui demandai discrètement de le mettre sur haut-parleur pour que je l’entende et le suppliai du regard de m’aider et de me faire – encore – une faveur.
- Allô ? - Oui, Ethan, c’est Donghae…
J’avais l’impression de tomber dans un puits sans fond… Je devais être en train de fondre devant le combiné qui me délivrait les plus belles sonorités que je n’avais jamais attendues. C’était sa voix. Il était à l’autre bout du fil. Mais elle était triste et éteinte. J’avais tellement peur pour lui, je m’étais tellement inquiété que de l’entendre ne me fit que souffrir un peu plus tout en m’impatientant quant à la suite pour savoir si Ethan allait, oui ou non, m’aider.
- Hae, ça va ? Ça fait un moment que tu ne m’avais pas appelé. - A vrai dire… C’est pas vraiment ça… Je reviens à la maison mais je voudrais te voir avant. J’arrive ce soir… Je suis conscient que je te préviens au dernier moment mais tu crois que je pourrais passer ce soir ? - Je…
C’est pas vraiment ça ? Pourquoi venait-il ? Ce que Hyukjae m’avait dit ne me sortait pas de la tête même si je ne voulais pas y croire et je ne voulais vraiment pas me laisser consumer par des soupçons infondés mais sa voix me semblait trop étrange pour être vraiment triste. Elle était plus… blasée… Seulement, entendre sa voix eut sur moi un effet désastreux. Les larmes se déversaient sur mes joues sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les empêcher et mon regard humide devait probablement être chargé d’un espoir fou et improbable au milieu de tout le désespoir. Un désespoir qu’Ethan vit autant que ma joie de l’entendre.
-… Je… ne suis pas à la maison ce soir. Je rentre dans la nuit, est-ce que tu peux passer demain ? - Mon avions arrive tard, je peux peut-être passer malgré tout ? - Je… je suis désolé mais je ne peux vraiment pas t’accueillir ce soir… - Je… J’ai besoin de te voir Ethan… -… - Mais après tout… j’aurais du te prévenir avant… je passerai demain alors… puisque tu ne veux pas… A demain.
Ethan s’apprêtait sûrement à rétorquer que ce n’était pas qu’il ne voulait pas mais qu’il ne « pouvait » pas quand Donghae raccrocha sans plus de cérémonie. Je n’avais pas tout compris mais j’en avais entendu assez pour savoir qu’Ethan avait du résister pour ne pas céder aux désirs de Donghae. Il avait du résister pour m’aider. Et je ne pourrais probablement jamais l’en remercier assez.
- J’espère que tu sais ce que tu fais Eunhyuk, il est la personne qui compte le plus à mes yeux depuis la mort de mon frère, je ne supporte de l’entendre aussi triste. - Je ne te décevrai pas, merci. Merci beaucoup de m’avoir aidé. - Y a pas de quoi…
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Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Sam 7 Mar 2015 - 18:38
Désolée pour le Double-Post mais mon rp était trop long...
"Your heart overlooked me ~ "
“Hyukjae ~ Eunhyuk & Donghae ~ ”
~
Après avoir convaincu Ethan de m’emmener lui-même chez Donghae, n’étant pas très à l’aise avec les transports en commun et l’anglais, il me prêta un jeu de clé pour que je puisse entrer et s’en alla, me laissant devant une maison, une villa, magnifique dans laquelle je n’osais pas pénétrer de peur de violer un lieu sacré. La clé tourna dans la serrure et je baissai doucement la poignée, comme si j’allais rencontrer des merveilles insoupçonnées dans cette maison que j’avais rêvée de nombreuses fois sans jamais réussir à la rendre aussi belle qu’elle l’était réellement. Je n’avais pas non plus imaginé que j’y entre dans une telle situation. Rien n’était tel que j’avais pu le penser.
Il était partout. Dans chaque meuble, j’arrivais à le voir, à l’imaginer sirotant un jus de fruit sur le canapé en regardant la télévision, à le voir en train de faire la cuisine sur son immense plan de travail, en train de nourrir les poissons de son incroyable aquarium. Partout au rez-de-chaussée il était là. Et je me doutais bien que l’étage devait en être de même. Une pièce en particulier. A peine arrivé, je me mettais déjà en quête de son ancienne chambre, une fois mon sac de courses déposé dans la cuisine, magnifique cela dit en passant.
Il y avait en fait deux étages mais dès la première porte, je sus que je n’irais pas voir ce qui se cachait derrière les autres. Son odeur était partout. Je me jetai sur le lit pour m’imprégner de son odeur, de celle qui restait encore sur la couette et sur les draps, de celle de son oreiller et même de celle du petit Némo en peluche qui était dans le coin. Il y avait même une peluche singe comme si c’était le destin qu’on finisse ensemble. Je serrai toutes ces choses insignifiantes mais qui représentaient bien trop et me remis inconsciemment à pleurer. J’étais entouré par sa présence mais il n’était pas là. Je restai ainsi plusieurs minutes, peut-être même une heure, pleurant et inspirant, avant de réussir à me calmer et à me relever pour explorer un peu plus en détail sa chambre, une chambre simple et épurée. En ouvrant son armoire, je fus assailli par son odeur qui n’était que plus forte due à l’enfermement de ses vêtements dont les senteurs n’avaient pas pu s’échapper et je remarquai ensuite un carton au pied du dressing.
Je savais que je ne devais pas l’ouvrir, que je n’avais pas vraiment le droit puisque je n’avais rien à faire ici mais je ne résistai pas. Et si je découvrais une photo de cette petite amie dont il m’a rapidement parlé une fois, alors qu’il rêvait, mais qu’il n’a jamais voulu évoquer depuis, se justifiant par quelques regards implorants de douleur ? Je n’avais jamais voulu insister, voyant qu’il n’était pas à l’aise mais là, je pouvais peut-être apprendre ce que je ne savais pas encore. Les premières photos étaient douloureuses à regarder. Elles le montraient, lui, avec YeSung, main dans la main en train de se promener, sur la plage en train de rire, des selfies pris plus ou moins de manière prévues. Il y en avait des dizaines qui me faisaient mal. Ils semblaient si proches sur ces photos que je me demandais si je n’avais pas eu tort de les séparer… Bien sûr, maintenant, YeSung sort avec Siwon et ils ont l’air heureux mais, je ne sais pas… Si je ne les avais pas contraints à rompre, peut-être n’en auraient-ils jamais eu l’idée ni l’envie…
Je continuais de faire défiler les photos, décidant de refouler mes pensées moroses pour laisser place à celles qui accompagnaient les clichés suivants. Plus j’avançais, plus je me rendais compte que son visage rajeunissait, jusqu’à le voir au bras d’une fille. Surement celle qui l’avait quitté. Une folle en somme. Ils ne semblaient pourtant pas faire des photos de couple mais plutôt celles que l’on peut faire avec son ou sa meilleure amie. Malgré un premier échec en passant de l’amitié à l’amour, il avait essayé de nouveau avec YeSung et cela s’était aussi soldé par un échec, dont j’étais cette fois le seul et unique fautif. Ne me laissant pas submerger par les sensations désagréables de culpabilité qui commençaient à poindre, je jetai un œil aux photos suivantes, souriant en découvrant qu’il continuait de rajeunir jusqu’à être un tout petit bout de chou absolument a-do-ra-ble.
Le temps passa en un instant, sans que je m’en rende compte, si bien que ce ne fut que quand je vis le soleil décliner au balcon de sa chambre, alors qu’il plongeait dans la mer, que je réagis qu’il fallait que je me mette à lui préparer la soirée dont je rêvais depuis plus de trois mois. Je n’avais pas pris de quoi m’habiller pour l’occasion ou je ne sais trop quoi mais j’avais au moins prévu de quoi lui faire un repas tout romantique avec bougies et compagnie en mode cucul la praline à choper des caries. Bol de ramens et chandelles, c’est compatible ? Au pire, on va dire que oui et puis c’est tout. L’eau commençait à bouillir et j’allais y mettre les nouilles quand mon cœur fit un sursaut. Des clés tintèrent en tombant sur le sol et je me sentais comme paralysé.
Ce n’était pas possible qu’il soit déjà là, rien n’était prêt. D’après l’heure affichée au mur, il devait me rester encore une demi-heure avant qu’il ne rentre. Peut-être que ce n’était pas lui ? Mais qui s’arrêterait et ferait tomber ses clés, pile juste derrière moi si ce n’est mon ange à moi ? Lentement, assez pour que mon cœur ne lâche pas d’un coup, je me retournai vers lui et nous sommes restés ainsi un moment, à nous regarder sans rien faire, sans rien dire. Et puis, j’ai fait un premier pas, toujours doucement, sans un bruit de peur qu’il ne s’envole comme un rêve à la moindre perturbation de l’air. Un deuxième pas. Un troisième. A présent, je savais qu’il ne s’échapperait pas. Il était vraiment là. J’accélérai légèrement mais sans me brusquer alors que lui n’avait pas bougé. Les mots de Hyukjae étaient déjà bien loin dans mon esprit.
En arrivant près de lui, je passai mes bras autour de lui pour le serrer plus tendrement que je ne l’avais jamais fait et une larme s’échappa d’un de mes yeux. Une larme qui n’en entraîna aucune autre. J’avais trop pleuré ces derniers temps pour qu’elles comprennent que la joie était une plus belle raison encore que la tristesse pour qu’elles me brûlent les joues. Il était resté passif, le regard dans le vide pendant ces quelques minutes mais je le sentis inspirer profondément quand je le serrai dans mes bras avant qu’il ne finisse par m’enlacer à son tour. Je ne saurais pas dire combien de temps nous sommes restés ainsi mais je ne voulais plus le lâcher, je ne voulais rien dire, rien faire. J’étais bien comme j’étais et c’était trois mois de souffrance qui venait de voler en éclat par ce simple contact. Je me redressais pourtant pour embrasser tendrement son front avant de me reculer légèrement pour le regarder. Il me semblait ailleurs, comme s’il n’était pas agréablement surpris de me voir, comme s’il ne le voulait pas. Je rejetai néanmoins ces pensées toxiques pour lui prendre doucement la main avant de le conduire au canapé sur lequel nous nous assîmes tour à tour, moi le premier pour pouvoir le prendre dans mes bras de nouveau alors qu’il soupirait. Un soupire que je prenais pour un soulagement, du bien-être.
Il ne disait rien. Il ne bougeait pas. Je voulais l’embrasser, le serrer plus fort mais son manque de réaction et d’émotion me poussait à croire qu’il n’était pas bien et que je n’en étais pas la seule raison. Il me semblait même qu’il était mal à l’aise entre mes bras, avec moi.
- Donghae ?
Aucune réponse. Pas un mouvement allant dans le sens de la considération. Je n’étais même pas là. Son regard était vide et ses mains dans les miennes me semblaient plus froides que d’ordinaire. Tout son être me semblait plus froid, distant, que d’habitude.
- Hae ? Ça va ?
Cette fois, je secouai un peu ses mains prises dans les miennes pour le faire réagir, ce qu’il fit, non sans me surprendre par la même occasion.
- Hein ? Ah… Euh… Oui, oui… Et toi ?
J’ignorai sa question, jugeant que son état ne permettait pas que l’on change de sujet. Je le relevai pour qu’il me fasse face et plongeai mon regard dans le sien, toujours aussi brisé et sans émotion aucune si ce n’est de la gêne.
- Donghae… Qu’est-ce qu’il y a ? T’as pas l’air content de me voir… - Euh… Si si… Je m’y attendais pas… C’est tout. C’est… tout…
Ses mots se voulaient probablement rassurants mais sa voix, ses yeux et ses doigts, qu’ils torturaient sans cesse, échappant à mon emprise, disaient le contraire de ce qu’il désirait sûrement me faire comprendre. Et je ne me sentais en aucun cas prêt à abandonner tout de suite ma quête de réponses. Je m’attendais à une effusion de bonheur, aux embrassades répétées et pleines d’émotions mais à la place il a été complètement absent, me laissant dans une espèce de frustration innommable mais pourtant, tout ce que je cherchais, ce n’était pas cette douceur qu’il ne m’avait pas donnée mais plutôt les raisons pour lesquelles il ne l’avait pas fait. Parce qu’il devait bien en avoir non ?
- Ça fait 14 semaines que l’on ne s’est pas vu mais ça n’empêche pas que j’arrive à voir quand tu ne vas pas bien. Et je peux t’assurer que tu n’as pas l’air en forme. Qu’est-ce qu’il y a ? - Rien. Rien. Ça va. Je suis un peu perdu. C’est tout…
Répéter toujours la même chose. Il sait pourtant qu’il n’arrive pas à mentir ou à dissimuler alors pourquoi est-ce qu’il essaye de me cacher ce qui le contrarie aujourd’hui ? Ce ne pouvait pas être si grave… Il pouvait bien m’en parler. Je pouvais tout entendre, surtout après des mois à attendre de le revoir. Tout. Absolument tout.
- Hae, tu n’as jamais su mentir, encore moins à moi… Qu’est-ce qu’il y a ? - Je… Je ne veux pas en parler… pas maintenant… S’il te plait…
Il y a donc bien quelque chose. Mais pourquoi ne veut-il pas m’en parler ? Qu’est-ce que cela pouvait bien être pour qu’il soit si mal ?
- Donghae… Parle-moi… Tu sais que je peux tout entendre, non ? - Non… Pas ça… C’est trop dur… Je veux pas en parler maintenant…
Il se rapprocha de moi pour se blottir tout contre moi et je crus déceler des ses yeux des larmes qui n’attendaient que mon ignorance pour pouvoir couler. Mon pouce les cueillit une à une jusqu’à ce qu’il se calme et je pris une de ses mains dans la mienne avant de passer l’autre dans ses cheveux. Il profita d’en faire de même pour changer de sujet.
- Ça te va bien comme couleur… Ça change… - Donghae… Ne change pas de sujet… Qu’est-ce qu’il s’est passé en trois mois ? - Je… Je veux pas… Hyuk… Me force pas… - Donghae, bon sang, explique-moi !
J’avais haussé le ton mais je n’aurais pas du. La seule conséquence que cela eut fut de le faire pleurer. Je regrettais déjà de m’être emporté et j’essayai de le serrer plus fort contre moi mais il s’écarta malgré tout alors que je tentais de le garder et de le rapprocher toujours plus. Mais il ne voulait pas. Vraiment pas.
- Je…Je vais t’expliquer… - N… Non… Si tu veux pas… Je suis désolé… Je n’aurais pas du m’emporter… Ne gâchons pas ce moment… Oublie ce que j’ai dit… On en parlera demain ou même dans une autre vie si tu en as envie…
Il baissa la tête et en me regardant de nouveau, il soupira puis finit par entamer son récit, un récit que je ne le laissai pas terminer.
- Je… C’est… Il… Je… Siwon…
Mais un instant, tout fut rompu dans mon esprit. Il m’a repoussé d’abord puis a voulu me cacher des choses ensuite et pour finir, il veut me parler de Siwon ? Tout ce que m’avait dit Hyukjae me revint soudainement en mémoire mais je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas croire qu’il m’avait abandonné. Je me levai brusquement, lui intimant de la main de ne rien ajouter de plus, il n’avait pas besoin de se donner cette peine. Ce ne serait que plus dur de l’entendre de sa propre bouche, avec sa propre voix.
- Eunhyuk… - Alors c’était vrai ? Tout ce que j’ai pu refouler et refuser était vrai… - De… de quoi tu parles ?
Il s’apprêtait à me le dire et voilà que parce que je sais, il se met à vouloir nier. Ou alors c’est parce qu’il ne soupçonne pas que je puisse savoir. Je serrai les poings devant son déni, ne cherchant pas à contenir ma colère, sachant comment cela finissait si je la maîtrisais…
- Te fous pas de moi ! Tu voies très bien de quoi je veux parler ! Pourquoi tu ne me l’as pas dit tout de suite ?! Je n’aurais même pas cherché à comprendre ! Je n’aurais même pas cherché à te voir ! - Mais… je… de quoi ? Eunhyuk, je… - Arrête ! Hyukjae t’a vu avec Leeteuk ! Et il a tout compris pour Siwon ! Tu t’es tapé les deux pendant que j’étais pas là, c’est bien ça hein ! Et maintenant que t’es là, t’es mal à l’aise et tu sais pas quoi dire ! Parce que tu sais que cette fois, tu ne pourras pas me mentir comme avant ! Tes "je t’aime" et tes "ne pars pas", c’était n’importe quoi ! Dès que tu as trouvé les bras de Siwon, tu m’as vite oublié ! Pourquoi ?! Pourquoi tu m’as fait ça ?!
Il se remit à pleurer mais je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas accepter la réalité en face. Je savais tout, tout ce qu’il avait voulu me cacher, tous les mensonges qu’il avait prononcés étaient maintenant dévoilés. Jamais, plus jamais je ne pourrais les regarder en face. Hyukjae était celui qui avait raison et moi, je les avais tous défendus. J’en avais même voulu à mon frère. J’en étais venu à me dire que ses quatre ans d’enfermement n’étaient rien comparés au reste. J’ai été cruel avec lui alors qu’il a encore été là pour moi. Quand tout le monde m’aurait caché, m’avait caché la vérité, lui m’avait tout dit au risque de me blesser. Comment avais-je pu être aussi stupide que ça ?! Comment avais-je pu croire à ses mensonges pendant tout ce temps alors que j’avais sa tromperie sous les yeux ?! Peut-être qu’il n’avait même pas attendu que je parte pour tous se les faire ?!
- Eunhyuk… Je ne sais pas comment tu as su tout ça mais…
Si j’ai « su », cela veut dire que c’est vrai ! Pourquoi me l’avoue-t-il ainsi ? Veut-il juste que je me suicide aussitôt qu’il soit parti ? Est-ce qu’il ne cherche donc qu’à me blesser !?
-… je voulais rien de tout cela. J'étais vraiment pas bien et... j'ai pas eu la force de lui résister...
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Donghae Lawn Assidu
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Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Lun 6 Avr 2015 - 15:08
Come Back
♦ DongHae Lawn feat EunHyuk Won ♦
Depuis que j'étais petit j'adorais prendre la route. Monter dans une voiture pour plusieurs heures signifiait pour moi l'idée d'un voyage. Cela m'évoquait des vacances paradisiaques, une sortie en famille, une excursion entre amis. Je n'avais que des souvenirs heureux. Et pourtant, aujourd'hui, alors que je fermais la portière de ma voiture, je n'avais pas le sourire.
Je suis resté quelques minutes à ne rien faire, dans un silence total assis au volant de ma voiture. Les clés étaient sur le contact, bien que la voiture soit toujours à l'arrêt ; elle n'attendait plus que moi pour démarrer, mais quelque chose me freinais. Je laissais échapper un long soupir d'amertume avant de fermer les yeux. Je ne savais pas quoi faire. Je voulais partir, j'avais besoin de partir, au moins quelques jours, simplement pour échapper à la situation actuelle. Mais d'un autre côté, je savais que si je partais, il y avait de grandes chances pour que je ne revienne pas. Je savais que je ne pouvais pas lui faire ça à lui, pas à Leeteuk, pas après tout ce qu'il avait fait, pas après tout ce qu'il avait enduré avec et pour moi, mais c'était quelque chose que je ne pouvais nier : une fois là bas, je savais que je ne voudrais plus rentrer. Seulement pour lui, je me devais de rentrer. Je chassais ces idées de mon esprit, tentant de me persuader que je reviendrais quoi qu'il arrive, et rouvris les yeux avant de démarrer la voiture et de prendre la route en direction de l'aéroport. ~ Les deux heures de route fruent longues et silencieuses. Je n'avais pas mis la radio ou un quelconque CD, je m'étais contenté de rouler dans le calme, plongé dans mes songes. Je me pedrais aussi bien dans mes souvenirs avec lui qu'avec eux, au souvenir de ce que j'avais perdu et de ce qu'il s'était passé. Mais si je pensais à l'un, je pensais à l'autre, puis je pensais à ce qu'il s'était passé il y a deux semaine, pour finalement repensé à lui en me disant que je l'avais cruellement trahi. C'était un cercle vicieux dont je n'arrivais pas à sortir. Après m'être garé dans le parking de l'aéroport et avoir coupé le contact, je fermais à nouveau les yeux. Et comme de coutume quand j'avais les yeux clos, si je ne souffrais pas en me remémorant ce qu'il s'était passé récemment, je souffrais en revoyant tous ce qu'il s'était passé auparavant. Et de me trouver ici, assis dans ma voiture, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser au soir de mes dix-huit ans. Je n'avais rien perdu de cette soirée. Rien. Je pouvais encore sentir la caresse de sa peau, celle de ses lèvres, celle de ses mains. Je pouvais encore le sentir contre moi. Je pouvais encore sentir ses bras refermés autour de moi. Je pouvais encore sentir son souffle effleurer ma peau. Je pouvais encore sentir ses lèvres caresser les miennes. Je me revoyais endormis dans ses bras. Je me revoyais lui dire je t'aime pour la première fois. Je le revoyais en larme la nuit tombée. Je le revoyais me dire je t'aime à son tour avant de rougir. Il m'avait demandé de l'oublier mais je ne pouvais pas. Pour rien au monde. Peu importe ce qu'il a pu se passer ces derniers mois, je ne l'avais pas oublié. On ne peut pas oublier l'amour, le vrai. On ne peut pas oublier des souvenirs heureux. On ne peut pas oublier le sourire de la personne qu'on aime. Et je l'aimais toujours. Je chassais tous ces souvenirs heureux, se transformant en pensées sombres et douloureuses aujourd'hui, de ma tête avant de sortir de ma voiture et de la fermer à clé derrière moi. ~ Après avoir acheté mon billet pour le prochain vol en direction de Los Angeles qui partait dans peu de temps, je me suis assis sur un siège libre à l'écart des quelques personnes qui attendaient tout comme moi pour pouvoir embarquer. L'aéroport me semblait désert, comparé aux fois où je m'y étais rendu en étant plus jeune. Il y avait d'ordinaire une masse de gens qui attendaient pour leur avion, des personnes de tout âge. Quand j'étais petit, je passais mon temps à essayer de trouver les raisons du voyage de telle ou telle personne, s'il s'agissait d'un voyage d'affaire, de vacance, de noce ou de je ne sais quoi d'autre encore. Mais aujourd'hui, je n'avais ni le coeur ni l'envie à cela. Pour la première fois j'étais seul à l'aéroport. Et pour la première fois de ma vie je me sentais vraiment seul. Durant mon enfance j'avais toujours pu compter sur mes parents. Après la mort de mon père et l'internement de ma mère, ce fut au tour de mon oncle. Puis ensuite il y a eu Yesung, et pour finir nous sommes allés à l'internat, et j'y ai trouvé là bas une véritable famille de coeur, des personnes sur qui je pouvais réellement compter. Mais dès qu'ils étaient partis, dès qu'Eunhyuk était parti, mon monde parfait s'était écroulé petit à petit. Je l'avais perdu lui, Hyukjae, et suite à ce qu'il s'est passé avec Siwon, j'avais perdu Yesung, et Luhan et Chen n'osaient même plus me regarder en face. Il n'y avait plus que Leeteuk ; je n'avais plus que lui, et j'avais pris la décision de m'en éloigner. Et à présent j'étais seul. En attendant toujours pour embarquer, je sortis mon téléphone de ma poche dans le but d'appeler mon oncle pour le prévenir de mon arrivée à l'improviste, ne l'ayant pas fait avant. Mais en dévérouillant mon portable, je soupirais tristement en regardant mon fond d'écran. Autrefois j'y admirais son sourire, son regard amoureux, les traits de son visage, mais aujourd'hui je ne faisais que regarder amèrement le fond d'écran par défaut. Je n'avais plus eu la force de le regarder tous les jours sans l'avoir à mes côtés. Je n'avais plus supporté d'avoir l'impression que son regard se posait sur moi alors qu'il n'en était rien. Alors je l'avais enlevé. J'avais enlevé son image. En faisant défiler mes contacts, je m'arrêtais à la lettre " E " pour appeler Ethan, mais mes yeux s'attardèrent sur le numéro juste en dessous de lui. Celui d'Eunhyuk. J'ignorais combien de fois j'avais tenté de l'appeler, pour finalement n'obtenir qu'un nombre incalculable d'appels en abscence dans mon téléphone, parce que je savais qu'il ne me répondrait pas. Mais j'avais essayé malgré tout, drant des heures, pour n'obtenir que la voix de sa messagerie, cette voix par défaut qui m'était devenu insupportable. J'avais même essayé de lui envoyer un message, mais je n'avais jamais trouvé les mots. Il n'y a pas de mot pour lui dire à quel point il me manque. Il n'y a pas de mot pur lui dire à quel point je l'aime. Je lu un nombre incalculable de fois son prénom, mourrant d'envie de l'appeler une fois encore, mais je me détournais de cette idée en sachant quelle en serait l'issue et appuyais sur le numéro d'Ethan pour l'appeler lui. Le bip sonnore me faisait mal. Atrocement mal. C'était le son que j'avais pu obtenir en cherchant à entendre sa voix durant des heures. C'était le son qui me rappelait qu'il était loin désormais, et qu'il ne reviendrait pas. C'était le son de mon attente, qui peu à peu se transformait en agonie sans lui. Je fermais les yeux avant de les rouvrir soudainement en entendant mon oncle décrocher. - Allô ? Entendre sa voix me faisait réaliser à quel point il m'avait manqué durant ces quelques mois, malgré la joie qui avait accompagné une partie de ces derniers, et à quel point j'avais besoin de lui en cet instant. J'avais besoin de quelqu'un d'extérieur à toute cette histoire. Quelqu'un qui ne me jugerait pas. Quelqu'un qui prendrait mon parti. - Oui, Ethan, c’est Donghae… J'avais presque parlé de façon désespéré, comme s'il était mon dernier espoir. Et même si quelque part c'était le cas, ce n'était pas mon intention. Je ne cherchais pas à l'inquiéter, du moins pas maintenant. Pas au téléphone. - Hae, ça va ? Ça fait un moment que tu ne m’avais pas appelé. En effet, ça faisait un peu plus de deux mois que je ne l'avais pas appelé. J'avais trouvé le courage de l'appeler durant les premières semaines qui suivaient leur départ, mais j'avais perdu la force de le faire par la suite, préférant me murer seul dans un silence en attendant quelque chose que je savais ne jamais arriver. Mais même si je ne voulais pas l'inquiéter, je ne voulais pas non plus lui mentir en lui disant que j'étais au meilleur de ma forme alors que c'était tout le contraire. - A vrai dire… C’est pas vraiment ça… Je reviens à la maison mais je voudrais te voir avant. J’arrive ce soir… Je suis conscient que je te préviens au dernier moment mais tu crois que je pourrais passer ce soir ? - Je… Il marqua une pause, semblant réfléchir quelques instants alors que j'attendais une réponse positive de sa part, mais il ne répondit pas à mes attentes. -… Je… ne suis pas à la maison ce soir. Je rentre dans la nuit, est-ce que tu peux passer demain ? Depuis que je suis né il me considère comme son fils, et après la mort de mon père, son frère, il n'a cessé de veiller sur moi, et de m'apporter l'amour, la sécurité et le réconfort dont j'avais besoin. Il ne m'avait jamais rien refusé, encore moins de passer du temps avec moi, surtout après plusieurs mois sans se voir alors que j'en avais besoin, mais aujourd'hui il me fermais la porte au nez sans que je ne comprenne pourquoi. - Mon avions arrive tard, je peux peut-être passer malgré tout ? Je me sentais obligé d'insister, ayant vraiment besoin de lui. Je savais que c'était égoïste de lui demander de me faire passer avant tout le reste, mais ce soir j'avais vraiment besoin de le voir. - Je… je suis désolé mais je ne peux vraiment pas t’accueillir ce soir… Mais il faut croire que l'époque où je passais avant toute chose pour lui était révolue. Et en cet instant j'arrivais à lui en vouloir alors que je ne devais pas. J'essayais malgré tout une dernière tentative. - Je… J’ai besoin de te voir Ethan… Il ne me répondit pas, laissant le silence s'installer entre nous et me laissant le loisir de comprendre de moi même que sa réponse était toujours la même. Je n'avais pas le courage d'insister, ou de lui révéler ce qu'il s'était passé au téléphone pour le faire plier, alors je me contentais simplement d'achever la conversation. - Mais après tout… j’aurais du te prévenir avant… je passerai demain alors… puisque tu ne veux pas… A demain. Après avoir raccroché, je me retrouvais seul, une fois de plus. Même lui m'avait laissé tomber. Je m'apprêtais à appeler Leeteuk, la seule personne qu'il me restait encore lorsqu'ils appelèrent les passagers du vol en direction de Los Angeles pour l'embarquement. Je rangeais mon téléphone avant de me diriger vers la zone d'embarquement. ~ Une fois installé, il fallut attendre une vingtaine de minutes supplémentaires avant que l'avion ne décolle enfin. Je remarquais qu'il n'y avait pas grand monde dans l'avion, et les sièges à côté de moi étaient libres, me laissant dans mon cocon de douce et amère solitude. Le silence régnait dans l'avion, les quelques passagers étant déjà endormit ou entrain de regarder ou d'écouter quelque chose. Mais je sortais malgré tout mon portable avant de retourner dans mes contact, dans le but d'appeler Leeteuk. Après avoir appuyé sur le téléphone vert, Leeteuk, contrairement à Ethan, décrocha presque immédiatement, comme s'il n'avait rien d'autre à faire que d'attendre que quelqu'un l'appelle. - Allô ? Rien qu'entendre sa voix me rassurait, et me rappelait que tant qu'il vivrait je ne serais jamais seul, que lui serait toujours avec moi. Quoiqu'il arrive. - Teukie, c'est moi... Je... je suis dans l'avion, ça va ? - Je crois que oui... Et toi ? La question quelque part n'avait aucun sens, aussi bien pour lui que pour moi. On avait beau dire oui, on savait tous ce qui se cachaient derrière. - J'aurais dû t'écouter... - Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Il semblait soudainement inquiet, inquiet pour moi. Et pourtant, je ne cherchais pas à lui rajouter un poids supplémentaire sur les épaules. Il endurait déjà suffisament de chose comme ça, je n'avais pas besoin d'en rajouter. Mais j'avais besoin de lui, il le savait. Et au fond lui aussi avait probablement besoin de moi. Nous nous comprenions mieux l'un l'autre qu'avec n'importe qui d'autre. - Je... Mon oncle... Il veut pas me voir avant demain et je voulais pas... me retrouver tout seul là-bas... Je ne m'imaginais pas vraiment me retrouver seul chez moi ce soir, et surtout pas cette nuit. Ces dernières nuits je les avais passé dans ses bras, et même si je ne m'attendais pas à dormir avec mon oncle, j'aurais au moins aimé savoir qu'il était pas loin. Je ne supportais plus du tout la solitude, si bien que l'idée de cette soirée seul dans ma maison d'enfance m'angoissais. Je savais qu'y retourner referait monter des souvenirs heureux et la mort de mes parents, mais je ne m'attendais pas à affronter ça tout seul ce soir. - Hae... Je suis désolé... Il n'avait aucune raison d'être désolé. Il n'avait rien fait, si ce n'est essayer de me convaincre de rester. J'aurais probablement du l'écouter, mais maintenant il était trop tard. - C'est pas grave mais du coup... je sais pas quand je rentre... si je rentre. J'avais marmoné mes derniers mots, n'étant pas vraiment sûr de ce que je disais. - De quoi ? J'ai pas compris la fin de ta phrase. Je ne pouvais lui répéter ça, lui dire clairement que je songeais à abandonner la seule personne qu'il me restait. Je ne m'imaginais pas vivre seul chez moi, mais je ne m'imaginais pas d'avantage retourner à l'internat après avoir retrouvé le calme, loin de toutes cette histoire. Alors je préférais taire mes doutes plutôt que de les lui confier. - Non rien... Je disais que je ne savais pas quand je rentrerai... - Ne t'en fais pas pour nous. Tiens moi juste au courant alors... Et appel moi ce soir si tu te sens trop seul d'accord. Je serais toujours là si tu as besoin... En cet instant je mourais d'envie de le prendre dans mes bras pour le remercier, tout simplement. Juste lui dire merci, d'être aussi présent attentioné envers moi, de savoir faire passer les autres avant lui même en de telles circonstances. Même après le départ de d'Eunhyuk, mais surtout de Hyukjae pour lui, il avait été parfait alors que je n'avais su contenir ni la douleur ni les larmes après qu'ils nous aient quitté. Mais il était loin, par ma faute, et je ne pouvais pas l'enlacer pour le lui faire comprendre. Mais je devais au moins le lui dire. - Merci Teukie... Merci... - C'est normal Donghae. Juste normal. Non. Ce n'était pas normal qu'une personne puisse avoir autant de gentillesse que lui en avait. Ce n'était pas normal qu'une personne puisse apporter autant de réconfort à qui en avait besoin et en permanence alors que lui souffrait tout autant. Ce n'était pas normal qu'une personne soit là pour toi en toute circonstance. C'était à croire que Leeteuk était réellement un Ange. - Mmh... Bon, je vais te laisser... Je te rappelle sûrement ce soir alors. J'aurais pu lui dire merci pendant encore des heures, mais je préférais le laisser se reposer. Il le méritait. - A tout à l'heure. Bon voyage. - Merci... Après avoir raccroché, je rangeais immédiatement mon portable dans ma poche avant de m'installer plus confortablement, les yeux rivés sur la fenêtre. A chaque fois que je prenais l'avion je me mettais systématiquement près de la fenêtre, en sortant comme excuse que je voulais regarder dehors, pour finalement m'endormir au bout d'une demi-heure. Mais je savais qu'aujourd'hui je ne m'endormirais pas, pas même au bout de plusieurs heures. Après qu'Eunhyuk soit parti j'avais perdu le sommeil, ne dormant que très peu par nuit sans lui à mes côtés, mais après ce qu'il y avait eu il y a deux semaines je n'arrivais plus du tout à fermer l'oeil, m'endormant quand mon corps ne pouvait tout simplement plus suivre. Alors je ne m'imaginais pas m'endormir ici, dans un avion, au beau milieu d'inconnu sans Leeteuk pour me tirer de mes mauvais rêves qui empoisonnaient les quelques minutes de sommeil que j'arrivais à obtenir par jour. J'aurais pu passer le trajet à écouter de la musique, à essayer de me détendre, de penser à autre chose, mais je n'en fis rien. Je n'arrivais pas à détourner mon esprit de lui. Avant son départ je en pensais pas qu'une personne puisse nous manquer à ce point, mais je m'étais trompé. Même après la mort de mon père et celle de ma mère ç'avait été différent ; ils étaient morts, il n'y avait plus rien à faire ou à espérer. Mais lui était vivant. Il était bel et bien en vie, quelque part, et c'était encore plus dur à accepter de se dire qu'il avait volontairement mit de la distance entre nous. Et je ne l'avais pas retenu, ne pouvant décemment pas lui demander de choisir entre son frère et moi. Hyukjae avait besoin de lui, probablement plus que moi, alors je l'avais laissé partir, non sans regret. J'essayais de me concentrer sur le paysage dehors, mais il n'y avait rien à faire ; je n'arivais pas à me détacher de son visage absent. Je le voyais partout. En fermant les yeux j'arrivais à le sentir près de moi. En m'égarant dans mes pensées j'arrivais à le voir. Quand quelqu'un posait la main sur moi sans que je sache qui c'est j'arivais à m'imaginer que c'était lui. Mais il n'était pas là. Depuis plus de trois mois je n'arrivais ni à le voir, ni à l'entendre, ni à le sentir. Je ne pouvais que l'imaginer, encore, encore, et encore, et songer aux souvenirs heureux et passés avec lui. Quand l'hôtesse de l'air était passée dans les rangs pour proposer les différents plats aux passagers, j'avais décliné poliment son offre, n'ayant pas faim. Je risquais par conséquent de ne pas manger pendant près de quinze heures si je comptais à partir de la dernière fois où j'avais avalé quelque chose mais ça m'était bien égal. ~ Onze heures et demi de vol et j'étais enfin arrivé. J'avais pris un avion en milieu d'après-midi et j'arrivais ici en milieu de soirée, vers vingt-et-une heure. Une fois l'avion à l'arrêt, posé sur le tarmac, je laissais tous les passagers descendre, visiblement bien plus pressés que je ne l'étais. En mettant un pied dans l'immense hall de l'aéroport de Los Angeles, mes yeux ne purent s'empêcher de poser sur un nombre incalculable de personnes. Toutes se retrouvaient, s'enlaçaient après une longue absence, et moi j'étais seul, au milieu de dizaines d'embrassades ; personne n'était là pour moi. La plupart des personnes présentes dans le hall se dirigeaint vers l'endroit pour récupérer leurs bagages, contrairement à moi. Je n'avais pas pris la peine de m'encombrer de quoi que ce soit, ayant suffisament d'affaire chez moi. Je traversais également le bâtiment mais dans le sens inverse, me dirigeant vers l'air te taxi. ~ Après avoir fermé la portière du taxi, je lui indiquais sa destination avant de me répéter en anglais, me rendant compte que je le lui avais demandé par réflexe dans la mauvaise langue. Le chauffeur chercha à me faire la conversation mais il dut rapidement comprendre que je n'avais pas le coeur à cela et finit par se taire. Assis sur la banquette arrière, à droite, je laissais mon regard se perdre sur une ville que je n'avais jamais vraiment aimé. Los Angeles. Quand j'étais petit, je la trouvais fascinante. Et puis à force, en grandissant, j'avais fini par n'y voir qu'une ville parmi tant d'autre. Elle n'avait rien d'extraordinaire, et j'étais bien mieux chez moi. J'appréciais néanmoins le bruit de la pluie qui tombait sans relâche, rendant les rues désertes. Mais quand nous sortîmes enfin de la ville, je commençais finalement à appréhender. Je ne voulais pas plus me retrouver seul chez moi maintenant que précédement. Mais de toute façon je n'avais pas le choix. ~ Le taxi arriva finalement à destination, une villa en bord de mer, sans voisin ni nationale à un kilomètre à la ronde. Elle était coupée du monde, seule, tout comme moi. Je le payais plus que ce qu'il m'avait demandé en lui disant de garder la monnaie avant de sortir et de fermer la portière derrière moi. Il ne s'attarda pas d'avantage et fit demi tour avant de prendre la petite route qui menait jusqu'à chez moi dans le sens inverse pour rejoindre la nationale. Ignorant la pluie, je m'attardais quelques instants dans l'allée qui menait jusqu'à la porte d'entrée. Mes yeux s'attachaient sur les fleurs dans l'allée, sur les dalles sous mes pieds, sur tous ses infîmes petits détails que je n'avais en aucun cas oublié. Je traversais néanmoins l'allée avant de monter les quelques marches qui me séparaient de l'entrée, me retrouvant désormais à l'abri de la pluie. Je cherchais quelques instants dans ma poche avant de trouver mes clés. J'enfonçait la bonne dans la serrure avant d'ouvrir la porte, d'entrer et de refermer doucement derrière moi. J'inspirais doucement en fermant les yeux, appuyant mon dos contre la porte avant de laisser tomber ma tête en arrière contre cette dernière. Rien que d'avoir franchit cette porte à nouveau fit remonter un nombre incalculable de souvenir, aussi bien avec ma famille qu'avec Yesung. Mais je ne m'y attardais pas, une fois de plus. J'aurais bien assez le temps de ressasser le passé plus tard. J'enlevais mes chaussures et déposais mon manteau sur la chaise près de l'entrée, puis je fis quelques pas, cherchant mon téléphone dans ma poche dans le but d'appeler Leeteuk avant de relever les yeux et de lâcher mes clés, sous le coup de la surprise. Etais-je en plein rêve ? N'était-ce qu'une illusion, une invention de mon esprit malade pour me faire souffrir encore un peu plus avant de me tirer de ce rêve éveillé ? Je l'ignorais, mais quand bien même ce serait un rêve, c'était de loin le plus beau qu'il m'ait été donné d'imaginer. Il se retourna lentement pour me faire face, et je crus que mon coeur allait s'arrêter au moment où son regard plongea dans le mien. Je n'arrivais pas à bouger, j'étais comme paralysé par sa simple présence. J'essayais de lui dire quelque chose mais je n'y parvenais pas d'avantage. Se pouvait-il que tout soit aussi simple que ça l'était ? Que je le retrouve chez moi après trois mois loin de lui ? Je n'arrivais pas à y croire et pourtant, c'était bel et bien la réalité. Alors que quelque chose d'inconnu me retenait là ou j'étais, lui ne tarda pas à franchir la distance qui nous séparait avant de me prendre dans ses bras une fois à ma hauteur. Il me serrait tout contre lui, avec une telle tendresse et une telle douceur que je n'arrivais pas à faire face à cette réalité que j'avais tant attendu. Je n'avais pas bougé, je n'avais rien fait. Je m'étais contenté de le laisser faire, essayant de réaliser ce qui était entrain de se passer sans y parvenir. J'ai finalement refermé mes bras autour de son cou, avant d'inspirer profondément. Je le sentais resserer son étreinte lorsqu'il avait senti mon emprise autour de lui, nous approchant toujours plus l'un contre l'autre. En cet instant il n'y avait plus rien dans mon esprit, si ce n'est lui. Rien que lui. Les évènements récents étaient bien loin dans mon esprit, il n'y avait plus que lui et moi, vivant ce moment que nous avions attendu à partir du moment même où il m'avait annoncé son départ. Je fermais les yeux en le serrant encore plus contre moi avant d'appuyer mon front dans son cou, profitant de toutes ces choses que j'avais attendu sans jamais les voir venir et qui m'avaient cruellement manquées. Son étreinte, sa chaleur, son odeur, son souffle, rien que sa présence était le plus beau et le plus précieux des cadeaux pour moi. Je n'avais besoin de rien d'autre pour pouvoir exister. Rien d'autre que lui. J'ignore combien de temps nous sommes restés ainsi, dans les bras de l'autre, profitant simplement de cette étreinte car aucun de nous deux n'avait réellement envie de lâcher l'autre. J'avais peur, si peur que tout ceci n'appartienne pas à la vérité. J'avais si peur qu'il ne disparaisse à nouveau, qu'il me soit enlevé, qu'il s'envole retrouver mes songes. Mais il finit néanmoins par s'écarter légèrement de moi avant de glisser sa main dans mon cou et d'embrasser doucement mon front avant de se détacher encore un peu plus de moi pour pouvoir me regarder. Mais même en retrouvant son regard tendre et amoureux, je n'arrivais pas à voir la réalité en face. Je l'avais tellement attendu que maintenant qu'il était là, je n'y croyais tout simplement pas. Alors que je baissais la tête, confu, il me prit doucement la main, et je le laissai m'emmener jusque dans le salon où il prit place sur le canapé avant de m'y faire asseoir à mon tour. Il me prit à nouveau dans ses bras dès que je fus assis près lui, et je me laissai entièrement faire en poussant un long soupir ; je prenais enfin conscience qu'il était là, et que toute cette attente prenait fin. Mais en même temps que j'appréciais plus que tout son étreinte, mes souvenirs et mes craintes me rattrapèrent en même temps qu'un sentiment de mal être m'envahissait. Je fermais les yeux, inspirant doucement pour tenter de les chasser, mais elles pérsistaient et se montraient bien plus fortes que moi. Même si ce n'était pas de ma volonté, j'avais l'impression de gâcher ce moment tant attendu. Je m'étais imaginé, lorsque j'en avais eu le courage, que nos retrouvailles seraient comme celles des films, avec simplement de la joie et de tendres étreintes, mais au lieu de ça je m'égarais dans mes souvenirs parce que je n'arrivais pas à les chasser. Je n'avais même pas le droit à quelques heures de tranquilité. Je n'avais même pas le droit à quelques heures de pur bonheur avec lui. - Hae ? Ça va ? Il secoua doucement mes mains en même temps pour me faire réagir, et je me redressais légèrement pour lui répondre, ne cherchant pas à l'inquiéter. - Hein ? Ah… Euh… Oui, oui… Et toi ? Mais le ton de ma voix me trahissait. Je n'étais pas rassuré, comme s'il y avait une menace tout près de nous, et ça se ressentait dans mes mots. Mais je savais aussi qu'il n'était pas dupe et qu'il me connaissait probablement mieux que personne. - Donghae… Qu’est-ce qu’il y a ? T’as pas l’air content de me voir… Il ne pouvait même pas imaginer à quel point j'étais heureux de le revoir. C'était la seule chose que j'avais voulu depuis son départ. Même si je n'arrivais pas à le manifester, je le ressentais vraiment. C'était sincère. - Euh… Si si… Je m’y attendais pas… C’est tout. C’est… tout… Je lui faisais abandonner son emprise sur mes mains, mes doigts se torturant les uns les autres ; je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas ce que j'étais censé lui dire, ni comment je devais le faire. J'aurais tout donné pour pouvoir remettre cette discussion au lendemain, et pouvoir simplement passer une soirée avec lui, rien que lui et moi, comme avant, mais lui n'était pas prêt à abandonner. Et je savais qu'il insisterait jusqu'à avoir une réponse. - Ça fait 14 semaines que l’on ne s’est pas vu mais ça n’empêche pas que j’arrive à voir quand tu ne vas pas bien. Et je peux t’assurer que tu n’as pas l’air en forme. Qu’est-ce qu’il y a ? Je ne pouvais pas le lui dire. Pas comme ça et pas maintenant. Je ne voulais pas qu'il s'interroge. Je ne voulais pas qu'il ait de doutes. Il ne devait pas en avoir maintenant. Mais je n'avais pas la volonté nécessaire pour le persuader que tout allait bien alors que c'était le contraire. - Rien. Rien. Ça va. Je suis un peu perdu. C’est tout… Non seulement je me répétais, mais ce que je répétais n'était qu'un mensonge, un vulgaire mensonge pour tenter de voiler quelques heures de bonheur avec lui. Mais le voile en question était bien trop transparent pour dissimuler quoi que ce soit, et encore moins la douleur. - Hae, tu n’as jamais su mentir, encore moins à moi… Qu’est-ce qu’il y a ? Une " qualité " qui me faisait cruellement défaut aujourd'hui. - Je… Je ne veux pas en parler… pas maintenant… S’il te plait… Je relevais les yeux vers lui avant de plonger mon regard dans le sien, essayant de lui faire comprendre que je ne voulais vraiment pas en parler maintenant, mais il n'était pas décidé à lâcher l'affaire, pas avant d'avoir obtenu des réponses. - Donghae… Parle-moi… Tu sais que je peux tout entendre, non ? Je savais que je pouvais tout lui dire, mais je savais aussi que cette révélation allait l'anéantir. Je savais que ça il ne pouvait pas l'entendre. Et je tentais de repousser l'échéance le plus longtemps possible. - Non… Pas ça… C’est trop dur… Je veux pas en parler maintenant… Je tentais de clore le sujet en venant me blottir contre lui, et je ne pus retenir mes larmes lorsque ce dernier referma ses bras autour de moi pour me garder près de lui. J'ignorais si c'était des larmes de douleur, aussi bien vis-à-vis de ce qu'il s'était passé que de la situation en elle même, ou si c'était des larmes de soulagement pour l'avoir retrouvé, mais dans un cas comme dans l'autres, j'avais à la fois l'envie de ne jamais quitter ses bras et celle de m'en éloigner. Il ne me laissa cependant pas pleurer en silence sur son épaule et m'écarta suffisament de lui pour pouvoir sécher mes larmes, jusqu'à ce que je me calme. Il entrelaça doucement nos doigts d'une main avant de passer tendrement son autre main dans mes cheveux, me poussant à faire de même. Je remarquais qu'ils étaient plus long qu'il y a trois mois, et que le blond platine, par manque d'attention, avait laissé place au chatain. Je glissais ma main jusque dans sa nuque avant de lui dire, espérant changer de sujet : - Ça te va bien comme couleur… Ça change… Mais il n'était pas dupe. Il ancra son regard dans le mien avant de me dire, en resserant doucement son emprise sur ma main : - Donghae… Ne change pas de sujet… Qu’est-ce qu’il s’est passé en trois mois ? J'avais tout, tout sauf envie de parler de ça maintenant, avec lui. Je voulais que pour rien qu'une soirée je puisse avoir l'impression qu'il ne s'était rien passé, mais il n'était pas décidé à abandonner avant d'avoir eu satisfaction. J'essayais néanmoins une énième fois de lui faire comprendre, lui disant ces quelques mots : - Je… Je veux pas… Hyuk… Me force pas… Je m'attendais à ce qu'il abandonne, voyant que je ne voulais vraiment pas aborder le sujet maintenant, mais au lieu de ça il haussa la voix, et je ne réussissais pas à retenir mes larmes : - Donghae, bon sang, explique-moi ! Il tentait vainement de resserer son emprise sur moi alors que je cherchais de mon côté à m'écarter de lui, et il finit malgré tout par lâcher prise et à me laisser m'éloigner. Je devais lui dire. Je n'avais pas le choix, et je savais que tant que je ne lui aurais pas dit il insisterait, ou du moins ne cesserait de se poser des questions tout en me mettant mal à l'aise. Alors peut être vallait-il mieux que je le lui apprenne maintenant, même si je savais que quelques mots allaient suffir pour le faire souffrir. - Je…Je vais t’expliquer… Mais à peine avais-je parlé qu'il baissa les yeux, presque honteux, avant de les relever vers les miens et de me dire : - N… Non… Si tu veux pas… Je suis désolé… Je n’aurais pas du m’emporter… Ne gâchons pas ce moment… Oublie ce que j’ai dit… On en parlera demain ou même dans une autre vie si tu en as envie… Mais à présent c'est moi qui voulais lui dire. Même si c'était dur je devais le faire. Je relevais les yeux vers lui avant de commencer à essayer de lui parler, sans avoir le temps de finir : - Je… C’est… Il… Je… Siwon… A peine avais-je pronnoncé le nom de Siwon qu'il semblait fou de rage, bien qu'il essayait de la contenir. Mais je n'en comprenais pas les motivations ; je n'avais encore rien dit pour le moment. Il se leva subitement en m'intimant de me taire, alors que je ne savais tous simplement pas quoi faire. J'ignorais ce qui l'avait mit si soudainement dans cet état, et tentais d'obtenir une réponse avant qu'il ne me m'interrompt : - Eunhyuk… - Alors c’était vrai ? Tout ce que j’ai pu refouler et refuser était vrai… Je ne comprenais plus rien. Je n'avais aucune idée de quoi il parlait, ni de ce qu'il avait en tête, et j'avais pourtant l'impression qu'il m'en voulait. Enormément. - De… de quoi tu parles ? Mais ces quelques mots lui fit serrer les poings, comme si je venais de lui dire une chose affreuse. Je me levais, essayant de poser ma main sur son épaule mais il recula, sans que je ne comprenne pourquoi il agissait de la sorte avec moi. Je ne comprenais pas non plus pas cette rage soudaine. Je ne comprenais pas pourquoi il m'envoulait. Et je ne comprenais pas l'impact que mes quelques mots avaient eu sur lui. - Te fous pas de moi ! Tu voies très bien de quoi je veux parler ! Pourquoi tu ne me l’as pas dit tout de suite ?! Je n’aurais même pas cherché à comprendre ! Je n’aurais même pas cherché à te voir ! - Mais… je… de quoi ? Eunhyuk, je… - Arrête ! Hyukjae t’a vu avec Leeteuk ! Et il a tout compris pour Siwon ! Tu t’es tapé les deux pendant que j’étais pas là, c’est bien ça hein ! Et maintenant que t’es là, t’es mal à l’aise et tu sais pas quoi dire ! Parce que tu sais que cette fois, tu ne pourras pas me mentir comme avant ! Tes "je t’aime" et tes "ne pars pas", c’était n’importe quoi ! Dès que tu as trouvé les bras de Siwon, tu m’as vite oublié ! Pourquoi ?! Pourquoi tu m’as fait ça ?! Je ne savais pas quoi lui dire, et encore moins quoi penser. J'ignorais si je devais lui en vouloir d'oser penser que j'ai réellement pu coucher avec Siwon et Leeteuk pendant son absence ou si je devais me demander pourquoi est-ce qu'il le supposait. J'ignorais si je devais lui en vouloir de penser que je lui avais menti pendant tout ce temps ou au contraire si je devais le persuader du contraire pour ne pas le perdre. J'ignorais si je devais lui dire que tout ce qu'il s'était passé était de sa faute ou si je devais m'abstenir. J'ignorais ce que je devais faire, mais j'avais mal. Terriblement mal. Qu'il puisse me reprocher tout ça à partir de rien, oser me dire que je l'avais oublié, et m'accuser injustement d'avoir couché avec Siwon, non. Ca non. Je ne pouvais pas l'entendre. Les larmes roulaient à nouveau sur mes joues sans que je ne cherche même ne serait-ce qu'un instant à les contenir. Jamais je n'avais vu Eunhyuk autant en colère, jamais. Cette rage il ne l'avait jamais tourné contre moi, et aujourd'hui que c'était le cas, il le faisait injustement, sans savoir. Tout ce qu'il voulait connaître c'était les raisons d'une trahison inexistante.
Messages : 311 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee HyukJae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Capacité de se mettre à la place des gens (il voit, entend, ressent, et pense comme eux tout en restant conscient) Race précise: Monki
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Lun 6 Avr 2015 - 15:11
Come Back
♦ DongHae Lawn feat EunHyuk Won ♦
J'essayais vainement de retrouver mon calme avant de lui dire :
- Eunhyuk… Je ne sais pas comment tu as su tout ça mais... je voulais rien de tout cela. J'étais vraiment pas bien et... j'ai pas eu la force de lui résister... Il ne me laissa pas finir et en profita pour déformer mes mots, alors que les siens continuaient de me déchirer : - De lui résister ?! T'es en train de me faire croire que tu ne voulais pas mais que comme par magie, il s'est retrouvé à coucher avec toi et que toi, pauvre chéri, tu n'as pas réussi à lui dire non ?! Tu oses vraiment penser que je vais te croire ! Après tous les mensonges ! Après ce que tu m'as fait ! Je ne lui ai pas menti, mais surtout je ne lui ai rien fais. Pas à lui. Jamais je n'aurais pu faire quoi que ce soit qui le ferait souffrir. Il le savait et pourtant il l'insinuait et semblait en être convaincu. Le temps où il en était conscient appartenait au passé. Je cherchais désespérément à comprendre ce qui pouvait le pousser à croire réellement que je lui avais fait quelque chose, mais je ne voyais rien qui le laissait sous-entendre. J'ignorais d'où lui était venue cette idée mais elle était entrain de nous détruire tous les deux. - Mais... Hyuk... Je... - Ne m'appelle pas comme ça ! Plus jamais ! Je ne t'en donne plus aucun droit ! Seul les gens en qui j'ai confiance... J'avai perdu sa confiance, il me l'avouait clairement, mais si les choses continuait de cette manière j'allais finir par le perdre lui. - ...le peuvent ! Les autres, au mieux je les ignore ! Au pire... - Arrête ! J'essayais désespérément de le faire taire, ses paroles n'ayant pour but que de me faire souffrir un peu plus. - Je t'en prie... arrête... Mais je n'y arrivais pas. Lui ne voulait pas se taire. - Pourquoi ?! Pourquoi j'arrêterais ?! Tu te rends compte de ce que tu as fais ?! Non, bien sur que non ! Sinon tu ne serais pas là à faire ta victime alors que j'ai attendu de te retrouver pendant des mois ! Tu ne m'aurais pas laissé t'enlacer sachant que je souffrirais ensuite ! Tout ce que tu veux, c'est me blesser ou quoi ?! J'ai sombré dans un passé que je croyais éteint par désespoir en croyant t'avoir perdu mais si j'avais su je n'aurais pas pris la peine de pleurer pour toi ! Si j'avais su que tu ne tenais pas à moi comme je tenais à toi, je n'aurais pas cherché à te retrouver dans chaque corps en me disant que tu ne m'aurais pas laissé faire ! Je ne serais pas venu ce soir ! Je n'aurais pas été chez ton oncle il y a trois mois ! J'aurais mis fin à cette putain de merde qu'on appelle la vie plutôt que d'avoir à te regarder en face ! Pourquoi j'arrêterais de te faire souffrir alors que c'est ce que tu mérites ?! Toute cette haine. Toute cette violence. Je n'arrivais décement pas à la comprendre. Toutes ces paroles, tous ces reproches, toute cette douleur, pourquoi ? N'avais-je pas déjà suffisament souffert ? Fallait-il qu'il en rajoute ? Qu'il me reproche tous ce que je n'avais pas fait ? Qu'il m'en veuille tout simplement de l'aimer ? Je ne méritais pas tout ça. Je ne méritais pas toutes ces paroles, et je ne méritais pas non plus ce qu'il m'était arrivé. Je n'avais pas mérité de souffrir de la sorte pour lui pour finalement le voir en retour me faire des reproches sur des fondements incensés. J'ai enduré tout ça parce que je l'aime. Tout simplement. Et aujourd'hui il m'en veut sans savoir, sans comprendre et sans aucune raison. Et je n'avais pas mérité ça. Pas de sa part. - Tu crois vraiment que j'ai pu faire tout ce que tu me reproches ? - Et pourquoi pas ?! Parce que l'amour est une raison suffisante pour ne jamais vouloir te faire de mal. - Parce qu'après que tu sois parti, je n'ai eu de cesse de penser à toi, à tout ce que nous n'avons pas pu faire ensemble, à tout ce que je n'ai pas eu le temps de te dire, à tout ce que nous n'avons pas vécu et tout ce que nous avons vécu. Parce que pendant que tu étais loin et que tu me manquais, je pleurais chaque seconde pendant que Leeteuk essayait tant bien que mal de me réconforter. Parce que pendant que Siwon me violait, je n'arrivais pas à arrêter de penser à toi et à toi seul. Parce que je n'ai fait que t'aimer pendant des mois et parce que ces deux dernières semaines, je n'ai fait que culpabiliser en me disant que je t'avais trahi, toi qui étais loin. Je croyais qu'après lui avoir dit tout ça il arrêterait. Je croyais qu'après lui avoir dit les conséquences de son départ il arrêterait. Je croyais qu'après lui avoir dit que je n'avais pas couché avec Siwon mais qu'il m'avait violé il arrêterait. Je croyais qu'après lui avoir redit une fois encore à quel point je l'aime et tiens à lui il arrêterait. Mais non. Au lieu de me croire il me considérait comme un menteur. - Arrête avec tes belles phrases ! Te fous pas de moi ! Pourquoi il aurait fait ça ?! Nan, tu m'as menti, tu m'as trahi. Tu as détruit ce que je pensais avoir construit mais après tout, peut-être que pour toi j'étais qu'un coup parmi tant d'autres ! J'ignorais ce qui était le plus dur dans cette histoire, avoir enduré ça pour lui ou qu'il refuse de me croire. Il préférait faire confiance à Siwon, lui qui était loin et fautif au lieu de m'écouter moi, moi qui l'aimais plus que tout et qui dans cette histoire était la victime innocente. Et la seule façon que j'avais désormais de le ramener vers moi c'était de lui donner les raisons, mais je ne voulais pas. Pour lui je ne voulais pas. Mais je répétais malgré tout sa question sans pour autant trouver les mots pour y répondre : - Pourquoi il aurait fait ça ? Je... C'est... - Tu vois ! Tu ne trouves aucune excuse ! Il ne peut pas avoir fait une chose pareille ! C'était moi la victime, pas lui. C'est moi qu'il devait croire, pas lui. C'est moi qu'il devrait défendre, pas lui. Et pourtant c'est moi qui endure les reproches, pas lui. J'étais entrain de le perdre par sa faute. - A quoi ça servirait de te le dire... De toute façon, tu ne me crois pas... tu ne me crois plus... alors pourquoi te blesser un peu plus ?... J'abandonnais. Tout simplement. Ca ne servait à rien d'insister puisqu'il ne m'écoutait ni ne me croyait. Alors à quoi bon lui faire du mal. - Pourquoi ça me blesserait plus de savoir pourquoi tu as voulu te le taper ? Tu m'as déjà réduit en miettes ! Mais je n'avais pas le droit de rennoncer. Je ne me le pardonnerais jamais si j'abandonnais. Je n'avais pas le droit de le laisser ainsi, et même s'il ne voulait pas me croire il fallait quand même que je lui dise. Je ne pouvais pas abandonner alors même que je l'aime, de tout mon coeur, et ça peu importe ce qu'il a pu me dire. - Eunhyuk... Ecoute-moi... - Et pourquoi ça ? Je le sentais déjà prêt à partir, à quitter les lieux et à partir loin de moi, pour toujours. Mais je ne pouvais pas le laisser faire ça. Pas encore. Je refusais de le laisser partir, quoiqu'il m'en coûte. - Tu... tu es plus concerné que ce que tu crois. S'il a fait ça c'était pour t'atteindre, toi... mais je suis ravi de voir qu'il a échoué... - Et tu crois que me dire que tu m'as trompé ça ne me blesse pas peut-être ? Il se mit soudainement à pleurer, mais ce n'était plus de la colère ou de la haine ; il était anéanti, et je regrettais déjà d'avoir à aller plus loin. - Moins que de savoir pourquoi il m'a fait ça... Je baissais les yeux alors que je le sentais perdre pied ; il était perdu. Je sentais qu'il était prêt à m'écouter, ne sachant plus qui il devait croire. Mais je regrettais avant même de le lui avoir dit. - Mais pourquoi il l'aurait fait bon sang ! Explique-moi !... S'il te plait... - Est-ce que tu... tu sais qui était celui que... que tu as tué, il y a trois mois ? Il ne s'écoula qu'une seconde avant qu'il ne me réponde, prenant peu à peu conscience de ce que je venais de dire en parlant : - Je... son... son père... mais... ce... c'était une... vengeance ? Il me regarda, les yeux emplis d'un espoir vain pour que je lui dise le contraire, mais j'hochais la tête positivement pour lui faire comprendre qu'il avait dit vrai ; je n'avais même pas le courage de le regarder dans les yeux pour le lui dire. Je n'avais pas la force nécessaire pour lui dire de vive voix que Siwon m'avait violé parce qu'Eunhyuk avait tué son père, ce même parent qui avait retrouvé Eunhyuk et Hyukjae grâce à la simple présence de Siwon. Je ne cherchais pas à le lui faire détester, mais je sentais bien que c'était déjà trop tard. - Je... Je relevais les yeux vers lui lorsqu'il commença à parler mais il n'était déjà plus là. Mon regard le suivit jusqu'à le perdre de vue lorsqu'il entra dans la cuisine, et je restai là où j'étais quelques secondes, ne sachant pas vraiment quoi faire, avant d'aller le rejoindre. Il était assit dans un coin de la cuisine, les genoux repliés contre lui et la tête niché dans ses bras. En le voyant ainsi je le trouvais si fragile, si vulnérable, lui qui d'ordinaire savait se montrer si fort et si sûr de lui. Je ne m'attardais pas longtemps dans l'encadrement de la porte et franchit la distance qui nous séparait. Je m'agenouillai près de lui, essayant de lui parler : - Eunhyuk... Je... Mais je ne trouvais pas les mots, parce que je ne savais pas quoi dire. Je m'asseyai à côté d'Eunhyuk alors que lui n'avait pas bougé, préférant rester ainsi, replié sur lui même en position foetal. Essayant malgré tout de le faire réagir, je posais ma main sur son épaule avant de passer mon bras dans son dos, mais il ne bougea pas d'avantage. Je pouvais entendre ses sanglots qui me déchiraient le coeur, et je n'arrivais pas à faire quoi que ce soit pour les faire cesser. Quelques minutes passèrent dans un silence trahit par ses larmes avant qu'il finisse par me dire, sans pour autant relever la tête : - Donghae... Je... Je suis désolé... Je ne savais pas... Je n'aurais pas du... m'énerver... et te dire ça... Je... Je ne sais pas ce qui m'a pris... Je... J'ai tout gaché... Je suis désolé... Je... J'espère... que tu pourras me... pardonner... un jour... Je n'avais pas besoin d'une journée pour lui pardonner. J'avais simplement besoin de lui à mes côtés, pour toujours. J'enlevais mon bras d'autour de ses épaule et décollais mon dos du mur avant de me tourner d'avantage vers Eunhyuk et de lui dire, doucement : - Un regard me suffira... Mais il ne réagissait toujours pas, je n'avais que ses sanglots pour seule réponse. - Regarde-moi Eunhyuk... s'il te plait. L'appeler " Hyuk " aurait pu l'encourager d'avantage à relever les yeux vers moi mais je n'avais pas osé. Pas après la... discussion, que nous avions eu. Mais il n'eut pas besoin de ça et finit néanmoins par relevé difficilement la tête vers moi avant de finir par me regarder droit dans les yeux. Son regard était enlarmé, et je glissais doucement ma main sur sa joue pour en effacer les larmes avant de la descendre dans son cou et de lui dire : - Voilà... Tout est oublié maintenant. D'accord ? - Je... non... Je ne cherchais même pas à avoir son approbation sur ce sujet. Ca ne dépendait que de moi et je ne lui en voulais pas, du moins je ne lui en voulais plus. Tout ce que je voulais c'était le garder à mes côtés et sécher ses larmes. - Et pourquoi pas ? - Tout ce que je t'ai dit... Je suis désolé... Si j'avais su... Je glissai doucement ma main dans ses cheveux tout en l'interrompant : - Tu ne pouvais pas savoir. Point final. On parlera de ça demain ou dans une autre vie comme tu l'as proposé... tu veux bien ? Rien qu'une soirée je voulais pouvoir tout oublier, tout mettre de côté et ne penser qu'à nous deux. Rien qu'à lui et moi. Il se détourna néanmoins de mon regard avant de hocher positivement de la tête en me disant : - Tout ce que tu veux... Je sentais malgré tout qu'il n'arrivait pas à se détacher de ce sentiment de culpabilité, mais je ne voulais pas qu'il y pense. Pas maintenant. Pas ce soir. Je voulais le voir sourire et l'entendre rire. Je lui relevais lentement le menton pour le forcer à me regarder de nouveau avant de lui demander, d'une voix douce : - Est-ce que tu m'aimes ? Il me regarda quelques secondes, sans rien dire, comme s'il ne comprenait pas le sens ni l'intérêt de ma question avant de finalement me répondre : - Plus que tout au monde. Plus que tout ce qui peut avoir une quelconque valeur dans ce bas monde. Et à jamais. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en l'entendant pronnoncer ces quelques mots avant de caresser doucement sa joue et de lui dire à mon tour : - Alors ce que je veux, c'est que tu ne penses qu'à ce sentiment, et que tu arrêtes de pleurer pour ce qui ne peut pas être changé de toute façons. Il hésita quelques instants avant de me dire ce que je souhaitais entendre : - Je... D'accord... Je n'attendais pas plus longtemps et l'attirais doucement contre moi, dans une étreinte que lui et moi avions bien trop attendu. Ma main glissa dans ses cheveux et l'autre le gardait étroitement contre moi alors que lui avait niché sa tête dans le creux de mon cou et m'enserrait tendrement de ses bras, comme si lui et moi avions peur de voir disparaître l'autre alors qu'il n'y avait pourtant plus aucun doute entre nous. La chaleur qui émanait de lui et de son étreinte me réchauffait le coeur, un coeur qui avait été froid et éteint bien trop longtemps sans lui, et je ne saurais dire à quel point l'instant était parfait. - Je t'aime Hae... La douce mélodie de ces quelques mots m'avait cruellement manqué, et maintenant que j'en regoûtais la saveur, je n'étais pas prêt à la laisser partir de nouveau. - Et moi encore plus... Hyuk. Je reprenais la liberté de l'appeler ainsi, ce qui eût visiblement l'effet de lui faire plaisir puisqu'il se détacha de moi, affichant un immense sourire, un sourire qui m'avait tellement manqué. Je lui souris à mon tour avant de laisser le silence s'installer. Mais il n'avait de pesant ni de désagréable, au contraire. Il était léger, dépourvu de ressentiment et d'amertume pour ne laisser place qu'à de l'amour et de la joie. Quelques instants passèrent avant qu'il ne me demande, non sans me surprendre : - Euh... Tu... Tu veux...manger ? C'était en effet une bonne façon de changer de sujet, et je devais avouer que manger après plus d'une journée sans le faire ça ne me ferait probablement pas de mal. Sans attendre ma réponse il se releva avant de me prendre la main pour m'aider à en faire de même, et une fois debout il ne la lâcha pas pour autant. Je lui répondais, malgré tout : - J'ai pas mangé depuis plus de 15 heures alors tu parles si je veux manger. Il serra doucement ma main avant de me demander, après avoir jeter un regard à une casserole d'eau entrain de bouillir sur le feu : - Je... Des spaghettis, ça te va ? Je me rappelais qu'il était dans la cuisine quand j'étais arrivé, probablement entrain de faire à manger, ce qui expliquait la présence de cette casserole d'eau sur la gazinière. Je ne l'avais jamais vu cuisiné auparavant, la situation ne l'imposant pas vraiment, mais j'étais curieux de voir ça. Je détournais mon regard de la casserole pour le voir à nouveau avant de lui demander : - C'est toi qui les fais ? Il hocha vivement de la tête avec un sourire adorable, comme si c'était une fierté pour lui de me faire à manger avant que je ne lui dise : - Alors ça sera parfait. Il me sourit d'avantage alors que je le lui rendais avant de lâcher ma main pour s'atteler à la tâche. Après avoir sorti les ingrédients nécessaires d'un sac de course qu'il avait du amener en arrivant, étant donné qu'il ne devait plus y avoir grand chose à manger chez moi, et après les avoir déposé sur le plan de travail, il s'empara du paquet de spaghettis pour l'ouvrir et les mettre dans l'eau alors que le prenais doucement dans mes bras, plaquant mon torse contre son dos avant de poser ma tête sur son épaule. Il arrêta ce qu'il faisait quelques instants, appuyant sa tête contre la mienne en soupirant de bien être et en fermant les yeux avant d'embrasser doucement ma tempe et de retourner à sa tâche, autrement dit celle de verser le paquet dans l'eau. Nous sommes restés ainsi jusqu'à ce que le temps de cuisson des spaghettis s'achève et qu'il doive les égoutter. Après avoir déposé tendrement mes lèvres dans son cou, je me détachais de lui pour le laisser oeuvrer et allais m'asseoir sur le plan de travail, juste à côté de lui. Je le voyais scruter d'un air interrogateur les différents placards, et je lui indiquais d'un regard lorsqu'il releva les yeux vers moi lequel il cherchait. Il ouvrit la porte de ce dernier et en sortit la passoire avant de la déposer dans l'évier. Mais avant d'essorer les pâtes, il sortit une fourchette et en prit quelques unes dessus pour les goûter j'imagine. Il souffla doucement dessus pour les refroidir, et je m'attendais à ce qu'il les porte à sa bouche mais au contraire, il me tendit la fourchette. Je lui souriais avant de les goûter à sa place et de hocher positivement de la tête pour lui faire comprendre que la cuisson était parfaite. Quand il essaya d'attraper le pot de sauce toute prête (drôle de façon de cuisiner) qui était derrière moi, je me penchais pour l'en empêcher, et alors qu'il tentais de l'attraper en passant son bras de l'autre côté, je suivais le mouvement, lui faisant afficher une moue boudeuse absolument adorable. - Hae ! Et son ton enfantin l'était tout autant. Je baissais la tête en souriant avant de relever les yeux vers lui et de lui dire : - Serre-moi dans tes bras. Il ne devait visiblement pas s'attendre à une demande comme celle-ci, et j'avais l'impression de l'avoir complètement égaré rien qu'avec ces quelques mots. Mais il se reprit néanmoins et finit par me dire, un peu perdu tout de même : - Je... Euh... Si tu veux... Il s'approcha de moi, glissant ses mains sur mes hanches pour ensuite m'attirer contre lui en refermant ses bras dans mon dos. Je passais mes bras autour de ses épaules et nichais ma tête dans le creux de son cou, inspirant doucement son odeur avant de fermer les yeux. Je le sentais resserer son étreinte autour de moi avant que je ne referme mes jambes autour de lui pour le garder contre moi. Nous aurions pu rester des heures ainsi, sans rien dire, simplement bercé par la présence et l'étreinte de l'autre, mais il en décida autrement et se détacha légèrement de moi sans pour autant me faire quitter ses bras. Son regard se plongea dans le mien, un sourire discret mais tout de même présent sur les lèvres. Sa main remonta jusqu'à pouvoir caresser tendrement ma joue, et un sourire illumina à mon tour mon visage avant qu'il s'approche doucement et dépose ses lèvres sur les miennes avec douceur et tendresse, et une certaine " timidité ", comme si ce baiser était notre premier. Je resserais mon étreinte autour de son cou tout en fermant les yeux avant d'appuyer ce baiser, retrouvant le goût de ses lèvres noyé dans les larmes. Sa main caressais toujours tendrement ma joue, et au bout de quelques secondes, il inclina légèrement la tête, et j'anticipais sa demande en entrouvrant les lèvres. Sa langue retrouva la mienne dans une étreinte à la fois douce et sensuelle, une danse dont nous n'avions pas perdus les pas au fil du temps. Il me serra d'avantage contre lui alors que ma main glissa dans ses cheveux, appuyant encore plus ses lèvres contre les miennes jusqu'à ce que nous nous séparions, à court d'oxygène. Nos lèvres se retrouvèrent cependant bien vite, alors que je le sentais se pencher en avant. Je ne cherchais pas vraiment à comprendre ce qu'il faisait, jusqu'à ce qu'il se redresse et ne mette fin à ce baiser. En rouvrant les yeux, je constatais avec... amusement, que le pot de sauce était à présent dans sa main. Il affichait un sourire tout fier, bien que presque taquin. Je l'ai regardé avec un air désespéré, comme un parent qui n'en pouvait plus des bêtises de son enfant, avant de le retenir, alors qu'il tentait visiblement de retourner à " sa cuisine ", en attrapant doucement le col de sa chemise et en gardant mes jambes autour de lui. - Attends... tu fais pas ce que je crois que tu fais, là ? Il ancra son regard dans le mien, l'air de rien, avant de me dire, sur un ton innocent accompagné d'un sourire malicieux : - Je sais pas... Qu'est ce que tu crois que je fais ? - Que tu me fais passer après la tomate... Cette conversation avait tout d'une discussion entre gamins, mais ni lui ni moi ne semblait en avoir quelque chose à faire. - Non, pas du tout... Il me fit un grand sourire absolument adorable et niais avant de m'embrasser rapidement, comme si de rien était, avant que je lui demande : - Et pourquoi tu m'as lâché alors ? - Comme ça. Pourquoi je te tiendrais ? J'arrivais quand même à être jaloux d'un pot de sauce. Je crois que dans le genre scène de jalousie débile on était pas mal. Quoiqu'il en soit, la pichenette sur le sommet de son crâne était partie et je le lâchais avant de le pousser gentiment, une moue boudeuse sur le visage et les bras croisés comme un gamin de sept ans pas content. Néamoins amusé, Eunhyuk s'approcha de moi une seconde fois pour déposer un baiser furtif sur ma joue avant de s'occuper des pâtes. Je descendais du plan de travail avant de passer à nouveau derrière lui pour le prendre dans mes bras, attendant sagement qu'il finisse alors que la faim commençait à se faire ressentir. Une fois installés à table et servit, il rapprocha ma chaise de la sienne jusqu'à ce que ces deux dernières soient l'une contre l'autre pour m'avoir contre lui et passa son bras autour de mes épaules. J'embrassais doucement sa tempe avant d'appuyer on front dans le creux de son cou. D'être ainsi avec lui me faisiat presque oublie rma faim, préférant amplemant me tenir dans ses bras plutôt que manger, mais lui prit néanmoins une des deux forchettes avant d'enrouler des spaghettis autour et de me la tendre. Je me redressais légèrement pour prendre la bouchée alors qu'il me demandait : - Alors ? Je prenais le temps d'avaler et d'en apprécier le goût avant de lui répondre : - Une tuerie. C'est la première fois que t'en fais ? - Moui... Mais j'ai pas fait grand-chose... Ce n'était pas tout à fait faux. Mais ça n'avait surtout pas une très grande importance en cet instant. - C'est quand même bon. Sincèrement, faut que tu cuisines plus souvent... Il s'empara de l'autre fourchette et pris une bouchée à son tour, avant de me dire : - Nan mais c'est pas exceptionnel non plus. - Si... Pare que c'est de toi, rien que pour moi. Je déposais tendrement mes lèvres contre les siennes, quelques secondes, avant de nous séparer et de plonger mon regard dans le sien. - Je recommence quand tu veux. - T'es un amour... J'embrassais doucement sa joue avant de continuer : - Heureusement que je t'ai... Il ressera son bras autour de moi avant de me dire, ses yeux dans les miens : - Et moi donc... T'imagines même pas à quel point j'ai besoin de toi. Je pouvais imaginer, au moins autant que moi j'avais besoin de lui. Je caressais doucement sa joue avant de lui répondre : - Aussi bizarre que cela puisse te paraître, si, j'imagine. Il me sourit avant de venir déposer un tendre baiser sur mes lèvres qui ne dura que quelques secondes avant que je le retienne et plaque à nouveau mes lèvres contre les siennes. Il entrouvrit ces dernières de lui même pour permettre à nos langues de se retrouver dans une douce et folle étreinte avant que nous nous séparions. Mon visage toujours près du sien, les yeux dans les yeux, il me dit à voix basse, comme le plus précieux et le plus beau des secrets : - Je t'aime. Un sourire se dessina imméditament sur mes lèvres, et je déposais un rapide baiser sur les siennes avant de lui dire : - Moi aussi. Il sourit à son tour et l'on se décidait finalement à manger dans un silence agréable, mais qui ne dura que quelques secondes, à vrai dire jusqu'à ce que je lui dise la première chose qui me passait par la tête : - Tu sais quoi ? Il me regardait avec un air curieux, comme si je m'apprêtais à lui apprendre la nouvelle de l'année, mais pas du tout. - Je veux un chat et un chien. A présent il me regardait bizarrement, comme si je venais de lui annoncer que je voulais me marier et avoir trois enfants. Pour le moment je n'étais que au stade chat et chien, on verra le reste plus tard. - Pour qu'il te grignote ? Luhan te suffit pas ? Il est vrai que les chats mangent les poissons... Mais bon. Luhan ne se transformait pas souvent, pour ne pas dire jamais, en chat, et puis avoir un chat sur ses genoux ou avoir Luhan sur ses genoux c'est légèrement différent. - C'est pas pareil... Lui c'est pas un vrai chat. Quoique j'aimerais bien le voir en chat, un jour. Jutse histoire de savoir à quoi il ressemble, si c'est le genre petit chat trop mignon ou gros matou méchant. - Justement, y a les avantages, sans les inconvénients. Y a pas d'inconvénient à avoir un chat, c'est que du bonheur d'abord. Enfin quand on a un jardin. - Sauf qu'il se mettra jamais dans sa forme animale. Je me voyais mal aller le voir un jour et le lui demander, c'est le genre de truc qui ne se demande pas je crois. Pourtant je suis sûr qu'il ne me dirait pas non, vu que Luhan est l'adorabilité incarnée, mais bon. Voilà. C'est mieux d'avoir un vrai chat à soi. - Bah... Y a bien un jour où il le fera et ce jour-là je protègerai mon poisson contre le vilain chat. Il s'approcha et embrassa avec douceur ma tempe alors que je lui souriais, amusé, avant de lui répondre : - Sauf que je ne serai peut-être pas en poisson ce jour-là... Par contre, toi... Je le verrais volontier en singe. Quoique je n'avais aucune idée de la sorte de singe qu'il était, et ce serait bête que je me retrouve avec un macaque en colère ou un gorille pas content, mais quand même, par simple curiosité. M'enfin lui n'étais visiblement pas de cet avis. - Aucune chance. - De quoi ? Il me souriait étrangement et finit par me dire, alors que j'attendais sa réponse avec impatience : - Que je sois un poisson. Même après trois mois d'absence il continuait à aimer m'embêter. Je trouverais probablement le moyen de lui rendre la pareille plus tard dans la soirée, mais passons. Un sourire presque satisfait illuminait son visage alors que je le tapais gentiment sur l'épaule avant de lui dire : - Couillon. Amusé, il laissa échapper un petit rire avant d'approcher son visage tout près du mien et de me dire : - Moi aussi je t'aime. Ses lèvres retrouvèrent les miennes en une fraction de seconde, et j'appuyais ce baiser quelques instant avant de me séparer de lui et de lui dire : - Je sais... ~ Après avoir fini de manger et avoir débarassé la table, nous étions retournés sur le canapé et Eunhyuk m'avait immédiatement ramené contre lui avant de s'installer plus confortablement, moi dans ses bras. Nous sommes restés ici un certain temps, plongés dans un silence agréable. Je pouvais entendre son coeur et battre, sentir sa chaleur et m'imprégner de son odeur ; je pouvais à nouveau le sentir près de moi. Sa main glissait dans mes cheveux de façon régulière et l'autre veillait à me garder contre lui, alors que la mienne dessinait des arabesques sur son torse par-dessus sa chemise. J'aurais pu rester ainsi des heures, et même une vie entière tant que c'était dans ses bras, mais il me vint soudainement l'envie de sortir, et j'imaginais déjà très bien l'endroit où j'allais l'emmener. - Tu veux sortir ? Je me redressais suffisament pour pouvoir le voir en prenant appui sur lui avant de plonger mon regard dans le sien, alors qu'il me demandait : - Si tu veux... Où tu veux aller ? Je me relevais d'avantage avant de lui dire : - Suis-moi tu verras... Il acquiesça vivement de la tête avant que je ne me lève du canapé en même temps que lui et lui prenne la main pour l'emmener dehors. Je sortais avec lui par la baie vitrée qui menait directement vers la partie du jardin qui se trouvait à gauche de la maison, et constatait qu'en plus du fait que la pluie ait cessé, l'air était doux. Je commençais à longer la piscine, Eunhyuk à ma suite, dans le but de l'emmener jusqu'à la balancelle de l'autre côté, mais à force de regarder la piscine je n'ai pas pu résister. J'ai lâché sa main avant de le pousser dedans, mais il ne fut pas de cet avis et m'attrappa le bras pour m'entraîner avec lui. Heureusement que l'eau n'était pas trop froide. A peine avais-je sorti la tête de l'eau qu'Eunhyuk s'était déjà accroché à moi, ses bras autour de mon cou et ses jambes fermement resserées autour de ma taille. - Eh ! Mais il ne me laissa pas râler d'avantage et ressera son emprise autour de moi avant de me dire, sur un ton paniqué : - S'il te plait, me lâche pas ! Je t'en supplie ! Me lâche pas ! J'aurais pu rétorquer la même chose que ce qu'il m'avait dit tout à l'heure, mais je m'abstenais en comprenant qu'il était complètement angoissé et me contentais de lui dire, non sans me moquer de lui finalement : - Je peux pas vraiment, vu que je ne te tiens pas. Je refermais néanmoins mes bras autour de lui sans vraiment cherché à le tenir alors que lui se mit à râler : - Te fous pas de moi, c'est pas drôle ! Ah vrai dire si, la situation était des plus comiques, du moins pour moi. - Ben... Mais en voyant le regard noir qu'il me jetait, je m'abstenais de le lui faire remarquer que si et lui dit, un sourire discret sur les lèvres : - Pour un amoureux des poissons, avoir peur de l'eau... - J'ai pas peur de l'eau, on m'a jamais appris à nager ! J'avais l'impression de parler à un gamin qui râlerai parce que j'aurais dit qu'il avait 4 ans au lieu de quatre ans et demi. C'était absolument adorable de mon point de vue, et je me doutais que pour lui la situation devait être angoissante. Mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être amusé par la situation. Au final, la brute que j'avais cru voir le premier jour s'avérait pleine de surprises, aussi mignone soit-elle. - Je peux t'apprendre si tu veux. En plus de savoir nager je pouvais même réspirer sous l'eau (au cas où il me noierait pour ne pas couler). C'était un truc de Sirene. Ca et avoir presque tout le temps froid, mais ça c'était moins cool. Enfin bref, tout ça pour dire que je pouvais parfaitement lui apprendre à nager. - C'est vrai ? Tu ferais ça ? Il me regardait les yeux pleins d'espoir, comme si pour lui savoir nager était la chose la plus indispensable au monde. - Dis pas ça comme si c'était exceptionnel, c'est pas grand-chose. Lui n'était pas vraiment de cet avis. - Quand t'as 18 ans et que tu coules comme une pierre alors que tu te plais à hurler au monde entier que t'es un sanguinaire cruel, ça craint, donc tu sauves mon honneur... après avoir sauvé ma vie. Je ne résistais pas plus longtemps et l'embrassais tendrement. Il ne tarda pas à appuyer ce baiser en resserant légèrement ses bras autour de mon cou, et je prolongeais cet instant de quelques secondes avant d'y mettre fin et de lui dire : - Au pire, tu peux me lâcher, t'as pieds normalement. Dans la théorie si j'ai pieds lui aussi, surtout qu'il est un peu plus grand que moi. Mais je n'aurais peut être pas du ajouter le " normalment ", puisqu'il me fit un signe négatif de la tête avant de me dire, comme s'il était au bord du gouffre : - Non, je vais couler ! Je ne pouvais pas m'empêcher d'insister, non pas que l'avoir dans mes bras était désagréable, mais si j'arrivais à lui faire oublier sa peur j'aurais de quoi me sentir fier. - Mais non... Allez, fais-moi un peu confiance. Mais il ne voulais vraiment, mais alors vraiment pas. - Veux pas. - Comment ça tu veux pas me faire confiance ? Je crus discerner l'ombre d'un sourire sur son visage, perdu au milieu de toute cette angoisse avant qu'il ne me dise : - Pas te faire confiance, te lâcher banane... Comme si j'allais le laisser se noyer. Manquerait plus que ça. - Et bah lâche-moi, tu me montreras que tu me fais confiance mon coeur... Ma requête n'était pourtant pas énorme, mais j'avais l'impression de lui demander la lune. J'avais je ne l'avais vu aussi obstiné pour ne pas faire quelque chose. - Nan, je ne veux pas... S'il te plait, serre-moi dans tes bras, je ne veux pas me noyer... Je laissais mes bras autour de lui sans pour autant resserrer mon étreinte avant de lui dire, un sourire discret plaqué au visage : - Tu ne te noieras pas... sauf si tu ne sais plus tenir debout. Il me regardait avec un air qui avait un côté désespéré avant me demander : - Tu te fous encore de moi là ? - Non pas du tout... - S'il te plait arrête... Je me risquais à enlever un de mes bras de dans son dos, ce qu'il remarqua presque immédiatement, avant de caresser doucement sa joue et d'arrêter ma main dans son cou en lui disant : - T'en fais pas... Le temps qu'on rentre et tu seras comme un poisson dans l'eau. Il se détacha soudainement de moi, non sans me surprendre et le regard troublé, comme si j'avais dit une erreur. Je savais néanmoins très exactement ce que j'avais dit, et sa réaction ne faisait que me confirmer mes doutes. - Eunhyuk ? Qu'est-ce... Qu'est-ce qu'il y a ? Mais je n'aurais pas du lui poser cette question. Je ne voulais pas en parler ce soir, et je lui avais même demandé de ne pas aborder la sujet. - Je... Euh... Nan... Rien... Rien... Je le remerciais intérieurement de ne pas revenir là-dessus et revenais au sujet précédent, ne pouvant pas m'empêcher de lui faire une remarque : - Tu vois que tu ne coules pas... - Que je... Mais il n'avait visiblement pas réalisé qu'il m'avait lâché et la panique le regagna soudainement : - Ah ! Il se raccrocha à moi immédiatement, non sans me faire rire, alors que je le reprenais tendrement dans mes bras. - Rigole pas, c'est vraiment chiant... Le ton qu'il avait employé me faisait presque ressentir de la culpabilité, alors que je savais pertinemment qu'il ne m'en voulait pas. Enfin pas vraiment en tous cas. - Je m'en doute... Je suis désolé... Mais c'est... plus fort que moi... Alors que je lui souriai, il me frappa gentimment l'épaule, comme un gamin avant que je rajoute, en le serrant d'avantage contre moi : - Désolé... Allez viens... Ou plutôt accroche-toi, je t'amène un peu plus près du bord. En comprenant que j'avais l'intention de bouger, il s'accrocha d'avantage à moi avant de me dire, légèrement paniqué : - D'accord mais tu me lâches pas. - Mais non... Je ne tenais pas vraiment à le lâcher, et encore moins à ce qu'il se noit. Je l'embrassais doucement sur la joue avant d'aller d'avantage vers le bord de la piscine, du moins où il avait largement pieds. Je m'arrêtais quand l'eau m'arrivait en bas des côtes et tentais de faire comprendre à Eunhyuk qu'il pouvait désormais me lâcher et qu'il ne craignait plus rien (même s'il ne craignait rien avant), mais il n'était pas décider à s'y résoudre et se contentait de répondre d'un signe néagtif de la tête à chaque fois que je l'encourageais à me lâcher. Il a néanmoins finit par desserer son emprise autour de mon cou et de ma taille et à poser ses pieds au sol. Ses mains enserraient fermement les miennes et ses yeux restaient clos. J'approchais mon visage du sien avant de l'embrasser tendrement pour essayer de le rassurer, et il y répondit timidement, comme si tout son esprit était focalisé sur le fait qu'il était dans l'eau. Je m'écartais légèrement de lui et il ouvrit doucement les yeux, fixant inlassablement le fond de la piscine. - Eh... Eh. Regarde-moi... Il releva difficilement les yeux vers moi, après quelques secondes, avant d'ancrer son regard dans le mien. Je parvenais difficilement, lui n'ayant pas envie de la lâcher, à libérer ma main droite et la glissais doucement dans son cou. - Voilà... Là... Je déposais à nouveau mes lèvres contre les siennes alors que je le sentais passer sa main libre dans mon dos pour me sentir contre lui, et il appuya quelques secondes ce baiser avant que je n'y mette fin et lui dise : - T'en fais pas, ça va aller... Il ne va rien t'arriver, surtout pas si je suis là, d'accord ? Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il hochait vivement la tête de haut en bas. Je souris à mon tour en le voyant rassuré et l'embrassai à nouveau, rapidement, avant de le prendre dans mes bras. Il nicha sa tête dans le creux de mon cou alors que ma main glissait dans ses cheveux, et je fermais les yeux en le sentant resserer son emprise. J'ignore combien de temps nous sommes restés ainsi, l'un dans les bras de l'autre, mais les minutes défilaient sans que ni lui ni moi ne songions un seul instant à nous séparer. Je m'écartais néanmoins légèrement de lui avant de l'embrasser tendrement. Il me ramena entièrement contre lui en appuyant ce baiser alors que je refermais mes bras autour de son cou. Au bout de quelques secondes, j'entrouvrais doucement les lèvres et il ne tarda pas à s'y inviter, sa langue dansant à nouveau avec la mienne dans une étreinte à la fois douce et sensuelle. Ma main reprit place au milieu de ses cheveux avant d'en saisir doucement une poignée, appuyant toujours plus notre échange jusqu'à ce que l'oxygène nous manque. Mais à peine nous étions nous séparés que nos lèvres se retrouvaient l'instant d'après, approfondissant directement nos baisers. Ce manège dura plusieurs minutes jusqu'à ce que je m'écarte plus ou moins de lui pour pouvoir le regarder. Il ancra son regard dans le mien alors que ma main quitta ses cheveux pour aller dans son cou, puis sur son coeur. Je baissais mon regard à l'endroit même ou ma main était posée, sur sa chemise blanche qui lui collait à la peau à cause de l'eau. J'en ai lentement défait un à un les boutons, sous son regard tendre et amoureux, jusqu'à déboutonner le dernier. J'écartais doucement les pans de sa chemise, révélant son torse parfait, ses muscles tendus. Sa peau trempée brillait sous la lumière de la lune, et le sourire discret et le regard tendre qu'il me jetait ne faisait que me faire fondre un peu plus. Mes mains glissèrent sur sa peau, sentant un à un ses muscles sous mes doigts, appréciant la caresse de l'eau et celle de sa peau, son regard posé sur moi. Je passais mes mains sous sa chemise au niveau de ses épaules pour la faire glisser lentement le long de ses bras jusqu'à la lui enlever entièrement et la poser sur le rebord de la piscine. Il me reprit dans ses bras presque imméditament avant de m'embrasser tendrement le front et de me murmurer : - Je t'aime. Il déposa ses lèvres contre les miennes quelques secondes avant que je n'y mette fin pour lui dire, le regard plongé dans le sien : - Moi aussi Eunhyuk, moi aussi... Ses lèvres s'étirèrent en un magnifique sourire, comme à chaque fois que je le lui disais, et il m'embrassa à nouveau, resserant toujours plus son étreinte autour de moi alors que mes bras reprenaient place autour de ses épaules. Au bout de quelques instants, j'enlevais de moi même mon gilet avant de le mettre sur le rebord sans pour autant cesser de l'embrasser, et ses mains glissèrent timidement sur ma taille, comme s'il n'osait pas aller plus loin. J'ignorais moi même ce que je voulais vraiment, mais en cet instant précis je ne voulais plus me poser la question. Je séparais nos lèvres pour pouvoir le regarder, une main sur son coeur et l'autre dans son cou. Jamais son regard n'avait été aussi doux, et je pouvais lire dans ses yeux qu'il ne ferait rien tant que je ne lui demanderais pas. Mais ma permission il l'avait déjà, et en un regard je le lui faisais comprendre. Ses mains glissèrent doucement sous mon tee-shirt et entrèrent en contact avec ma peau, non sans me provoquer un frisson. Je le voyais hésitant mais je l'incitais malgré tout à continuer, ce qu'il fit, et ses mains glissèrent sur mon torse tout en relevant le vêtement. Sentir à nouveau ses caresses sur ma peau, c'était à la fois agréable et gênant. Mais je faisais en sorte de laisser de côté la gêne pour ne sentir que sa douceur. Ces mains n'étaient pas celles de Siwon mais celles d'un homme que j'aimais par-dessus tout et qui m'aimait en retour. Que demander de plus ? Il finit par enlever mon tee-shirt et l'envoya rejoindre les autres vêtements sur le rebord de la piscine avant que ses mains caressent à nouveau ma peau de façon hésitante. Je caressais doucement sa joue avce un regard confiant alors que ses bras m'enserraient à nouveau, me plaquant à nouveau contre lui en même temps que ses lèvres contre les miennes. ~
Messages : 410 Date d'inscription : 12/05/2014 Sur l'avatar ? : Lee Donghae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Manipule l'esprit des gens Race précise: Siren
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Lun 6 Avr 2015 - 15:15
Come Back
♦ DongHae Lawn feat EunHyuk Won ♦
Mon dos se heurtait en douceur à la paroi de la douche alors qu'Eunhyuk plaquait à nouveau ses lèvres contre les miennes. Ses mains descendirent le long de mon torse pour s'arrêter sur ma taille tandis que je refermais mes bras derrière sa nuque, plaquant son corps nu contre le mien. Mes doigts glissèrent doucement dans ses cheveux alors que sa langue retrouvait à nouveau la mienne.
Jamais je ne m'étais senti aussi proche de lui et aussi bien dans ses bras, et pourtant, une petite voix dans ma tête me rappelait sans cesse que je ressentais malgré tout un profond malaise et que mes pensées me portaient ailleurs, bien loin de nous deux. Sentir ses mains à lui sur ma peau et non celles de Siwon, apprécier la chaleur réconfortante de ses bras et non la froideur malveillante des siens, sentir la caresse de ses lèvres contre les miennes et non la douleur face à celles de Siwon, savoir qu'Eunhyuk faisait ça parce qu'il m'aimait et non comme lui pour chercher à me faire souffrir. Toutes ces choses faisaient que je me sentais bien ici contre lui, dans ses bras, mais tous mes souvenirs se bousculaient pour y mettre un terme. Je savais qu'il n'irait pas plus loin si je ne le voulais pas, je savais qu'il ne me frocerait pas, et pourtant l'idée d'aller jusqu'au bout me terrifiait. Même si c'était lui. Je sentais sa main descendre timidement plus bas, mais je la retenais en interrompant notre baiser pour lui dire, détournant les yeux : - Hyuk... Je... Sa main remonta jusqu'à mes lèvres pour me mettre un doigt sur la bouche, m'empêchant d'en dire plus. Il me releva le menton, plongeant son regard dans le mien avant de m'embrasser tendrement le front en glissant sa main dans mes cheveux. Me regardant à nouveau et en caressant ma joue, il me dit : - T'en fais pas, ça va aller... Il comprenait et je l'en remerciais. De jour en jour depuis le début j'avais l'impression qu'il devenait de plus en plus parfait, sans jamais pour autant atteindre la perfection pusqu'il me surprenait constament. Même si j'étais conscient qu'il ne me forcerait à rien si je ne le voulais pas, je l'en remerciais, de tout coeur. Il se rapprocha doucement et déposa ses lèvres sur les miennes avec tendresse en glissant sa main dans ma nuque. J'appuyai ce baiser et ne tardai pas à lui quémander un échange plus passionné en glissant ma langue sur ses lèvres closes. Ces dernières ne tardèrent pas à s'entrouvrir, laissant nos deux jumelles se retrouver dans une étreinte dont elles ne se lassaient jamais. Je resserais mon emprise autour de ses épaules en saisissant doucement une poignée de cheveux entre mes doigts, appuyant toujours plus ses lèvres contre les miennes jusqu'à ce que l'air nous manque. Peu de temps après nous être séparés, je lui dis : - Je suis désolé... Mais... - Eh, c'est pas grave Hae, tout va bien. Sa main glissa dans mes cheveux avant de caresser doucement ma tempe avec son pouce alors qu'il me souriait tendrement. Je n'attendis pas plus longtemps et vins me blottir contre lui tout en appréciant son étreinte. Je l'enlaçais à mon tour avant de fermer les yeux, profitant de l'instant présent uniquement. L'eau qui glissait sur ma peau, sentir son coeur battre sous ma main, ses bras autour de moi, sa simple présence, tout était parfait en cet instant. ~ Je sortais de la douche le premier avant de m'envelopper dans un peignoir blanc comme neige. Eunhyuk de son côté semblait avoir un moment d'absence ; il était toujours dans la douche, sous l'eau, mais ne semblait pas vouloir sortir. Je me tournais vers lui avant de l'interpeller : - Eunhyuk ? Tu viens ? - J'arrive. Je sortais donc de la salle de bain, arrivant directement dans ma chambre. J'allais m'asseoir dans mon lit, appuyé à la tête du lit contre les oreillers, en l'attendant. Je profitais de ces quelques instants pour m'attarder sur toutes ces choses qui avaient constitué ma chambre d'enfance, notament ma peluche singe que je chérissais par-dessus tout avec la peluche Nemo quand j'étais petit. Je la prenais d'une main en souriant, me remémorant toutes les crises de gamin que j'avais pu faire à chaque fois qu'on partait sans mon Nemo et sans mon singe à moi. J'en venais à me demander si plus jeune je n'avais pas eu un don de voyance pour savoir que Nemo et le singe allaient finir ensemble. Enfin bref. Je le reposais à sa place au moment même ou Eunhyuk referma la porte de la salle de bain derrière lui, une serviette bleue foncée autour de la taille. Il se dirigea, suivit par mon regard, vers le lit avant de s'y asseoir à son tour, à côté de moi sur ma gauche. Mais à peine s'était-il assit que je bougeais pour me retrouver à califourchon sur lui, non sans lui provoquer un sourire absolument adorable. Il referma ses bras autour de moi avant de lever la tête pour m'embrasser. J'appuyais ce baiser tout en enserrant sa nuque avant d'y mettre un terme et de plonger mon regard dans le sien. Il me serra un peu plus contre lui avant de me demander d'une voix calme : - Qu'est-ce que tu aimes chez moi ? La question avait quelque chose d'innatendu. Je ne m'étais pas imaginé qu'il me poserait la question un jour, encore moins aujourd'hui. Sans parler du fait qu'il avait probablement déjà la réponse. Je l'aimais, lui, tout simplement. Avec ses qualités et ses défauts, ses erreurs et ses pensées parfois des plus noirs, son passé et ce qu'il était devenu. C'était un tout. Toutes ces choses faisaient que je l'aimais, et je n'en détestais aucune. Aucune. Même si je n'approuvais pas toujours, ses actes et ses envies sombres faisaient de lui ce qu'il était aujourd'hui. J'aimais son côté des plus protecteur avec moi. J'aimais voir son regard jaloux quand quelqu'un se montrait trop proche de moi. J'aimais l'entendre râler et le voir grimacer à chaque fois qu'il voyait un couple mignon alors qu'au fond il était pire qu'eux. J'aimais voir son sourire à chaque fois que nous nous retrouvions après un éloignement plus ou moins long. J'aimais la façon qu'il avait de ne pas vouloir me lâcher le matin au moment de se lever. J'aimais le voir rougir quand il me disait " Je t'aime " dans nos moments de solitude. J'aimais le voir essayer de me sortir de ma lecture quand je portais plus d'attention à un livre qu'à lui. J'aimais tomber dans son regard dès que j'ouvrais les yeux le matin. J'aimais l'entendre me quémander un soirée rien que lui et moi. J'aimais sentir les regards parfois lubriques qu'il me lançait. J'aimais la façon qu'il avait de me retenir inconsciemment dans son sommeil quand j'essayais de me lever sans le réveiller. Mais à ce compte là je pouvais lui parler des heures durant de ce que j'aimais chez lui sans jamais y mettre un terme, tout simplement parce qu'il n'y avait rien que je détestais. - Je t'aime. Je déposais un rapide baiser sur ses lèvres avant de continuer, sous son regard tendre et son sourire : - J'aime ta peau, j'aime tes yeux, j'aime tes lèvres, tes bras. Je t'aime tout entier. Toi, ton sourire, ton rire, tes grimaces d'enfant, tes erreurs d'adulte. J'aime tes larmes parce que je peux les sécher. Je t'aime. Tout simplement. Illustrant mes dires pendant que je parlais, ma main glissa le long de son torse, revint dessiner le contour de ses yeux et celui de ses lèvres avant de caresser doucement son bras. Je relevais les yeux vers lui en effleurant sa joue de mes lèvres pour finalement l'embrasser doucement. Ma main glissa dans son cou puis dans ses cheveux avant qu'il ne me dise, me serrant encore plus contre lui : - Alors je te donne tout. Je te donne mes larmes, mes erreurs, mes grimaces, mon rire, mon sourire, moi, mes bras, mes yeux, mes lèvres, ma peau, tout. Je suis tout à toi. Je caressais doucement sa joue avant de lui dire, le sourire aux lèvres alors qu'il se redressait, décollant son dos de la tête du lit : - Et je serai toujours à toi. Un sourire radieux illumina son visage et il déposa à nouveau ses lèvres contre les miennes. J'entrouvrais de moi même la bouche pour approfondir ce baiser tout en resserant mon emprise autour de ses épaules. Je le laissais en prendre le contrôle avant de le pousser à se caler à nouveau contre les oreillers, et ses mains s'arrêtèrent sur ma taille alors que mes doigts glissaient dans ses cheveux, apuyant un peu plus ses lèvres contre les miennes. A court d'oxygène, nous mettions un terme à ce baiser. Sa main remonta le long de mon dos jusque dans mes cheveux et il m'embrassa à nouveau, simplement quelques secondes avant que je ne me redresse, assis fièrement sur ses jambes. Il arrêta à nouveau ses mains sur mes hanches, le regard ancré dans le mien, mais je détournais mes yeux de son visage pour suivre mon doigt qui descendait lentement le long de son torse, effleurant sa peau. Je savais qu'il était sensible, et c'est pour cette raison que je laissais mes doigts courir sur sa peau, simplement pour le voir frissoner. Je le voyais retenir un rire, un sourire absolument adorable aux lèvres alors que ses yeux étaient concentrés sur ma main. Il résistait tant bien que mal et tenta quelque chose pour me faire arrêter : - Mais arrêteuh... Sans succès malgré le fait que le ton qu'il avait employé était des plus mignons. Mais quelques secondes supplémentaires suffirent pour qu'il éclate de rire, et je l'accompagnais sans aucun retenu alors qu'il inversait nos positions, me retrouvant allongé en-dessous de lui. Seulement je n'arrêtais pas de l'embêter pour autant, et laissais glisser mon doigts doucement le long de son torse en lui disant: - J'ai pas envie... T'es trop mignon quand tu boudes. Je lui souris alors que lui m'affiche une moue boudeuse absolument craquante. Mais il n'arrivait pas vraiment à garder son sérieux, et on finit tout deux par exploser de rire à nouveau. Mais son visage reprit soudainement une allure sérieuse avant de me dire : - Merci. Il me caressa doucement la joue alors que je restais dans l'incompréhension, ne comprenant ce que j'avais pu faire qui méritait un remerciement. Mais il ne me laissa pas d'avantage dans mes interrogations et y répondit : - De m'avoir fait devenir quelqu'un alors que je n'étais personne. Même si j'étais touché, plus qu'ému parce qu'il venait de me dire, c'était probablement l'une des choses les plus stupide qu'il ait pu me dire depuis que je le connaissais. Il ne pouvait pas être personne quand il était tout pour moi. - Tu... Tu n'as jamais été personne. Il baissa les yeux quelques secondes alors que je refermais tendrement mes bras autour de lui, le laissant m'expliquer : - Avant je n'étais rien. Je n'ai pas de souvenirs de ma petite enfance et tout le monde a été indifférent à ma souffrance et à celle de Hyukjae. Avant toi, personne ne m'a aidé. Je n'étais personne, personne dont il fallait s'intéresser. Juste une espèce de gamin inutile à l'allure dangereuse... C'est dans ces moments que je me disais que j'aurais bien aimé le rencontrer plus tôt, que j'aurais voulu essayer de le connaître dès son arrivée et non deux mois après. Cela m'aurait probablement évité des erreurs. Au moins une. Mais je n'étais pas venu plus tôt vers lui, à tort, et c'était inutile de ressasser un passé que je ne pouvais changer, même avec toute la volonté du monde. Sa main droite passa doucement dans mes cheveux avant de glisser avec tendresse sur ma joue. J'embrassais sa main avant de la prendre dans la mienne et de lui dire : - Peu importe ce qu'ils ont pensé. Il me regardait d'un air non convaincu, peut être même attristé, mais il me laissa continuer : - Tu peux n'être personne pour le monde entier mais être le monde entier pour une seule personne. Tu as été le monde entier de Hyukjae jusqu'à ce qu'il puisse l'ouvrir à Leeteuk et maintenant tu es mon monde. Un monde que je ne veux pas que tu quittes. Tu es le Dieu qui a créé ce monde, qui y a apporté la part d'ombre et surtout de lumière dont il avait besoin, qui le fait vivre et le seul qui pourrait un jour l'anéantir. Son regard s'adoucit, oubliant tout ressenti pour ne laisser place qu'à son amour, mais il baissa malgré tout la tête et me dit calmement, à voix basse, comme s'il se mumurait quelque chose : - J'en mérite pas tant... Je lachais sa main pour relever son visage vers moi avant de lui dire, plongeant mon regard dans le sien : - Bien sûr que si, et bien plus encore... Et je m'emploierais probablement toute ma vie à essayer de le lui donner. Mais lui n'était pas décidé à laisser tomber, et je l'écoutais tout en glissant tendrement ma main dans ses cheveux, le regard dans le sien. - Et toi alors ? Qu'est-ce que tu mérites ? Qu'est-ce que je t'ai donné ? Je ne méritais et n'avais besoin de rien de plus que ce qu'il m'offrait déjà, puisqu'il m'offrait justement absolument tout. Lui, c'était tout ce dont j'avais besoin pour avancer. - Tout, parce que toi. Tu m'as donné ton amour, ta tendresse, tes colères , tout. Tu m'a donné quelque chose que personne n'aurait pu me donner : toi. Je glissais ma main dans sa nuque et vins embrasser tendrement sa joue, puis furtivement ses lèvres avant de laisser ma tête reprendre place au milieu des oreillers, mon regard perdu dans le sien. Mais il ne semblait toujours pas convaincu. - C'est faux. Tu t'es donné, toi, ton temps, tout, alors que je n'ai fait que prendre sans donner en retour. J'entrelaçais mes doigts aux siens avant de lui dire, cherchant à lui faire comprendre pour la énième fois qu'il avait tort : - Arrête de penser à ça, je ne demande rien d'autre que le fait que tu m'aimes et ça tu me le donnes déjà bien assez. Il baissa les yeux, visiblement " convaincu " par mes paroles, et je n'attendais pas plus longtemps pour l'attirer contre moi et le serrer dans mes bras. Je croisais mes mains dans son dos et il se laissait entièrement faire, fermant les yeux en reposant sa joue contre moi. Le silence s'installe, l'espace d'un instant, avant qu'il ne me demande : - Et si je voulais que tu aies plus ? Il prit appui sur son coude pour pouvoir me regarder, alors que ma main glissait tendrement dans son cou et que je lui répondais : - Tu m'a déjà tout donné. L'esquisse d'un sourire se dessina sur ses lèvres avant qu'il ne me dise : - Non. Il se pencha pour déposer tendrement ses lèvres contre les miennes sans me laisser le temps de le contredire avant de reprendre : - Il y a quelque chose que je ne t'ai pas donné. Doucement, il me fit passer au-dessus de lui en inversant nos positions, me laissant comprendre par moi même le sens de ses mots. Il avait raison. Ca il ne me l'avait pas donné. Mais je ne le lui avais jamais demandé. Je n'y avais même jamais songé, jusqu'à aujourd'hui. Et aujourd'hui j'en avais envie. J'avais besoin de lui, de me sentir plus proche de lui que nous ne l'avions été ces trois derniers mois. J'avais besoin de le sentir contre moi, de sentir ses mains sur mon corps, son souffle sur ma peau. Mais je ne voulais pas qu'il se force si lui ne le voulait pas. Je ne voulais pas qu'il le fasse pour moi si ce n'était pas ce qu'il désirait. Son regard amoureux se plongea dans le mien, et je pouvais lire dans ses yeux ce qu'il attendait de moi, mais je ne voulais pas le forcer. J'ignorais si j'en serais moi même capable, mais avant de penser à moi je me devais de penser à lui, lui qui passait avant toute chose pour moi. - Arrête... Tu ne me dois rien, ne te sens pas obligé... Il me sourit tendrement avant de m'entourer de ses bras et de me dire, d'une voix des plus douce : - Je ne me sens pas obligé... J'en ai envie parce que... je t'aime.
HaeHyuk :
Je lui souris à mon tour avant de me pencher pour déposer tendrement mes lèvres contres les siennes, réduisant le peu d'espace qui nous séparait l'un et l'autre lorsqu'il resserait son étreinte autour de moi. Sans quitter ses lèvres, ma main glissa doucement le long de ses côtes jusqu'à atteindre ses hanches, et je détachais sa serviette alors qu'il relevait légèrement le bassin pour que je la lui enlève entièrement. Mes doigts glissèrent doucement le long de sa cuisse tandis que mes lèvres délaissaient les siennes pour retracer l'arête de sa mâchoire puis s'abandonner dans son cou. Sa main glissa doucement dans mes cheveux alors que mes baisers descendaient plus bas. Mes lèvres effleuraient sa peau, redessinaient chacun de ses muscles, s'attardaient sur ses points sensibles, et alors que sa main dans mes cheveux appuyait de plus en plus mes gestes, je pouvais sentir tout son corps commencer à se mouvoir en dessous du mien. Mes baisers remontèrent le long de son torse pour venir l'embrasser, approfondissant tendrement cet échange lorsqu'il entrouvrit les lèvres. A court d'oxygène, j'y mettais un terme avant de me redresser, prenant place sur ses cuisses avant de l'attirer contre moi et de retrouver à nouveau ses lèvres. Glissant un bras autour de ses épaules et ma main dans ses cheveux, j'appuyais tendrement ses lèvres contre les miennes alors que ses bras m'entouraient jalousement. Puis ses lèvres descendirent dans mon cou avant d'aspirer doucement une partie de ma peau, y laissant une marque rouge qui quelque part m'avait manqué ; c'était la marque qui montrait à tous que je lui appartenais, mais c'était surtout la marque qui me disait qu'il était près de moi. Je fermais les yeux en resserant ma prise dans ses cheveux alors que ses baisers étaient de plus en plus intenses, jusqu'à sentir ses doigts timides défaire lentement la ceinture de mon peignoir. Je voyais dans ses yeux cette lueur d'hésitation, et d'un regard le poussais à continuer. Il défit le noeu de la ceinture avant d'écarter doucement les pans du vêtement tout en caressant ma peau. Ses mains remontèrent sur mon torse jusqu'à faire tomber le peignoir de mes épaules avant de le faire glisser le long de mes bras et me l'enlever complètement. Il vint doucement déposer ses lèvres sur mon épaule, puis remonta lentement jusqu'à mes lèvres, profitant que mes lèvres soient entrouvertes pour approfondir dircetement ce baiser. A mesure que ses mains caressaient ma peau, que ses lèvres effleuraient chaque parcelle de mon cou, que je sentais son torse se soulever contre le mien, que sa chaleur m'envahissait à nouveau, je sentais peu à peu le désir monter en moi. Sa douceur, sa tendresse, son amour, en cet instant il me donnait tout. Je resserais mon emprise autour de ses épaules et ma main dans ses cheveux avant de l'embrasser tendrement, alors que son étreinte se refermait à nouveau autour de moi. Sans quitter ses lèvres, je le poussais doucement à se rallonger. Sa main glissa doucement le long de mon corps jusqu'à s'arrêter sur ma cuisse alors que la mienne descendait sur son torse, caressant ses muscles saillants jusqu'à atteindre son entrejambe. Je la saisissais doucement, l'écoutant gémir dans notre baiser avant d'abandonner ses lèvres pour retrouver sa peau, pouvoir en embrasser chaque parcelle. Sa main agrippa fermement une poignée de cheveux alors que je pressais doucement son sexe dans ma main, et sa tête partit lentement en arrière alors qu'il laissait échapper un long soupir de plaisir, les yeux clos. La peau de son cou m'était entièrement offerte, et je m'y attardais quelques instants supplémentaires pour y laisser une marque rouge avant de descendre mes lèvres sur ses pectoraux. Je m'attardais sur l'un de ses boutons de chair avec ma langue tout en exerçant à nouveau une pression sur son entrejambe. Son corps s'arquait de plus en plus, et rien que sentir son plaisir et son désir augmenter suffisait pour attiser les miens. Ma main caressait librement sa peau, son torse, ses muscles, tandis que mes lèvres s'attardaient sur son abdomen. Je remontais lentement jusqu'à pouvoir l'embrasser, et il approfondit imméditament ce baiser tout en gémissant à nouveau lorsque ma main libéra son membre tendu pour remonter le long de son torse. Mais en sentant ses bras se refermer autour de moi pour m'attirer contre lui, ses lèvres déposer de tendres baisers dans mes cou, son entrejambe pressée contre la mienne, un flot de souvenir douloureux me revint en mémoire, et la peur prit le dessus. J'ignorais si j'avais peur de lui, de ce que je comptais faire et de ce qu'il m'offrait ou si c'était simplement la peur du souvenir qui me hantait, mais je fus pris de doute. Et je me détestais en cet instant pour penser à ça. Non. C'est lui que je détestais. Lui qui m'avait tout prit. En une nuit il m'avait volé toutes les suivantes. En cet instant je n'arrivais pas à me retrouver dans les bras d'Eunhyuk sans penser à lui. Je n'arrivais pas à apprécier la caresse de ses lèvres parce que la douleur de celles de Siwon me hantait. Et j'avais peur. Seulement Eunhyuk avait ressentit mon malaise. Il m'écarta suffisament de lui pour pouvoir me regarder, caressant doucement ma joue. Mais moi je ne le regardais pas. Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais plus. A la fois je le voulais et me détestais d'en avoir peur. Eunhyuk ne devais pas m'effrayer. Je ne pouvais pas avoir peur de lui. Ni de ce que nous pouvions faire. Mais je devais à nouveau lui poser la question ; j'avais besoin d'être rassurer. - T... Tu... Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? Ma voix était hésitante, laissant même entrapercevoir un soupçon de panique. Ce n'était pas ce que je voulais. Je ne vulais pas le faire culpabiliser, et je ne voulais pas non plus l'inquiéter. Mais j'avais peur que ce ne soit trop tard. - Est-ce que tu es sûr de m'aimer ? Je lui répondais en hochant positivement de la tête sans la moindre hésitation ; c'était la seule chose dont j'étais sûr en cet instant. - Est-ce que tu es sûr que je t'aime ? - Je.. J'osais finalement relever les yeux vers lui, et ne trouvais dans son regard que la tendresse et l'amour dont j'avais cruellement besoin pour oublier ma peur. Je l'aime. Il m'aime. C'est tout ce dont j'avais besoin de me souvenir et de savoir en cet instant. Rien d'autre. - Oui. Il me sourit tendrement avant de me dire d'une voix douce en caressant ma joue : - Ce moment doit être un moment de tendresse. Si tu n'es pas sûr, je peux juste te prendre dans mes bras et te regarder t'endormir en souriant. Si c'est ce que tu veux, c'est aussi ce que je veux. Si tu veux que je dorme en bas pour être un peu seul, ça me va aussi. Quoi que tu veuilles, ce sera aussi mon souhait. Alors dis-moi juste ce que tu veux, et je tâcherai de te le donner... Je l'aime, et j'ai peur de ne jamais réussir à lui faire comprendre à quel point. Il déposa tendrement ses lèvres contre les miennes, m'embrassant simplement avec douceur l'espace de quelques secondes avant d'y mettre un terme pour obtenir ma réponse. - Je... J'hésitais quelques instants avant de tenter de reprendre : - Je veux que... J'ignorais pourquoi mais je sentais le rouge me monter aux joues, comme si j'avais honte de ce que je comptais lui demander. Mais ce n'était pas le cas. Tout ce que ça signifiait c'était qu'il arrivait à me faire oublier ma peur pour que nous ne partagions que le plus beau, ensemble. Lui souriait, et cherchait à m'aider à continuer en me disant : - Vas-y, dis moi... Je détournais les yeux quelques instants avant de lui dire en caressant doucement sa joue : - Je veux que tu m'embrasses, que tu me touches, que tu me fasses tout oublier l'espace d'un instant... Un sourire magnifique étira ses traits avant qu'il ne me dise presque à vois basse, comme le plus beau et le plus grand des secrets : - Alors n'hésite plus, et emmène-nous dans un monde que nous sommes les seuls à connaître... Je l'embrassais sans plus tarder avec douceur et tendresse, et sa main sur ma nuque appuyait un peu plus nos lèvres l'une contre l'autre jusqu'à approfondir notre baiser, laissant nos deux jumelles se retrouver une fois de plus. Sans quitter mes lèvres, il écarta les jambes, m'invitant à me positionner entre ces dernières, et je ne tardais pas à le faire tout en glissant ma main le long de son corps. L'embrassant longuement dans le cou, j'introduisais un premier en doigt lui. Comprenant que ce n'était pas douloureux pour lui, simplement une gêne, j'en insérais un deuxième, mais sa réaction fut différente. Il se crispa, la douleur prenant le pas sur la démangeaison. Je savais qu'il avait enduré des souffrances physiques bien plus grandes, la cicatrice qu'il portait près de sa carotide et qui descendait jusqu'au niveau de sa clavicule me le démontrant chaque fois que je le regardais, mais ça ne changeait rien. Je n'avais pas l'intention de presser les choses, ni celle de lui faire plus de mal que je ne le devais. J'introduisais finalement un dernier doigt en lui, et je voyais bien qu'il faisait tous son possible pour ne pas réagir. Je déposais mes lèvres avec douceur sur sa joue avant de l'embrasser tendrement, cherchant à lui faire oublier la douleur. Lorsqu'il me fit comprendre que c'était bon, j'enlevais mes doigts avant de pénétrer son intimité avec autant de douceur dont j'étais capable. Une fois entièrement en lui, je me stoppais, et il nicha presque immédiatement sa tête dans le creux de mon cou en me serrant dans ses bras aussi fort qu'il le pouvait en attendant que la douleur passe. Je me sentais coupable de ne pouvoir rien faire et d'en être la cause, tout en comprenant le regard de culpabilité qu'il me jetait la plupart du temps dans la situation inverse. Mais je ne lui en avais jamais voulu, et je savais que lui ne m'en voulait pas non plus. Je l'embrassais longuement dans le cou, et lui désserait de plus en plus son emprise sur moi, me laissant comprendre que la douleur s'en allait en même temps. Quand il fut suffisament détendu, il sortit de sa cachette et ouvrit les yeux en plongeant son regard dans le mien, me faisant comprendre que je pouvais y aller. Je prenais appuis de part et d'autre de lui tandis que ses mains glissaient dans mon dos, et je me penchais pour l'embrasser tendrement tout en amorçant un premier mouvement de va et vient en lui, toute souffrance ayant quitté son visage. Sa main remonta le long de ma colonne, sur mon omoplate puis jusqu'à mon épaule tandis que son autre bras se refermait autour de ma nuque. Je déposais longuement mes lèvres dans son cou alors qu'il se cambrait de plus en plus, ses soupirs se faisant de plus en plus audibles. Un gémissement rauque s'échappa de ses lèvres et il s'agrippa fermement à mes épaules, me laissant comprendre que je venais de toucher sa prostate. Accélérant légèrement le rythme, je revenais à nouveau embrasser ses lèvres, approfondissant directement cet échange lorsqu'il le quémanda. Sa main dans mes cheveux fit pression contre ses lèvres tandis que l'autre abandonnait mon dos pour parcourir librement mon torse. La sueur commençait à perler sur sa peau et la mienne, nos soupirs et gémissements envahissaient peu à peu la pièce, mais je commençais à ressentir la fatigue malgré moi. Eunhyuk le ressentit et amorça un mouvement de bassin en s'adaptant aux miens, nous provoquant toujours plus de palisir à l'un et à l'autre. Cet instant était chargé de sensation nouvelles, aussi bien pour lui que pour moi. C'était différent mais c'en était pas moins intense. Et pouvoir le partager avec lui c'était tout ce qui comptait pour moi. Ses lèvres se déposèrent avec un étrange douceur dans mon cou, et j'entralaçais mes doigts aux siens alors que mon autre main s'était emparée fermement du draps. J'appréciais la caresse de son souffle sur ma peau, mais revins malgré tout l'embrasser une fois de plus, sentant que sa fin et la mienne étaient proches, avant d'y mettre un terme et de donner un dernier puissant coup de rein. Son corps s'arqua violemment, ses bras se refermèrent autour de moi pour me sentir contre lui, ses muscles se tendirent et sa tête partit brusquement en arrière. Ses lèvres entrouvertes laissèrent échapper un gémissement d'extase, et il se libéra entre nos deux corps tandis que je sentais une vague de chaleur et de plaisir intense ma parcourir au moment même où je venais en lui, exprimant lui comme moi notre plaisir à l'unisson.
Je tentais vainement de calmer les battements de mon coeur sans y parvenir, et je puisais dans me dernières forces pour me redresser suffisamment et pouvoir le regarder. La sueur perlait sur son front, engluant quelques mèches de cheveux, mais aussi sur tout son corps, laissant sa peau briller sous la faible lumière qui envahissait la pièce. Son torse se soulevait de façon irrégulière, sa respiration était bruyante, il avait les yeux clos et les joues en feu, le corps encore entièrement secoué par son orgasme. Et il était si beau. Tellement beau. Ses muscles tendus, sa peau luisante, ses yeux clos, la perfection de ses traits, c'était un tout. Absolument magnifique. Sans ouvrir les yeux, il m'attira à nouveau doucement contre lui, et je me laissais entièrement faire, laissant ma tête reposer sur son torse alors qu'il me murmurait un " Je t'aime ". Nous restions ainsi de longues minutes, jusqu'à ce que nos deux repirations aient retrouvé un rythme normal, avant que je ne me redresse légèrement pour le voir ouvrir les yeux. Un sourire illumina son visage, et je n'attendis pas d'avantage pour venir déposer mes lèvres contre les siennes. Il m'attira presque immédiatement à nouveau contre lui, me serrant dans ses bras le plus tendrement du monde avant d'embrasser mon front. Je calais ma tête à l'endroit même où son coeur battait pour moi, me laissant complètement submerger par ce son si doux. Sa chaleur, son odeur, son coeur, sa respiration, son étreinte, son amour, tout ça créait une harmonie parfaite à mes oreilles. Et je ne demandais rien de plus. Quelques instants passèrent dans le silence avant qu'il ne dise, non sans me surprendre : - Tu prends trop de place mon amour... J'ignorais si cette phrase était à prendre au sens propre ou figuré, mais je ne voyais pas comment la prendre de façon figurée. Je me redressais légèrement pour pouvoir le regarder, cherchant à comprendre. Lui me souriait d'un air satisfait, avant d'ajouter : - Regarde... Il me désigna d'une main son coeur, et je reportais mes yeux vers les siens avec un sourire niais mais moqueur lorsqu'il acheva : - Y a plus la moindre de place. C'était probablement l'une des choses les plus adorables qu'il ait pu me dire. Je détournais le yeux quelques instants avant de l'embrasser furtivement et de lui répondre : - T'es le plus con des couillons... mais... Je l'embrassais à nouveau quelques secondes avant de finir : - Je t'aime quand même... Je reposais ma tête sur son torse, un sourire aux lèvres alors qu'il me serrait d'avantage dans ses bras en me disant : - Moi aussi, Hae, moi aussi... Moins d'une minute passa avant que je ne m'endorme, sous le poids de la fatigue et du manque de sommeil. ~ Je pensais réussir à dormir cette nuit, mais je me réveillais au beau milieu de la nuit, en sueur après avoir fait à nouveau un cauchemar. Je pensais que dans ses bras à lui ça irait, que tout irait bien. Je pensais que sa simple présence suffirait à chasser tous ces souvenirs sombres et douloureux mais je m'étais trompé. J'aurais voulu qu'il me serre dans ses bras, me murmure sans cesse que tout irai bien, qu'il serai toujours là pour moi et qu'il m'aimait, mais il dormait toujours, et je ne voulais pas le réveiller ; j'avais certes besoin de réconfort mais lui avait besoin de dormir, et sa présence me suffisait pour me calmer. Je ne bougeais pas d'entre ses bras et tentais de me rendormir, blottis dans ce cocon d'amour, de chaleur et de sûreté qu'il m'apportait, mais en vain. Mon esprit était perdu parmi des souvenirs trop douloureux, et je n'arrivais pas à les éloigner de cette atmosphère si douce que nous avions instauré. Alors je laissais les minutes défiler en écoutant son coeur battre et en appréciant son étreinte, deux choses qui m'avaient cruellement manqué toutes ces nuits passées sans lui à mes côtés. Comme à chaque fois que j'essayais de me rendormir je revoyais toutes ces images douloureuses, je laissais mon esprit vagabondé vers des souvenirs plus doux, et plus heueux, avec lui. Mais le jour commençait à se lever, et je n'avais toujours pas fermé l'oeil. Et lui ne les avait toujours pas ouvert. Seulement j'avais envie de sortir ; j'avais besoin d'air frais, de bouger, de réfléchir. Prenant le plus grand soin à ne pas le réveiller, je m'échappais du mieux que je le pouvais de son étreinte pour pouvoir me lever, et je ne pus m'empêcher de sourire en le voyant tenter de résister et de me retenir alors même qu'il dormait. Mais je parvins finalement à me lever, et ce sans le déranger. Je prenais dans mon armoire de quoi m'habiller avec les premiers vêtements qui me tombaient sous la main et les enfilais en vitesse avant de me diriger vers la porte, mais je fis volte face et retournai près du lit pour remonter la couverture et déposer tendrement un baiser sur la joue de mon bel endormit avant de sortir. Je descendais les escaliers, traversais le salon et rejoignais la baie vitrée. Je fis coulisser la porte fenêtre pour pouvoir sortir et la refermai sans un bruit derrière moi, me retrouvant sur la terrasse, l'océan devant moi à perte de vue. J'avançais jusqu'à atteindre les marches qui menaient directement à la plage de sable fin et m'asseyais sur ces dernières avant de fermer les yeux. Je me laissais submerger par le bruit des vagues, j'appréciais le vent léger et matinal en ce tout début de journée, j'en arrivais même à aimer le couinement de la mouette qui passait juste au-dessus de moi à ce moment là. Tout ceci représentait mon enfance, des moments heureux ; j'étais chez moi. Je suis resté seul ici dans le calme au moins une bonne demi-heure, avant d'être agréablement surpris par l'arrivée d'Eunhyuk, que je n'avais pas du tout entendu venir. Il était enveloppé dans une couverture et s'assit à ma gauche avant de passer son bras autour de moi, m'enveloppant à mon tour. Il m'attira tendrement à lui, prenant dans sa main libre la mienne, et je laissais ma tête reposer sur son épaule avec un soupir de bien être avant de fermer les yeux. Les vagues, le vent, les mouettes, et maintenant Eunhyuk ; à présent c'était parfait.
Messages : 326 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee Hyukjae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Transformer ce qui est vivant en ce qu'il veut Race précise: Monky
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Lun 1 Juin 2015 - 23:25
"Pardonne-moi ~"
“DongHae & EunHyuk”
- De lui résister ?! T'es en train de me faire croire que tu ne voulais pas mais que comme par magie, il s'est retrouvé à coucher avec toi et que toi, pauvre chéri, tu n'as pas réussi à lui dire non ?! Tu oses vraiment penser que je vais te croire ! Après tous les mensonges ! Après ce que tu m'as fait !
Je ne comprends pas comment j'ai pu croire à ce que nous, je vivais. Comment ai-je bien pu penser que je pouvais être heureux, qu'il pouvait me rendre heureux ? J'aurais du me douter que ce n'était qu'une illusion, un mensonge dans une vie de souffrance, un bonheur hypocrite qui me ferait souffrir bien plus que toutes les tortures par la suite. J'ai été le dernier des idiots en demandant à Ethan de nous accueillir. J'ai été le dernier des idiots quand j'ai accepté d'aller dans ce foutu internat. J'ai été le dernier des idiots quand j'ai tué ce père que je n'ai jamais eu. J'ai été le dernier des idiots en l'embrassant ce soir-là. Si je ne l'avais pas fait, je ne serais pas anéanti par ce qu'il a fait et lui serait toujours avec Yesung. Au fond, je n'ai pas fait que mon malheur mais celui de tous ceux qui m'ont entouré pendant presqu'un an et je me le reprends en pleine figure. Je l'ai mérité. Je n'aurais pas du défier le destin que j'ai voulu renié toutes ces années. Il m'a fait croire que je pouvais lui échapper et puis il a semé Donghae sur ma route. Il l'a fait m'aimer faussement et puis il m'a enlevé mon frère pour que nous partions et que je comprenne le vrai sens de ce que voulait dire "destin". Jamais je n'échapperais à cette vie de merde et Donghae n'a fait que me le rappeler. Et Destin, pour que je ne mette pas un terme à cette blague de mauvais goût qu'est ma vie, m'a donné un jumeau. Un jumeau que je chéris plus que moi-même et dont l'existence m'empêche de céder à la plus belle des solutions radicales. Je ne pourrais jamais l'abandonner et abandonner mes deux sabres dans la seule chair que je rêve de transpercer : la mienne.
- Mais... Hyuk... Je...
De quel droit osait-il encore me donner un surnom ? Et me regarder comme s'il était innocent ? Ah ça pour sur qu'il était innocent ! Il n'avait demandé à personne d'avoir sa tête et son caractère ! L'adorable Hae, l'ange Hae ! L'espèce d'ordure oui ! Il n'avait pas, plus le droit de m'appeler ainsi. Il avait perdu ce droit en même temps qu'il m'avait trahi, en même temps qu'il m'avait menti, il l'avait perdu avec ma confiance...
- Ne m'appelle pas comme ça ! Plus jamais ! Je ne t'en donne plus aucun droit ! Seul les gens en qui j'ai confiance le peuvent ! Les autres, au mieux je les ignore ! Au pire...
Je venais de le menacer de mort... Celui qui représente tout pour moi. Je venais de lui dire qu'au mieux, il n'entendrait plus jamais parler de moi mais qu'au pire... je pourrais me résoudre à le tuer... Qui pourrait croire une absurdité pareille ? J'espère que lui ne le peut pas. Je serais bien incapable de lui faire quoi que ce soit et même le haïr, je ne suis pas sûr d'en être capable. Juste lui en vouloir me semble déjà un supplice. Lui gueuler dessus comme je le fais n'est que le résultat d'une pensée immédiate et d'une douleur grandissante mais il doit bien se douter que je ne le pense pas, que je n'ai pas de recul pour reconsidérer et relativiser les choses. J'espère qu'il en a conscience. Même si cela ne me pardonne en rien, j'espère que ça l'aidera...
- Arrête ! Je t'en prie... arrête...
Il aurait mieux fait de ne rien dire. Il aurait mieux fait de ne pas venir. Il aurait mieux de ne jamais me rencontrer. Pourquoi, quand je commence à entrouvrir les yeux, il faut qu'il mette un pied dans le plat ? Me dire de me taire alors que je n'ai envie que d'une chose, parler, hurler, encore et encore, à quel point je le déteste pour peut-être finir par m'en convaincre. S'il veut que je me taise, c'est qu'il sait que la vérité est dure à entendre, c'est qu'il n'a pas conscience qu'il ne doit pas prendre en compte mes paroles de désespoir, c'est qu'il sait que ce que je dis devrait être vrai, même si je ne veux pas le croire... Alors, cela veut dire qu'il faut que je finisse par y croire aussi, n'est-ce pas ? Alors pourquoi ?
- Pourquoi ?! Pourquoi j'arrêterais ?! Tu te rends compte de ce que tu as fais ?! Non, bien sur que non ! Sinon tu ne serais pas là à faire ta victime alors que j'ai attendu de te retrouver pendant des mois ! Tu ne m'aurais pas laissé t'enlacer sachant que je souffrirais ensuite ! Tout ce que tu veux, c'est me blesser ou quoi ?! J'ai sombré dans un passé que je croyais éteint par désespoir en croyant t'avoir perdu mais si j'avais su je n'aurais pas pris la peine de pleurer pour toi ! Si j'avais su que tu ne tenais pas à moi comme je tenais à toi, je n'aurais pas cherché à te retrouver dans chaque corps en me disant que tu ne m'aurais pas laissé faire ! Je ne serais pas venu ce soir ! Je n'aurais pas été chez ton oncle il y a trois mois ! J'aurais mis fin à cette putain de merde qu'on appelle la vie plutôt que d'avoir à te regarder en face ! Pourquoi j'arrêterais de te faire souffrir alors que c'est ce que tu mérites ?! - Tu crois vraiment que j'ai pu faire tout ce que tu me reproches ?
Non. Bien sur que non, je ne le crois pas. Mais à présent, j'hésite entre j'en suis sur et je suis sur que non. Mon esprit balance entre deux extrêmes et je n'arrive pas à choisir lequel est celui à choisir. La seule chose qui pourrait m'aider serait qu'il me parle mais je comprendrais tout aussi bien qu'il m'envoie bruler en Enfer après ce que je venais de lui dire. Pourquoi fallait-il que mes mots dépassent toujours ma pensée ? Pourquoi fallait-il que je naisse sans douceur ? Sans tendresse ? Avais-je ne serait-ce que de l'amour à lui offrir ? Il était trop tard pour m'interroger de la sorte, il fallait qu'il me donne d'autres réponses. Une autre réponse.
- Et pourquoi pas ?! - Parce qu'après que tu sois parti, je n'ai eu de cesse de penser à toi, à tout ce que nous n'avons pas pu faire ensemble, à tout ce que je n'ai pas eu le temps de te dire, à tout ce que nous n'avons pas vécu et tout ce que nous avons vécu. Parce que pendant que tu étais loin et que tu me manquais, je pleurais chaque seconde pendant que Leeteuk essayait tant bien que mal de me réconforter. Parce que pendant que Siwon me violait, je n'arrivais pas à arrêter de penser à toi et à toi seul. Parce que je n'ai fait que t'aimer pendant des mois et parce que ces deux dernières semaines, je n'ai fait que culpabiliser en me disant que je t'avais trahi, toi qui étais loin.
Il aurait pu tout simplement me dire que, par désespoir, il avait merdé et couché avec eux. Mais non ! Non, il fallait qu'il invente toute une histoire complètement farfelue pour me faire croire qu'il était la victime et non le coupable. Je lui aurais pardonné chacun de ses mots, chacun de ses gestes, chacune de ses erreurs s'ils les avaient admises mais comment pouvais-je pardonner à un menteur ? Pourquoi me mentait-il ? Il m'a toujours dit qu'il ne savait pas mentir mais c'était pour mieux me démontrer le contraire par derrière. S'il m'avait dit qu'il mentait comme un roi, je n'aurais pas cru ses je t'aime hypocrites et ses baisers d'amour illusoire. S'il m'avait dit qu'il était le maître de la dissimulation, je n'aurais pas eu la moindre chance de le croire aujourd'hui et, même en sachant qu'il "ne sait pas" mentir, je n'arrive pas à le croire. Je sais qu'il ne dit pas la vérité. Parce que si ça l'était, il ne me dirait pas. Il ne me l'avouerait pas ainsi. Alors pourquoi voulait-il persister dans un déni qui me faisait souffrir ?
- Arrête avec tes belles phrases ! Te fous pas de moi ! Pourquoi il aurait fait ça ?! Nan, tu m'as menti, tu m'as trahi. Tu as détruit ce que je pensais avoir construit mais après tout, peut-être que pour toi j'étais qu'un coup parmi tant d'autres ! - Pourquoi il aurait fait ça ? Je... C'est... - Tu vois ! Tu ne trouves aucune excuse ! Il ne peut pas avoir fait une chose pareille !
Je n'ai jamais porté Siwon dans mon cœur mais s'il y a quelque chose que j'ai appris de lui, c'est qu'il ne fait jamais les choses dans le but de blesser quelqu'un. Et maintenant qu'il a Yesung, je le voyais encore moins forcer quelqu'un. Tout ce qu'il a fait, ça a été de briser des cœurs en miettes sans jamais rien avoir fait miroité à ses "victimes". Pourquoi ferait-il du mal à Donghae ? Il ne pouvait pas l'avoir fait décemment alors que Donghae a toujours été là pour lui, comme pour nous tous d'ailleurs, et que Yesung ne lui pardonnerait probablement jamais. Non, la seule vérité, c'est que Donghae a toujours été là pour les autres, toujours là et toujours un peu plus près à chaque instant. Il joue les innocents pour mieux révéler sa nature quand vient le moment pour lui de se jeter sur sa proie. Ça se trouve, il a même manipulé Siwon et Leeteuk pour arriver à ses fins. Il a peut-être été jusqu'à utiliser son don pour les inciter à lui obéir.
- A quoi ça servirait de te le dire... De toute façon, tu ne me crois pas... tu ne me crois plus... alors pourquoi te blesser un peu plus ?...
Mais quel imbécile ! Est-ce qu'il se croit à ce point puissant ? Est-ce qu'il pense qu'il peut encore blesser un corps, un cœur, une âme en miettes ? Je ne suis plus que souffrance depuis qu'il a confirmé mes craintes. Je ne suis plus qu'un camé en manque de sang pour se calmer, pour retrouver un semblant de vie. J'ai besoin de sortir, de hurler, d'arracher la vie de ceux qui la vivent heureux, de ces égoïstes qui ne comprennent pas la souffrance des autres. Plus que tout j'ai besoin qu'il s'éloigne de moi pour que je ne finisse pas par le blesser.
- Pourquoi ça me blesserait plus de savoir pourquoi tu as voulu te le taper ? Tu m'as déjà réduit en miettes ! - Eunhyuk... Ecoute-moi... - Et pourquoi ça ?
Son ton venait de changer radicalement, comme s'il se sentait enfin prêt à tout avouer mais c'était trop tard, je ne voulais plus rien entendre. Plus rien qui vienne de lui. Je ne veux entendre que les cris de mes victimes, mes lames s'enfonçant au plus profond de leur chair sous les yeux contrits de leurs proches impuissants. L'impuissance que je crée sur mon passage est la plus belle des mélodies qu'elle se montre par un silence désespéré ou par un cri de rage ultime avant qu'ils ne se jettent sur moi pour mourir à leur tour. Mais lui, je ne veux plus l'entendre. Je m'apprêtai à partir, à tourner les talons et à ne jamais plus le revoir, plus jamais revenir. A vivre sans lui. Pour toujours et à jamais. Mais lui n'était pas décidé à accepter que je parte puisqu'il m'interrompit par une autre de ses belles phrases que je ne croyais plus mais que je ne pouvais m'empêcher d'écouter...
- Tu... tu es plus concerné que ce que tu crois. S'il a fait ça c'était pour t'atteindre, toi... mais je suis ravi de voir qu'il a échoué... - Et tu crois que me dire que tu m'as trompé ça ne me blesse pas peut-être ?
Dire tout haut ce que je redoutais tout bas n'eut pas l'effet voulu. J'aurais voulu lui cracher encore des dizaines d'horreurs à la figure pour finir par me persuader que je le détestais mais au lieu de ça, les larmes se mirent à couler d'elles-mêmes sur mes joues. Je n'avais plus de haine, plus de colère, plus d'agressivité dans le cœur, sous réserve que j'en ai déjà eu à son égard, j'étais juste désespéré. Anéanti. Je n'avais plus aucune envie de me battre. Plus envie de chercher. S'il confirmait ce que je redoutais, je n'aurais plus qu'à... retourner à ma vie d'avant lui. Plus qu'à recommencer à prendre soin de Hyukjae, en me jetant corps et âme dans sa protection jusqu'à ce que je ne sois plus définissable que par une chose : ma capacité à tuer pour lui, à souffrir pour lui, à me détruire pour lui, sans jamais m'autoriser à mourir pour lui.
- Moins que de savoir pourquoi il m'a fait ça... - Mais pourquoi il l'aurait fait bon sang ! Explique-moi !...
J'avais repris un ton agressif sans le vouloir mais je ne savais plus ni qui je devais croire ni comment je devais agir à son égard. Je n'étais plus qu'une loque, incapable de penser, incapable du moindre mouvement, capable seulement d'immobilité tant que je ne saurais pas.
- S'il te plait...
J'avais essayé d'ajouter cela avec un ton que je voulais normal mais qui ressemblait plus à une plainte suppliante qu'à une simple formule de politesse...
- Est-ce que tu... tu sais qui était celui que... que tu as tué, il y a trois mois ?
Evidemment que je le sais. J'ai attendu quatre longues années dans une quasi obscurité, jouant dans l'ombre, attendant presque que ce salaud me retrouve alors oui, je sais qui j'ai tué ce soir-là mais je ne comprenais pas vraiment le lien que cela avait avec son probable viol.
- Je... son... son père...
Prenant conscience du lien qui les unissait avant que je ne le rompe, je me pris à repenser à ce qu'il m'avait dit avant que je ne lui ôte la vie : Mais je peux te promettre que tu ne seras pas heureux si je meurs maintenant et ici. En effet, en partant, j'ai perdu mon bonheur parce que j'ai perdu Donghae. Tu verras quelles conséquences cela aura sur ta salope et peut-être même que quand elle en aura fini avec toi, mes hommes pourront se la taper jusqu’à ce qu’elle en puisse plus. Il me semble que personne n'a fait de mal à Donghae si ce n'est Siwon mais n'aurait-ce pas été mieux pour lui que ce soit quelqu'un qu'il ne connaissait pas et qu'il n'aurait jamais revu plutôt que lui ? Et même que tu pourrais la regarder hurler le nom de mon fils : …Si je ne l'avais pas tué, ça ne serait peut-être jamais passé ? Si j'avais au moins attendu, j'aurais su et j'aurais pu m'expliquer avec Siwon directement au lieu que Donghae subisse sa vengeance. Parce que c'est forcément comme ça que ça s'appelle. Si ça se trouve, s'il avait pu, il s'en serait pris directement à Hyukjae... Peut-être même qu'il a aidé son père à tout mettre en place. D'autres paroles prononcées ce soir-là me revinrent en tête : les miennes. S’il le faut, il te rejoindra dans la tombe ! Aucun doute que je n'hésiterai pas à y envoyer Siwon. Peu importe ce qu'il a pu représenter aux yeux de tous, il rejoindrait son ordure de géniteur dans les entrailles de la Terre. Je pris soudain conscience de ce que le mot vengeance signifiait.
- mais... ce... c'était une... vengeance ?
J'espérais sincèrement qu'il me dise que non, qu'il m'avait bel et bien trompé mais qu'il s'en voulait. Qu'il voulait qu'on reprenne là où on s'était arrêté et que notre seul problème avait été d'être loin. Qu'en étant loin, nous avions tous les deux étaient anéantis. Que ça l'avait fait tombé dans les bras d'un autre puis culpabilisé tandis que je prenais des vies. Qu'il voulait juste qu'on passe à autre chose. Mais non. Il hocha la tête en guise de réponse et tous mes espoirs fous furent réduits à néant. Il ne me regardait pas et je me demandais pour ma part comment il était possible que je le regarde après ce que je lui avais fait et ce qu'il avait du subir à cause de moi. Parce que oui, si Siwon l'a touché, s'il lui a fait du mal, c'est à cause de moi, de ce que j'ai fait.
- Je...
Mais je ne pouvais trouver aucun mot, aucune phrase qui puisse exprimer ce que je ressentais en ce moment même. Et quand il releva furtivement son regard vers le mien, je ne pus rester une seconde de plus là, à le regarder. Je fis une chose que je n'avais jamais pensé à faire, que je n'avais voulu envisagé parce que je m'en croyais incapable, parce que je me croyais fort, indestructible, résistant à toutes les épreuves : je me suis enfui. Je ne pouvais plus soutenir son regard, je ne voulais plus voir son visage dévasté par les larmes et ses joues brulées par ma faute. Je ne pouvais plus rester dans la même pièce que lui parce que je le méritais pas, je ne le méritais plus, sous réserve que je l'ai déjà mérité un jour... Je n'avais jamais fui parce que je n'avais jamais regretté, je n'avais jamais eu peur, je n'avais jamais cru pouvoir être vulnérable. Mais là, à cet instant précis, j'avais peur de ce que je ressentais, peur de le perdre, peur de me perdre si j'en venais à voir Siwon, peur de bien trop de choses. Et je regrettais mes mots et mes gestes. J'étais fragile et faible. J'avais été anéanti par moi-même. Je n'avais que ce que je méritais, et Donghae n'en faisait malheureusement pas partie. Je ne trouvai aucun réconfort, même une fois replié sur moi-même sur le sol de sa cuisine justement parce qu'il s'agissait de sa cuisine et que je savais qu'il ne me laisserait pas. Il devrait m'en vouloir de ne pas l'avoir cru, d'être la raison de sa douleur, de lui avoir hurlé dessus et pourtant, je savais qu'il ne me laisserait pas alors que j'étais perdu et profondément coupable. Je finis par ressentir sa présence à côté mais, pour la première fois, elle me troublait plus qu'elle ne me réconfortait. J'avais toujours été bien avec lui mais en cet instant, il me gênait. Je me gênais.
- Eunhyuk... Je...
Il n'ajouta rien, simplement parce qu'il n'y avait rien à ajouter. Mes larmes se mirent à couler d'elles-mêmes. Je ne voulais pas pleurer, ça ne servait à rien. Mais je ne parvenais pas à réprimer mes sanglots, je n'arrivais pas à me calmer, je n'arrivais pas à me pardonner et je n'arrivais pas à comprendre comment lui réussissait à rester près de moi après ce que je venais de faire, de dire... Je sentais son souffle toujours plus proche et ce que je redoutais arriva. Il déposa doucement sa main sur mon épaule puis dans mon dos mais ce seul contact, infime et doux, était déjà trop. Je me sentis raidir mais je fis comme si rien ne se passait, tentant de calmer ma respiration pour pouvoir détendre des muscles tendus à se déchirer.
Plusieurs minutes, me semblant une éternité chacune, passèrent sans que je ne dise un mot et sans qu'il n'en prononce non plus. Le seul son qui résonnait dans tout mon être comme dans toute la pièce était celui de mes sanglots que je ne réussissais pas à faire disparaître et celui de ma culpabilité à travers eux. La tête profondément ancrée entre mes genoux, je me résolus à lui parler, bien que ce soir probablement la chose la plus dure que j'ai eu à faire, après le quitter, il y a de cela trois mois...
- Donghae... Je... Je suis désolé... Je ne savais pas... Je n'aurais pas du... m'énerver... et te dire ça... Je... Je ne sais pas ce qui m'a pris... Je... J'ai tout gaché... Je suis désolé... Je... J'espère... que tu pourras me... pardonner... un jour...
Il ne le devait pas. Il ne le pouvait pas. Personne ne pourrait me pardonner ce que je venais de faire et ce qu'il avait du subir par ma faute. Je ne le pourrais pas alors comment lui le pourrait ? Je perdis le contact de son bras autour de moi et soudain, je pris peur. Il me lâchait parce qu'il prenait conscience que jamais il ne pourrait me pardonner ou pour me laisser seul avec mes pensées ? Aucune des deux solutions ne me plaisait et aucune des deux n'était la bonne.
- Un regard me suffira...
Mais je ne parvenais pas à bouger un muscle. J'étais comme paralysé, je n'arrivais pas à réaliser ce qu'il venait de dire. Ou peut-être que je l'avais bel et bien réalisé et que c'était pour ça que je ne pouvais plus me mouvoir d'un millimètre.
- Regarde-moi Eunhyuk... s'il te plait.
Eunhyuk... Je n'en avais pas l'habitude, pour lui, j'étais Hyuk ou beaucoup d'autres surnoms mais je n'étais que rarement Eunhyuk et c'était une fois de plus ma faute s'il en venait à changer cela. Jamais plus ce ne serait comme avant. Jamais plus je ne le regarderais comme avant. Jamais plus il ne me verra comme avant. Jamais plus je ne pourrais le toucher sans penser aux mains qui l'ont touché par ma faute. Jamais plus. Mais je ne pouvais plus lui refuser quoi que ce soit, pas après tout ce qu'il venait de se passer. Pas après mes mots pleins de haine. Quoiqu'il me demande, je me devais d'accepter. En rien, cela ne me pardonnerait mais je pourrais peut-être ainsi penser avoir réussi à ne plus m'en vouloir... Ou pas... Je relevai difficilement la tête pour plonger mon regard plein de larmes dans le sien. Je frémis en sentant sa main contre ma joue, essuyant mes quelques larmes avant qu'il ne la glisse doucement dans mon cou tout en me disant :
- Voilà... Tout est oublié maintenant. D'accord ? - Je... non...
Rien ne serait jamais oublié. Parce que ce ne sont pas des choses qui peuvent ou doivent s'oublier. Parce que moi je n'oublierai jamais ce que je lui ai fais plus ou moins indirectement. Parce que tant que moi, je m'en veux, je ne pourrai plus jamais faire comme si de rien n'était. Parce que tant que je ne me serai pas mis face à Siwon, rien ne pourrait être oublié. J'ai dit que je ne pouvais pas me permettre de lui refuser quoi que ce soit mais je pouvais encore moins me permettre de lui mentir et lui dire que tout était oublié serait lui mentir.
- Et pourquoi pas ? - Tout ce que je t'ai dit... Je suis désolé... Si j'avais su...
Si j'avais su, qu'est-ce que j'aurais bien pu faire ? Rien. Je n'aurais pas pu me téléporter jusqu'à lui pour empêcher Siwon d'agir. Je n'aurais pas pu retenir mes larmes, ni mes mots. Je ne l'aurais certes pas blessé de la même façon mais il aurait quand même souffert... Je ne savais pas comment finir ma phrase et heureusement, il ne me le demanda pas, passant sa main dans mes cheveux.
- Tu ne pouvais pas savoir. Point final. On parlera de ça demain ou dans une autre vie comme tu l'as proposé... tu veux bien ?
Je finis par laisser mes yeux divaguer loin de son regard, regrettant déjà une réponse que je n'avais même pas encore formulée...
- Tout ce que tu veux...
Rien, rien ne m'aiderait à me sentir moins coupable mais lui refuser une seule chose ne ferait que me rendre plus coupable encore alors je ne pouvais pas lui refuser ne serait-ce qu'un instant de repousser cette... discussion si c'était ce dont il avait besoin. Quand il prit mon menton dans une main pour le relever vers lui, plus aucun frisson ne m'envahissait. Malgré ma conscience qui me criait de me sentir coupable, sa simple présence parvenait à rassurer un esprit détruit et je pus plonger mon regard dans le sien sans crainte. Sans larme.
- Est-ce que tu m'aimes ?
Je... Evidemment... Il était normal qu'il en doute après tout ce que je lui avais dit mais pourquoi me le demander ? Il le savait pourtant. Il devait bien se douter que rien ni personne au monde n'avait plus de valeur que lui à mes yeux. Que rien ni personne ne pouvait le remplacer. Que tout le sang du monde ne m'aiderait pas à l'oublier. Que rien ne me ferait changer de sentiments pour lui. Si je l'aime ? Bien sur. S'il le sait ? Tout autant.
- Plus que tout au monde. Plus que tout ce qui peut avoir une quelconque valeur dans ce bas monde. Et à jamais.
Et pour la première fois depuis qu'il était rentré, je le vis sourir. Un vrai sourire, sincère et adorable qui m'était destiné rien qu'à moi. Passant sa main sur ma joue, je ne pus ressentir que de la joie. Oui, vraiment, j'étais heureux de le retrouver pour de bon alors que j'avais eu la stupidité de lui hurler dessus au lieu de l'embrasser, de l'enlacer et de lui dire à quel point je l'aime.
- Alors ce que je veux, c'est que tu ne penses qu'à ce sentiment, et que tu arrêtes de pleurer pour ce qui ne peut pas être changé de toute façons. - Je... D'accord...
Je ne sais pas si m'entendre hésiter était vraiment ce qu'il voulait à la base mais le fait est que j'avais fini par céder parce que pour lui, j'étais prêt à tout et penser à l'amour que je lui porte est bien loin d'être tout. Je pourrais faire tellement, tellement plus que je ne le fais. Il m'attira contre lui et je ne pourrais jamais exprimer à quel point cette étreinte avait la saveur du bonheur. Sa main était doucement glissée dans mes cheveux tandis qu'il me conservait contre lui et que je blottissais mon visage dans son cou, respirant de nouveau son odeur. Je l'enserrais avec le plus de tendresse, sans aucune force mais cela ressemblait presqu'à une étreinte dans laquelle chacun de nous était prisonnier de l'autre. Une prison si fragile que la peur de perdre l'autre était perceptible dans le silence de notre bonheur. J'étais terriblement bien entre ses bras, contre lui, serré et j'aurais voulu y rester éternellement mais j'avais besoin de lui dire. Je lui avais souvent dit mais là, plus que jamais, je voulais qu'il l'entende et le sache.
- Je t'aime Hae...
J'avais pensé trop longtemps que je ne lui redirais jamais et ces trois mots me firent l'effet d'un choc électrique en plein cœur. Je revivais parce qu'il était là et je pris conscience que si j'avais cru que répandre le sang compenserai son absence, je m'étais lourdement trompé parce que lui seul peut combler ce qu'il représente : tout. Je me sentais vivant avec lui, plus que n'importe quand. En trois mois, je n'avais pas répondu à un seul appel, à un seul message et j'avais naïvement espéré que mon silence l'éloignerait. Au contraire, il nous a fait souffrir un peu plus et je n'ai pas pu lui dire que je l'aimais pendant des mois. Je n'ai pas non plus pu le réconforter quand le... drame est arrivé mais ça, je me dois pour lui de ne pas y penser parce qu'il ne le veut pas. Nous dirons donc que lui dire que je l'aime m'a manqué autant que sa présence, ses bras...
- Et moi encore plus... Hyuk.
... et ces mots, ce Hyuk qu'il était le seul à savoir dire avec autant d'amour et de tendresse. Le bonheur était complet parce qu'il pouvait presqu'y avoir un air de... normalité dans l'air, comme si tout était habituel. L'enlacer, lui dire que je l'aime et lui sourire. Voilà ce qu'il se passait chaque jour et ce qu'il se passera à nouveau dès que nous serons ensemble. Parce que pour ce soir au moins, il n'y a que nous et l'amour que l'on se porte. Ni haine, ni colère, ni chagrin. Juste de la tendresse et de la douceur, de la délicatesse et du bonheur. Lui sourire. Je ne l'avais pas fait depuis qu'il était entré. Ou presque pas.
Me détachant doucement de lui, j'affichai un grand sourire, n'arrivant plus à contenir toute la joie, tout le bonheur qui m'envahissait ; j'étais heureux. Pour la première fois depuis des mois, je parvenais à être vraiment heureux. Pas heureux parce que celui devant moi venait de mourir dans une lente agonie ou parce qu'il avait vainement essayé de sauver un de ses proches ou de s'ne prendre à moi avant d'expirer à son tour, non, heureux parce que Donghae était là. Et c'était largement suffisant pour faire de moi une personne heureuse. La plus heureuse du monde même.
Le silence s'installa doucement mais il n'avait rien d'un silence amer qui laisse présager des mots que tout le monde regretterait, non, il était léger, juste agréable, pas comme ces silences où l'on se demande ce que l'on fait ici et que l'on ressasse des pensées noires en se demandant où l'on pourrait être pour être mieux. Non, parce que justement, ici, j'étais là où je devais être, là où j'étais le mieux. Avec lui. Il fallait néanmoins que je trouve quelque chose à dire, à faire, pour avoir une soirée, une nuit "normale".
- Euh... Tu... Tu veux...manger ?
Bien sûr, j'aurais pu trouver mille autres choses à lui dire, ce n'était pas ça qui manquait mais lors d'une soirée habituelle, vu l'heure qu'il était, nous aurions déjà mangé depuis un moment. Et si, comme moi, il ne mangeait presque rien depuis peut-être plusieurs jours, ou en tout cas pas grand-chose à chaque fois, il devait bien avoir faim, non ? Je pris assez rapidement appui sur mes mains pour me remettre debout avant de lui en tendre pour qu'il en fasse de même mais une fois debout l'un face à l'autre, je ne voulus plus le lâcher. Je voulais juste le regarder. Et lui me répondre puisque je ne lui avais pas laissé le temps de le faire.
- J'ai pas mangé depuis plus de 15 heures alors tu parles si je veux manger.
J'avais toujours sa main dans la mienne et, en la serrant toujours un peu plus, je regardai l'eau bouillante avant de lui demander :
- Je... Des spaghettis, ça te va ? - C'est toi qui les fais ?
Je mets des spaghettis dans de l'eau et je verse un bol de sauce toute prête mais oui, c'est plus ou moins moi. En tout cas, ce sera le repas le plus compliqué que j'ai du faire depuis un moment. Fier de moi, je secouai littéralement la tête de haut en bas, un sourire probablement niais et crétin sur le visage.
- Alors ça sera parfait.
Mon sourire nigaud s'étira un peu plus et le sien était purement et simplement magnifique. Comment était-il possible que je l'aime plus à chaque instant ? L'amour est une science peu expliquée et je n'ai aucune justification d'une telle relation entre nous mais ce que je sais, c'est que c'est fort, éternel et pur. Je ne le suis pas, il ne l'est pas forcément mais ensemble, c'est seulement de la douceur et de la pureté à l'état brut. Mais, pour le moment, il ne fallait pas que je l'aime un peu plus mais que je lui fasse les meilleures spaghettis à la sauce toute prête de sa vie. Je lâchai donc sa main pour sortir tout ce dont j'avais besoin.
Tout était là, je n'avais heureusement rien oublié en venant. Maintenant, il fallait que je me souvienne de ce que Hyukjae faisait les rares fois où il en avait la force. En premier, il mettait les pâtes dans l'eau mais je ne me souviens plus à quel moment il mettait le sel... Ou peut-être qu'il n'en mettait pas du tout ? Dans le doute, autant m'abstenir et s'il faut, on en rajoutera, hein... Bref. Je voulus mettre les spaghettis dans l'eau, comme il était normal de le faire, mais je fus interrompu un bref moment par Donghae qui était venu m'enlacer se calant doucement dans mon dos, la tête sur mon épaule. J'étais vraiment aux anges, pas uniquement parce qu'il était un ange, mais parce qu'il faisait de tout ce qui m'entourait quelque chose d'angélique, et je ne me cachais pas de le lui faire savoir en un soupir et un délicat baiser sur sa temps. Mais il était temps de plonger ce paquet dans l'eau bouillante qui n'attendait plus que les pâtes.
Il est simplement resté ainsi le temps que je doive passer à l'étape suivante et heureusement qu'il m'avait embrassé dans le cou avant de s'écarter pour que je puisse bouger parce que sinon, j'aurais probablement laissé trop longtemps les pâtes dans l'eau, bien trop absorbé par la sensation de cette étreinte qui m'avait terriblement manquée. Il s'était assis sur le plan de travail, à côté de moi, mais maintenant le vrai débat commençait. Où était cette passoire ? Je regardai un peu partout autour de moi ne sachant pas où chercher quand je vis qu'il m'en indiquait gentiment un alors que je lui jettai un petit coup d'œil en coin, histoire de voir s'il ne commençait pas à s'impatienter mais non, au lieu de ça, il m'aide. C'est vraiment une perle.
Passoire en main, je pris le soin de la poser dans l'évier avant d'attraper une fourchette pour goûter une des pâtes. Après avoir doucement soufflé dessus, je la tendis à Donghae, parce que c'était plus mignon que la goûter moi. Heureusement, il m'a affirmé ou plutôt montré que c'était bien, après m'avoir souri bien entendu. Venait maintenant le temps de rajouter la sauce déjà prête à ce que je venais de préparer. Mais quand je voulus l'attraper, d'un côté puis de l'autre, il se pencha pour m'en empêcher. Je savais qu'à ce moment-là je faisais une grave erreur en affichant un air boudeur qu'il devait probablement apprécié mais tant pis, ce qui est fait est fait.
- Hae !
J'aurais voulu paraître plus... mature, déterminé en râlant mais au lieu de ça, on aurait dit un gamin à qui l'on venait de voler un jouet. Je pensais qu'il allait juste me sourire et me tendre la sauce toujours en souriant mais il baissa au contraire la tête, comme s'il était gêné avant de relever les yeux vers moi pour me dire quelque chose que je rêvais d'entendre mais que je ne m'attendais vraiment pas à entendre maintenant je dois dire.
- Serre-moi dans tes bras. - Je... Euh... Si tu veux...
Je ne savais pas vraiment pourquoi il me le demandait à ce moment-là précisément mais je m'en fichais. Complètement perdu, je l'étais mais ça ne m'a pas empêché de m'approcher doucement de lui pour l'attirer tout contre moi et le serrer dans mes bras tandis que lui se blottissait contre moi. Il referma finalement ses jambes autour de mes hanches, comme pour me garder indéfiniment. Mais il avait voulu jouer. Et il savait que jouer avec moi pouvait parfois apporter une adorable défaite. Je frôlais délicatement sa joue avec une main, le regard plongé dans le sien, avant d'approcher, hésitant presque timide, mes lèvres des siennes. Timide, oui, c'était bien le mot mais il fut vite remplacé par la douceur, la tendresse, l'amour et même la passion après qu'il m'eut enserré et qu'il entrouvre doucement les lèvres. Chaque baiser en amenait un autre mais il avait voulu jouer. Et j'allais jouer avec lui, jouer comme un enfant, comme un amant transi d'amour pour lui, mais jouer. Il ferma les yeux et ce fut sa seule "erreur". Il venait de perdre. Je me penchai doucement en avant, suffisamment discrètement pour qu'il ne le remarque pas ou peu et j'attrapai la sauce qui était toujours derrière lui.
M'écartant de lui doucement, je le vis rouvrir les yeux et constater avec... désespoir que je venais bel et bien de lui jouer un tour. Je voulus m'éloigner de lui mais il me rattrapa par le col de ma chemise tout en gardant serrées ses jambes autour de moi.
- Attends... tu fais pas ce que je crois que tu fais, là ?
Je plongeai avec le plus de sérieux possible mon regard dans le sien, et je me crus fondre en un instant mais je conservais du mieux que je le pouvais un air... taquin sur le visage.
- Je sais pas... Qu'est ce que tu crois que je fais ? - Que tu me fais passer après la tomate... - Non, pas du tout...
Je me sentais comme un enfant qui s'amuse avec sa mère à nier ce qui est pourtant évident. Et le sourire que j'affichais devait probablement rester dans cet esprit. Je l'embrassais furtivement, seul moyen de savoir qu'il n'était pas un frère ou une quelconque personne de ma famille (de sang), avant qu'il ne relance une conversation dénuée d'intérêt, si ce n'est qu'elle nous permettait d'être nous deux, juste nous deux, pendant quelques temps.
- Et pourquoi tu m'as lâché alors ? - Comme ça. Pourquoi je te tiendrais ?
Cela ressemblait de plus en plus à un dialogue de sourds, ou de gamins légèrement crétins, mais je m'en fichais royalement. Tout ce que je voulais, c'était être prêt de lui, avec lui et là pour lui. Mais aïeuh ! Il avait quand même osé me faire une espèce de pichenette sur le front, symbole de son... mécontentement, j'espérais que ce n'était pas de la jalousie parce que je tenais le pot et pas lui parce que sinon, ce serait vraiment bizarre... Il affichait un air adorable, à croquer, et boudeur, ce qui le rendait encore plus mignon, les bras croisés et les lèvres légèrement retroussées. Je l'embrassai doucement et rapidement sur la joue avant de retourner à ma cuisine, "enfin" libéré de la pression de ses jambes.
La fin de la "préparation" se passa comme pour le début. Il m'enlaçait tendrement tandis que je m'attelais à me rappeler de ce que j'avais vu faire Hyukjae des dizaines de fois. Assis à table comme tous les couples normaux, je pris la liberté de rapprocher sa chaise de la mienne jusqu'à ce qu'elles soient collées avant de l'entourer d'un bras. Il avait posé sa tête contre moi et je regrettais presque qu'il ait à se relever pour prendre la bouchée que je lui donnais, préférant largement le savoir contre moi.
- Alors ?
C'était peut-être idiot mais malgré le fait que je n'ai pas fait grand-chose, j'avais peur que ça ne lui plaise pas, que ce soit trop ou pas assez cuit, trop ou pas assez chaud, salé et tout un tas de choses dont je ne me préoccupais jamais d'ordinaire.
- Une tuerie. C'est la première fois que t'en fais ? - Moui... Mais j'ai pas fait grand-chose... - C'est quand même bon. Sincèrement, faut que tu cuisines plus souvent...
Pour lui, ce serait quand il veut. Même à deux heures du matin, je pourrais lui préparer quelque chose. Sans savoir faire de nombreux repas, je saurais toujours trouver si c'est rien que pour lui. Ce fut mon tour de goûter à la mixture et après en avoir savouré une bouchée, je ne pus que constater à quel point c'était banal bien que plutôt bon.
- Nan mais c'est pas exceptionnel non plus. - Si... Parce que c'est de toi, rien que pour moi.
Il mit tant de douceur quand il déposa ses lèvres contre les miennes que je me sentis fondre d'amour pour lui.
- Je recommence quand tu veux. - T'es un amour... Heureusement que je t'ai...
Recommencer, oui, mais quoi. Cuisiner ou l'embrasser ? Peut-être les deux en fait. Tout, je pourrais tout refaire pour lui. Naître à nouveau, vivre à nouveau, tuer à nouveau, pleurer à nouveau, rire à nouveau, détester à nouveau, me venger à nouveau, et aussi cuisiner à nouveau et l'embrasser à nouveau. Tout. Le regard plongé dans le sien, le serrant toujours plus contre moi, je lui soufflai, presque comme un secret :
- Et moi donc... T'imagines même pas à quel point j'ai besoin de toi. - Aussi bizarre que cela puisse te paraître, si, j'imagine.
J'esquissai un sourire avant de déposer légèrement mes lèvres sur les siennes, dans un baiser débordant d'amour et de tendresse, mes yeux se fermant d'eux-mêmes pendant l'instant qu'il dura. Mais quand je voulus m'écarter de lui, en ouvrant les yeux, il se rapprocha de moi et colla ses lèvres aux miennes dans un baiser plus passionné qu'auparavant. J'entrouvris les lèvres en un instant et sa langue vint rejoindre la mienne dans une danse qu'elles étaient les seules à connaître, sensuelle et douce, enflammée et harmonieuse. A court d'oxygène, je gardai néanmoins mon visage si proche du sien que je pus lui murmurer dans un soupir mon plus grand et mon plus précieux secret, celui qui n'en était un pour personne mais qui représentait tout ce que je pouvais espérer un jour :
- Je t'aime.
M'embrassant furtivement, il afficha un sourire magnifique, adorable et envoutant avant de me répondre :
- Moi aussi.
Nous mangions maintenant tranquillement côte-à-côte, dans un silence tout ce qu'il y a de plus agréable, depuis environ deux minutes, quand il s'est soudainement remis à parler.
Messages : 326 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee Hyukjae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Transformer ce qui est vivant en ce qu'il veut Race précise: Monky
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Lun 1 Juin 2015 - 23:26
"Pardonne-moi ~"
“DongHae & EunHyuk”
- Tu sais quoi ? Non, je ne sais pas mais je ne vais surement pas tarder à savoir. Il avait l'air d'avoir eu une révélation en mangeant, comme si il allait m'annoncer la nouvelle du siècle. - Je veux un chat et un chien. Euh... Pourquoi ? Et puis, après le chat et le chien, qu'est-ce qu'il pourrait bien venir ? Le mariage, les enfants, les prises de tête et le divorce ? Non, non, il ne fallait pas non plus qu'on se pousse nous-mêmes dans le précipice. Bon d'accord, j'exagère peut-être un peu mais il faut admettre que ça fait peur tous ces couples qui sont les plus heureux du monde et qui, du jour au lendemain, se retrouvent séparés parce qu'ils ont deux enfants à charge et qu'ils arrivent pas à s'en sortir alors non, pas de chien ni de chat. En plus, on a déjà Luhan. - Pour qu'il te grignote ? Luhan te suffit pas ? - C'est pas pareil... Lui c'est pas un vrai chat. Et bah ? Je ne vois pas ce que ça pose comme problème. Au moins, il ne devrait pas essayer de se faire de mon chéri un casse-croûte, il ne marquera normalement pas son territoire et ne griffera ni ne mordra tout ce qui l'entoure. En théorie. - Justement, y a les avantages, sans les inconvénients. - Sauf qu'il se mettra jamais dans sa forme animale. Peut-être mais moi, je ne veux pas qu'on risque de divorcer... Et puis, si il lui demande, je suis sur que Luhan sera d'accord. Sauf qu'il a pas intérêt à lui faire un câlin ou des caresses parce que sinon, ça va pas le faire. Non, je ne suis pas jaloux. Un peu possessif mais c'est tout. - Bah... Y a bien un jour où il le fera et ce jour-là je protègerai mon poisson contre le vilain chat. Je l'embrassai délicatement sur la tempe heureux de voir son sourire amusé. - Sauf que je ne serai peut-être pas en poisson ce jour-là... Par contre, toi... - Aucune chance. - De quoi ? A la rigueur, je pouvais être en singe, même si je détestais ça et que je ne m'étais transformé qu'une ou deux fois depuis que je connaissais et maitrisais ma métamorphose, mais en aucun dans la peau d'un poisson. - Que je sois un poisson. J'aimais tellement l'embêter, ça m'avait tellement manqué de pouvoir le taquiner gentiment, de pouvoir le voir sourire en douce parce qu'il voudrait me faire croire que ce n'était pas drôle, qu'il me tape doucement sur l'épaule pour me montrer à quel point il me trouve stupide alors qu'il m'aime quand même. J'espère. - Couillon. C'était purement affectif et cela eut pour effet de me faire rire doucement, un rire qui en disait long sur ma satisfaction quant au fait que j'ai réussi à l'embêter comme je le voulais. Je m'approchai de lui jusqu'à sentir son souffle avant de plonger mon regard dans le sien pour lui dire ce qui était déjà une évidence : - Moi aussi je t'aime. Je l'embrassais de nouveau et comme toujours, quand il voulut appuyer ce baiser, j'entrouvris les lèvres pour que ma langue retrouve la sienne dans leur valse endiablée. A bout de souffle, nous avons gardé nos deux fronts collés alors qu'il me disait, en chuchotant presque : - Je sais... ~ Le serrer dans mes bras, passant une main dans ses cheveux, juste tous les deux assis sur un canapé. Je n'ai jamais eu l'audace de rêver quelque chose d'aussi merveilleux. Pour beaucoup, cela pourrait paraître n'être rien, juste une scène banale dans une vie banale de couple banal mais pour moi, pour nous peut-être, il s'agissait de quelque chose d'exceptionnel que nous ne pourrions pas vivre indéfiniment. Je le savais, j'en avais conscience et c'est bien pour ça que je prenais autant de plaisir, que j'étais si heureux là, dans le silence, avec lui, goutant simplement à la douceur d'un instant partagé à deux. - Tu veux sortir ? Sa question me prit légèrement au dépourvu mais au final, c'était une bonne idée. Lorsqu'il se redressa doucement, j'ai pu plonger mon regard dans le sien et une fois encore, alors que je croyais que je finirais par m'y habituer, je me sentis littéralement fondre d'amour pour lui. - Si tu veux... Où tu veux aller ? - Suis-moi tu verras... Je ne pouvais rien lui refuser, ni vu le ton qu'il avait employé, ni au vu de mon envie de le suivre, peu importe où il m'emmènerait, tant que j'étais avec lui, l'endroit serait digne du paradis. Passant par la grande baie vitrée qui menait à ce qu'il me semblait être le jardin, je ne pus m'empêcher de frissonner lorsque nous sommes passés à côté de la grande étendue d'eau que constituait sa piscine. Non, je ne savais pas nager, je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre, ça ne servait pas à grand-chose en Corée, les raids maritimes étant réservés aux incompétents. J'espérais qu'il m'en éloignerait assez mais au lieu de ça, il lâcha ma main et ce que je redoutais le plus arriva. Il me propulsa dans l'eau et, dans un réflexe de survie, je lui attrapai le bras, espérant que cela suffirait à me retenir mais au contraire, cela nous fit tomber tous les deux dans l'eau. Instinctivement, j'avais pris une posture presque simiesque pour m'accrocher à lui, les bras et les jambes l'entourant fermement pour être sûr de ne pas pouvoir être détaché de la seule personne qui pouvait me sauver de la noyade. - Eh ! - S'il te plait, me lâche pas ! Je t'en supplie ! Me lâche pas ! Je me sentais vraiment mal, j'avais l'impression que des étoiles dansaient devant mes yeux mais j'essayais de ne pas tourner de l'œil. De toute façon, j'avais bien trop peur pour me risquer à fermer ne serait-ce qu'un œil, une seconde. S'il me lâche, je coule. La seule et unique fois où j'ai été dans le jacuzzi de la villa, j'ai failli me noyer et je ne serais pas là si l'une des compagnes du père de Siwon, prise d'un élan de gentillesse et de générosité ne m'avait pas aidé à sortir, avant d'être lourdement punie pour avoir quitté son poste. Je l'avais remercié pendant des jours chaque fois que je passais devant elle mais elle n'a plus jamais dit un mot. Elle ne pouvait plus. Et aujourd'hui, je ne savais toujours pas nager, j'avais des images traumatisantes en tête et je me demande même si elles n'ont pas fini par me donner complètement peur de l'eau, ou du moins d'être dans l'eau. - Je peux pas vraiment, vu que je ne te tiens pas. - Te fous pas de moi, c'est pas drôle ! Il devait forcément avoir peur de quelque chose et comprendre mon angoisse, non ? A moins que je sois le seul à cumuler différentes tares ou phobies… Je préférais ne pas y penser pour me concentrer toujours plus sur ma survie. - Ben... Il me semble que je ne l'ai jamais regardé avec autant d'agressivité et de haine qu'à ce moment-là, en ne comptant que l'agressivité et la haine liées à l'amour et à la tendresse, celle qui dissimule ces sentiments et pas d'autres encore plus noirs comme j'ai pu en ressentir plus tôt… - Pour un amoureux des poissons, avoir peur de l'eau... - J'ai pas peur de l'eau, on m'a jamais appris à nager ! J'étais quelque chose comme offusqué qu'il puisse penser que moi, j'avais peur mais en même temps je n'étais pas tout à fait sûr qu'il ait tort… Mais autant le contredire, j'aurais l'air moins froussard. - Je peux t'apprendre si tu veux. Me… M'apprendre ? A nager ? - C'est vrai ? Tu ferais ça ? - Dis pas ça comme si c'était exceptionnel, c'est pas grand-chose. Pas grand-chose ? Il n'a pas l'air de savoir ce que ça fait de ne pas pouvoir regarder l'océan en face ou même une piscine sans se dire "pourvu que je ne m'y retrouve pas, pourvu que je n'y mette pas un pied, pourvu que je ne me noie pas". Il ne doit pas savoir ce que je suis en train de ressentir en ce moment même, à m'agripper à lui comme un koala sans parvenir à ne desserrer ne serait-ce qu'un doigt d'une main. Il ne doit probablement pas savoir que c'est particulièrement handicapant de ne pas savoir nager, lui qui en a le don inné. - Quand t'as 18 ans et que tu coules comme une pierre alors que tu te plais à hurler au monde entier que t'es un sanguinaire cruel, ça craint, donc tu sauves mon honneur... après avoir sauvé ma vie. Je ne savais même pas comment j'avais fait pour lui faire une déclaration d'amour avec l'angoisse et la peur que je ressentais… Il déposa tendrement ses lèvres sur les miennes et cela eut pour effet de me vider littéralement de toutes mes angoisses. Sa simple présence me réconfortait, ce simple baiser me rassurait et en entremêlant nos deux langues dans leur danse effrénée, toute la peur que j'éprouvais fut reléguer au second plan, présente mais bien moins importante que nous deux ensemble. Mais il décida que nous ne pouvions pas rester éternellement liés ainsi et il me regarda tendrement avant d'essayer de me faire lâcher prise. - Au pire, tu peux me lâcher, t'as pieds normalement. - Non, je vais couler ! Je secouai énergiquement la tête, je ne tenais vraiment pas à mourir noyé après tout ce dont j'aurais pu mourir, avec bien plus d'honneur que celui de ne jamais avoir appris à nager. Tout ce que je sais, c'est que certaines personnes ont plus de souffle que d'autres parce qu'en les… interrogeant, ils résistaient plus ou moins au plongeon tête la première dans l'évier mais mon expérience avec l'eau s'arrête là et ça n'a jamais été moi dans la flotte… - Mais non... Allez, fais-moi un peu confiance. - Veux pas. J'avais beau avoir des souvenirs cruels et sadiques de l'eau, je ne pouvais m'empêcher de redevenir un enfant dès qu'il s'agissait de me retrouver dans l'eau, livré à moi-même… ou presque. - Comment ça tu veux pas me faire confiance ? - Pas te faire confiance, te lâcher banane... Je savais bien qu'il essayait de plaisanter, de me rassurer, de me détendre pour que je puisse prendre le courage de nager mais c'était plus fort que moi, je ne parvenais pas à me sortir de la tête que je risquais de me noyer si je le lâchais. - Et bah lâche-moi, tu me montreras que tu me fais confiance mon coeur... - Nan, je ne veux pas... S'il te plait, serre-moi dans tes bras, je ne veux pas me noyer... - Tu ne te noieras pas... sauf si tu ne sais plus tenir debout. Il souriait. J'ai beau adorer son sourire, je ne supporte plus qu'il se moque de ce dont je souffre. Parce que oui, c'est comme d'être malade pour moi. - Tu te fous encore de moi là ? - Non pas du tout... - S'il te plait arrête... Je sentis qu'il desserrait son étreinte et quand il retira un de ses bras de mon dos, je me suis raidi parce que j'avais de plus en plus peur. Peur qu'il me lâche, qu'il me laisse, que je coule. Mais je n'avais pas peur qu'il me laisse couler ou qu'il me laisse me noyer. Pourtant, j'avais peur. Terriblement peur. Et sa caresse réconfortante ne pouvait rien y changer. - T'en fais pas... Le temps qu'on rentre et tu seras comme un poisson dans l'eau. Rentrer ? Je… Je ne rentrerai pas, je le sais. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il évoque ce moment que je ne vivrai jamais ? Je m'écartai de lui rapidement, le regard baissé vers le sol, en proie à une peine bien plus grande que tout ce que j'ai pu ressentir jusqu'à aujourd'hui. Une peine que je sais réelle et justifiée, une peine que je sais inconsolable parce que je sais que s'il repart, je ne le reverrai plus avant un moment bien trop long. - Eunhyuk ? Qu'est-ce... Qu'est-ce qu'il y a ? J'étais tenté de tout lui dire maintenant, de lui déballer toutes mes craintes et tous mes doutes sur le champ mais je savais qu'il n'avait posé cette question que par politesse. Je savais qu'il ne voulait pas que je le blesse dès ce soir. Je savais que pour le moment, nous n'avions le droit qu'à une chose : être heureux ensemble pour le moment qu'il nous reste. Je savais aussi que je l'aimais plus que tout et que sans lui, je ne serais rien alors je n'avais pas le droit de répondre à sa question. Je savais que j'allais lui mentir et il le savait aussi mais nous savions tous les deux pourquoi et c'était tout ce qui comptait. Que l'on sache. - Je... Euh... Nan... Rien... Rien... - Tu vois que tu ne coules pas... - Que je... Je n'avais pas pris conscience que je l'avais totalement lâché. J'étais à présent seul debout, au milieu de l'eau. Et je n'avais rien ni personne pour me tenir hors de l'eau. Comment se faisait-il que je ne sois pas encore mort ? Je ne sais pas. Mais je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Et le hurlement que je poussai en le réalisant le fit rire comme pas permit. - Rigole pas, c'est vraiment chiant... - Je m'en doute... Je suis désolé... Mais c'est... plus fort que moi... D'un côté, je le comprenais mais de l'autre, j'arrivais presqu'à lui en vouloir. J'étais de nouveau fermement cramponné contre lui et après lui avoir assené un léger coup sur l'épaule, je me serrai un peu plus contre lui. - Désolé... Allez viens... Ou plutôt accroche-toi, je t'amène un peu plus près du bord. - D'accord mais tu me lâches pas. - Mais non... Il déposa délicatement ses lèvres sur ma joue avant de faire un premier pas, non sans me déclencher une poussée d'adrénaline, causée par la peur de tomber ou qu'il glisse. Plusieurs fois, il a essayé de me faire lâcher prise et chaque fois, j'ai refusé. Refusé et encore refusé. Mais chaque fois, je me sentais un peu plus ridicule, un peu plus bon à rien, un peu moins digne de lui. Tant et si bien que j'ai fini par me résoudre. En posant un premier pied par terre, j'ai cru que j'allais mourir mais je n'avais de l'eau que jusqu'à la taille. Mais c'était suffisant pour que je n'ose ni ouvrir les yeux, ni lâcher ses mains. Il vint m'embrasser tendrement mais je ne parvenais pas à détacher mon esprit de l'eau qui m'entourait. Elle m'oppressait et je me sentais happé par des courants inexistants. Quand il s'écarta de moi, j'ouvris les yeux mais je ne pouvais voir que le fond de la piscine, je ne pouvais voir que ce sol qui aurait voulu m'attirer à lui pour que je me noie. Je ne parvenais pas à voir autre chose que cette abysse. - Eh... Eh. Regarde-moi... J'ai difficilement relevé mon regard vers le sien et je me suis remis à paniquer lorsqu'il a voulu que je le lâche, chose que je n'ai pas faite mais que lui a faite. Il la glissa dans mon cou et je penchai légèrement la tête pour appuyer la sensation de sa peau contre la mienne. - Voilà... Là... Il m'embrassa doucement et je le serrai contre moi jusqu'à ce que nous nous séparions, à court d'oxygène. - T'en fais pas, ça va aller... Il ne va rien t'arriver, surtout pas si je suis là, d'accord ? Admirant son sourire qui répondait au mien, il m'embrassa de nouveau avant de me serrer contre lui, ignorant le temps qui défilait autour de nous, ignorant le monde qui tournait sans nous et les vies qui s'étiraient loin de nous. Il n'y avait plus que lui et moi dans un monde vidé de tout et de tous. Le temps s'égrainait toujours et Donghae s'écarta doucement de moi pour m'embrasser tendrement avant d'entourer mon cou de ses bras et d'entrouvrir les lèvres pour inviter ma langue à retrouver la sienne dans une danse effrénée. Après un autre baiser sensuel et passionné, il descendit sa main jusque sur mon cœur avant de défaire chacun des boutons de ma chemise, jusqu'au dernier. M'arrachant un frisson, il fit glisser le vêtement le long de mes bras pour le déposer sur le rebord de la piscine. Je n'avais plus peur, juste envie de le serrer dans mes bras et je n'attendis pas plus pour le serrer contre moi avant d'embrasser doucement son front. - Je t'aime. Je l'embrassai de nouveau en le serrant toujours un peu plus fort et en souriant comme chaque fois qu'il me répondait. Ses bras entourèrent mon cou et en un instant, je me sentis à ma place : en train de le serrer dans mes bras, dans une étreinte presque protectrice. Le protéger. Voilà ce à quoi je voudrais passer ma vie et lorsqu'il avait eu besoin de moi, je n'avais pas été là. Un seul jour. Il aurait fallu que je sois là un seul jour en trois mois et je n'avais pas été là. Etre proche de lui était aussi agréable que douloureux. Agréable parce que je ne suis jamais aussi heureux que lorsque je suis dans ses bras mais douloureux parce que je ne peux m'empêcher de penser à ce que je lui ai fait enduré. Il me serra un peu plus contre lui, comme s'il entendait mes pensées les plus noires et il finit par déposer son gilet sur le bord de la piscine alors que je posais mes mains sur ses hanches, n'osant pas aller plus loin. J'essayais de le mettre en confiance, un comble, avec un regard que je voulais le plus tendre possible et je vis dans le sien que quoi que je fasse, il ne m'en empêcherait pas. Jusqu'à quand, jusqu'à où, je ne sais pas mais en cet instant précis, je ne voulais plus me poser la question. Je glissais délicatement mes mains sous son tee-shirt et je le sentis frissonner lorsque ma peau entra en contact avec la sienne. Remontant doucement mes mains sur sa peau, je finis par passer son tee-shirt au-dessus de sa tête pour le déposer avec son gilet sur le bord de la piscine. Je le plaquai contre le rebord de la piscine tandis que mes lèvres en faisant de même sur les siennes, en le serrant toujours plus fort, avec toujours plus d'amour, de tendresse et de passion. Que serais-je sans lui ? Bonne question. Je préfère ne pas avoir la réponse. ~ - Hyuk... Je... Je l'avais pressenti en descendant timidement mes mains sur ses hanches. Je m'étais douté qu'il ne voudrait, ou ne pourrait, pas aller plus loin pour le moment mais le voir avec moi était tout ce dont j'avais besoin. Je pouvais l'aimer de bien des façons et lui aussi, nous avions pas besoin d'aller plus loin si ce n'était pas ce qu'il voulait. Le tout était qu'il devait profiter de ces quelques jours avec moi du mieux qu'il le pouvait. Je ne voulais pas qu'il en dise plus, il ne devait pas avoir à s'excuser. Je déposais doucement un doigt sur ses lèvres et, caressant sa joue d'un revers de la main, je mis fin à ses mots. - T'en fais pas, ça va aller... Je déposai tendrement mes lèvres contre les siennes avant de sentir sa langue se glisser entre nos lèvres, quémandant un baiser plus passionné et j'entrouvris les lèvres sans hésiter pour que ma langue retrouve sa jumelle dans une danse sensuelle et douce. Quelques instants passèrent, dans un silence amoureux, avant qu'il ne fasse la chose la plus stupide en ce moment : s'excuser. - Je suis désolé... Mais... - Eh, c'est pas grave Hae, tout va bien. Il vint lentement se blottir entre mes bras et je retrouvai avec plaisir la douceur d'une étreinte. L'eau qui coulait et l'atmosphère qui nous entourait me faisait me sentir comme un cocon. Un cocon d'amour. Notre cocon rien qu'à nous. ~ L'eau glissait doucement sur ma peau et ce fut Donghae qui me sortit de mes pensées, enveloppé dans un peignoir blanc. Je ne l'avais même pas vu quitter la douche, perdu dans mes souvenirs avec lui. - Eunhyuk ? Tu viens ? - J'arrive. Il quitta la pièce et je coupai l'eau pour mettre un pied sur le carrelage froid. Après m'être brièvement séché, j'enroulai une serviette bleue autour de ma taille avant de le rejoindre dans la chambre où il m'attendait, assis contre la tête de lit. Presqu'immédiatement, il se mit à cheval sur moi alors que j'affichais un grand sourire des plus heureux. L'entourant de mes bras, je relevai la tête pour pouvoir l'embrasser tendrement, baiser qu'il prolongea de quelques instants en enserrant ma nuque avant que l'on ne se sépare pour que je le serre un peu plus contre moi. - Qu'est-ce que tu aimes chez moi ? Je ne savais pas vraiment pourquoi je lui posais la question et encore moins pourquoi je le faisais maintenant mais c'est vrai que plusieurs fois, je m'étais demandé ce qu'il pouvait bien trouver à l'assassin que j'étais et suis toujours plus ou moins. - Je t'aime. Il marqua une pause le temps de m'embrasser furtivement avant de reprendre. - J'aime ta peau, j'aime tes yeux, j'aime tes lèvres, tes bras. Je t'aime tout entier. Sa main suivait chacune de ses paroles. Il venait effleurer la peau de mon torse pour ensuite retracer le contour de mes yeux et de mes lèvres avant que sa main ne caresse doucement mon bras. - Toi, ton sourire, ton rire, tes grimaces d'enfant, tes erreurs d'adulte. J'aime tes larmes parce que je peux les sécher. Je t'aime. Tout simplement. Il revint m'embrasser mais ce fut de nouveau rapide et tendre. Je n'arrivais plus vraiment à aligner deux pensées concrètes ensemble. Il était si parfait que je n'en trouvais plus les mots, si parfait que je ne me sentais même plus digne de son amour. C'était tellement stupide de penser cela après la plus belle de toutes les déclarations mais en même temps, c'était tellement vrai. Il était gentil et conciliant quand j'étais cruel et rancunier. Il était confiant et faisait confiance quand j'étais certes confiant mais que je prenais n'importe qui pour un traître au moindre soupçon. Il était doux et tendre quand je pouvais être agressif et violent. Il était si parfait alors que j'étais si imparfait. Il est la lumière et moi l'obscurité. Il est le bien, j'incarne le mal. Il est l'exemple à suivre et moi la personne à éviter. Il est la vie, je représente la mort. Il est toute ma vie et je ne pourrais jamais, jamais l'en remercier assez. Même en lui donnant tout ce qu'il avait déjà. - Alors je te donne tout. Je te donne mes larmes, mes erreurs, mes grimaces, mon rire, mon sourire, moi, mes bras, mes yeux, mes lèvres, ma peau, tout. Je suis tout à toi. - Et je serai toujours à toi. Nos lèvres se lièrent de nouveau dans un baiser passionné qui ne prit fin que lorsque nous fûmes à court d'oxygène. Il se redressa, mes mains sur ses hanches, et il suivit doucement les courbes que son doigt traçait sur ma peau. Il savait, il savait pertinemment que j'étais fichtrement sensible et il prenait un malin plaisir à n'appuyer sous aucun prétexte son doigt sur moi mais à le faire frôler ma peau. Je sentais mon sourire s'agrandir d'instant en instant mais je tentais tant bien que mal de me contenir pour ne pas lui faire le plaisir de lui accorder une victoire de plus mais je me sentais faiblir et céder lentement sous ses caresses. Ma peau frémissait, frissonnait de plus en plus et j'arrivais presque jusqu'à la chair de poule. - Mais arrêteuh… Echec. Il le sait maintenant. A chaque fois que j'essaye de le faire arrêter, il sait que c'est que je ne suis pas loin de la défaite… Et en effet, il ne me fallut pas plus de deux secondes pour exploser de rire en me tortillant dans tous les sens dans le but d'inverser nos positions. J'étais à présent sur lui et je ne pouvais m'empêcher de songer à ce que je serais s'il n'était pas là. Un assassin, un simple meurtrier qui prendrait plaisir à tuer. Sans lui, je serais probablement en ce moment-même en train de venger Hyukjae pour quelque chose qu'on ne lui aurait probablement pas fait mais qui m'aurait permis de calmer mes pulsions. Puis je serais rentré pour vérifier qu'il allait bien, le forcer à manger un morceau et dormir avant d'être réveillé par un de ses cauchemars. En reprenant conscience de ce qui m'entourait à la place de tout ce glauque, je ne pus m'empêcher de sourire avant de reprendre une moue boudeuse, même si je n'avais pas entendu le début de sa phrase. Malgré mes pensées des plus glauques, son regard tendre me réconfortait et, dans un même élan, nous sommes repartis à rire de bon cœur. Mais je ne pouvais pas oublier que grâce à lui j'étais quelqu'un d'autre. Quelqu'un de meilleur. Quelqu'un. Tout simplement. - Merci. De m'avoir fait devenir quelqu'un alors que je n'étais personne. - Tu... Tu n'as jamais été personne. Il avait beau me le dire, je ne pouvais le croire. Et j'en avais les preuves. Les seules fois où je me sentais quelqu'un, c'était en prenant la vie et pour ceux qui le vivait, je n'étais personne. Je n'ai jamais été quelqu'un. Il fallait qu'il le comprenne.
Messages : 326 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee Hyukjae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Transformer ce qui est vivant en ce qu'il veut Race précise: Monky
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Lun 1 Juin 2015 - 23:27
"Pardonne-moi ~"
“DongHae & EunHyuk”
- Avant je n'étais rien. Je n'ai pas de souvenirs de ma petite enfance et tout le monde a été indifférent à ma souffrance et à celle de Hyukjae. Avant toi, personne ne m'a aidé. Je n'étais personne, personne dont il fallait s'intéresser. Juste une espèce de gamin inutile à l'allure dangereuse... Je glissais doucement ma main dans ses cheveux encore légèrement humides puis sur sa joue. Il l'embrassa tendrement puis la serra dans la sienne avant de me répondre. - Peu importe ce qu'ils ont pensé. Tu peux n'être personne pour le monde entier mais être le monde entier pour une seule personne. Tu as été le monde entier de Hyukjae jusqu'à ce qu'il puisse l'ouvrir à Leeteuk et maintenant tu es mon monde. Un monde que je ne veux pas que tu quittes. Tu es le Dieu qui a créé ce monde, qui y a apporté la part d'ombre et surtout de lumière dont il avait besoin, qui le fait vivre et le seul qui pourrait un jour l'anéantir. Je baissai la tête, ne pouvant croire que tout cet amour m'était destiné à moi et rien qu'à moi. Je ne pouvais croire que j'avais été le créateur d'un être aussi parfait que lui, moi qui n'était qu'un corps fait d'imperfections, de défauts et de tares plus terribles les unes que les autres. Je ne pouvais pas croire qu'il ne vivait que grâce à moi. Il avait Yesung, Leeteuk et Ethan au moins, qui veillaient sur lui. Moi, je n'avais que moi pour compter sur moi et pour protéger Hyukjae. Je ne pouvais rien me permettre. Aucun écart, aucun sentiment. J'étais un monstre et je le suis probablement encore aujourd'hui. Mes mots dépassèrent ma pensée. - J'en mérite pas tant… Il releva mon visage et mon regard accrocha le sien, toujours empli d'amour et de tendresse. - Bien sûr que si, et bien plus encore... Il passa sa main dans mes cheveux, comme si cette simple phrase pouvait tout effacer de mes doutes. - Et toi alors ? Qu'est-ce que tu mérites ? Qu'est-ce que je t'ai donné ? - Tout, parce que toi. Tu m'as donné ton amour, ta tendresse, tes colères , tout. Tu m'a donné quelque chose que personne n'aurait pu me donner : toi. Moi. C'était la chose la plus mignonne que l'on ait du me dire depuis que ma mémoire se le rappelait mais, rien à faire, je ne m'en sentais pas digne. Malgré ses caresses douces et ses baisers tendres et furtifs, je n'arrivais pas à m'en sentir digne. - C'est faux. Tu t'es donné, toi, ton temps, tout, alors que je n'ai fait que prendre sans donner en retour. - Arrête de penser à ça, je ne demande rien d'autre que le fait que tu m'aimes et ça tu me le donnes déjà bien assez. En effet, si c'était la seule chose que je pouvais lui donner, l'aimer, je le faisais autant que je le pouvais mais je pouvais lui donner plus. Je me serrai contre lui, ses mains liées dans mon dos. Je pouvais lui donner plus qu'écouter son cœur battre contre ma joue. Je voulais lui donner plus. Je voulais qu'il ait plus. - Et si je voulais que tu aies plus ? Il glissa sa main dans mon cou, je savais déjà ce qu'il allait me répondre mais je ne voulais pas l'entendre. Je voulais qu'il comprenne que je n'avais pas tout fait pour lui, que je ne lui avais pas donné tout ce qu'il m'avait donné. - Tu m'a déjà tout donné. Je souriais, heureux de me rendre compte que je l'aimais tant et si bien que je savais à l'avance ce qu'il allait dire et penser. J'aurais pu m'arrêter là mais je voulais pouvoir lui donner plus que je l'avais fait jusqu'à présent. - Non. Il y a quelque chose que je ne t'ai pas donné. Il s'était donné à moi. Jusqu'à son corps et son âme. Je lui ai donné mon âme, mon cœur et tout ce que je suis. Mais jamais mon corps. Et aujourd'hui, je voulais rattraper cette erreur. Je voulais qu'il ait enfin tout de moi. Tout. - Arrête... Tu ne me dois rien, ne te sens pas obligé... - Je ne me sens pas obligé... J'en ai envie parce que... je t'aime. Je ne voulais que lui. Lui est rien d'autre. Qu'il m'aime mais qu'il m'aime tout entier. Moi et mon corps. Dans les sentiments et physiquement. Je voulais qu'il m'aime tout simplement. Son sourire m'avait manqué. Cruellement manqué. Et je le revoyais maintenant, plus rien n'entachait son sourire si parfait. Juste de l'amour et de la tendresse. Rien que de l'amour et de la tendresse. Il déposa ses lèvres contre les miennes alors que je resserrais mes bras autour de lui.
HaeHyuk♥:
Sa main effleura ma peau jusqu'au nœud de la serviette que je portais et je relevai le bassin pour qu'il la retire complètement. Il caressa doucement ma cuisse dénudée avant de m'embrasser tendrement dans le cou tandis que je glissais ma main dans ses cheveux, retrouvant toute la complicité perdue de ces derniers mois. Ses lèvres glissaient délicieusement sur chaque parcelle de ma peau et j'appuyais toujours plus ses caresses grâce à l'emprise que j'avais dans ses cheveux soyeux. Doucement, le désir s'insinuait en moi après des mois de souffrance et son étreinte en était d'autant plus agréable que je pouvais la partager avec celui qui comptait le plus pour moi, celui qui représentait tout ce que je pouvais être de mieux. Donghae, un ange tombé du ciel que rien ni personne ne peut remplacer. Il déposa ses lèvres contre les miennes et j'étirai le cou en avant pour que ma langue retrouve la sienne dans un échange passionné qui m'avait bien trop manqué. Il m'avait bien trop manqué. Quand il fut à court d'oxygène, il se redressa pour s'asseoir sur moi avant de me relever contre lui, m'embrassant de nouveau, serrés l'un contre l'autre. J'embrassai son cou à deux ou trois reprises avant d'aspirer sa peau là où j'avais pris l'habitude de lui laisser une marque, ma marque, celle qui rappelait à tous qu'il était à moi et à moi seul et que je ne prévoyais en aucun cas de le laisser partir. Je fis doucement glisser mes mains serrées dans son dos jusque sur ses hanches mais en approchant de sa ceinture, je me mis à douter. Est-ce qu'il fallait vraiment que je le fasse ? Est-ce qu'il voulait vraiment le faire ? Je ne pouvais pas lui demander de me laisser le toucher, l'embrasser si ça le faisait souffrir. Plongeant mon regard dans le sien, je vis qu'il ne reflétait rien d'autre que son envie que l'on soit de nouveau aussi proches qu'avant. Plus proches qu'avant. Je défis lentement le nœud du peignoir avant d'en écarter les pans tout en caressant doucement sa peau jusqu'à ses épaules d'où je fis tomber le vêtement. J'embrassai son épaule puis remontai délicatement mes lèvres jusqu'aux siennes, entrouvertes, et y déposai un baiser passionné. Il me repoussa doucement pour que je me rallonge, laissant mes mains glisser jusque sur ses cuisses tandis que les siennes caressaient tendrement chacun de mes muscles jusqu'à atteindre mon bas-ventre. Je frissonnais de désir et d'envie et je ne pus retenir un gémissement quand il enserra mon membre avant qu'il m'embrasse dans la peau du cou doucement. Il le pressa avec un peu plus d'insistance et je fermai les yeux, laissant partir ma tête en arrière et en soupirant de plaisir. A son tour, il embrassa la peau offerte de mon cou et y laissa une marque, sa marque. La seule que j'acceptais. Celle qui montrait à tous qu'il m'aimait comme je l'aimais. Il descendit ses baisers jusqu'à l'un de mes boutons de chair qu'il entoura de sa langue tout en continuant sa pression sur mon entrejambe et mon corps se cambrait de plus en plus alors que l'envie augmentait. Il revint m'embrasser doucement dans un baiser plus chaste que les précédent jusqu'à ce qu'il libère mon membre tendu me faisant gémir de nouveau et en profitant pour permettre à nos deux langues de danser le plus sensuellement du monde l'une avec l'autre. J'étais au Paradis. Vraiment. Mais il suffit d'un instant pour que la magie du moment retombe. Il suffit d'un instant pour que je perçoive le malaise qui venait de prendre possession de lui. J'écartais doucement Donghae de moi pour pouvoir le regarder mais lui fuyait ce contact. Il n'osait pas me regarder. Est-ce qu'il avait peur ? Est-ce qu'il doutait de vouloir et de pouvoir le faire ? Peu importe mais il fallait que je réussisse à le comprendre pour pouvoir agir en conséquence. - T… Tu… Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? Le ton de sa voix était presque paniqué. Bien sur que je le voulais. Bien sur que l'aimer était mon plus grand souhait, mon seul désir. Bien sur que j'étais à lui. Evidemment que j'étais sur de cela. - Est-ce que tu es sûr de m'aimer ? Il hocha la tête de haut en bas et je continuais alors : - Est-ce que tu es sûr que je t'aime ? - Je… La vraie question était là. Est-ce qu'il réussirait à faire abstraction de sa peur et de sa douleur provoquée par Siwon ou est-ce qu'il resterait bloqué aux mêmes sensations, à la même souffrance ? S'il penchait vers la deuxième option, il n'y aurait rien et je ne ferais qu'être là pour lui. Jamais, jamais je ne lui en demanderais plus que ce qu'il peut m'offrir sans être blessé. - Oui. C'était tout ce que je voulais entendre. Rien de plus. Je lui offris mon plus tendre sourire avant de reprendre : - Ce moment doit être un moment de tendresse. Si tu n'es pas sûr, je peux juste te prendre dans mes bras et te regarder t'endormir en souriant. Si c'est ce que tu veux, c'est aussi ce que je veux. Si tu veux que je dorme en bas pour être un peu seul, ça me va aussi. Quoi que tu veuilles, ce sera aussi mon souhait. Alors dis-moi juste ce que tu veux, et je tâcherai de te le donner... J'embrassai subrepticement ses lèvres et plongeai mon regard dans le sien pour attendre sa réponse, qui ne tarda pas. - Je… Je veux que… - Vas-y, dis-moi… Il détourna le regard comme s'il avait honte de ce qu'il allait me demander mais peu importe ses désirs, ce serait les miens aussi. - Je veux que tu m'embrasses, que tu me touches, que tu me fasses tout oublier l'espace d'un instant... - Alors n'hésite plus, et emmène-nous dans un monde que nous sommes les seuls à connaître... Il m'embrassa à plusieurs reprises et je l'incitai à m'aimer de la manière la plus charnelle qu'il soit en écartant légèrement les jambes pour qu'il s'y glisse. Tout en m'embrassant dans le cou, il introduisit un premier doigt en moi mais c'était sans aucune douleur, à peine une gêne mais qui ne représentait rien à côté de la décharge de plaisir que chacun de ses gestes, chacune de ses caresses me procurait. Quand il voulut en ajouter un deuxième, ma réaction fut toute autre. La décharge de plaisir fut remplacée par de la douleur mais je tentai de l'oublier pour ne penser qu'à lui, si bien qu'il put insérer un dernier doigt avant de m'embrasser tendrement sur la joue puis sur les lèvres pour détourner mes pensées de la douleur. J'attendis que la douleur s'efface en plein pour lui faire comprendre en un regard que j'étais prêt. Prêt à l'aimer, prêt à mourir pour lui, prêt à vivre pour lui, prêt à tout mais surtout prêt à unir nos deux corps dans un moment d'intimité et de tendresse intense et doux. Il me pénétra avec la plus grande douceur mais malgré ça, je réfugiai ma tête dans son cou, le serrant contre moi pour essayer d'oublier dans cette étreinte que la douleur était là. Il embrassa la peau de mon cou jusqu'à ce que je desserre complètement mon emprise sur lui, lui faisant comprendre que la douleur n'était plus qu'un mauvais souvenir. Je plongeai mon regard dans le sien et il engagea un premier mouvement de va-et-vient, déclenchant une onde de plaisir dans l'ensemble de mon corps. Il entama lentement une série de va-et-vient tout en m'embrassant tandis que je le serrais contre moi, soupirant de plus en plus. Après un coup de rein plus intense que les premiers, je me sentis quitter Terre pour rejoindre un autre monde. Notre monde. Et je ne pus retenir un gémissement grave tout en enserrant ses épaules pour le ramener contre moi. Il m'embrassa de nouveau et nos langues se joignirent presqu'instantanément dans un échange enflammé. La pièce s'emplissait de gémissements et de soupirs et nos deux corps se couvraient d'une fine couche de sueur, ce qui ne m'empêchait pas de le serrer toujours plus fort contre moi. Avec le plus de douceur possible, j'embrassai une dernière fois la peau de son cou avant de saisir fermement le tissu des draps avant qu'il ne donne un ultime coup de rein me faisant atteindre le septième ciel dans un gémissement de plaisir intense, le mien et le sien à l'unisson.
Je fermai les yeux et l'attirai contre moi, sentant sa tête reposer sur mon cœur qui ne battait que pour lui et lui murmurai une fois de plus que je l'aimais. Il n'en attendit pas plus pour venir embrasser doucement mes lèvres, illuminant mon visage d'un sourire des plus enfantins. - Tu prends trop de place mon amour... Je n'avais pas pu m'empêcher de briser le silence aussi doux soit-il pour lui faire ce "reproche". Il me regardait avec un air circonspect, cherchant surement pour quelle raison obscure et farfelue je lui avais dit une chose pareille. Mais rien de ce qu'il pouvait imaginer ne serait plus éloignée de ma réalité que ce que j'avais imaginé. Je pointai le doigt au niveau de mon cœur en ajoutant : - Regarde… Y a plus la moindre place. Il afficha un sourire tendre mais dans lequel je décelais malgré tout une once de sarcasme. Il regarda ailleurs, réprimant surement un rire moqueur puis embrassa légèrement mes lèvres. Un instant seulement mais un instant que je savourais un peu plus à chaque fois qu'il se répétait. - T'es le plus con des couillons… mais… Il déposa de nouveau ses lèvres contre les miennes et je devinais ce qu'il allait dire pour terminer sa phrase. - Je t'aime quand même… - Moi aussi, Hae, moi aussi… Je caressais ses cheveux depuis à peine quelques minutes quand je pris conscience que sa respiration avait ralentie et était beaucoup plus paisible et sereine. Il devait s'être endormi et j'étais heureux de savoir qu'il n'était pas victime de cauchemars comme avait pu l'être Hyukjae dans la même situation. ~ En ouvrant les yeux, je tendis le bras vers Donghae mais au lieu d'entourer son corps de mon bras, je posai ma main sur le matelas, froid et vide. Je me redressai d'un coup pour regarder tout autour de moi mais il n'était pas dans la pièce. J'enfilai les premiers vêtements qui me tombaient sous la main, à savoir un débardeur blanc et un jean avant de me rendre sur le balcon pour voir s'il y était mais non. Pas de trace de lui. En me penchant au-dessus de la rambarde, je le vis enfin. Il était simplement assis sur les marches de la terrasse, le regard perdu dans les vagues. Il ne faisait pas particulièrement froid mais la brise qui soufflait me laisser deviner qu'il ne devait pas avoir particulièrement chaud non plus. Je pris alors la couverture du lit et l'entourai autour de mes épaules avant de descendre doucement les escaliers pour ne pas le gêner dans sa contemplation. Ouvrant le plus silencieusement la baie vitrée, je restai quelques minutes dans l'encadrement pour le regarder. Il avait l'air paisible, je n'osais pas le déranger. Il semblait heureux, tout simplement et je n'osais pas interrompre ce moment de quiétude. Un courant d'air sur mon visage me fit frissonner et je me décidai à sortir pour pouvoir le couvrir. Je m'assis à sa gauche avant de passer la couverture autour de lui, laissant mon bras enserrer ses épaules pour l'attirer vers moi. Il reposa sa tête sur mon épaule et poussa un léger soupir. J'étais au Paradis. Il ne pouvait y avoir de meilleur endroit sur Terre que celui-ci, où je partageais un moment de simplicité et de tendresse avec celui que j'aimais. - Ça va ? Est-ce qu'il était vraiment judicieux de lui poser cette question alors que je savais pertinemment que non, ça ne pouvait pas aller, peu importe que je sois là ? - Oui… Non. ajouta-t-il après un court instant. Je m'en doutais. Comment aurait-il pu en être autrement après tout ce qui venait de se passer ? D'abord, il avait subi injustement la colère incompréhensible de Siwon et ensuite, je lui avais hurlé dessus comme je l'aurais fait sur un chien (et encore). Dire que je ne m'en voulais plus serait me mentir. Jamais, jamais, je ne me pardonnerais de l'avoir fait souffrir plus qu'il ne l'avait déjà trop fait. - Ecoute… Je… Je suis désolé… pour hier… et pour le… reste… Il ne voudrait pas que je m'en veuille, je le sais bien mais c'était plus fort que moi. A chaque instant, quand je le regardais, vidé de toute joie, je ne pouvais m'empêcher de me dire que c'était à cause de moi qu'elle l'avait quittée. A cause de moi et de moi seul… - Je t'ai dit que c'était rien… N'y pense plus… Rien ? Comment pouvait-il croire que ce n'était rien ? Que ça ne me faisait rien ? Que je pourrais arrêter d'y penser ? Je préférais me disputer encore des heures avec lui comme je l'avais fait hier soir plutôt que d'avoir à porter un instant de plus le fardeau de sa douleur à lui, d'en être le responsable. - Je ne parle pas de ce que j'ai dit mais de ce que tu as du subir à cause de moi… Je n'arrivais même pas à dire clairement ce qu'il s'était passé. Peut-être qu'en taisant les horreurs, elles disparaissent plus vite ? - Ah… Ça… Le silence s'installa un instant et je serrai un peu plus fort sa main dans la mienne. C'était bien peu de choses à côté de ce que j'aurais voulu faire mais j'étais incapable d'en faire plus, impuissant face à ses souvenirs. Je ne pouvais ni les effacer, ni les rendre moins forts. Je ne pouvais même pas les remplacer complètement. Nos moments de tendresse s'effaceraient de sa mémoire, le temps jouant, mais les pires souvenirs, les pires moments sont ceux qui restent gravés éternellement. Celui-ci en fera toujours partie. La mémoire est cruelle ; elle ne se souvient que de ce qui fait mal avant de se souvenir de ce qui rend heureux. Il reprit, brisant le silence et mes pensées plus sombres instant après instant : - T'y es pour rien au fond… c'est pas toi qui… Je me refusais à lui laisser dire des mots qu'il ne devait pas avoir à prononcer maintenant et je regrettais de lui en avoir parlé, d'avoir troublé sa quiétude que je savais pertinemment être fragile. -… qui lui ai donné une raison pour te faire du mal… si… et ça, je ne pourrai jamais l'accepter… Il releva la tête, laissant le froid s'emparer de mon épaule après avoir pris possession de toute mon âme avant de venir m'embrasser doucement, déposant délicatement ses lèvres contre les miennes. Je fermai les yeux, appréciant le contact tendre entre nous quand il se sépara de moi, déposant de nouveau sa tête sur mon épaule qui retrouvait avec joie la chaleur perdue. Il tendit la main, faisant dévier un pollen qui était venu troubler l'air autour de nous avant de dire, un air résolu dans al voix : - C'est fait maintenant… On ne peut plus revenir en arrière… Ce ton… On aurait dit qu'il avait totalement accepté la situation, qu'elle était maintenant normale, définitive et quelque part, je trouvais à ses mots un connotation blasée comme si ça ne lui faisait plus rien. Et je ne pouvais accepter qu'il accepte. - Pourquoi ? Pourquoi tu fais comme si c'était pas grave ? - Je ne veux pas que tu t'accables ou que tu sois détruit par la colère ou de la culpabilité mal-placée. - Mais c'est ma faute Hae ! Je m'étais emporté sans le vouloir, lâchant brutalement sa main en l'écartant de moi pour qu'il me regarde droit dans les yeux. Ceux-ci s'emplirent d'une émotion que je ne parvenais pas à définir, située quelque part entre le désespoir, la haine et la douleur. - Non, s'il m'a violé dans le hall d'entrée de l'internat, ce n'est pas ta faute mais uniquement celle de Siwon. Pas la tienne ! Ses yeux furent inondés par les larmes et bientôt ses joues en furent submergées. J'étais tétanisé, paralysé par ses révélations. Bien sur que j'avais compris ce qu'il s'était passé mais je n'aurais pour rien au monde voulu imaginer comment cela s'était passé. Je ne voulais rien savoir de plus que le fait que je devais haïr Siwon et moi-même plus que n'importe qui sur cette Terre. Reprenant peu à peu mes esprits, je l'attirai doucement contre moi, essuyant une à une ses larmes tout en le berçant doucement pour qu'il se calme sans laisser le silence s'installer. - Hae… Je suis désolé… Je n'aurais pas du t'en parler… C'était stupide… - Non, tu as le droit de savoir mais tu dois me promettre de ne pas te mettre en colère et de ne pas t'en vouloir… - Je ne peux te promettre l'impossible mais je pourrai essayer au moins… - Hyuuuk… S'il te plait… Je hochai la tête pour promettre tout en me jurant à moi-même de ne jamais trouver le repos tant que je ne l'aurais pas vengé, ne serait-ce qu'un peu. Car j'étais conscient que jamais je ne pourrais racheter la douleur qu'il avait endurée même en tuant le monde entier. Même en torturant le monde entier. Il commença à me raconter ce qu'il avait subi et comment et tout au long de son discours, je ne pus m'empêcher, bien que j'ai promis, de réaliser que j'étais une fois de plus le responsable. - Je… J'étais sorti pour prendre l'air et je suis allé au bar parce que tu me manquais trop… Il m'embrassa amoureusement mais cela ne suffit pas à me faire oublier que j'étais la cause de sa sortie et donc la cause de tout ce qui en a découlé… -… sauf qu'en rentrant, il était tard et en passant la porte… je n'ai pas compris tout de suite mais c'était Siwon… et il m'a… il m'a… Je le pris dans mes bras pour l'interrompre. Il n'était pas obligé de le redire. J'avais compris. Il en avait parlé. Il m'en avait parlé. C'était le plus important. Les mots, les phrases, cela importait peu. - Chut… T'as pas besoin de le dire… - Merci… de toujours être là… - Toujours sauf quand tu en as eu besoin… Il releva la tête vers moi, caressant avec tendresses ma joue alors que je reprenais sa main gauche dans la mienne, savourant l'instant. Savourant le moment. Savourant le temps qui s'arrête pour nous laisser une pause. - Eunhyuk… - Désolé… mais je n'arrive pas à me dire que j'y suis pour rien… Je savais que je ne le devais pas parce qu'il me l'avait demandé mais je ne pouvais pas m'en empêcher. C'était plus fort que moi, indépendant de ma volonté. Je ne pouvais rien faire contre ce sentiment de culpabilité. - Pourtant, il va falloir parce que je ne vais pas vivre avec ça toute ma vie et tu ne le dois pas non plus. - Laisse-moi un peu de temps pour me pardonner, d'accord ? - D'accord… Toute une vie ne me semblait pas suffire mais il le fallait parce que c'est ce qu'il voulait. Que je surmonte ça. Que je passe outre. Que je pardonne. Ce que je n'avais jamais fait auparavant. Pardonner. Est-ce que j'y arriverai ? Je n'en sais rien mais je devais essayer. Je le serrai plus fort contre moi, embrassant doucement sa tempe. Nous sommes restés un moment comme ça, l'un dans les bras de l'autre, sans rien dire, quand un détail me traversa l'esprit. Il aurait pu, il aurait du l'arrêter. Il en était capable grâce à son don… Pourquoi ne l'avait-il pas fait ? - Je… Est-ce que je peux te poser une question ? - Bien sur, qu'est-ce qu'il y a ? Je passai ma main libre sur sa joue, plongeant mon regard tendre dans le sien qui l'était tout autant et finis par lui dire, prenant mon courage à deux mains : - Pourquoi est-ce que tu n'as pas utilisé ton don pour l'arrêter ? Il baissa les yeux et je regrettai aussitôt de lui avoir demandé. Il y avait surement pensé après coup et lui montrer que même moi j'y avais pensé ne devait pas l'aider à surmonter ça. - Je… J'y ai pas pensé… Il avait lâché ma main et s'était mis à se tordre les doigts les uns avec les autres, signe qu'il ne me disait pas tout, à supposer qu'il m'en dise ne serait-ce qu'un peu. Il ne savait pas mentir, c'était la première chose que j'avais apprise sur lui (à quelques qualités près) et aujourd'hui, je le découvrais pleinement. - Et la vraie raison, c'est quoi ? Je m'assis sur ses genoux, enroulant mes jambes autour de sa taille et il nicha presqu'immédiatement sa tête contre mon torse. Je ne tardai pourtant pas à relever son menton pour plonger mon regard dans le sien. Il était gêné, empli de douleur et de quelque chose qui ressemblait à de l'inquiétude : - On était tous protégés par le don de Yesung… contre les substances toxiques mais surtout contre les autres… donc contre moi… Chacun de mes muscles se tendirent et une vague de colère m'envahit contre lui, contre Siwon et contre moi. Pour le coup, je n'étais responsable de rien mais si j'avais été là… tout aurait été différent. Absolument tout. Je n'arrivais pas à dire un seul mot de plus. Pas un mot, pas une phrase. Et ce fut lui qui en trouva pour combler mon angoisse. - Calme-toi… Il ne pensait pas à mal, il ne voulait que mieux nous protéger après ce qu'il s'est passé, il voulait… Je ne pouvais pas en entendre plus. Je ne voulais pas en entendre plus. Je l'interrompis et lui répondit, avec un peu plus d'agressivité que je ne l'aurais voulu : - Il pensait, il voulait… c'est bien beau tout ça mais tu as vu où ça a mené. Est-ce qu'il t'a demandé ton avis et le leur avant ? Est-ce que vous étiez au courant ? Est-ce qu'il t'a parlé après ? - On était au courant oui, et non, on n'a pas parlé… Il se sent probablement coupable en plus d'avoir été trahi… - J'en ai rien à foutre de ça moi ! Moi, ce que je sais c'est que tu n'as fait que subir mes conneries par la faute de Siwon et de Yesung. Il peut être anéanti par ce que Siwon "lui" a fait, je m'en contrefous, ce qui m'importe c'est toi. Toi et toi seul. Tu es la seule victime. Et je suis l'un des coupables que tu le veuilles ou non… - Eunhyuk… S'il te plait… Arrête… Une larme s'échappa de son œil droit, bientôt suivies par un flot intarissable de ses semblables, et mon cœur se serra de savoir que j'étais la cause de celui-là et probablement des précédents. Je voulais rester déterminé à lui faire comprendre mais, de le voir ainsi abattu, je compris moi qu'il était nécessaire que j'arrive à passer à autre chose, à le voir lui plutôt que mes erreurs et mes fautes. - Je suis désolé… Mais je n'arrive pas à comprendre comment… comment tu fais pour rester calme face à… ça, pour rester fort… et pourquoi il l'a fait… - C'était une… vengeance et m'énerver ne servirait à rien. Par contre, je suis loin d'être fort, bien loin mais je refuse que tu t'en veuilles. J'ai besoin que tu me soutiennes, que tu sois juste présent, pas que tu me prennes en pitié ou que tu sois gêné et encore moins que tu réfléchisses à une quelconque vengeance à ton tour…. Le soutenir, ne pas me venger, je pouvais le faire. Etre présent, je le serai jusqu'à ce qu'il rentre. Mais après, nous serions séparés par des milliers de kilomètres… pour un moment… indéterminé. - Je serai toujours là pour te soutenir… au moins dans ton cœur… - Hyuk ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? C'était le moment que j'avais redouté pendant toute la journée hier. Ce moment où j'allais devoir lui annoncer que ce n'était pas parce qu'on s'était retrouvé aujourd'hui qu'on allait pouvoir rester ensemble le reste du temps. Je repris maladroitement la parole : - Je… Je voulais t'en parler hier mais… je n'ai pas réussi… - Explique-moi, tu me fais peur… Est-ce qu'il avait de quoi s'inquiéter ? J'en saie trop rien, ce n'était pas dramatique mais ça allait nous faire souffrir à nouveau. Et je ne supporterais pas longtemps son absence et encore moins de savoir qu'il était presque seul avec Siwon là-bas. Bien sur qu'il y avait Leeteuk mais est-ce qu'il tenait la route alors qu'il devait souffrir de l'absence de Hyukjae autant que lui souffrait de celle de Leeteuk ? Je préférai lui dire simplement que nous n'allions pas vivre ensemble avant longtemps plutôt que de lui faire croire qu'il y avait des possibilités… - Je ne suis pas sûr de rester avec toi… - Pourquoi ? Comment ça ? Tu as rencontré quelqu'un ? - Non ! J'avais haussé le ton, presqu'en hurlant, et qu'il le pense me faisait rire autant que cela me faisait mal. Il ne pouvait pas décemment penser que j'étais "passé à autre chose" quand on était arrivé là avec mon frère. Je ne pourrais jamais l'oublier et il le savait. Il devait avoir peur, je ne voyais pas d'autre solution. Je repris, une fois calmé et rassuré par son regard légèrement paniqué mais tendre. - Non… Bien sur que non… Tu es mon seul et unique amour… mais c'est… Hyukjae… je ne pense pas qu'on rentre… - Et bah, je n'ai qu'à rester. Bien sur, cette solution était celle que je voudrais adopter mais je ne pouvais pas penser qu'à moi. Lui regretterait d'être resté et Leeteuk (et surement les autres) lui manquerait et il leur manquerait. Je n'avais pas le choix et je me devais de renoncer à cette possibilité. - Tu ne peux pas… Ou plutôt tu ne le dois pas… - Et pourquoi pas ? Ici, c'est chez moi, je pourrais très bien revenir habiter ici définitivement. - Tu dis ça mais tu n'y as pas réfléchi… Ou plutôt, je ne veux pas y réfléchir et risquer de craquer… - J'ai pas besoin de réfléchir des années pour savoir que je ne veux plus jamais que l'on soit séparé. - Ce ne sera pas définitif et puis… et puis, tu ne peux pas abandonner les autres… En plus, même si tu restes, je devrais retourner seul auprès de Hyukjae… Ou plutôt, Hyukjae ne voudra pas que je reste avec toi… - J'irai le voir ; peut-être qu'il acceptera de venir vivre ici. - Je te rappelle qu'il pense que tu m'as trompé avec Leeteuk… Il ne voudra pas te voir. Ou plutôt, j'ai peur qu'il accepte et qu'il arrive à te convaincre de rester aux dépends des autres… - Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il pense ça ? Il sait que Leeteuk ne lui ferait pas de mal et que je ne t'en ferais pas non plus… Nous y voilà. J'avais essayé de trouver les mots pour lui expliquer mais à aucun moment, les bons ne me semblaient être apparus dans mon esprit. Je l'écartai doucement de moi avant de prendre sa main droite dans ma main gauche pour l'inviter à en faire de même. J'enlevai la couverture de ses épaules pour la poser sur la table derrière lui avant de faire un premier pas sur la plage. J'entrelaçai mes doigts aux siens et il reposa sa tête sur mon épaule un instant avant qu'on aille plus avant dans le sable. Je pris une inspiration et voilà que je faisais ce que je redoutais depuis un moment : expliquer. Je n'avais jamais su faire et ce n'était probablement pas aujourd'hui que j'allais y arriver… - A cause de son enlèvement… Il m'a expliqué que ses ravisseurs ont parlé de Leeteuk pile au moment où il est entré dans la pièce et sur le coup il a paniqué et il lui a fallu presqu'un mois pour réaliser qu'il n'y était pour rien et que Leeteuk avait juste voulu l'aider. Mais c'était trop fragile et quand ils vous a vu… Ça l'a complètement fait sombrer… - Il nous a vu ? Il n'a jamais été là, comment est-ce qu'il a pu nous voir ? Et qu'est-ce qu'il a bien pu voir pour tirer de telles conclusions ? Je ne savais même pas par où commencer parce que je ne savais où ça avait vraiment commencé, ni comment… Si, c'est son don. Son don a tout changé dans sa façon de penser. Au lieu de s'inquiéter pour moi, il a tout vécu. Au lieu de se poser des questions sur l'extérieur, il a cherché les réponses. Oui, ça l'a probablement fait avancé plus que s'il ne l'avait pas découvert mais ça l'avait surtout blessé sans raison parce qu'il ne m'avait pas écouté. Nous marchions, les yeux parfois dans les vagues, parfois les siens dans les miens et parfois tout autour de nous, le vent fouettant mon visage et je poussai un long soupir avant de reprendre : - Il a découvert son don ; il peut entrer dans les esprits… La première fois ça lui a fait bizarre d'être à ma place, de tout ressentir comme je le faisais mais dès que je l'ai appris, je lui ai dit et fait promettre même, de ne pas essayer de vous voir mais Leeteuk lui manquait trop et après s'être entrainé sur moi quand je… Je m'interrompis un instant, ne sachant quoi dire sur la nature de mes absences auprès de mon frère, cherchant à tout prix à lui épargner ce que j'avais fait ces derniers temps, et je repris après une courte pause : -… sortais, il est allé le voir mais c'est ton esprit qu'il a visité parce que ça lui a permis de voir Leeteuk, qui te serrait dans ses bras et puis Yesung a engueulé Siwon en disant qu'il n'avait pas à faire "ça" avec son meilleur ami et puis il a entendu Leeteuk te dire qu'il t'aimait et je sais pas c'est lui qui a vu mais il semblait tellement perdu que malgré moi, j'y ai cru même si je ne le voulais et… Il posa un doigt sur mes lèvres, me stoppant net. J'avais parlé de plus en plus vite à mesure que j'avançais dans mon récit et je ne savais plus bien ni d'où je venais ni où je voulais aller mais il avait surement compris l'essentiel et il se mit face à moi et entrelaça les doigts de sa main libre avec les miens. Il embrassa chacune de mes mains, l'une après l'autre et déposa un tendre baiser sur mes lèvres et j'inclinai la tête pour quémander quelque chose de plus intime. Il entrouvrit les lèvres et ma langue retrouva la sienne, avec toute la douceur et toute la sensualité dont elle était capable. Je lâchai ses mains, les passant dans son dos pour le serrer contre moi et il entoura mon cou de ses bras l'instant d'après. Je fermai les yeux pour mieux apprécier ce moment de pur bonheur et ne les ouvrai qu'une fois à court de souffle, plongeant directement mon regard dans ses deux prunelles d'un bleu aussi profond que celui du ciel et de l'océan derrière nous. Je collai mon front au sien, admirant son sourire heureux, avant qu'il n'efface l'espace qui nous séparait pour se serrer tout contre moi dans une étreinte presqu'enfantine. Ma main caressa délicatement ses cheveux et j'embrassai son front quand il s'écarta de moi pour reprendre ma main, retournant en direction de la maison. Un silence léger s'installa et ce fut lui le premier à le rompre pour me dire : - Il faut que j'aille voir mon oncle, j'en profiterai pour essayer de lui parler et on verra bien… Si je n'essaye pas, c'est sûr qu'il ne voudra pas… Mais si j'essaye… Je hochai simplement la tête, lâchant sa main en arrivant à la maison mais quand il commença à s'éloigner, je rattrapai son bras pour l'arrêter et je lui faire faire volte-face pour me retrouver face à lui. Il fallait que je lui avoue que j'étais redevenu celui d'avant. Que j'étais retourné dans mon passé. Que j'étais à nouveau celui qu'il s'était toujours employé à faire reculer. - Il… Il faut que je t'avoue quelque chose… J'ai… replongé… Je suis désolé… Je devais surement l'avoir déçu. Mais il fallait que je lui dise la vérité, je ne pouvais pas lui cacher que j'étais toujours le même monstre… Il vint doucement embrasser mes lèvres et je baissai ensuite la tête avant qu'il ne glisse sa main sur ma joue avant de relever mon menton baissé vers lui, un sourire adorable sur le visage. - Je sais, ne t'en fais plus, je suis là maintenant… - J'ai essayé de retenir mes sabres à chaque fois, mais à chaque fois j'ai cédé… J'ai cédé parfois parce qu'ils le méritaient mais j'ai aussi cédé parce qu'ils étaient heureux, qu'ils riaient alors que je ne le pouvais pas… Je suis désolé… Il me regarda avec un air désolé et tendre plaqué sur le visage. Mais ce n'était pas à lui d'être désolé. Je n'aurais pas du tuer tout ces gens qui ne m'avaient rien fait. C'était à moi d'être désolé. Je ne lui avais jamais promis de ne plus tuer mais je me l'étais juré parce que je savais qu'il le voulait. Et j'ai échoué. Le sourire qui éclaira son portrait l'instant d'après coupa court toutes mes pensées et me plongea dans un univers de douceur, où aucun regret n'avait leur place. Celui où nous n'étions que tous les deux et où bien sur, il ne pouvait y avoir aucun regret. - C'est derrière toi maintenant. A partir d'aujourd'hui, tu dois vivre heureux, heureux avec moi, lavé de tous tes fardeaux. Aujourd'hui, il faut que tu tournes la page de ton passé sans en garder un seul caractère. Aujourd'hui, tu deviens Eunhyuk Won, l'amour de ma vie, le frère de Hyukjae, un étudiant et un animalik tout ce qu'il y a de plus normal, d'accord ? - Je… Rien que le fait d'être un animalik faisait de moi un être qui n'appartenait pas à la normale mais ça, c'était quelque chose que je ne pourrais jamais changer alors autant faire avec. Il me regarda avec insistance comme si je n'avais le droit qu'à une seule réponse peu importe ce qui pouvait me traverser l'esprit en ce moment-même. Et au fond, je connaissais et j'acceptais cette réponse. La seule possible. La seule qui me permettait d'avoir un avenir sans être détruit par mon passé en essayant de le faire toujours plus beau. -… Oui. A partir de maintenant, je ne pense ni au passé ni au futur qui sont trop loin, je ne pense qu'à mon présent, et mon présent, c'est toi. Je n'avais pas forcément l'habitude des grandes phrases poétiques mais pour une fois, elle ne sonnait pas à mes oreilles comme un concentré de maladresses mais comme un vrai objectif. Une phrase qui allait rythmer ma vie le plus possible. Profiter de l'instant présent uniquement. Je n'avais jamais su le faire. Saurais-je le faire pour lui ? Je n'en savais rien mais je me devais d'essayer. Il interrompit le fil de mes pensées en m'embrassant furtivement avant de me dire : - Je vais aller chez mon oncle et voir ton frère et on se retrouve après, d'accord ? Je hochais la tête, le regardant s'éloigner d'un pas décidé avant de le voir revenir promptement jusqu'à moi pour déposer un baiser rapide sur mes lèvres alors que je ne comprenais pas vraiment ce qui justifiait un tel "retournement" jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche : - Je sais que tu n'aimes pas ça mais… Joyeux anniversaire mon amour. - Hae… Il savait pertinemment que je n'aimais pas que l'on me rappelle ce jour où bien trop de choses s'étaient passées. Il le savait mais il me le souhaitait quand même, pourquoi ? Il devait bien avoir une idée derrière la tête… Il déposa de nouveau ses lèvres contre les miennes, dans un baiser aussi éphémère que le précédent avant de s'éloigner, me disant avant de fermer la porte derrière lui : - Je sais, mais au présent, plus rien n'entache ce jour. Et la porte se ferma sur son sourire, me laissant dans la perplexité la plus complète. Je l'aimais. J'en étais sûr. Il m'aimait. J'en étais sûr aussi. Et j'allais le lui montrer…
Dernière édition par EunHyuk Won le Lun 1 Juin 2015 - 23:30, édité 1 fois (Raison : ♥♥)
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Messages : 311 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee HyukJae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Capacité de se mettre à la place des gens (il voit, entend, ressent, et pense comme eux tout en restant conscient) Race précise: Monki
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Dim 7 Juin 2015 - 11:04
My Error
♦ HyukJae Won feat DongHae Lawn ♦
Cela faisait plus d'une demi-journée qu'il était parti. Il ne m'avait rien dit sur son heure de retour, il ne m'avait rien dit sur ses projets, il ne m'avait rien dit sur rien. Il s'était contenté de partir pour aller le retrouver lui. Lui qui l'avait trahi à des kilomètres de distances dans le plus grand silence et sans la moindre gêne.
Mes yeux fixaient à tour de rôle la porte et le réveil, espérant voir mon frère rentrer et le temps s'arrêter pour de bon. A quoi bon continuer d'espérer ? Pourquoi essayer de s'imaginer un avenir meilleur quand tous nos rêves sont détruits ? Je n'attendais plus rien de la vie. Parfois je me laissais même bercer par l'idée qu'un jour elle s'arrêterai. Enfin. Enfin elle me laisserait tranquille, elle cesserait de s'acharner à me faire souffrir aussi bien physiquement que mentalement, elle cesserait de me faire croire que mon passé est derrière moi juste avant qu'il ne me revienne en plein visage. Enfin elle me laisserait en paix. Loin de tout. Loin d'eux. Loin de lui.
Mes yeux commençaient à se fermer tous seuls par le manque de sommeil, mais à chaque fois qu'ils étaient clos, je revoyais son visage. L'innocence et la gentillesse qu'inspirait son sourire. La confiance et la sûreté que dégageait son regard. La douceur et l'élégance de ses traits. Mais derrière ce masque si séduisant et ce visage si beau je ne voyais plus que des mensonges. Je ne voyais plus que d'horribles mensonges et une trahison impardonnable.
Et pourtant je gardais les yeux clos, m'enivrant inlassablement de son image, de son souvenir si tendre. Je détestais être en manque de sa présence. Je détestais cette dépendance qui me poussait à voir sans cesse son visage. Je détestais de l'aimer encore alors qu'il ne le méritait pas. Il ne le méritait plus. En tout cas pas de ma part. J'en venais à nouveau à penser que peut être je m'étais trompé, peut être que j'avais mal interprété ce que j'avais vu, mais plus j'y pensais plus je refoulais cette idée. Mais d'un autre côté Eunhyuk n'était toujours pas revenu. Lui fallait-il de longues heures pour lui dire définitivement adieu ou n'avait-il fallut que quelque minutes à Donghae pour le convaincre d'une fausse vérité ?
En rouvrant les yeux, je tombais sur le noir presque total de la chambre. Et il m'effrayait. Je ne voyais presque rien autour de moi, et j'avais beau savoir que rien ni personne ne se trouvait-ici avec moi, j'étais angoissé par une menace invisible et imaginaire. Mes peurs d'enfants refaisaient surface, et la seule chose que je regrettais c'était que l'innocence et l'ignorance dont je faisais probablement preuve à cet âge là ne l'accompagnaient pas. Rien que quelques instants j'aimerais replonger dans l'ignorance, oublier mes souvenirs et mes souffrances d'adolescent. Rien que quelques instants.
Je décidais finalement de me lever, me dirigeant le plus vite possible vers la fenêtre avant de l'ouvrir pour en faire de même avec les volets. La lumière du jour entra dans la pièce en même temps que la brise matinale, et je m'appuyais au rebord de la fenêtre pour en profiter quelques secondes. Mais en rouvrant les yeux, mon regard se perdit sur la foule en bas de l'immeuble, et la simple idée de me retrouver au milieu de tout ces gens m'effrayais au plus haut point.
Je me reculais soudainement et fermais la fenêtre avant de m'asseoir au sol, le dos appuyé contre le lit. Laissant doucement ma tête partir en arrière jusqu'à ce qu'elle rencontre le matelas, je fermais à nouveau les yeux, essayant de trouver quelques secondes de calme et de répit. Mais son visage. Son visage était toujours là. Il ne quittait jamais mon esprit.
Seulement je fus contraint de me redressé lorsque j'entendis mon téléphone vibrer sur la couverture. Je me retournais à moitié et tendais le bras pour l'attraper, étant persuadé qu'il s'agissait d'Eunhyuk qui m'annonçait qu'il était sur le chemin du retour, mais je me trompais. En déverrouillant le téléphone, une fenêtre était ouverte pour m'indiquer que j'avais reçu un message, mais en voyant le nom de l'auteur de ce dernier, mon visage s'assombrit. Leeteuk. Voir son prénom marqué en toutes lettres me faisant aussi chaud au coeur que ça ne m'angoissait. Il m'avait envoyé quelques messages au début, juste après notre départ, mais je ne les avais jamais lu et les avais supprimé quelques jours de tentation passés. Et en voyant que je ne lui répondais jamais il avait laissé tomber, jusqu'à aujourd'hui.
Mais pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi est-ce qu'il y revenait en cet instant ? Je n'y réfléchis pas plus et comme pour ses précédents messages, je me contentais de fermer la fenêtre. Mais à peine était-elle close que quelque chose capta mon attention : la date. Le 4 avril. Nous étions le 4 avril. Pas un instant je n'y avais songé.
Mais pourquoi m'envoyait-il un message aujourd'hui ? Il savait que cette date était dénuée de sens pour moi. Il savait qu'elle ne représentait rien d'autre que de la douleur. Alors pourquoi ? Pourquoi me le rappeler ? Pourquoi se donner la peine de me rappeler que je n'ai rien à fêter, si ce n'est à 10 ans le fait qu'on m'ait vendu, à 11 ans mon premier viol, à 14 ans le début d'un nouvel enfer pour arriver à vivre en société, à 18 ans une agression qui m'a faite pleurer des heures dans les bras de mon frère et à 19 ans, aujourd'hui, le fait que je sois seul, sans Eunhyuk, torturé par des souvenir, rongé par des mensonges et enfermé parce que agoraphobe ? Qu'y a t-il à fêter dans tout cela ? Rien. Absolument rien. La seule chose que je pouvais fêter c'était la naissance d'un frère jumeau sans qui je ne serais pas là aujourd'hui, mais tout ce que je faisais c'était maudire le jour de ma naissance pour m'avoir donné une vie aussi inhumaine alors que je n'ais même pas 20 ans.
Je verrouillais à nouveau mon téléphone avant de le reposer là où je l'avais pris, puis je fermais à nouveau les yeux. Mais de l'avoir vu, d'avoir vu cette date, j'étais soudainement submergé par des souvenirs que je n'avais jamais su effacé. Je sentais l'angoisse s'insinuer dans mes veines, me rongé jusqu'à l'os pour ne laissé qu'une épave apeuré et condamné, mais au lieu de ça, je me détendais à nouveau à la simple vision de son visage. Et je le détestais pour ça. Je détestais de l'aimer encore alors que je cherchais de tout mon coeur à le haïr pour ce qu'il avait fait.
Quelques minutes défilèrent dans le plus grand silence tandis que j'étais partagé entre peur et haine, lorsque j'entendis soudainement une porte se refermer ; c'était la porte d'entrée. Je crus à nouveau qu'il s'agissait d'Eunhyuk et m'attendais à le voir entrer d'une seconde à l'autre, mais je faisais à nouveau une grossière erreur. A peine avais-je entendu sa voix que je le reconnus sans mal : Donghae.
Je ne me posais même pas la question de la raison de sa venue ; elle était évidente. Il venait voir Ethan. Son oncle. Tant qu'il restait avec lui ça me convenait. Tant qu'il ne venait pas me voir ça n'avait pas d'importance. Non seulement la simple idée de me retrouver dans la même pièce avec une personne autre qu'Eunhyuk ou Ethan m'effrayait au plus haut point, mais je ne voulais certainement pas avoir à l'entendre se justifier et se défendre pour un acte qu'il chercherait à renier. Alors tant qu'il reste là bas tout va bien. Mais s'il a vu Eunhyuk il sait que je suis là. Il le sait. J'en suis certain. Et s'il y a une chose dont je suis sûr c'est qu'il ne repartira pas d'ici sans m'avoir parlé. C'était une évidence.
Je les entendais parler dans la pièce d'à côté mais ne cherchais même pas à comprendre ce qu'ils disaient ; je ne pensais qu'à ma peur. Il n'y avait plus qu'elle qui me définissait. Je me levais assez soudainement et commençait à faire les cent pas dans ma chambre, tantôt rapides tantôt lents. J'ignorais complètement quoi faire. Je savais qu'il allait venir mais je ne savais pas quoi lui dire, je ne savais pas comment réagir. Je n'étais même pas sûr de pouvoir le faire alors comment pouvais-je envisager une quelconque discussion avec lui ?
J'essayais de faire le vide quelques instants, ne peser plus à rien pour tenter de me calmer, mais rien n'y faisait. Mes mains commençaient à trembler, ma respiration accélérait, je sentais le sang battre à mes tempes et l'angoisse me tirailler.
Essayant autre chose pour me calmer, je retournais m'asseoir en tailleur sur mon lit contre le mur. Je savais qu'en faisant cela c'est lui que j'allais voir, je savais que j'allais me détester de l'aimer et non de le haïr, mais je devais retrouver un semblant de calme. Rien que quelques secondes. A contre coeur je décidais de fermer les yeux, retrouvant un instant minime le néant de mon esprit avant de distinguer parmi les ombres son visage. Et à nouveau j'arrivais à me calmer. La peur était là, seulement elle était supportable. Mais ça me faisait mal, si mal de le voir alors qu'il n'était pas là, de vouloir rentrer pour le retrouver tout en sachant que ça n'arrivera jamais puisque j'en étais incapable, de vouloir le voir alors que je cherchais toujours à m'en éloigner.
Seulement en entendant la porte de la chambre s'ouvrir, je sus que je devais rouvrir les yeux et quitter ma haine et mon amour pour Leeteuk pour affronter ma peur vis-à-vis de Donghae. Mais à peine avais-je rouvert les yeux pour les poser sur lui que je sentais toute ma peur refaire surface, empoisonnant les flots que j'avais réussi à apaiser. Non. C'était impossible. Je ne pouvais pas. Pour rien au monde je ne voulais rester ici et avoir à lui parler. Rien qu'affronter son regard m'était impossible ; je le fuyais. Je ne pouvais pas. Vraiment pas. Et je ne le voulais pas d'avantage. J'avais envie de hurler, de m'enfuir, et peut être même de m'enfermer dans la salle de bain ou bien encore de sauter par la fenêtre si en échange je pouvais simplement m'éloigner de lui. La solitude, en cet instant, c'était tout ce que je voulais.
Sans le regarder en face, je le vis venir lentement vers moi, comme un chasseur qui en voulait pas effrayer sa proie. Mais j'étais déjà faible et apeuré, et je n'avais même pas la force de partir. Mais j'en avais encore suffisamment pour lui dire de rester loin de moi ; j'avais encore la force, ou plutôt la lâcheté de me protéger contre une menace qui n'en était pas une. - N'approche pas... S'il te plait... Je n'eus rien d'autre à dire et il s'assit sur le bord du lit en face de moi, espérant peut être que je coopérais, que je comptais l'écouter et lui parler, et peut même que je daignerais relever les yeux vers lui, mais non. Rien de tout cela. Mon regard était focalisé sur ma main droite ; elle tremblait. - Hyukjae, je... Il marqua une pause, alors que je fermais le syeux, espérant retrouver mon calme par son visage qui m’apaisait et me torturait, mais je n'y parvenais pas. Pas cette fois.
- J'ai vu ton frère... - Je... Je sais... Oh oui je le savais. Et je le craignais. Tout ce que j'espérais en cet instant c'était qu'il vienne. Je voulais qu'il revienne pour moi, pour me tirer de là. Il a passé sa vie à me protéger, mais aujourd'hui il n'était pas là. J'étais seul avec son adorable menteur et traître. - Il m'a expliqué ce qu'il s'était passé et... je voulais te dire que... tu te trompes... Mais oui. Bien sûr. Evidemment que j'allais le croire. Evidemment que j'allais croire à ses mensonges et me persuader que j'avais simplement mal interprété ce que j'avais vu. Non. Je n'avais pas à l'écouter. Je n'avais pas à me convaincre de sa fausse innocence comme avait dû le faire mon frère simplement pour mieux dormir la nuit. Tout ce que je voulais c'était qu'il s'en aille, qu'il parte loin de moi. Rien de plus. Et je n'allais certainement pas l'écouter. Juste le voir partir. - Sors. S'il te plait. Mais il ne bougeait pas. Il ne m'écoutait pas. Pourquoi le ferait-il après tout ? Je ramenais mes genoux contre moi, les enserrant le plus fort possible de mes bras qui me semblaient pourtant si faibles, si faibles face à ce sentiment de peur et d'impuissance qui abritait la moindre de mes pensées.
- Donghae... J'essayais de lui faire à nouveau comprendre que ce n'était pas le bon moment, et que ça ne le serait probablement jamais, que je voulais qu'il sorte plus que tout autre chose, mais il ne voulait pas. - Ecoute-moi avant, après je partirai si c'est toujours ce que tu veux. Ses parles étaient comme une torture. Ses mots me condamnaient à subir mon angoisse et ma phobie tant qu'il ne partirait pas, et il ne comptait pas le faire. - Laisse-moi. Je tentais vainement à nouveau de le faire sortir, mais il n'y avait rien à faire. - Non, pas avant que tu m'aies écouté. Mais qu'est-ce qu'il y avait tant à dire ? Qu'est-ce que je devais à tout prit entendre avant de retourner broyer du noir ? Quelle était la chose qui me ferait souffrir un peu plus dans cette vie de douleur que j'avais visiblement à tout pris besoin d'entendre ? Je ne voulais rien savoir. Vérité, mensonge, peu m'importait. Peu m'importait la version des faits que je gardais en mémoire. Tout ce que je voulais c'était qu'il sorte.
Je me recroquevillais un peu plus sur moi même lorsqu'il commença à me dire : - J'aime Eunhyuk. Plus que n'importe qui. Et Leeteuk t'aime à un point que tu n'imagines même pas. Parce que lui le savait ? Lui arrivait à imaginer à quel point il m'aimait ? Leeteuk le lui avait confié avant de lui avouer qu'il l'aimait encore plus que moi ? A quoi bon l'écouter, c'était inutile. Simplement inutile. Inutile de causer d'avantage de dommages. - Jamais nous n'aurions songé à vous faire du mal. Je ne sais pas ce que tu as vu mais tu as mal interprété. C'est pourtant ce qu'ils ont fait. Ils nous on fait du mal, aussi bien à moi qu'à Eunhyuk. Mon frère est redevenu l'homme torturé par le sang et la haine que j'ai tenté de faire disparaître pendant des années à cause de lui. J'ai accordé ma confiance à Leeteuk, je me suis donné à lui, entièrement, mais l'amour que je lui portais il me l'a renvoyé en plein visage. Alors si. Je sais très bien ce que j'ai vu ; la vérité.
- Leeteuk n'a fait qu'être là pour moi quand j'en ai eu besoin... Et quand moi j'en ai eu besoin il était où ? Quand mes anciens démons sont revenus me chercher où est-ce qu'il était ? Près de moi. Oui. Près de moi. A quelques centimètres à peine. Et ça n'avait rien changé. Il avait juré que rien ne nous séparerait et qu'il serait toujours là pour moi, pour me protéger quoi qu'il arrive, et ce jour là il n'a rien fait. Et pourtant aujourd'hui il était là pour Donghae. Il était auprès de lui. Eunhyuk a juré et ce depuis toujours, de me protéger. Et il l'a fait. Il n'a jamais faillit à sa tâche sauf par la faute de Leeteuk. C'est mon frère que je devais croire. C'est lui que je devais aduler. C'est sur lui que je devais compter. C'est en lui que je devais avoir confiance. Mais Donghae me l'avait enlevé ; il m'avait arraché mon ange gardien.
Je n'avais plus rien. Simplement de vieilles douleurs et une peur impossible à effacer et à appaiser. - On ne dit pas "je t'aime" pour consoler quelqu'un. Sans relever les yeux vers lui, je savais que je venais de le surprendre. Je savais qu'il ne s'attendait pas à m'entendre m'exprimer sur autre chose que le fait que je voulais qu'il sorte. Mais peu importe. C'était dit. - Je... Je ne peux pas te l'expliquer, je ne m'en souviens même pas... Bien sûr qu'il ne peut pas m'expliquer. Il n'y a aucune explication qui pourrait me convenir, alors qu'est-ce qu'il pouvait bien dire pour m'amadouer ? Rien. Absolument rien.
- Et puis... avec Siwon... qu'est-ce que tu vas me dire cette fois ? Oui, il y avait Leeteuk, mais je n'avais pas oublié Siwon. La raison même qui avait fait souffrir Eunhyuk. Mais cette fois-ci il ne semblait avoir aucune explication, aucune excuse valable que je pourrais avaler sans protester. Il n'avait que le silence à me répondre. Je couchais à nouveau mes genoux sur le matelas avant de refermer mes bras autour de moi avant de lui demander à nouveau, supportant difficilement sa présence : - Va-t'en. Mais une fois de plus il ne s'exécuta pas. Je le sentais inspirer longuement, comme s'il hésitait à me dire quelque chose. Peut être la vérité ? Peut être allait-il oser me la dire ? Mais ça n'avait aucune importance. Je n'avais pas besoin d'entendre ce que je savais déjà. Tout ce dont j'avais besoin c'était son départ et le retour d'Eunhyuk. - Il m'a violé, pour venger son père. Pour la première fois depuis qu'il était entré je relevais les yeux vers lui.
Non. Il ne pouvait pas. Pas lui, et encore moins par lui. C'était impossible. C'était inimaginable. Mais il ne pouvait pas mentir. Il n'avait pas le droit de mentir sur un sujet aussi grave. Pas à moi. Et il me suffisait de le regarder dans les yeux pour comprendre que c'était la vérité. Comment je le savais ? Parce qu'en cet instant il était mon parfait reflet d'il y a cinq ans. La même peur, la même angoisse, la même douleur, et la même honte.
En un instant je ne le voyais plus comme un menteur mais comme quelqu'un qui me comprenait. C'était affreux à dire et pourtant j'avais l'impression d'être... presque soulagé. Soulagé d'un poids que j'avais porté seul trop longtemps. C'était détestable de dire une chose pareil mais c'était ce que je ressentais en cet instant. Je ne le prenais pas en pitié, puisque je n'avais pas supporté qu'on le fasse pour moi. Je n'essayais pas de lui dire que j'étais désolé, puisque je n'étais en rien responsable et que désolé est un si petit mot face à la douleur qu'il a enduré. Je me contentais de le comprendre, et je savais que c'était tout ce qu'il voulait ; c'était la seule chose que j'avais souhaité tout ce temps.
Venger son père. Siwon avait vengé son père après qu'Eunhyuk l'ait tué. Pour moi. Ou du moins par ma faute. J'ignorais si ça me rendait fautif de quoi que ce soit aux yeux de Donghae mais j'en doutais, et ce autant que sur le fait qu'il en veuille à Eunhyuk. Mais lui devait s'en vouloir. Lui devait être rongé par les remords.
Mais s'il n'avait pas mentit, Leeteuk ne m'avait pas trahi. Non. Je m'étais trompé. Affreusement trompé. J'ignorais si je devais être soulagé par ce poids de haine et de remord qui quittait mes épaules, si je devais être heureux de pouvoir l'aimer sans m'en vouloir ou si je devais à nouveau angoisser à l'idée qu'un jour je devrais me retrouver à nouveau en face de lui et de ses attentes. Je n'étais pas capable de donner quoi que ce soit à qui que ce soit. Je ne l'étais plus. Je n'arrivais qu'à prendre sans donner en retour.
Je ne savais pas quoi dire, et encore moins quoi faire. Je n'avais jamais endossé le rôle de celui qui écoute, j'avais toujours été la victime. Et ce qui m'avait aidé à tenir après des années de souffrances c'était Eunhyuk. C'était la seule personne que j'avais, celle à qui je tenais le plus, la seule que j'aimais. Mais je n'étais pas cette personne pour Donghae. Pour lui c'était Eunhyuk. Il n'y avait que lui qui pouvait le sortir de ses cauchemars, de sa douleur, de sa peur, il n'y avait que lui qui pouvait le remettre en confiance. Moi je ne pouvais pas. Mais ce que je pouvais faire pour lui était peut être au fond beaucoup plus important pour lui, beaucoup plus fort, et je savais qu'il me le rendait : comprendre. Simplement de se comprendre. Et nous n'avions nullement besoin de mot pour ça. - Je voulais que tu saches la vérité. Maintenant que c'est dit je vais te laisser... Il commença à se lever et à se diriger vers la porte mais je me surpris moi même à ne pas le laisser faire, alors que c'était tout ce que je demandais depuis qu'il était entré. - Attends... Il se tourna vers moi, visiblement surpris de ce changement de comportement assez soudain. Sa main lâcha la poignée mais il ne bougea pas de devant la porte, comme s'il paraissait hésitant ou qu'il n'osait pas.
Je fermais les yeux quelques instants pour retrouver à nouveau son image avant de ressentir un profond soulagement. En le voyant je ne ressentais plus aucune haine, plus aucun remord, plus aucun doute. Je n'avais plus que des sentiments positifs, et je prenais conscience d'à quel point il me manquait. Mais je savais aussi que si je me retrouvais en face de lui je ne pourrais vouloir qu'une chose : fuir. Seulement je savais aussi qu'il n'y avait que lui qui pouvait m'aider. Tout ceci était un cercle infernal, sans fin ni but. Je finis par rouvrir les yeux ; Donghae n'avait pas bougé. J'inspirais longuement avant de parvenir à lui dire : - Viens t'asseoir. Je pouvais voir dans ses yeux une certaine gratitude ; j'acceptais de lui parler, j'acceptais de l'écouter et de m'ouvrir à lui. Sans trop attendre, il vint s'asseoir sur le bord du lit sur lequel j'étais assis, avant d'entamer une longue discussion.
J'ignorais combien de temps il était resté ici, avec moi, à me parler ou à m'écouter. Des minutes ou peut être des heures, je n'y songeais même plus. Il m'avait parlé du jour où c'était arrivé, de ce qu'il s'était passé, pourquoi, comment, il m'avait tout dit. Absolument tout dit. Mais il avait aussi pleuré. Et pour lui venir en aide, pour la première fois de ma vie je m'étais forcé à parler de ce qui m'étais arriver. Sans trop entrer dans les détails, certes, mais cela suffisait largement à lui faire passer un message qu'il avait l'air d'avoir bien mieux assimiler que moi ; sortir la tête de l'eau au lieu de se laisser couler. Laisser cette impasse derrière soi et essayer de reprendre une vie normale. Lui il essayait ; moi j'abandonnais. Ses souffrances et les miennes avaient certes été causer par des motivations et d'une façon différentes, et le temps avait joué en ma défaveur, mais peu importe. Un viol reste un viol. C'est inutile d'essayer de comparer. Lui il avançait, moi je restais en arrière.
Il finit néanmoins par quitter la pièce une fois que nous avions terminé, et il me remercia. C'était peut être la première fois que je faisais quelque chose d'utile depuis que je me terrais ici.
A nouveau seul, je m'allongeais dans mon lit, par-dessus les couvertures. La tête dans les oreillers, je fermais à nouveau les yeux, en inspirant doucement. Mais à peine son visage m'était apparu que je rouvris les yeux brusquement. J'attrapais mon téléphone avant de me tourner pour me mettre sur le côté. En le déverrouillant, je voyais que j'avais un message non lu. Après ce que m'avait dit Donghae je n'avais plus aucune raison de douter, je savais que je m'étais trompé, mais pourtant j'avais peur. J'avais peur qu'en lisant ce message je revienne à d'anciennes tentations et que l'envie de retourner à l'internat me submerge de nouveau alors que je savais pertinemment que d'y retourner, ne serait-ce même que d'aller à l'aéroport serait pire que tout si je n'étais pas prêt. Mais il n'y avait pas de si. Je ne l'étais pas, je le savais. Et pourtant je cédais à la tentation, au risque de le regretter.
" Bonjour mon cœur,
Je ne sais pas si tu liras ce message mais je tiens à te souhaiter un bon anniversaire. Il y a 19 ans est née la personne qui est devenue toute ma vie. La plus belle perle, celui qui m'a mis des étoiles dans les yeux, celui qui me fait vivre, bouger, respirer, sourire et espérer.
J'espère. J'espère que cet ange me reviendra bientôt. J'espère qu'il ne m'a pas oublié, que je pourrai bientôt me serrer dans ses bras. Dans tes bras. Tu me manques Hyukjae. Pas un jour n'est passé sans que la réalité me rappelle cruellement que tu es loin de moi. Pas un instant ne passe sans que je ne te vois, toi, ton sourire, ton regard, ton rire dans toutes les choses autour de moi.
Le ciel bleu me rappelle ta douceur, les nuages ta douleur, le soleil ta chaleur et j'en passe. La place à côté de moi n'est rien à côté de celle que tu occupes à jamais dans mon cœur. Je t'aime. Pour toujours et à jamais. Peu importe les kilomètres et les murs à franchir, je serai toujours à tes côtés, là pour toi, que tu le veuilles ou non.
Bon anniversaire Hyukjae, sache que ton cadeau t'attendra le temps qu'il faudra (tout comme moi). "
Lorsque l'écran devint noir, après plusieurs secondes à ne rien faire, je me rendis compte en voyant mon reflet que je pleurais.
Messages : 326 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee Hyukjae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Transformer ce qui est vivant en ce qu'il veut Race précise: Monky
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Ven 3 Juil 2015 - 22:55
"Pour toujours et à jamais ~"
“Eunhyuk & Donghae”
- Je sais, mais au présent, plus rien n'entache ce jour. Je ne sais pas vraiment combien de temps j'étais resté devant la porte sans vraiment comprendre. J'étais résolu à lui montrer à quel point je l'aimais mais je ne savais pas encore bien comment… J'ai fait deux ou trois fois les cent pas dans le salon, m'arrêtant parfois pour regarder la mer et les vagues qui s'échouaient sur la plage avant de monter à l'étage, pensant à la base m'installer sur le balcon mais en mettant un pied dans la pièce, je pris conscience qu'elle était complètement blanche. Sa chambre était celle d'un adolescent et pourtant, j'aurais pu m'y croire comme dans un hôpital. En aucun cas, je ne me sentais l'âme d'un décorateur d'intérieur mais qu'est-ce qui m'empêchait d'essayer ? Il ne m'en voudrait pas… Je pense. Il y avait un seul problème : quelle couleur j'étais censé choisir pour lui ? Pas quelque chose de flashy, c'était sûr, mais quoi alors ? Une couleur pâle, garder le blanc mais faire autre chose… Oui. Peindre la chambre serait bien trop long mais je pouvais toujours la décorer avec ce que je trouverais. Je pris un des crayons rangés dans son bureau pour dessiner un énorme cœur sur le mur au-dessus de son lit. Miraculeusement, il était plutôt proportionné et avait une bonne forme. J'attrapai mon téléphone et sortis de la maison en prenant soin de fermer derrière moi et de lui laisser un mot au cas où il rentrerait avant moi, même si cela m'étonnerait beaucoup. Je pris le bus, je n'avais pas vraiment d'autre choix pour aller en ville, et demandai à un passant, dans un anglais très approximatif, où se trouvait le bureau pour développer des photos le plus proche. J'ai du lui faire peur parce qu'il est parti en courant et je me suis retrouvé à errer dans les rues de Los Angeles, sans chemin mais avec un but, chose que je n'avais pas eu depuis bien longtemps. Après deux bonnes heures à chercher en vain, c'est un petit garçon qui m'a attrapé la main pour m'inviter à le suivre et je ne me suis même pas méfié. J'aurais pu tomber dans un piège mais à ce moment très précis, je n'avais pas voulu penser à ce qu'il pouvait arriver de pire, juste au meilleur, juste à Donghae. Et je n'aurais eu aucune raison de penser le contraire puisque je me retrouvai assez rapidement devant une petite échoppe où un homme me proposa de développer mes photos sur le meilleur papier (enfin c'est ce que j'ai cru comprendre). Une demi-heure après avoir disparu dans l'arrière de sa boutique, il reparut avec mes photos et quand je voulus sortir de quoi le payer, il referma mes doigts sur ma monnaie en me faisant un signe de la tête et en m'invitant à profiter de son cadeau pour nous. Je le remerciai à plusieurs reprises avant de ressortir, non sans lui jeter un dernier regard empli de gratitude. Parti autour de neuf heures du matin, il était maintenant 12h30 et mon estomac commençait à s'en rendre compte. Je m'arrêtai dans le premier fastfood devant lequel je passai et pris de quoi me caler en attendant le soir. Je tendis un billet à la caissière qui encaissa avant de me rendre la monnaie que je rangeai dans ma poche tout en quittant le bâtiment avec mon sac à la main. Avant de reprendre le bus, je m'arrêtai chez un fleuriste pour acheter des pétales de roses. Je ne savais pas si j'allais en avoir l'utilité mais sait-on jamais… Sur le trajet du retour, je ne fis qu'une bouchée du hamburger et des frites que j'avais prises et je jetai le sac en papier dans la poubelle de l'arrêt où le bus me laissa. Après avoir marché un petit moment pour rejoindre la maison, je montai les escaliers, armé d'une trentaine de photos et, prenant la colle forte dans son bureau, je m'attelai à encoller chaque coin et recoin de nos souvenirs pour qu'ils tiennent au mur le plus longtemps possibles. Il me fallut environ une heure avant de réussir à être content de ce que j'avais fait, ce qui était en soi déjà un miracle, puis j'entrepris de ranger sa chambre déjà quasiment impeccable. Je changeai les draps puis balayai son balcon. En regardant sa chambre qui débordait d'amour et son balcon qui était parfaitement romantique au naturel, je ne pus m'empêcher de rajouter quelques pétales de fleurs par-ci par-là, espérant que le vent ne les ferait pas tous voler avant qu'il rentre. M'occupant l'esprit comme je le pouvais, j'attendis que les minutes et les heures passent. Cependant, autour de 18 heures, j'avais complètement exploré la maison du sol au plafond et ce, dans toutes les pièces, et je ne savais plus bien quoi faire quand je reçus son sms "Je pars de chez mon oncle, je serai là dans une vingtaine minutes. Bisous ~ " Je lui répondis un petit "Ok. A tout de suite." et partis à toute vitesse dans la chambre pour prendre une douche rapide. En sortant de ce havre d'eau chaude, j'entendis sa voix qui m'appelait : - Eunhyuk ? T'es là ? Je secouai un peu plus la serviette autour de mes cheveux avant de m'entourer les hanches d'une seconde pour sortir la tête de la salle de bain le temps d'attraper un de ses costumes, en espérant pouvoir le mettre sans le déformer ou quelque chose du genre. Je n'étais pas vraiment un expert en vêtements "classes". - Je suis en haut, j'arrive. J'avais volontairement pris le ton de quelqu'un qui n'a pas envie de descendre parce qu'il est occupé et la réponse qu'il m'offrit fut celle escomptée. - Non, non, bouge pas, je monte. J'enfilai rapidement un boxer puis la chemise blanche, faisant les boutons en priant pour ne pas me décaler et ainsi ne pas avoir l'air stupide, puis passai la veste noire par-dessus avant de mettre le pantalon qui était avec le costume. Je fis mon nœud de cravate, heureux de voir que j'y arrivais toujours même après plusieurs années sans en avoir eue l'occasion. En sortant de la salle de bain, j'installai quelques bougies trouvées dans la cuisine et les allumai en entendant ses pas dans l'escalier. Je me mis juste à côté de la porte et vis la poignée s'abaisser tout en retenant mon souffle, souhaitant de toutes mes forces que ce que j'avais réalisé allait lui plaire. Quand la porte fut suffisamment ouverte pour qu'il entre, je vis qu'il avait la tête baissée et j'étais content qu'il n'ait pas noté la lumière qui devait probablement filtrer sous la porte. Je posai une main sur ses yeux, dévoilant qu'il y avait une surprise mais rien de plus. - Qu'est-ce que tu fais ? - Attends, tu vas voir. Je me mis derrière lui, l'enlaçant tout en gardant ses yeux cachés sous ma paume et je nous fis avancer d'un pas avant de fermer la porte derrière nous. Pourquoi le faire alors que nous n'étions que tous les deux ? Je n'en sais rien mais je trouvais que cela donnait un côté encore plus cocon à la chambre. J'inspirai un grand coup puis enlevai ma main de ses yeux en disant : - Surprise ! Il porta une main à ses lèvres avant de se tourner vers moi, les larmes aux yeux. Il regarda de nouveau vers le lit que surplombait un grand cœur de photographies. Quand il posa de nouveau son regard sur moi, les larmes déversaient ses joues alors qu'il bégayait de manière adorable. Je ne le laissai pas plus longtemps dans cette détresse et pris sa main pour l'emmener s'asseoir sur le lit, le prenant immédiatement dans mes bras. - Viens là… Je le serrais toujours plus fort contre moi, attendant que ses larmes cessent d'elles-mêmes. Je passai doucement ma main dans ses cheveux et embrassai sa tempe, patientant simplement. Je ne pensais pas lui faire aussi plaisir ou le mettre dans cet état et je m'en voulais autant que j'étais heureux. Ses larmes mirent une ou deux minutes avant de se calmer et une fois que ce fut fait, il releva son regard encore humide vers moi et me dit, accompagnant ses mots d'un sourire discret : - Merci… Je ne sais pas quoi te dire… - Elle te plaît ? - Cette chambre n'aura jamais été aussi belle… J'étais à la fois rassuré et à la fois gêné parce que j'avais quand même pris la liberté de transformer sa chambre d'enfant en une chambre qui faisait très "chambre de couple" voire même de jeunes mariés… - Ça ne te gêne pas que j'ai fait ça ? Il plongea son regard océan dans le mien et caressa doucement ma joue : - Eunhyuk… Je n'aurais jamais pu rêver mieux pour cette pièce alors merci. Juste merci. Mais aujourd'hui, c'est ton jour, ton anniver… Je n'aimais pas ce jour. Je n'aimais pas le fêter. Je n'aimais pas m'en rappeler. Je n'aimais tout simplement pas le quatre avril. A dix ans, j'ai été arraché à mon frère. A quatorze ans, je l'ai retrouvé en lambeaux. A dix-huit, Hyukjae s'est fait agressé. Et aujourd'hui, d'accord, je suis avec l'amour de ma vie mais je ne l'ai pas vu depuis trois mois parce que nous avons du fuir devant les problèmes de Hyukjae. Donc non, il ne s'est jamais rien passé de positif à notre anniversaire et ce n'était pas aujourd'hui que j'allais commencer à le fêter. - Hae… S'il te plait… J'avais murmuré ces mots, comme un secret, comme s'ils m'arrachaient le cœur et déchiraient ma chair mais lui les ignora pour continuer sur une même lancée : - …saire. Et je tiens à ce qu'on le fête tous les deux. Alors tiens, ce n'est pas grand-chose mais j'espère qu'elle te plaira… Il me tendit alors une chaine en argent absolument magnifique. Le pendentif rappelait les colliers militaires et celui-ci était gravé d'un "e" en lettre capitale. Etait-ce pour cela qu'il avait mis si longtemps à rentrer ? Pour faire graver cette chaine ? J'eus les larmes aux yeux. Pour la première fois en dix-neuf ans, je recevais un véritable cadeau pour mon anniversaire. Même le père de Siwon, aussi paternel et attentif à moi qu'il ait pu l'être, ne m'avait jamais rien offert. Les mots restaient bloqués dans ma gorge et je ne pus, en dépit de tout, qu'articuler une phrase maladroite. - Elle… elle est magnifique… Il glissa la chaîne sur ma main ouverte et commença à m'expliquer d'où elle venait, tout en se serrant contre moi. - Elle… était à mon père ; il me l'a donnée avant de… partir… Son père, Ewan, c'était donc pour cela qu'elle était déjà gravée… Je savais tout ce que son père représentait pour lui et je savais que même s'il était parfois dur d'avoir un père, c'était toujours mieux que de ne pas le connaître, j'en étais persuadé. Ne l'ayant moi-même jamais connu, je ne pouvais accepter qu'il se sépare de se souvenir pour moi. Je pris sa main, l'ouvrant paume vers le ciel, et y déposai de nouveau la chaîne. - Je ne peux pas accepter… - Bien sur que si. Un cadeau ne se refuse et je tiens à ce que tu me gardes avec toi pour toujours. - Hae… Je m'apprêtais à protester de nouveau mais il ne me laissa pas le temps de donner libre court à mes pensées et m'interrompis en déposant un baiser rapide et doux sur mes lèvres. - Hyuk, je veux que tu aies cette chaîne. Mon père y tenait beaucoup et m'a presque fait promettre de la donner à la personne avec qui je voudrais finir ma vie. Et cette personne, c'est toi, je n'ai aucun doute là-dessus. Alors, je veux que tu gardes cette chaine parce que tu es la personne la plus importante à mes yeux et je sais qu'en te la confiant, je ne la perdrai pas parce que je n'accepterai jamais de te perdre toi. Les larmes dévalèrent sur mes joues sans que je puisse ou veuille les retenir. Plusieurs fois, j'avais eu l'impression que nous vivions quelque chose d'unique et d'anormal comparé à nos âges mais aujourd'hui, j'en étais certain. Jamais personne n'a pu vivre pareil moment aussi jeune. A dix-neuf ans, mon avenir me semblait déjà tracé et cet avenir, c'était lui. C'était Donghae. Pourtant, je savais que dans quelques jours, nous allions être de nouveau séparés et je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il s'obstinait à croire que mon frère nous permettrait de rester ensemble. En trois mois, rien, quasiment aucune amélioration et j'avais peu d'espoir que cela change d'ici peu. Le temps que l'on revienne et j'espérais croire qu'il aurait refait sa vie mais non, lui voulait s'évertuer à m'attendre. Pour mon plus grand bonheur. Nous serions un jour réunis. Peu importe quand. Un jour viendra où je le serrerai dans mes bras, en lui promettant de ne plus jamais le laisser. - Tu as vu Hyukjae, tu lui as parlé… Tu sais ce qu'il va se passer alors pourquoi tu me la donnes maintenant ? Si je gardais cette chaine, nous serions liés jusqu'à ce que l'on se retrouve et je ne voulais le faire souffrir d'une attente bien trop longue… Je ne voulais pas qu'il ait à m'attendre, je ne voulais pas qu'il ait à se souvenir… Si seulement j'arrivais à le convaincre d'utiliser son don sur lui pour qu'il m'oublie… J'en mourrais mais lui pourrait recommencer comme avant, sans avoir à souffrir. Il avait déjà largement suffisamment souffert à cause de moi… - Parce que quand je serai loin, je veux que tu me gardes dans ton cœur, et sur ton cœur. Il accrocha la chaine autour de mon cou sans que j'émette la moindre objection. Je savais que ça ne servirait à rien… Je me contentai d'embrasser le sommet de son crâne en le serrant encore plus fort contre moi en le remerciant. Merci. Un mot si faible de sens, si faible pour exprimer toute ma gratitude… - Merci… Je ne la quitterai jamais. - Merci à toi pour la chambre, je l'adore. Il vint tout doucement embrasser mes lèvres et passa sa langue sur celles-ci que j'entrouvris immédiatement, fermant les yeux, tentant d'oublier tout le reste, alors que nos deux jumelles se retrouvaient dans leur ballet de grâce et de sensualité.
CITRON ♥:
Il poussa légèrement sur mes épaules pour m'allonger sur le matelas, se retrouvant sur moi et ne libéra mes lèvres qu'une fois à court d'oxygène. J'inspirai longuement l'odeur des roses se mêlant à celle toute aussi délicate de Donghae. Il plongea son regard tendre dans le mien et je relevai la tête pour l'embrasser à mon tour, approfondissant directement ce baiser. A nouveau à court d'air, il se redressa pour s'asseoir à califourchon sur mon bassin et il défit lentement le nœud de la cravate, tirant ensuite sur les deux pans de celle-ci pour m'attirer contre lui afin de m'embrasser de nouveau. Il jeta la cravate au pied du lit et je le fis basculer pour me retrouver sur lui, non sans provoquer un léger sourire chez lui. Je voulus l'embrasser rapidement mais il passa une main sur ma nuque, m'incitant à sceller un baiser plus intime alors que je passai une main sous son débardeur, relevant le tissu tout en frôlant sa peau, le faisant frissonner. J'hésitai à chaque mouvement de peur qu'il ne soit pas "prêt" mais il libéra mes lèvres pour que je passe le vêtement au-dessus de sa tête et je mis de côté mes doutes en envoyant ma veste s'échouer sur le sol. Pendant ces quelques secondes, Donghae avait commencé à défaire les boutons de ma chemise et il se redressa légèrement pour la faire glisser de mes épaules avant de la retirer complètement et de la laisser tomber sur le sol. Je m'allongeai à présent sur lui pour l'embrasser juste sous l'oreille, lui soufflant quelques mots doux à l'occasion, puis je picorai sa mâchoire jusqu'à retrouver ses lèvres pour un baiser tendre et rapide avant d'embrasser sa joue et la peau de son cou, glissant doucement jusqu'à sa carotide et sur sa clavicule. Je laissais parfois ma langue s'égarer sur sa peau et j'entrelaçai mes doigts aux siens, gardant ses bras au-dessus de sa tête tout en descendant toujours plus mes baisers sur ses pectoraux. Le maintenir ainsi me faisait douter plus que jamais ; j'avais peur que cela lui rappelle Siwon. J'avais peur qu'il se sente forcé, qu'il angoisse, qu'il se remémore des souvenirs douloureux mais il n'envoyait aucun signe de peur, son regard était doux et tendre et une fois encore, j'essayai tant bien que mal d'effacer mes craintes au profit du plaisir partagé. Enroulant ma langue autour de l'un de ses boutons de chair, il soupira et sa tête partit en arrière tandis qu'il se cambrait un peu plus à chaque coup de langue. Je traitais également son jumeau et revins ensuite embrasser la peau offerte de son cou et ses lèvres, approfondissant doucement le baiser, sentant le désir qui commençait à nous animer. Un baiser en entraînait un autre et je finis par lâcher une de ses mains pour la glisser lentement le long de son torse jusqu'à atteindre la ceinture de son jean. Je la débouclai lentement et l'envoyai valser à travers la pièce avec le reste puis défis le bouton qui le fermait. Mais une fois encore, je fus tiraillé par le doute avant d'aller plus loin. Est-ce qu'il le voulait vraiment ? Est-ce que je risquais de lui faire revivre ce qu'il avait subi ? Je savais par Hyukjae que c'était difficile ne serait-ce que d'être effleuré par une personne qui nous est chère après ce genre de drame, alors est-ce que je pouvais vraiment me permettre de le toucher, moi ? Je baissai les yeux, n'osant rien faire et n'osant pas non plus le regarder. De sa main libre, il releva mon menton vers lui et se redressa pour m'embrasser délicatement. Je fermai les yeux, profitant de la douceur de ses lèvres sur les miennes, de la chaleur de sa langue s'enlaçant avec la mienne et de son odeur mêlée aux roses qui m'avait tant manqué. J'avais lâché sa deuxième main et il passa ses bras autour de ma nuque pour appuyer un peu plus ce baiser. A bout de souffle, il s'écarta doucement de moi et passa sa main sur ma joue avant de me murmurer à l'oreille, comme un secret :
- Tu n'es pas lui. Tes mains ne sont pas les siennes. Ta tendresse n'est pas sa brutalité. Ton amour n'est pas sa haine. Hier, tu m'as fait le plus beau des cadeaux, aujourd'hui, je veux que dans cette chambre que tu as décorée avec amour, tout se passe exactement comme avant. Je veux que l'espace de ce moment, tu me fasses oublier que tout a changé. Je veux n'appartenir qu'à toi. Il n'y avait rien de plus clair et pourtant, je ne pouvais m'empêcher d'avoir un doute. Un doute terrible. Je ne savais plus quoi faire. Lui faire oublier ? Je savais très bien que c'était impossible d'oublier. Rien ne serait plus jamais comme avant. Je serrais les poings en pensant à la personne qui avait détruit mon ange gardien et Donghae entoura mes mains des ses doigts délicats et embrassa ma joue avec douceur. - Eunhyuk… S'il te plait… Ne pense pas à lui, pense à nous… - Tu es sûr et certain que c'est ce que tu veux ? - Plus que jamais. J'entrelaçai mes doigts aux siens puis appuyai mes lèvres contre les siennes et il se laissa glisser doucement jusqu'à être de nouveau allongé sur le matelas, la tête posée contre les oreillers. Je délaissai ses lèvres au profit de sa mâchoire, en redessinant chaque contour jusque sur ses clavicules en continuant toujours plus vers ses pectoraux, retraçant ses muscles de mes doigts puis de mes lèvres. Je retournai embrasser le coin de sa bouche et dirigeai lentement ma main vers son boxer, caressant son érection naissante, le faisant soupirer dans notre baiser. Je libérai ses lèvres tandis qu'il rejetait la tête en arrière, m'offrant toute la peau de son cou où je en tardai pas à déposer un baiser doux avant de suçoter sa peau pour y laisser une marque rouge, la marque qu'il était à moi et que je l'étais tout autant. A chaque instant, je me battais contre mes doutes et j'essayais de ne penser qu'à lui, qu'à nous et j'avais parfois l'impression d'y arriver avant de me rappeler que cet enfoiré avait probablement touché chaque parcelle de peau que je touchais à mon tour. Je descendis de nouveau mes baisers jusqu'à son entrejambe et entrepris d'embrasser l'intérieur de sa cuisse tout en retirant son pantalon pour le faire glisser sur le sol. Il fit à son tour glisser le pantalon trop large pour moi sur le sol avant de glisser une main dans mes cheveux pour appuyer chacun de mes baisers, qui se rapprochaient toujours plus de sa virilité, jusqu'à ce que je lui enlève son boxer, ma respiration soufflant sur son membre gorgé de désir. J'embrassai une dernière fois ses lèvres alors qu'il passait ses mains sous la bordure de mon boxer pour le faire glisser, laissant ses mains s'égarer sur mes fesses et je glissai en même temps ma langue contre la sienne, frictionnant par la même occasion mon érection contre la sienne. Il ne put retenir un gémissement étouffé dans notre baiser et ses soupirs se firent de plus en plus nombreux quand je redescendis caresser son entrejambe. Je l'entourai d'une main en embrassant la peau de ses cuisses, intimant un premier mouvement au moment même où il laissa échapper un nouveau gémissement, se cambrant légèrement lorsque j'en imprimai un deuxième. Peu à peu, chaque muscle de son corps se tendirent alors que mes va-et-vient étaient de plus en plus rapides. J'embrassai parfois l'intérieur de sa cuisse, parfois son bas-ventre, glissant de temps à autre ma langue dans son nombril et enfin ses lèvres. Lorsqu'un gémissement plus intense résonna à travers la pièce, je redescendis mes baisers plus bas pour finir par embrasser son membre tendu. Je fis glisser mes lèvres sur toute sa longueur puis finis par entourer son gland de mes lèvres avant de recommencer à faire des mouvements de va-et-vient, glissant ma langue le long de son érection, me délectant de chacun de ses soupirs et gémissements alors qu'il agrippait fermement les draps. J'accélérai toujours plus le rythme, son corps se cambrant un peu plus à chaque instant et, dans un ultime gémissement de plaisir, sa semence se libéra et je l'avalai d'un coup avant de me redresser pour aller embrasser tendrement ses lèvres encore entrouvertes après son orgasme. D'un coup, il avait complètement relâché toute la tension et s'était écroulé sur le matelas, desserrant les draps du lit. Il passa un bras autour de ma nuque, appuyant de nouveau ce baiser, ses yeux toujours clos puis je rapprochai mes lèvres du lobe de son oreille droite pour le mordiller avant de lui murmurer, comme le plus beau de tous les secrets : - Je t'aime. - Je sais, moi aussi. Plus que tout. - Je sais. Je clignais d'un œil maladroitement parce que je ne savais pas vraiment faire et il me répondit par un doux sourire, tout en caressant ma joue du plat de la main. Je me penchais de nouveau sur lui pour l'embrasser en faisant glisser mes mains sur son torse finement musclé, caressant l'intérieur de ses cuisses puis son intimité, embrassant toujours ses lèvres, la peau de son cou et chaque parcelle qui m'était offerte. En introduisant un premier doigt en lui, je le vis se raidir et je me doutais bien que ce n'était pas à cause de la douleur… J'hésitais à aller plus loin, ne voulant ni le brusquer ni gâcher cette soirée qui devait être la plus tendre possible. Pourtant, il m'embrassa avec plus de fougue encore, se détendant rapidement et je pus insérer un deuxième doigt dans son intimité. Il grimaça cette fois probablement à cause de la gêne mais je m'employai à l'embrasser toujours plus délicatement pour lui faire oublier celle-ci. Quand il passa sa main dans ma nuque pour appuyer mes lèvres contre les siennes, je sus que je pouvais entrer un dernier doigt en lui mais à nouveau, il me serra contre lui, ne bougeant plus le temps que la douleur passe. Quand il relâcha son emprise sur moi, peu à peu, je retirai mes doigts et me mis à côté de lui, embrassant sa joue avant de l'inciter à se mettre dos à moi, sur le flanc et de le pénétrer le plus délicatement possible. J'avais beau avoir été le plus doux, le plus tendre et le plus amoureux possible, il se resserra autour de mon membre tandis que je saisissais le sien pour y imprimer de légers va-et-vient en attendant que sa douleur passe mais, même en patientant, il avait beau se détendre, rien dans son expression ne me laissait croire qu'il était prêt. Quand j'insufflai un premier mouvement de va-et-vient, lent et chargé de tout mon amour, je le vis essuyer une larme qui se nichait au coin de son œil et je ne pus m'empêcher d'arrêter de bouger pour glisser une main dans ses cheveux. - Ecoute, Hae… - Non, ne dis rien… Vas-y… S'il te plait… - Je ne veux pas que tu te rappelles de cette soirée comme une soirée douloureuse… - Tu n'y es pour rien… Fais-moi oublier s'il te plait… Le ton suppliant qu'il avait utilisé m'avait pincé le cœur et ébranlé dans toute mon âme. Je ne savais plus ce que je devais faire. Si je devais tout arrêter maintenant pour le sauver de ses souvenirs ou si je devais me résoudre à l'écouter pour qu'il les affronte. - Hyuk… Je t'en prie… J'ai besoin de toi… pour oublier… - Je t'aime mon amour. Je fis un premier mouvement de va-et-vient, imprimant les mêmes sur son membre gorgé de plaisir, et les larmes débordèrent de ses yeux à présent clos. Je faisais tout mon possible pour ne pas penser aux visions qu'il devait se remémorer mais le cœur n'y était pas. Je n'arrivais pas à me sortir de la tête qu'il ne devrait pas souffrir de notre union et que par ma faute, il le faisait. Ce ne fut que lorsque sa tête partit en arrière et qu'il poussa un gémissement sincère pour la première fois que je pus mettre de côté mes doutes et mes hésitations pour ne penser qu'à son plaisir à lui. J'accélérai peu à peu le rythme et la pièce s'emplit de gémissements et de soupirs, de plus en plus audibles à mesure que mes mouvements se transformaient pour être plus rapides et plus forts tout en restant le plus tendre possible. Après une ultime pénétration, la plus intense de toutes, il atteint l'extase en même temps que moi et il vint dans ma main dans un râle de plaisir. Je me retirai et m'allongeai à côté de lui, le serrant immédiatement contre moi. - Merci. - Je suis désolé… - Je sais. C'est aussi parce que tu es désolé quand tu n'as pas à l'être que je t'aime…
J'embrassai tendrement sa tempe. Mon ange gardien. Rien ni personne n'arriverait à le détruire, quoi qu'il arrive. Quoiqu'il se passe. Rien ne le changerait. - Je vais prendre l'air deux minutes… Je reviens… Je hochai la tête, le regardant se lever puis s'habiller avant d'ouvrir la baie vitrée, rafraichissant la chambre d'une brise faisant naître avec plus de force encore le parfum de rose de la chambre. Il s'accouda à la rambarde du balcon, les pieds croisés, le regard droit vers l'horizon. Le soleil qui commençait à se coucher éclairait la plage d'une lueur orangée absolument magnifique et elle soulignait aussi le côté mélancolique de la scène. Je ne résistai pas plus longtemps et je me revêtis à mon tour pour le rejoindre, entourant sa taille de mes bras, en l'embrassant dans le cou. J'y nichai ma tête, le serrant plus fort en le secouant tendrement de droite à gauche, lui arrachant un sourire auquel je répondis, bienheureux. Il tourna son visage vers moi, plongeant son regard dans le mien et m'embrassant tendrement avant de regarder de nouveau dans les vagues, au loin. - On est comme Jack et Rose… - Comme qui ? Je ne connaissais personne qui possédait ce nom-là, enfin, je ne crois pas. Après, ce sont peut-être d'anciens amis à lui mais il ne m'en avait jamais parlé… - Jack et Rose dans le Titanic… - C'est pas un bateau qui a coulé ça ? - Tu connais pas le film ? Je devais bien avouer que je n'avais pas eu l'occasion de voir beaucoup de films dans mon enfance et encore moins dans ma vie d'avant. Donc, à part le fait que le bateau avait coulé… Je ne savais rien de plus de ce Titanic… - Non… - Alors, viens, il faut rattraper ça tout de suite. En tout cas, il semblait très important que j'en sache plus à ses yeux. Il prit ma main dans la sienne et m'entraina à travers la chambre pour que l'on rejoigne le salon.
Messages : 410 Date d'inscription : 12/05/2014 Sur l'avatar ? : Lee Donghae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Manipule l'esprit des gens Race précise: Siren
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Mer 15 Juil 2015 - 21:31
Don't Go ♥
♦ DongHae Lawn feat EunHyuk Won ♦
Après être entré, je refermais doucement la porte d'entrée derrière moi. Je déposai ma veste à l'entrée et laissai mes chaussures dans l'entrée. Je pensais qu'EunHyuk serait en bas, dans le salon ou autre, mais en entrant dans la pièce je ne le vis pas. Il était probablement en haut. Je prenais totu de même la peine de l'appeler :
- Eunhyuk ? T'es là ? Quelques secondes s'écoulèrent avant que je n'entende sa voix : - Je suis en haut, j'arrive. Son ton aparaissait comme... blasé n'est pas le bon mot, mais sa voix dégageait une certaine flemme, contradiction, comme s'il n'avait pas envie de descendre. Je devais avouer qu'après trois mois d'éloignement je ne m'attendais pas à un comportement comme celui-ci de sa part mais ce n'était pas grave, je pouvais moi monter. - Non, non, bouge pas, je monte. Mais avant, je me dirigeai en direction de la commode ancienne qu'il y avait dans le salon. Arrivé à sa hauteur, j'ouvris le premier tiroir et me mis à trifouiller entre les vieux bibelots qui étaient ici depuis la nuit des temps jusqu'à trouver ce que je cherchais. Je l'avais laissé ici à mon départ pour l'Internat, préférant la savoir ici en sureté plutôt que là bas. La chaîne de mon père. J'y tenais comme à la prunelle de mes yeux, mais je savais qu'aujourd'hui, si je suivais les " dernières directives " de mon père, elle ne devait plus m'appartenir. Je la glissais dans ma poche et refermais le tiroir avant de me diriger vers l'escalier, lorsque je me mis soudainement à repenser à ce qu'Eunhyuk 'avait dit juste avant que je m'en aille. " J'ai replongé ". Ce sont les mots exactes qu'il avait employé, comme si le meurtre était pour lui une dépendance. C'était une chose que je n'avais jamais réussi à cmprendre et que pourtant j'acceptais. Je devais probablement être fou pour penser une chose pareil, et pour aimer de tout mon coeur l'homme qu'il était, mais pourtant c'était le cas. Je n'approuvais pas ce qu'il faisait, mais d'un autre côté, comment faire comprendre à quelqu'un que toute son " éducation " à été mauvaise ? Quand on vous persuade que tuer est une chose aussi banale que respirer, comment peut on comprendre ? Lui n'arrive pas à retenir son geste, moi je n'arrive pas à comprendre. Mais pourtant, ensemble, c'était différent. Il avait accepté de changer, pour moi. Mais seulement pour moi, car aussitôt parti, cette résolution s'était évanouie. Je savais que je ne pourrais jamais le changer. Tout ce que je pouvais faire c'était endormir ce point négatif en étant présent pour lui, mais jamais je ne pourrais l'effacer. Je savais que dans une semaine, quand je partirais, ce point noir allait remonter à la surface à nouveau, mais je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais que l'accepter. J'avais très bien compris en parlant à HyukJae qu'ils ne rentreraient pas. Et moi je ne devais pas rester. Je ne voulais pas rentrer, pas sans lui, mais il était hors de question de frocer HyukJae à quoi que ce soit. Il n'était pas prêt, et je ne pouvais que trop bien le comprendre. Je ne voulais plus penser à ça. Pas maintenant. Pas aujourd'hui. Je ne voulais pas penser à demain, après demain, à mon départ, je ne voulais penser qu'à maintenant. Chaque jour amène avec lui son lot de surprise et d'évènements, et je ne voulais pas penser à ce que m'apporterait demain. Je ne devais penser qu'à mon présent. Je ne devais penser qu'à Eunhyuk. C'est lui mon présent. C'est lui mon jour d'aujourd'hui, rien ni personne d'autre. Après avoir monté les marches, je me dirigeai vers ma chambre, la tête basse avant de saisir la poignée et de pousser la porte. Mais à peine avais-je ouvert que ma vision fut voilée au moment même où la main d'Eunhyuk se posa sur mes yeux. Etait-ce la raison pour laquelle il ne voulait pas descendre ? Il avait " prévu " quelque chose ? Ou alors il faisait simplement ça pour s'amuser, je l'ignorais. - Qu'est-ce que tu fais ? Je n'ai pas pu m'empêcher de le lui demander, presque curieux de la tournure des choses. J'avais l'impression que l'atmsphère était... douce. Une odeur légère me parvenait mais je n'arrivais pas à retrouver la source de ce parfum si délicat. Mais alors que je m'interrogeais, il se contenta de me répondre : - Attends, tu vas voir. Est-ce que j'avais le choix de toute façon ? Je sentis bien vite une chaleur dans mon dos lorsqu'il passa derrière moi, refermant son bras protecteur autour de ma taille. Son autre main était toujours sur mes yeux, et une excitation presque enfantine commençait à s'emparer de moi. J'étais impatient de voir, de découvrir ce qu'il avait mijoté pendant mon absence. J'entendis la porte se refermer derrière nous, nous enfermant tous les deux dans un cocon d'amour qui n'appartient qu'à nous. Il me fit avancer de quelques pas sans songer à me lâcher, puis je l'entendis inspirer longuement, comme s'il était angoissé, jusqu'à ce qu'il me rende enfin ma vue en me disant : - Surprise ! Je ne m'y attendais pas. Tellement pas. Si quelqu'un aujourd'hui avait le devoir de faire une surprise c'était moi à lui et non l'inverse. Je fis un pas de plus avant de porter ma main à mes lèvres entrouvertes. Je ne savais pas quoi dire. Je ne savais pas quoi faire. Les pétales de rose, les bougies, je ne le pensais pas capable de tant de romantisme. Mais ce qui m'émus tout particulièrement c'était les photos. Il y en avait des dizaines, accrochées au mur en forme de coeur. Lui, moi, nous. C'était nous. Elles retraçaient une histoire si courte et pourtant si parfaite. Du moins c'est ainsi que je la voyais. J'en ignorais ses défauts, ses déceptions, ses regrets, ses mensonges, ses tristesses, je ne voyais plus que le positif. Je finis par me rendre compte que je pleurais, troublé par tant d'émotion et de gratitude. Je me tournai vers Eunhyuk et découvris avec étonnement qu'il était revêtu d'un de mes costumes. Il était tellement beau avec, si élégant. J'essais vainement d'articuler des remerciements sans y parvenir. Un sourire magnifique et discret se dessina sur ses lèvres et il me prit la main avant de m'emmener m'asseoir avec lui sur le lit. - Viens là… Il me prit doucement dans ses bras alors que je me blottissait aussitôt dans ses bras. Ma réaction me semblait presque stupide, mais c'était au-delà de mes forces d'essayer de contrôler mes émotions. Je me serrais toujour sun peu plus contre lui, attendant le temps nécessaire pour que mes larmes s'estompent. Je me détachais néanmoins suffisament de lui pour pouvoir le regarder et lui dire : - Merci… Je ne sais pas quoi te dire… Il glissa sa main sur ma joue, puis dans mon cou avant de me demander : - Elle te plaît ? Comment ? Comment pouvait-elle ne serait-ce qu'un seul instant ne pas me plaire ? Elle était parfaite. Elle me donnait l'impression d'une relation sur le long terme, et c'était tout ce que j'osais espérer désormais. Simplement être avec lui, pour toujours. Je ne voulais rien d'autre. Juste lui. - Cette chambre n'aura jamais été aussi belle… Il me sourit avant d'enchaîner, un air presque coupable : - Ça ne te gêne pas que j'ai fait ça ? Je caressais tendrement sa joue tout en plongeant mon regard dans le sien pour lui dire : - Eunhyuk… Je n'aurais jamais pu rêver mieux pour cette pièce alors merci. Juste merci. J'ignrais si je devais continuer sur ma lancée. Je savais que ce jour était dénué de sens pour lui. Je savais que ce jour ne représentait rien de bon. Je savais que ce jour il le détestait. Mais c'était son jour, qu'il le veuille ou non. Et je devais m'employer à essayer de rendre ce jour meilleur pour lui. Je ne pourrai sjamais en chasser les mauvais souvenir qui le peuplent, mais je pouvais essayer de les masquer par d'autres plus joyeux. J'ignorais où nous serons tous les deux, dans un an, mais j'avais envie de croire que nous serions ensemble. Au risque de le contrairer, ou plutôt sachant à l'avance que j'allais le contrarier, je continuais : - Mais aujourd'hui, c'est ton jour, ton anniver… - Hae… S'il te plait… Il ne me laissait même pas finir. Il ne voulait pas l'entendre. Mais je me sentais obligé de poursuivre. Je ne pouvais pas le laisser se noyer tous les ans sous un flot de souvenir douloureux. - …saire. Et je tiens à ce qu'on le fête tous les deux. Alors tiens, ce n'est pas grand-chose mais j'espère qu'elle te plaira… Je sortais de ma poche la chaîne et la lui tendit. En la voyant, il semblait prit de cours, comme si l'idée que je lui fasse un cadeau aujourd'hui ne lui avait même pas effeluré l'esprit. Ou peut être était-ce parce qu'il n'en avait jamais reçu auparavant. Du moins pas à ma connaissance. Ses yeux commençaient à briller, signe qu'il avait les larmes aux yeux. - Elle… elle est magnifique… Je m'attendais à ce qu'il proteste, à ce qu'il ne veuille pas l'accepter, mais non. Je ne pensais pas le chambouler à ce point. Je la déposais dans le creux de sa main avant de lui dire, pour qu'il puisse comprendre d'où elle venait et pourquoi je la lui donnais : - Elle… était à mon père ; il me l'a donnée avant de… partir… Mes yeux se posèrent sur l'inscription qui était gravée sur le penditif. E. Pour Ewan. Aujourd'hui c'était pour Eunhyuk. Seulement désormais, sa réaction fut celle escomptée au départ. Il me rendit la chaîne, le regard troublé avant de me dire : - Je ne peux pas accepter… Un sourire étrange et discret se distinguait sur mes lèvres avant que je ne lui réponde : - Bien sur que si. Un cadeau ne se refuse pas et je tiens à ce que tu me gardes avec toi pour toujours. - Hae… Il ne voulait pas l'accepter, comme s'il n'en était pas digne. Mais je me fiche royalement qu'il soit digne de quoi que ce soit. Peut être n'est-il pas digne de moi, mais je n'ai pas moi même la prétention de dire que je suis digne de lui. Je ne lui demande pas de se montrer digne. Je ne lui demande pas de son montrer à la hauteur de mes attentes. Tout ce que je lui demande c'est de m'aimer. Et ça je sais qu'il le fait. Alors oublions la dignité. Oublions tout le reste. Ne pensons qu'à l'amour. Je l'embrassais furtivement avant de lui dire, le regardant droit dans les yeux : - Hyuk, je veux que tu aies cette chaîne. Mon père y tenait beaucoup et m'a presque fait promettre de la donner à la personne avec qui je voudrais finir ma vie. Et cette personne, c'est toi, je n'ai aucun doute là-dessus. Alors, je veux que tu gardes cette chaine parce que tu es la personne la plus importante à mes yeux et je sais qu'en te la confiant, je ne la perdrai pas parce que je n'accepterai jamais de te perdre toi. Cette fois-ci ce fut son tour de pleurer. Je glissais doucement ma main dans son cou avant de venir tendrement embrasser sa tempe, alors qu'il réprimait un sanglot. Je me blottis contre lui lorsqu'il me serra au plus fort dans ses bras. Je fermais les yeux et me laissais aller quelques instants, appréciant tout simplement ce moment, cette étreinte, notre amour. Mais je rouvris les yeux lorsqu'il me demanda : - Tu as vu Hyukjae, tu lui as parlé… Tu sais ce qu'il va se passer alors pourquoi tu me la donnes maintenant ? Il avait raison. Je savais ce qu'il allait se passer. Je n'avais plus la naïveté de croire que nous allions rentrer tous le strois. Je savas que HyukJae n'était pas prêt à franchir une nouvelle étape, si tant est que son état s'était amélioré depuis son départ. Je ne peux pas le juger, je ne peux pas le lui reprocher. Et pourtant je voudrais le détester. Je voudrais le détester pour nous avoir séparé aussi brutalement Eunhyuk et moi. Mais je ne peux pas, et je ne veux pas. Alrs si cette semaie à ses côtés et la dernière avant encore trop longtemps, je veux qu'elle soit parfaite. Mais ce que je veux surtout c'est ne pas le perdre, pour quelque raison que ce soit. Je ne veux pas que l'absence nous éloigne. Je l'avoue sans honte, j'ai peur. Toute cette histoire me fait peur. C'est égoïste de ma part de dire une chose pareille mais j'ai peur pour nous. Et j'ai peur pour moi. J'ai peur de rentrer sans lui. J'ai peur de me retrouver là bas avec Siwon sans lui. J'ai peur de ne pas le revoir avant bien trop longtemps. Quelque part, en lui donnant cette chaîne, j'avais l'impression de me protéger, de nous protéger de tout drame. J'avais l'impression qu'elle pouvait nous lier, quoiqu'il arrive, et que par ce lien je savais que je ne pouvais pas le perdre. - Parce que quand je serai loin, je veux que tu me gardes dans ton cœur, et sur ton cœur. Je passai la chaîne autour de son cou sans aucun geste de sa part pour m'en empêcher. Il avait capitulé ; il l'acceptait. Je laissai ma main glisser sur son torse jusqu'à s'arrêter sur son coeur battant. Il embrassa doucement le sommet de mon crâne avant de me serrer contre lui, me gardant étroitement dans son bras. J'avais l'impression que rien ni personne ne pourrait m'en arracher. - Merci… Je ne la quitterai jamais. Je l'embrassai doucement dans le cou avant de le remercier une fois de plus à mon tour : - Merci à toi pour la chambre, je l'adore. Je vins tendrement déposer mes lèvres contre les siennes, laissant place à un baiser encore plus sincère alors que nous fermions tout deux les yeux. Mais j'avais besoin de plus. En cet instant, je voulais plus. Je voulais pouvoir le toucher, l'enlacer, l'embrasser à en perdre mon souffle, lui montrer à quel point je l'aime. Je voulais qu'on s'aime dans la simplicité, dans la tendresse et dans la sincérité. Je voulais chasser mes peurs sur notre futur incertain pour me concentrer sur notre présent. Je voulais que l'espace d'un instant tout redevienne comme avant. Je ne voulais pas me questionner sur mes craintes et mes doutes quand Eunhyuk m'offrait sa tendresse et sa douceur, je ne voulais pas penser à des souvenirs douloureux quand Eunhyuk m'offrait sa chaleur et son amour. Je ne voulais penser qu'à lui. Rien qu'à lui.
LEMON:
Faisant doucement pression sur ses épaules, je le poussais à s'allonger, au milieu des pétales e rose, avant de me positionner au-dessu de lui. Nos lèvres ne s'étaient pas quittées, et à peine nous séparions-nous, à court d'xygène, que nous nous retrouvions l'instant d'après. Ce manège dura un certain temps avant que je ne me redresse, me mettant à califourchon sur lui. J'agrippai sa cravate et entrepris d'en défaire le noeud, sous son regard tendre. Après avoir défait le noeud, je me servais des deux bouts volants de la cravate pour l'attirer contre moi. Aussitôt qu'il fut à ma hauteur, je l'embrassais nouveau tout en faisant glisser la cravate derrière sa nuque avant de la laisser tomber au sol. Mais à peine était-elle au sol qu'il inversa nos positions, me faisant sourire. Il vint à son tour m'embrasser, et je glissais ma main dans sa nuque pour approfondir ce baiser, laissant délicieusement ma langue retrouver la sienne. Je sentis soudainement sa main brûlante passer sous mon débardeur et glisser à peine sur ma peau, relevant de plus en plus mon vêtement. Ses effleurements me firent frissoner, et je le sentais hésiter. Mais je ne voulais pas qu'il hésite. Je ne voulais pas qu'il se questionne avant de poser sa main sur moi. Je ne voulais pas qu'il ai peur de me faire du mal. Je voulais juste qu'il m'aime comme avant. Mettant un terme à notre baiser, je lui fis comprendre d'un regard tendre mes désir et il y répondit enlevant entièrement mon tee-shirt. Il le jeta au pied du lit avant de se redresser et d'enlever sa chemise, mais je n'en pouvais plus d'attendre. Je voulais sentir sa peau, je voulais sentir sa chaleur, je voulais le sentir contre moi. Mais mains glissèrent sur son torse et entreprirent de défaire un à un les boutons de sa chemise jusqu'à pouvoir la faire tomber de ses épaules et la lui enlever entièrement. Je me laissai denouveau retomber sur le lit en même temps qu'Eunhyuk s'allongeait sur moi. Je sentis bientôt ses lèvres près de mon oreille, puis tout du long de ma mâchoire jusqu'à atteindre mes lèvres, simplement quelques secondes avant d'embrasser ma joue. Il descendit ses baisers plus bas dans mon cou, joignant parfois sa langue à toute sa tendresse. Il ne tarda pas en joindre nos mains ensembles avant de les maintenir au-dessus de ma tête. Ses baisers descendirent encore plus bas, tandis que je fermais les yeux, appréciant simplement la caresse de ses lèvres sur ma peau. Sa langue entoura l'un de mes tétons et ma tête partit doucement en arrière alors qu'un soupir franchissait mes lèvres. Mon corps s'arquait de plus en plus au fil du temps alors qu'il intensifiait chacun de ses gestes. Il vint à nouveau déposer ses lèvres dans la peau de mon cou qui lui était entièrement offerte et remonta doucement en suivant ma carotide jusqu'à mes lèvres, profitant que j'ai la bouche entrouverte pour approfondir immédiatement cet échange. Nos lèvres ne se quittaient plus, ou à peine quelques secondes. Des baisers de plus en plus désireux, de plus en plus ardent, de plus en plus tendre. Il finit par libérer l'une de mes mains pour glisser la sienne sur mon torse, jusqu'à atteindre la limie de mon jean. Il entreprit d'en défaire la ceinture avant de l'envoyer à son tour au sol, puis de défaire le bouton. Mais à cet instant il cessa tout mouvement. Il avait peur. Mais de quoi ? D'aller au bout ? De regretter ? De me faire du mal ? Je ne pouvais même pas répondre à ses craintes. Je ne pouvais pas parce que je ne savais pas non plus. J'ignorais si j'étais prêt à le laser faire. J'ignorais si j'étais capable de surmonter mes souvenirs. J'ignorais si j'étais prêt à ce que tout redevienne comme avant. Je savais que je le voulais, plus que tout, mais j'ignorais si j'en étais capable. Et ses doutes ne m'aidaient en rien à me conforter dans l'idée que je pouvais le faire. Je devais l'aider. Je devais le rassurer. Je devais le faire pour qu'il n'hésite plus. Je lui relevais doucement le menton pour le forcer à me regarder, lui qui fuyait mon regard, avant de me redresser suffisament pour pouvoir l'embrasser. J'entrouvris de moi même les lèvres pour lui laisser prendre les devants, pour lui faire comprendre que je ne le craignais pas. Sa langue s'enlaça avec la mienne, se caressant simplement dans un douce étreinte alors qu'il lâchait finalement ma seconde main, me laissant le loisir de la glisse dans sa nuque jusqu'à l'enlacer et le ramener toujours plus contre moi. Mais je m'écartais néanmoins de lui lorsque l'oxygène se mit à manquer. Je plongeai mon regard dans le sien, caressai doucement sa joue avant de lui murmure, d'une voix tendre : - Tu n'es pas lui. Tes mains ne sont pas les siennes. Ta tendresse n'est pas sa brutalité. Ton amour n'est pas sa haine. Hier, tu m'as fait le plus beau des cadeaux, aujourd'hui, je veux que dans cette chambre que tu as décorée avec amour, tout se passe exactement comme avant. Je veux que l'espace de ce moment, tu me fasses oublier que tout a changé. Je veux n'appartenir qu'à toi. Mais mes paroles, aussi douces soient-elles, ne semblaient pas le convaincre. Il était assaillit par ses doutes, je le savais. Et j'avais la désagréable impression de ne rien pouvoir faire alors que c'était mon rôle de l'en libérer. Il serra les poings, refremant ses doigts sur les draps, et je ne sus que trop bien ce quoi à quoi il pensait. Ou plutôt à qui il pensait. Je ne pouvais pas le nier. Je pensais à lui moi aussi. Cruellement. C'était quand même un comble qu'à des milliers de kilomètres de l'internat, dans un moment d'intimité et de tendresse, on soit obligé de penser à celui qui avait faillit nous détruire. Mais pourtant c'était le cas. Mes mains glissèrent sur les siennes, essayant par ce geste de le détendre au mieux, et je vins doucement embrasser sa joue avant d'enchaîner : - Eunhyuk… S'il te plait… Ne pense pas à lui, pense à nous… Du moins fais ce que je dis, pas ce que je fais. - Tu es sûr et certain que c'est ce que tu veux ? J'avais l'impression qu'entre heir et aujourd'hui nous avions inversé les rôles ; c'est lui qui doutait et moi qui l'encourageait à continuer, sans même savoir si je le pouvais. - Plus que jamais. Je compris qu'il avait capitulé lorsque ses poings se relachèrent, avant que ses doigts ne s'entrecroisent avec les miens. Je me rallongeais alors que la caresse de ses lèvres sur les miennes se fit sentir, jusqu'à ce qu'il descende ses baisers plus bas. Il suivit ma mâchoire avant de venir embrasser mes clavicules, puis mes pectoraux. Ses doigts suivaient les courbes de mes muscles dans leur moindre détail, bientôt suivis de ses lèvres, laissant de temps à autre sa langue rencontrer ma peau. En cet instant je me sentais bien, si biens entres se smains. Il revint néanmoins m'embrasser au coin des lèvres avant de laisser errer sa main jusqu'à mon bas ventre. Il la glissa par dessus mon boxer, caressant délicieusement mon mebre tendu et m'arrachant un soupir alors qu'il m'embrassait toujours. Mais il libéra bien vite mes lèvres, et ma tête partit presqu'immédiatement en arrière, lui laissant la peau de mon cou à loisir. Il l'embrassa, la mordilla, et y laissa la seule marque qui avait du sens pour moi. En le laissant faire je ne pus m'empêcher de repenser que lui l'avait fait. Il m'avait sa marque, ça parmi d'autres choses. Même si elle ne signifiait rien pour moi, elle m'avait mal. Terriblement mal. Mais je ne voulais pas y penser. Je ne devais pas. Je chassais bien vite cette idée de ma tête alors ques ses baisers descendait toujours plus bas. Il entreprit de m'enlever mon pantalon, et aussitôt que ma cuisse fut dénudée, il vint déposer ses lèvres contre ma peau, finissant de me débarasser de mon vêtement. Je me redressais néanmoins, le forçant à se mettre à genoux devant moi. Mes mains glissèrent sur sa taille et débouclèrent la ceinture de son pantalon avant de le faire doucement glisser le long de ses jambes. J'en profitais pour déposer mes lèvres sur ses muscles tendus alors qu'il glissait ses mains dans mes cheveux. Je me rallongeais alors qu'il finissait d'enlever son pantalon, et il vint déposer ses lèvres rien qu'une seconde sur les miennes avant de retourner embrasser l'intérieur de ma cuisse, remontant toujours plus vers mon entrejambe. Je glissais une main dans ses cheveux, appuyant toujours plus sa langue et ses lèvres contre ma peau. Il finis néanmoins par enlever mon boxer, libérant enfin mon érection plus que naissante. Je fus parcourrus d'agréables frisosns en sentant sa respiration brûlante souffler contre mon sexe tendu, c'était si doux, si bon. Il revint une fois de plus m'embrasser, me laissant le loisir de glisser mes mains sous son boxer pour le lui enlever, et alors que mes mains caressaient délicieusement ses fesse fermes et rebondies, sa langue vint faire de même contre la mienne en un baiser tout aussi enflammé que l'était notre désir. Bientôt, il plaqua son bassin contre le mien, laissant nos deux érections se rencontrer en un gémissement étouffé. Mes soupirs se faisaient de plus en plus entendre à mesure qu'il mouvait son bassin contre le mien, jusqu'à ce qu'il libère à nouveau mes lèvres et qu'en franchisse un gémissement audible et sincère. Sa main droite retourna trouver mon entrejambe, ses doigts se refermant délicieusement autour alors que ses lèvres retrouvaient l'intérieur de mes cuisses. A peine avait il amorcé un premier mouvement de poignet que je me sentais perdre pieds, parmi des sensations perdues et agréablement retrouvées. Ses mouvements sur mon sexe tendu se firent de plus en rapide, et mes gémissements de plus en plus audible. Je sentais ses lèvres brûlante sur mon bas ventre alors que tout mon corps fut parcouru d'une sensation étrange mais pour le moins agréable. Tout mes muscles étaient tendus, sous les décharges de plaisir qu'il m'envoyait. Je cambrais les reins lorsqu'il accéléra une ultime fois avant que ses lèvres ne se pose sur mon sexe. Je retenais un gémissement lorsque sa langue aussi chaud qu'humide glissa le long de mon érection, jusqu'à venir titiller mon gland de ses lèvres. Je n'essayais plus de retenir mes gémissements et soupirs, je me laissais simplement aller entre ses mains expertes. Mes doigts se refermèrent fermement sur le drap et mon corps s'arquait toujours plus alors que ses vas-et-vient se faisaient de plus en plus rapides.
Un dernier va-et-vient et je vins entre ses lèvres, en un long râle de plaisir. Je fus envahit par une vague de chaleur et de plaisir intense, mon bas ventre était en feu, ma peau brûlante, et bientôt je sentis ses lèvres se déposer sur les miennes, entrouvertes, lui laissant le loisir d'approfondir immédiatement notre baiser. Je refermais mon bras autour de sa nuque, appuyant un peu plus mes lèvres contre les siennes avant qu'il n'y mette un terme et se décide à aller mordiller le lobe de mon oreille. Je le serrais un peu plus fort dans mes bras lorsqu'il me dit, à voix basse : - Je t'aime. Je l'embrassais doucement dans le cou avant de lui dire à mon tour : - Je sais, moi aussi. Plus que tout. Il se redressa et plongea son regard tendre le mien avant de répondre, avec un sourire : - Je sais. Je savais qu'il savait, mais je m'évertuerais toute ma vie à le lui dire. Il me fit un clin d'oeil, bien que maladroit puisqu'il ne savait pas vraiment le faire, mais ce fut pour le moins adorable. Je lui sourit en retour tout en caressant tendrement sa joue avant qu'il ne vienne à nouveau m'embrasser. Sans abandonner mes lèvres, ses mains glissèrent sur mon torse, acressant chacun de mes muscles tendus, puis le long de mes cuisses, pour finalement remonter sur mon entrejambe puis mon intimité. Ses baisers descendirent dans mon cou, mais je me raidis soudainement lorsqu'il insérrai un premier doigt en moi. Ce n'était pourtant pas douloureux sur le plan physique, mais sur le plan mental c'était très différent. Des images me revenaient en mémoire, des souvenirs que j'aurais préféré refouler plutôt que d'avoir à vivre avec toute ma vie. Mais ils étaient bien là, en moi, en permanence. Embrassant EunHyuk, aussi tendrement et passionément que je le pouvais, je tentais de chasser ses images de mon esprit, mais c'était en vain. Il introduit un seconde doigt en moi, et je grimaçais, mais cette fois-ci de douleur bien réelle et bien physique. J'essayais de garder celles mentales pour moi, du moins autantq ue j'en avais la force Je ne voulais pas, je ne voulais pas y penser. Comme je lui avais dit, il n'était pas SiWon. Ce que lui m'avait fait endurer n'était rien comparé à ce qu'EunHyuk m'offrait en cet instant ; tout, il m'offrait. Je lui faisais confiance, je l'aimais, je voulais faire ça avec lui, pour lui, mais je me sentais mal, si mal. Il m'embrassa cette fois-ci de lui même, et je glissai ma main dans sa nuque pour presser d'avantage ses lèvres contre les miennes tout en approfondissant notre baiser. Je cherchais désespérément à m'échapper de ses souvenirs, mais ils me gardaient étroitement contre eux. J'avais l'impression d'être pris au piège dans ma mémoire, la seule chose que je ne pouvais pas fuir. Il intrdiduisit un dernier doigt dans mon intimité et je l'attirais immédiatement contre moi tout en nichant ma tête dans le creux de son épaule. J'avais terriblement besoin de sentir qu'il était là, près de moi. Et je m'en voulais de ressentir ça. Je voulais tellement, tellement que tout se passe comme avant. Mais ma méloire s'y opposait ; j'étais le seul obstacle à nos retrouvailles aussi tendre que sincère. Et je m'en voulais. Je me détendis néanmoins lorsque la douleur fut passé, lui faisant comprendre que j'étais prêt. Mais c'était faux. Il n'en était rien. Je n'étais prêt à rien si ce n'est à pleurer. J'avais mal, si mal à l'intérieur, et pourtant mon coeur me hurlait de ne pas en tenir compte. Je le voulais, plus que tout, je voulais laisser cette histoire derrière nous, mais je n'y arrivais pas. Lorsqu'il retira ses doigts, je me sentis presque soulagé, mais cela ne dura pas. Il s emit à côté de moi et m'incita à me mettre sur le côté, dos à lui. Je m'éxecutais, sans chercher à protester. Son visage, je voulais tellement le voir. Et pourtant je m'en voulais de penser une chose pareille. Je n'avais pa sà voir osn visage pour savoir que c'était lui l'homme que j'aimais, l'homme qui ne me ferait jamais de mal, l'homme qui me protégeait, l'homme en qui j'avais confiance, l'homme qui était prêt à tout pour moi l'homme qui m'aimait plus que quiconque. Il embrassa tendrement ma joue tout en se plaquant contre moi avant de m'entourer d'un bras et de pénétrer de la façon la plus douce possible. A ce moment précis je retins un gémissement de douleur, mais ça n'avait rien à voir avec quelque chose de physique, non. J'avais mal, si mal, tellement mal, mais c'est mon esprit qui souffrait, pas mon corps. Sa main vint se refermer autour de mon membre, y faisant quelque mouvements de va-et-veint pour me fair eoublier la douleur, et cela eût l'effet escompté. Mais ce n'était pa sla bonne douleur qu'il avait effacé. Celle qui me torturait était bien plus tenace pour s'effacer sous de tendres caresses. Je fermais les yeux, aussi fort que je le pouvais en le sentant insuffler un premier mouvement en moi, et je ne pus retenir une larme de tomber. J'essayais de l'effacer aussi vite qu'elle était apparue, mais ce ne fut pas suffisant. EunHyuk glissa sa main dans mes cheveux avant de me dire, d'une voix désolée et meurtrie : - Ecoute, Hae… - Non, ne dis rien… Je ne voulais pa sl'entendre. J ene voulais pa sl'entendre s'excuser. Ce n'était pas à lui de le faire. Ce n'était pas à lui de me pronnoncer ses mots. Non, je n'étais pas prêt, j'ne prenais conscience. J'avais beau le vouloir de tout mon coeur je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas. Qu'est-ce que je devais faire ? Lui demander de tout arrêter et m'excuser ? Non. Bien sûr que non. Les paroles de HyukJae me revinrent en mémoire, ses paroles si douces, si dures, mais pourtant si justes. Il m'avait dit de ne pas rejetter EunHyuk, il m'avait dit de ne pas faire la même erreur que lui avec LeeTeuk. Il m'avait dit de le laisser approcher, de le laisser faire, parce que la personne qui pouvait m'aider c'était lui ; c'était la personne que j'aimais le plus sur cette Terre et qui me le rendait. Il m'avait dit de ne pas le fuir, bien au contraire, que même si c'était dur je ne devais pas abandonner. Non. Je ne devais pas abandonner. Je n'avais pas le droit. Pour nous, je n'avais pas le droit. - Vas-y… S'il te plait… Son bras se referma autour de moi lorsqu'il me répondit : - Je ne veux pas que tu te rappelles de cette soirée comme une soirée douloureuse… - Tu n'y es pour rien… Fais-moi oublier s'il te plait… Je le suppliais presque de m'écouter. Je ne voulais pas m'avouer lâche, je ne voulais pas abandonner. Je me battais contre un ennemi invisible et pourtant bien présent dans mon esprit ; je ne devais pas lâcher prise, pas maintenant. Je sentais bien qu'il était tiraillé par le doute, entre celui de tout arrêter maintenant ou celui de continuer et de risquer de me faire souffrir plus que je ne devrais. Mais je lui demandais de pencher en ma faveur. - Hyuk… Je t'en prie… J'ai besoin de toi… pour oublier… Il vint déposer longuement ses lèvres dans mon cou, et je compris qu'il avait capitulé. - Je t'aime mon amour. Refermant étroitement son étreinte autour de moi, il aborda un prmeier mouvement de va-et-vient en moi, mais je ne contrôlaias plus rien. Les larmes tombèrent d'elles-mêmes, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, mais EunHyuk n'arrêtait pas. Et je l'en remerciais. De tout coeur. Je devais les chasser, je devais ne plus penser à SiWon, simplement penser à EunHyuk. Fermant à nouveua les yeux, je faisais de mon mieux pour me concentrer sur lui, et uniquement sur lui. Je pouvais voir ses cheveux châtains, sentir posé sur moi son regard aimant, voir son sourire attendrissant, sentir son étreinte protectrice, entendre ses mots doux, sentir la cresse de ses lèvres contre les miennes, apprécier la douceur de ses mains sur ma peau. Oui, je pouvais le voir, le sentir près de moi, EunHyuk l'homme à qui j'avais offert mon coeur et avec qui je voulais partager une vie à deux. Oui, je pouvais le voir. Et j'étais désormais libre de l'aimer, sans aucune contrainte. Parce qu'il était là. Il était là pour moi, il était là pour m'aider, il était là pour m'aimer. Je laissais doucement ma tête partir en arrière, venant se nicher dans le creux de son épaule, et il comprit en cet instant qu'il avait réussi. Il déposa tendrement ses lèvres contre les miennes tout en amorçant un nouvement mouvement de va-et-vient, plus profond, plus rapide, mais surtout ptendre, et douce. Sa main glissa le long de mon torse jusqu'à atteindre à nouveau mon entrejambe, y imprimant les mêmes mouvements de va-et-vient qu'en moi. Gémissements et soupirs franchirent à nouveau mes lèvres, accompagnés à l'unisson par les siens. Ses lèvres s'égarèrent à nouveau dans mon cou, près de mon oreille et sur mon épaule, me laissant de temps à autre sentir la chaleur de sa langue contre ma peau. Quelques va-et-vient supplémentaires me suffirent à atteindre l'extase, et je venais dans sa main au moment même où EunHyuk déversa sa semence en moi, en un long râle de plaisir.
Nous restions ainsi quelques instants, blotti l'un contre l'autre dans un cocon d'amour, avant qu'il ne se retire pour s'allonger à côté de moi alors que je basculais doucement pour me remettre sur le dos. Il m'attira doucement et presqu'immédiatement contre lui, et je laissais ma tête reposer sur son coeur. Sa peau était humide de sueur, son torse se soulevait de façon irrégulière, accompagné par sa respiration bruyante, et une chaleur agréable émanait de son corps. C'était doux. Et ce fut en cet instant que je compris que nous n'avions rien perdu. Cette complicité entre nous n'avait jamais été abandonné au profit de la gêne, non. SiWon pouvait m'arracher mon sommeil, ma joie, ma sérénité, tout ce qui faisait de moi ce que j'étais, mais EunHyuk, jamais, jamais il ne pourrait me l'enlever. Et il était la seule chose, la seule personne dont j'avais besoin pour exister et avancer. - Merci. Je me sentais obliger de lui dire ça, et la réponse fut malhereusement celle escomptée : - Je suis désolé… - Je sais. Je me blottis un peu plus contre lui, embrassa doucement sa peau à l'endroit même où son coeur battait avant de reposer ma joue contre son torse et de lui dire, en prenant sa main dans la mienne : - C'est aussi parce que tu es désolé quand tu n'as pas à l'être que je t'aime… Il embrassa doucement ma tempe avant de me serrer contre lui. Tout ces moments de tendresse, si doux, si amoureux, nous n'avions rien perdu. Nous étions simplement tombés en cours de route, mais à présent nous étions de nouveau debouts, prêts à avancer vers un avenir qui je l'espère sera plus beau que l'a été le passé. - Je vais prendre l'air deux minutes… Je reviens… Je me levais doucement après qu'il eût hocher la tête en signe d'acord et entreprenais de me rhabiller sous son regard tendre avant de me diriger vers le balcon de ma chambre. J'ouvris la baie vitrée et un air léger et frais emplit la pièce. Je n'y fis pa sattention et sortis, jusqu'à aller m'accouder à la rembarde. Je soupirais profondément, admirant un paysage qui ne m'était que trop familier avant de fermer les yeux. J'inspirais doucement en sentant les mains d'EunHyuk glisser sur mes hanches jusqu'à entourrer ma taille. Il se blottit contre mon dos avant de m'embrasser quelques secondes dans le cou puis de venir caler son menton dans le creux de mon épaule. Il me serra d'avantage contre lui avant de me balloter doucement de droite à gauche, me faisant sourire. Je glissais me smains sur les siennes et tournais la tête dans sa direction avant de presser mes lèvres contre les siennes, simplement quelques instants avant de tourner à nouveau la tête en direction des vagues. Mais ce moment partagé à deux, aussi parfait et romantique soit-il, me rappelait quelque chose, une scène de film que je ne tardais pas à retrouver clairement dans mon esprit : Titanic. L'océan à perte de vue, la rambarde, ses bras autour de moi, son souffle dans mon cou, c'était tout comme. - On est comme Jack et Rose… Je n'avais pas pu m'empêcher de faire la remarque, mais en revanche, je n'avais pas imaginé ça comme réponse : - Comme qui ? Jaurais peut être dû me douter qu'il ne l'avait pas vu. Il m'avait déjà dit ne pas avoir beaucoup eu l'occasion de regarder de films dans sa vie, et maitenant que j'y repensais, je ne l'imaginais pas regarder de lui même un film aussi romantique et fleur bleue que celui-ci. - Jack et Rose dans le Titanic… - C'est pas un bateau qui a coulé ça ? Je pense que cette phrase pouvait confirmer mes suggestions ; il ne l'avait pas vu. M'enfin, voyons le bon côté des choses, il savait au moins que le bateau avait coulé. - Tu connais pas le film ? - Non… Sortir avec moi et ne jamais avoir vu ce film c'est tout simplement incompatible. J'allais vite rattraper cette erreur. - Alors, viens, il faut rattraper ça tout de suite. Je lui pris doucement la main avant de l'entraîner à ma suite, jusque dans le salon.
Messages : 410 Date d'inscription : 12/05/2014 Sur l'avatar ? : Lee Donghae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Manipule l'esprit des gens Race précise: Siren
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Mer 15 Juil 2015 - 21:34
Don't Go ♥
♦ DongHae Lawn feat EunHyuk Won ♦
Une fois arrivé, je le lâchais en plein milieu de la salle et il me regardait, perplèxe, comme si je lui préparais un mauvais tour. Mais il n'en était rien. Je m'approchais de l'armoire à DVD, l'ouvrait et me mit à chercher des yeux la boîte de Titanic jusqu'à la trouver.
En me retournant, je vis qu'il était toujours là, planté au milieu du salon, l'air un peu bêta. je venais jusqu'à lui, l'embrassais furtivement avant de lui dire, amusé : - Tu sais tu n'as pas besoin de ma permission pour t'asseoir. Il se contenta de grimacer, et je m'approchais de lui pour embrasser sa joue avant de le laisser justement s'asseoir, alors que j'allais de mon côté mettre le film. Au fond, je doutais frtement qu'un film comme celui-ci puisse lui plaire. Si je voulais le faire sourire j'avais probablement plus de chance avec Saw, mais bon. C'était un classique, il n'avait pas le droit de passer à côté. Quand tout fut installé, je lui indiquais de s'allonger. Il me regarda d'abord sans comprendre, comme s'il croyait que par conséquent j'allais m'asseoir par terre, mais il s'éxecuta malgré tout, le sourire aux lèvres. Il avait du comprendre en cours de route. Je m'assis entre ses jambes avant de m'allonger sur lui, dos contre torse. Je calais ma tête dans le creux de son cou avant d'attraper la télécommande qui était sur la table basse, au moment même où il refermait ses bras autour de moi. Je m'apprêtais à lancer le film quand un détail me revint en mémoire : la langue. Si moi je parlais anglais comme je respirais, ce n'était pas vraiment son cas. En conséquence, je sélectionnais d'abord le coréen avant de lancer le film. Contre toute attente, EunHyuk était de splus silencieux, se contentant simplement de regarder le film. Peut être même qu'il l'appréciait, qui sait. De temps à autre, je le sentais resserer son emprise où il embrassait ma tempe, mais il ne disait rien. Jusqu'à ce moment fatidique, la scène dans la voiture, où il ne put s'empêcher de l'ouvrir, me faisant rire au passage : - Moi je trouvais ça mieux quand c'était nous... Il me serra d'avantage contre lui, et j'écartais suffisament ma tête pour le regarder, mais surtout pour lui laisser le loisir de m'embrasser tendrement. Je pensais que sa remarque s'arrêtait là, mais non. - Y a trop de buée pour que ce soit crédible en plus... Eh bien dans ce cas nous avions un nouveau reccord à battre, mais je m'abstenais en moins de le manifester à l'oral et me contentais de lui répondre : - Arrête de dire des bêtises et regarde le film banane. Un rire léger lui échappa avant qu'il ne me serre à nouveau contre lui et m'embrasse une seconde à peine avant de se reconcentre sur le film, qui lui ne nous avait pas attendu pour continuer. Qaudn nous arrivions finalement à la fin du film, je m'apprêtais à lui demander ce qu'il en avait pensé, mais j'eus la réponse sans avoir à lui poser la question. - T'es pas en train de pleurer là, si ? Il me répondit sur un ton adorable, en reniflant : - Nan... Pas du tout... Je vois pas de quoi tu parles... Je me redressais pour me mettre à califourchon sur lui, me retrouvant face à ses larmes. Je glissais ma main sur sa joue pour en effacer avant de me pencher pour venir l'embrasser tendrement avant de lui dire : - Tu m'avais pas dit que t'étais tout mignon devant les films à l'eau de rose... Ce séjour s'avérait plein de surprise. J'en apprenais de ces choses sur lui dites moi. Des choses dont visiblement il avait honte. - Arrête... Te moque pas... Je lui souris avant de le reprendre : - Je me moque pas, t'es mignon, c'est tout. Je venais doucement embrasser chacune de ses joues, effaçant les dernières larmes qui se croyaient encore libres de passage avant de reprendre : - J'ai pleuré aussi la première fois que je l'ai vu. C'est un beau film hein ? - Oui... Oui mais ? Il y avait forcément un mais. - Mais ces deux cruches auraient pu monter à deux sur l'armoire au lieu de le laisser congeler dans la flotte... Ok, ça, je ne pouvais pas le démentir. - Je crois qu'on s'est tous dit ça au moins une fois. Je pressais tendrement mes lèvres contre les siennes, lui faisant resserer son emprise autour de moi avant que je ne me sépare de lui pour lui dire, un sourire aux lèvres : - Viens, on va manger, ça te changera les idées. Mais au moment où je m'apprêtais à me lever, ses bras me retinrent sur ses genoux et il me dit, d'une vox douce et tout simplement adorable : - Euh... Non attends, on peut rester comme ça encore un peu ? Je n'avais jamais vu d'inconvénient à rester dans ses bras, alors ce n'était pas maintenant que j'allais commencer. - Euh... Oui... Si tu veux mais... Mais je n'ai pas eu le temps de terminer ma phrase qu'il avait plaqué ses lèvres contre les miennes, autant avec amour qu'avec fougue. Quelques minutes passèrent, où nous restions simplement l'un dans les bras de l'autre. J'étais bien, si bien dans ses bras, dans sa chaleur. Mais la sonnette vint troubler ce moment de tendresse. EunHyuk m'écarta doucement de lui avant de me dire, avec un sourire : - Maintenant, on va pouvoir manger. Je ne fis pas imémdiatement le lien entre manger et le fait que quelqu'un ait sonné à la porte, mais lorsqu'il alla ouvrir la porte et récupérer deux sacs, provenant d'un traiteur si je me fiais au dessin sur le plastique, je compris qu'il avait commandé à manger plus tôt dans la journée. Je le rejoignis au moment où il déposait les deux sacs sur la table de la salle à manger, et il glissa son bras autour de ma taille pour m'attirer à lui tout en me disant : - Je suis désolé... Je suis pas très bon cuisinier alors... j'ai commandé ça... C'était son anniversaire et pourtat j'avais l'impression que toutes les surprises m'étaient déstinées. Je me penchais pour embrasser sa joue avant de lui dire : - Ça a l'air délicieux, merci. Ils s'apprêtaient à s'asseoir mais je pris les deux sacs et d'une main et la sienne dans l'autre avant de l'emmener dehors, du côté de la piscine. Je ne comptais pas le remettre dans l'eau cette fois-ci, mais je préférais simplement manger dehors. La brise était légère, il ne faisait pas froid, et l'endroit était romantique au possible. Je m'asseyais le premier sur l'un des canapés qu'il y avait près de la piscine, bientôt suivi par EunHyuk et déposais les sacs sur la tables basses en verre. Je me penchais pour ouvrir un tiroir sous le canapé et en osrtir quelques bougies et de quoi les allumer, chose qu'EunHyuk se chargea de faire en même temps que je sortais la télécommande pour mettre en marche les lumières changeantes de la piscine et la fonction chauffante. Je m'installais plus confortablement dans ses bras lorsqu'il m'y invita t on commença à manger, préférant donner à manger à l'autre plutôt qu'à nous même. Nous mangions parfois dans le silence, parfois autour d'une discussion agitée, mais ça n'avait pas vraiment d'importance. Tout ce qui comptait c'était que nos étions ensemble. Néanmoins, après avoir fini de manger, alors que le silence plannait de nouveau, mes yeux étaient rivés sur la piscine. Je ne me le cachais, je mourrais d'envie d'y aller. Etant un Sirene, l'eau avait toujours été mon élément premier, et à chaque fois qu'il y en avait, je n'avais plus qu'une envie : me baigner. Ca pouvait être l'eau d'une piscine comme celle de la vaisselle, mes envies ne changeaient pas pour autant. Seulement il y avait un hic ; EunHyuk ne savait pas nager, et je ne me voyais pas le forcer s'il ne voulait pas. Et je savais qu'il ne voulait pas. Mais je me sentais obligé d'insister, seulement au moment où je m'apprêtais à lui poser la question, j'entendis mon téléphone sonner. Je m'écartais d'EunHyuk pour sortir mon portable, mais en voyant le nom de LeeTeuk s'afficher sur mon écran je fus pris de doute. Je relevais les yeux vers EunHyuk, ne sachant pas vraiment quoi faire puisque je n'étais pas censé lui dire que lui et HyukJae étaient ici. Mais d'un signe de tête, il me fit comprendre que je devais répondre. Son regard paraissait si triste, si nostalgique, mais je m'éxecutais malgré tout. - Allô ? Donghae ? - Oui, c'est moi, tu vas bien ? La question était toujours aussi stupide. Je savais qu'il n'allait pas bien. ET maintenantq ue j'étais ici, que je savais ce qu'il était advenu d'EunHyuk et HyukJae, je voulais, je voulais tellement pouvoir lui dire, pouvoir le rassurer, mais je n'avais pas le droit. HyukJae m'avait fait promettre de ne rien lui dire, et je me doutais qu'EunHyuk n'en pensait pas moins. - Oui, et toi ? - Ca va, ça va. Les autres vont bien ? - Oui, tout va bien ici. - Embrasse-les de ma part. Je baissais les yeux en sentant la main d'EunHyuk se resserer sur la mienne, essayant au mieux de ne pas me laisser emporter par émotions. C'était dur pour chacun d'entre nous mais je ne pouvais rien dire. - Tout se passe bien pour toi ? Evidement que tout se passait bien, et la raison n'était autre qu'EunHyuk. Mais ça il n'avait pas à le savoir. - Mieux que ce que je pensais en tout cas. J'espérais éviter une question gênante par la formulation de ma réponse, puisque si tout le monde savait que je ne savais pas mentir, LeeTeuk le savait aussi. - Tant mieux, je suis content pour toi. Le ton de sa voix me faisait si mal. C'était presque comme s'il était jaloux. Jaloux parce que pour la première fois depuis trois mois, en lui répondant que j'allais bien, j'étais sincère. - Leeteuk, tu es sûr que ça va ? Je me sentais obligé d'insister. Il refusait d'en parler à qui que ce soit si ce n'est à moi, mais moi je n'étais plus là pour lui en cet instant. Du moins plus physiquement. - Non... non, ça va pas, même pas du tout. Garder le silence. Je devais garder le silence. C'était si dur pourtant. Si dur. - Tu lui as envoyé un message pour son... J'hésitais quelques instants à continuer, avant de relever les yeux vers EunHyuk. Je ne voulais pas avoir à le dire, mais en cet instant c'était à LeeTeuk que je devais penser, pas à EunHyuk. - ... pour son anniversaire ? - Il ne m'a pas répondu, comme toujours... J'aurais pensé qu'après la discussion que nous avions eu dans l'après-midi il aurait au moins prit la peine de lui répondre, mais non. Même ça c'était trop dur pour lui. - Il ne veut plus me voir, plus me parler, ni même m'écrire... DongHae j'en peux plus, il me manque... il me manque tellement. Je l'entendais sangloter à travers le téléphone, sans pouvoir rien faire. Je baissais à nouveau les yeux au moment ou EunHyuk glissa un bras autour de ma taille, m'encourageant à ne pas craquer et à ne rien lui dire. Il avait beau ne pas savoir ce que LeeTeuk disait, j'étais certain que ce que je disais était suffisant pour comprendre. - LeeTeuk je... La vérité c'est que je ne savais pas quoi lui dire si ce n'est la vérité, justement. - Non, tu n'as pas besoin de me le dire, je sais très bien que tu me comprends... Soudainement je me sentais coupable. Affreusement coupable d'être ici, à côté d'EunHyuk, et d'oser faire croire à LeeTeuk que je comprenais. En cet instant je ne pouvais plus comprendre ausis bien ce que c'était que d'être loin de la personne qu'on aime puisque j'étais avec elle. - Essaye de parler à LuHan, ou a Chen, ils seront toujours là pour toi. Tu n'as pas besoin de faire semblant de tout dépasser seul LeeTeuk. - Merci Hae... Qu'il me remercie ainsi alors que je jouais les hypocrites me faisait mal, mais je devais assumer mon rôle. - Tu sais quand est-ce que tu rentres ? - A la fin de la semaine, probablement tard dans la nuit. En évoquant mon départ, je sentis l'étreinte d'EunHyuk se refermer d'avantage sur moi, comme s'il avait peur que je m'en aille tout de suite. - D'accord, je t'attendrai. - Très bien, je te rappelle demain. - A demain. Je raccrochais mon téléphone avant de le remettre dans ma poche, la tête basse. Je soupirais longuement avant de sentir EunHyuk se serrer contre moi, nichant sa tête dans le creux de mon épaule en me disant : - Je suis désolé. - Je sais... parlons d'autre chose, tu veux bien ? C'était assez égoïste de ma part de lui demander ça, mais je ne voulais pas penser ua mlheur maintenant. Pas aujourd'hui. Pas cette semaine. J'aurais tout le temps de me morfondre une fois rentré. - Bien sûr, de quoi ? J'héistais quelques instants avant d'oser lui demander : - Tu veux te baigner ? Je m'écartais de lui pour finalement le voir hocher négativement la tête, le regard chargé d'angoisse. Je ne comptais pas le lâcher en plein milieu de la piscine pourtant. - Allez viens... Je vais t'aider... Je lui pris doucement la main, essayant de le convaincre tout en le rassurant, mais c'était loin d'être suffisant. - Je peux pas, Hae... J'y arriverai pas... S'il partait défaitiste aussi, j'avais peu de chance d'arriver à l'aider un jour. - Viens au moins mettre les pieds dans l'eau... Il me regardait avec de grands yeux, comme si je venais de lui demander de me décrocher la Lune. Je glissais ma main dans sa nuque lorsqu'il me dit, d'une voix semi-paniqué : - Tu... Tu es sûr ? - Mais oui c'est sans risque, allez viens. Je l'embrassais le plus tendrement du monde avant de lui prendre la main et de l'emmener avec moi. Après nous être changé, nous revenions dehors du côté de la piscine. Je lâchais sa main quand nous arrivions au bord de l'eau, ne voulant pas le forcer à quoi que ce soit. On s'assit tout deux sur le rebord de la piscine, de sorte à avoir les pieds dans l'eau, et je me laissais doucement glisser de sorte à me retrouver entièrement dans l'eau. La sensation de l'eau sur ma peau avait toujours suffit pour que je me sente bien, c'était agréable. - Tu es sûr que tu ne veux pas essayer ? Je me rapprochais doucement de lui pour venir croiser mes bras sur ses genoux et y appuyer mon menton, les yeux levés vers lui. L'une de ses mains caressa doucement mes cheveux tandis que l'autre glissait doucement sur mon bras. Il plongea son regard dans le mien, un sourire étrange et discret plaqué sur les lèvres avant qu'il ne me dise, d'une voix désolée : - Non je suis désolé je... je peux pas... J'embrassais doucement le dos de sa main avant de prendre appui de part et d'autre de lui sur le bord de la piscine et de me hisser à la force de mes bras, de sorte à pouvoir l'embrasser tendrement. Il écarta les jambes, me laissant me glisser entre pour me retrouver contre lui, et il glissa ses bras dans mon dos, pressant un peu plus ses lèvres contre les miennes. A court d'oxygène, je lâchais doucement prise et retournais dans l'eau quelques secondes avant de revenir près de lui et de glisser mes bras autour de sa taille, appuyant ma joue contre son ventre. Ses bras vinrent entourer mes épaules et l'une de ses mains glissa dans mes cheveux. Nous restions ainsi quelques secondes, sans rien dire, avant que je n'embrasse doucement sa peau et qu eje relève la tête vers lui pour lui dire, espérant cette fois-ci le convaincre de me rejoindre : - Fais-moi confiance, prend mes mains dans les tiennes et laisse-toi glisser. Je te promets que je ne te lâcherai pas. Après un temps, il referma doucement ses mains sur les miennes et je prenais ça pour un oui. Je m'écartais légèrement du bord, de sorte à lui laisser de la place sans pour autant être trop loin de lui, et il se laissa lentement glisser dans l'eau jusqu'à ne plus du tout toucher le bord. Il passa presqu'immédiatement ses bras autour de ma nuque et se blottit contre moi, nichant sa tête dans le creux de mon épaule. En y réfléchissant, j'aurais pu le faire rentrer dans l'eau par les marches, là où il avait largement pied plutôt qu'ici, où je devais nager pour nous deux. - Viens, on va se mettre là où tu as pieds et je vais t'apprendre à nager. Je doutais fortement sur le fait que j'arrive à le faire nager en une " séance ", mais je pouvais toujours essayer. Au moins essayer de faire en sorte qu'il ne panique plus. - Je... Je peux pas... Je commençais à me diriger vers le côté opposée de la piscine tout en lui répondant : - Bien sûr que si tu peux, tout le monde peut apprendre à nager, peu importe quand... - Mais moi je peux pas. Grossière erreur. Je nageais encore un peu, jusqu'à faire en sorte qu'il ait de l'eau jusqu'en-dessous des côtes avant de desserer mon emprise sur lui. Il comprit de lui-même qu'il pouvais me lâcher mais il ne semblait pas décier à s'éxecuter. Et je ne voulais pa sle présser, nous pouvions rester ainsi des heures durant s'il le fallait. Être dans l'eau et avoir EunHyuk dans mes bras, je ne pouvais pas rêver mieux. Il finit néanmoins par doucement lâcher prise, jusqu'à poser les pieds par terre. Ses yeux étaient clos, et il affichait une expression pas du tout sereine sur le visage. - Nan Hae je... je peux pas, je suis pas doué pour ça, je sais pas faire, je suis pas à l'aise dans l'eau... Je caressais doucement sa joue avant de me rapprocher jusqu'à être contre lui et l'embrassais tendrement, alors qu'il resserait ses bras autour de moi, me quémandant un baiser plus intime que je lui offrais bien volontier. Après nous être séparés, nous restions néanmoins l'un das les bras de l'autre, front contre front. J'embrassais doucement sa joue avant de lui dire : - Fais-moi confiance, je vais t'aider. Tu ne peux pas rêver meilleur professeur qu'un poisson, non ? - Non en effet. J'affichais un sourire, et il me le rendit avant de m'embrasser à nouveau. ~ Toute la semaine s'était déroulé aussi bien dans la simplicité que dans la perfection. Nous n'avions en aucun cas chercher à parler de choses facheuses, nous avions simplement profité de chaque jour puisque nous savions qu'ils nous étaient comptés. J'avais retrouvé un sommeil correct dans ses bras, loin de l'internat et de ses histoires, EunHyuk savait désormais plus ou moins nager, nous nous étions remémorés nos plus beaux souvenirs, nous en avions immortalisé de nouveaux, nous avions rit. Pendant cette semaine nous nous étions aimés comme jamais. Mais aujourd'hui, la semaine prenait fin. Allongé contre lui, entre ses bras, cela faisait déjà un certain temps que je ne dormais plus. Je pensais. Je me remémorais le passé, j'appréciais le présent et j'avais peur du futur. Si peur. J'avais peur de rentrer, et je ne m'en cachais pas. J'avais peur de l'affronter à nouveau, et par dessus tout je ne voulais pas partir d'ici. Je ne voulais pas avoir à me séparer d'EunHyuk une fois encore. Même si désormais je savais où il était, qu'il allait bien, et que j'étais libre de l'appeler et même de venir le voir, ne pas l'avoir près de moi quand SiWon l'était beaucoup trop c'était dur. Trop dur. J'avais fais de mon mieux pour ne pas y penser durant la semaine mais maintenant qu'elle arrivait à son terme, je ne pouvais pas m'en empêcher. Je ne voulais pas penser à tout ça, mais c'était plus fort que moi. Mais j'avais un moyen de m'en détacher, un moyen qui me manquait cruellement d'ailleurs. Je me défis lentement de l'emprise d'EunHyuk, faisant attention à ne pas le réveiller par un mouvement brusque avant de me lever, et de sortir sans un bruit de la chambre. Je descendis pour rejoindre le rez-de-chaussée avant de me diriger vers la porte de la salle de danse. Après être entré, je ne prenais même pas la peine de refermer derrière moi et me dirigeais vers le post de musique, près de l'étagère à CD. Etant très peu soigneux à l'époque, je me doutais que j'avais dû laisser un CD de compilation dans le post. C'est la raison pour laquelle je n'ais même pas cherché à mettre un CD et ais simplement allumé le post pour lancer le CD. Il mit un certain temps à démarrer, plus aussi habitué qu'avant à s'allumer sur commande, et le temps que la musique démarre, je traversais la salle pour appuyer sur l'interrupteur qui me permettait de remonter les stores de la baie vitrée qui donnait directement sur l'océan. L'aube commençait à se lever, couvrant d'une teinte orangée le paysage à cette heure-ci. Puis je suis retourné au milieu de la pièce face à l'immense miroir. Je me demandais encore pourquoi est-ce que mes parents l'avaient installé puisque je dansais la plupart du temps les yeux clos, et aujourd'hui c'était bien ce que j'avais l'intention de faire. Je fermais donc les yeux, et lorsque la musique démarra, je ne cherchais même pas à savoir laquelle était-ce, non. Je me contentais simplement de bouger, de me laisser aller, de danser. La danse avait toujours été mon exutoire, c'est ici que je venais quand j'habitais encor eici et que j'avais besoin de me vider l'esprit, de ne penser plus à rien. Alors aujourd'hui que j'étais là, j'en profitais. J'ignorais depuis combien de temps je n'avais pas dansé, mais ça me paraissait si lointain. Quand nous avions pris la salle de musique YeSung et moi nous y allions assez souvent, au début. On a commencé à moins y aller, à partir du jour où on s'est séparé les sorties là bas étaient encore plus espacées, du moins ensemble puisque YeSung continuait d'y aller assez régulièrement pour s'entraîner et préparer son album, mais moi je n'y allais plus que très rarement avec lui, et quand EunHyuk et HyukJae sont partis, j'ai tout simplement arrêté de vivre, et ne songeais même plus à y aller. J'aurais peut être dû. Des minutes, des heures passées ici à danser, je l'ignorais. Mais en cet instant je me sentais si bien, libéré de tous mes problèmes. Je savais qu'ils étaient toujours là, mais ils me semblaient si loin en cet instant, tellement loin. Je me sentais si loin de la réalité. Mais quelqu'un vit m'y ramener, de la façon la plus douce et agréable possible. Non sans me faire sursauter, de surprise, EunHyuk posa ses mains sur mes hanches avant de refermer ses bras autour de moi et d'appuyer sa tête contre mon épaule. J'ouvrais les yeux et tournais la tête vers lui, délogeant la sienne de mon épaule lorsque je vins doucement l'embrasser, lui faisant resserer son étreinte autour de moi. Sans me retourner, je laissais mes yeux se perdent dans les siens et glissais ma main dans ses cheveux, appréciant sa proximité, sa chaleur, son odeur, son souffle sur ma joue. J'ignorais depuis combien de temps il était là, je ne l'avais pas entendu arriver. - Ça va ? Bien dormi ? Il embrassa tendrement ma joue avant de me répondre : - Oui, mais tu n'étais pas là quand je me suis réveillé. Je détournais mon visage du sien, regardant à présent le sol, avant de lui dire, tout en glissant mes mains sur les siennes : - Désolé j'avais... j'avais besoin de danser. Danser, il savait tout ce que ça représentait pour moi. Et si j'ne avais besoin, c'était généralement que ça n'allait pas. Et maintenant je savais qu'il en était conscient. J'entrelaçais mes doigts aux siens et il embrassa doucement mon épaule dénudée, du fait que j'étais en débardeur, avant de me demander, d'une voix douce mais inquiète : - Ça ne va pas ? - Si mais... Ce soir... je... Je n'arrivais même pas à finir, les mots ne me venaient pas. Je fermais les yeux, sentant les larmes arriver alors qu'EunHyuk me dit, tout en me faisant pivoter pour être face à moi. - Je sais Hae... Je sais... Je glissais doucement mes bras autour de sa nuque et vint me blottir contre lui, laissant libre court à mes larmes. Ses bras se refermèrent en une douce étreinte dans mon dos, et ici j'avais l'impression d'être en sureté. J'avais l'impression que rien ne pouvait m'atteindre. Nous atteindre. Mais en dehors d'ici, en dehors d'entre ses bras, j'étais si faible, si vulnérable. - Ne pleure pas, il faut qu'on profite de cette journée, pas qu'on pleure... s'il te plaît... J'avais envie de l'écouter, de cesser de pleurer, mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire. Il m'écarta suffisament de lui pour pouvoir me voir et sécha mes larmes une par une alors que je lui disais, sanglotant : - Je ne veux pas partir... Je ne veux pas te laisser... Un sourire triste étira ses traits avant qu'il ne me réponde, en caressant doucement ma joue : - Moi non plus, mais je ne veux surtout pas y penser pour le moment. La seule pensée qui doit occuper mon esprit, c'est toi. C'est le fait que je t'aime et rien de plus. Je fermais les yeux quelques secondes alors qu'il embrassait doucement ma tempe. - Moi aussi je t'aime. Plus que tout. J'ignorais combien de fois nous nous l'étions dit durant cette semaine, mais j'avais besoin de l'entendre autant que j'avais besoin de le dire. Il glissa doucement sa main dans mon cou avant de presser tendrement ses lèvres contre les miennes entrouvertes, approfondissant directement ce baiser. Après nous être séparé, de le sentir ainsi contre moi, l'idée me traversa l'esprit assez soudainement, et j'osais lui demander : - Tu veux danser ? Je lui demandais de nager avec moi, de danser avec moi, j'espérais qu'un jour il ne me demanderait pas de partager avec lui un de ses anciens passe-temps. - Je ne suis pas sûr de savoir faire... J'aurais pu lui faire tout un discours pour lui expliquer que savoir danser ça n'existe pas, qu'au fond danser c'est quelque chose de purement personnelle et qu'on choisit ses mouvements pas parce qu'ils sont compliqués et que si on y arrive on se sent fièr mais plutôt parce que c'est ce qu'on souhaite, mais je voulais simplement le sentir avec moi, contre moi. Alors je me contentais de lui répondre : - Suis-moi juste, suis le rythme et les pas et tout ira pour le mieux. Mais s'il te plaît, danse avec moi... Juste une fois... Il me sourit, m'embrassa tendrement, rien qu'une seconde, avant de me répondre : - Avec plaisir mon cœur. Je me remettais à nouveau dos à lui et il glissa ses mains sur mes hanches, son torse contre mon dos. M'adaptant à la musique, qui devenait beaucoup plus lente, je me mouvais avec lenteur contre lui, suivis par ses gestes. Je fermais à nouveau les yeux me laissant complètement emporté par la musique et mon amour et ondulais doucement contre le corps d'EunHyuk, sentant le sien y répondre y répondre à la perfection. Il me semblais qu'il ne m'avais jamais vu danser auparavant, comme quoi il y a une première fois à tout. La musique ralentit encore, devenant quelque part beaucoup plus tentatrice, et EunHyuk m'insuffla pour la première fois de lui même un mouvement. Comme quoi, savoir danser ne servait à rien en cet instant. J'ignorais si ce que je voulais vraiment c'était danser, danser avec lui, ou me retrouver à nouveau contre lui, dans une étreinte que lui seul et moi connaissions. Mais cette chose je la voulais, je la voulais tellement. Elle me manquait avant même que je ne la quitte. A présent je le laissais me guider entièrement, je me laissais faire entre ses bras, suivant ses mouvements tout aussi sensuels que tendres. Je ne faisais plus attention à la musique, aux bruits extérieur, à quoi que ce soit ; je ne voyais plus que lui. Sans me retourner, je glissais ma main dans sa nuque et l'embrassais à la fois avec fougue et tendresse, avant de lui dire, sans le lâcher des yeux : - Tu vois que tu sais faire... - C'est... instinctif... Je glissais ma main dans ses cheveux tout en continuant de suivre ses mouvements et en lui répondant : - La danse, c'est purement physique... Bouge comme tu le ressens et tu ne peux pas te tromper.
" LIME ":
Il me sourit, quelques secondes, avant de presser ses lèvres contre les miennes, glissant bientôt sa langue contre ces dernières. Je n'attendis pas plus pour lui autorisé l'accès et nos deux jumelles se retrouvèrent avec tendresse et sensualité. Je laissais échapper un soupir dans notre baiser, et ses bras se resserèrent autour de moi alors que nous continuions toujours de danser. A court d'oxygène, il libéra mes lèvres au profit de mon cou. Nos deux bassins se mouvaient toujours l'un contre l'autre, et bientôt ses mains commencèrent à glisser sous mon débardeur, caressant avec douceur ma peau déjà brûlante de désir et humide de transpiration. Ses lèvres revinrent embrasser avec fouge les miennes alors que ses mains remontaient sur mes muscles tendus, venant jusqu'à titiller mes boutons de chair. Je ne pu retenir un gémissement dans notre baiser, et je laissais doucement ma main glisser dans son dos, jusqu'à descendre caresser ses fesses et sa cuisse, serrée contre la mienne. Je laissais partir ma tête en arrière jusqu'à se caler sur son épaule lorsque l'une de ses main redescendit le long de mon torse pour venir caresser mon entrejambe à travers mon jogging. EunHyuk en profita pour embrasser ma peau, se retenant d'y laisser sa marque pour que personne à mon retour ne puisse la voir. Je glissais mon autre main dans ses cheveux, appuyant chacun de ses baisers alors que sa main s'activait toujours à masser mon début d'érection. Je sentais la sienne pressée contre mes fesses, le faisant agréablement gémir à chaque fois qu'il ondulait du bassin contre moi. Je finis néanmoins par me retourner pour me retrouver face à lui, et ses mains glissèrent immédiatement sous mon tee-shirt pour me l'enlever, le laissant tomber négligamment au sol alors que ses lèvres retrouvaient agréablement les miennes. Il me plaqua doucement contre le miroir alors que je glissais à mon tour mes mains sous son vêtement, caressant ses muscles saillants avant de le lui enlever, l'envoyer je ne sais où dans la salle. Il maintint mes mains au-dessus de ma tête avant de commencer à embrasser mes clavicules, puis de descendre sur mes pectoraux pour venir entourer de sa langue mon téton droit, le sucer, le mordiller. Ma tête partit violemment en arrière, se heurtant durement au miroir, mais je n'en avais que faire. La pièce commençait à résonner de mes soupirs et gémissements, bientôt accompagnés des ses siens lorsqu'il revint plaquer ses lèvres contre les miennes en pressant nos deux érections l'une contre l'autre. Il libéra finalement mes mains et je pus caresser sa peau, ses muscles, son dos, jusqu'à défaire son pantalon et le lui enlever en même temps que son boxer. Il ne tarda pas à en faire de même pour moi avant de m'embrasser langoureusement et de me demander, sur un ton lascif : - C'est quoi ta danse préférée ? Glissant ma main le long de son torse, puis sur sa joue, je le regardais droit dans les yeux et lui répondais avant de l'embrasser : - La notre.
~
Mettre un pied dans l'aéroport, se renseigner sur la porte d'embarquement, attendre l'heure de départ, c'était si dur. De toute ma vie, prendre l'avion n'avait jamais été aussi dur. Devoir quitter la personne que l'on aime comme un fous en sachant pertinemment qu'on ne le reverra pas avant, qui sait, peut être des mois ? Je ne savais pas ce qui allait se passer désormais, je ne savais pas comment j'allais faire une fois à l'internat pour vivre en leur mentant, pour vivre dans la peur, pour vivre sans lui. Je ne savais rien. Et je ne voulais rien savoir. Tout ce que je faisais en cet instant c'était maudire. Maudire cette voix éléctronique et sans vie qui marquait mon départ. Je ne voulais pas. Je ne voulais pas partir. Je me tournais vers EunHyuk ; son regard voulait absolument tout dire. Il n'avait pas besoin de mot pour me le dire. Il avait tenu à m'accompagner. Peut cela aurait-il été préférable qu'il reste chez moi, là bas, plutôt qu'ici. L'au revoir n'en serait que plus dur. Mais chaque minute, chaque seconde avec lui étaient à prendre. - Je... je vais devoir y aller... Il me prit doucement la main avant de me dire, difficilement : - Tu... Tu m'appelles quand tu... quand tu es rentré... J'hochais positivement la tête avant d'afficher un sourire faux sur mon visage, pour faire bonne figure. Et il me le rendit. Je baissais les yeux sur nos deux mains enlacées, les regardais quelques secondes avant de commencer à m'éloigner, lâchant sa main petit à petit jusqu'à perdre entièrement le contact. Cette scène, cet instant avait un cruel goût de déjà vu, mais la situation était inversée. C'est moi qui partais et lui qui était condamné à rester. C'était ça ce que nous réservait l'avenir ? Des adieux à répétition, tous semblables, tous plus dur les uns que les autres ? Je ne voulais pas de cette vie, je ne voulais pas de tout ça, tout ce que je voulais c'était vivre à ses côtés. Mais rien que ça, c'était trop demandé. Nous n'avions pas le droit d'être heureux. Nous n'avions pas le droit de vivre notre histoire ensemble. Nous n'avions même pas le droit d'être ensemble. A peine avais-je fais quelques mètres que je l'entendis me hurler : - Hae ! Attends ! Je me retournais immédiatement pour le voir courir vers moi. Une fois à ma hauteur, il me prit aussitôt dans ses bras alors que je refermais les miens autour de sa nuque, me blottissant le plus possible contre lui. Il m'écarta suffisamment de lui pour pouvoir m'embrasser avec tendresse, et nos lèvres ne se quittaient plus, se retrouvant à répétition alors que les larmes courraient librement sur nos joues. - Hyuk... Je veux pas partir... J'avais peur. Si peur sans lui. Je n'étais même pas encore partis qu'il me manquait déjà. - Je ne veux pas que tu t'en ailles... Lorsque nous le disions, les choses paraissaient si simples. Il ne veut pas que je parte, je ne veux pas partir, alors pourquoi ne pas rester ? Non. Tout était contre nous. Nous n'avions pas le droit d'être ensemble. Pas le droit. - Alors... Pourquoi je dois monter dans cet avion ? Il me regarda, un sourire triste sur le visage avant de sangloter en me répondant, tout en caressant doucement ma joue pour en effacer les larmes qui ne cessaient de couler : - Pour les autres... - Mais je m'en fiche des autres... C'est toi que je veux... C'était égoïste de ma part, et c'était également mentir, mais en cet instant, je ne voyais que lui. Je ne voulais que lui. Rester auprès de lui, c'était la seule chose que je désirais. EunHyuk m'attira doucement contre lui, me serrant dans ses bras comme si ça vie en dépendait avant d'embrasser avec tendresse ma tempe et de me dire : - Donghae... Il... Il faut... Il faut que tu y ailles... avant que ton avion ne parte. J'avais attendu, j'avais attendu le plus possible avec lui, j'avais attendu le dernier appel pour les passagers de mon vol, mais maintenant il était temps. Je n'étais pas prêt, je ne voulais pas, mais pourtant je le devais. Pourquoi ? En cet instant, je n'en avais plus conscience. Je m'écartais de lui et l'embrassais, encore, encore, et encore. Je n'arrivais pas à lâcher prise, je ne voulais. Mais il le fallait. Caressant une dernière fois ses lèvres des miennes, enlaçant une dernière langue ma langue à la sienne, je me séparais de lui, les yeux embués par les larmes et m'éloignais de lui à reculons, sans le lâcher un instant des yeux. J'arrivais à la porte d'embarquement, je leur montrais mon ticket, ce maudit bout de papier, puis ils me laissaient passer. Mais avant d'y aller, je me retournais une fois encore, retrouvant son regard une dernière fois. Je lui soufflais un baiser avant de lui dire je t'aime de façon muette, mais je savais qu'il avait comprit. Il comprenait toujours. Retenant un nouveau sanglot, je commençais à m'éloigner, à reculons de nouveau, sans songer à le quitter des yeux, jusqu'à finir contraint de lui tourner le dos, les larmes aux yeux.
Messages : 326 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee Hyukjae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Transformer ce qui est vivant en ce qu'il veut Race précise: Monky
Sujet: Re: Come Back [pv Envahisseuses] Sam 22 Aoû 2015 - 0:14
"On se reverra ~"
“DongHae & EunHyuk”
Allongé sur le côté, je me sentais émerger de mon sommeil doucement, et, tendant le bras pour chercher son corps, je ne trouvai qu'un lit vide de sa présence. Vide de tout. Je me redressai brusquement, inquiet qu'il soit déjà parti. Son avion ne décollait pourtant qu'à onze heures et il ne serait jamais parti sans me dire au revoir. Mon regard chercha aussitôt une feuille qui aurait pu m'annoncer son départ mais il n'y avait rien. Je soupirai, rassuré. Je m'habillai simplement, ne voulant pas penser au fait que j'allais devoir sortir par la suite, puis descendis les escaliers pour le chercher. Il n'était pas là mais la musique qui s'échappait de la salle de danse me laissait croire, ou plutôt m'assurait, de le trouver là-bas.
Je le regardai danser pour la première fois, pendant quelques minutes, avant de me diriger doucement vers lui, essayant de le déranger le moins possible et posai mes mains sur ses hanches avant de les faire glisser le long de ses côtes pour croiser mes doigts sur son ventre, calant ma tête sur son épaule. En relevant la tête, il vint embrasser doucement mes lèvres tandis que je resserrais mes bras autour de lui. Il m'avait manqué. C'était stupide, on ne s'était quitté que depuis quelques minutes, entre mon réveil et maintenant, mais rien que ça, et il m'avait manqué. Et il devait partir… Je ne voulais pas y penser mais chaque chose me rappelait que c'était bientôt l'heure des au revoir pour nous…
Son regard qui se noyait dans le mien et le mien qui plongeait sans hésitation dans le sien, c'était tout ce dont j'avais besoin pour rester dans l'instant présent et entendre sa voix tendre me portait loin de tout ce qui se trouvait à plus de deux mètres de nous. - Ça va ? Bien dormi ? Oui ? Non ? Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre alors je me contentai d'embrasser sa joue avant de lui dire, sur un ton faussement déçu : - Oui, mais tu n'étais pas là quand je me suis réveillé.
Il regarda le sol, comme s'il se sentait coupable, et je m'en voulais de lui avoir fait croire que j'étais vraiment déçu… Il prit mes mains dans les siennes en me disant, un air contrit sur le visage. - Désolé j'avais... j'avais besoin de danser. Néanmoins, s'il avait ressenti le besoin, le vrai besoin, de danser, c'est que ça n'allait pas et je ne pouvais pas me permettre de faire comme si ce n'était rien ou comme si je ne le savais pas. - Ça ne va pas ? - Si mais… Tout à l'heure… je… Je le mis face à moi et dans son silence, j'entendais tous les mots de douleur que je pensais. Il n'avait pas besoin de le dire, nous le savions tous les deux. Il ferma les yeux, surement pour ne pas se laisser submerger et j'essayai de le rassurer par une voix douce et dépourvue de chagrin, bien qu'il soit là. - Je sais Hae… Je sais… Il se serra rapidement contre moi et je sentis ses larmes couler dans mon cou, où il avait niché sa tête, dans un cocon on ne peut plus protecteur et rassurant. Je n'aimais pas le voir pleurer. J'avais horreur de ça, je le trouvais si frêle, si vulnérable et je me sentais si impuissant quand il pleurait. Je détestais ça.
- Ne pleure pas, il faut qu'on profite de cette journée, pas qu'on pleure... s'il te plaît... Je savais bien que ce que je lui demandais n'était pas forcément évident mais je ne voulais pas le voir pleurer. Je ne voulais pas qu'il pense à cette journée comme la dernière avant un long moment, je voulais qu'il y pense comme une journée de plus à passer ensemble. Je l'éloignais doucement de moi pour pouvoir le regarder et chacune de ses larmes furent effacées par mon pouce qui caressait sa joue.
- Je ne veux pas partir… Je ne veux pas te laisser… Je le savais. Le contraire m'aurait détruit, anéanti et plongé dans une déprime sans nom. Je savais ce qu'il ressentait parce que moi non plus, je ne voulais pas qu'il parte et me laisse. Affichant malgré tout un sourire, le moins triste possible, je lui répondis, pour le rassurer et essayer de changer de sujet : - Moi non plus, mais je ne veux surtout pas y penser pour le moment. La seule pensée qui doit occuper mon esprit, c'est toi. C'est le fait que je t'aime et rien de plus.
J'embrassai doucement sa tempe en savourant ces quelques mots qui me manquaient à chaque instant et que nous n'avions cessé de répéter au cours de la semaine : - Moi aussi je t'aime. Plus que tout. A présent qu'il ne pleurait plus, je glissai une main contre sa nuque pour l'attirer contre moi et déposai un baiser amoureux sur ses lèvres mi-closes, laissant ma langue retrouvant la sienne avec douceur et passion, dans un échange tendre mais en proie à une tristesse malgré tout présente.
Aujourd'hui, chaque geste, chaque regard, chaque sourire serait marqué par ce désespoir de savoir que bientôt il n'y aurait plus ni geste, ni regard, ni sourire. Nous le savions tous les deux et notre amour habituel allait pour les prochaines heures devenir un amour décuplé – tant est que ce soit possible – et désespéré. - Tu veux danser ? Perdu dans mes pensées, sa question me surprit au plus haut point. Jusqu'à aujourd'hui, je ne l'avais jamais vu danser alors j'aurais pu me dire que nos niveaux ne devaient pas être trop différents mais aujourd'hui, je savais que je n'y connaissais rien en danse alors que lui avait ça dans la peau. - Je ne suis pas sûr de savoir faire… En fait, la bonne phrase serait "je suis sûr de ne pas savoir faire" mais on n'était pas à une négation près, le sens était le même. Enfin presque. - Suis-moi juste, suis le rythme et les pas et tout ira pour le mieux. Mais s'il te plaît, danse avec moi... Juste une fois... Pourquoi avec lui est-ce que je me sentais comme un enfant que l'on doit guider alors que j'ai tout ce qu'il y a de plus mauvais et mature en moi ? Pourquoi fallait-il que chacun de ses mots me fassent fondre comme neige au soleil ? Pourquoi est-ce que je n'arrivais jamais à lui refuser quoi que ce soit ? Parce que je l'aimais ? Non. Parce qu'il était lui. Parce qu'il était tout ce que j'avais toujours rêvé d'avoir. Parce qu'il était tout. Quitte à avoir l'air ridicule, je ne pouvais pas lui refuser une danse.
- Avec plaisir mon cœur. Et puis, s'il me voyait ridicule, ce n'était pas grave parce que c'était lui. Il m'avait déjà vu paniqué dans la piscine alors… ce qui, grâce à lui encore une fois, ne se reproduirait pas. Normalement.
Pendant un moment, je ne fis que suivre les mouvements qu'il faisait, me laissant guider par sa seule présence contre moi. Mais, quand la musique ralentit pour devenir plus sensuelle, je me décidai à mener la danse, dans le sens propre du terme. Il ne résista pas, ne se retourna pas et me laissa tout simplement le mener là où je voulais tandis que je me surprenais un peu plus à chaque instant, ne sachant pas vraiment comment je faisais pour y arriver sans qu'il me guide. Il glissa sa main dans ma nuque alors que nous continuions de bouger dans la pièce, plus lentement et plus sensuellement à chaque instant. Quand il vint embrasser mes lèvres, c'était à la fois doux et brulant de désir, tendre et passionné, comme nous. - Tu vois que tu sais faire... - C'est... instinctif... Je n'avais même pas cherché à le contredire en lui disant que, non, je ne savais pas ; j'avais été honnête. Je ne savais pas si c'était parce que j'avais besoin d'être complètement ouvert à lui maintenant que ce moment se rapprochait ou si j'étais tout simplement soumis à son emprise dans l'incapacité de réfléchir mais je ne voulais juste pas que ça s'arrête. J'étais bien là. Vraiment bien. A ma place. Tout simplement.
- La danse, c'est purement physique... Bouge comme tu le ressens et tu ne peux pas te tromper. Je connaissais autre chose qui était purement physique et pour laquelle on ne pouvait pas se tromper… et cette musique s'y prêtait à merveille. Tout s'y prêtait à merveille. Un sourire que j'espérais pas trop pervers se dessina sur mon visage et j'embrassai doucement ses lèvres, mêlant nos deux langues à la passion et à la tendresse de notre harmonie.
Sensual Dance:
Quand l'air vint à nous manquer, je pris l'initiative de picorer son cou de baisers légers qui contrastaient avec les mains brulantes que je posais à présent sous son tee-shirt, sur sa peau toute aussi embrasée. Je plaquai avec passion mes lèvres contre les siennes, lui arrachant un gémissement quand mes doigts vinrent presser ses boutons de chair.
Nos pas n'avaient plus rien d'une danse traditionnelle mais elle était d'autant plus belle que personne ne la connaitrait jamais. Il glissa une main dans mon dos, la descendant lentement jusque sur mes fesses pour enfin, serrer ma cuisse contre la sienne.
Je retrouvai avec délice son corps contre le mien et sa tête sur mon épaule, dans une étreinte passionnée et amoureuse. C'était notre dernier jour et nous mettions tout ce que nous avions dans cette dernière danse, tout notre cœur pour la rendre inoubliable et immortelle.
Je glissai doucement et sensuellement une main jusqu'à son entrejambe, entreprenant de la masser doucement. Sa tête, rejetée en arrière, m'offrait la peau de son cou toute entière et je dus presque me faire violence pour ne pas le marquer comme je l'avais toujours fait et comme j'aurais voulu le faire aujourd'hui. Mais je ne le pouvais pas. Je m'inquiétais que toutes ses pensées ne nous empêchent de profiter de ce… dernier jour ensemble mais à chaque fois que nos bassins se resserraient et que ma main faisait un nouveau mouvement, nos gémissements qui résonnaient à l'unisson me laissaient croire que les prochaines seraient amoureuses et passionnées et non tristes et maussades.
Quand je délaissai sa peau, Donghae s'écarta de moi, m'arrachant un soupir de plaisir avant de se mettre face à moi alors que je reprenais ses lèvres comme si je ne les avais pas vu depuis des siècles. Mes mains glissèrent sous son tee-shirt, caressant avidement sa peau douce et chacun de ses muscles finement taillé. Abandonnant brièvement ses lèvres pour lui retirer son haut complètement, je le plaquai ensuite contre le grand miroir de la salle et il retira à son tour le tissu qui était devenu plus que gênant. Quand ses mains entrèrent en contact avec ma peau, ce fut comme une décharge dans absolument tout mon corps. J'avais besoin de lui, de le savoir avec moi. De le savoir à moi. Viscéralement. Il était plus que mon oxygène, plus que tout. Il était mon infini.
J'embrassai chaque parcelle de sa peau offerte, maintenant ses mains au-dessus de sa tête pour l'empêcher de bouger. Ses lèvres, son cou, ses clavicules, j'adorais sa peau. Il soupirait et gémissait de plus en plus et j'enroulai ma langue autour d'un de ses boutons de chair pour entendre toujours plus sa voix emplir l'air de la pièce et résonner dans tout mon être.
Je plaquai de nouveau mes lèvres contre les siennes, laissant un gémissement mourir dans notre baiser, nos deux érections plaquées l'une contre l'autre, et je lâchai ses mains, retrouvant avec délice celles-ci qui glissaient sur ma peau jusqu'à ma ceinture, qu'il défit rapidement. Il délaissa mes lèvres pour baisser mon pantalon avec mon boxer simultanément, libérant mon membre déjà gorgé de plaisir. Sans attendre, j'en fis de même pour lui avant de retrouver ses lèvres dans un baiser fiévreux, avant de lui demander, d'une voix suave et sensuelle : - C'est quoi ta danse préférée ?
Il glissa sa main sur ma peau, me faisant frissonner, jusque sur ma joue et, les yeux dans les yeux, il prononça ces deux mots que je ne me lasserais jamais d'entendre et que j'attendais : - La nôtre.
~ La descente aux Enfers. Un pied dans l'aéroport, j'avais déjà envie de partir en courant et d'emmener Donghae loin d'ici, loin de tout. Je n'ai même pas revu Hyukjae depuis qu'il est arrivé et le peu de coups de fil que je lui avais passé m'avait parfaitement fait comprendre que je ne prendrais pas cet avion avec lui. - Je… je vais devoir y aller… J'entrelaçai mes doigts aux siens, espérant que ce contact me donnerait un peu plus de force, mais il n'en fut rien. Je n'avais que plus envie de m'enfuir avec lui. J'essayai néanmoins de garder contenance pour que le départ ne soit pas plus difficile qu'il allait déjà l'être mais je n'avais de toute mon existence jamais rien vécu d'aussi dur. Enfin si, mais ce n'était pas pareil. Là, c'était moi qui souffrais directement. Et lui. Et j'avais une sainte horreur de ça. - Tu… Tu m'appelles quand tu… Je n'arrivais même pas à finir ma phrase tant le prononcer rendrait la chose plus réelle. Encore une fois, je fis de mon mieux pour rester calme. - … quand tu es rentré… C'était en venant ici qu'il était rentré mais je devais garder ces pensées pour moi pour ne pas le tenter de rester ici. Il ne devait pas. Deux sourires hypocrites et un signe de tête. Si c'était ça l'amour, le vrai, j'aurais peut-être préféré, pour lui comme pour moi, ne jamais le connaître… J'avais l'impression que tout allait au ralenti pour nous mais qu'autour de nous, tout passait en accéléré. Il s'éloignait terriblement doucement, perdant peu à peu le contact entre nos doigts, alors qu'autour tout allait affreusement vite. On appelait les passagers, les gens couraient. Certains avaient même l'audace de se retrouver alors que nous nous séparions. La vie avait vraiment une dent contre moi. Je détestais les adieux. Une fois je pars, la fois suivante, c'est lui. Et la prochaine fois, qu'est-ce que ce serait ? Je ne voulais pas de ça pour nous deux. Je voulais nous deux justement, pas lui là-bas et moi ici.
Ma main retomba lourdement contre ma cuisse et ce fut ce choc, trop doux mais trop fort, qui me fit réaliser qu'il était en train de m'échapper complètement. Je me mis à courir vers lui, en l'appelant, et il se retourna automatiquement, comme si c'était la seule chose qu'il attendait. J'avais voulu rester fort pour qu'il parte facilement et j'avais presque réussi mais je ne pouvais pas le laisser s'envoler comme ça. Je ne pouvais pas.
Je l'enlaçai avec plus de force et de tendresse que jamais auparavant, comme si ma vie en dépendait et j'avais bien peur que quelque part, ce soit le cas. Nos lèvres se retrouvaient sans relâche avec douceur et les larmes coulaient, cruelles, sur nos joues. - Hyuk… Je veux pas partir… Alors reste. Voilà ce que mon cœur voulait lui crier mais ma raison avait encore quelques droits sur moi, bien que je ne sache pas pour combien de temps elle résisterait à mon amour. - Je ne veux pas que tu t'en ailles… L'équation était simple. Il ne veut pas partir, il n'a qu'à rester. Je ne veux pas qu'il parte, il n'a qu'à rester. Mais rien n'est simple quand nous ne sommes pas seuls au monde. Ma raison perdait déjà du terrain mais je ne devais pas le laisser rester. D'autres tenaient à lui, là-bas. Ils avaient aussi besoin de lui. Mais moi alors ? N'avais-je pas besoin de lui aussi ? Bien sur que si. Et rien ni personne ne pouvait le remplacer. Je l'avais cruellement constaté pendant ces derniers mois passés sans lui.
- Alors... Pourquoi je dois monter dans cet avion ? Et voilà la question à laquelle mon cœur et ma raison n'ont pas trouvé de réponse qui leur convienne à tous les deux. Mon visage s'assombrit d'un sourire triste et j'étouffai à peine mon sanglot avant de lui répondre ce que je me devais de lui répondre, essuyant ses larmes intarissables : - Pour les autres… Et pour toi aussi peut-être… Tu devais l'affronter pour avancer non ? Je n'en savais rien, je n'en avais jamais parlé avec Hyukjae et si je lui en parlais, je n'étais pas sur qu'il me réponde qu'il voulait voir tous ceux qui l'avaient blessé… Mais lui, il le fallait parce que, quelque part, Siwon n'allait pas quitter sa vie avant un moment.
- Mais je m'en fiche des autres… C'est toi que je veux… Et je le voulais tout autant mais je ne pouvais pas. Ma raison reculait face à mon cœur et je savais qu'il fallait qu'il parte avant que je ne cède. Je l'attirai dans mes bras et embrassai doucement sa tempe puis inspirai du mieux que je pouvais avant de lui dire avec la voix la plus calme et sereine que je puisse adopter, c'est-à-dire pas vraiment ni calme ni sereine : - Donghae... Il... Il faut... Il faut que tu y ailles... avant que ton avion ne parte. Je fis tout mon possible pour rester droit dos à lui pendant qu'il s'éloignait vers la porte d'embarquement. J'avais encore sur les lèvres le gout amer de ces derniers baisers échangés dans la plus grande détresse avant qu'il se détourne et son dernier regard n'était que douleur et amour. Il me souffla un dernier baiser et s'en alla, à reculons, jusqu'à ce que nos deux regards pleins de larmes soient forcés de se détacher l'un de l'autre.
C'est ce moment-là que mon cœur choisit pour surpasser la raison et j'implosai, littéralement, m'écroulant sur le sol, en larmes, incapable de quoi que ce soit. J'étais assis à même le sol au milieu d'un aéroport et à ce moment-là je n'avais aucune idée de ce que me réservait l'avenir. J'hésitai encore entre attendre et en finir le plus vite possible quand une main tremblante se posa sur mon épaule. Je pensais qu'il s'agissait d'une âme charitable qui voulait m'aider mais la voix terrifiée qui suivit me fit oublier toute ma douleur pendant un instant. Il était là. - Nhyukie… Je me relevai d'un coup, prenant soudainement conscience de ce qu'il se passait autour de moi, et j'emmenai Hyukjae vers un banc pour l'y installer tout en essayant de le rassurer : - Hyukjae ? Qu'est-ce que tu fais là ? J'avisai alors la présence d'Ethan et les larmes revinrent me hanter doucement, cruelles. - Donghae… vient de partir… Hyukie… Viens, viens t'asseoir… Là… Calme-toi… C'est bien… Voilà…
Je marquai une pause pour lui laisser le temps de respirer avant de leur poser, à lui ou à Ethan peu m'importait, la seule question qui m'intéressait : - Qu'est-ce que vous faites là ? - Je vais pas y arriver… Ce n'était pas une réponse à ma question mais une prière pour Ethan, pour qu'il le ramène probablement. - Bien sur que si, tu es déjà arrivé jusqu'ici alors que tu n'y croyais pas. Tu n'as plus qu'à lui donner… un simple geste Hyukjae, un simple geste. Respire et regarde-le. Regarde-le et donne-lui.
Je détournai les yeux d'Ethan pour les poser sur mon frère, attendant patiemment qu'il en fasse de même. Même si je crevais d'envie de savoir ce qu'il pouvait avoir à me donner de si important, je savais que je ne devais pas le brusquer.
Quand il sortit deux billets d'avion de sa poche, je crus que je m'étais évanoui au milieu de l'aéroport et que j'étais maintenant en plein rêve. - Je… Qu'est-ce que ça veut dire ? - Va retrouver Donghae, vous rentrez tous les trois. - Je… A vrai dire, je ne savais absolument pas quoi dire. Un sourire radieux illumina mon visage encore humide de larmes. Un simple bout de papier avait tout changé. Un regard à Hyukjae qui, malgré sa panique affichait un timide sourire, et je sus que même s'il ne serait pas bien pendant des jours peut-être des semaines ou même plus, je sus qu'il allait le surmonter. Je sus qu'il allait redevenir lui-même et qu'il allait même avancer. Je savais qu'il allait y arriver.
Une voix enregistrée, sans sentiment, nous informa que c'était le dernier moment pour embarquer et je pris doucement la main de Hyukjae avant de m'élancer vers le portique en remerciant Ethan qui me regardait avec un signe de la main, souriant. Cet homme est mon sauveur. Il nous a accueillis et c'était probablement le seul à pouvoir accompagner Hyukjae, si ce n'est moi, bien que je me doutasse que Donghae n'était pas étranger à sa décision.
En montant dans l'avion, je tenais toujours la main de Hyukjae pour le mener jusqu'à sa place. Une fois qu'il fut assis, je regardai dans l'avion et mon regard accrocha la place de Donghae, regardant par le hublot. La place à côté de lui était encore vide tout comme celle à côté de nous. J'espérais que Hyukjae allait comprendre que je veuille le laisser un moment pour aller le voir… - Je… Je reviens vite… Tu veux bien ? - Ok mais… dépêche-toi… vraiment… - Promis.
Donghae pleurait à chaudes larmes sur son siège et les miennes ne mirent pas longtemps à se montrer tant sa douleur me faisait mal aussi. Je m'assis à côté et il ne bougea pas, pensant probablement qu'il ne s'agissait que de son voisin. - J'aime pas te voir pleurer. A ces mots, il se retourna brusquement vers moi et sans dire un mot de plus, il se pendit à mon cou en m'embrassant, et je m'empressai de refermer mes bras autour de lui. Les larmes que j'avais gardées quelques secondes pour préserver l'effet de surprise se mirent à couler abondamment sur mes joues sans raison apparente autre que la joie.
Il soupira et prit son inspiration pour essayer de me parler calmement sans ameuter tout le monde autour de nous, et me dit, sanglotant malgré tout : - Je… Qu'est-ce que tu fais là ? Son visage était resté à quelques millimètres du mien si bien que je pus sans problème déposer un nouveau baiser, plus tendre et moins désespéré, sur ses lèvres. - Je… Je ne sais pas comment tu as fait… mais… tu l'as fait changer d'avis… il… on… non il… on… - Respire Hyuk… Qui a changé d'avis ? - Hyukjae. On rentre. Tous les trois. De le dire avec des mots me fit prendre conscience que je rentrais avec lui. Les larmes refirent surface, déjà qu'elles n'avaient pas vraiment cessé, et je le pris dans mes bras doucement pour le serrer contre moi mais cette fois, pas comme si ma vie en dépendait mais parce que j'allais pouvoir recommencer autant que je le voulais dans les prochaines années. Enfin, c'est ce que j'espérais. - Je… Je… Il est où ? Comme moi, Donghae avait perdu les mots. Il bégayait et faisait de son mieux pour sécher ses larmes que je sentais encore de temps en temps ruisseler dans mon cou.
- Quelques rangs devant. Viens avec nous, il reste de la place… s'il te plait… Je ne savais pas si "s'il te plait" avec vraiment une raison d'être mais je dois avouer que je ne réussissais plus vraiment à réfléchir, la raison ayant complètement quitté mon corps quand Hyukjae avait sorti les deux billets. - On y va.
Je me relevai pour me mettre dans l'allée entrainant Donghae à ma suite en le tenant par la main. Les regards des autres passagers étaient parfois chargés de douceur et parfois de haine ou bien de jalousie peut-être mais je m'en fichais complètement du moment que Donghae était avec moi. Je m'installai à côté de Hyukjae, qui serrait fermement un accoudoir en regardant par le hublot, ne voulant certainement pas se risquer à croiser le regard de quelqu'un dans l'avion. - Merci Hyukie. Vraiment… - Mmh… Il n'était pas en mesure de dire quoi que ce soit de plus. Donghae s'assit à son tour et remercia aussi mon frère mais il ne reçut pas plus d'attention que moi. Hyukjae avait peur. Je le comprenais. Moi aussi, quand je me retrouvais dans un avion… Oh merde !
Complètement absorbé par mes retrouvailles avec Donghae, j'en avais oublié une chose essentielle : je suis censé rester dans cet avion jusqu'à ce qu'il se pose et j'en avais une honteuse phobie.
Après qu'il m'ait vu ne sachant pas nager, je ne tenais pas à ce qu'il assiste à une nouvelle crise de panique mais il était déjà trop tard. Le choc de la réalité qui me rattrape a été trop violent. Je me suis mis à regarder partout à gauche, à droite et même en haut pour trouver une échappatoire mais rien n'y faisait. La porte s'était fermée et j'étais maintenant coincé dans cette boite de fer.
Je me laissai retomber dans mon siège, perdu. Donghae prit doucement ma main dans la sienne et quand je croisai son regard, je n'y vis aucune intention de se moquer, il était simplement là pour moi. Hyukjae referma timidement ses doigts sur mon autre main tout en gardant ses yeux dans le lointain à travers le hublot. Les deux personnes les plus importantes pour moi étaient dans cet avion avec moi et près de moi pour me soutenir. Tout irait bien.
Je mis quelques temps à me détendre mais une fois le décollage passé, je réussis à calmer mes nerfs et Hyukjae relâcha ma main, serrant de nouveau l'accoudoir. - Hyukie… Je peux t'aider ? - Non. Personne ne le peut. Je ne pouvais rien faire de plus et j'avais horreur de ça. Donghae dut remarquer mon trouble puisqu'il interrompit le cours de mes pensées en embrassant doucement le plat de ma main avant de se moquer, mais gentiment : - Tu es donc pleins de surprises mon cœur…
Oui, en fait, il ne se moquait pas vraiment mais je n'aimais pas que l'on soit témoin d'une démonstration de faiblesse encore moins que lui me voit en temps que faible. - Oui… Mais il y en a beaucoup que je ne voudrais pas que tu voies… - Tout le monde a ses petites ou ses grandes peurs et elles ne te rendent que plus adorable, ne t'en fais pas. Je t'aimerai plus à chaque seconde, peu importe ce qui se mettra en travers de notre route, notre amour sera toujours plus fort que tout. Je te le promets. Une promesse qui me rassurait au plus profond de mon cœur. Quoiqu'il arrive, on serait toujours ensemble. Personne ne nous séparerait. Jamais. Je pesais bien mes mots. Jamais. - Je t'aime. - Moi aussi. Hyukjae étouffa un sanglot quand nous avions échangé ces derniers mots et je comprenais sa douleur. Je savais aussi que malgré tout l'amour qu'il portait à Leeteuk et toute la conscience qu'il en avait, il lui faudrait du temps. Beaucoup de temps. Mais toujours moins que si nous étions restés terrés chez Ethan.
L'avion avançait doucement dans le ciel, me rapprochant sans cesse de lui. Lui que je voudrais pouvoir tuer de mes propres mains comme je l'avais dit à son père. J'essayai de ne pas y penser mais c'était dur. Seul le regard de Donghae me permettait de garder contenance en ce moment.
L'avion avançait doucement dans le ciel. Le monde continuait de tourner. Personne ne se souciait de nous, nous qui étions un meurtrier et deux violés… Personne n'avait conscience des drames que nous avions vécus ou que j'avais moi-même fait vivre. Personne n'avait conscience de rien.
L'avion avançait doucement dans le ciel. Une mouche pour l'univers. Un rien au milieu de l'univers. Fiche crée par Thundy sur Epicode