Messages : 476 Date d'inscription : 21/04/2014 Sur l'avatar ? : Park Junsu (Leeteuk des Suju)
Personnage Age: 19 Pouvoir: Soigner tous les maux Race précise: Kitsune
Sujet: ~ I will find you again ♥ ~ [PV Envahisseuses] Ven 2 Jan 2015 - 13:35
"Je te retrouverai ~ "
“Hyukjae & Leeteuk ~ ”
Le soleil commençait doucement à filtrer à travers la fenêtre et j’ouvre doucement les yeux pour découvrir un Hyukjae bien réveillé au-dessus de moi, qui m’effleurait doucement le bras en simulant une personne qui marche de ses doigts. Je n’aurais pas du sursauter, il me l’avait déjà fait lors de notre premier anniversaire. Ça faisait alors un mois… Ça me semble si loin et si proche en même temps. Mais aujourd’hui, ce ne sont pas nos un mois mais bien les six mois, soi une demi-année, que l’on va fêter. Et pour ce jour ô combien particulier, j’avais tout un programme. Massage, spa, restaurant quatre étoiles et ballades un peu partout me semblaient être les moindres choses à faire aujourd’hui. Bien sur, nous n’en ferions pas un dixième mais j’aimais me faire des plans farfelus que nous ne réaliserions pas mais dont on pourrait rire plus tard. Mais peut-être qu’il avait aussi des idées… Dans ce cas, il faudrait qu’on fête nos six mois sur deux jours. Et pourquoi pas six jours ? Un mois par jour… Faudrait que j’y pense le mois prochain… Une semaine de fête rien que nous deux… Le rêve. Enfin bref, le plus important pour le moment n’est pas le futur mais le présent et pour l’instant mon présent c’est lui, et lui seul. Rien que lui. Juste pour moi. Si c’est pas une vie de rêve, il faut me dire ce que c’est. Se penchant un peu plus sur moi, il déposa ses lèvres contres les miennes en un tendre baiser, tout ce qu’il y a de plus doux. Sauf que j’aime pas être dessous alors je l’ai fait tomber sur moi dans un premier temps et ensuite j’ai inversé nos positions. Je l’ai embrassé à mon tour tout amoureusement. Délaissant ses lèvres que j’aimais tant, je m’attelai à lui mordiller la peau du cou pour lui laisser une toute petite marque, insignifiante mais présente malgré tout. Je l’aime c’est pas possible comme je l’aime. Comme à chaque fois que je le marquais, chose qui n’arrivait pas souvent, je devais le chatouiller parce qu’il s’était mis à rire, d’un tout petit rire, un peu aigu, du genre qu’il essaye de maitriser sans grand succès.
- Eh ! Ça va bien vous deux ? On voudrait dormir, allez faire ça ailleurs.
Eunhyuk ? Oups… Je ne prenais conscience que maintenant qu’à huit heures du matin dans notre chambre, tout le monde est là et plus particulièrement, tout le monde aime dormir. Je vis le rose monter aux joues de mon petit Monky et les miennes durent probablement prendre une teinte similaire alors que je m’allongeais à côté de lui, n’osant regarder personne mais sentant quelques regards sur moi, sur nous…
- Disolé…
Mon Hyuk qui s’excuse c’est trop mignon, vous devriez voir ça. C’est chou au possible. Sauf que même si je n’avais pas forcément envie de « ça » comme dit Eunhyuk, je ne voulais pas rester enfermé pour ce jour si particulier. Je me tournai vers lui puis lui susurrai à l’oreille :
- Viens, laissons-les dormir et allons profiter d’une journée rien que tous les deux…
Il se tourna à son tour vers moi et je plongeai mon regard dans le sien, ne trouvant rien d’autre que l’amour et la tendresse que je lui envoyais. Je l’aime. Il m’aime. La vie est belle, non ? Il m’embrassa encore une fois, toujours aussi amoureusement puis se leva doucement, sans un bruit pour aller chercher des affaires et il partit dans la salle de bain se préparer. Je restai sur le lit à attendre qu’il sorte en pensant à tout ce qu’on venait de traverser. Ça avait été bien trop difficile mais au moins ça rendait les petits bonheurs comme ce jour encore plus grands et plus merveilleux si cela est possible. Quand il sortit de la sale de bain, je pris mes affaires pour y aller à mon tour et en le croisant, je l’embrassai furtivement, le faisant relever légèrement les épaules avec un grand sourire, qui laissait admirer ses magnifiques gencives, que tant de gens critiquaient alors qu’elles étaient magnifiques, tout simplement. Je ne le quittai pas du regard pendant mon trajet jusqu’à la salle d’eau et en me retournant, dos à la porte, je vis Eunhyuk qui était en train de faire la grimace "écoeuré" par notre romance alors que Donghae était couché de l'autre côté du lit, le visage sombre. J'aurais voulu que tout aille mieux pour eux mais depuis qu'Eunhyuk était parti pour sauver Luhan, rien n'était plus pareil entre eux. Ils n'avaient pas rompu, du moins pas officiellement, mais ils ne s'adressaient plus la parole et évitaient le plus possible de se retrouver ensemble. J'étais en proie à la culpabilité parce que nous nous pouvions être heureux, Hyuk et moi, et les voir comme ça me faisait de la peine. Mais leur histoire était forte, probablement plus forte que n'importe quelle histoire - en-dehors de notre famille - et je savais qu'ils passeraient outre à un moment ou à un autre mais il leur fallait juste un peu de temps pour se remettre des évènements. J'espère. YeSung et Siwon étaient sortis, probablement à l’agence tous les deux, comme souvent ces temps-ci et dans le dernier lit, Luhan et Chen dormaient, dans les bras l’un de l’autre. Souriant à mon tour, j’entrai dans la pièce et refermai derrière moi.
Voilà bientôt une semaine que Luhan était revenu et lui et Chen n’étaient presque plus avec nous, trop heureux de s’être retrouvés, et ils passaient toutes leurs journées ensemble, à discuter et autres… C’était plutôt… compliqué de penser qu’on avait failli en perdre trois. Oui, trois, puisqu’Eunhyuk s’était échappé en douce pour rejoindre Siwon. Les retrouvailles avaient été complexes mis à part EunHae, tout allait bien. Je crois. Enfin bref. Je me préparais tranquillement, lentement, enfin normalement quoi, quand la furie Hyukjae entra dans la salle de bain avec un autre de mes débardeurs dans la main, en me disant, presqu’en chuchotant pour ne réveiller personne – en même temps ils étaient tous réveillés alors – :
- Mets celui-là steuplé Teuk, c’est celui que t’avais quand on s’est embrassé la première fois.
Il me regardait avec des yeux de chat potté, c’était adorable, et en plus il ne s’était pas trompé, c’était bien le haut que je portais ce jour-là… Le jour que j’avais attendu de vivre toute ma vie. Je l’avais attendu longtemps mon Hyukjae et voilà que depuis six mois, il ne me quittait plus. J’avais tout poru être heureux. S’il n’y avait que ça pour lui faire plaisir, pas de problème pour moi…
- D’a…
Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’il m’embrassa alors que je m’approchais pour récupérer ledit haut. Ce fut, comme souvent, un baiser empli de tendresse et de douceur et en même temps très frustrant puisque très court. Il ressortit, avec le tee-shirt et referma la porte tout en délicatesse. Euh… oui… mais si tu veux que je le mette, il faut que tu me le laisses mon cœur. Deux secondes plus tard, il revint et me laissa le débardeur un grand sourire niais plaqué sur le visage.
~
Une fois prêt, je ressortis de la salle pour le rejoindre et je le trouvai, assis sur notre lit, à m’attendre, le regard fixé sur la porte que je venais d’ouvrir. Un sourire s’afficha sur ses lèvres tandis qu’il se levait pour me prendre la main et m’entraîner derrière lui. En sortant, je soufflais en vitesse aux autres, après avoir attrapé mon appareil photo :
- Je rentre ce soir, s’il faut appelez-moi, à tout à l’heure. - Chut…
Jamais ils n’avaient été autant en chœur que ce jour-là, pour me dire de me la fermer. A peine étions-nous sortis que Hyukjae m’attirait à lui pour déposer ses lèvres sur les miennes. Il passa ses bras autour de mon cou et je fis glisser les miennes autour de sa taille pour le serrer encore un peu plus contre moi. Appuyant doucement ce baiser que je voulais le plus amoureux possible, il finit, au bout de quelques instants, par passer sa langue sur mes lèvres pour nous entrainer dans un échange plus passionné et intime. Je ne lui refusai pas l’accès et laissai nos deux langues s’étreindre dans une danse sensuelle et douce à la fois. Sa main passait dans mes cheveux pour réduire encore un peu plus l’espace entre nous, si tant est qu’il en restait, et je ne quittai ses lèvres qu’une fois à bout de souffle tout en conservant nos deux fronts collés. Toujours ce même sourire niais plaqué sur nos visages. Je l’aimais. My god, qu’est-ce que je l’aime…
- Je t’aime Hyuk. Je t’aime.
Bon, c’est pas comme si je lui disais au moins deux fois par heure mais voilà, j’aimais lui dire. Ces mots sonnaient à mes oreilles comme une douce mélodie, une harmonie légère ou une symphonie de guimauve. Je nichai ma tête dans son cou et le serrai tout contre moi. J’adorais la façon qu’on avait de ne pas avoir de « rôle » dans nos étreintes. Une fois il était le fragile, celui qui se blottit contre moi et parfois c’était l’inverse. J’avais eu terriblement besoin de sa douceur et de son réconfort pendant ces dernières semaines, et jamais, jamais il n’avait failli à sa tâche.
- Moi aussi. Tu ne peux pas imaginer à quel point…
Bien sur que si je pouvais imaginer. S’il m’aimait au moins autant que je l’aimais, j’imaginais que c’était fort. Bien plus fort que la normale. Les problèmes à notre rencontre, ceux qui survinrent plus tard et ceux que nous venions de surmonter, tous nous avaient permis de faire de notre relation la relation la plus pure et dépourvue de tout vice qu’il était possible d’avoir. Il me sourit, encore, et prit ma main pour m’entrainer derrière lui. Je le suivis sans hésiter, comme toujours. Je ne pouvais rien lui refuser. Rien. Il aurait voulu la lune que je serais aller la chercher. Il aurait voulu toutes les richesses du monde que je me serais débrouillé pour toutes les lui donner. Mais pour le moment, il me voulait moi et je le voulais lui et nous ne faisions que nous offrir l’un à l’autre sans restriction. On dépassa à toute vitesse un groupe d’amis qui nous regarda d’un œil inquisiteur, certains n’appréciant pas vraiment les couples qui s’aiment vraiment peu importe leur sexe, puis la porte céda facilement à notre passage, non sans avoir eu le droit à mon dos qui s’était écrasé sur elle avant que Hyukjae m’embrasse à nouveau, un peu plus… passionnément qu’auparavant. J’ouvris la porte dans mon dos alors qu’il pressait encore mes lèvres et e reculai, en essayant de ne pas tomber dans les deux marches qui me séparaient du parc. Il me laissa à nouveau respirer et je lui pris à mon tour la main pour l’emmener.
Il se serra tout contre moi en me prenant un peu mieux la main et nous nous sommes dirigés vers la ville, parlant de tout et de rien, mais surtout de nous, comme nous le faisions très peu.
- Teuk…
Il ne releva pas la tête vers moi et je ne baissai pas la mienne, c’était un début de conversation comme un autre et nous continuions notre route sans trop songer aux mots pour le moment.
- Oui mon ange ?
J’avais pris l’habitude de lui donner des dizaines de surnoms parmi lesquels « mon ange » se distinguait malgré tout.
- Comment t’as su que c’était moi ?
Il ne m’avait jamais posé cette question mais je l’avais pourtant attendu longtemps… Et malgré les fois où j’y avais réfléchi, toutes ces fois où je ne savais pas pourquoi je l’avais choisi lui, ou plutôt pourquoi il m’avait choisi moi, je n’avais jamais pu trouver de réponse.
- Je ne sais pas. C’était comme ça… Et toi ? - Le coup de foudre. J’ai su, en te regardant, que tu allais être celui qui guérirait mes blessures, même les plus enfouies…
Et j’étais fier d’avoir pu endosser ce rôle qu’il m’a offert. Le coup de foudre. Si j’y avais cru un jour puis que j’en avais oublié le sens, c’était bien quand mon regard a croisé le sien qu’il a repris toute sa grandeur. Foudroyé sur place. J’avais ressenti l’électricité de l’air pénétrer chaque recoin de moi-même et pourtant, nous avions mis si longtemps à l’accepter. Il avait raison, c’était bien pour me rendre la capacité d’aimer à en mourir qu’on s’était trouvé.
- Et j’ai su, en un regard, que tu serais celui qui me rendrait le courage d’aimer quoi qu’il arrive. - T’es adorable.
Il me faisait parfois quelques compliments mais jamais j’avais eu autant l’impression qu’il était sérieux. D’habitude, il se moquait un peu de mon côté maman poule ou de mon attirance pour tout ce qui est romantique mais là, j’avais l’impression que nos rôles s’inversaient et j’avais profondément envie de le taquiner.
- Je sais. C’est pour ça que tu m’aimes, non ? - Nan. C’est parce que t’es parfait.
Il avait cet avantage sur moi de réussir à retrouver tout son sérieux malgré mes piques, chose que je ne savais pas, mais pas du tout, faire. Je penchais la tête vers lui pour l’embrasser à nouveau, un baiser tout ce qu’il y avait de plus doux. Je voulus immortaliser cette journée et pour cela, il fallait que je sorte l’appareil photo de sa sacoche. Je lui lâchai donc la main et baissai la tête. Je n’aurais pas dû.
Je me sentis aspiré vers la gauche par deux personnes, deux hommes, qui bloquèrent mes bras ainsi que ma bouche, m’empêchant de crier mais me permettant de voir clairement Hyukjae qui était entraîné dans une voiture, un gros quatre-quatre noir aux vitres teintées, un chiffon sur les lèvres et les yeux qui se fermaient, l’air apeuré dans les yeux. Je ne pouvais pas le perdre, je ne devais pas. Je ne saurais pas l’accepter. Pas après tant de douleur. C’était hors de question. Je commençai à me débattre face aux deux hommes qui essayaient, à tort, de me tordre les poignets. Je ne sentais bien sûr rien, du fait que mon don me soignait automatiquement mais je n’arrivais pas à me défaire de leur emprise. Je les entraînai derrière moi en essayant de courir après le véhicule qui emportait Hyukjae loin de moi mais rien n’y fit. Au détour d’une ruelle, ils me jetèrent au sol et s’enfuirent sur deux motos. Le temps de me relever et à la sortie de la ruelle, plus rien. Le calme. Le silence. L’immobile cité était insensible à ma souffrance. J’ai perdu Hyukjae. Il est parti. Non, il n’est pas parti, il vient d’être enlevé. Mais par qui ? Pourquoi ? Je devais alerter les autres. Et Eunhyuk.
~
En poussant la porte de la chambre, je n’étais sûr de rien. Je ne savais pas ce que je pouvais leur dire, ni ce que je pouvais faire. J’avais échoué. Je n’avais pas su le protéger. Mais il me semblait que ce n’était pas le seul problème qui se posait… Ils avaient tous l’air catastrophé mais je ne pouvais pas penser à leurs petits problèmes. Hyukjae s’est fait enlevé…
- Je… Il… Hyukjae… Ils l’ont… Eunhyuk… C’es affreux. Il a été… C’est… Je…
Je n’arrivais pas à trouver mes mots et leurs têtes désespérées ne m’aidaient pas. Je ne pouvais pas mettre des mots sur ce qui venait de se passer. Qui aurait pu ? C’était juste insensé. Qui aurait pu le prévoir ? Personne. Siwon et Hyukjae n’ont rien en commun. Rien. Ils n’ont rien vécu ensemble. Eventuellement, Eunhyuk et Siwon pourquoi pas mais pourquoi Hyukjae ? Et je doute fort qu’ils se soient trompés dans leur cible. Un enlèvement n’est pas une chose qui se fait à la légère. Sauf si… C’est Eunhyuk la cible. Eunhyuk, le seul qui ait des liens forts non seulement avec Hyukjae mais aussi avec Siwon. Ou moi. Mais encore une fois, je doute que j’ai pu faire quelque chose qui mérite qu’on me fasse souffrir autant.
- Leeteuk… Siwon s’est fait enlevé…
Que ? Quoi ? Comment ? Quand ? Où ? Mais… Hyukjae aussi… Pourquoi eux deux ? Ils n’ont rien en commun… YeSung était en larmes sur son lit et Donghae passait sa main dans es cheveux pour essayer de le calmer et ses sanglots avaient redoublés quand Donghae avait ouvert la bouche, enlaçant l’oreiller de Siwon comme s’il n’allait jamais revenir. C’était la deuxième fois qu’il le perdait… et il ne semblait pas persuadé de le retrouver cette fois-ci…
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi tu fais cette tête ? Où est Hyukjae ?
Bien sûr, Eunhyuk avait été le seul à se rendre compte que moi aussi, j’avais eu une matinée de merde. Surtout que j’avais dit le prénom de son frère dans les bribes de phrases que j’avais réussi à articuler mais je ne pouvais plus.
- Il… lui aussi… Enlevé…
Je n’arrivais plus à faire une seule phrase cohérente et voilà qu’un mot, un seul, me faisait réaliser qu’il était loin. Peut-être très loin maintenant. Les larmes inondèrent alors mes joues, elles qui n’avaient pas encore coulées et Donghae se leva, laissant Yesung à des sanglots qui ne pouvaient pas tarir pour me rejoindre et me prendre dans ses bras. Je me blottis contre lui, la tête dans son cou et je laissais aller mon chagrin pendant que les autres prenaient peu à peu conscience de ce que je venais de dire.
Je ne pouvais plus. C’était trop. Nous sommes jeunes et isolés du monde. On devrait avoir le droit au même bonheur que les autres. Pourquoi, alors, chaque fois que le bonheur nous frôle, il s’éloigne un peu plus ? Ça suffit. J’en ai marre. Plus jamais je ne souffrirai. Hyukjae, mon ange, je te promets de te retrouver.
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Dernière édition par LeeTeuk Park le Mar 3 Fév 2015 - 18:27, édité 4 fois
HyukJae Won Assidu
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Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Capacité de se mettre à la place des gens (il voit, entend, ressent, et pense comme eux tout en restant conscient) Race précise: Monki
Sujet: Re: ~ I will find you again ♥ ~ [PV Envahisseuses] Sam 31 Jan 2015 - 22:50
The Fear
♦ Hyukjae Won ♦
La peur. C'était tout ce que j'avais en cet istant, la peur. Une peur que je ne connaissais que trop bien. Elle avait beau remonté à plusieurs années, le souvenir que j'avais gardé d'elle était intact. Et aujourd'hui elle refaisait surface.
J'avais beau ignorer l'endroit exact où j'étais, je savais avec qui je me trouvais. C'était une évidence. Je m'étais bercé d'illusion durant ces quatre dernières années, m'imaginant naïvement qu'à présent ils nous laisseraient tranquilles Eunhyuk et moi. Je m'étais trompé. Cruellement trompé. Durant tous ce temps ils nous avaient cherché, et aujourd'hui ils avaient atteint leur but. Ils m'avaient retrouvé. Moi. Je pouvais être sûr qu'Eunhyuk n'était pas ici, étant bien trop dangereux de s'en prendre à lui directement, mais moi moi j'y étais.
Est-ce que ça allait durer autant de temps que la dernière fois ? Allait-il mettre quatre ans à venir me chercher ? Je réfléchissais sur des années alors que j'ignorais même ce qu'il allait se passer dans les prochaines minutes voir même les prochaines secondes. J'ignorais même ce qu'ils comptaient faire, ou du moins ce qu'ils attendaient de moi. J'ignorais même où je me trouvais, ayant les yeux bandés et les mains attachées. Etant plus ou moins allongé sur une surface plane, je ne mis pas longtemps à comprendre que j'étais tout simplement au sol, mais ce n'était qu'un détail sans grande importance, car je n'avais pas penser un seul instant au fait que je n'étais pas seul dans cette pièce.
- Alors la fiote. Ça t'a réussi de te barrer avec la lopette qui te sert de frère on dirait.
Cette voix avait beau m'être étrangère, moqueuse et agressive, ce n'est pas ce qui m'inquiétais le plus. Je ne m'attardais pas sur ses mots mais sur ses gestes. Je ne faisais qu'entendre des pas, mais c'était amplement suffisant pour me faire peur.
- Tu réponds pas ?
Je n'y avais même pas songer, et je n'y pensais d'ailleurs pas d'avantage lorsque, dans les secondes qui suivirent, son poing s'abattit violemment sur mon visage. Un goût de sang se formait peu à peu dans ma bouche, avant qu'il ne reprenne, sans que je ne réagisse ni à ses gestes ni à ses paroles :
- T'as peur qu'on le retrouve ? Que tes mots le trahisse ?
Jamais. Jamais il ne pourrait imaginer à quel point j'avais et aurais constamment peur pour lui. Depuis toujours et à jamais.
- Mais t'inquiète, c'est ta respiration qui le trahit, c'est ton coeur qui bat qui le mènera à nous. Ah ça non, il te laissera pas tomber, et nous on aura juste à le cueillir quand il aura un genou à terre pour te ramasser, toi, la pauvre merde.
Et ma peur ne fit qu'augmenter lorsqu'il eût finit de parler, pour la simple et bonne raison qu'il avait raison. Il était inutile de chercher à s'en prendre à Eunhyuk, mieux valait s'en prendre à moi, c'était plus simple. Mais si jamais il lui arrivait quelque chose par ma faute... je ne saurais même pas dire ce qu'il arriverait dans ce cas là. Ni les remords ni les reproches ne seraient un châtiment suffisant, rien ne le seraient. Son poing s'abattit à nouveau sur ma joue avec force, si bien que j'en crachais du sang lorsqu'il me frappa à nouveau, m'écrasant complètement au sol.
- C'est dur hein ? De comprendre qu'on est un fardeau, un boulet que ceux qu'on aime se traîne. Je suis sur que ton frère n'a jamais été aussi heureux que le jour où il a fait sa première victime et plus désespéré que le jour où il a du te récupérer.
Je me redressais plus ou moins et tentais de ne pas l'écouter, mais en vain. Même si je savais que les choses n'étaient considérées ainsi ni par Eunhyuk ni par moi, au final, le résultat était le même ; je restais un fardeau pour lui.
- Il allait dans un bordel, et qu'est-ce qu'il a vu en entrant dans la chambre ?
Il me parlait comme un père raconterait une histoire à son fils le soir pou l'endormir, ce qui rendait ses paroles encore plus cruelles qu'elles ne l'étaient. Je me souvenais de ce jour là comme si c'était hier, et jamais je ne l'avais évoqué en détail. Jamais. Mais l'entendre en parler ne fit que me remémorer des images bien trop violentes et inhumaines pour le regard d'un enfant. Et même si enfant je ne l'étais plus, le regard que je portais sur ces souvenirs monstrueux restait inchangé. En interrompant son " récit ", il me frappa à nouveau, mais cette fois-ci dans le ventre, et je me retenais de réagir ; je ne devais pas.
- Une merde, une pourriture dans un lit qui couchait et il a du être super déçu quand il a appris que tu y avais même trouvé gout. Tu lui as pas dit je suis sur ? Que t'aimais te faire rentrer dedans par plus fort ou rentrer dans les lopettes dans ton genre. T'as du en voir des gens. Faire des rencontres. La soumission, tu connais que ça n'est-ce pas ?
Toutes ces paroles, tous ces mots m'étaient encore plus douloureux que la douleur qu'il m'infligeait physiquement. Aborder mon passé, avec qui que ce soit, n'avait jamais été quelque chose de facile, mais l'entendre lui, un inconnu, en parler de cette manière, c'était pire que tout. Il ma frappa à nouveau cette fois-ci dans les côtes, plusieurs fois, et je ne pu retenir un gémissement de douleur en entendant un bruit désagréable qui s'accompagna d'une douleur plus vive et intense que les précédentes, ce qui me laissait sous entendre qu'il venait de me briser une ou plusieurs côtes. J'avais déjà connu des douleurs physiques semblable à celle-ci, et d'autres bien plus intenses et subtiles, mais même si j'avais connu pire, en cet instant, je désespérais de plus en plus.
- Et pourtant, c'est toi qui gère au lit dans ton couple hein ! On aurait peut-être du l'amener aussi ta rouquine, ça m'aurait amusé de voir ce que ça te faisait de le voir se faire prendre sans que tu puisses intervenir.
Je le sentis plus proche de moi qu'il ne l'avait été jusqu'ici et il s'empara de mon bras alors que je me mettais à frissonner par ce simple contact. Il fit glisser sur mon avant-bras la lame de ce que je supposais être un couteau en prenant garde à ne pas me couper avant de reprendre son " histoire " :
- Tu l'aurais entendu gémir nos noms mais bien sur, lui il n'aurait pas su que tu étais là, tu n'aurais pas assez souffert si tu avais su que c'était pour te protéger qu'il le faisait.
J'aurais voulu pleurer, hurler, ne serait-ce même que me débattre, mais je me sentais paralysé, et totalement impuissant face à la situation. J'étais faible face à ses mots. Je ne me sentais même pas capable de faire quoi que ce soit, je me contentais de subir et de l'écouter. Je revenais, aussi fragile et impuissant, à ce qu'on m'avait appris il y a longtemps et que je n'avais jamais pu oublier : la soumission. Il enfonça sa lame d'acier dans ma peau, et je sentais la douleur grandir et le sang couler sur mon avant bras de plus en plus à mesure qu'il remontait sur mon bras, me blessant d'avantage. Je me retenais difficilement d'exprimer ma douleur, alors qu'il reprit sur un ton preqsue dépravé et narquois :
- Bah, j'aurai tout le temps quand toi et ton frère ne serez plus un problème. Tout le temps de retourner le voir, de remuer le couteau dans la plaie et d'arriver en sauveur pour le cueillir et le faner.
Mais à ces mots c'était fini. Je ne pouvais plus. Je ne voulais même plus. Je me sentais tout simplement sombrer. Je n'arrivais même plus à discerner mensonge et vérité, je ne cherchais même plus à les dissocier, je n'espérais même plus qu'il vienne me chercher, je n'arrivais même plus à penser par moi même, je me contentais d'avaler ses paroles.
- Ben quoi ? T'aimes pas le poésie ?
Il retira la lame de ma chair et la lança un peu plus loin. Je l'entendis se relever et s'éloigner quelque peu alors qu'il continuait de parler :
- T'as jamais appris qu'une fleur ça éclot, ça pousse, ça se cueille et ça se fane ? Toi ce que tu connais c'est les meilleures positions dans un pieu hein...
Ne connaissant que trop bien la suite de ce récit, de cette histoire qui s'était répétée en boucle pendant quatre ans, j'essayais de me reculer avant même qu'il n'approche, mais je n'y arrivais même pas, paralysé par la peur et l'angoisse.
- Bah tiens, on va voir si t'es aussi fort par terre. Lopette.
On m'avait violé, frappé, torturé de toutes les manières possibles, on m'avait tout simplement brisé durant quatre ans, ne laissant qu'une âme sans vie et sans but derrière le visage et le corps d'un enfant, une épave dont le seul destin était de sombrer indéfiniment au milieu de la violence et de la perversité des hommes. Mais il était venu me chercher. Eunhyuk était venu me chercher. Il m'avait sauvé de la noyade, me faisant remonter à la surface, mais ce n'était qu'au bout de quatre longues années supplémentaires et grâce à Leeteuk que j'avais pu sortir de l'eau et mettre un pied sur terre. Mais aujourd'hui, en cet instant, aucun de mes deux sauveurs n'étaient là ; j'étais seul, et je n'arrivais même plus à croire en eux, encore moins en lui. Je pouvais déjà sentir les flots incessants revenir vers moi comme quelque chose d'inévitable alors que ses mains se posèrent sur moi et que j'étouffai un sanglot, rongé par la peur.
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Sujet: Re: ~ I will find you again ♥ ~ [PV Envahisseuses] Mar 10 Fév 2015 - 21:09
« I hate myself ~ » “LeeTeuk & EunHyuk”
Le soleil filtrait à travers la fenêtre mais je ne voulais pas ouvrir les yeux. Je ne voulais pas retourner à la réalité. J’avais rêvé de lui, de nous. Et maintenant, mes yeux clos sont emplis de larmes amères que je n’ose pas faire couler. Je sais que je ne supporterai pas longtemps de le savoir si près et si loin de moi en même temps. Pourquoi a-t-il fallu que je me mure dans un silence pesant ? Même en étant sûr de partir, pourquoi ne lui avais-je pas dit que je l’aimais ? Et pourquoi étais-je toujours là ? Je souffrais. Il souffrait et rien n’avait bougé d’un pouce depuis que j’étais revenu avec Siwon et Luhan. Est-ce qu’il m’en voulait ? Est-ce qu’il pensait que je le détestais ? Que pensait-il vraiment ? Et pourquoi aucun de nous ne se rapprochait-il de l’autre ? Et puis, j’ai entendu Hyukjae rire. Un tout petit rire qui s’échappait de ses lèvres mais je savais sans même le regarder ce qu’il se passait. Leeteuk caressait surement de ses lèvres un point sensible de la peau du cou de mon frère mais c’était trop pour moi. J’avais perdu mon seul amour et eux se bécotaient à côté. Avec un ton plus agressif que voulu, je les interrompis pour mettre fin à une souffrance trop grande qui laisserait place à une souffrance presque toute aussi grande.
- Eh ! Ça va bien vous deux ? On voudrait dormir, allez faire ça ailleurs.
Et mon frère, sans le vouloir, me fit souffrir encore un peu plus, faisant saigner une plaie qui ne se refermait pas.
- Disolé...
Mais je ne l’écoutai déjà plus et mon esprit était ailleurs, loin bien loin dans le passé et dans le futur mais à des lieues du présent, c’est ce qui était sûr. J’étais là où j’aimais Donghae et où il m’aimait en retour. J’étais là où son cœur battait pour moi et où le mien s’abandonnait pour lui. J’étais là où son souffle me portait. J’étais là où ses bras me serraient. J’étais là où il était. Tout simplement. J’étais à lui. Sans lui, je ne suis plus rien. Aujourd’hui, je ne suis plus rien. Demain, je ne serai pas plus. Tant qu’il ne me regardera pas avec l’amour dont il a été capable, tant que je ne lui dirai pas ce que j’ai sur le cœur comme j’ai pu le faire, tant que la situation restera tel quel, je mourrais peu à peu de le faire souffrir.
Les minutes passaient, semblable à toutes les autres. Les minutes s’égrenaient sans que je puisse croiser son regard. Les secondes sans que je puisse desserrer les lèvres pour lui parler. Je restai allongé et lui alternait entre assis et allongé sans toutefois bouger du lit. Je vis YeSung et Siwon sortir main dans la main et une fois de plus, la plaie béante dans mon cœur saigna à chaudes larmes tandis que mes yeux se mouillèrent de gouttes de sang. Chen embrassa Luhan pour le réveiller et je mourus de les voir s’aimer librement. Qu’avais-je bien pu faire pour mériter ce qu’il m’arrivait ? Je savais que je l’avais cherché en lui mentant mais pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que je résiste aux élans d’un cœur, d’une âme, qui ne réclamait que lui. Je me déteste. Je déteste mes actes. Je me déteste. Ce que je suis, ce que j’ai été, ce que je serai. Rien chez moi ne trouve grâce à mes yeux. Je me déteste. C’est tout.
Me morfondre ne m’amena pas vraiment loin mais ça avait le mérite de me faire réfléchir et comprendre que j’aimais Donghae bien plus que je voulais le croire. Je voulais croire qu’il n’était que l’amour de ma vie mais il était bien plus que ça. Il était une personne dont je ne pouvais pas exprimer la relation par des mots pour la simple et bonne raison que ces mots n’existaient pas. Il faudrait inventer un dictionnaire entier de nouveaux mots pour que je puisse exprimer ce qu’il représentait à mes yeux. Et stupide comme je suis, je ne m’en rendais compte que maintenant que je l’avais perdu. Je ne sais pas qui disait « on ne comprend la valeur d’une chose qu’une fois qu’on l’a perdue » mais cette personne était sage et elle avait tout compris. Bien plus que moi. Et je le regardai sortir sans pouvoir lui dire un seul mot. Son absence n’était pas bien plus dure à supporter que sa présence. De toute façon, même à mes côtés, il n’était pas vraiment là alors… Je fermai les yeux pour essayer de trouver un recoin de mon esprit où cacher mon âme malade mais j’étais entièrement consumé par le manque et quand quelqu’un s’assit à côté de moi, j’eus l’absurde espoir que c’était lui. Mais en ouvrant les yeux, dans un soupir désespéré, je constatais que ce n’était que Luhan qui était venu s’asseoir à côté de moi…
- Pourquoi tu ne vas pas lui parler ?
Je n’ai pas envie de l’entendre dire ce que je sais déjà. Je n’ai pas envie qu’il me prouve par a + b que si je lui explique il me pardonnera parce que je sais que c’est le cas mais je lui ai menti et moi, cela me suffit pour ne pas vouloir faire ce pas. Je l’ai fait souffrir une fois, je n’ai pas envie de recommencer et si je dois souffrir éternellement pour cela, peu importe. Si je pars, et je partirai, il pourra m’oublier et passer à autre chose mais il faut que je trouve le bon moment pour en parler à Hyukjae… Mais pour le moment, il fallait que je fasse comprendre à Luhan que s’il y avait une chose dont je n’avais pas envie, c’était de parler.
- Parce qu’il n’y a rien à dire.
C’était faux. Complètement faux. Si je franchissais le mur, je pourrais lui parler pendant des heures, des jours, peut-être des semaines même. Mais là, je ne voulais juste pas. Et ce n’était pas Luhan aussi adorable soit-il qui me ferait changer d’avis.
- C’est ma faute, n’est-ce pas ?
Est-ce que je devais vraiment lui dire que oui ? Ce n’était pas vraiment sa faute mais plutôt celle de ceux qui l’avaient enlevé mais au fond, c’est pour lui que j’étais parti, pour lui que j’avais menti. Pas pour moi. Mais est-ce que je lui en voulais ? Bien sur que non alors dans ce cas, ce n’était pas vraiment sa faute. Pas la peine de le rendre coupable de ce dont il était innocent. Le seul fautif, c’est moi. Moi par ma lâcheté. Moi par mon manque de confiance en lui, en nous. Moi parce que je n’ai pas eu le courage de lui parler, de l’embrasser, de le serrer dans mes bras. Je me déteste.
- Non… Je n’aurais pas du lui mentir…
Rien que de le dire à voix haute au lieu de le penser me fit frissonner et acheva de réduire en miettes tout ce que je pouvais être. Je n’étais plus qu’une écorce dont la sève a coulé, plus qu’un ciel dont les étoiles se sont éteintes. Une entité sans âme. Uniquement capable de pleurer. Les larmes roulèrent sur mes joues comme deux criminelles évadées d’une prison, bientôt rejointes par toutes leurs congénères et je sus qu’elles ne s’arrêteraient pas à moins d’avoir une réelle raison de le faire.
- Viens là…
Je n’avais plus la force de résister. Je le laissai me mettre assis et nichai dès que je le pus ma tête dans son cou, laissant aller mon chagrin dans des larmes qui me libéraient autant qu’elles me blessaient. Je pensais n’avoir besoin de personne pour surmonter cette épreuve, comme je l’avais fait pour passer les épreuves que j’avais passé avec Hyukjae, mais cette fois, j’étais faible face à mes sentiments. Au lieu de me rendre fort et combatif, ils m’affaiblissaient. Ils me montraient à quel point j’étais dépendant de ce que je ressentais et je voyais à présent la présence de Luhan comme celle d’un ami qui cherche juste à m’aider. Il réussit à sécher mes larmes même si la blessure restait la même. Brulante et déchirante. Profonde et inoubliable comme l’avaient été les moments passés avec lui.
La porte s’ouvrit alors à la volée sur un YeSung aux joues rouges de larmes qui alla sans un mot, sans un regard se jeter en travers de son lit, enserrant de ses bras l’oreiller de Siwon. Une fois ainsi, il se mit à répéter sans cesse « Pourquoi ? », « Pourquoi encore ? ». Avaient-ils rompu ? Je ne pouvais pas dire que je m’inquiétais pour eux ; j’avais d’autres choses en tête mais je n’étais malgré tout pas indifférent à ses larmes. Je ne l’étais pas jusqu’à ce que je voie Donghae arriver et se précipiter vers YeSung pour le prendre dans ses bras en lui assurant que ça allait aller. Soudainement, YeSung ne me paraissait plus aussi apte à être pris en peine. Peu importe pourquoi il était mal, j’en venais à détester l’attitude qu’ils avaient. J’avais l’impression que tout ceci n’était qu’un piège pour me faire souffrir mais c’était trop. Donghae n’en était pas capable. Il était bien trop honnête pour s’abaisser à cela. Pas comme moi. Luhan dut lire dans mon regard que je ne voulais plus de son aide et s’en alla la tête basse. Et voilà que je recommençais à faire souffrir ceux que j’aime sans le vouloir. Je me déteste.
Quand YeSung commença à se calmer, la porte s’ouvrit de nouveau, cette fois pour laisser entrer Leeteuk dans un état second.
- Je… Il… Hyukjae… Ils l’ont… Eunhyuk… C’es affreux. Il a été… C’est… Je…
Il ne parvenait pas à faire de vraie phrase mais tout ce que je retenais c’est qu’il avait dit le nom de mon frère et qu’il était rentré sans lui alors qu’ils devaient passer la journée ensemble. Rentrer au bout d’une heure à peine, abattu et seul, ne me disait rien qui vaille venant de Leeteuk, lui qui restait si calme et raisonnable en toutes circonstances.
- Leeteuk… Siwon s’est fait enlevé…
YeSung pleura à gros sanglots mais je n’en avais que faire. Je venais d’apprendre ce qu’il s’était passé pour eux mais au fond, je m’en fichais. Tout ce qui m’importait, c’était de savoir ce qu’il était arrivé à mon frère. Ce ne pouvait pas être un accident de voiture parce que Leeteuk l’aurait soigné, de même que n’importe quelle blessure mais alors quoi ?
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi tu fais cette tête ? Où est Hyukjae ?
Bien sur, j’étais le seul à m’inquiéter pour mon frère mais tous avaient d’autres pensées occupées par Siwon. Peut-être que si nous savions, tout le monde se rangerait de mon côté et on oublierait vite les tracas de YeSung et de Siwon. Peut-être que Hyukie vivait des choses pires alors pourquoi fallait-il se concentrer sur un drame ?
- Il… lui aussi… Enlevé…
Comment ça « lui aussi enlevé » ? Comment Leeteuk avait-il pu laisser quiconque s’en prendre à Hyukjae ? Il savait à quel point il pouvait être fragile ! Se faire enlever était pour lui peut-être la pire chose qui pouvait arriver. Jamais, jamais il ne s’en remettrait ! Ignorant les larmes de Leeteuk et le mouvement de Luhan pour le rejoindre, je partis sans demander mon reste, en claquant la porte. Me laissant glisser aussitôt contre un mur, je me laissais aller à des larmes lourdes de culpabilité. C’était ma faute. Je n’avais pas su le protéger comme il se doit. Je me déteste. J’avais le cœur au bord de l’explosion et je savais que je ne pouvais même pas espérer le serrer dans mes bras. Les deux personnes qui représentaient tout à mes yeux étaient loin, physiquement ou sentimentalement parlant, et je n’en pleurai qu’un peu plus de me savoir seul, par ma faute.
Les secondes me semblaient être des heures et des journées mais rien ne semblait pouvoir accélérer le temps. Je ne parvenais pas à retrouver le contrôle de mes pensées et je ne réussissais même pas à imaginer la suite des évènements. Est-ce qu’il fallait que je renonce ? Bien sur que non. Je ne me le pardonnerais pas. Mais alors comment faire pour le ramener ? Est-ce que je devais y aller seul ? Est-ce que je devais m’arranger avec les autres ? Si je partais sans leur dire, je sauverais peut-être, surement, Hyukjae mais tout le reste resterait tel quel voire même pire. Alors que je ruminais mes sombres pensées d’il y a quatre ans quand je l’avais retrouvé, chétif et apeuré, la porte s’ouvrit à nouveau, avec plus de délicatesse que je ne l’avais fait, laissant apparaître Luhan dans l’encadrement avant qu’il ne s’asseye à côté de moi après avoir refermé derrière lui.
- Eunhyuk…
Je savais ce qu’il allait me dire. Des discours préfabriqués sur l’espoir que je devais avoir de retrouver mon frère sain et sauf, que de toute façon rien ne pouvait nous séparer et tout un tas de niaiseries de ce type que je n’avais pas envie d’entendre. J’avais juste besoin qu’il soit là. J’avais juste besoin de sa présence et de réconfort. Sans le laisser continuer sa phrase, je me blottis dans ses bras, la tête sur son épaule et tentai l’espace d’un instant d’arrêter le temps. Mais c’était sans compter sur les ravisseurs de Hyukjae. Mon téléphone sonna dans ma poche et je décrochai sans grande envie, ne reconnaissant pas le numéro. Je reconnus aussitôt le ton narquois de la voix qui commença son récit…
- Il était une fois deux jumeaux. Abandonnés deux fois, ils finirent par rejoindre les rangs d’une puissante association, l’un comme samouraï au service du bien et l’autre comme une créature qui donnait tous les plaisirs. Quand le soldat voulut retrouver sa belle, il détruit tout sur son passage et partit sans laisser de trace. Après plus de quatre ans de recherche, le majestueux chef de leur ancienne vie les retrouva, ou du moins retrouva la donzelle et son propre fils. Avant de pouvoir les emmener dans son château, il a néanmoins besoin que le prince essaye de sauver la jeune – j’ai failli dire pucelle, quelle ironie – demoiselle de l’entrepôt où elle se trouve avec son fidèle compagnon et qu’il se fasse attrapé pour être lui aussi emmener jusqu’à sa prison de verre d’où il pourra contempler la science le rendre normal.
Et il raccrocha. Je n’avais pas eu le courage de l’interrompre. Pas eu le courage de protester. Juste celui de jeter de rage cet instrument de malheur contre le mur d’en face. Il éclata en milliers de morceaux qui représentaient à présent toutes mes craintes. Ils nous avaient retrouvés. C’était mon ancien mentor lui-même, cet espèce d’ordure qui avait commandité l’enlèvement et il s’était déplacé depuis la Corée pour venir nous chercher. Me chercher. Je n’eus pas la force de pleurer. Il fallait agir maintenant ou Hyukjae était perdu. Je me relevai sous le regard hébété de Luhan qui n’avait pas bougé d’un pouce, surement surpris de me voir projeter mon téléphone contre la façade avec rage et aussi désespoir. Bien caché derrière la haine, certes, mais tout à fait présent dans mon esprit. La dernière fois, j’avais mis quatre ans à le retrouver, cette fois, il n’en serait pas ainsi.
- Ils nous ont retrouvés. Ce sont eux les ravisseurs de Hyukjae et peut-être même de Siwon. Je dois y aller. Je pense savoir où ils sont. - Eunhyuk ! Je sais que tu veux retrouver ton frère mais il faut que tu en parles aux autres. Demande au moins à Leeteuk de t’accompagner et parle à Donghae avant de partir. Pense à lui aussi. Je vais en parler à Leeteuk, toi montres à Donghae à quel point tu l’aimes.
Il avait raison. Comme souvent. Mais je n’avais pas le temps de m’étaler en excuses. Il fallait agir. Et vite. Luhan passa la porte en m’indiquant de rester là et quelques instants plus tard, qui me parurent une éternité, je vis Donghae sortir, la tête basse et le visage sombre. Jamais il ne m’avait paru aussi abattu qu’en ce moment et je doutais de ma capacité à parler.
- Je…
Les mots restaient bloqués en travers de ma gorge sans que je puisse dire quoi que ce soit de plus quand je me sentis happé par des bras que je craignais de ne jamais retrouver. Le sentir contre moi, sa tête dans le creux de mon épaule, son souffle dans mon cou, ses bras qui m’enserraient, les miens dans son dos, tout ça me semblait être une accalmie dans cette matinée de souffrance. J’arrivais presqu’à oublier tout ce qui se profilait devant moi sans pour autant en perdre totalement la conscience jusqu’à retrouver le gout de ses lèvres. Ce fut rapide, court mais peut-être le plus intense de tous nos baisers jusqu’à présent. C’était le gout amer de retrouvailles temporaires. Je ne trouvais aucun mot, aucune phrase toute faite pour exprimer ce que je ressentais en ce moment. Je savais que je reviendrais mais au fond de moi je savais aussi que Hyukjae vivait un martyre qui le pousserait à vouloir partir et que je ne pourrais pas le raisonner. Je savais aussi que j’aimais Donghae plus que tout mais que je ne pouvais pas lui demander de me suivre bien que je veuille rester avec lui à jamais. Je savais aussi que j’en souffrirais mais que c’était le mieux pour tout le monde que nous partions. Ils referaient leur vie sans nous, j’en suis persuadé. C’était égoïste de ma part mais j’avais besoin qu’il pense que nous ne nous quitterions plus jamais, j’avais besoin qu’il soit dans mes bras, j’avais besoin de lui. Lui faire miroiter un avenir à deux était un supplice mais j’avais besoin d’y croire pour me jeter corps et âme droit dans un mur que je devais faire tomber aujourd’hui ou qui rongerait mon avenir et celui de Hyukjae sur encore des années.
- Donghae…
Rien que dire son prénom résonnait à mes oreilles comme le plus dur de tous les adieux. Etre arraché à un être cher épargne cette souffrance même si cela en crée d’autres. Je l’écartai de moi pour pouvoir le regarder, un regard dans lequel je trouvai de l’amour et de la tendresse qui tentaient vainement de cacher de la tristesse, mais aussi du soulagement, peut-être du au fait qu’entre nous, il n’y avait plus de doute. Il releva le regard vers moi et, en souriant tristement, essaya de me rassurer :
- Je sais… t’en fais pas… Ça va aller…
Je sais que ça ne va pas aller mais je ne peux pas lui dire. Je suis en train de faire ce pour quoi nous avons failli rompre. Je lui cache ce que je sais être assuré. Bien sur que je m’en fais. Bien sur que je sais que pour lui comme pour moi, rien ne sera facile mais le plus dur et de me dire que l’un comme l’autre, on essaye de protéger l’autre par des non-dits que nous devinons dans les regards et les sourires faux posés sur notre visage. Je lui pris les mains, entrelaçant nos doigts.
- Il faut que j’aille le chercher et…
Mais il ne me laissa pas finir alors que je m’apprêtais à lui expliquer pourquoi mon retour ne serait pas tel que je l’espérais. Il serra mes mains un peu plus, me blessant au cœur.
- Tu reviendras, tu me laisseras pas.
Il semblait si sur de lui que j’en avais l’âme en miettes de savoir que non, décidément, quand je reviendrai rien ne serait comme il le voudrait. Sauf si j’arrivais à convaincre Hyukjae que nous ne craignions plus rien et pour cela, je les tuerai tous. Tous jusqu’au dernier. Peu importe les conséquences sur moi, je reviendrai pour lui, pour nous.
- Mais le problème c’est pas moi, c’est eux.
Il faut qu’il sache. Il agit comme si j’allais chercher Hyukjae dans une fête foraine en feu. Mais les flammes sont inoffensives à côté d’hommes nés et entrainés pour tuer, peut-être même formatés pour me tuer, moi. Je baissai la tête, honteux. J’aurais du lui en parler dès le début…
- De… De quoi ?
Je mourrais devant son air dépité et à présent inquiet. Je m’étais toujours montré comme quelqu’un de sur de moi et de meurtrier si jamais le besoin se présentait (et parfois même sans que le besoin se présente) mais là, je doutais. Et mon doute faisait son anxiété. Je ne pouvais pas lui cacher que mon passé revenait me hanter mais en même temps, je ne savais pas vraiment comme je pouvais lui présenter la chose. Simplement et en disant toute la vérité. Rien que la vérité.
- Ils nous ont retrouvés. C’est la mafia, pas n’importe qui Donghae.
Mentir est une souffrance mais dire la vérité est une agonie lente. Mes yeux s’emplirent de larmes mais il fallait que je me montre plus fort que tout ça, que je lui donne l’énergie et la force qui me manquait pour que lui soit fort quand je serais parti. Une fois sur place, le gout du sang, l’appât de la violence, l’attrait de leur souffrance, me donnerait toute la puissance nécessaire pour les massacrer jusqu’au plus insignifiant de leur complice, jusqu’à la dernière des recrues, encore dans le berceau qui ne peut pas tenir un sabre. Tous, ils allaient tous mourir. Mais je devais protéger Donghae de toute cette violence.
- Je ferai tout ce que je peux et même plus pour revenir et te serrer dans mes bras en rentrant.
Lâchant mes mains, il passa ses bras autour de mon cou et posa ses lèvres sur les miennes. Ce baiser avait un désagréable goût d’adieu mais je passai mes bras dans son dos et appuyai un peu plus notre étreinte tendre, retenant mes larmes du mieux que je le pouvais. Je ne voulais pas le quitter, je ne voulais pas le laisser mais je le devais. Dans quelques instants, minutes tout au plus, je serais loin, sans la moindre certitude concernant mon retour. J’inclinai la tête pour passer ma langue sur ses lèvres entrouvertes avant que celle-ci ne danse avec sa jumelle alors que je resserrai un peu plus mon emprise sur lui froissant le tissu de son tee-shirt. Je le serrai comme si la mort était au bout du couloir et quelque part, même si ce n’était pas ce couloir là, elle pourrait très bien se trouver derrière la porte que je m’apprêtais à franchir. Et je risquais d’entraîner Leeteuk avec moi.
La porte s’ouvrit alors et je quittai, plein de regrets, le confort des bras et des lèvres de Donghae pour retrouver le froid de la réalité, plus amère et désespérée que lorsque je l’avais quittée. Leeteuk sortit, couvert d’une simple veste et portant la mienne. Quand il me la tendit, ce fut comme me mettre un coup de poignard en plein cœur parce que je savais que c’était le moment de partir. J’attrapai d’une main la veste et de l’autre je pris la main de Donghae, entrelaçant nos doigts. Il ne voulait pas pleurer, je le voyais, mais il lâcha bientôt ma main et regarda droit dans les yeux Leeteuk.
- Fait en sorte que vous reveniez tous les quatre sains et saufs.
Leeteuk ne devait pas m’accompagner. Il n’était pas fait pour la violence. Encore moins pour le meurtre et là-bas la seule règle est de tuer ou d’être tué. Il serait un poids. Il faudrait que je le surveille en plus de protéger mes arrières et je n’étais pas sur de pouvoir m’engager dans un combat les yeux rivés sur lui. Je le regardai avant d’essayer de le dissuader.
- Leeteuk tu…
Mais il releva la tête et je lus dans son regard quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant : de la haine et de la détermination à aller jusqu’au bout du monde pour le ramener vivant. Il me coupa la parole et je ne doutais plus du tout de lui après cela. Jamais, jamais il n’avait osé m’interrompre. Aujourd’hui, Hyukjae était plus important que n’importe quelle méfiance.
- Je te suis. Tu sais où ils sont alors allons-y.
J’embrassai furtivement Donghae et lâchai à contrecœur sa main en m’éloignant, Leeteuk sur mes pas.
~
Cela avait été silencieux. Pas un mot, pas un cri. Personne n’avait eu le temps de réagir. J’avais fondu sur eux, un par un, me dissimulant pour mieux les tuer, sans qu’ils me voient. Il ne restait plus que le sang et deux gardes devant la porte qui menait probablement au bureau de cet enfoiré. Seulement, tout ne pouvait pas être parfait. Leeteuk m’avait patiemment suivi, sans faire de vague passant d’une salle à l’autre quand j’avais fini de libérer le passage, de manière discrète et sans bavure. Mais il y eut ce blessé qui pu déchirer sa chair à la cheville et ce cri, de surprise plus que de douleur. Je repartis en arrière pour vérifier que tout allait bien et indiqua silencieusement à Leeteuk d’aller chercher Hyukjae pendant que je terminais.
En repassant l’ouverture qui menait au couloir où se trouvait la pièce qui mettrait fin à mon passé, je ressentis une vive brulure déchirante à l’abdomen et je poussai un cri en tombant à genoux, non sans avoir tranché la gorge d’un de mes assaillants et les genoux de l’autre une fois au sol. Les deux hommes baignaient dans une marre mais pour la première fois, sourire à la vue du liquide impur ne me vint pas à l’esprit. Je pris à deux mains la garde du sabre qui m’avait blessé mais au premier mouvement pour retirer la lame de ma chair, je sentis la blessure plus vive encore et je tombai sur mes talons, impuissant, regardant mon propre sang se répandre sur le sol où je devais en finir avec mon passé et non ma vie.
Soudain, la lame se retira dans une douleur atroce mais je n’eus pas assez de force pour crier. En un instant, fulgurant, je sombrai dans le vide de l’inconscience. En rouvrant les yeux, je vis Leeteuk aux aguets à côté de moi et un sourire éclaira son visage quand je me relevai, plus en forme que jamais. Il était donc revenu à temps et avait une fois encore fait des miracles. Mais maintenant, je ne m’inquiétais que d’une chose : Hyukjae. Combien de temps avais-je mis à me réveiller ? Pourquoi ce bâtard attendait-il toujours dans son bureau ? Etait-il seulement ici ? Leeteuk coupa court à toutes mes interrogations.
- Eunhyuk, je savais que tu étais plus fort que la moyenne mais seulement quinze secondes pour te remettre ! Je n’ai jamais vu ça !
Quinze secondes ? Seulement quinze secondes ? Mais alors, tous les espoirs étaient saufs. Sans plus tarder, je me remis sur pied et, de ma première défaite, il ne me restait plus qu’une entaille dans un morceau de tissu tâché de sang et le goût amer d’avoir échoué une fois dans ma vie. Mais la prochaine mort de ma liste en enlèverait tous les sentiments noirs. Il ne resterait plus que l’agréable plaisir d’avoir planté mon sabre dans sa chair maudite.
- Va chercher Hyukjae, je vous rejoins.
Leeteuk hocha doucement la tête et partit, me laissant seul avec mon passé. Devant moi se profilait une porte qui pouvait signifier deux choses : ma mort ou celle d’un passé qui me détruit. Tuer m’a fait réaliser à quel point j’aimais ça et mon seul souhait et d’en finir aujourd’hui pour pouvoir devenir un autre. Le sang serait toujours un volet de ma vie mais moins je le répandrais, mieux ce serait pour moi et pour tous ceux qui m’entourent. A supposer qu’ils m’entourent encore ce soir… Chaque pas me semblait plus lourd que le précédent et l’excitation se mêlait à un sentiment que je m’étais préparé à refouler chaque fois qu’il se présentait à moi : la peur. Oui, pour la première fois de ma vie, j’avais peur de mourir. Peur d’abandonner tous ceux qui comptaient maintenant à mes yeux. Avant, il n’y avait personne, après il y avait eu Hyukjae mais je n’avais jamais eu peur de mourir pour lui. Aujourd’hui, j’avais peur de les laisser derrière moi. Mais je ne pouvais, je ne devais pas renoncer. Pour Hyukjae, et pour moi, je devais aller au bout de cette entreprise désespérée. J’étais à présent devant la porte qui me semblait immense et imposante bien qu’elle ne soit qu’un vulgaire bout de bois attaché à de vieux gonds rouillés. Je ne pouvais pas frapper avant d’entrer comme si j’étais là en simple visiteur. Je devais marquer le coup.
Je rengainai mes deux sabres en les attachant à ma ceinture et pris quelques pas d’élan pour pouvoir enfoncer la porte d’un coup d’épaule. Le bruit fut fracassant comparé au silence de mort qui régnait dans l’entrepôt. Mais il n’y eut aucun mouvement de sa part, KangJun, si c’était son vrai nom, celui qui avait été mon mentor, ne bougea pas. Il savait pourtant que je pouvais le tuer sans un regret. Il connaissait mon gout pour le sang et mon désir de vengeance. Comment pouvait-il rester serein en ce moment-même ? Il ne devait vraiment pas avoir peur de la mort.
- Ah Eunhyuk ! Te voilà enfin ! Je t’attendais.
Je ne répondis rien, trop occupé à ne pas le tuer tout de suite. Il devait être torturé. Je devais jouer avec lui pour qu’il m’implore. Alors seulement, ma vengeance serait accomplie. Serrant les poings, je le vis se retourner, un sourire impeccable plaqué sur son visage ingrat que je détestais un peu plus maintenant que je le revoyais. Pendant quatre ans, j’avais espéré l’oublier mais non, maintenant qu’il était face, je réalisai que je me souvenais de chacun des détails et aussi je remarquai le moindre changement. Les nouvelles rides qui barraient son front, ses joues creusées… Pour avoir observé le visage de mon modèle pendant quatre ans, je savais tout ce qui avait changé chez lui. J’aurais voulu me moquer de sa vieillesse pour le déstabiliser mais il me prit de court.
- Tu as muri en quatre ans dis-moi, tout comme j’ai vieilli d’ailleurs. Mais tu me sembles plus silencieux quand tu massacres mes hommes, non ?
Il se rapprocha de moi mais je gardai les poings serrés jusqu’à en couper la circulation sanguine dans mes doigts mais il fallait que je résiste pour ne pas dégainer. Tout ce qu’il voulait c’est que je le tue comme si j’étais un animal. Et je ne l’étais pas. Je ne le suis plus.
- Quels muscles ! Tu t’es entrainé après ton départ ?
Il joue le même jeu que moi mais je ne dois pas tomber dans son piège. Je ne dois pas penser que son ton amical est celui d’un homme que j’ai réellement apprécié et qui m’a permis de survivre à la séparation avec mon frère, bien qu’il soit un monstre. Je ne dois pas repenser aux bons moments. Il ne reste que le sang. Le sang et la violence. La violence et la haine. Je dois moi aussi jouer. Je dois essayer de l’intimider mais je ne sais pas comment faire pour cela. Il me semble si serein que j’ai l’impression que même sa mort ne mettrait pas fin à mon histoire. Il sourit comme s’il avait tout prévu pour me poursuivre jusque dans la tombe. Je devais jouer la carte du sérieux.
- Chaque fois que je l’ai pu.
C’est vrai. C’était vrai au début. C’est toujours vrai. Je ne sais plus vraiment. Je ne tue plus dès que je le peux mais je n’hésite jamais avant d’ôter la vie d’un homme. Ma cruauté ne s’est pas affaiblie. Ce sont mes victimes qui ont changées. Ou bien moi. Ce sourire. Je pourrais le tuer rien que pour ça. Ça parmi tout le reste. Ce sourire idiot et cynique qui reste plaqué sur sa vile face en permanence. Son ton sadique qu’il prit en me répondant me fit comprendre que tous les bons moments dont j’avais peur de me rappeler n’étaient en fait qu’un tas de mensonges, des illusions qui ont bercées mon passé pour me rendre cruel avec qui bon lui semblait. J’ai tué pour lui. Sans réfléchir. Je suis un monstre mais aujourd’hui quand mes sabres s’enfonceraient dans sa chair sale, je serais moi aussi lavé de mes crimes. Du moins en apparence. A l’intérieur, il y aurait toujours les images des cris et des visages désespérés implorant mon pardon qui me rongeraient. Mais grâce à ma nouvelle famille, je les surmonterais et les voix finiraient par s’éteindre avec la sienne.
- Et tu aimes toujours autant prendre la vie. - Plus que jamais mais grâce à de vraies personnes de valeurs, j’ai appris à ne tuer que ceux qui le méritent.
J’avais parlé sans réfléchir et sans le vouloir, je venais potentiellement de lui avouer que je pourrais douter au moment de le tuer et qu’en plus, j’avais des gens qui me soutenaient et m’aidaient. Je venais de les mettre en danger mortel par mes stupidités.
- Et bien… c’est une erreur. Une terrible erreur. Inculquer une conscience à un animal prêt à tuer. Ah. C’est lui enlever son instinct, ce pour quoi il est né. Mais ça ne fait pas de lui un homme. Tu ne seras jamais un homme Eunhyuk parce que tu es avant tout une marionnette. Ma marionnette.
Jamais. Jamais, plus jamais je ne serai la marionnette de quelqu’un. J’ai été la sienne c’est vrai. Un vulgaire pion dans ses machinations mais aujourd’hui c’était fini. Moi aussi, j’avais le droit au bonheur. Moi aussi j’ai le droit de sourire. Moi aussi. Merde à la fin. Est-ce qu’il est écrit quelque part que les Won passeront leur vie à genoux ? Je ne pense pas. Et aujourd’hui cela va cesser.
- Je ne suis pas né pour tuer. Je suis né pour vivre et être heureux. Je suis né pour tuer celui qui m’en a empêché.
Au final, je ne faisais que me contredire. Je ne suis pas né pour tuer mais pour tuer. Quel logique Eunhyuk ! Ça se voit que je suis plus connu pour mes talents à tuer qu’à parler… Heureusement, il n’avait pas l’air de vouloir relever et cherchait plutôt une façon de me faire dérailler. Mais je résisterais aussi longtemps que possible.
- Ton frère mourra mais pas de ta main ne t’en fais pas. Je l’ai laissé aux soins de mes hommes. - Enfoiré ! Je vais te saigner comme le méritent les raclures dans ton genre !
Rester calme ? Qui a dit qu’il fallait rester calme ? J’ai machinalement dégainé mes sabres et j’ai voulu m’approcher de lui pour mettre en pratique tout ce que je savais sur l’art de tuer lentement dans une souffrance terrible mais il m’interrompit et mon geste tomba dans le vide.
- Minute papillon… Si tu fais ça, tu vas le regretter. Je n’ai pas peur de mourir mais si c’est de ta main, tu ne sauras jamais ce que c’est d’être normal et mon fils ne te le pardonnera pas.
Pourquoi voulait-il à tout prix qu’animalik rime avec anormal ? Et pourquoi me parle-t-il de son fils ? Comme si j’en avais quelque chose à faire. Enfoiré et fils d’enfoiré, ce sont tous les mêmes. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Je n’aurai qu’à le tuer s’il devient une menace et c’est tout. Mais pour le moment, je dois me concentrer sur cet instant. Je dois garder mon calme déjà bien entamé pour faire durer ce que j’attends depuis si longtemps. Sa mort.
- Quand ton sang aura séché, je serai libre d’être normal ! Animalik ne veut pas dire monstre ! Et je n’ai que faire du fils d’une ordure ! S’il le faut, il te rejoindra dans la tombe !
Mes sabres n’étaient plus pointés sur lui mais je conservais dans mon cœur la haine, la douleur et la rancœur qui toutes trois allaient bientôt me faire perdre pied. Je sentais mon sang qui bouillonnait à chaque seconde un peu plus et je ne réussissais pas à retrouver la sérénité. Il avait toute emprise sur moi. En quatre ans, il avait appris à me manipuler et j’avais été stupide de croire que je me libèrerais de son joug en un instant, en un regard.
- Tu verras bien… Mais je peux te promettre que tu ne seras pas heureux si je meurs maintenant et ici. Tu verras quelles conséquences cela aura sur ta salope et peut-être même que quand elle en aura fini avec toi, mes hommes pourront se la taper jusqu’à ce qu’elle en puisse plus. Et même que tu pourrais la regarder hurler le nom de mon fils : …
J’aurais attendu une seconde de plus et j’aurais su le nom de ma prochaine victime mais c’était trop. Il avait insulté mon frère, moi mais maintenant il s’en prenait à Donghae. Il n’avait jamais rien demandé à personne et je suis le pire fléau qu’il lui a été donné de rencontrer alors je ne voulais pas qu’il soit Sali par des paroles impures et des gestes immondes. De ma main gauche, je fis transpercer la chair de son ventre à ma lame, le mettant à genoux alors qu’il crachait du sang que je faisais gicler de sa gorge par un habile mouvement de mon autre sabre sur sa carotide. Ses yeux devinrent vitreux et d’un coup de genou, je l’envoyais se coucher sur le sol comme le chien qu’il était méritait de l’être. Je lâchai mes deux sabres dans un fracas de métal qui résonna dans mes entrailles pour le rouer de coups de pieds partout où son corps crasseux était accessible. Toute ma rage s’évanouit avec son souffle et même son sourire fourbe disparut quand il rejoignit l’Enfer, le seul endroit où il mérite encore sa place.
Hyukjae ! Je l’avais presqu’oublié pendant mon règlement de compte avec le passé mais à présent il fallait que je le retrouve. Et au plus vite.
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Sujet: Re: ~ I will find you again ♥ ~ [PV Envahisseuses] Ven 20 Fév 2015 - 17:35
. . .
♦ HyukJae Won ♦
Après m'avoir détaché, ses mains ne tardèrent pas à glisser sous mon tee-shirt avant de me l'enlever, alors que je tentais faiblement de m'écarter de lui. Je n'avais plus aucune volonté ; par-dessus tout j'avais peur. Peur que mon passé redevienne mon futur. Peur de devoir rester avec eux. Peur de retrouver mes anciennes obligations. Peur de subir pendant encore des années. Les souvenirs se bousculaient pour faire face au présent et peut être même s'emparer du futur, et je ne pouvais rien faire. Du moins je n'arrivais pas à faire quelque chose. J'étais incapable de me débattre contre mes démons revenus me hanter ; seul je n'y arrivais pas.
Je frissonnais en sentant ses mains caresser avidement ma peau, et je revenais malgré moi à des sentiments de soumission, la peur et les souvenir prenant le dessus sur tout le reste.
- Plutôt bien foutue pour une lopette. Qu'est-ce que vous en pensez les gars ?
Il redessinait cruellement chacun de mes muscles tendus par une crainte grandissante alors que je prenais conscience que nous n'étions pas seuls. Mais ça n'avait aucune importance. Ils auraient pu être une centaine comme un seul homme, le résultat resterai le même. Je ne ressentais même pas la douleur lorsque sa main s'attarda sur mes côtes endolories, la souffrance physique étant en cet instant le cadet de mes soucis.
- C'est un coup à devenir pédé ça... - Arrête de dire des conneries. Chez nous, il y a pas de place pour les animaux. C'est pour ça que son frère s'est fait jeté.
Je ne reconnaissais plus les voix et m'en contrefichais. Ça n'avait pas plus d'importance que le reste. Mais le fait qu'il parle de mon frère ne fit que me rappeler que tous mes espoirs étaient placés en lui, et en lui seul. Un poids bien trop lourd que je lui délaissais injustement, et qu'il s'imposait de lui même. Sa main glissa dans mon dos, caressant doucement chacune de mes cicatrices. Les souvenirs se bousculèrent dans mon esprit, me remémorant des images que ma mémoire gardait intact malgré la violence dont elles faisaient preuve, et je commençais à trembler sous son touché, ne pouvant pas le supporter.
- Il était pas parti pour que lui arrête de faire le tapin comme une chienne ? - Ça c'est ce qu'il dit à sa conscience, mais au fond il s'en fout de cette raclure.
Je me sentais sombrer un peu plus à chaque mot. Je perdais pied peu à peu, rejoignant cet abysse qui semblait ne jamais vouloir me laisser. Mais je ne savais pas ce qui était le plus dur : qu'on mette des mots injustes mais vrais sur mon passé ou qu'on en vienne à réussir à me faire douter de mon frère. Et je m'en voulais aussitôt d'avoir réellement pu penser une chose pareille à son sujet. Je n'avais pas le droit de douter de lui, jamais ; il est tout ce qu'il me reste. Sa main remonta le long de mon torse pour finir dans mon cou puis sur ma joue avec une cruelle délicatesse avant de dire :
- Oh vos gueules ! Vos saloperies de voix m'empêchent de la baiser comme elle le mérite cette chienne.
Il saisit mon menton entre ses doigts avant de me forcer à tourner la tête dans ce que je supposais être sa direction et de plaquer ses lèvres contre les miennes. Je n'ai pas pu m'empêcher d'essayer de reculer la tête mais il la maintenant fortement, essayant vainement de me faire ouvrir la bouche. Mais je m'y refusais. Ca je ne pouvais pas. J'ai enduré des dizaines de baisers volés et des centaines de caresses malvenues, j'ai enduré le viol pendant quatre ans, mais aujourd'hui c'était fini, je ne pouvais plus. Je ne pouvais plus rien donner à des hommes comme lui. Il finit cependant par abandonner mes lèvres pour s'attarder d'avantage dans mon cou, et je ne pus réprimer un sanglot lorsque je le sentit aspirer ma peau à l'endroit même où lui me marquait en temps normal. Il n'avait pas le droit. Pas ça.
- Et bah, pourquoi tu chiales ? T'aimes plus prendre ton pied ?
Il lécha la marque d'appartenance qu'il m'avait faite avant de dériver sur l'arrête de ma mâchoire, et je me risquais à détourner la tête. Je n'arrivais plus ni ne cherchais à contenir mes larmes, le bandeau que j'avais sur les yeux s'en chargeant très bien à ma place, alors qu'il me poussait à m'allonger sur le dos. Immédiatement après avoir senti ses mains se poser sur moi, j'essayai de reculer mais d'autres mains se posèrent sur moi dans le seul but de me maintenir et m'empêcher de bouger. Mais ses mains à lui, tout comme ses lèvres, s'attardèrent d'avantage sur ma peau, s'attardant avidement sur mes points sensibles alors que j'essayais vainement et faiblement de reculer. Je n'en frissonnais plus ; j'en tremblais. Il finit néanmoins par s'écarter, alors que je n'arrivais définitivement plus à contrôler mes larmes, avant de dire :
Citron vert *cry*:
- Il commence à faire chaud, vous trouvez pas ?
Je ne voyais rien, je ne faisais qu'entendre des bruits qui me laissaient désespérément comprendre qu'il se déshabillait devant moi. Quelques secondes passèrent avant qu'il ne s'empare de ma main pour la poser sur lui. Il la fit glisser le long de son torse, m'obligeant à caresser sa peau mais je ne faisais que redouter la suite. Il emmena ma main plus bas encore, jusqu'à la faire presser son entrejambe. Un gémissement lui échappa alors que j'étouffai un sanglot.
- Et bah tu vois, tu veux pas profiter alors moi je vais profiter pour deux.
Et dès qu'il eût lâché ma main, s'attendant visiblement à ce que je lui démontre ce qu'on m'a " enseigné " pendant quatre ans, je la laissai retomber immédiatement ; je ne pouvais pas faire ça, c'était au-dessus de mes forces. Mais lui n'était pas de cet avis et s'empara à nouveau de sa main, la refermant autour de son sexe tendu avant de m'intimer le mouvement alors que j'essayais de reculer, refusant toujours de m'exécuter. Ça ne l'empêchait pas pour autant d'exprimer son plaisir, qui me parvenait aux oreilles comme une souffrance supplémentaire, alors que le sang coulait de ma plaie béante le long de mon bras.
- Je devrais pas avoir besoin de t'aider, tu devrais savoir faire bordel.
Il marqua une pause avant de lâcher ma main qui retomba au sol, et je redoutais la suite des événements.
- A moins que ce ne soit pas avec tes doigts que tu sois le plus doué...
Sa main plongea de mes cheveux avant d'en saisir une poignée et de me relever, me mettant à genoux devant lui. Je savais ce qu'il voulait, je savais ce qu'il attendait de moi, mais je refusais de le lui donner. Je ne pouvais pas. Mais les deux autres m'empêchaient de reculer et me forcèrent à avancer la tête, alors que je faisais tout pour la garder en arrière. Je gardais les lèvres closes mais je n'avais plus la force nécessaire pour me débattre. Je tournais la tête alors que sa prise dans mes cheveux s'affermissait, avant qu'il ne me dise :
- Tu ne veux pas ? Peut-être que si ta rousse était là tu la sucerais elle ? On va lui demander, elle devrait pas tarder... Mais en attendant...
Il n'eût pas le temps de finir que j'entendis la porte s'ouvrir brusquement.
Eunhyuk avait une constitution formidable. Je ne pensais pas qu’il allait se remettre aussi vite et j’ai eu peur pendant ces quinze dernières secondes parce que chaque instant qui passait éloignait un peu plus Hyukjae de moi. Je ne savais pas vraiment où commencer à le chercher mais je savais qu’il fallait que je le trouve vite avant que je ne sais qui commette l’irréparable, si ce n’était pas déjà fait.
Quand nous étions entrés, Eunhyuk et moi étions allés d’abord vers le bureau du supposé chef du réseau mais j’avais remarqué qu’en bas, il y avait un couloir bizarrement éclairé où aucun garde ne tenait l’entrée. Ce n’était pourtant pas faute d’être allé voir s’il y avait du monde en bas. Eunhyuk avait trop vite voulu monter et je n’avais pas pu aller voir derrière les dizaines de portes et il avait suffi que je m’attarde dans ce couloir pour qu’il manque de mourir sous mes yeux.
A présent, je me devais d’y aller et je me détestais d’être en train d’hésiter alors que l’amour de ma vie vivait probablement un calvaire dans l’une de ses prisons… Je ne fis qu’un pas avant d’entendre des rires loin devant moi. Sans prendre le temps d’ouvrir les premières portes, je me précipitai vers celle au fond du couloir et sans réfléchir, je l’ouvris à la volée et envoyai valser le premier homme qui se trouva sur ma route tandis que les deux autres voyaient leur tête heurter violemment le mur sur la gauche de l’entrée. Le premier que j’avais frappé avait une plaie béante derrière le crâne d’où s’échappait un large filet de sang mais je ne m’en préoccupais pas plus, imaginant facilement à sa « tenue » ce qu’il avait pu être en train de demander à Hyukjae qui s’était recroquevillé contre le mur au fond de la salle à peine avais-je crié son nom en entrant. Je ne pensais plus qu'à lui, à le retrouver et rien ni personne n'avait pu et ne pouvait m'en empêcher. Sauf lui. A sa façon de se reculer toujours plus contre le mur, je sus qu'il avait déjà bien trop été là pour que ça ne laisse aucune marque et je ne pensais plus qu'à le sortir de là et le soigner parce que la plaie sur son bras ne devait probablement pas être la seule chose blessée chez lui.
A ce moment-là, j’avais déjà peur qu’il l’ait replongé dans un état que je ne connaissais que trop bien ou trop mal s’il avait vraiment beaucoup régressé, ce qui semblait malheureusement être le cas. J’essayais de m’approcher mais il continuait de vouloir reculer pour mettre de la distance entre nous alors même qu’il était calé contre le mur de sa cellule. Peut-être ne m’avait-il pas reconnu ? Oui, ça devait être ça. Pour sur, s’il savait que j’étais là, il ne s’inquiéterait plus. Plus. S’il savait.
- Hyukjae, c’est moi, tu n’as plus rien à craindre. C’est Leeteuk… C’est… C’est moi…
Mais au contraire, il ne chercha pas à prendre la main que je lui tendais mais plutôt à s’en éloigner comme si elle appartenait à l’un de ses hommes, l’un de ses monstres. Il était perdu. Je l’avais perdu. Perdu parce qu’il avait sombré dans des souvenirs trop forts. Perdu parce que je n’avais pas su le protéger. Perdu parce que je ne pouvais rien faire que le regarder dépérir devant moi.
- Hyukjae…
Ce fut mon dernier mot pour lui et je redoutais que ce soit le dernier avant longtemps. Mes yeux étaient larmoyants et je maintenais avec difficulté une voix en apparence sereine pour qu’il ne sache pas que je souffrais. Son frère entra et en voyant Hyukjae replié sur lui-même au fond de la pièce, il se précipita près de lui en hurlant son nom pour le prendre dans ses bras et lui enlever le bandeau alors que je m’étais éloigné légèrement de lui en attendant de voir si c’était réellement perdu pour moi. Et oui cela l’était. Hyukjae se laissa faire parce que c’était son frère et moi il m’avait repoussé parce que je n’étais plus rien. J’étais un homme parmi les autres et je lui faisais peur.
- Je… je vais vous laisser…
En sortant, je ne pris pas soin de fermer la porte et partis à toutes jambe pour rejoindre l’extérieur et l’air frais fouetta mon visage avec bonheur tandis que les larmes dévalaient sur mes joues sans laisser un instant croire qu’elles allaient s’arrêter un jour.
~
En poussant la porte de la chambre, je ne compris pas bien pourquoi j’étais revenu. Je ne me sentais pas capable d’affronter leur regard, leur mot, leur pitié. Rien de tout ce qu’ils pouvaient m’offrir ne me semblait bon à prendre. Rien. Ni les étreintes, ni les mots de réconfort. Rien. Que dalle. Je pouvais à peine respirer malgré un don qui devait m’empêcher d’être mal mais là, ce n’était rien de guérissable. Même le temps ne suffirait pas à refermer la plaie saignante. Rien ne le pourrait. Et à présent, je ne pourrais plus jamais aimer comme j’avais aimé Hyukjae. Le perdre, c’était me perdre moi-même et je ne le retrouverais pas plus que je me retrouverais. Sans lui, je ne suis plus qu’une enveloppe charnelle, destiné à errer dans ce monde jusqu’à ce que la Mort m’arrache à ce corps que je hais déjà. Sans lui… Sans lui… C’est le néant. Il n’y a plus rien. Plus personne. Je ne suis plus rien et plus personne. Dans son regard, je vivais. Dans son cœur, j’étais. Je n’étais que par lui et pour lui. Aujourd’hui, je ne suis plus.
Je m’écroulai sur mon lit, notre lit, son lit. Un lit. Sans un regard pour les autres. Il n’y a plus d’autres. Ce ne sont que des gens. Il n’y plus de gens. Rien. Le néant. Mes larmes inondent les tissus et imbibent mon cœur, brulent mes joues. Il n’y a plus ni tissus, ni cœur, ni joues. Il n’y a plus rien. Même le néant n’existe plus. Mes mains froissent les draps où il a dormi et mes muscles sont tendus à ne plus pouvoir tenir. Mais il n’y a plus de draps, plus de muscles. Rien ne m’importe maintenant qu’il est loin. Si loin. Si proche. Je ne sais plus. Je ne peux plus. Je vais mourir. Je le sens. Mon cœur s’éteint. Plus il revit. Mais c’est toujours dans la douleur qu’il effectue un battement. Une lame de poignard qui s’enfonce dans ce cœur qui se gonfle de larmes. Il n’y a plus de poignard, plus de larmes. Je ne les vois plus. Je ne les sens plus. Mais je sais qu’elles sont là. Qu’elles se régalent de ma douleur, de ma souffrance, de mon agonie éternelle. Je le sais. Mais je ne le sens plus. Mes sensations, mes sentiments, mes craintes, tout ce que je suis, c’est dans le cœur de Hyukjae que cela s’est consumé. Je ne suis plus qu’un corps, et encore, un corps qui ne cesse de me rappeler que je me meurs sans jamais perdre la vie. Il avait mon cœur dans la main et il a retourné la main au-dessus d’un puits sans fond. Je pleure mais je ne sais pas à quoi ça sert. J’ai envie de hurler mais ma voix s’est éprise du silence. Je veux le serrer dans mes bras mais mes bras sont immobiles. Je veux le regarder dans les yeux mais ses yeux sont tournés vers ailleurs. Pas vers moi.
Quelqu’un pose une main sur mon épaule. Je l’ai senti mais je ne veux pas y réagir. Les autres ne sont que des souvenirs meurtriers. Les autres savent où est ma force. Ils savent les raisons qui me pousseraient à pleurer. Ils savent que Hyukjae m’a été arraché. Je suis sûr qu’ils le savent. Je n’ai pas besoin de le dire. Je ne pourrais jamais le dire. La douleur est trop intense. Rien qu’imaginer les mots retourne tout ce qu’il reste de mon âme. Rien qu’imaginer me pousse à m’enfoncer loin d’eux. Après la main, c’est la voix qui essaye de me sortir de ma transe. Donghae. C’est lui qui essaye de me parler. Je ne veux pas l’écouter. Il se répète. Je ne veux pas comprendre. Mais il continue. Si bien que je finis par me laisser avoir par sa voix traîtresse qui parvient à mes oreilles :
- Teukie ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Rien. Il ne s’est rien passé. Justement. J’aurais voulu qu’il se passe. J’aurais voulu vous dire que je l’avais retrouvé, embrassé, serré dans mes bras. J’aurais voulu vous dire que je lui avais parlé des heures durant. Mais rien. Il ne s’est rien passé de tout ça. Relâchant la pression que j’exerçais sur les draps, je relevai la tête, prenant conscience qu’ils étaient tous là et que visiblement ils s’inquiétaient tous. Mais était-ce pour moi, pour Eunhyuk ou pour lui ? Dans les deux premiers cas, je me ferais un plaisir de leur répondre mais en ce qui concerne Hyukjae… je n’avais aucune réponse à leur apporter… Mais à leurs airs anxieux et aux gestes de craintes de YeSung, je devinais aisément que je me devais de les informer. Mais comment dire à YeSung qu’il n’y avait là-bas aucune trace de Siwon ? Comment lui dire que je n’en avais même pas pris conscience avant de le revoir, le visage dévasté ? Que dire ? Que faire ? J’étais censé rentrer avec Eunhyuk, Hyukjae et Siwon et me voilà, les larmes pour seules amies, effondré dans un lit qu’il ne voudra plus jamais partager avec moi. Tous autour de moi étaient à la limite de la panique pour ne pas dire paniqués et je les comprenais mais leurs doutes avaient le mérite de se nourrir d’espoir alors que je n’avais plus ni doutes ni espoir pour les combattre.
- Je…
Je n’arrivais pas à trouver les mots. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais totalement désemparé, incapable de faire face et Hyukjae n’était pas là, n’était plus là pour veiller sur moi. J’étais seul, seul parmi eux tous, seul avec moi-même et les mots me manquaient autant que l’espoir, l’envie, le bonheur du doute et tout ce que j’avais perdu avec son silence. La porte s’ouvrit lentement et j’eus l’incroyable ultime espoir que Hyukjae soit là. Mais est-ce nécessaire de préciser que ce n’était pas lui ? Non… Siwon entra dans la pièce et YeSung se jeta entre ses bras alors que je voulais m’enfoncer un peu plus dans l’abysse qui devenait de plus en plus attrayante. Que faisait-il là ? Comment Siwon avait-il fait ? Où était-il ? Je reprenais peu à peu le dessus sans toutefois oublier que quand tout serait fini, je n’aurais plus qu’à mourir. Mais pour l’heure, je me devais d’être présent, de comprendre et de leur expliquer.
En m’asseyant sur le lit, je croisai le regard de Donghae qui lui ne m’avait pas lâché malgré l’entrée de Siwon. Il s’inquiétait pour moi et je l’en remerciai d’un regard avant de remarquer que son sourire léger, le genre de sourire qui se veut compatissant sans refléter la pitié, avait fait renaître en moi la force de me battre. Je soupirai une dernière fois, effaçant mes dernières larmes, avant les suivantes qui viendraient, et repris mon souffle pour prendre la parole :
- Siwon, t’étais où ? YeSung nous a dit qu’on t’avait enlevé…
Au fond, j’aurais voulu qu’il me dise de me réveiller, que je devais faire un cauchemar, que tout ce que je vivais était une drôle d’illusion mais non, son regard ne fit que s’assombrir. YeSung avait la tête nichée dans le cou de Siwon et la main de ce dernier passait doucement dans ses cheveux tandis qu’il le serrait un peu plus fort avant de me répondre :
- C’est le cas mais les hommes qui étaient là ont reçu un appel et sont partis en pensant que je dormais et que je ne partirais pas. Seulement, je ne dormais pas. J’étais dans une sorte d’entrepôt étrange mais j’ai facilement retrouvé mon chemin, ce n’était pas très loin d’ici. Mais où sont Eunhyuk et Hyukjae ?
J’ai espéré qu’il ne remarque pas leur absence. J’ai espéré qu’ils nous rejoignent tous deux en souriant. J’ai espéré que l’espoir n’était pas mort. J’ai espéré que je résisterais aux larmes. Seul mon dernier espoir a été réalisé. Je n’ai pas succombé aux larmes. J’ai succombé à la haine, à la colère mais pas aux larmes. Serrant les poings contre le matelas, je perdis toute envie de désespoir, je ne pus que leur expliquer, en tentant de ne pas céder à mes sentiments. Je ne voulais pas leur montrer ce que j’avais perdu mais ce qu’il s’était passé.
- Hyukjae s’est fait enlevé. Comme toi. Mais lui n’a pas eu ta chance. C’était les mêmes que dans son enfance et ils ont voulu lui refaire la même chose qu’il y a des années. Eunhyuk doit être près de lui pour le… réconforter. Ils ne tarderont probablement pas…
Je ne croyais pas un mot de ce que je disais mais je n’avais pas le choix, je ne pouvais rien dire. Pour Donghae, qui avait été là il y a quelques instants, je ne pouvais pas ruiner ses espoirs avec les miens. Personne ne songea à rajouter un seul mot, même pas Siwon qui n’avait peut-être pas tout compris, et chacun se contenta de se blottir dans les bras de celui qui était près d’eux tandis que Donghae prenait ma main dans un geste d’extrême empathie. Lui mieux que personne arrivait à ressentir ce que je ressentais à une différence près, il pensait que j’étais le seul à avoir perdu l’amour de ma vie. Il n’avait probablement pas conscience de ce que j’avais vu puisque je ne lui en avais pas dit un mot et il ne pouvait ou ne voulait pas soupçonner leur départ.
Au tour de moi, il n’y avait que l’amour, que le bonheur, que deux couples qui devaient se sentir chanceux. Chen avait pris Luhan dans ses bras et le serrais comme s’il risquait de le perdre et YeSung s’étaient blotti contre Siwon qui, pour une fois, acceptait son étreinte et son contact bien que nous soyons éveillés à côté de lui. Je pense qu’il réalisait peu à peu ce que YeSung représentait pour lui et j’en étais heureux mais ça faisait mal. Affreusement mal. Et l’attente n’est que plus douloureuse. Surtout quand elle dure.
L’attente dura, mettant à mal ma patience.
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Sujet: Re: ~ I will find you again ♥ ~ [PV Envahisseuses] Sam 28 Fév 2015 - 17:47
Time To Go
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Je ne saurais dire et encore moins décrire ce qu'il venait de se passer. Tout ce que je savais c'était que la pression qu'ils exerçaient tous sur moi s'était estompée en quelques secondes à peine, et qu'il avait hurlé mon nom en entrant. Lui. Dès que leur emprise avait prit fin, je m'étais immédiatement reculé comme je le pouvais, jusqu'à ce que mon dos se heurte au mur de la pièce. J'essayais malgré tout de continuer à reculer, apeuré par ce mal qui me rongeait, jusqu'à me recroquevillé dans l'angle de la pièce. Il n'y avait plus aucun bruit dans les lieux, aucun, jusqu'à ce que je l'entende approcher. J'essayais vainement de continuer de reculer, mais c'était inutile. Je cherchais désespérément à mettre de la distance entre lui et moi sans y parvenir, et ça me faisait peur. Plus que je ne saurais l'expliquer.
- Hyukjae, c’est moi, tu n’as plus rien à craindre. C’est Leeteuk… C’est… C’est moi…
Je savais que c'était lui, mais je ne pouvais pas. Ce n'était même plus une question de volonté, seulement une question de pouvoir, et j'en étais absolument incapable. Il m'effrayait par sa simple présence, je le détestais pour ce que ces hommes avaient dit à son sujet, et je l'aimais pourtant un peu plus parce que c'était lui qui était venu me chercher. Je tremblais sans pouvoir me contrôler, et mon âme malade semblait désormais repartie pour une agonie lente et douloureuse. Je n'arrivais pas même à enlever ce bandeau qui me privait de ma vue, ne supportant pas l'idée de devoir affronter cette réalité qui m'effrayait.
- Hyukjae…
Je tentais toujours de reculer sans y parvenir, ignorant la douleur qui me rongeait les côtes, la peur prenant le dessus. Je me sentais enfermé, piégé entre lui et l'angle de la pièce. Je n'arrivais pas à parler, et je ne savais plus quoi penser. Il était venu me chercher. Mais j'entendis soudainement à nouveau mon prénom, mais ce n'était pas lui ; c'était Eunhyuk. Il était venu. Il était venu me chercher, il était venu pour moi. Je savais qu'il viendrait, je savais qu'il y arriverait, je savais qu'il me sauverait. Il l'avait toujours fait. Depuis tout ce temps à veiller sur moi et à me protéger, il avait seulement fallut une journée sans lui pour que ce cocon dans lequel il me gardait en sécurité explose. Il avait suffit d'une journée avec Leeteuk pour briser ce sentiment de bien être qui m'avait peu à peu abriter au fil des mois sans crainte. Il avait suffit d'une journée avec Leeteuk pour me refaire sombrer dans des souvenirs trop douloureux. Il avait suffit d'une journée avec Leeteuk pour que je me perde à nouveau. Il se précipita vers moi sans me provoquer la moindre peur, seulement un profond soulagement. Je l'entendis s'agenouiller à côté de moi avant de sentir ses bras m'attirer contre lui. Je n'attendis pas une seconde et me blottis tout contre lui, tremblant, mais appréciant plus que jamais son étreinte protectrice et réconfortante. Il m'écarta cependant de lui quelques instants pour m'enlever le foulard qui me voilait la vue, mais je n'arrivai pas à ouvrir les yeux et préférai retrouver ses bras plutôt que la vérité.
- Je… je vais vous laisser…
Je l'entendis s'éloigner, sans rien dire, mais je n'y faisais plus attention. Je nichais d'avantage ma tête dans son cou, alors que lui resserrait son étreinte, me gardant contre lui dans cette étreinte que j'aurais voulu éternelle. Néanmoins, il m'écarta légèrement de lui après quelques secondes de silence avant de me demander :
- Hyukie... Ça... Ça va aller ?
Je n'osais même pas le regarder, gardant les yeux désespérément clos alors que j'hochais négativement de la tête, avant de me blottir à nouveau contre lui, cherchant à retrouver sa chaleur et à apaiser mes peurs dans son étreinte.
- Hyukjae il... viens, il faut qu'on sorte avant qu'ils ne reprennent conscience.
La simple présence de mon frère m'avait fait oublié la leur sans pour autant effacer le souvenir de leurs mains posées sur moi. Mais je ne trouvais nul part la volonté nécessaire pour me faire sortir d'ici, pas même en lui.
- Veux pas...
Il n'insista pas, et laissa le temps défiler en me gardant contre lui jusqu'à entendre des sirènes au loin. Cette fois-ci, il ne me demanda pas mon avis et me souleva avec aisance dans ses bras non sans me faire involontairement mal, avant de nous faire sortir du bâtiment, alors que je lui répétais inlassablement que je ne le voulais pas en m'agrippant à lui ; mais nous n'avions pas le choix. Une fois dehors, loin de l'endroit dans lequel nous étions, il mit genoux à terre et me déposa au sol. Il ne s'écoula pas plus d'une seconde avant que je ne réclame à nouveau son attention, ayant irrémédiablement besoin de son étreinte en cet instant. La tête nichée dans son cou, j'osais finalement ouvrir les yeux, pour ne voir que ma plaie béante maculer le tee-shirt d'Eunhyuk de mon propre sang. Je sentais le vent frais frapper ma peau, je l'entendais souffler et siffler dans les arbres, et à peine avais-je frissonner qu'Eunhyuk m'écarta de lui pour enlever sa veste et la mettre autour de mes épaules. Il me ramena néanmoins bien vite contre lui, et je fermais à nouveau les yeux dans ses bras, affrontant les images qui se bousculaient dans mon esprit tourmenté.
- Hyukjae il... il faut qu'on rentre, pour que Leeteuk te soigne.
Rentrer là bas, affronter leurs regards mais surtout le voir lui, c'était la dernière chose que je souhaitais. La peur me rongeait à l'idée de rester ici, et elle le faisait tout aussi bien à l'idée de partir. Mais je ne voulais pas aller là bas, je ne voulais pas y retourner. Peu importe mes blessures, peu importe la douleur, ce n'était rien pour moi comparé à y retourner.
- Non... je veux pas... - Hyukie tu... t'as pas vraiment le choix...
Bien sûr que si je l'avais. J'avais entièrement le choix. Et même si poussé par la souffrance je risquais de faire les mauvais, cela n'avait pas d'importance en cet instant.
- Je veux pas y retourner... Ils... ils vont nous retrouver... encore une fois... - Non, plus jamais.
N'étant pas certain de comprendre le sens de ces mots, je me détachais de lui pour pouvoir le regarder. Son regard était sérieux tout en étant confiant, mais je n'étais pourtant pas sûr de ce qu'il venait de dire. J'avais besoin de l'entendre pour le croire.
- C'est fini. Il ne sont plus de ce monde. Le monstre qui t'a infligé ça sera bientôt une poussière dont personne ne se souviendra. - Tu... tu l'as fait ? Pour de vrai ? - Oui. On est en sécurité.
Fini. C'était fini. Il venait de me le dire, de m'en assurer. Il me garantissait que nous étions désormais en sécurité, que le danger qui plannait au-dessus de nous n'était plus qu'un souvenir, qui restait cependant bien trop présent pour moi. Je ne pouvais pas lever le voile et me considérer hors de danger. Pour moi rien n'était fini. Tout ne faisait que commencer à nouveau, et ma peur restait la même.
- Il en viendra d'autres... il en vient toujours d'autres... - Non, cette fois c'est fini, et on peut retourner vivre presque normalement avec les autres.
Il avait beau tenter de me persuader que c'était fini, je n'arrivais pas l'entendre. Je me sentais incapable de retourner à ma vie d'avant, et lui n'avait que l'idée de retourner auprès d'eux en tête. Je ne pouvais pas, tout simplement pas.
- Non... Je veux pas... J'ai peur... - Hyukie, tu sais qu'on peut leur faire confiance, non ?
Oui, autrefois je le savais. Mais maintenant ce n'était plus le cas ; j'étais devenu ignorant. J'avais oublié la confiance quand je l'avais entendu entrer. J'avais tout perdu en ouvrant les yeux.
- Veux pas... - Qu'est-ce que tu veux alors ?
Je ne savais pas ce que je voulais. Je voulais tant de choses et aucune à la fois. Et il n'y en avait qu'une seule dont j'étais sûr :
- Partir... loin...
Je baissais les yeux, ne pouvant pas soutenir d'avantage son regard. J'étais conscient de ce que je lui demandais. J'étais conscient du choix que je le forçais à faire. J'étais conscient du sacrifice que je lui imposais. Et je n'avais même pas le courage de rester pour lui. Je n'étais même pas prêt à essayer. Tout ce que je voulais c'était m'en aller, et je savais qu'il me suivrait. C'était égoïste de penser ainsi, et je le savais.
- Mais... qu'est-ce que tu fais des autres ? De Leeteuk ?
Leeteuk n'avait plus la moindre importance pour moi, et les autres en cet instant ne représentait qu'une peur supplémentaire. Je ne pouvais pas rentrer, cela m'était impossible. Même pour Eunhyuk je ne pouvais pas.
- Je veux pas les revoir... - Hyukjae, tu ne peux pas décemment dire ça ! Tu sais très bien, comme moi, qu'ils sont ce qui se rapprochent le plus d'une famille, on ne peut pas les abandonner comme ça.
Lui ne pouvait pas, mais moi je le voulais. Je n'avais pas la force ni le courage pour retourner les voir. Je n'avais que la lâcheté et la peur pour pouvoir m'en aller. Mais j'avais besoin de lui. J'avais besoin d'Eunhyuk. Sans lui je ne pouvais pas. Sans lui je ne pouvais plus rien.
- Hyung, me force pas à y retourner... Je veux pas... Je peux pas... J'y arriverai pas...
Mais il ne voulait pas l'entendre ; il ne voulait pas partir et les abandonner. Il ne voulait pas l'abandonner lui, pour moi.
- Tu sais que fuir n'arrangera rien. Je sais que tu en es conscient. Si on part, tu n'oublieras pas Leeteuk mais il te manquera. Tu n'oublieras pas leurs mains mais celles de Leeteuk te manqueront. Tu sais que j'ai raison alors pourquoi tu t'entêtes à vouloir partir ?
Il avait raison. Fuir n'arrangerait rien. La fuite n'enlèvera pas les cauchemars. La fuite n'effacera pas mes peurs. La fuite ne me guérira pas. La fuite ne me fera pas oublier tous ces souvenirs. Mais la fuite m'enlèvera le poids de tous leurs regards. La fuite m'évitera de trembler à chaque fois que quelqu'un pose la main sur moi de façon amical. La fuite me permettra de ne pas avoir à répondre à leurs questions. La fuite m'empêchera d'avoir peur au moindre de leurs gestes. Je ne pouvais pas rester ici, à vivre dans la peur. Je relevais les yeux vers lui, avant de tenter de le convaincre :
- Nhyukie... S'il te plaît... Tout ce que j'ai... qu'on a vécu ici était une jolie pause dans le malheur mais s'ils nous ont retrouvés une fois, ils nous retrouveront encore... surtout après ce que tu as fais aujourd'hui... Il n'y a pas d'autre solution... On doit partir.
Mais je détournais cependant bien vite mon regard du sien, honteux de savoir que tous ce qu'il me disait était juste.
- Il n'y a pas d'autre solution parce que tu ne veux pas ouvrir les yeux sur l'évidence. Il n'y a pas d'autre solution parce que tu as écarté celle qui nous réussirait à tous les deux. Il n'y a pas de solution parce que, comme il y a quatre ans, tu veux fuir le passé au lieu d'essayer d'avoir un avenir mais tu sais que le fuir ne l'éloignera pas. Au contraire, il sera toujours plus présent, pesant. Tu sais que j'ai raison. Tu n'as rien oublié de nos quatre ans tous seuls, de tes crises d'angoisses, de tes cauchemars. Je suis sur que tu te souviens de tout ça. Mais est-ce que tu te souviens la manière dont leur fréquence a diminué voire même disparue depuis que tu as rencontré Leeteuk ? Est-ce que tu es conscient de tout ce qu'il t'a donné que je ne te donnerai jamais ? Est-ce que tu as conscience de tout ce que tu peux perdre à fuir encore une fois ?
Il avait raison. C'était lui et lui seul qui m'avait redonné espoir, qui m'avait sauvé de tous mes souvenirs. Mais en lui faisant confiance, en l'aimant, en m'offrant entièrement à lui, je venais à nouveau de tous perdre aujourd'hui. Je ne faisais que tomber à nouveau dans un gouffre chargé de peur et de douleur dont rien ni personne ne semblait pouvoir me tirer. J'avais perdu mes espoirs et mon sourire en lui faisant autant confiance. Peut être aurait-il mieux valut qu'Eunhyuk et moi restions là où nous étions et n'allions jamais à l'internat. Rien de tout cela ne serait arrivé, parce que lui ne m'aurait pas laissé ; lui ne m'aurait pas abandonné. Lui m'aurait protégé.
- Nhyukie... Tu le sais... Ce n'est pas que je veux pas...
Je n'avais pas envie de lui mentir, mais je n’arrivais pas à lui confier mes craintes. Je ne pouvais pas lui dire. Alors je préférais masquer la vérité derrière les mensonges, espérant que ce voile serait suffisamment convainquant pour le pousser à partir.
- Je sais... Mais seuls des efforts acharnés te ramèneront à lui, pas la fuite.
Je le savais. J'en étais conscient. Mais je ne voulais pas revenir vers lui.
- En partant, je les protège, c'est tout ce qu'il faut savoir. - Tu vas regretter.
Je ne pouvais plus l'entendre. Je ne pouvais plus l'entendre me répéter que je me trompais. Je ne pouvais plus entendre ses tentatives pour me convaincre de rester. Il n'avait aucune idée de ce que j'avais subit, il n'avait aucune idée de ce que j'avais enduré, il n'avait aucune idée de la douleur qui en découlait, il n'avait aucune idée de la peur qui m’abritait, il ne savait rien. Il ne savait que ce qu'il voyait, mais le voir ce n'était rien. Tant qu'on ne l'a pas vécu on ne peut pas le comprendre. Alors je voulais qu'il arrête de me parler comme si j'étais un enfant ignorant, comme si je ne savais pas ce que je faisais ni ne voulais. J'étais conscient de ce que je faisais. J'étais conscient des conséquences que cela aurait. J'étais conscient de tout ça. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Je ne pouvais pas.
- Non, tout ce que je regrette, c'est que tu n'arrives pas à comprendre...
A peine avait-il prononcé ces quelques mots que je prenais conscience de mon erreur, aussi bien à lui dire ça qu’insinuer des choses pareilles sur lui. Tout ce qu'il cherchait c'était à m'aider ; je n'avais pas le droit de lui dire ça, ni même de le penser.
- Je... J'ai toujours été là dans les bons et les mauvais moments alors pourquoi ? Pourquoi tu ne veux pas ouvrir les yeux sur ce qui est devant toi ? En quelques mois, Leeteuk t'a guéri de ton passé, un passé que je n'ai pas réussi à atténuer en quatre ans. Comment peux-tu penser que je ne te comprends pas ? Tu crois que je n'ai pas été rattrapé par le temps en me retrouvant face à celui que j'ai considéré comme un modèle pendant des années ? Tu crois que ça ne m'a rien fait de te voir prostré dans le coin de cette pièce ? J'en enduré la douleur pour essayer de t'aider mais toi, tu insinues que je ne comprends rien ?! Non en effet, je ne comprends pas, je ne peux pas. Je n'ai pas vécu ce que tu as vécu, tout ce que je comprends c'est que la seule façon pour toi d'être heureux c'est d'affronter ce qui te fait peur et de retourner et de rester auprès de celui qui t'a refait sourire pour la première fois et cette personne, ce n'est pas la fuite et tu le sais.
Je n'avais pas réussi à retenir mes larmes, aussi bien parce qu'il avait raison que parce que je n'arrivais pas à entendre raison. Je n'aurais pas du lui dire ça, et je m'en excusais.
- Je... je suis désolé...
Je fermais les yeux en laissant mes quelques larmes dévaler mes joues alors que je sentais ses bras me ramener tout contre lui. Tout ce qu'il m'avait dit avait beau être juste, ça me faisait tellement mal de l'entendre. Si mal. Aussi bien parce que ses mots étaient dur à accepter que parce que j'étais incapable de les écouter. Je ne pouvais pas affronter cette peur. Je ne pouvais pas affronter Leeteuk. Je n'avais plus que le sentiment d'être un incapable, un poids mort dans les bras de mon frère qui méritait bien plus que cette vie que je lui imposais. Il resserra son étreinte avant de me dire :
- Ne le sois pas, je n'aurais pas du m'emporter mais te voir ainsi... je ne veux que voir ton sourire et entendre ton rire de nouveau et j'ai peur qu'en partant, tu les laisses tous deux ici, entre les larmes de Leeteuk...
Je ne trouvais rien à redire. Je me contentais de me blottir d'avantage contre lui, nichant ma tête dans le creux de son cou alors que lui me serrait toujours plus fort. Quelques minutes passèrent dans le plus grand des silences, jusqu'à ce que je me détache de lui en l'entendant me demander :
- Tu veux vraiment partir ?
Son regard était emplis d'espoirs vains, parce qu'il savait déjà quelle serait ma réponse. Je détournais les yeux avant de hocher positivement de la tête : je n'avais même pas le courage de le lui dire, ni même de le regarder.
- Alors laisse-moi dire au revoir à Donghae au moins... Je ne veux pas partir sans le revoir une dernière fois... avant longtemps...
Avant longtemps. Je ne savais même pas ce que ça voulait dire, si il gardait encore l'espoir que nous reviendrions, ou qu'il savait que nous reviendrions mais qu'il ignorait simplement quand, ou q'il abandonnait tout simplement l'idée d'un quelconque retour. Mais je n'étais pas en mesure de confirmer ses doutes, ni de le laisser s'éloigner.
- Ne me laisse pas Hyung... s'il te plaît...
Il me prit doucement la main avant de me relever le menton pour me regarder dans les yeux et de me dire, sur un ton calme et le regard confiant :
- Je ne partirai pas longtemps. Tu m'attendras dans la voiture de Donghae.
J'allais pour protester, ne supportant pas l'idée de me retrouver seul en cet instant mais il ne me laissa pas finir :
- Mais... - Ecoute, je suis ton frère, je t'aime de tout mon coeur mais j'aime aussi Donghae, et je vais le laisser pour te suivre toi mais je ne renoncerai pas à lui dire au revoir.
Je n'avais pas vraiment le choix de toute façon. Mais je lui en demandais déjà tellement que je n'avais pas le droit de l'en empêcher.
Messages : 326 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee Hyukjae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Transformer ce qui est vivant en ce qu'il veut Race précise: Monky
Sujet: Re: ~ I will find you again ♥ ~ [PV Envahisseuses] Mer 25 Mar 2015 - 22:39
"Why must I love You ? ~ "
“EunHyuk & DongHae ”
En entrant dans cette pièce bien trop sombre à mon gout, je ne pris même pas le temps de comprendre ce qu’il s’était passé ici et me précipitait auprès de mon frère qui se blottit immédiatement contre moi alors qu’il avait écarté Leeteuk jusqu’à ce que je le rejoigne, comme s’il en avait peur. Je n’eus pas le courage de souffrir pour lui, la douleur de mon frère était déjà suffisante et le laissai tout simplement s’éloigner, sachant pertinemment ce qui devait le traverser de part en part.
Son bras saignait abondamment mais je savais que ce n’était ce qui avait du le blesser le plus et ce n’était pas non plus ce qui m’empêcha de le prendre doucement dans mes bras pour lui montrer que j’étais là, près de lui. Au bout de quelques secondes, j’écartai mon jumeau de moi pour pouvoir le regarder mais lui conservait ses yeux ostensiblement clos comme s’il avait peur de ce qu’il pouvait voir en les ouvrant, comme si la réalité pouvait l’arracher à moi plus qu’elle ne l’avait déjà fait.
- Hyukie... Ça... Ça va aller ?
Il ne prit pas la peine de répondre et ne fit qu’hocher la tête en signe de mal être avant de se serrer de nouveau tout contre moi. Nous ne pouvions pas rester là avec ce qu’il venait de se produire. Des personnes que je ne désirais pas vraiment voir risquaient de débarquer d’un moment à l’autre et je me devais de mettre mon frère à l’abri avant leur arrivée.
- Hyukjae il... viens, il faut qu'on sorte avant qu'ils ne reprennent conscience.
A vrai dire, je n’étais même pas sûr qu’ils reprennent conscience mais tout ce que je ne voulais pas, c’était inquiéter Hyukjae en lui disant que je fuyais les autorités…
- Veux pas...
Je n’allais pas insister pour qu’il se lève, fasse comme si de rien n’était et parte rejoindre le monde extérieur en oubliant ces quelques minutes qui avaient du lui paraître des heures voire des jours. Je l’ai laissé se réfugier entre mes bras pendant quelques minutes mais j’entendais déjà au loin le bruit des premières sirènes. Bientôt, le lieu grouillerait d’agents et ils n’apprécieraient pas de voir deux animaliks ici, dont l’un avait du sang plus que sur les mains. Je n’attendis pas plus d’un instant avant de le soulever sans problème dans mes bras, le portant à l’extérieur alors qu’il nichait sa tête dans mon cou. Il répétait qu’il ne voulait pas sortir mais il s’agrippait tant et si bien à moi que je ne craignais en aucun qu’il essaye de résister. Si je sortais, il sortirait parce qu’il savait qu’il n’avait pas le choix.
En arrivant sous le couvert des arbres, je mis un genou à terre pour le poser sur l’herbe humide avant de m’asseoir à mon tour. Mais il n’était pas prêt à me laisser loin de lui, même à quelques centimètres, et l’idée ne me serait pas venue de le laisser seul dans ce moment-là. Je le pris entre mes bras comme s’il était un petit animal blessé, qui ne demandait rien d’autre que de l’attention pour oublier ses douleurs. Finalement, et pour mon plus grand bonheur, il finit par ouvrir les yeux et frissonna. Je mettais ça sur le compte du vent, pensant malgré tout que la vue de son propre sang sur moi devait le déranger sans être affreuse pour lui, et en lui donnant ma veste, je le vis se détendre légèrement pour enfin replonger dans mon étreinte, les yeux de nouveau clos. Je n’osais pas imaginer ce qu’il devait affronter.
Mais il fallait qu’il soit soigné et seul Leeteuk pouvait apporter l’aide nécessaire. Même s’il en avait eu peur tout à l’heure, je suis sûr que maintenant qu’il est dehors, en sécurité, il prendra conscience que l’internat est l’endroit où il doit retourner. J’en suis persuadé.
- Hyukjae il... il faut qu'on rentre, pour que Leeteuk te soigne. - Non... je veux pas...
Visiblement, j’avais sous-estimé le pouvoir de la douleur d’un passé qui ressurgit. Mais je ne pouvais pas le laisser ainsi. Je ne pouvais pas consentir à le laisser souffrir physiquement alors que c’étaient les seules douleurs qu’il m’était possible de guérir, avec l’aide de Leeteuk. J’étais impuissant face à ses pensées mais je ne pouvais en aucun cas le rester face à son bras et probablement d’autres blessures que je n’avais pas remarquées jusque-là…
- Hyukie tu... t'as pas vraiment le choix... - Je veux pas y retourner... Ils... ils vont nous retrouver... encore une fois...
Au fond, ses doutes étaient légitimes, ses peurs encore plus, s’ils nous avaient retrouvés, pourquoi pas encore ? Surtout si l’on restait au même endroit. Et pourtant, s’il savait à quel point nous étions libres à présent… S’il savait… Mais pourtant, j’étais presque convaincu qu’eux n’étaient pas la seule raison pour laquelle il ne voulait pas rentrer… Et cela me faisait peur. Terriblement peur.
- Non, plus jamais. C'est fini. Ils ne sont plus de ce monde. Le monstre qui t'a infligé ça sera bientôt une poussière dont personne ne se souviendra. - Tu... tu l'as fait ? Pour de vrai ? - Oui. On est en sécurité.
Et pourtant, malgré le fait que j’en sois sûr, je sentais bien que lui n’était pas prêt à l’accepter. Du moins, pas maintenant, pas après ce qu’il venait de traverser en quelques heures.
- Il en viendra d'autres... il en vient toujours d'autres... - Non, cette fois c'est fini, et on peut retourner vivre presque normalement avec les autres.
Je ne comprenais pas vraiment qu’il s’entête à ne pas vouloir voir l’évidence mais quand on se prend quatre ans de son passé dans la figure, je pense qu’il est normal pour lui de ne pas voir une once de positivité en cet instant. Si c’était bien eux qui l’inquiétait.
- Non... Je veux pas... J'ai peur... - Hyukie, tu sais qu'on peut leur faire confiance, non ? - Veux pas... - Qu'est-ce que tu veux alors ?
Je redoutais sa réponse comme si je redoutais le diagnostic d’un médecin pour lui. Comme si on allait m’annoncer la mort de toute ma vraie et seule famille. Hyukjae, Donghae et tous ceux qu’il m’avait été permis de rencontrer grâce à l’internat. Tous ces petits morceaux d’histoire qui m’avaient aidé d’une manière ou d’une autre à devenir quelqu’un d’autre. Alors oui, je redoutais sa réponse comme la peste.
- Partir... loin...
Et elle arriva. Cette réponse qui me terrifiait était bien plus terrible qu’elle était à présent réelle. Je savais que lui poser la question signifiait respecter son choix mais j’avais naïvement pensé qu’il ne me demanderait pas une chose pareille. Pas alors qu’il savait tout ce que j’avais trouvé ici. Mais il n’était plus tout à fait lui-même n’est-ce pas ? Il n’avait plus vraiment tous ses sens lucides. Sa raison était partie avec leurs mains sur lui. Il ne devait plus lui rester suffisamment de conscience pour réaliser… Mais alors pourquoi baissait-il les yeux s’il ne se rendait pas compte ? Est-ce qu’il en avait conscience ? Etait-il possible qu’il me demande de perdre tout ce que j’avais pour lui ? Bien sur. Et il savait que j’abandonnerais tout pour lui de toute façon. Et c’est ce que je m’apprêtais à faire…
- Mais... qu'est-ce que tu fais des autres ? De Leeteuk ?
S’il comprenait que je ne veuille pas abandonner Donghae et les autres, mais surtout Donghae, il devait bien s’attendre à ce que Leeteuk souffre terriblement en plus de lui manquer à chaque instant. Il était impossible qu’il puisse réellement penser partir sans que cela ait la moindre répercussion sur les autres. Il ne pouvait pas. Il n’avait pas le droit.
- Je veux pas les revoir...
Il ne pouvait pas me faire ça… Il ne pouvait pas me demander de choisir… Pas alors qu’il savait pertinemment que mon choix était arrêté mais pas moins douloureux. Il ne pouvait pas me demander de tout abandonner… Ce qu’il ne voulait pas, ce n’était pas ne pas les revoir, c’était fuir par simple désir de céder à la facilité, à ce qu’il savait être un mauvais choix mais qui était bien trop brillant pour qu’il l’ignore. Il voulait partir pour ne pas avoir à se battre chaque jour pour les regarder, quitte à ce que je doive me battre chaque jour pour lui, pour l’aider dans le seul but de pouvoir rentrer un jour. Si nous rentrions un jour… Mais avant de penser au pire, je me devais d’insister pour qu’il reste. Pour que l’on reste.
- Hyukjae, tu ne peux pas décemment dire ça ! Tu sais très bien, comme moi, qu'ils sont ce qui se rapprochent le plus d'une famille, on ne peut pas les abandonner comme ça. - Hyung, me force pas à y retourner... Je veux pas... Je peux pas... J'y arriverai pas...
Je le savais. Je le savais mais je ne voulais pas l’admettre. Je ne voulais pas concevoir ma vie sans eux, sans lui. Je ne voulais pas concevoir de me réveiller un matin sans qu’il soit à mes côtés. Je ne voulais pas admettre que je l’avais déjà perdu. Je ne voulais rien de tout cela. Rien que je ne puisse essayer d’éviter à tout prix.
- Tu sais que fuir n'arrangera rien. Je sais que tu en es conscient. Si on part, tu n'oublieras pas Leeteuk mais il te manquera. Tu n'oublieras pas leurs mains mais celles de Leeteuk te manqueront. Tu sais que j'ai raison alors pourquoi tu t'entêtes à vouloir partir ? - Nhyukie... S'il te plaît... Tout ce que j'ai... qu'on a vécu ici était une jolie pause dans le malheur mais s'ils nous ont retrouvés une fois, ils nous retrouveront encore... surtout après ce que tu as fais aujourd'hui... Il n'y a pas d'autre solution... On doit partir.
Comment pouvait-il résumer ces quelques mois de bonheur comme une pause ? Ils n’avaient pas été une pause, ils sont un nouveau départ. Pas de solutions ? C’est qu’il ne veut pas les voir. Et bien entendu, le fait qu’il ait peur ne me paraissait pas insensé, ce que je ne comprenais pas c’est pourquoi il niait l’évidence. Pourquoi cherchait-il à souffrir alors qu’avec quelques efforts, il aurait pu être heureux ? Son regard oscillait entre le sol et moi depuis que nous avions commencé à parler et je savais, je sentais, qu’il était conscient de la justesse de mes mots. J’étais sûr qu’il avait conscience que c’était à l’internat qu’il pouvait être heureux et non dans la fuite. Mais il ne voulait pas.
- Il n'y a pas d'autre solution parce que tu ne veux pas ouvrir les yeux sur l'évidence. Il n'y a pas d'autre solution parce que tu as écarté celle qui nous réussirait à tous les deux. Il n'y a pas de solution parce que, comme il y a quatre ans, tu veux fuir le passé au lieu d'essayer d'avoir un avenir mais tu sais que le fuir ne l'éloignera pas. Au contraire, il sera toujours plus présent, pesant. Tu sais que j'ai raison. Tu n'as rien oublié de nos quatre ans tous seuls, de tes crises d'angoisses, de tes cauchemars. Je suis sur que tu te souviens de tout ça. Mais est-ce que tu te souviens la manière dont leur fréquence a diminué voire même disparue depuis que tu as rencontré Leeteuk ? Est-ce que tu es conscient de tout ce qu'il t'a donné que je ne te donnerai jamais ? Est-ce que tu as conscience de tout ce que tu peux perdre à fuir encore une fois ?
Mon but n’était pas de le faire culpabiliser jusqu’à ce qu’il craque et cède pour que je me taise mais juste de lui faire réaliser que le choix qu’il faisait était bien loin d’être le bon.
- Nhyukie... Tu le sais... Ce n'est pas que je veux pas...
Mais il n’y avait rien à faire. Il était déjà loin. Son esprit était déjà parti là où plus personne ne pourrait le retrouver, là où il pourrait pleurer et faire des cauchemars seuls, là où il n’y avait plus d’internat, plus de bonheur, plus de sourire, là où Leeteuk ne faisait plus partie de sa vie, là où nous ne devions être que tous les deux, là où même Donghae devrait être effacé pour son bien à lui seul, uniquement pour le bien de Hyukjae… Mais je comprenais ce qu’il ressentait, je savais qu’il aurait voulu rester auprès d’eux s’il avait pu mais voilà, il n’était plus que l’ombre de lui-même, l’ombre d’un passé qu’il n’avait jamais vraiment oublié…
- Je sais... Mais seuls des efforts acharnés te ramèneront à lui, pas la fuite. - En partant, je les protège, c'est tout ce qu'il faut savoir.
De quoi ?! De quoi pouvait-il bien les protéger en partant ? Je lui ai dit et répété que nous n’étions plus en danger et lui s’entête à croire l’inverse. En quoi les faire pleurer et souffrir est une façon de les protéger ? Regrets, remords, voilà tout ce qui habiterait ses jours et ses nuits. Et je ne me privais pas d’un dernier élan de courage pour lui dire.
- Tu vas regretter. - Non, tout ce que je regrette, c'est que tu n'arrives pas à comprendre...
C… Comment pouvait-il me dire cela ? A chaque instant, j’ai essayé d’être présent pour lui, le laissant un peu plus respirer depuis que Leeteuk veillait sur lui mais pas un instant je n’avais cessé de le protéger. Pas un instant je n’avais cessé d’essayer de le comprendre. Pas un instant je n’avais cessé d’espérer qu’un jour il serait guéri. Et pas un instant je n’aurais pensé qu’il puisse être aussi ignorant quant à ce que j’avais pu faire pour lui…
- Je... J'ai toujours été là dans les bons et les mauvais moments alors pourquoi ? Pourquoi tu ne veux pas ouvrir les yeux sur ce qui est devant toi ? En quelques mois, Leeteuk t'a guéri de ton passé, un passé que je n'ai pas réussi à atténuer en quatre ans. Comment peux-tu penser que je ne te comprends pas ? Tu crois que je n'ai pas été rattrapé par le temps en me retrouvant face à celui que j'ai considéré comme un modèle pendant des années ? Tu crois que ça ne m'a rien fait de te voir prostré dans le coin de cette pièce ? J'en enduré la douleur pour essayer de t'aider mais toi, tu insinues que je ne comprends rien ?! Non en effet, je ne comprends pas, je ne peux pas. Je n'ai pas vécu ce que tu as vécu, tout ce que je comprends c'est que la seule façon pour toi d'être heureux c'est d'affronter ce qui te fait peur et de retourner et de rester auprès de celui qui t'a refait sourire pour la première fois et cette personne, ce n'est pas la fuite et tu le sais.
C’était bien plus cru et violent que je ne l’aurais voulu mais je n’avais pas su retenir mes mots alors qu’il ne retenait plus ses larmes. Aussitôt, je regrettais de m’être emporté ainsi alors que ce dont il avait besoin était du réconfort et non que je le fasse culpabiliser par avance de ce que j’allais vivre pour lui. Un calvaire.
- Je... je suis désolé...
Il ne devait pas l’être. C’est moi qui n’avais pas été là quand je l’aurais du. C’est moi qui l’avais laissé avec Leeteuk. Ce n’était pas sa faute, loin de là, mais j’aurais du les mettre en garde. Au moins une fois pour qu’ils soient méfiants. Au lieu de ça, je les avais encouragés à partir plus vite parce que je souffrais trop. Et à cause de ça, je risquais de souffrir encore plus… Je le serrai contre moi, sachant pertinemment que bientôt, il serait l’unique famille qu’il me resterait.
- Ne le sois pas, je n'aurais pas du m'emporter mais te voir ainsi... je ne veux que voir ton sourire et entendre ton rire de nouveau et j'ai peur qu'en partant, tu les laisses tous deux ici, entre les larmes de Leeteuk...
J’ai essayé. Naïvement. J’ai pensé que le prendre par les sentiments le ferait changer d’avis mais c’était trop tard. Je n’avais pas su le trouver à temps. Peut-être que deux minutes plus tôt, la donne n’aurait pas été la même mais voilà. Je suis arrivé à ce moment-là et pas à un autre. Pas plus tôt, pas plus tard. La suite est dictée. Dans un dernier élan d’espoir, je cherchai à lui faire retourner sa veste.
- Tu veux vraiment partir ?
Il hocha la tête de haut en bas, scellant ainsi mon destin. Un destin sans Donghae. Sans sourire. Sans joie. Un destin que je savais être le mien. Un destin qui m’a toujours été réservé. Un bonheur n’arrive jamais seul. Chez certains, on pense que cela veut dire qu’il s’accompagne d’autres bonheurs. Pour moi, il s’accompagne toujours de malheur plus grand encore. J’allais partir. C’était sûr et certain. Mais pas sans le revoir une dernière fois.
- Alors laisse-moi dire au revoir à Donghae au moins... Je ne veux pas partir sans le revoir une dernière fois... avant longtemps... - Ne me laisse pas Hyung... s'il te plaît...
Je lui cédais ma vie, mon amour, mon âme et tout ce qui me construit mais je ne lui laisserais pas me prendre une dernière étreinte ou un dernier baiser avec celui dont les mains seraient pleines de toute notre douleur, de tout ce que nous n’aurons pas vécu et aussi des souvenirs plus douloureux encore. Je pris sa main dans la mienne pour le rassurer du mieux que je le pouvais, le coupant quand il tenta de s’interposer.
- Je ne partirai pas longtemps. Tu m'attendras dans la voiture de Donghae. - Mais... - Ecoute, je suis ton frère, je t'aime de tout mon cœur mais j'aime aussi Donghae, et je vais le laisser pour te suivre toi mais je ne renoncerai pas à lui dire au revoir.
Rien de ce que je lui disais n’était faux. Je ne pouvais pas lui faire croire que mon choix n’était pas difficile et encore que tout mon amour était tourné vers lui seul. Donghae représentait tout à mes yeux et je ne pouvais pas me permettre de partir en voleur comme Hyukjae voulait le faire. Les autres, je ne leur dirai presque rien mais lui, c’était hors de question, inconcevable pour moi, que je parte sans un mot. Il finit par obtempérer, pour mon plus grand soulagement ; je ne me voyais pas repartir dans un long débat avec lui pour le convaincre…
- Ne sois pas long alors... - Promis.
De toute façon, je n’allais pas mettre des heures à lui dire que je ne le reverrais probablement plus jamais…
~
En entrant dans la chambre, je ne fis courir mon regard sur aucun de leurs visages; je ne savais que trop bien à quel point ils devaient être inquiets et je ne pouvais me résoudre à leur confirmer que toutes leurs craintes étaient fondées. Je ne dis rien. Pas un mot. Pas un regard. Pas un souffle. Je ne fis que prendre la main de Donghae pour l'emmener à l'extérieur de la pièce sans le laisser parler.
A peine la porte refermée derrière nous, je le rapprochai de moi pour pouvoir l'embrasser. C'était égoïste de vouloir lui montrer à quel point je l'aimais alors que je m'apprêtais à devoir lui dire au revoir mais je ne pouvais pas partir sans l'avoir vu, sans l'avoir embrassé ou sans l'avoir serré dans mes bras de nouveau. A peine mes lèvres quittèrent les siennes que je le blotissais plus fort contre moi, sa tête nichée dans mon cou et je passai ma main dans ses cheveux, laissant une larme couler sur ma joue tandis que je gardais sa tête serrée contre mon épaule pour qu'il ne me voit pas...
- Eunhyuk... - Chut... Ne dis rien... S'il te plaît...
Je m'en doutais. Il ne pouvait pas vraiment rester comme ça, sans rien dire, pendant des heures pendant que je me nourrissais de sa présence, rien que de sa présence, avant de dépérir par son absence. Mais je ne voulais pas qu'il parle. Je ne voulais pas qu'il me rapproche de l'écheance. De l'échéance de mon départ. De l'échéance de nous. J'avais tellement peur que nous ne survivions pas à la distance, au temps, aux kilomètres... J'avais peur, peur, plus que tout. J'étais avant tout effrayé, avant la joie de le voir, avant le bonheur d'être avec lui, j'avais peur de le quitter. Et si je ne m'en remettais pas, s'il ne le supportait pas non plus. Et si... Et si... tout finissait... maintenant ?
- Donghae, je... - Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu as l'air si mal ? Où est Hyukjae ? - Il... Je...
Je n'arrivais déjà pas à trouver mes mots en temps normal mais alors là... Comment réussir à lui dire que je devais partir pour ne peut-être jamais revenir ? Comment lui avouer que j'allais partir loin, je ne sais où, mais loin, loin de lui, loin de tout ce qui m'avait fait vivre pour de vrai, mais surtout loin de lui ? Lui qui est toute ma vie, toute mon âme, lui qui me fait respirer, lui qui m'a fait revivre quand j'étais perdu, lui qui m'a tout donné, plus que ce que je ne lui donnerai jamais, plus que ce que je pourrais un jour lui offrir. Lui qui est tout simplement tout. Tout.
Je réussis par je ne sais quel miracle à ne pas pleurer et il prit mon visage entre ses mains pour plonger son regard dans le mien, un regard plein de douceur et de tendresse, comme lui seul savait faire, mais qui ne m'aida pas beaucoup plus à parler...
- Je t'écoute... Allez, vas-y... Courage, je peux tout entendre, ne t'en fais pas...
Non, il ne peut pas tout entendre, et bien sur que je m'en fais. Je ne peux pas et je ne veux pas, qu'il ait à souffrir parce que Hyukjae a souffert. Néanmoins, je ne peux rien empêcher, je ne peux rien éviter. Tout est allé trop vite, je n'ai pas su protéger mon frère, je n'ai pas su le convaincre, et voilà que je ne sais plus quoi dire ou quoi faire pour qu'il comprenne sans souffrir. Je ne peux pas me résoudre à lu mentir mais je ne peux pas envisager la vérité alors que faire ?
- Je dois partir.
Je n'ai jamais été doué pour la subtilité et je crois qu'avant aujourd'hui, je n'avais jamais essayé de comprendre pourquoi ça pouvait servir à quelque chose de prendre des chemins détournés pour dire les choses. Jamais jusqu'à maintenant. Jamais parce que je n'avais jamais eu de remords en disant quoi que ce soit. Je n'ai jamais regretté aucun de mes actes, aucune de mes paroles mais aujourd'hui, je sais que je n'y suis pour rien, et pourtant, je m'en veux et je regrette de ne pas avoir su faire preuve de délicatesse pour lui annoncer mon départ... Après tout, il vaut peut-être mieux pour nous que je ne l'ai pas su, ça permet de tout encaisser d'un coup pour mieux se retourner et reprendre le dessus sur une information plutôt que de l'apprendre petit à petit et qu'au final, on arrive jamais à sortir de la douleur. En fait, je n'en sais rien. Vraiment rien. Je ne comprends rien à la douleur de perdre quelqu'un, à part celle d'avoir la possibilité de me battre pour le retrouver. Or, cette fois, je ne devrais pas me battre pour le retrouver mais pour le quitter. Tout était inversé par rapport à mes habitudes et ça me faisait vraiment peur de devoir partir. Je ne savais ni où nous allions aller, ni quand nous reviendrions, ni même si nous allions revenir. Je me jetais corps et âme dans un abîme dont je ne connaissais pas le profondeur, s'il en avait une.
- Pourquoi ? Qu'est-ce que tu as fait ?
Rien. Pour une fois, rien. Je n'ai fait qu'effacer le passé pour mieux imaginer mon avenir. Mais j'ai échoué. Le seul avenir qui se profile c'est la douleur de l'absence et le suplice de l'oubli. Mais je sais qu'au fond je ne pourrais jamais l'oublier, même s'il me quittait parce qu'il le voulait, je ne pourrais me résoudre à l'oublier. Même s'il me disait les pires horreurs, même s'il devenait le monstre que j'ai été, je ne pourrais pas l'oublier. Même s'il m'annonçait qu'il ne m'a jamais aimé, que je n'étais qu'une aventure parmi d'autres, je ne pourrais pas l'oublier. Je ne pourrais pas cesser de l'aimer. Et j'espérais en cet instant qu'il n'en était pas de même pour lui. J'espérais, je chérissais la pensée selon laquelle lui réussirait à m'oublier. Et pourtant... S'il souffrait comme je le pouvais, il pourrait lui aussi refuser de m'oublier. Et si je devais en arriver à lui dire les pires horreurs pour qu'il m'oublie, j'y aurais recours. A contre coeur, au dépit de mon âme, mais je le ferais...
- C'est... Hyukjae... Il va pas bien... On va devoir... s'éloigner un moment... J'ai effacé le passé mais il a rattrapé Hyukjae bien trop violemment...
Qui aurait cru que je pourrais définir ce qu'il s'était cruellement passé ainsi ? Comment ai-je réussi à couvrir le massacre que j'ai fait et la tentative de viol de mon frère en un passé effacé et un passé brutal ? Je ne sais pas. Mais tout ce que je sais, c'est qu'il me semble que j'ai fait preuve de subtilité, cette subtilité que j'ai dénigré et dont je ne connaissais même pas l'existence dnas mon esprit jusqu'à présent. Il y a un début à tout, même au plus improbable. Et une fin à toutes les belles choses aussi. Les mauvaises perdurent. Dans un souvenir ou par la force de la réalité mais les belles s'effacent et même finissent par disparaître des mémoires avec le temps, s'il passe encore et encore sans réussir à raviver des souvenirs doux et tendres. J'ai peur de l'oublier si Hyukjae demande à ce que l'on reste loin longtemps. J'ai peur de ne pas l'oublier et d'en souffrir. J'ai peur. Tout simplement peur. Je n'en ai pas l'habitude mais aujourd'hui la terreur s'empare de moi. J'ai peur de le perdre. Juste de le perdre.
- Mais toi, toi tu veux rester non ?
Le fait qu'il ne relève pas à propos de mon frère aurait pu me vexer ou me mettre hors de moi dans d'autres circonstances mais en l'occurence, je préférais que ce soit comme ça... Et bien sur que je voulais rester près de lui, ici ou ailleurs, cela m'importait peu mais je savais que Hyukjae n'accepterait pas de rester ici et qu'il ne voudrait pas non plus que Donghae vienne avec nous. Et de toute façon, je ne lui en demanderais pas autant. Il avait trop de choses ici qu'il ne pouvait pas laisser tomber pour moi...
- Evidemment, comment pourrais-je vouloir te laisser ? - Si votre passé est mort, vous pourriez rester ici avec nous, avec moi. Leeteuk l'aiderait...
Pour une raison qui m'échappe, cette aide il n'en veut pas, il n'est même pas conscient qu'elle existe et existera toujours où qu'il aille, où qu'il m'entraine. Il a déjà fermé les yeux sur l'internat et je suis sur qu'il finira même par regretter de m'avoir forcé à intégrer ce lieu où il a pourtant été plus heureux que jamais, même pour un temps aussi court que fuyant en cet instant.
- C'est ce que je lui ai dit, mais il ne veut rien entendre. C'est comme s'ils lui avaient fait un lavage de cerveau et qu'il était retombé dans son état d'esprit d'il y a quatre ans... Et vu ce que j'ai fait, il vat mieux pour tout le monde, et surtout pour toi, que je parte... - Peu importe qui et comment, tu sais très bien que personne ni rien ne pourra t'atteindre, nous atteindre, tant que nous sommes ensemble. Rien, personne.
Sans même savoir ce que j'ai pu faire, même s'il doit surement s'en douter, il me défend et me promet implicitement de toujours être là pour moi. C'est plus que j'en espère et en même temps, c'est affreux parce que cela ruine mes espoirs de m'éloigner sans le blesser. Et s'il souffre, je souffre. Son absence sera surement difficile à supporter, il faudra que je trouve un moyen de me le rappeler, dans chaque geste que je ferai, il faudra que je vois ceux de Donghae, dans chacun de mes actes que j'entende ses réactions, ses réprimandes, ses mots d'amour, pour ne jamais oublier que je l'ai cruellement fait souffir et que je continue de le faire souffrir sans relâche par mon absence, par mon éloignement. Il ne faudra pas que je réponde à ses appels, ni à ses messages, peut-être même que j'éteigne complètement mon téléphone pour ne pas être tenté... Je ne vais plus vivre qu'à moitié et cette moitié sera pleinement dédiée à mon frère pour que j'en oublie la partie manquante. Il faudra que je m'abandonne pour n'être que le frère de Hyukjae. Eunhyuk devra disparaître parce qu'Eunhyuk n'est rien sans Donghae. Je ne suis plus rien sans lui.
- Est-ce que tu vas revenir ?
Cette question que je n'ai pas osé craindre, que je n'ai pas osé envisager parce que je n'en ai tout simplement pas la réponse, ou plutôt je n'en accepte pas la dure réponse, la terrible vérité qui en découlerait si j'écoutais ce que me criait l'attitude de Hyukjae... Non, je ne reviendrai pas... Surement pas... Mais tant que l'espoir reste, tout est possible. Et je n'ai plus que ça en ce moment, l'espoir qu'un jour, je le serrerai de nouveau dans mes bras. Mais pour l'heure, je n'ai pas le coeur à penser à l'avenir juste à l'instant. Un instant que je voudrais éternel.
M'approchant doucement de lui, je passai un bras dans sa nuque pour le forcer à mettre sa tête dans mon cou tandis que j'enserrai sa taille de mon autre bras pour le serrer aussi fort que je le pouvais. Il ne tarda pas à en faire de même et je savais à cet instant qu'il avait bien compris ce que mon silence impliquait. Une larme s'échappa d'un oeil empreint de douleur et je le gardai tout contre moi pour qu'il ne me voit pas, pour qu'il ne sache pas... Je devais me montrer plus fort que je ne l'étais, je devais lui faire croire que ceci n'était qu'une petite épreuve dans notre histoire, que de toute manière, rien ne pouvait aller contre ce que nous ressentions mais j'étais terrifié à l'idée que ça puisse être une fausse idée. Et si les kilomètres ne nous éloignaient pas que physiquement ? Je rejetai cette idée aussi promptement qu'elle m'était venue pour ne me concentrer que sur l'amour de ma vie.
Je posai mes mains sur ses temps pour pouvoir embrasser délicatement son front et il releva ensuite la tête vers moi avant de déposer ses lèvres sur les miennes avec tendresse. Ce baiser avait l'amer gout de la fin, de l'échéance, comme s'il allait être le dernier, ou l'un des derniers.
Pourquoi a-t-il fallu que je t'aime ? Pourquoi faut-il que ce que j'ai vécu de plus pur soit la chose la plus blessante ? Pourquoi faut-il maintenant que je te laisse, comme on laisserait un proche s'éloigner à jamais ? Pourquoi ai-je tant l'impression que je vais mourir à tes yeux et que tu vas mourir aux miens, et que l'on va tout les deux devoir faire le deuil d'un absent qui est pourtant bien vivant, ou du moins en vie, quelque part ailleurs ? Pourquoi a-t-il fallu que je t'aime ?
Messages : 410 Date d'inscription : 12/05/2014 Sur l'avatar ? : Lee Donghae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Manipule l'esprit des gens Race précise: Siren
Sujet: Re: ~ I will find you again ♥ ~ [PV Envahisseuses] Sam 18 Avr 2015 - 19:33
For The Last Time & Forever
♦ DongHae Lawn & EunHyuk Won ♦
Attendre. Je n'avais jamais aimé ça, encore moins quand je ne savais même pas ce que j'étais censé attendre. Espérer son retour. Leur retour. C'était tout ce que je voulais. Mais j'avais peur, tellement peur que les choses ne se déroulent pas comme je l'espérais. Je pouvais me laisser bercer par l'illusion qu'ils rentreraient tous les deux sains et saufs, et que nous pourrions tous retournés à une vie normale, et affronter simplement les problèmes banals de la vie tous ensemble plutôt que d'avoir à vivre toutes ces horreurs.
Luhan avait été enlevé et avait faillit mourir. Siwon avait été enlevé. Hyukjae avait été enlevé et avait à nouveau enduré les cauchemars de son passé. Et maintenant lui et Eunhyuk ne revenaient pas, et peut être même ne comptaient jamais revenir.
J'ignorais ce que nous avions fait pour mériter tout ça mais les problèmes s’enchaînaient. Alors oui, je préférais croire à une illusion plutôt que de voir la réalité en face. Mais il me suffisait de poser les yeux sur Leeteuk pour comprendre que rien ne se déroulerai comme je le voulais. Son visage était dévasté, et jamais, pas une seule fois je ne l'avais vu ainsi ; anéanti. Même après la mort de ses parents. Mais cette fois là il n'était pas seul ; Hyukjae était là. Aujourd'hui ce n'était pas le cas, et ni ma présence ni mon réconfort ne pouvaient remplacer ceux que lui apportait Hyukjae. Jamais. Je gardais néanmoins sa main dans la mienne, simplement pour lui laisser sous entendre que j'étais toujours là et qu'il n'était pas seul, au moins en apparence.
Et le temps défilaient sans que rien ne change. Chen gardait étroitement Luhan contre lui, dans ses bras, de peur de le voir disparaître à nouveau, et Siwon et Yesung faisaient de même, de leur côté, alors que Leeteuk retenait tant bien que mal ses larmes et que j'attendais, sans rien faire.
J'essayais de penser à autre chose, de laisser quelques secondes le mal de côtés pour ne penser qu'aux souvenirs heureux mais je n'y arrivais pas. Parce qu'Eunhyuk n'était pas là. Celui qui faisait mon bonheur de jour en jour n'était pas là. Celui qui me faisait sourire quand ça n'allait pas n'était pas là. Celui qui me prenait dans ses bras pour me rassurer n'était pas là. Celui qui savait trouver les mots pour me réconforter n'était pas là. Celui qui représentait tout simplement toute ma vie n'était pas là, et j'avais peur qu'il ne revienne pas.
Mais la porte finit par s'ouvrir. Je relevais les yeux plein d'espoir vers l'ouverture de la porte, et constatais qu'il était là. J'aurais voulu m'attarder uniquement sur le fait qu'il était là, rien que sur sa présence, mais il était couvert de sang. J'aurais pu m'inquiéter, mais ce n'était pas le sien. J'aurais pu le sermonner, mais au fond je m'en fichais. Tout ce qui comptait en cet instant c'était qu'il soit là. Mais quelque chose n'allait pas. Ça se lisait dans ses yeux. Et à nouveau j'avais peur.
Tout le monde avait les yeux rivés sur lui, pensant que tout ceci était terminé et qu'ils allaient obtenir des réponses, mais il ne disait rien, et Hyukjae n'était pas là. Leeteuk en le voyant seule avait perdu tout espoir, et je ne savais pas quoi dire, ni quoi penser. J'avais peur de la vérité ; j'avais peur d'avoir raison. Sans rien dire, il vint jusqu'à moi simplement pour me prendre la main et m'emmener avec lui à l'extérieur de la chambre. Je ne songeais même pas une seule seconde à résister ou à essayer de lui dire quoique ce soit, et me contentais de le suivre.
Quelques instants à peine s'écoulèrent avant qu'il ne me ramène doucement contre lui pour déposer ses lèvres contre les miennes. Et malgré tout la tendresse, toute la douceur et tout l'amour dont il faisait preuve, j'avais peur. Terriblement peur. Mais j'appuyais néanmoins mes lèvres contre les siennes, quelques secondes avant qu'il ne me prenne dans ses bras. Je glissais les miens autour de ses épaules alors qu'il me serrait de plus en plus contre lui, me gardant étroitement serré entre ses bras. Sa main glissait à plusieurs reprises dans mes cheveux, et je ne songeais pas à faire autre chose que le laisser faire. Seulement j'avais besoin de savoir. J'avais besoin de comprendre où il voulait en venir même si j'avais peur de chercher la vérité.
- Eunhyuk...
Je tentais de m'écarter de lui pour pouvoir le regarder avant de continuer mais il m'en empêcha, me gardant fermement contre lui tout en me disant :
- Chut... Ne dis rien... S'il te plaît...
Je m'abstenais de lui résister ou d'ajouter quoique ce soit, comprenant qu'il en avait besoin. Mais la peur refaisait surface, et ces quelques mots ne me rassuraient nullement. Il finit néanmoins par m'écarter de lui, plongeant son regard dans le mien avant d'essayer de me dire, sans parvenir à trouver les mots :
- Donghae, je...
J'essayais de l'encourager à parler, à me dire ce qui n'allait pas, mais rien en semblait l'aider à tout m'avouer :
- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu as l'air si mal ? Où est Hyukjae ? - Il... Je...
Il détourna les yeux, incapable de soutenir mon regard qui lui cherchait des réponses ; j'avais besoin de savoir. Si quelque chose n'allait pas je voulais l'aider. S'il avait besoin de réconfort je voulais le prendre dans mes bras. S'il voulait pleurer je voulais sécher ses larmes. S'il me disait partir je voulais pouvoir le retenir. Je le voyais retenir ses larmes sans essayer de comprendre, cherchant toujours à fuir cette vérité alors que je cherchais pourtant à la connaître. Je relevais son visage vers moi pour l'inciter à me regarder, ne cherchant à faire passer dans mes yeux simplement et uniquement ce que je ressentais pour lui dans l'espoir de le rassurer et de l'aider à parler, mais il semblait ne pas y arriver.
- Je t'écoute... Allez, vas-y... Courage, je peux tout entendre, ne t'en fais pas...
Oui, je pouvais tout entendre. Mais je n'étais pas sûr de vouloir tout entendre.
- Je dois partir.
Et ça je ne voulais pas l'entendre. Le voir partir était sans aucun doute la chose que je redoutais le plus depuis que je l'aimais et aujourd'hui nous y étions, et ni lui ni moi ne semblions pouvoir y faire quelque chose, et encore moins le vouloir. Non, je ne voulais pas. Je ne pouvais pas le laisser partir. Je me refusais de devoir me réveiller un seul matin sans lui à mes côtés. Je me refusais de devoir me réveiller en pleine nuit après un cauchemar sans ses bras pour me rassurer. Je me refusais de pleurer seul en silence sans lui pour sécher mes larmes. Je me refusais de devoir sourire si lui n'est plus à mes côtés. Je me refusais de devoir apprendre à vivre sans lui pour m'aider à avancer. Alors même qu'il m'annonçait devoir partir je me sentais déjà reculer.
- Pourquoi ? Qu'est-ce que tu as fait ?
Le sang qu'il avait sur lui me donnait déjà la réponse, mais ce n'était pas pour moi un motif de départ. Pour n'importe qui ça le serait mais pas pour moi. Pas pour lui. Pas pour nous. Et il n'y avait qu'une personne qui avait plus de poids que moi dans son coeur, qui pouvait le forcer à partir : Hyukjae.
- C'est... Hyukjae... Il va pas bien... On va devoir... s'éloigner un moment... J'ai effacé le passé mais il a rattrapé Hyukjae bien trop violemment...
C'était donc ça. Cet incident avait été trop dur à supporter pour Hyukjae et maintenant il voulait tourner la page, s'en aller. Mais Eunhyuk avait déjà tourné cette page, pour lui. Il avait fait ça, tout ça pour lui. Et Leeteuk voulait l'aider. Il avait toujours été prêt à le faire, mais visiblement il le rejetait. Je n'essayais même pas de comprendre ce qu'il avait traversé, puisque j'en étais incapable, mais en cet instant je m'en voulais. Je m'en voulais de lui en vouloir à lui pour avoir prit de telles décisions. Je m'en voulais pour essayer de convaincre son frère de rester parce que j'avais besoin de lui.
- Mais toi, toi tu veux rester non ? - Evidemment, comment pourrais-je vouloir te laisser ?
Alors reste dans ce cas. Reste. Je n'avais pas le droit de le contraindre à rester. Je n'avais pas le droit de le pousser à choisir entre son frère et moi. Je n'avais pas le droit de lui en vouloir. Et pourtant c'est ce que je faisais.
- Si votre passé est mort, vous pourriez rester ici avec nous, avec moi. Leeteuk l'aiderait... - C'est ce que je lui ai dit, mais il ne veut rien entendre. C'est comme s'ils lui avaient fait un lavage de cerveau et qu'il était retombé dans son état d'esprit d'il y a quatre ans...
Je ne le connaissais pas à cette époque, mais pour l'avoir vu à son arrivée, pour avoir constaté la façon qu'il avait de vouloir sans arrêt éviter le contact physique avec nous, je ne pouvais qu'imaginer comment il était une fois qu'Eunhyuk l'avait retrouvé. Je savais que je n'avais pas le droit de le retenir, je savais que Hyukjae avait besoin de lui, probablement plus que moi, mais attendre quatre ans ou plus je en pouvais pas. C'était égoïste de ma part, je le savais, mais je ne pouvais juste pas.
- Et vu ce que j'ai fait, il vaut mieux pour tout le monde, et surtout pour toi, que je parte...
Je le regardais sans comprendre. En quoi le fait qu'il parte pouvait m'être bénéfique ? Je préférais vivre dans l'ombre et la crainte si c'était avec lui, dans ses bras et sa chaleur. Mais en rien vivre sans lui était une solution pour moi.
- Peu importe qui et comment, tu sais très bien que personne ni rien ne pourra t'atteindre, nous atteindre, tant que nous sommes ensemble. Rien, personne.
Je baissais les yeux, sachant que j'avais perdu à la seconde même où Hyukjae lui avait demandé de partir. Peu importe ce que je pouvais lui dire il ne changerait pas d'avis, et au fond je n'avais pas le droit d'essayer. Il allait partir. Je devais m'y résigner, mais je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans lui, pas un seul instant sans son sourire pour me redonner espoir, son épaule pour pleurer, ses bras pour me rassurer. Pas un seul instant sans lui. Et pourtant je le devais. Seulement pourquoi afficher un sourire si je ne peux plus voir le sien ? Pourquoi tenter de faire croire que tout va bien alors que se sera le contraire ? Faire sembant, c'est tout ce qu'il em restait à faire. Jouer la comédie en espérant finir par me prendre au jeu. Et je n'avais plus qu'une seule chose à lui demander désormais.
- Est-ce que tu vas revenir ?
J'aurais préféré mille fois qu'il me mente, attendre toute ma vie de le voir revenir plutôt que d'avoir à affronter ce silence, ce silence si pesant qui répondait à sa place. Il ne s'agissait plus d'année à vivre sans lui mais de toute une vie. Il ne s'agissait plus d'avancer sur une route sinueuse en attendant son retour pour que lui me remette sur la bonne voie. Personne ne viendra m'aider. Lui ne viendra pas. Il ne viendra plus. Je pouvais garder espoir mais ce serait me mentir, pour finalement me prendre la vérité en pleine figure le moment venu. Il ne reviendra pas. Il s'en va. Pour toujours. Toujours. Sans moi. J'aurais presque préféré qu'il soit mort. Ce que je dit est horrible, mais ç'aurait été plus facile à accepter. Qu'il soit mort, bien loin du monde des vivants, et non dans ce dernier à errer je ne sais où, sans que je puisse le revoir un jour. Est-ce que son départ signifiait la fin ? Notre fin ? Que toute cette histoire qu'était la nôtre appartient maintenant au passé ? Je l’ignore, et je ne veux probablement pas connaître la réponse. Il s'approcha doucement de moi avant de m'attirer doucement contre lui. J'avais envie de hurler, de le repousser. Une dernière étreinte. Non. Je ne voulais pas. Et pourtant je me suis blottis contre, ne pouvant rien faire d'autre que d'apprécier son étreinte et sa chaleur, une dernière fois. Je le serrai dans mes bras à mon tour tout en retenant péniblement mes larmes, ne voulant pas pleurer devant lui. Mais j'avais bien peur de ne pas y arriver. Il m'éloigna suffisamment de lui pour pouvoir embrasser mon front, et je relevais après ça immédiatement la tête vers lui avant de déposer mes lèvres contre les siennes, sans savoir si ce baiser était le dernier. Et Eunhyuk ne le savait pas non plus. C'était probablement la raison pour laquelle j'entrouvris les lèvres lorsqu'il me le demanda, prolongeant le plus longtemps possible ce baiser. Je fermais les yeux avant de lui murmurer inutilement, sachant que peu importe ce qu eje pouvais dire il partirait :
- Je ne veux pas tu partes...
Je me blottis à nouveau contre lui et il m'embrassa longuement dans le cou avant de me serrer contre lui avec un incroyable douceur, calant sa tête contre la mienne alors que sa main glissait dans mes cheveux.
- Je ne veux pas non plus... - Alors reste.
Dis comme ça ça semblait si simple. Il ne voulait pas partir et je ne voulais pas qu'il parte. Alors il n'avait qu'à rester. Rester ici, avec moi, ne pas me laisser. Mais non. Nous n'étions pas deux dans toute cette histoire. Nous étions trois. Et ce depuis toujours, même si je n'en avais jamais pris conscience. N'importe quelle décision prise par Eunhyuk ou par Hyukjae affectait forcément l'autre, en bien ou en mal, et jamais, jamais ils ne pourraient s'abandonner l'un l'autre. Mais moi si. Je ne pouvais pas les forcer à rester. Et je n'arrivais même pas à leur en vouloir, que ce soit à l'un ou à l'autre. Tout ce que j'avais à faire c'était l'accepter. Mais même ça c'était trop dur.
- Je ne peux pas Hae...
La décision ne lui revenait pas. Je le savais. Et pourtant j'insistais :
- J'ai besoin de toi. Je t'en prie, reviens-moi. - Je ne peux rien te promettre Hae... Plus je serai loin d'ici moins tu seras en danger.
Je me fiche du danger. Je me fiche de tout ça du moment qu'il est près de moi. C'est tout ce qui compte. Du moins c'est tout ce qui comptait jusqu'à maintenant. Aujourd'hui je devais apprendre à compter sur autre chose, sur quelqu'un d'autre. Mais je ne voulais pas. Même pour lui j'en étais incapable.
- Je t'attendrai chaque seconde, jusqu'à ce que tu reviennes... - Il ne faut pas. Il faut que tu m'oublies, que tu sois heureux malgré mon absence. Promet-moi d'être heureux Hae. S'il te plaît.
J'étais prêt à tout pour lui, mais pas ça. Tout sauf ça. Je ne pouvais pas lui faire croire que j'allais me trouver une gentille femme qui me donnera des tas d'enfant ou encore un bon mari qui m'aimera quand tout ce que je veux c'est être avec lui. Je ne pouvais pas lui mentir.
- Je peux pas te promettre une telle chose. Je ne veux pas. - S'il te plaît... Essaye de comprendre... Je ne veux pas que tu souffres.
Il n'y avait que son départ qui pouvait me faire souffrir, et ça me tuait de le rendre coupable de ça. Mais comment blâmer Hyukjae ? Je ne pouvais pas lui en vouloir à lui non plus, je n'arrivais pas à en vouloir à Eunhyuk, et en vouloir à des hommes morts c'était inutile. Non. Je n'avais personne sur qui rejeter la faute. Personne.
- Alors ne pars pas. Je ne veux pas te perdre. Sans toi tu sais que je ne suis rien.
Sans que je ne m'en rende compte je commençais à pleurer. Je cherchais même pas à le cacher en m'en apercevant, c'était inutile. Eunhyuk m'écarta suffisamment de lui en sentant mes larmes rouler sur sa peau pour pouvoir me regarder, plongeant son regard dans le mien avant d'effacer les larmes qui tombaient librement sur mes joues. Mais d'autres s'échappaient de mes yeux, et rien ni personne ne pouvait les sécher. Pas aujourd’hui. Pas lui. Il me poussa néanmoins à le regarder alors que je tentais vainement de détourner mon regard du sien, n'arrivant pas à le soutenir alors que j'étais en larme. Mais je l'écoutais pourtant attentivement, ne pouvant rien faire d'autre à part profiter de sa présence une dernière fois :
- Tu es et resteras l'ange tombé du ciel qui m'a sauvé. Ce n'est pas toi qui a besoin de moi mais bien l'inverse, alors je t'en prie, une dernière fois, sois heureux sans moi et je tâcherai de l'être, pour toi.
Heureux sans lui ? Non. C'était lui. C'est lui mon bonheur, ma joie, mon sourire. Tout ça c'est lui. Et s'il part il les emmène avec lui. S'il part il ne restera plus que des mensonges. Un sourire faux plaqué sur mon visage pour faire croire que tout va bien, des crises de rire forcées pour donner l'illusion d'une joie qui sera fanée dès son départ et de fausses réjouissances en cas de bonnes nouvelles qui annoncerait la joie chez certains en me rappelant cruellement que la mienne n'est plus ici. S'il part il emmène tout avec lui. Tout ce qu'il y a de bon, et il ne laisse plus que le mauvais. Je devais lui répondre. Je devais lui dire ce qu'il voulait entendre, je devais lui promettre d'être heureux, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas lui mentir. Et la vérité je n'arrivais même pas à lui dire. Je me contentais d'hocher négativement la tête en guise de réponse avant de retrouver le réconfort de ses bras, n'arrivant ni ne cherchant à stopper mes larmes.
-Je ne veux pas que tu t'en ailles... - Il le faut pourtant...
Il en fallait des choses. Énormément. Mais pas ça. Pas ça. Seulement je n'avais plus rien à dire. On ne m'avait pas demandé mon avis et on ne me le demandait toujours pas, à lui non plus d'ailleurs. Tous ce que nous avions à faire c'était l'accepter, la seule chose que nous ne pouvions pas faire. Mais à présent je devais capituler, et lui dire au revoir. Je ne voulais pas. J'aurais voulu repousser l'échéance jusqu'à la fin, mais je ne pouvais pas.
- Où est-ce que vous allez aller ? - Je... Je ne sais pas encore...
J'ignorais s'il me disait ça parce qu'il ne savait vraiment pas ou s'il avait peur que je tente quelque chose de stupide pour le revoir, mais ça n'avait plus aucune importance. Plus rien n'en aurait après son départ.
- Ne fais pas de bêtises, et surtout ne m'oublie pas...
Ne pas m'oublier. Au fond c'était la seule chose que je pouvais sincèrement lui demander, et en admettant le fait qu'il parte c'était la seule chose que je voulais réellement.
- Je ne risque pas de t'oublier, Hae. On oublie pas de respirer, je ne peux pas t'oublier. Jamais.
Il embrassa doucement ma tempe avant que je ne lui dise, d'une voix chagrinée :
- Alors tu vois bien que tu ne peux pas me demander de le faire... - Hae...
Je m'éloignais de lui à ce moment là, entendant la tristesse dans sa voie. Il avait les larmes aux yeux mais lui arrivait à se montrer plus fort que je ne l'étais. Ma main vint doucement caresser sa joue alors que ses bras m'entouraient tendrement, sachant tout deux que cette fois-ci était la dernière.
- Je t'aime.
Une dernière fois. J'avais besoin de lui dire ces quelques mots, une dernière fois. Nous n'arrivions même pas à sourire l'un pour l'autre, une dernière fois. Fermer les yeux et bientôt sentir la caresse de ses lèvres contre les miennes, une dernière fois. Pouvoir sentir ce contact si doux et si tendre, une dernière fois. Sentir sa langue quémander un baiser plus intime, une dernière fois. Entrouvrir les lèvres avant de sentir sa langue retrouver la mienne, une dernière fois. Refermer jalousement mes bras autour de son cou, une dernière fois. Appuyer mes lèvres contre les siennes, une dernière fois. Le sentir resserrer son étreinte pour me sentir près de lui, une dernière fois. Mettre un terme à ce baiser à court d'oxygène, une dernière fois. Abandonner son étreinte et sa chaleur, une dernière fois. Plonger mon regard aimant dans le sien et y trouver tout son amour, une dernière fois. Entrelacer mes doigts aux siens et sentir la caresse de sa peau, une dernière fois.
- Au revoir Donghae.
Et entendre ces mots, une première et dernière fois. Tu embrasses doucement ma tempe, tu retiens tes larmes alors que je ne cherche plus à le faire, tes doigts lâchent un à un les miens alors que tu t'éloignes de moi, et tu t'en vas, pour toujours.