Personne. Il n'y avait absolument personne dans la chambre. J'étais tout seul, chose qui était bien rare, et anormale. D'ordinaire, y a toujours une personne qui traîne quelque part, mais là non. J'étais tout seul. Et j'aimais pas vraiment ça à vrai dire.
Chen était à la bibliothèque, encore. Il y passait pas mal de temps ces derniers jours, il donnait des cours de coréen à une certaine Rosie, une adulte qui travaillait à l'internat. Ça ne me dérangeait pas, mais par conséquent, je le voyais moins. Eunhyuk était avec Donghae je ne sais où, en train de faire je ne sais quoi, et je ne voulais pas savoir -ça se trouve ils font quelque chose de tout à fait honorables hein-. Avant, son absence ne m'aurait pas dérangé, mais depuis qu'il était en couple avec Donghae, j'avais l'impression qu'il s'était radouci, si bien que je m'étais rapproché de lui en assez peu de temps, faisant de lui mon meilleur ami et presque une figure fraternelle. Enfin bref. Par conséquent, Donghae n'était pas là non plus -vive le pouvoir de déduction-. Yesung était en ville, je sais pas trop où à vrai dire -je sais rien en fait- pour faire son album. Ca lui prenait pas mal de son temps libre ces derniers jours, si bien qu'on ne le voyait presque plus. Il rentrait généralement dans la soirée -sauf certains jours où ils décidaient de revenir plus tôt-, soit de bonne humeur soit de très mauvaise. Ça dépendait des jours. Leeteuk et Hyukjae n'était pas là non plus, et je vais me répéter, mais je ne sais pas pourquoi non plus, ni où, ni comment, ni voilà. Un jour faudra que j'apprenne à me renseigner. Mais ce jour n'est pas arrivé, comme dirait Aragorn -that référence-. Et pour finir, Siwon n'était pas là non plus. Alors oui, une énième fois -promis c'est la dernière- je ne sais pas où il est, ni avec qui, ni comment, ni pourquoi. Mais en revanche, contrairement aux autres, ça m'importe un minimum. Bah oui parce que comment dire, il sort avec Yesung -dans le genre couple bizarre ça se pose là-. Non pas que ça me dérange hein, pas du tout, au contraire, tant mieux pour eux hein, mais bon. Bah oui hein, Siwon c'est Siwon. Alors vous je sais pas, mais moi j'ai du mal à croire qu'il est passé du débauché au parfait petit ami en une journée. C'est légitime de se poser la question, et du coup j'en viens à me demander ce qu'il fait en ce moment même, surtout que Yesung est pas souvent là en ce moment. Sans parler du fait qu'avant, il nous répétait en permanence que fallait même pas essayer de lui parler d'amour et que pour rien au monde il finirait en couple un jour. Donc forcément, tout ça, c'est louche. Et bah voilà, y a qu'à demandé. Quand on parle du loup, on en voit la queue -ne rigolez pas, je vous rappelle que cette expression est tout à fait approprié pour Siwon d'abord-. J'étais allongé sur mon lit, mon téléphone à la main, et il m'est passé devant en me regardant vaguement, avant de se laisser tomber sur son lit. Je l'ai suivi des yeux en mode pas discret, pour finir par le voir étalé en mode crêpe. Peut être fallait-il que je lui parle, pour être sûr qu'il était amoureux de Yesung et qu'il ne finirait pas par le faire souffrir. Nan parce que Yesung lui avait l'air aux anges en fait. Mais je me voyais pas aborder le sujet là, comme ça. Mieux valait sortir, pour être sûr d'être tranquille. Parce que suffit que je veuille parler à quelqu'un pour que toute une troupe débarque, donc soyons prudents. Je me suis redressé doucement, avant de m'asseoir en tailleur vers lui, chose qui ne l'a visiblement pas perturbé puisqu'il n'a même pas prit la peine de relever la tête vers moi. Je l'ai regardé attentivement, mais toujours aucune réaction de sa part. Mais comme il fallait que j'attire un minimum son attention, j'ai voulu tenter une approche des plus basiques. Sauf que j'ai pas pu parce que le maître a parlé sans même relever les yeux vers moi.
- Ça te dit une sortie avec le prince Siwon ?
Au moins je suis rassuré -ou pas- dans l'idée que Siwon est toujours Siwon. My Lord parle de lui à la troisième personne, tout va bien. Et en fait c'est très bien ça, j'ai même plus à m'embêter pour trouver une excuse pour le traîner dehors avec moi. Enfin d'un autre côté, s'il me proposait ça, c'était qu'il s'emmerdait vraiment profond. Mais c'est pas grave.
- Ben en fait... - Allez viens ça sera sympa.
Si mon Seigneur avait l'amabilité de me laisser finir mes phrases, il pourrait avoir le plaisir d'entendre de ma magnifique voix le fait que c'est ce que je comptais lui demander. Mais c'est pas grave, passons.
- D'acc. Si tu veux.
Sa tranquillité s'est donc levé en même temps que moi, et on est sorti -à mes risques et périls-. Au risque de casser cette ambiance étrange qui s'accompagnait d'une discussion bizarre que nous partagions déjà depuis 20 bonnes minutes, j'ai tenté un truc, dans l'espoir d'obtenir les réponses que je cherchais en mode fouine.
- Tant qu'on est dehors, il faudrait que je te parle... - Vas-y je t'écoute.
Little Prince est au taquet aujourd'hui. D'habitude faut attendre ses 15 minutes nécessaires de réflexion pour savoir s'il répond ou pas parce que parler de sujet important le fait chier.
- Tu sais, Chen et moi... ça va pas fort en ce moment et... - Ah bon ? Je croyais pourtant que vous étiez bien ensemble ?
Messire va-t-il daigner me laisser parler sans me couper ? Au fait, c'est pas bien de mentir. Ne suivez pas mon exemple les petits n'enfants -ça fait pédophile-.
- Oui mais je sais pas... J'ai l'impression qu'il me fait plus confiance et qu'il a peur que je le laisse tomber pour aller avec quelqu'un d'autre. - C'est stupide. Pourquoi tu ferais ça ? Il me semble que t'as personne en vue...
The King is thinking. Attention les yeux.
- Non mais il pense que je pourrais me faire avoir par quelqu'un qui me manipulerait. - Qui pourrait faire ça ? - Je sais pas moi... Quelqu'un qui s'engage pas trop et qui du coup n'aurait aucun problème à me laisser tomber vite je suppose...
Non je ne vise personne d'abord - sisi je vous jure-. C'est pas comme s'il avait essayé de me mettre dans son lit la première fois qu'il m'avait vu en même temps.
- Et tu lui as parlé ? - Non. - Alors tu devrais y aller, rien de mieux qu'un bon dialogue pour...
Non j'ai pas pu résister à la tentation de lui sauter dans les bras. Cet instant était juste mémorable. Il a pas vraiment été réceptif je dois dire. Enfin faut dire, je l'ai un peu pris au dépourvu. Mais c'est pas grave. Je suis fier de lui. Le Petit Prince a évolué. Il est passé de Cro-Magnon à chameau -non je ne sais pas pourquoi, en plus je trouve ça laid un chameau-. Enfin comme il semblait quand même très très paumé, je me suis dit que j'allais éclairer sa lanterne, histoire qu'il ai un peu de lumière le pauvre.
- Alors t'es vraiment amoureux ? Ça y est ?
Je m'écartais de lui pour pouvoir regarder la tête qu'il tirait : mé-mo-rable.
- Hein ?
Oh ça va hein, fait pas celui qu'a pas compris. T'es suffisamment intelligent -t'es même le plus intelligent donc t'as pas d'excuses- pour capter que je me foutais de la gueule.
- Si t'as pas sauté sur l'occasion, c'est que t'es amoureux. Lalala, Siwon est amoureux.
Redevenir le gamin chiant, je crois que c'est mon domaine de compétence -après le cassage d'ambiance-. Bah voilà, maintenant il boude. Mais il est cro-mignon. Siwon amoureux quoi. Celle-là c'est la meilleur de l'année. Il mériterait qu'on lui discerne un prix. Et un à Yesung aussi, pour réussir à supporter et à aimer cet énergumène des plus étranges que l'on nomme communément Siwon.
- Oh t'es trop chou ! - Tu te foutais de moi avec ton histoire entre toi et Chen c'est ça ?
J'oubliais que les rares fois où on arrive à le perturber, son temps de réaction devient inférieur à celui d'une limace. Nan parce qu'il aurait du me dire ça il y a 30 secondes déjà.
- Evidemment, mais du coup je sais que t'es amoureux. Amoureux. A-mou-reux. A-MOU-REUX...
J'aurais pu chanter ça pendant des heures si son téléphone n'avait pas sonné. Enfin un téléphone qui sonne chez Siwon, ça veut dire un téléphone qui vous parle pour vous dire qu'on vous appelle. Donc je viens de me faire couper la parole par un téléphone. Np. Je souriais bêtement tout en le regardant sortir son téléphone avec un air à la fois blasé et étrange. Mais cet expression rare laissa place à une mine plus sérieuse, voir même ennuyée. Il me fit un signe de tête pour m'indiquer qu'il revenait et porta le téléphone à son oreille après avoir répondu. Je le perdis de vue lorsqu'il se mit dans un ruelles, pour être tranquille. Mais je m'en fichais royalement. J'avais eu la réponse que je cherchais. Et j'étais satisfait. Décidant de ne pas l'attendre bêtement debout, je m'assis sur la banc à côté de moi et sorti à mon tour mon téléphone. Ce dernier m’affichait un message en attente. J'allais pour déverrouiller mon téléphone mais je n'eus pas le temps. Quelqu'un dans mon dos plaqua sa main contre ma bouche, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. La personne tenait un tissu, imbibé d'un produit étrange, de cette même main qui m'emprisonnait, et je n'eus pas le temps d'en voir d'avantage que je me sentis sombrer.
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Sujet: Re: • Expérience & Clonage [pv Envahisseuses] Mer 26 Nov 2014 - 22:03
"Lost ~ "
“Chen & Family ~ ”
En me réveillant, je pris comme à mon habitude Luhan dans mes bras, alors qu’il dormait paisiblement à côté de moi. Et comme tous les jours, il râlait un temps avant de se blottir un peu plus contre et face à moi avant de se rendormir. Et moi, je restais là, à le regarder dormir, sans oser bouger pour ne surtout pas le réveiller. Souvent, bercé par sa respiration paisible et calme, je finissais par m’assoupir aussi, sans desserrer mon étreinte. Mes rêves étaient toujours peuplés de ces moments que tout le monde rêve de vivre et que je côtoyais au quotidien avec lui. Lui tenir la main chaque jour, à chaque instant ; partager son temps et lui offrir le mien ; l’embrasser chaque fois que nos regards se croisent ; ressentir autant d’amour en un seul instant éphémère, il m’était donné de vivre tout cela grâce à lui et je ne pouvais qu’en être le plus heureux des animaliks. Parfois, quelques cauchemars venaient entacher le monde réel empli de merveilles d’une fantaisie horrible que je n’aurais pour rien au monde voulu vivre. Il lâchait ma main et s’éloignait en direction d’un autre et je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas le retenir, je ne pouvais pas le suivre, j’étais figé sans réussir à dire ou faire quoi que ce soit et même respirer devenait une souffrance, une lente agonie, dont il me libérait lui-même en embrassant mon front pour me réveiller. Ou alors, il s’éloignait mais semblait pourtant vouloir me retrouver. Nous courions l’un vers l’autre sans jamais pouvoir se toucher et c’était aussi lui qui m’éveillait de ces visions par un tendre baiser.
Mais ce matin, je fus le premier à me réveiller. Je ne saurais dire depuis combien de temps ce n’était pas arrivé mais aujourd’hui, en ouvrant les yeux, je ne vis pas son regard doux qui plongeait dans le mien, sa main ne passait pas dans mes cheveux et il ne s’était pas redressé sur l’autre coude pour me regarder me réveiller. Non, ce matin, c’était à moi de le réveiller et pour une fois que j’avais mon cours de coréen en matinée, je n’allais pas arriver en retard. J’avais décalé pour pouvoir passer l’après-midi avec lui. Depuis que j’avais commencé les cours, on ne se voyait presque plus et j’avais peur de retomber dans la routine qui nous avait été fatale il y a quelques temps déjà. Quand je nous voyais aujourd’hui, j’avais vraiment du mal à croire ce qu’on avait du passer pour pouvoir être pleinement heureux tous les deux. Mais pour rien au monde, je ne reviendrais en arrière. Chaque fois qu’on a eu un obstacle à franchir, on se prenait la main pour le surmonter ensemble. Je ne pense pas qu’il y ait plus belle histoire qu’une histoire que l’on construit à deux, pas-à-pas…
Je détournai légèrement le regard du plafond pour pouvoir le contempler, lui qui avait égayé toutes mes nuits d’angoisse, de doute ou d’inquiétude, avant de doucement caresser son dos de la main gauche, celle qui le maintenait serré contre moi, le faisant légèrement soupirer avant qu’il ne se rapproche un peu plus de moi, passant sa jambe gauche au-dessus de moi, m’empêchant complètement de bouger. Je remontai ma main jusqu’à ce qu’elle passe dans ses cheveux et je m’amusai, comme je l’avais déjà fait plusieurs fois auparavant, à faire des boucles avec, en les enroulant autour de mes doigts, au risque de le faire râler. Il ouvrit doucement les yeux et les leva vers moi en les écarquillant quand il me vit réveillé. Il n’avait tellement pas l’habitude que c’était compréhensible qu’il soit étonné même s’il aurait du se douter que je ne jouai pas avec ses cheveux en dormant, aussi soyeux soient-ils.
Une fois le choc digéré, il finit de passer au-dessus de moi, avec la discrétion et la souplesse d’un chat – si on peut appeler ça de la souplesse – et se hissa sur ses coudes pour m’embrasser tout aussi tendrement que j’aurais pu le faire. Tendresse et douceur. Voilà un parfait résumé pour notre histoire. Il se laissa ensuite faire et je pus échanger nos places sans qu’il résiste afin de pouvoir moi-même l’embrasser tout doucement, comme un effleurement léger et fugitif, un court instant qui crée tout seul un souvenir inoubliable dans nos mémoires. Mais comme je suis en couple avec Luhan, probablement le plus grand briseur d’instants romantiques et tendres, je ne pouvais pas espérer rester là à l’embrasser délicatement pour toute une journée. Il a fallu qu’il glisse ses mains sur mes hanches puis, en effleurant d’un doigt mon tee-shirt, arrive à me faire me tordre de rire, d’un rire franc et maladroitement retenu, en me chatouillant comme un malade. Je l’aimais comme un fou et même dans ces moments-là, je n’aurais jamais osé souhaiter qu’il change.
Je soufflai des « arrête » sans impact aucun sur lui et il continuait de martyriser mes côtes alors que je ne pouvais presque plus respirer tellement je riais. Maitriser mon rire pour ne pas réveiller les autres était en soi le plus gros défi que je devais relever pour le moment et pour l’instant, je ne m’en sortais pas trop mal, malgré quelques éclats de temps à autre, qui faisaient grogner certains de nos coloc’ tout en faisant pouffer Luhan, très fier de lui. Mais il fallait que j’y aille… J’aurais bien sur voulu rester avec lui chaque seconde mais j’avais appris à lui laisser de l’espace – peut-être un peu trop ces derniers temps – pour ne pas l’étouffer. J’avais parfois du mal à me dire que je devais aussi savoir vivre sans lui et que chaque moment d’absence rendaient les retrouvailles plus agréables encore. M’imposant du mieux que je pouvais pour l’empêcher de me chatouiller encore et encore, je l’embrassais doucement, une dizaine de rapides baisers fugaces, comme des caresses qu’on veut garder mais qui s’effacent plus vite qu’elles ne se font.
- Faut que j’y aille Honey…
Son sourire s’estompa un instant avant qu’il ne m’embrasse encore une fois, plus tendrement que jamais. Bien sur, chaque fois la tentation était incroyablement forte et j’hésitai une nouvelle fois à rester là mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas non plus rater le cours avec Rosie et d’autre part, être avec lui me manquait chaque fois que je m’éloignais. Bientôt, je n’aurais plus rien à apprendre à mon élève – de simple je veux dire – alors je pourrais passer plus de temps avec lui. Mais aujourd’hui, non… Un dernier regard et je me sépare de lui pour me diriger vers le placard qui nous est réservé. Sans lui jeter un seul regard – je sais que je craquerais à coup sur – j’attrape un tee-shirt noir et un jean avant d’aller m’enfermer dans la salle de bain pour me préparer, toujours dans le but de ne pas retomber dans les bras de Luhan parce que je savais que si c’était le cas, ce serait la fin de toute ma détermination.
Une dizaine de minutes plus tard, je ressortis et je ne remarquai que maintenant qu’il manquait YeSung dans la chambre mais c’était tout à fait normal puisqu’il devait travailler toute la nuit sur son album. Les autres étaient tous endormis paisiblement et même Luhan avait retrouvé le pays des rêves. Siwon quant à lui semblait très seul dans le lit deux places. Je ne l’avais pas vu sortir seul depuis qu’il s’était officiellement mis avec YeSung. J’étais tellement content qu’il ait trouvé une personne pour le rendre heureux juste par sa présence que je trouvais assez injuste qu’il finisse du coup par se retrouver seul à cause de l’album mais il y avait toujours Leeteuk pour lui tenir compagnie de temps en temps. Bah, ne nous attardons pas sur les détails de solitude des uns et des autres parce que dans notre grande famille il y en a toujours un pour compter sur un autre. Le sourire aux lèvres, je pris une veste légère pour ce mois de novembre assez doux, bleue avec des têtes de mort roses pâles dessus. Je dois avouer que les fringues contrastées comme les symboles assez noirs qui apparaissent en couleur, j’adore ça. L’un des préférés de ma collection est assez space et je ne le mets que rarement : une tête de mort rose avec une tête de Bisounours violet qui sort d’un des yeux et l’autre œil complètement noir. En plus, elle semble posée dans une main dont les veines sont des branches d’un arbre en fleur. Complètement décalé. Absolument immonde pour certains. J’adore.
Prenant soin de ne réveiller personne, je sortis doucement de la chambre pour me rendre à la bibliothèque où avait lieu mon cours. Rosie était déjà là, toujours souriante et prête à apprendre toujours plus.
~
Quand l’heure vint de nous séparer, je donnai rendez-vous à Rosie pour un prochain cours, dans une semaine, pour être sur d’avoir du temps à consacrer à Luhan et elle ne semblait pas contre le fait d’espacer un peu nos leçons. Tant mieux.
En sortant de la bibliothèque, je pris la direction des escaliers, espérant retrouver Luhan et au cours de mon ascension, je rejoignis YeSung qui avançait lentement, apparemment épuisé par sa nuit. Sans un mot, il n’avait pas l’air d’en avoir la force, on retourna tous les deux à la chambre où toute la famille était à présent réunie, à l’exception de Luhan et de Siwon. Si j’avais été jaloux au début, maintenant, je savais que Luhan ne ferait rien de tel et que Siwon, malgré ses airs de débauché pervers qui se fout du monde, ne tenterait rien en sachant que ça pourrait nous blesse, Luhan et moi. Et puis, il sortait avec Yesung... Donc, je me disais qu’il n’y avait rien à craindre. Je n’avais qu’à l’attendre. Patienter. Je n’aimais pas vraiment ça, surtout quand c’était lui que j’espérais, mais je lui devais bien ça.
- Salut tout le monde… Souffla YeSung avant de s’étendre sur son lit, mort de fatigue.
Tout le monde tourna le regard vers la désormais crêpe YeSung avant de se reconcentrer sur moi. Leeteuk avait l’air étonné de me voir tout seul et revenir de bon matin.
- Luhan est pas avec toi ?
Alors bien sur, ce genre de question me laisse imaginer tout un tas de choses, comme s’il pouvait lui être arrivé quoi que ce soit, ce que je savais être irraisonnable de ma part de m’inquiéter alors qu’il était probablement juste sorti avec Siwon mais bon… C’est mon Luhan, on ne fait pas peur.
- Non pourquoi ? Il est rien arrivé j’espère ? - Non mais on pensait qu’il était avec toi.
Ne t’inquiète pas Donghae, c’est tout à fait légitime d’avoir pensé cela, surtout que Luhan et Siwon, ça a commencé de manière… étrange. Je ne suis pas sur qu’il l’ait déjà raconté ? Quand il rentrera, je lui dirai de leur expliquer, ça pourrait être drôle de voir Siwon rougir face à un YeSung perplexe.
HJ : - Il faut croire qu’il est avec Siwon. LT : - Oui mais en tout bien tout honneur j’en suis sur…
Je vous rappelle qu’il sort avec YeSung maintenant et qu’il est très clair, depuis notre rencontre, que Luhan et Siwon c’est juste de l’amitié et rien d’autre. Alors oui, j’ai pu être jaloux à un point complètement exagéré mais je suis passé au-dessus de ça maintenant. Je lui fais autant confiance qu’il me fait confiance.
- Vous inquiétez pas, il fait ce qu’il veut, j’ai aucun doute sur lui. - Ah tant mieux alors.
Bah oui tant mieux. Je sais que je peux le laisser vivre sans avoir besoin d’être derrière lui pour vérifier qu’il ne fait pas n’importe quoi et je pense que c’est le cas de tout le monde ici présent à part peut-être YeSung qui pourrait douter de Siwon, même si je pense fortement qu’il lui restera fidèle. Enfin. Le tout est d’attendre qu’ils rentrent tous les deux et je pourrai passer une après-midi complète à lui faire des câlins et à l’embrasser partout, entre chaque pas d’une ballade toute romantique.
Mais je n’ai pas eu longtemps à attendre avant d’entendre la porte de la chambre s’ouvrir sur un Siwon au visage renfermé et presque sombre. Je ne l’avais jamais vu comme ça et ce depuis que je le connaissais. Mais le pire était qu’il revenait seul. Où donc pouvait être Luhan ? Je voulais imaginer qu’il était à la traîne mais au regard de Siwon je savais que c’était plus grave que ça. Et pour qu’il soit touché, ça ne pouvait pas être une histoire de libertinage, il en aurait plutôt été fier et je crois que j’aurais presque préféré… Son expression ne m’inspirait que des idées plus noires les unes que les autres. Tout le monde le regardait, le fixait, l’observait sans le moindre mot, la moindre expression ou le moindre geste. Nous étions pendus à ses lèvres qui restaient obstinément closes. Même YeSung avait fait l’effort de se relever, comprenant que quelque chose clochait.
- Luhan… Il… - Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Je n’y tenais plus. Au risque de faire croitre la violence du choc pour lui, je devais savoir. J’en avais besoin. Trop d’idées m’étaient venues pour que je cède à l’attente. Il n’avait qu’une solution, me le dire ou je risquais d’imploser à tout moment.
- Mon père l’a enlevé.
Il avait craché ces mots comme s’ils allaient le tuer à cause des lames de haine qui s’en dégageait. Siwon n’avait jamais parlé de son père mais tout le monde avait compris peu à peu ce qu’il avait vécu et la rancœur qu’il avait envers son géniteur n’avait rien d’un secret.
- Enlevé ?!
C’est Leeteuk qui avait réagi le premier. J’étais tombé dans un autre monde, bien loin de mes cauchemars, j’étais dans une réalité cauchemardesque et il n’était pas là pour me réveiller. Serait-il un jour de nouveau là ? Pourquoi était-il là-bas ? Où était-il d’ailleurs ? En France ? Chez le père de Siwon en Corée ? Je ne savais rien, juste que je venais de le perdre. Tout le monde semblait profondément touché par l’annonce de Siwon même si je n’avais jamais remarqué d’affinités particulières entre Luhan et les autres, si ce n’est Eunhyuk qui avait développé une profonde amitié avec lui. Et pourtant, ce qui touchait à l’un touchait aux autres. Nous étions à présent tous assis, et Siwon n’osait pas nous regarder. Je le voyais à sa façon de tantôt baisser le regard vers le sol ou au contraire de le lever haut vers le plafond mais jamais en face. Pour une fois, la réalité et la situation le dépassait, il ne contrôlait rien et j’avais l’impression qu’il ne nous disait pas tout.
- Siwon. Explique-nous.
Je voyais dans le regard de Leeteuk qu’il se voulait calme et consolant mais les frémissements de ses pupilles, des ses paupières, de ses lèvres et de ses doigts qui se martyrisaient les uns les autres, trahissait son angoisse profonde et encore grandissante. Je ne pouvais plus. Il fallait que Siwon finisse par dire quelque chose. Pour ma part, je ne me sentais même pas capable de demander quoi que ce soit, je voulais disparaitre…
Aucun mot ne sortait de ma bouche sèche et close et j'étais comme pendu à ses lèvres qui ne voulait pas me libérer d'un poids que je portais injustement et sans savoir pourquoi. Rien, il ne disait rien. Il se contentait de regarder, tantôt dans le vide, tantôt vers moi et tantôt vers les autres. Mais même son regard semblait vide de tout sentiment, de toute émotion et pourtant il n'avait pas l'air insensible à ce qui s'était passé. Il avait l'air abattu, comme si le monde s'était effondré. Il s'assit mécaniquement, sans avoir l'air d'y penser, sur son lit et Yesung s'installa à côté de lui, posant sa main droite sur celle de Siwon et passant son autre bras sur l'épaule gauche de Siwon afin de le caler contre lui. Siwon ne réagit même pas à cet acte de tendresse qui le faisait normalement soupirer de désespoir comme s'il voulait que le romantisme de Yesung s'arrête alors que là, il soupira mais plutôt comme s'il était bien. Je ne pouvais pas croire que c'était grave au point de transformer Siwon en parfait petit amoureux. La main qui était dans son dos passa dans ses cheveux et Yesung tenta de le calmer grâce à ce stratagème, aussi habile que long, mais je ne voulais plus attendre. J'en avais marre. Je voulais qu'il m'explique mais il ne semblait pas décidé à nous en dire plus pour le moment. Je n'avais plus qu'à me morfondre tout seul, allongé sur mon lit. Notre lit. C'est étrange comme il pouvait me paraître immense, froid et vide en ce moment alors que j'avais déjà passé du temps seul sur ce matelas, à l'attendre. Mais je savais qu'il reviendrait alors que là... sans les informations de Siwon, je ne pouvais que m'inquiéter, un peu plus à chaque instant. Quelqu'un vint s'asseoir à mes côtés mais je ne voulais pas quitter des yeux le plafond blanc délavé de la chambre. Rien ni personne ne détournerait mes pensées de lui. C'était lui et rien d'autre. Plus rien n'occupait mon esprit à part tout ce que j'aurais voulu faire, voulu dire, voulu vivre à ses côtés. J'ai un côté pessimiste et dans des moments comme celui-là, il avait une force étrange qui le propulsait au-dessus de tout le reste. J'avais fermé les yeux, tentant d'oublier la présence à mes côtés pour me focaliser sur Luhan et sur rien d'autre. Peut-être qu'en pensant particulièrement fort à lui, j'arriverais au final à lui envoyer tout l'amour nécessaire pour traverser tout ce qu'il allait devoir affronter.
La personne proche de moi posa sa main sur mon épaule, m'invitant à la regarder. Je ne voulais pas mais je n'avais pas le choix. L'ignorer n'arrangerait rien. Ça ne ferait pas revenir LuHan plus vite. Ou revenir tout court. En ouvrant malgré moi les yeux, je vis le demi-sourire et le regard compatissant de Hyukjae, assis à côté de moi au bord du lit, qui devait comprendre plus que n'importe qui ce que signifiait perdre quelqu'un de cher. Quant à Leeteuk, il se mordait les doigts en attendant que Yesung réussisse à convaincre Siwon de nous raconter et Donghae réconfortait comme il le pouvait Eunhyuk, qui bouillonnait intérieurement. Il aurait suffit d'une étincelle pour qu'il explose et toute la chambre avec. Leeteuk était tout aussi préoccupé que nous. Luhan était le plus jeune d'entre nous et il se sentait responsable de lui plus que de n'importe qui. Il devait se sentir affreusement coupable alors qu'il n'y était pour rien. Chacun de nous dépendait à présent de Siwon et s'il ne semblait pas le remarquer, Yesung, lui, le savait et paraissait lui susurrer à l'oreille des mots destinés à rendre notre attente plus courte. C'était toujours trop long et même Hyukjae m'avait abandonné pour retrouver Leeteuk. Abandonné est un mot un peu violent mais j'étais paradoxalement seul au milieu de toute ma famille de coeur... Heureusement, il parla. Enfin.
- On était dehors...
Plus personne ne bougeait et je doutais même du fait que Leeteuk respirait. Personne n'osait faire un seul bruit de peur de le replonger dans une transe étrange. Mon regard était fixe et l'image de LuHan ne me quittait pas. Il me semblait que je pouvais l'entendre crier - même s'il ne le faisait peut-être pas - et que je le voyais se débattre contre des mains et des visages horribles, presque irréels. Ce n'était pas possible, ils avaient l'air de monstres et je doutais fort qu'il se soit fait dévoré ou quelque chose du genre. Et j'étais persuadé que le père de Siwon ne pouvait pas être fou au point de faire du mal à un innocent. Mais je n'étais plus sur de rien, je voulais me convaincre que tout irait bien mais je n'y arrivais qu'une apparence. Au fond de moi, je savais, je sentais que quelque chose n'allait pas. Vraiment pas.
-... quand mon père m'a appelé. Reconnaissant cette voix que je hais, je me suis éloigné pour lui parler sans que LuHan m'entende et il m'a dit... que... et puis... je... Oh mon dieu, c'est horrible, il faut que j'y aille.
Siwon commençait à se lever mais Yesung le maintint par les épaules et l'enlaça une fois qu'il fut rassis. Toujours doucement, la joue contre sa joue, il le réconforta. Je n'en pouvais plus des phrases sans sens, des gestes brusques, des explications partielles et des mots tronqués. Je voulais savoir. Comprendre et savoir. Et s'il fallait bouger, agir ou ne serait-ce quoi d'autre, je serais de la partie, en mon âme et conscience et en sachant tout ce qu'il y avait à savoir. Pas dans une demi-vérité qui pourrait faire du tort à tout le monde.
- Siwonnie, tu ne peux rien faire tant que tu ne nous as pas expliqué...
Je n'arrivais toujours pas à m'habituer à Yesung donnant un surnom à Siwon mais je n'avais pas le coeur à penser à ça plus que nécessaire maintenant. Surtout que Donghae avait l'air assez perturbé aussi. Il releva la tête mais ne regarda pas le couple et reprit son lent réconfort d'Eunhyuk, qui donnait toujours l'impression d'être sur le pont d'imploser. Leeteuk avait pris Hyukjae dans ses bras et tous les deux se partageaient leur force pour résister à la panique qui envahissait peu à peu la chambre, se faufilant en chacun de nous comme un virus invisible contre lequel personne ne pouvait se défendre éternellement.
- Mais... - Chut. Calme-toi, contente-toi de nous raconter d'accord.
Sans répondre, Siwon ferma les yeux et commença à respirer longuement, faisant durer chaque expiration et chaque inspiration, avant de reprendre, le regard plus déterminé qu’apeuré comme il avait pu l'être auparavant. C'était long, fastidieux mais je n'avais pas d'autre choix que d'attendre qu'il y arrive. Parler et mettre des mots sur quelque chose de désagréable n'est pas facile voire impossible donc on va dire que le comprenant, je peux me montrer patient, même si j'en ai horreur...
- Il m'a dit que si je ne rentrais pas pour servir de cobaye, il emmènerait mon ami. Il a fait enlevé LuHan et maintenant, le seul moyen de le ramener, et en entier, c'est que j'y aille et que je prenne sa place.
Yesung et moi avons frôlé la syncope. Moi, parce qu'on venait de m'annoncer que la personne à laquelle je tiens le plus est entrain de servir de témoin pour des expériences plus que douteuses et lui parce que Siwon se proposait de le remplacer en guise de cobaye. Même s'il ne l'avait pas dit, nous avions tous compris que pour lui, s'il partait il ne revenait pas.
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Siwon A. Ahn Jr Co - Fonda ~ Graphiste à la Cacahuète ♪
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Je n'arrivais même pas à réaliser ce qu'il s'était passé. Les choses restaient troubles dans mon esprit, et je ne parvenais pas à les rendre clair. J'étais incapable de réfléchir à quoi que ce soit, si bien que j'étais rentré machinalement à l'internat.
Dès que je fus devant la porte de la chambre que je partageais avec eux, j'abaissai directement la poignée et entrai, refermant derrière moi par habitude. Mais je restai debout devant la porte, sans faire le moindre mouvement, et je me contentai de fixer inlassablement le sol. Je n'avais même pas le courage de relever les yeux vers eux, et encore moins vers Chen. Et pourtant, sans les voir, je sentais tous le poids de leurs regards posés sur moi. Aucun d'eux ne détournaient les yeux, me questionnant rien que par ce contact visuel. Quelque chose n'allait pas. Ils le sentaient. Cela se voyait. Mais je me sentais incapable de dire ou faire quoi que ce soit. Les mots ne venaient pas. J'avais l'impression d'être muet, en plus de me sentir enfermé dans une prison illusoire provoquée par leurs regards aux uns et aux autres. Et surtout le sien. - Luhan… Il… Je ne trouvais même pas le smots pour le leur dire. Enfin à vrai dire, comment leur apprendre ce qu'il s'était passé ? Qu'est-ce que je pouvais bien leur dire ? " Luhan s'est fait enlevé par mon taré père à cause de moi et il doit être en train de lui faire subir des trucs ptentiellement dangereux voir même mortels. Sinon, ça va vous ? ". Il n'y avait aucune manière de formuler ça de façon à ne pas leur faire peur. - Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je n'osais pas relever les yeux vers lui. J'avais presque peur d'affronter cette peur et cette inquiétude qui devaient se lire dans ses yeux. Mais il voulait des réponses. Tout le monde en voulait. Et je ne trouvais pas d'autre stratagème pour aborder le sujet que d'y aller de façon direct. - Mon père l’a enlevé. Je crahais et vomissais presque mes mots tellement ma haine pour lui ne faisait que croître. J'étais prêt à accepter tout venant de sa part, du moment que cela me concernait. Mais aujourd'hui il s'en était pris à mon entourage. Il s'en était pris à Luhan, le plus jeune d'entre nous. Et qui sait s'il compte s'arrêter là ou non. - Enlevé ?! Leeteuk fut le premier à réagir face à cet aveu, sur un ton paniqué et étrange. Mais je ne relevais toujours pas les yeux vers lui. J'avais presque honte. J'ignorais si je devais réellement me sentir honteux ou non, mais c'était le sentiment que j'éprouvais. La honte. C'était ma faute s'il avait été enlevé. C'était ma faute si à présent Chen devait s'imaginer vivre sans lui. C'était ma faute si Leeteuk était mort d'inquiétude. C'était ma faute si Eunhyuk devait vivre à nouveau l'enlèvement d'un de ses proches. J'étais fautif de tout. Et je n'avais pas su le protéger, comme tous l'avaient fait jusqu'à aujourd'hui. - Siwon. Explique-nous. Ma main n'avait toujours pas quitté la poignée, et mes yeux fixaient inlassablement le sol ou le plafond, mais certainement pas leurs regards. Le ton qu'il avait employé se montrait en apparence plutôt calme et réconfortant, mais je savais qu'il n'en était rien. Il tentait de me faire parler. Ils le voulaient tous. Mais je n'y arrivais même pas. Chen ne me demandait rien. Pas une question si ce n'est la première. A la fois je trouvais cela parfaitement normale, mais à la fois cela m'interpellait. J'étais allé m'asseoir sur mon lit presque instinctivement, sans y réfléchir ne serait-ce qu'un instant, et à peine m'étais-je assis que je sentis Yeusng s'installer à côté de moi. Sa ma droite glissa doucement sur la mienne sans que je n'y fasse vraiment attention, et il passa son bras sur mon épaule gauche avant de me ramener doucement et plus ou moins contre lui. Je ne pensais pas même à réagir. Je me sentais perdu. D'ordinaire, ce genre de geste amoureux me faisaient mourir d'ennui. Mais aujourd'hui, je ne soupirais pas de désespoir et ne tentais absolument rien. Je me contentais de me laisser faire, soupirant presque de bien être. Sa main quitta lentement mon dos pour glisser dans mes cheveux de façon régulière, et je n'y voyais là qu'une façon de me calmer pour l'inciter à parler. Mais je ne voulais pas. Je ne me sentais pas prêt pour une raison que j'ignorais. Mais je pouvais presque sentir l'inquiétude et l'impatience qui émanait d'eux sans même les voir. Je devais parler. Il le fallait. Cette attente devenait interminable pour eux, je le sentais. Je sentais le souffle de Yesung dans mon cou et sa voix m'atteignait de façon muette. Je savais qu'il me parlait, je savais qu'il cherchait à m'inciter à parler, mais j'étais incapable de comprendre ce qu'il me disait. Toutes mes pensées était tourné vers Luhan. - On était dehors quand mon père m'a appelé. J'avais l'impression que le silence déjà pesant qui s'était installé dès mon arrivé ne faisait que s'alourdir au fil des secondes. Plus personne n'osait fair le moindre son, voulant entendre ce qui suivait. Je trouvait la force de relever les yeux vers Chen mais les détournais presque aussitôt, refusant d'affronter ce regard que je sentais lourd d'invisibles reproches. Mon regard se perdit dans le vague alors que je continuais mon récit. - Reconnaissant cette voix que je hais, je me suis éloigné pour lui parler sans que LuHan m'entende et il m'a dit... que... et puis... je... Oh mon dieu, c'est horrible, il faut que j'y aille. Evidement qu'il fallait que j'y aille. J'avais étét stupide de rester là, sans rien faire. J'aurais du partir immédiatement. Qui sait ce que mon père avait en tête à son sujet. Si ça se trouve il était même déjà trop tard. A cette idée, pris par la peur, j'ai commencé à vouloir me lever mais Yeusng me retint par les épaules et me ramena contre lui. Je mourrais d'envie de le repousser, de le rejeter et de m'en aller pour aller chercher Luhan, mais cette étreinte que j'aurais auparavant détesté m'apportait un réconfort que je recherchais cruellement. - Siwonnie, tu ne peux rien faire tant que tu ne nous as pas expliqué... Je ne fis même pas attention au surnom qu'il avait employé, qui d'ordinnaire me faisait grimacer. Je m'écartais cependant de lui, cherchant à m'en aller tout en lui disant : - Mais... - Chut. Calme-toi, contente-toi de nous raconter d'accord. Je fermais les yeux et respirais doucement, inspirant longuement et expirant calmement. Mais je n'arrivais pas à me calmer. Je devais y aller. Mais je ne pouvais pas partir sans leur avoir dit. J'étais piégé. - Il m'a dit que si je ne rentrais pas pour servir de cobaye, il emmènerait mon ami. Il a fait enlevé LuHan et maintenant, le seul moyen de le ramener, et en entier, c'est que j'y aille et que je prenne sa place. Je ne réalisais que maintenant à ce que je venais de dire. A ce que m'avais dit mon père tout à l'heure au téléphone. Pour ramener Luhan je devais procéder à un échange. Et là chse que je retenais c'était que c'était lui ou moi. Un silence pesant et presque douloureux prit place sur les épaules de chacun, et personne ne trouvait rien à dire. Leeteuk semblait complètement perdu, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire à notre sujet pour la première fois. Mais il n'y avait rien à dire. Je n'avais pas le choix, je devais y aller. - C'est hors de question qu'on en laisse un seul là-bas. C'est une promesse. J'osais tourner la tête vers Eunhyuk après ces mots. J'aurais voulu pouvoir lui dire qu'il avait raison, que lUhan et moi reviendrions, mais j'en doutais fortement. Je doutais même que ne serait-ce qu'un seul de nous deux ne revienne. - Et tu veux faire quoi ? Je marquais une pause. Mon ton avait presque été agressif, et je n'avais pas vraiment l'habitude de l'employé. Surtout pas envers lui. - Il n'y a qu'une seule solution, que j'y aille pour que Luhan rentre. Je n'étais même pas sûr que cetet solution le ferait rentrer. Qu'est-ce qui pouvait me dire que la parole de mon père était digne de confiance ? Qui pouvait me dire que si je rentrais il le relâcherait ? Qui pouvait me dire qu'il n'allait pas en faire enlever d'autre pour ses expériences si je n'y allais pas ou même après mon départ ? Absolument rien. Tout me hurlait le contraire. Mais s'il y avait un moyen, une chance même infime de le ramener, je me devais d'essayer. - Et arpès... je me débrouille pour revenir aussi... si je peux. Après tout j'éais un animalik. J'avais un don qui pouvait me sortir de presque toutes les situations. Je savais que mon père ne l'ignorait pas, mais j'en venais à penser à toute sles solutions possibles pour ne pas rester là bas. - Si tu peux ? Si tu peux ?! Tu te fous de moi ! Dis-le que tu te fous de moi ! J'aurais aimé pouvoir lui dire que oui, mais je n'avais jamais été plus sérieux de toute ma vie. - Yesung... - Non ! Non ! Non ! Tu restes ici et on trouve un autre moyen de le ramener. Cette solution n'était pas envisageable pour moi. Le seul moyen de le récupérer c'était que j'y aille. Il n'y en avait aucune autre. Je ne devais pa spenser à Yesung, je ne devais pas penser à moi, je ne devais pas penser à eux, je devais seulement penser à lui. A Luhan. Dans cette histoire, il endossait le rôle de victime, inncente qui plus est, et je pouvais pas le laisser endurer les folies de mon père à ma place. - Il n'y a pas d'autres moyen. Peut être que si l'un d'eux venait avec moi, rentrez tous serait possible. Mais j'écartais déjà cette idée. Je refusais d'en mettre un autre en danger. - Plus j'attends et plus je risque d'arriver trop tard. Chaque test sera plus dangereux et mortel à chaque fois ! Je savais très bien de quoi je parlais. J'avais déjà passé plusieurs séjours à l'hôpital parce que mon père tentait des choses complètement démesurées sur moi et n'hésitait pas à dépasser les limites, sans pour autant jamais arriver à la solution. Je n'osais même pas imaginer ce qu'il avait en tête pour Luhan vu ce qu'il comptait me faire avant mon départ. Et je n'osais pa snon plus regardé le visage de Chen face à mes aveux. Je n'arrivais même pas à imaginer ce qu'il devait ressentir en ce moment même. Je n'y parvenais pas. - Je dois y aller. Je ne veux pas te laisser mais je n'ai pas le choix. Mais ce fut trop pour lui. A peine avais-je fini ma phrase qu'il s'était levé, partant la tête basse et le visage en larmes. Je m'en voulais de lui infliger une souffrance supplémentaire, mais on ne me laissait pas le choix. Le silence s'installa à nouveau quand la porte se referma sur Yesung, sans personne ne trouve quelque chose à redire. Mais Leeteuk brisa la glace, sur un ton calme et à la fois assuré que je ne comprenais pas. - Siwon, tu connais ton père mieux que nous et je n'irai pas contre ton choix. Si tu en viens là je suppose que c'est parce que tu as fais le tour des autres possibilités mais je t'en prie, pour Yesung et pour tou ceux présents ici, reviens. C'était plus facile à dire qu'à faire, mais je ne pouvais pas me permettre de le lui dire. Je ne pouvais que lui répondre ces quelques mots pour tenter de le rassurer au mieux. - C'est promis Leeteuk. Je ferais tout mon possible pour revenir. Seul l'avenir pourra nous dire si oui ou non je suis un menteur. Je me levais sans plus attendre et me dirigeais vers la porte. e ne songeai smême pa sà leur dire aurevoir. Ce serait leur montrer que je pesais ne pas revenir, et je ne pouvais pa sme le permettre. C'était peut être la dernière fois que je les voyais et je ne pouvais pas leur dire aurevoir. Je ne pouvais pas lui dire aurevoir. J'abaissais la poignée et ouvrait la porte, m'apprêtant à sortir avant de me stopper lorsqu'il m'interpella. - Siwon ? J'osais enfin me tourner vers Chen et relever les yeux vers lui. En entendant sa voix, j'aurais juré qu'il pleurait. Mais aucune larme ne roulait injustement sur ses joues. - Oui ? - Ramène-le s'il te plaît... Sa voix était suppliante, ne faisant que me renforcer dans l'idée que je devais absolument ramener Luhan, au risque de ne pas revenir. - Je te le promet. Je baissai les yeux avant de sortir et de fermer douloureusement la porte derrière moi, espérant que ce ne serait pa sla dernière fois.
- Il m'a dit que si je ne rentrais pas pour servir de cobaye, il emmènerait mon ami. Il a fait enlevé Luhan et maintenant, le seul moyen de le ramener, et en entier, c'est que j'y aille et que je prenne sa place.
Un long silence s’ensuivit pendant lequel personne ne réagissait, personne ne bougeait et nous parlions encore moins. Leeteuk paraissait abasourdi, comme assommé par ce que Siwon venait de dire. YeSung et Chen étaient passés dans un état second ; l’un comme l’autre devaient être entrain de s’imaginer vivre sans une personne qu’ils aimaient : Luhan pour Chen et Siwon pour YeSung. Mais tout le monde se rejoignait en un point : Luhan. Peu importe ce qu’il allait se passer, pour moi, il était clair que c’était impossible qu’un seul d’entre nous tombe dans les mailles d’une secte ou je ne sais quoi. Je savais trop ce que c’était que d’être là où on ne le veut pas et Hyukjae, bien que laissant paraître un visage serein, devait s’inquiéter d’autant plus pour son ami qu’il savait ce que c’était que d’être enfermé.
- C’est hors de question qu’on en laisse un seul là-bas. C’est une promesse.
Siwon releva la tête vers moi mais je sentais dans son regard toute la lourdeur de ses doutes. Je suis persuadé qu’il pensait même qu’aucun ne reviendrait. Mais je n’allais pas vraiment l’accepter comme un fait établi. Tant que je n’y serais pas allé et pourquoi pas y rester bloqué, je n’abandonnerai pas mes deux amis à je ne sais quel psychopathe scientifique. Les savants fous c’est dans les films.
- Et tu veux faire quoi ?
Il perdait les pédales. Il ne savait plus quoi faire. Ça se ressentait dans le ton agressif qu’il avait pris alors qu’il était d’ordinaire calme et posé, bien qu’intraitable dans ses idées. Il laissa passer un temps avant de reprendre, comme si ce n’était pas assez clair pour nous :
- Il n’y a qu’une seule solution : que j’y aille pour que Luhan rentre.
Mais même en le répétant, il ne semblait toujours pas convaincu par ses propres mots. J’étais plutôt habitué aux situations les plus délicates mais pour une fois je ne comprenais et ne savais vraiment pas quoi faire. Malgré les tentatives de Donghae pour me calmer et me réconforter, je ne pouvais m’empêcher de croire que je pouvais faire quelque chose et que ce n’était pas en restant là que je serais utile. Bien sur, il était presque certain que personne, et surtout pas Siwon, n’accepte que j’y aille.
- Et arpès... je me débrouille pour revenir aussi... si je peux.
Et voilà, c’est ce que je disais il n’y croit pas lui-même alors comment pourrait-il y arriver tout seul ? Il avait certes un don très pratique mais il ne savait pas se défendre et je pense que ni lui ni personne ici ne sait à quoi il faut s’attendre. Or, moi, je pourrais le défendre et les ramener tous les deux en combinant mon don, mon gout du sang et son don… Mais bon, personne ne voudra. Je l’ai déjà dit.
- Si tu peux ? Si tu peux ?! Tu te fous de moi ! Dis-le que tu te fous de moi !
YeSung venait de faire un bond d’au moins trois mètres quand Siwon referma la bouche. Je comprenais ce qu’il pouvait ressentir. Ne pas pouvoir dire au revoir est un supplice mais être séparé par aucune barrière physique et après de nombreux adieux, c’est une torture lancinante, plus douce mais qui dure, et qui ne fait jamais assez mal pour au final être bien plus destructrice.
- Yesung... - Non ! Non ! Non ! Tu restes ici et on trouve un autre moyen de le ramener.
Je savais parfaitement ce que devait ressentir Siwon. Le sentiment profondément ancré que c’est à nous de tout faire pour sauver une personne chère. L’impression qu’on en a pas fait assez. La sensation d’être le fautif des souffrances d’un autre. Je connaissais tout ça. Hyukjae avait suffisamment souffert pour que je le sache et le comprenne. Mais je savais aussi que ce sentiment pouvait changer une personne et ça, je ne l’accepterais pas pour Siwon.
- Il n’y a pas d’autre moyen.
Bien sur que si, il y en avait un. Je pourrais l’accompagner et alors tout serait plus simple mais personne n’accepterait que je parte. Personne et encore moins Siwon. Il devait déjà se sentir coupable alors lui mettre la responsabilité des risques que je courrais en y allant ne serait pas une bonne idée… Peut-être que je pourrais y aller en douce, sans que ça se voit, mais comment ?
- Plus j'attends et plus je risque d'arriver trop tard. Chaque test sera plus dangereux et mortel à chaque fois !
Plus personne ne respirait. Le temps venait de s’arrêter au-dessus de nous. Chen releva la tête vers Siwon qui ne lui adressa aucun regard. Il avait conscience de ce qu’il venait de dire et il ne l’assumait pas face à Chen. Luhan était la personne à laquelle il tenait le plus et le savoir entrain de servir de cobaye pour des produits peut-être mortels… Je n’osais pas imaginer ce qu’il ressentait. C’était une souffrance que j’avais imaginé mais pas dans les mêmes circonstances et je ne pouvais pas me mettre à sa place. Donghae avait desserré son emprise en entendant ces mots. Bien sur, il ne connaissait pas la violence qui brulait certains cœurs et ne pouvait pas avoir imaginé ce qu’il se tramait là-bas. Hyukjae avait posé la tête sur l’épaule de Leeteuk qui semblait faiblir un peu plus à chaque seconde. Personne ici, à part Siwon, mon frère et moi, n’avait connu la douleur et la cruauté des hommes comme nous l’avions connu. Lui avec son père et moi avec tout ce qui constituait un passé de meurtre et de souffrance. Je serrai les poings, déterminé à y aller. Mais je ne savais toujours pas comment quand Siwon reprit la parole :
- Je dois y aller. Je ne veux pas te laisser mais je n'ai pas le choix.
Déchirure. Deux cœurs liés qui s’entretuent de trop s’aimer. Plus que le sang, les larmes de YeSung inondant son visage. Tous les deux devaient souffrir autant mais YeSung fut le premier à céder. Il sortit sans un regard en arrière, la tête basse, et referma derrière lui. Personne ne songea à le suivre. Nous avions tous compris qu’il avait besoin d’être seul, que soigner la plaie à vif ne l’aiderait qu’à refouler des sentiments trop forts qui ressurgiraient. Il fallait qu’il panse sa blessure seul, au moins dans les premiers moments, le temps que la cicatrice se fasse. Ensuite, nous serions tous là, tous, y compris Siwon et Luhan. Bizarrement, ce fut Leeteuk qui leva le lourd voile du silence, sur un ton calme et posé qui ne lui ressemblait pas :
- Siwon, tu connais ton père mieux que nous et je n'irai pas contre ton choix. Si tu en viens là je suppose que c'est parce que tu as fais le tour des autres possibilités mais je t'en prie, pour Yesung et pour tous ceux présents ici, reviens. - C'est promis Leeteuk. Je ferais tout mon possible pour revenir.
Espérons que ce soit assez… Sans que personne ne dise quoi que ce soit, aucun mot n’aurait été approprié, il se leva et se dirigea vers la porte suivant les traces de YeSung sans pour autant aller le retrouver. Nous savions tous qu’il ne voudrait pas nous dire au revoir. Nous savions tous qu’il ne parlerait pas à YeSung et qu’il ne le regarderait pas, ni ne le chercherait avant de s’en aller. Nous savions tous que c’était un des plus durs moments à passer, cet au revoir qui n’en était pas un, mais chacun de nous s’était tu pour pouvoir le laisser partir calme et sans larme.
- Siwon ?
Nous savions tous quand il a abaissé la poignée que c’allait être difficile mais Chen savait surtout qu’il devait parler. Chen savait surtout qu’il aimait trop Luhan pour se taire. Il savait qu’il devait lui demander. Sa voix était pleine de sanglots dont aucune larme ne s’échappait. Il ne pleurait pas. Il savait qu’il ne devait pas. Je suis sûr qu’il savait.
- Oui ?
Sa voix pouvait-elle décemment être aussi posée et calme ? Oui. Pouvait-il en regardant Chen en face voir toute la souffrance qu’il ressentait ? Oui. Avait-il pour autant fermé ou baissé les yeux, fui son regard ou fait un pas en arrière pour sortir plus vite ? Non.
- Ramène-le s'il te plaît... - Je te le promets.
Il promettait. Je me devais de l’aider et par Chen, par ses mots, sa voix suppliante et son regard de souffrance, j’avais trouvé la solution. Il n’allait pas être facile de le mettre en place mais pour Luhan, pour Chen, pour Siwon et pour tous, je me devais d’y arriver. Ce serait la première fois que je sauve quelqu’un d’autre que mon frère et je me devais de le faire pour tous ceux qui tiennent à Luhan et pour tous ceux auxquels Luhan tient. Et pour moi. Je pouvais changer. Je le devais. Donghae m’avait transformé mais il restait en moi cette part de rage que je ne pouvais effacer et je devais me prouver que je savais au moins me contrôler. Mais pour eux. D’abord pour eux. Les poings toujours serrés, sans interruption, je vis Siwon ouvrir la porte et la refermer derrière lui. Ça y est, il est parti, sorti. Mais je sais que nous le reverrons. Je le reverrai et les ramènerai tous. Ou ils reviendront sans moi. Mais ils reviendront.
- On le suit ? On y va ? Tous ensemble on peut y arriver non ?! Je suis sur que si nous y allions tous, on y arriverait ! Vous… - Leeteuk, Teukie, calme-toi…
C’est ce que je me disais aussi. Leeteuk ne pouvait pas être serein face à ce moment. Il ne pouvait tout simplement pas. Hyukjae venait de le prendre dans ses bras pour le réconforter comme il pouvait mais j’étais bien douteux quant aux capacités de Leeteuk à se calmer. Enfin bref… C’était le moment de commencer à mettre en place mon plan de sauvetage.
- Je pense que Siwon ne voudra pas nous mettre en danger alors…
Il fallait que personne n’y aille sinon ça pourrait tout foutre en l’air. Mais surtout, il fallait que personne ne s’en doute et que j’arrive à me retrouver avec Chen, seuls, sans que personne le remarque pour ne pas éveiller les soupçons…
- Quoi ?! Tu proposes vraiment qu’on laisse Luhan et Siwon comme ça ?! C’est hors de question que je laisse l’homme que j’aime là-bas sans rien tenter moi-même ! - Je sais Chen, c’est légitime, mais fais-moi confiance, Siwon le sauvera, je le sais.
Peu importe les mensonges. Peu importe les doutes. Peu importe les risques. Je ne devais penser qu’à eux. C’était le moment de couper court à toutes les discussions pour passer à l’étape finale…
- Et si, au lieu de ses tracasser, on allait le voir, pour savoir ce qu’il en pense et lui dire au revoir malgré tout.
Dire au revoir était une souffrance à infliger pour que je puisse partir mais elle ne serait rien comparée à la joie quand on reviendrait tous les trois.
- Mais… - Teukie, il a raison. - Je… - Chen, tes sentiments seraient une faiblesse. Siwon y arrivera, si Eunhyuk lui fait confiance à ce point alors moi aussi. Je pense qu’il le mérite. - Merci Hae.
Qui aurait cru que c’est Donghae, celui que j’allais devoir tromper, qui m’aiderait ? Je m’en voulais déjà avant même de lui avoir menti… Mais il ne fallait pas que je laisse transparaître mes sentiments. Comme il l’avait justement dit, ce serait une faiblesse. Nous quittions tous la chambre les uns à la suite des autres et heureusement, comme je l’avais prévu, Chen fut le dernier à se lever, me permettant ainsi d’être derrière avec lui. Tandis que les autres avançaient sans se préoccuper plus que ça de nous, je pris Chen à parti.
- Il faut que tu me dupliques. - P… pardon ? - Pour que mon clone reste pendant que je vais aider Siwon à libérer Luhan.
J’avais insisté sur le prénom de Luhan pour le faire céder sans trop de problème et après la surprise vint une lueur dans ses yeux. Si les circonstances avaient été autres, j’aurais pu appeler ça de la joie mais dans le cas présent, je dirais plutôt : espoir.
- D’accord. Je savais que tu ne l’abandonnerais pas. Je savais que tu ne pensais pas ce que tu disais. Je savais que… - Chen. On a pas le temps.
Quelques secondes seulement passèrent et je me retrouvai en face de moi-même. Je dois avouer que la sensation était plutôt étrange parce que contrairement à un miroir, il ne faisait pas la même chose que moi. Je regardai avec attention cet autre moi quand il prit la parole, l’air plus grave :
- Ce clone et toi êtes liés. Quoi qu’il ressente, tu le sentiras et inversement. S’il arrive quelque chose à Luhan, débrouille-toi pour que le clone le sache et alors je le saurais aussi. S’il t’arrivait quelque chose, même une griffure par un chat, le clone serait blessé de manière égale. Et sache que si tu peux le contrôler en te concentrant, la plupart du temps, il agira suivant les souvenirs que tu as et qu’il a donc et qu’il dira des phrases que tu as déjà dites. Si l’on pose au clone une question que l’on ne t’a jamais posée, il aura comme une sorte de bug qui t’enverra automatiquement un signal pour que tu reprennes le contrôle mais il faudra quelques secondes. J’espère que tu sais ce que tu fais en mentant à tes amis parce qu’un clone peut être vite repéré, surtout sachant qu’ils nous connaissent. - Ne t’inquiète pas, je ferai vite.
Prenant le contrôle du clone, je m’effaçai dans un coin pendant que Chen et mon autre moi reprenait leur chemin derrière mes amis.
- Chen ? Est-ce que ça marche ? - Oui mais maintenant j’ai rattrapé les autres alors ne dis que l’essentiel. - Ok.
Tout se jouait maintenant. Le premier contact entre mon clone et mes vrais amis. Ce serait plus que compliqué mais j’allais y arriver. Je ne devais penser qu’à Luhan et le clone ne penserait qu’à lui. Il agirait en conséquence et pour l’instant, je le contrôle donc tout va bien. Quelques phrases échangées, des embrassades plus que limitées et Siwon s’éloigne. C’est étrange d’entendre les voix dans sa tête et de voir les images sans y être. Ça y est, ils reviennent. Ils sont passés devant moi. Je relâche progressivement le contrôle et le clone prend automatiquement la main de Donghae dès que j’ai lâché prise en plein. C’est très bien. Je vois la porte de la chambre se refermer et je cours après Siwon pour le rattraper alors qu’il referme la portière de sa voiture.
- Siwon, attends ! - Je t’ai dit que je ne voulais pas d’aide alors retourne avec les autres avant qu’ils ne débarquent aussi. - Ils ne viendront pas. Ils ne savent pas que je suis là. - Comment ça ?
Il était maintenant temps de faire confiance à Siwon. Soit il accepte et tout se passe bien en théorie, soit il me dégage et je dois subir les foudres de Leeteuk, Hyukjae et Donghae. Si je pars au moins je me ferai engueuler en ayant ramener Luhan, c’est déjà ça.
- Chen. - Ok, alors monte et fais-toi discret, on a pas de temps à perdre. - Merci. - Merci à toi.
Je savais qu’il apprécierait au moins mon aide. Il n’était pas possible qu’il la refuse. Après tout… Après tout rien. Rien ne pouvait m’assurer qu’il accepterait mon aide. Rien mais je voulais y croire. Peut-être que l’espoir est quelque chose de bien au fond.
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Donghae Lawn Assidu
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Je relevais les yeux vers Leeteuk, qui s'était montré étrangement calme jusqu'ici. Mais là il ne pouvait plus. C'en était trop pour lui. Jamais depuis que nous nous connaissions nous avions imaginé une situation semblable à celle que nous étions ne train de vivre. Jamais. Nous avons eu nos désagréments mais ils étaient mineurs, et nous les avons surmonté sans problème. Aujourd'hui c'était différent, et ce qu'il venait de se passer nous mettait tous dans une situation étrangère. Enfin non, pas tous. Eunhyuk et Hyukjae avaient déjà connu la perte physique d'un être cher, et je supposais que la situation d'aujourd'hui ne devait pas leur sembler nouvelle, même si les circonstances étaient différentes. - Tous ensemble on peut y arriver non ?! Je suis sur que si nous y allions tous, on y arriverait ! Vous… - Leeteuk, Teukie, calme-toi… Hyukjae le fit taire et tenta de le calmer en le prenant dans ses bras, mais même si Leeteuk se laissait entièrement faire, je doutais fort que cela parvienne à son but. - Je pense que Siwon ne voudra pas nous mettre en danger alors… Je tournais le tête vers Eunhyuk, étonné de ce qu'il venait de dire. J'aurais pensé qu'il aurait été contre, et qu'il aurait de toute façon voulu accompagner Siwon, peu importe ce que pouvait bien lui dire ce dernier. S'il y en avait bien un qui n'avait pas peur du danger c'était lui. Et pourtant, il semblait accepté plus que quiconque la décision de Siwon. - Quoi ?! Mais Chen n'était bien évidement pas de cet avis. - Tu proposes vraiment qu’on laisse Luhan et Siwon comme ça ?! Il était pourtant bien vrai que ça ne lui ressemblait pas. Vraiment pas. Mais il paraissait pourtant sûr de lui... Il devait bien avoir une raison de l'être, et à défaut de la connaître, je me devais de lui faire confiance. - C’est hors de question que je laisse l’homme que j’aime là-bas sans rien tenter moi-même ! Le discours de Chen me faisait presque mal à entendre. Je n'osais même pas imaginer ce qu'il devait ressentir en ce moment même. - Je sais Chen, c’est légitime, mais fais-moi confiance, Siwon le sauvera, je le sais. Je n'arrivais même pas à comprendre comment est-ce qu'il pouvait être aussi sûr de lui alors que nous tous ici étions baignés dans la peur de ne pas revoir Luhan ou Siwon, voir même les deux. Mais j'oubliais qu'entre nous tous ici présent, il était probablement celui qui connaissait le mieux Siwon. Et il avait probablement raison. - Et si, au lieu de se tracasser, on allait le voir, pour savoir ce qu’il en pense et lui dire au revoir malgré tout. Si Siwon ne nous avait pas dit au revoir il y avait une raison, et je ne me voyais pas lui infliger cette souffrance si ce n'était pas son choix. Il allait revenir, je le savais, mais j'en venais presque à douter. - Mais… - Teukie, il a raison. - Je… - Chen, tes sentiments seraient une faiblesse. Siwon y arrivera, si Eunhyuk lui fait confiance à ce point alors moi aussi. Je pense qu’il le mérite. C'était un fait que je n'avais pas pu m'empêcher de souligner. Si Chen y allait et qu'il y avait là bas le moindre problème, je doutais qu'il revienne. Et ils seraient alors trois à manquer à l'appel au lieu de un. - Merci Hae. J'ignorais si j'avais eu raison de dire ça ou non. J'ignorais si lui avait raison de penser que Siwon allait réussir sans le moindre problème. J'ignroais si j'avais raison de lui accorder une confiance aveugle. Mais seul l'avenir nous le dira. Sans perdre beaucoup plus de temps, nous avons tous quitté la la chambre, les uns derrière les autres, et nous avons rapidement retrouvé Siwon qui n'était pas encore parti. Chen et Eunhyuk arrivèrent en dernier, un peu à la traîne, mais ça ne m'étonnait pas vraiment. Il était inutile de parler avec de longues phrases, tous ce qui importait pour chacun de nous c'était de lui dire au revoir. Et même si nous savions tous qu'il n'en voulait pas, j'étais presque sûr au fond de moi qu'il nous remerciait intérieurement d'être venu. Mais ces adieux n'en étaient pas. Je l'espérais du moins. Sur le chemin du retour, Eunhyuk se rapprocha et glissa sa main le long de mon avant bras avant de me prendre doucement la mienne. Je baissais les yeux vers nos deux mains enlacées, puis vers lui, juqu'à ce que nous arrivions à la porte de notre chambre. J'entrais le dernier et prenais le temps de refermer la porte, alors qu'Eunhyuk m'attendait, sans lâcher ma main. Puis, nous nous sommes dirigés vers le lit que nous partagions, alors que tous le monde était déjà sur le sien, et je m'asseyais sur le bord du matelas à côté d'Eunhyuk qui lâcha finalement ma main pour passer son bras autour de moi. Le silence s'installa, personne ne sachant réellement quoi dire. Chen était assi en plein milieu de son lit, qui semblait bien vide sans Luhan. Son regard semblait perdu, ses yeux n'arrivant plus à s'attacher sur quoi que ce soit. Quant à Leeteuk et Hyukjae, leur position était semblable à la nôtre, mais Leeteuk avait laissé tomber sa tête dans le creux de l'épaule de Hyukjae, les yeux clos, comme s'il ne savait plus quoi faire ; il était démuni face à la situation. Je songeais presque à aller chercher Yesung pour pouvoir lui parler, tenter de le rassurer et de le réconforter, avant de me dire que s'il cherchait à être seul, mieux vallait le laisser tranquille pour le moment si c'était son choix. Et puis, qui sait où il peut bien être maintenant, sur terre ou dans les airs... Je devais attendre qu'il rentre. Attendre. C'était la seule chose qu'il nous restait à faire. Mais Chen ne tarda pas à briser le silence qui s'était installé : - Qu'est-ce qu'on est censé faire maintenant ? Je n'avais absolument aucune idée de ce que je pouvais bien lui répondre, et heureusemet je n'eus pas à le faire, car Leeteuk prit la parole. Mais je doutais sur le fait qu'il savait ce qu'il était plus ou moins censé dire pour le rassurer. - Je ne sais pas... Espérer, attendre... Faire semblant pour ne pas qu'on remarque leur absence... Peut-être... Et encore je ne suis pas sur... Non, il ne savait pas plus que moi ce qu'il fallait dire. Mais lui se devait de parler contrairement à moi. Mais je ne pouvais cependant par faire semblant, faire comme si de rien n'était. Je m'en sentais tout simplement incapable vu la situation. - Tu crois vraiment qu'on pourra ? Leeteuk releva les yeux vers moi avant de me demander : - De quoi ? - Faire semblant... Je ne pourrai pas faire semblant d'être avec eux. Je ne pourrai pas faire semblant de leur donner les cours. Je ne pourrai pas faire semblant de savoir où ils sont... Rien. Je ne pourrai rien mis à part penser à eux. Leeteuk ouvrit la bouche pour me répondre mais il ne trouvait pas les mots. Et ce fut par conséquent Hyukjae qui me répondit, sans pour autant sembler convaincu par ce qu'il disait. - Il va pourtant falloir qu'on y arrive Donghae. Pour les aider. Comment ? Comment est-ce qu'on pouvait y arriver ? Comment est-ce qu'on pouvait les aider en ne faisant rien ? Je ne m'étais jamais senti aussi inutile de toute ma vie, alors qu'ils avaient besoin de nous là bas et que nous, nous restions ici, à ne rien faire. Je savais pourtant que Hyukjae avait raison, mais je n'arrivais pas à le comprendre. - Et on ne peut rien faire d'autre. - Si. Je tournais le tête vers Chen qui jusqu'ici n'avait rien dit, préférant rester dans le silence, avant qu'il n'enchaîne : - Il faut que l'on pense à eux tout le temps. A chaque instant, dans chaque mot, chaque geste, il faut qu'on les voit. Il semblait encore plus démuni que nous tous et pourtant, c'est lui qui paraissait le plus fort face à ce qui nous arrivait. Je l'admirais presque pour ce contrôle qu'il arrivait à avoir alors que moi je me sentais au bord du gouffre. Quelques instants passèrent dans le silence avant que la porte ne s'ouvre sur Yesung. Ses yeux étaient aussi rouges que ses joues, brûlées par les larmes de chagrin. Mais il ne pleurait pas. Il ne pleurait plus. Alors qu'il marchait lentement jusqu'à son lit, la tête basse, il nous dit en marmonnant à moitié, comme si finalement il ne s'adressait même pas à nous : - Ça y est alors... Il m'a laissé... Sans même me chercher. Sans même me dire au revoir. Et vous... Pas un n'est venu me trouver. Je ne suis donc rien. Rien qu'une pauvre tâche parmi vous... Il avait beau avoir dit " vous ", c'est " tu " qui me parvenait. S'il y en avait un qui aurait du aller le voir c'était bien moi, et je n'avais rien fait. J'avais eu tort de penser qu'il voulait se retrouver seul, et je m'en voulais. Et je savais qu'il m'en voulait aussi. Je baissais les yeux alors qu'il se couchait, dos à nous. Personne n'osait lui répondre quoi que ce soit, ni même aller le voir. On se contentait de rester là, à attendre. Encore. Je prenais doucement la main d'Eunhyuk dans la mienne, cherchant un réconfort qu'il ne m'apportait étrangement pas de lui même. Mais aussitôt que je l'avais fait, sa main prit la mienne plus étroitement et il me ramena d'avantage contre lui avant que je ne pose ma tête dans le creux de son épaule. Quelques minutes passèrent avant que le souffle de Yesung se fassent entendre, un souffle régulier, signe qu'il dormait à présent. Je relevais la tête sans lâcher la main d'Eunhyuk avant de regarder Leeteuk et de lui demander : - Et pour lui ? Comment on fait ? - Il faut lui laisser le temps... Je pense que seul le temps le guérira... Le guérira de quoi ? De la perte de Siwon ? Est-ce qu'il sous entendait qu'il y avait une chance pour qu'il ne revienne pas et qu'il avait perdu espoir ? Ou qu'il allait nous en vouloir pendant encore longtemps ? J'ignorais la réponse à toutes ses questions, et au final, je ne cherchais même pas à les savoir. - Je l'espère pour lui... Je tournais la tête vers Hyukjae, qui ne semblait toujours pas convaincu de ce qu'il disait, comme s'il était complètement ailleurs, mais ne trouvais rien à redire. L'ambiance qui régnait était pesante, si bien que j'avais l'impression d'étouffer ; je devais sortir. J'ignorais où, ni combien de temps, mais il fallait que je sorte. Sans trop attendre, j'ai lâché la main d'Eunhyuk avant de me lever, sous leurs regards à tous, avant de finalement sortir, jetant un regard à Yesung avant de refermer doucement la porte derrière moi. Mais l'air du couloir me semblait tout aussi amer que celui de la chambre, et ce poids continuait malgré tout de peser sur mes épaules. Et il continuerait de le faire tant que je ne verrais pas Siwon et Luhan franchir la porte à nouveau. Je faisais quelques pas avant de m'arrêter devant la fenêtre, mon regard cherchant désespérément quelque chose sur lequel s'attacher, jusqu'à ce que j'entende une porte s'ouvrir puis se refermer derrière moi. Je me retournais et ne fus pas surpris de voir Eunhyuk. Il me rejoignis près de la fenêtre alors que je lui demandais : - Pourquoi tu m’as suivi Hyuk ? Il me regarda avec un air étrange, comme s'il ne comprenait pas ce que je venais de lui dire. Ou peut être tout simplement qu'il n'avait pas la réponse... Mais cette expression étrangère qu'il avait sur le visage en venait presque à me questionner. - Hyuk ?... - Je m’y ferai jamais… Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait dire par là, c'était pas la prmeière fois que e l'appelais comme ça... Et la dernière fois qu'il m'a dit ça, c'était dans d'autres circonstances... - Pourtant là, je t'ai pas dit je t'aime... C'était pourtant pas vraiment le moment d'ironiser, mais je cherchais désespérément à détendre l'atmosphère, à oublier un instant ce qu'il nous arrivait. - Hein ?... - Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça… C’est ni le moment ni le lieu… Enfin, tu sais, ça s’appelle de l'ironie. Il me regarda l'air sévère avant de me dire, sur un ton presque agressif dont je n'avais pas vraiment l'habitude : - T’en parles pas c’est tout. - Mais de quoi tu parles ? Je n'avais absolument aucune idée de ce qu'il avait cherché à me dire, mais cela avait visiblement peu d'importance pour lui. - Hein, ah, euh, rien. Il bafouillait à moitié, comme s'il me répétait quelque chose ou qu'il n'était pas sûr de lui. Il m'avait parrut si sûr de lui tout à l'heure, si confiant face à la situation qu'il était normal je suppose qu'il finisse par craquer... Mais je le trouvais étrange. Je ne l'avais jamais vu comme ça. - T’es sur que ça va, tu gères ? - Pour l’instant, je crois… Et toi ? Il avait beau dire, il n'avait pas vraiment l'air d'aller bien. Mais il était inutile d'isnsiter sur le sujet pour le moment, je ne tenais pas franchement à le blesser. Quant à moi, je ne savais plus vraiment. Mais je me sentais honteusement fautif. - C’est ma faute. - Pourquoi tu dis ça ? Probablement parce que c'est la vérité... Jamais je n'avais ressenti autant de culpabilité vis-à-vis de Yesung. Jamais. Pas même après ma mise en couple avec Eunhyuk. La situation actuelle devait probablement jouer dans mon ressenti, mais je ne l'entendais pas ce cette oreille. - S’il m’en veut, c’est ma faute aussi s’il m’en veut. - Non, deux ça te suffit, tu vas vraiment être mal après. Je relevais de grands yeux vers lui, troublé par ce qu'il venait de me dire. Je cherchais à comprendre le sens de sa phrase mais je n'y parvenais par aucun moyen, pour la simple et bonne raison que ça ne voulait absolument rien dire dans le contexte ici présent. Cherchant à l'interpeller, le faire réagir, ou quelque chose d'autres, je ne sais pas, je lui dis : - Eunhyuk ? - Laisse-moi le saigner Donghae, il faut qu'il souffre, qu'il se vide de son sang devant moi et par moi. C'est le seul moyen pour qu'il paye. Le laisser saigner qui ? Yesung ? Pour qu'il souffre ? Pour qu'il paye ? Je ne comprenais absolument plus un mot de ce qu'il me disait. Non. J'avais déjà entendu ces mots auparavant, dans une situation des plus différentes, le jour même où il m'a avoué ses sentiments, à sa façon... Mais pourquoi me les redire maintenant ? Ca n'avait aucun sens. - De quoi tu parles ? Je comprends plus rien. Et puis tu ne peux pas… - Je ne veux pas que vous souffriez à cause de moi. YeSung, ne fais pas ça si ce n’est pas ce que tu veux… Le rend pas triste par ma faute. Mais qu'est-ce qu'il me fait là ? Pourquoi me ressortir cette phrase maintenant ? Je cherchais à l'introduire dans le contexte mais ce dernier ne s'y prêtait vraiment pas. Il n'y avait pas de vous et je n'étais pas Yesung. Tout ceci était juste incohérent. - Cette histoire te fait disjoncter Hyuk… Il faut que tu ailles te reposer. Ça va s’arranger… - Si tu le dis. J'étais surpris qu'il capitule aussi vite, et qu'il ne cherche pa sà me contredire sur son état pendante ncore plusieurs minutes, mais c'était très loin de me déranger je dois dire. Cependant, à peine avait-il finit de parler qu'il se rapprocha, se retrouvant presque contre moi, et avança ses lèvres, mais je le stoppais dans son geste en le repoussant doucement d'une main sur son épaule. Je n'avais vraiment pas la tête à ça. Et je trouvais ça presque injuste d'en avoir la possibilité alors que Chen et Yesung en étaient privés injustement. - Eunhyuk, je t’en prie, c'est pas le moment. - Et pourquoi ça ? Et revoilà ce ton agressif, sans aucune raison apparente. A moins qu'il prenne mal le fait que je le rejette, mais je pensais qu'il aurait compris la raison... Je m'étais probablement trompé vu le regrad qu'il me jetait. - Je ne peux pas faire comme si… Il ne me laissa cependant pas finir, et prit soudainement un air désolé tout en me coupant : - YeSung, je suis désolé. Je n’ai jamais su exprimer mes sentiments, je n’en ai à vrai dire jamais eu l’occasion. Ce n’est pas comme ça que je voulais que ça se passe. Je voulais juste qu’il sache, je ne savais pas que ça allait entrainer ça. Si j’avais su, sois sur que je n’aurais pas fait ça, je ne voulais pas vous faire souffrir. Je suis désolé. Mais qu'est-ce que... Je n'arrivais même pas à imaginer avec quelle tête j'étais en train de le regarder. De l'incompréhension, de la douleur, de la tristesse, des reproches, je n'en avais absolument aucune idée. Mais ce que je ressentais n'étais pas loin de tout ça. - Hein ? Pourquoi tu me répètes ces mots ? Tu sais que j’essaye de les oublier alors pourquoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? - J’ai embrassé Donghae et… Je ne comprenais déjà pas grand chose mais là c'était le pompon. - Mais Hyuk, c’est moi Donghae, je sais très bien ce qu’il s’est passé ce jour-là, pas la peine de me le répéter… D’accord ? - Ah au fait, ça te va nickel le châtain. En me disant ces quelque smots, il retrouvait le sourire. - Hein ? Je suis brun pas châtain. Non, je crois que la situation n'avait absolument plus aucun sens, ce qui avait du coup des raisons de m'inquiéter quant à son état. - Qu’est-ce que t’as ? T’es malade ? C’est cette histoire qui t’angoisse ? Je passais une main dans son cou, cherchant à savoir si ce n'était pas la fièvre qui le faisait délirer, mais non. Il n'en avait pas. Rien ne clochait chez lui mise à part ses brusques changements d'humeur et ce qu'il me disait. Mais c'était déjà beaucoup trop à mon goût. - Euh… Euh… Oui. Je ne savais pas à laquelle de mes questions il avait répondu mais ça n'avait pas grande importance. Au moins il admettait que ça n'allait pas. - Ne t’en fais pas, c’est pareil pour moi mais c’est normal. Enfin, c'est pareil pour moi... on peut dire que ça l'est si on enlève les symptômes plus qu'apparent chez lui. - Non dans un cas ça veut dire que je t’appelle dans l’autre ça veut dire « vire tes pattes ». Je me souvenais d'avoir vaguement entendu cette phrase le soir ou je m'étais complètement allumé à la tequila, ce même soir où il s'en est passé des choses... Aussi bien positives que négatives. Mais une fois de plus, ce qu'il venait de me dire n'avait aucun sens face à ce que je venais de lui dire. Quelque chose clochait, c'était pas possible autrement. - Bon allez viens, tu vas aller dormir et je vais parler à Leeteuk, peut-être qu’il pourra faire quelque chose pour toi. - Non. Je. Ne. Veux. Pas. C'est pas en parlant comme un robot bugué qu'il allait me faire changer d'avis. - Hyuk, allez viens, je vais pas me battre encore deux heures pour que tu viennes… J'avais l'impression de parler à un gamin qui voudrait pas aller à l'école. Sauf que le gamin en question, lui, au moins, finissait par capituler. - Euh… D’ac-cord. Et bah c'est pas dommage. Voyant qu'il n'était pour autant pas décidé à bouger de lui même, je lui reprenait la main pour l'y emmener moi même tout en lui disant : - Et bah… T’es long à convaincre… - Le meilleur, ça se fait attendre. La tête que je devais lui tirer était probablement mémorable. Il venait de me parler avec une voix presque perverse, sensuelle, tout ce que vous voulez, mais absolument hors contexte. Mais vu son état, je ne cherchais pas plus que ça à comprendre. J'ouvrais la porte et lui indiquait d'entrer, ce qu'il fit après un petit temps de non réaction. Je le suivais et refermais derrière nous avant de me tourner vers lui, et j'étais ravi de constater qu'il était aller s'allonger, comme je le lui avais demandé. Mais je n'en fis pas de même et allai lentement m'asseoir à côté de Leeteuk qui me regarda, l'air interrogateur. Il ne tarda pas à me demander, à voix basse pour que seuls Hyukjae, lui et moi entendions : - Qu'est-ce qu'il a ? J'avais pas vraiment la réponse à vrai dire, mais j'avais une vague idée. - Je crois que toute cette histoire lui monte à la tête... - Je vais lui parler pour... Hyukjae commença à se lever en même temps qu'il parlait mais Leeteuk le retint par le bras, le forçant à se rasseoir à côté de lui avant de lui dire : - Non tu ferais mieux de le laisser se reposer, tu pourras lui parler ce soir si ça va mieux. - Mouais... Il ne semblait pas convaincu par les paroles de Leeteuk mais les écouta malgré tout, se contentant de rester assi à côté de lui. - Tu ne peux rien faire pour lui ? Je tournais la tête vers Leeteuk, attendant sa réponse. Mais je doutais qu'elle me convienne. - Ce n'est pas un vrai mal donc non... Je ne peux pas... Désolé. Ce n'est pas auprès de moi qu'il fallait s'excuser... Mais je comprenais. - Pas grave... Je m'en doutais un peu... Je jetais un regard à Eunhyuk. Il avait les yeux fermés et semblait presque paisible, mais son état ne cessait de m'inquiéter pour autant. Je ne l'avais jamais vu ainsi depuis que je le connaissais, et même si la situation était anormale, je trouvais ses réactions vraiment étranges. - Reste avec lui, je suis sur que rien qu'en étant là, tu pourras l'aider... Je tournais la tête vers Hyukjae avant de lui dire : - Je ne comptais pas le laisser. La fin de la journée fut... étrange. Je n'ai pas vraiment chercher à dialoguer avec Eunhyuk, chaque situation ressemblant toute à la première. Il passait de joie, à tristesse, à colère, à désir, voir même à sadisme parfois. Et tout ça sans raison. Il me blessait même parfois par ses paroles mais j'avais l'impression qu'il ne s'en rendait tout simplement pas compte. Je ne comprenais tout simplement pas ce qui lui arrivait si ce n'est que quelque chose n'allait pas. Mais pas moyen de savoir quoi vu qu'il était impossible de dialoguer normalement avec lui. J'ai du passer l'après midi assi à côté de lui sur le lit, tentant de penser à autre chose qu'à toute cette histoire, mais je n'y parvenais que rarement. Et lui ne m'aidait pas vraiment... Mais compte tenu de son état... passager, du moins je l'espérais, je ne pouvais pas lui en vouloir d'être ailleurs, enfin si je peux appeler ça comme ça. Yesung ne m'avait pas adressé la parole depuis tout à l'heure, ni même à personne. Et ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé... Quoiqu'il en soit, il était à présent près de 23h. L'après midi avait été éprouvante, et elle nous promettait à tous une nuit tourmentée, mais pourtant, nous essayions tous de trouver le sommeil. Yesung n'avait pour ainsi dire pas bouger depuis qu'il était rentré tout à l'heure, et je ne saurais dire s'il dormait ou non. Chen s'était allongé en posant la tête sur l'oreiller de Luhan, lui donnant probablement l'illusion qu'il était là. Hyukjae avait prit Leeteuk dans ses bras, tout contre lui, mais ne semblait pas pour autant vouloir fermer l'oeil. Et Eunhyuk et moi étions allongés, l'un à côté de l'autre, comme deux inconnus réunnis dans un seul lit. Mais avec toute cette situation, je n'arrivais pas à faire comme si de rien était, comme si tout était normal. Je pensais finir par réussir à fermer l'oeil, mais Eunhyuk se leva dans le plus grand silence et sorti de la chambre, sans rien dire. En temps normal je l'aurais probablement laissé, me disant qu'il voulait se retrouver seul, mais compte tenu de son état, le laisser vagabonder je ne sais où ne me rassurait pas vraiment je dois dire... Sans plus attendre, je me suis levé à mon tour, sous le regard de remerciement de Hyukjae qui lui n'était visiblement pas décidé à dormir, et suis sortis, refermant le plus doucement possible la porte derrière moi. Je traversais le couloir du dortoir, descendais les escaliers, et je finissais par l'apercevoir, sortant de l'internat. J'allais rapidement jusqu'à la porte à mon tour, la laissant se refermer seule derrière moi et partais à la suite d'Eunhyuk, qui semblait bizarrement se diriger vers le gymnase. Je l'ai suivi, jusqu'à le perdre de vue quand il entra dans le bâtiment en question. Je ne tardais cependant pas à entrer à mon tour, pour finalement me retrouver dans le noir complet, dans la salle principale du gymnase. Je distinguais cependant sa silhouette, grâce aux lumières qui indiquaient les portes de secours. Il se tourna vers moi quand il entendis la porte se refermer, alors que je ne savais pas vraiment quoi faire. Mais son regard dur et sévère me fit presque frissoner. - Pourquoi t'es là ? Et de nouveau ce ton agressif, et même accusateur, sans raison apparente une fois de plus. Et je ne savais toujours pas comment est-ce que j'étais censé réagir face à ça. - Bah... Je sais pas, je voulais être avec toi, c'est tout... Ce n'était pas la raison première mais vu le ton qu'il employait, je ne me voyais pas vraiment lui dire que c'est parce que je m'inquiétais pour lui. Je m'approchais de lui mais il recula instantanément. J'ignorais si je devais le prendre pour moi ou si je devais mettre ça sur le compte de ce qu'il se passait et des conséquences, mais en cet instant, je n'arrivais pas à mettre ça sur le dos de toute cette histoire. - Hyuk ? Qu'est-ce qu'il y a ? Ma voix tremblait presque, et son visage ne semblait pas se radoucir. - Tu devrais pas être là... J'attends Siwon. C'en était devenu une obsession pour lui. Mais le pire, c'est que j'avais beau voir qu'il n'allait pas bien, je n'arivais pas à l'aider. - Mais... Tu sais bien que Siwon ne viendra pas, il est parti... - J'attends Siwon. Il ne m'écoutait même plus, il semblait répéter des phrases en boucles sans aucune logique, ne cherchant pas à comprendre. - Pourquoi ? - Parce que je le veux. Il le voulait. Qu'est-ce que j'étais censé comprendre derrière ces mots ? Est-ce que j'étais même censé les prendre au sérieux ? Je ne savais pas. Je ne savais plus. Je me sentais tellement impuissant face à la situation... - Il faut qu'on rentre. Allez viens... Je tentais d'avoir une voix des plus calme, rassurante, et même compatissante, j'espérais pouvoir le convaincre de rentrer, j'espérais qu'il se calmerait, mais je faisais des illusions. Il s'avança jusqu'à moi, une lueur étrange dans le regard, et me plaqua brusquement contre le mur. La suite était déjà prévisible. Comme il l'avait déjà fait plus tôt dans la journée, il essaya de m'embrasser, mais je l'en empêchais une fois de plus, n'ayant vraiment plus la tête ça, et surtout pas en cet instant alors que je m'en faisais pour lui. - Arrête Hyuk... Je t'ai dis que c'était pas le moment... et... - Et ? Non, je ne comprenais décidément plus rien. Je n'arrivais même plus à savoir s'il se fichait de moi, ou s'il voulait juste passer ses nerfs sur quelqu'un, ou s'il cherchait vraiment à me faire du mal. J'en venais à envisager toutes les solutions, même les plus improbables. Mais il profita de ce moment d'absence pour tenter à nouveau de m'embrasser, mais je le retenais une fois de plus par les épaules. Comme il dort d'ordinaire torse nu, cette nuit n'avait pas fait exception. Mais mes mains entrèrent par conséquent directement en contact avec sa peau, et compte tenu de la situation, je trouvais presque ça gênant. - Et je te comprends plus ! Mais rien de ce que je lui disais ne semblait pouvoir l'arrêter. Il refit une énième tentative, qui resta cependant sans succès elle aussi. - Arrête ! - Mais... Si on est là, c'est pas pour rien, rappelle-toi. Sa voix commençait presque à me faire peur. J'avais presque l'impression d'avoir un psychopathe pervers en face de moi, si bien que j'avais du mal à me dire qu'il s'agissait d'Eunhyuk. - De quoi tu parles à la fin ?! - Tu te souviens pas ? Toi et moi, ici... Je n'avais rien à me rappeler parce qu'il ne s'était tout simplement rien passé ici. Mais il semblait pourtant convaincu de ce qu'il disait. Tout en me disant ça, il avait plaqué son corps au mien, et je ne trouvais même pas la force de le repousser à nouveau. - Eunhyuk ? Arrête tu me fais peur... Il tenta encore une fois de m'embrasser mais je me contentais de simplement tourner la tête, évitant d'avoir à le regarder en face et à soutenir son regard. J'aurais préféré mille fois qu'il se taise mais il approcha ses lèvres de mon oreille avant de me murmurer de cette même voix qui m'était presque étrangère : - Tu criais Eunhyuk et je criais Siwon... Je tournais la tête pour le regarder à nouveau en face, mais je n'arrivais même pas à soutenir son regard. J'avais beau avoir essayé de lui trouver toutes les excuses du monde aujourd'hui, là, c'était trop. La gifle était partie toute seule. Je n'avais même pas eu le temps de réfléchir, je m'étais contenté d'agir. Ce geste l'avait fait reculé, et il avait porté sa main à sa joue rougie avec une expression incompréhensible sur le visage. Je n'avais jamais agi de la sorte, avec qui que ce soit, et encore moins avec lui. La violence n'avait jamais vraiment fait partie de moi, mais en cet instant, ça m'avait échappé. Il se passa quelques secondes avant qu'il ne relève les yeux vers moi. Son expression avait changé, comme s'il semblait revenir à la raison, mais j'étais incapable de me montrer compréhensif à présent. Je lui en voulais trop pour l'excuser dès maintenant. - Hein ? Ah euh, non rien, pardon... Ça doit être le départ de Siwon et Luhan qui me monte à la tête... Nous étions tous affectés par cette histoire, mais aucun d'entre nous n'avais fait ce qu'il m'avait fait aujourd'hui. La situation ne l'excusait pas. Du moins, ne l'excusait plus. - Pourquoi ? Pourquoi tu as passé l'après-midi à me redire toutes ces choses que tu sais que je veux oublier ? Pourquoi, alors que tu le sais, tu m'as fait revivre les pires moments ? Pourquoi est-ce que maintenant tu me pseudo racontes tes histoires avec Siwon ? Est-ce que leur départ comme tu dis n'est pas assez dur à endurer ?! Tu as vraiment besoin d'en rajouter ? J'avais accepté tout ce qu'il m'avait dit aujourd'hui, sans rien lui dire, mais là je ne pouvais plus. - Donghae... - Non tais-toi, ne dis rien, t'as dit assez de conneries pour aujourd'hui. Je rentre. T'as pas intérêt à me suivre. J'étais venu ici pour le chercher et le ramener et au final, tous ce que je voulais en cet instant c'était qu'il y reste. - Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? - Attends au moins une heure avant de rentrer comme ça je suis sur que tu ne me blesseras pas plus ce soir. Je m'en allais sans même lui laisser le temps de répondre, de peur de ce qu'il pouvait encore me dire, et claquais la porte derrière moi. Mais à peine étais-je sortis que je sentais les larmes déborder de mes yeux.
Le silence. Cet ami qui ne nous quitterait plus. Ni lui ni moi ne savait quoi dire et durant tout le trajet, je ne ressentis qu’une étrange sensation contre ma main que je perdais parfois pour la retrouver quelques minutes après. Je savais ainsi que « je » restais aux côtés de Donghae quoi qu’il arrive mais j’espérais juste que mon clone ne chercherait pas des phrases trop loin dans mon passé. Elles n’ont pas toujours été bonnes et j’en regrette une bonne partie… En ce moment même, sentant le poids de la tête de Donghae sur mon épaule sans pouvoir le voir ou le toucher, j’en venais à douter. A douter atrocement.
- T’es sûr de ce que tu fais ? - Plus ou moins mais j’ai pas vraiment le choix.
Siwon, derrière ses airs plus qu’ambigus, avait bien du comprendre les difficultés que toute cette histoire posait et ce pour tout le monde. Chacun d’entre nous vivait des moments intensément durs et lui se sacrifiait d’autant plus que c’était son avenir qui était en jeu. Et encore une fois, je perdais le contact de Donghae. Ma main restait serrée ; je savais que c’était autour de la sienne mais je perdais la sensation d’une étreinte que j’aurais voulu figer éternellement. Et puis, il est parti complètement. J’ai senti ma main s’ouvrir lentement, j’ai regardé chacun de mes doigts tomber dans le vide au fur et à mesure que les siens s’éloignaient mais je ne voyais rien d’autre que la main d’un menteur. Je resserrai le poing contre moi, enserrant mon poignet, en proie au doute. Je ne pourrais rien faire dans cet état. Il fallait que je me ressaisisse, que j’arrive à me couper de l’emprise du clone, quitte à le regretter plus tard. Je pris l’initiative de me concentrer sur mon souffle, uniquement le mien et peu à peu, je retrouvais la sérénité que je me devais d’avoir. Je n’avais plus qu’un espoir : qu’il ne fasse rien de stupide.
Le trajet ne dura pas excessivement longtemps, même si l’air pesant de la situation l’avait fait passer considérablement lentement. Néanmoins, c’était toujours trop rapide. Prendre l’avion était une des seules choses que je n’aimais pas vraiment, si l’on peut dire. Et même pas du tout. J’étais absolument incapable de dire quoi que ce soit en montant dans ce monstre de fer. Je n’ai jamais compris comment une telle horreur pouvait exister. J’avais tellement peur que je n’avais pas eu le courage de résister. Je me sentais pathétique. J’avais tué, mené une vie de débauche et torturé des dizaines de personnes et me voilà, comme un pantin, poussé dans un avion par Siwon alors que j’aurais du partir en courant. Arrivé à hauteur de nos places, Siwon me fit asseoir, sans que j’en ai vraiment conscience et me prit la main. Je n’aurais pas cru qu’il serait capable d’être vraiment sympathique avec moi en ces circonstances. Je savais qu’il était adorable quand il voulait mais là, ça ne me semblait pas normal. J’avais presque l’impression de trahir Donghae. Je sais que c’est stupide mais ma main devrait serrer celle de Donghae pas la sienne.
- Retrouve-les, ça t’aidera.
En disant cela, il avait lâché ma main et s’était installé plus confortablement comme s’il voulait dormir. En fait, je pensais plutôt qu’il allait réfléchir à la suite des évènements. J’avais pesé le pour et le contre pendant plusieurs heures sans savoir si je devais ou non reprendre le contrôle. D’unc ôté, je voulais savoir mais de l’autre j’avais peur qu’il découvre le pot-aux-roses… En focalisant mon esprit sur le clone, je m’en voulus immédiatement d’avoir hésité. Si je ne l’avais pas fait, j’aurais pu empêché ça… Ce que j’entendis fut, je pense, la pire chose qu’il pouvait se passer…
- Tu criais Eunhyuk et je criais Siwon...
Pourquoi était-il allé au gymnase ? J’avais passé quelques soirées et nuits ici avec Siwon mais je ne pensais pas que le clone prendrait cela pour une habitude à avoir. Il avait du sortir une fois tout le monde, ou presque, endormi et maintenant, Donghae allait m’en vouloir à vie.
Je n’avais jamais souffert autant physiquement que lorsqu’il fit partir la gifle. J’étouffai un cri et fermai les yeux, personne ne devait savoir ce qu’il venait de se passer. Je portai la main à ma joue et je dus me battre pour retenir mes larmes. D’abord je devais reprendre le contrôle et m’excuser. Pendant les quelques secondes qu’il me fallut pour redevenir propriétaire de cet autre moi, il recula mais je ne pensais pas que cela puisse apaiser Donghae. Jamais je ne l’avais vu en colère ou même violent à ce point… Jamais.
- Hein ? Ah euh, non rien, pardon... Ça doit être le départ de Siwon et Luhan qui me monte à la tête...
Une bien piètre excuse face à la situation mais je n’avais pas su trouver mieux.
- Pourquoi ? Pourquoi tu as passé l'après-midi à me redire toutes ces choses que tu sais que je veux oublier ? Pourquoi, alors que tu le sais, tu m'as fait revivre les pires moments ? Pourquoi est-ce que maintenant tu me pseudo racontes tes histoires avec Siwon ? Est-ce que leur départ comme tu dis n'est pas assez dur à endurer ?! Tu as vraiment besoin d'en rajouter ?
Et voilà… On y est. Je ne sais même pas quoi lui répondre puisque je ne sais pas ce qu’il lui a dit à ma place. Je ne sais pas ce qu’il lui a fait, je ne sais rien. Mais j’ai mal. Je voudrais pouvoir tout arranger d’un coup de baguette magique. Revenir en arrière jusqu’au moment où Siwon et Luhan allaient sortir pour les en empêcher et continuer à vire tranquillement une histoire que je venais de flanquer par terre à cause d’un nouveau mensonge. J’avais vraiment l’impression que ma vie tournait autour de leurres et d’illusions. Toujours, un évènement m’y ramenait et aujourd’hui, maintenant, j’en payais le prix fort.
- Donghae... - Non tais-toi, ne dis rien, t'as dit assez de conneries pour aujourd'hui. Je rentre. T'as pas intérêt à me suivre.
J’aurais voulu lui expliquer, lui dire la vérité, que s’il avait souffert ce n’était pas ma faute mais celle du clone mais plus j’y pensais, plus je me disais que ça restait ma faute. J’aurais du lui en parler pour qu’il ne prenne pas au sérieux ce qu’il pouvait lui dire mais ça n’aurait fait que rendre les choses plus difficiles… Il ne voulait pas que je le suive mais que pouvais-je faire faire au clone ? Il devait rentrer à l’internat pour ne pas faire plus de dégâts, bien que je doute de sa capacité à faire pire qu’aujourd’hui…
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? - Attends au moins une heure avant de rentrer comme ça je suis sur que tu ne me blesseras pas plus ce soir.
Il se retourna et sans me jeter ne serait-ce qu’un regard, il sortit en refermant la porte derrière lui. A peine sa présence m’eut-elle quittée que les larmes coulèrent d’elles-mêmes. Je venais de le perdre, lui, en voulant sauver Luhan et Siwon. C’était égoïste mais j’en venais à me demander si j’avais fait le bon choix. Bien sur, je ne pouvais pas abandonner Luhan mais j’en venais à me demander malgré tout si ça valait le coup de perdre Donghae pour lui, ce que je savais être vrai d’ailleurs. Et puis, je finirais probablement par le retrouver. J’espère.
Mes larmes ne cessèrent pas de ruisseler sur mes joues et sur celles du clone pendant l’heure que je devais attendre. J’avais pensé à le rattraper pour lui expliquer mais à part le faire souffrir, ça ne servirait à rien. Rien qu’à faire mal. Je ne servais à rien d’autre qu’à répandre la douleur dans mon entourage. Peut-être que je ferais mieux de disparaître de leur vie à tous, y compris de celle de mon frère, pour qu’ils puissent tous être en paix… Je n’en pouvais plus de ce lot de souffrances incessantes et lancinantes qui me détruisaient sûrement plus qu’elles ne me faisaient avancer. Siwon me sortit alors de ma torpeur et de ma transe. Je ne perdais cependant pas le contrôle de mon pantin. Il ne fallait surtout pas qu’il fasse d’autre erreur, il avait eu sa dose et moi aussi.
- Eunhyuk ? Qu’est-ce qu’il y a ? - Mon… mon clone m’a fait rompre avec Donghae… Je… je crois…
Oui, c’était probablement cela qu’il venait de se passer. Tout ça parce qu’il avait parlé de mon passé avec Siwon. Je ne pouvais pas en vouloir à Siwon, encore moins à Chen qui m’avait prévenu et surtout pas à Donghae qui n’a fait que subir. Je suis le seul fautif. L’unique. Un monstre. C’est monstrueux ce que j’ai infligé à celui qui est, ou était, pourtant ma seule raison d’être enfin heureux et en paix avec les autres et la société. Et pourtant, quelque part quelque chose, peu importe quoi, avait décidé que je ne connaitrais pas le bonheur éternel comme les autres hommes…
- T’en fais pas… Je suis sur qu’en rentrant il comprendra et te pardonnera. - Je l’espère.
Je me reconcentrais sur le clone après avoir tari la source de larmes qui avait brulée mes yeux en laissant Siwon se replonger dans son monde à lui. L’heure était maintenant bien passée et je pouvais le faire rentrer. Il fallait que j’informe Chen de ce qu’il venait de se passer pour qu’il essaye de garder un œil sur Donghae et sur moi-même en même temps, pendant que je serais « occupé ». En entrant dans la chambre, je vérifiai que Donghae dormait puis allai m’asseoir à côté de Chen. Je le secouai doucement pour le réveiller, me sentant immédiatement coupable de le réveiller alors que le sommeil avait du être dur à trouver.
- Chen, il faut que tu m’aides. - A quoi ?
Mentir un peu plus m’était impossible. Alors, il fallait que je lui dise exactement ce qu’il s’était passé en espérant passer au travers d’un « je te l’avais dit » qui m’aurait instantanément détruit je crois.
- J’ai laissé le contrôle mais du coup, j’ai bien peur que Donghae et moi soyons au bord de la rupture… - Non… Qu’est-ce que je peux faire ? - Tu peux nous surveiller ? Histoire de m’aider si jamais tu vois que j’ai pas le contrôle et que ça risque d’empirer les choses.
C’était trop peu mais c’était toujours mieux que ne rien faire. Et même s’il ne faisait rien au final, je ne lui en voudrais pas. Même s’il refusait, je ne pourrais pas lui en vouloir. J’étais le seul à m’être mis dans cette situation alors…
- Je ferai de mon mieux. - Merci.
Même s’il avait des raisons de m’aider, je n’entendais qu’une chose, c’est qu’il était prêt à lui aussi rentrer dans le jeu du mensonge, rien que pour m’aider, moi. Moi. Le fautif de tant de choses…
- Vous en êtes où ? - On est dans l’avion, je te laisse dormir Chen, tu auras des nouvelles bientôt, c’est promis. - Merci. Revenez vite.
Evidemment, je ferai de mon mieux aussi. Pour t’aider, toi. Toi. Celui qui le mérite plus que moi. Et pourtant, j’avais terriblement peur qu’il réussisse alors que je pouvais échouer… Je fis en sorte que le clone aille se coucher en lui précisant pour la suite de ne pas trop embêter Donghae en se couchant le plus loin possible de lui dans le lit, sans avoir l’air de l’éviter non plus. Je ne savais pas si c’était très clair mais j’espérais que cela ajouté à Chen suffirait à faire patienter Donghae…
Puis le silence se fit et l’avion entama sa longue descente. Je n’avais même plus la force ni l’envie d’avoir peur. J’en venais presqu’à espérer que c’était un crash et non un atterrissage…
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Appuyé contre le mur du couloir du dortoir, à côté de la porte de notre chambre, je n'arrivais pas à calmer mes larmes. Je n'arrivais même pas à définir ce qu'il venait de se passer. Est-ce que cette événement marquait une rupture entre Eunhyuk et moi ? Ou n'était-ce qu'une dispute, un moment passager ? Je n'en savais rien. Absolument rien.
La situation était déjà suffisamment dur, pourquoi avait-il fallut qu'il en rajoute ainsi ? Toute la journée, il n'avait cessé de me raconter des choses dépourvues de logique et blessantes. Il avait oscillé entre joie, haine, amusement, sadisme, désir, tristesse, voir même violence, et je ne savais même pas qu'est-ce qui était fautif au final. Si c'était lui, ou si c'était la situation qui le perturbait plus que je ne le pensais, ou s'il cherchait réellement à s'en prendre à moi pour une raison qui m'échappait totalement. Non. Je ne savais rien. Je ne savais plus. Mais je savais que je devais commencer par me calmer, car tant que nous n'aurons pas parler lui et moi, il était inutile d'établir des conclusions atives sur ce qu'il venait de se passer. J'essuyais mes larmes d'un revers de la main et fermais les yeux, tentant de retrouver une respiration normale. Cela prit quelques minutes, mais je réussis malgré tout à y parvenir. Je devais probablement avoir les yeux rouges mais ça n'avait pas vraiment d'importance ; personne n'allait me voir cette nuit. Et puis, la situation s'y prêtait. Sans attendre plus longtemps encore, je suis entré dans la chambre, prenant le temps de refermer sans bruit la porte derrière moi. Je jetais un rapide coup d'oeil autour de moi ; tous semblaient endormis, même Hyukjae qui tout à l'heure ne semblait pas déterminé à fermer l'oeil. Mais je ne m'attardais pas d'avantage et me dirigeais vers mon lit, avant de m'y allonger, sous la couverture. Mais je ne parvenais cependant pas à trouver le sommeil. Au fond, ça n'avait absolument rien d'étonnant, mais j'avais cruellement besoin de repos. Je ne cessais de repenser à ce qu'il venait de se passer. J'en venais même à me demander si c'était juste que je lui en veuille, et je me sentais stupide me poser cette question avant de m'en vouloir de penser ça de lui. Et ce schéma se répéta un nombre incalculable de fois, n'étant pas décidé à me laisser, au moins pour la nuit. Dormant d'ordinaire dans ses bras, j'avais presque perdu la sensation de dormir, ou du moins d'essayer de dormir, sur un oreiller. Et compte tenu de ce qu'elle représentait, je trouvait cette sensation amère. Les draps étaient imprégnés de son odeur, et sa présence venait parfois à me manquer cruellement même si je lui en voulais. Je n'arrivais tout simplement pas à l'oublier, pas même quelques secondes ; il était partout tout en étant absent. L'heure que je lui avait imposé de passer dehors se termina, et je savais qu'il n'allait pas tarder à rentrer. Et je me suis soudainement mis à angoisser. Je ne voulais pas lui parler, pas maintenant, mais d'un autre côté, je ne voulais plus continuer à lui en vouloir. J'avais l'impression que par ce geste, je ne faisais que m'infliger une punition supplémentaire en plus du départ de Siwon et Luhan, et je n'avais pas besoin d'alourdir la charge de mes épaules. Leurs absences étaient déjà suffisament douloureuses. Je ne savais pas ce que je devais faire. Je savais qu'il allait venir s'allonger à côté de moi, mais j'ignorais ce qu'il avait en tête. Faire comme si de rien était, tenter de s'excuser, se montrer indifférent, parraître coupable, je n'en savais rien. A vrai dire, je ne savais plus. Depuis que je m'étais rapproché de lui, j'arrivais à prévoir ses réactions, du moins à peu près, mais vu son comportement aujourd'hui, ce qu'il allait faire restait un véritable mystère, si bien que je ne cherchais même pas à deviner. Quelques minutes passèrent avant que la porte ne s'ouvre. Sans le voir, je savais que c'était lui ; c'était évident. Mais je ne me retournais cependant pas vers lui, préférant finalement lui donner l'illusion que je dromais. C'était probablement mieux ainsi... Je m'attendais à ce qu'il vienne se coucher à côté de moi, mais il n'en fit rien. je l'entendais bouger, mais ne le voyant pas, j'ignorais où est-ce qu'il allait. Mais je ne me posais plus la question lorsque je l'entendis parler : - Chen, il faut que tu m’aides. Pourquoi en cet instant avait-il besoin de l'aide de Chen ? Lui et Eunhyuk n'était pourtant pas particuièrement proche... Il s'entendait bien, mais pas plus que ça. - A quoi ? J'étais tout aussi curieux que Chen que de savoir la raison qui poussait Eunhyuk à aller voir Chen alors qu'il pouvait se tourner vers son frère ou... ou même vers moi. Surtout si le problème me concernait... Eunhyuk mit quelques secondes à répondre : - J’ai laissé le contrôle mais du coup, j’ai bien peur que Donghae et moi soyons au bord de la rupture… Il a laissé le contrôle ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'est-ce qu'il y avait à comprendre ? Je n'arrivais pas à interpréter ce qu'il venait de dire, le mot " rupture " restant en travers de ma gorge. Est-ce qu'on en était vraiment arrivé là ? Je ne l'espérais pas. - Non… Qu’est-ce que je peux faire ? Oui, qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire que personne d'autre ne pouvait lui apporter ? Je ne comprenais même pas en quoi est-ce que Chen pouvait nous aider en cet instant, il devait déjà être suffisamment mal avec l'enlèvement de Luhan... - Tu peux nous surveiller ? Histoire de m’aider si jamais tu vois que j’ai pas le contrôle et que ça risque d’empirer les choses. Le contrôle. Evidemment que c'était ça. J'avais été stupide de ne pas m'en rendre compte plus tôt, ou du moins de ne pas avoir fais la déduction. C'était évident. Comment est-ce que j'avais pour ne pas y penser avant ? Je me sentais incroyablement stupide en ce moment même, ne sachant pas vraiment quoi penser. - Je ferai de mon mieux. Chen n'avait plus rien à faire désormais. Ca ne se jouait plus qu'entre Eunhyuk et moi. - Merci. - Vous en êtes où ? - On est dans l’avion, je te laisse dormir Chen, tu auras des nouvelles bientôt, c’est promis. Ils avaient tout prévu. Tout Et sans rien nous dire. Sans rien me dire. Alors que pourtant ils savaient tout les deux qu'il y avait un risque pour nous deux, pour notre histoire, mais non. Ils n'avaient rien dit. - Merci. Revenez vite. Je ne bougeais pas d'un soupçon en le sentant s'allonger à côté de moi, étant bien conscient qu'à présent, ce n'était plus lui. Tout ce qu'il m'avait dit aujourd'hui prenait à présent un sens. Toutes ses paroles sans aucunes logiques se justifiaient tout simplement par le fait que ce n'était pas lui. Il n'avait pas chercher à me blesser en me disant toutes ces horreurs, ou en essayant de me forcer à faire des choses que je ne souhaitais pas. C'est juste que ce n'était pas lui. Cette révélation rendait les choses plus simples. Mais je pense qu'au final, je lui en voulais encore plus, car tout ce que je notais désormais c'était qu'il m'avait mentit, sans aucune raison. Je lui faisais confiace, il le savait, alors pourquoi me l'avoir caché ? De quoi avait-il peur ? Est-ce qu'il pensait que j'allais vouloir l'empêcher de partir ? Si c'était ça il se trompait. Jamais je n'aurais pu l'empêcher de vouloir aller sauver son meilleur ami. C'était légitime. Il avait déjà perdu son frère une fois, c'était plus que cruel que de lui ré-imposer cette épreuve aujourd'hui. Et je n'ai de toute façon pas à lui dicter sa conduite. Mais il aurait du m'en parler, plutôt que de me laisser dans l'ignorance. Est-ce que ça voulait dire que lui ne me faisait pas confiance ? Ou ne me faisait plus confiance ? Est-ce que j'avais fait quelque chose qui le justifiait ? Je n'en avais pas eu l'impression. J'en venais à me suggérer toutes les choses possibles et inimaginables qui justifiaient son choix, mais je n'en trouvais pas qui me convenait. Il aurait au moins du venir me parler tout à l'heure, quand je suis parti. Il aurait du me rattraper pour m'expliquer au lieu de me laisser avec toutes ces idées noires... Pourquoi est-ce qu'il avait agit comme ça ? Je ne savais plus quoi penser. Je ne savais plus quelles questions poser. Est-ce que je devais essayer de le faire réagir pour qu'il revienne à lui afin qu'on puisse parler lui et moi ? Je doutais que cette idée soit la meilleure. Non. Il n'y avait rien à faire. Juste à attendre. Rien d'autre. La reste de la nuit fut... long. Je n'avais pas réussi à fermer l'oeil malgré la fatigue, ne cessant de repenser à tout cela sans jamais trouver l'explication qui me convenait. J'en étais même venu à angoisser, me posant soudainement une question que j'aurais du me poser bien plus tôt. Et s'il ne revenait pas ? Nous avions tous peur que Siwon et Luhan ne reviennent pas, et si à présent Eunhyuk était avec eux, du moins avec Siwon, pouvait-il ne pas revenir lui aussi ? C'était plus que logique, mais je refusais l'idée même de ne jamais le revoir franchir cette porte ; je ne pouvais juste pas. Aujourd'hui nous étions lundi, et je ne suis pas sûr qu'un seul d'entre nous n'ai le courage d'aller en cours, mais il le fallait. Comme l'avait dit Leeteuk, nous devions faire semblant. Ma position était certes plus simple que certaines des leurs, car je n'étais ni dans la classe de Luhan ni dans celle de Siwon. Eunhyuk c'était une toute autre histoire, car il était là, mais je doutais fortement qu'il soit suffisament... réactif, pour endurer ne serait-ce qu'un cours. Je me levais quelques minutes avant que le réveil ne sonne et jettais un regard à Eunhyuk, du moins à son autre lui. Je n'arrivais toujours pas à réaliser toute cette histoire, mais il le fallait pourtant. Je suis directement allé dans la salle de bain, faisant attention à ne pas faire de bruit pour leur laisser leur dernière minutes de sommeil, et refermais la porte derrière moi. Mon reflet dans le miroir me montrait que j'avais encore les yeux légèrement rouges ainsi que des cernes, dues au manque de sommeil, mais vu l'état d'esprit de chacun, je ne voyais pas ça comme un problème à dissimuler. J'entendis le réveil sonner à travers la porte, avant que ce bruit insupportable ne cesse. La journée allait être dure. Je n'arrivais même plus à écouter mes professeurs tellement jétais épuisé. Mes deux heures d'anglais n'avaient pas tellement été un problème, car ayant grandit aux Etats-Unis, ce cours était des plus inutiles pour moi. Mais en revanche, les deux heures de maths qui suivirent s'avérèrent plus compliqués. Le prof était en train d'expliquer je ne sais quelle règle à propos de dérivation, mais j'avais déjà laissé tomber depuis un moment, n'arrivant décidement pas à me concentrer sur ce qu'il disait. Il faut dire que ce n'était pas vraiment passionnant, mais ce qui captait presque toute mon attention c'était Yesung. Il était assit à côté de moi depuis ce matin et pas un instant il ne m'avait adressé la parole, m'ignorant royalement. Il n'avait pas pourtant l'air d'écouter ce que disait le prof, il semblait ailleurs, et je ne pouvais que le comprendre... J'avais plusieurs fois essayé de lui parler, mais ce n'était à vrai dire ni le moment ni le lieu pour le faire. Mais le professeur ne tarda pas à me sortir de mon absence : - Monsieur Lawn ! Vu le ton qu'il avait employé, ce n'était certainement pas la première fois qu'il m'appelait, mais je ne l'avais tout simplement pas entendu. Je me redressais légèrement sur ma chaise avant de relever les yeux vers lui, et de me contenter de lui répondre : - Oui ? - Au tableau. S'il n'y avait que ça pour lui faire plaisirs... Ce prof s'acharnait sur moi depuis que j'étais arrivé à l'internat, et même si trouvais toujours le moyen de le faire taire parce que mes résultats étaient excellents, là c'était vraiment pas le moment. Je me levais en soupirant de ma chaise avant de rejoindre le devant de la classe, et me contentais de résoudre son problème en appliquant bêtement, sans comprendre, les formules qui étaient marquées au tableau. Il ne semblait pour autant pas satisfait, et s'apprêtait à me dire quelque chose quand la sonnerie retentit dans tout l'internat. Je lui tournais le dos sans la moindre gêne et allait récupérer mes affaires. Mas le temps que je retourne à ma place, Yesung était déjà parti de la sienne... On s'était, comme d'ordinaire, tous rejoint au self, mais sans grand intérêt à vrai dire, car je doutais sur le fait qu'un seul d'entre eux n'ait vraiment faim. Nous nous étions tous assis à une table, Hyukjae, Leeteuk et moi d'un côté, et de l'autre Eunhyuk, Yesung et Chen. Je m'étais arrangé pour m'asseoir le plus loin possible d'Eunhyuk, ne préférant pas rester près de lui vu son... état mental, sous le regard interrogateur de Hyukjae, qui ne ratait jamais rien quand ça concernait son frère. Sans parler du fait que Yesung se soit assit à côté de lui... Même si ce n'était pas vraiment lui, Yesung ne le savait pas, et lui et Eunhyuk ne s'entendait pas vraiment je dois dire... Enfin bref. L'ambiance n'était pas vraiment joyeuse. Mais ce fut Hyukjae qui, inquiet pour son frère, brisa la glace : - Nhyukie, ça va ? Hyukjae ne lui avait pas encore parlé depuis hier, le silence ayant régné en maître durant la fin de la journée, mais par conséquent, je préférais ne pas imaginer la suite... - Oui ça te va très bien... Je me retenais de faire le moindre bruit ou mouvement qui pourait lui mettre la puce à l'oreille. J'évitais également de lancer un regard à Chen, mais j'avais raison d'avoir des appréhensions. - Euh... D'accord... Tu veux pas manger un peu ? Je doutais fortement qu'il trouve quelque chose à lui répondre. Ce n'est pas vraiment le genre de questions auxquelles il est habitué. Je relevais les yeux vers Chen. Il commençait à devenir rouge, ne sachant visiblement pas comment intervenir pour " calmer " la situation. Je n'y tenais pas vraiment mais si ça pouvait éviter à Hukjae et Eunhyuk de s'egueuler, c'était à moi de parler. - Hyukjae, il a probablement autant d'appétit que Yesung et Chen en ce moment alors ne t'en fais pas pour lui. Chen baissa les yeux, comprenant immédiatement que je savais qu'Eunhyuk était parti avec Siwon. J'évitais de l'observer d'avantage, ne souhaitant pas non plus le rendre mal à l'aise, et tentais vaguement de sourire à Yesung, mais le regard noir qu'il me jettait me faisait froid dans le dos. Il ne s'attarda pas d'avantage à table et se leva, sans dire un mot. Hyukjae haussa les épaules avant de prendre la fourchette de son frère et de la lui mettre, pleine, dans la bouche, espérant visiblement le faire manger de force. Eunhyuk, du moins sa représentation, enleva la fourchette de sa bouche et avala ce que Hyukjae lui avait donné, mais je ne m'attardais pas moi non plus et me levais, espérant rattraper Yesung. - Merci. Mais. Ça. Va. Aller. Je. Vais. Me. Débrouiller. - Bon dans ce cas... Hyukjae semblait... troublé, par le comportement de son frère, et je ne pouvais que le comprendre. Mais je ne restais pas d'avantage et m'en allais, m'arrêtant dans la file avec mon plateau pour sortir du self. Mais rien que cette attente me semblait interminable.
- Ça va toi ? Je me retournais, surpris d'entendre la voix de Leeteuk alors que je ne l'avais pas vu se lever, et me rendais compte que Hyukjae était avec lui, ce qui n'était pas vraiment étonnant. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Je m'inquiétais pour Siwon et Luhan, Eunhyuk à présent, Yesung m'en voulait plus que je ne saurais le dire... Mais je ne pensais pas avoir plus de raison de me plaindre que les autres alors... - Si on oublie que Yesung me fait la gueule, oui. - Et avec mon frère ? Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre. Hyukjae se souciait plus que quiconue d'Eunhyuk et de son bonheur, surtout depuis que j'étais avec lui, car il avait probablement peur que je finisse par le faire souffrir d'une façon ou d'une autre, mais je ne me voyais pas lui dire ce qu'il s'était passé hier, qui au final n'avait peut être aucun impact, du moins pas direct... Ca ne ferait que l'inquiéter d'avantage. - Je sais pas vraiment, je crois que oui mais je ne pourrai rien assurer avant que Luhan, Siwon et... - Et ? Et je ne suis qu'une personne stupide qui ne dit jamais ce qu'il faut. - Et rien. Juste avant qu'ils reviennent quoi... Hyukjae, tout comme Leeteuk, étaient bien trop perturbés pour me reprendre ou me questionner d'avantage, et c'était une bonne chose, si je puis dire. Car je n'étais pas vraiment crédible... - T'en fais pas, ils reviendront vite, j'en suis sur. Leeteuk semblait plus confiant que la veille, et plus rassurée, ce qui était au fond une bonne chose. Hyukjae devait probablement y être pour quelque chose, mais ce n'était qu'une supposition. - Peut-être en attendant, il faut que j'essaye de parler à Yesung. - Alors vas-y avant qu'il ne s'envole. Laisse-moi ton plateau, je m'en occupe. Malgré la situation, il avait su rester le même, celui qui s'inquiète quand un des siens est... à la dérive, même si ce qui arrivait avec Yesung était bien diférent de ce qui arrivait à Luhan. Je lui donnais mon plateau avant de le remercier : - Merci Teukie. A tout'. Je contournais la file du self avant de sortir du bâtiment, cherchant immédiatement Yesung des yeux. Si je ne le retrouvais pas suffisament vite, je ne pourais pas lui parler avant... longtemps, car il sera probablement dans les airs. J'avais beau pouvoir en faire autant sous forme animale, sa vitesse de vol et la mienne étaient... bien différentes. Sans parler du fait qu'un dialogue entre un oiseau et un dragon n'aboutirait probablement pas à grand chose. Mes yeux le cherchèrent pendant plusieurs minutes, et je finis finalement par le trouver au milieu du parc. Je le rejoignis immédiatement, voulant l'empêcher de faire quoi que ce soit, et posai ma main sur son épaule, l'interrompant visiblement dans sa transformation. Il sursauta à ce contact et se retourna, se retrouvant face à moi. Mais en me voyant, il recula, alors que j'essayais moi de m'approcher de lui. Cette attitude qu'il avait envers moi me faisait mal. Terriblement mal. Jamais il n'avait agit de la sorte avec moi. Jamais. - Yesung s'il te plait... - Laisse-moi. Son ton était presque agressif, et jamais il ne l'avait employé avec moi. Je n'étais même pas sûr de l'avoir déjà entendu parler de la sorte, avec qui que ce soit. Il faut dire qu'il n'était pas vraiment susceptible alors pour qu'il en veuille à quelqu'un, il fallait le vouloir. Et il m'en voulait, alors c'était à supposer que c'était de ma faute. Mais je sentais surtout qu'il était blessé plus qu'en colère, blessé par moi. Même si ça n'avait pas été mon intention, je l'avais fait. Il avait les larmes aux yeux, et ej voulais que ça cesse. La situation était déjà suffisament dure à endurer, surtout pour lui, alors inutile de rajouter cette histoire en plus. - Non, ça suffit maintenant. On a tous besoin de soutien, toi plus que quiconque alros je ne te laisserai pas. Je m'approchais de lui et essayais de lui prendre la main, dans le seul but de l'emmener s'asseoir sur le banc qui était à côté de nous, mais il me repoussa. - Trop tard. Je ne savais même plus quoi dire, ou quoi faire. Il ne voulait pas de mon aide, il ne voulait même pas me voir. Il voulait simplement que je le laisse. Je sentais les larmes me monter aux yeux, et je ne pouvais rien faire d'autre que de les attendre. - Comment voulais-tu que je sache que tu ne voulais pas être un peu seul ? C'est ce que j'avais pensé sur le moment, ça m'avait parrut évident. Si j'avais été à sa place, j'aurais probablement voulut me retrouver seul. Mais je m'étais peut être trompé. - Tu me connais mieux que personne. - Justement, j'étais persuadé que tu te serais envolé et que tu serais loin pour réfléchir. - C'est ce que j'ai fais mais tu ne m'as pas cherché, pas un instant. Je ne comprenais même plus ce qu'il me repprochait. J'ai fais ce qu'il voulait, mais j'avais mal agit. Je n'arrivais même pas à concevoir que cette idée était possible. J'étais presque sur le point de m'énerver, mais je tentais de garder le contrôle. Je ne tenais pas à l'engueuler lui, et surtout pas maintenant. - Attends... Tu me reproches d'avoir su ce que tu faisais et de ne pas avoir quand même essayer d'aller contre ta volonté ? Si je t'avais cherché tu m'en aurais probablement voulu de ne pas t'avoir laissé... - Peut-être, peut-être pas... C'est ce que tu te dis pour mieux dormir je suppose. Si même lui n'était pas sûr, si même lui ne savait pas ce qu'il voulait, comment est-ce que j'aurais pu agir de la bonne façon pour lui ? - Yesungie... Tu ne peux pas. Tu ne peux pas ! Tu ne peux pas décemment penser que je t'ai blessé volontairement... J'ai pas fermé l'oeil. - Pas pour moi. Parce que ton chéri et toi n'allaient pas bien. Pas pour moi. Je ne le comprenais plus. Je n'avais même plus l'impression de parler à Yesung en ce moment. Tout ce que j'avais ne face de moi c'était un étranger. - Comment tu peux... ? Mais je ne m'attardais même pas pour finir ma phrase et m'en allais, lui tournant le dos. Les larmes débordaient de mes yeux sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour les en empêcher. La situation n'était pas déjà suffisament dure comme ça, il fallait que j'y ajoute toute cette histoire avec Eunhyuk, et maintenant Yesung. J'ignroais si j'avais fais quelque chose pour mériter ça mais j'en venais presque à me poser la question. Je n'avais fais que quelques mètres quand je sentis une pression sur mon bras. Sachant pertinement ce que cela signifiait, et j'en étais heureux, je m'arrêtais et me retournais avant que Yesung ne me prenne dans ses bras. J'en faisais tout autant en passant es bras autour de ses épaules avant de fermer les yeux et de nicher ma tête dans le creux de son épaule, laissant libre court à mes larmes. - Hae... Hae... Je suis désolé... Si tu savais comme je m'en veux... Je n'aurais pas du te dire ça. Je regrette, je suis désolé. Désolé. Désolé. Je sentais qu'il commençait à pleurer lui aussi, mais je pense que ça ne lui faisait pas de mal. A moi non plus d'ailleurs. - Pourquoi ? - J'avais besoin d'en vouloir à quelqu'un. Je voulais en vouloir à Siwon mais je n'y arrivais pas et en entrant je t'ai vu et... tu le serrais dans tes bras... Ça ne m'a pas fait mal comme avant. Je n'étais pas jaloux mais je me disais sans arrêt que si vous n'aviez pas été ensemble, je ne me serais peut-être jamais mis avec Siwon et je ne l'aurais pas perdu... Alors du coup, je t'en ai voulu, à toi et à tous les autres. Mais j'avais tort, terriblement tort. Excuse-moi. Je t'en prie. Ses sanglots redoublèrent et se firent plus audibles alors que je ne tentais même plus de contrôler les miens, laissant mes larmes dévaler mes joues en silence. Je resserrais doucement mon emprise sur lui avant de lui dire : - T'en fais pas. C'est déjà oublié. - T'es sur ? Dis-moi ce que je peux faire pour me faire pardonner. Il n'avait rien à faire, je ne pouvais même pas lui en vouloir. Je l'aimais bien trop pour ça. Je desserrai doucement notre étreinte pour le regarder avant de lui dire : - Rien. Mais la prochaine fois, parle-moi au lieu de me haïr. Je pense que c'était bien la pire chose qu'il pouvait me faire, me détester. Je ne pouvais pas le perdre, pas lui, sous aucun prétexte. - Hae... Je ne pourrais jamais te haïr... - Je sais, moi non plus... Nous nous sommes attardés quelques instants avant de juger qu'il était préférable qu'on retourne à la chambre, histoire de voir si tout le monde allait bien et tenait le coup, particulièrement Chen. Après avoir traversé le couloir du dortoir, nous sommes entrés sans trop attendre. Leeteuk et Hyukjae n'étaient pas là, mais en cet instant, ça n'avait plus aucune importance, car le clône d'Eunhyuk semblait des plus bouleversé et Chen était en pleurs à côté de lui.
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Sujet: Re: • Expérience & Clonage [pv Envahisseuses] Ven 2 Jan 2015 - 13:27
«Un bocal, des bocaux ~»
“Eunhyuk & Siwon & Luhan & Chen & Co'”
L’avion, bien qu’énorme, se posa tout en douceur sur le tarmac. Pour mon plus grand malheur, je n’étais pas mort en vol. J’avais à la place du cœur un trou béant et il me semblait que Donghae était à présent bien plus loin que des kilomètres physiques. J’avais peur de l’avoir perdu pour toujours. Plus rien ne devait compter mis à part le sauvetage de Luhan mais je craignais de me laisser entraîner par mes sentiments pour Donghae pendant la « mission ». L’engin s’arrêta et je fermai les yeux pour reprendre le contrôle de mes sens. Donghae était partout et je n’arrivais pas à me défaire de l’image que j’avais eue de lui cette nuit et je sentais encore la force de la gifle sur ma joue. Jamais, jamais il n’avait cédé à la violence et moi je l’y ai poussé…
- Eunhyuk, il faut qu’on sorte. Ça va aller ?
Siwon me tira de mes pensées en posant sa main sur mon épaule mais je ne voulais rien faire. Sortir, respirer, vivre. Rien ne me semblait apte à me faire oublier ce que je venais de traverser. J’avais déjà perdu quelqu’un qui m’était cher mais je n’en avais pas été la cause alors que là, il m’en voulait, à moi. Ce n’était pas le monde qui me l’avait arraché mais bien moi qui l’avait éloigné. Je relevai la tête vers lui, espérant une chose : que mes joues ne soient plus rougies par les larmes. Mais malgré cela, il dut probablement comprendre que non, ça n’allait pas vraiment.
- Allez, viens. Tu verras ça s’arrangera avec lui. - Si seulement je pouvais te croire…
Je me laissai entrainer malgré tout vers la sortie de l’avion, sachant que je ne pouvais pas rester, et de toute façon j’étais bien trop terrorisé et mal pour rester là, puis vers l’immense bâtiment qui se profilait à l’autre bout du tarmac. En arrivant devant elles, les portes vitrées s’ouvrirent pour nous laisser passer et je me sentis aussitôt observé. C’était plutôt étrange de voir tous ces regards indifférents qui me donnaient l’impression d’être fixé en permanence. J’étais de retour. De retour dans ce pays que j’avais promis de fuir pour ne jamais y revenir… La Corée du Sud. Dehors un soleil éclatant paradoxal mis face à la nuit sans étoile dans laquelle nous avions quitté l’internat. Mais le plus étrange était que je comprenais tout ce qui se disait autour de moi alors que je n’avais pas parlé coréen depuis je ne sais combien de temps. La langue maternelle, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Je me sentais presque chez moi et pourtant, je n’y étais pas. Ce ne pouvait pas être chez moi alors que j’y avais tant souffert. C’était… ailleurs mais ce n’était pas chez moi. En aucun cas et pour rien au monde.
Nous avons traversé le hall tranquillement, comme si de rien n’était et nous sommes ressortis de l’autre côté tout aussi naturellement. Je fus frappé par la modernisation qu’avait connue cet endroit depuis que je l’avais quitté, avec Hyukjae, il y a déjà quelques années. Nous avions fui depuis Séoul mais maintenant j’y revenais le cœur serré pour sauver Luhan. A aucun moment je n’aurais pu le prévoir et je le fais sans doute et sans regret, même si cela veut dire renoncer à Donghae. Une fois rentrés, je n’aurais qu’à partir. Hyukjae apprendra bien à vivre sans moi de toute façon. Siwon se plaça au bord d’un trottoir et je devinais sans problème qu’il allait héler un taxi. Nous n’avions pas de quoi payer alors… ce serait encore une course qui s’annonçait pour lui échapper avant de trouver le labo.
- Hep Taxi !
Il leva le bras et je n’aurais pas cru qu’il puisse avoir autant de… d’impact ? sur les taxis. Il s’arrêta automatiquement juste au niveau des pieds de Siwon. Je le rejoignis rapidement et il ouvrit la portière m’indiquant de monter au fond et montant à ma suite.
- A la maison des Ahn, je vous prie. - Tout de suite monsieur.
En moins de temps qu’il ne m’en fallu pour le dire, il s’arrêta devant une immense villa et sortit en vitesse en disant au chauffeur :
- Je reviens dans un instant. Combien voulez-vous ? - 1500 wons. - Je reviens tout de suite.
Il me fit signe de le suivre et entra sans frapper dans la demeure familiale, plus discret qu’un chat. Il se dirigea automatiquement vers un pilier en pierre au centre de l’entrée et ouvrit une petite cavité de laquelle il retira une liasse de billet. Il me fit signe de l’attendre et repartit donner la liasse au chauffeur, je suppose. En revenant, il mit le doigt sur sa bouche pour m’intimer de rester silencieux et il se dirigea vers une étagère que je soupçonnais être un genre de porte dérobée. On se serait cru dans un film de science-fiction surtout au moment où il bougea un livre afin de déverrouiller le mécanisme. Je suis entré à sa suite et nous avons pénétré dans le temple du glauque. Un laboratoire secret ? Son père était quoi au juste ? Un scientifique ? Un savant fou ? Ou quelque chose du genre ? Sur chaque étagère qui « balisait » notre chemin, il y avait des bocaux de toutes les formes et de toutes les tailles, remplis de liquides de toutes les couleurs, avec des… organes dedans. Il me semblait que je réussissais à reconnaître des oreilles de neko parfois, ou des écailles de dragoons et même une queue de wolve… Si Siwon avait du subir toutes sortes d’expériences se soldant par… ça, je comprenais qu’il soit parti. Et je le trouvais carrément courageux d’avoir résisté aussi longtemps. La descente ne fut pas longue mais éprouvante à cause de toutes les horreurs que je voyais. Et pourtant, dieu sait que j’en avais vu des horreurs. J’en avais même parfois été le créateur mais là… Là, ça surpassait tout. Des cages ?! Il y avait même des cages ! Heureusement, il n’y avait plus personne à l’intérieur mais malheureusement, il n’y avait pas non plus Luhan…
- Mon père n’a jamais fait dans la… subtilité. - Je vois ça…
Siwon serrait peu à peu les poings au fur et à mesure que nous descendions les marches mais il tentait – ça se voyait – de garder un air calme et posé, sérieux et un brin cynique, en toutes circonstances.
- Je vais aller le voir, ça l’occupera et ça me défoulera. Toi, trouve Luhan. On se retrouve dehors. - Bonne chance. - Merci toi aussi.
Je trouvais étrange qu’il n’y ait aucun garde ou chose de ce genre mais je ne m’en préoccupai pas préférant de loin me concentrer sur ma véritable mission : trouver Luhan et le sauver. Et rentrer. Mais ça, ça vient après. De toute façon, rien ne m’attend dehors et si je ne rentrais pas… ce serait plus facile pour tout le monde de m’oublier n’est-ce pas… Enfin bref. Ne pensons pas à ce genre de chose pour le moment, il faut que je trouve où est-ce qu’il cache mon meilleur ami. Je me séparai à contre cœur de Siwon, préférant que deux animaliks ne se promènent pas seuls dans ce genre d’endroit mais nous n’avions pas le choix. Il allait occuper son père pendant que je me chargerais de Luhan et au moins il règlerait les comptes qu’il avait besoin de régler.
Je ne sais pas depuis combien de temps j’errais dans le « laboratoire » quand j’entendis dans une des pièces des sanglots à peine étouffés. La serrure était bien sur fermée mais elle ne me résista pas très longtemps. En entrant dans la pièce, je refermai la porte derrière moi mais je ne pus pas faire un pas de plus dans cette salle. Au milieu de la pièce, Luhan, bâillonné et les poignets et les chevilles attachées par des chaines sur une table d’examen, avait les yeux bandés mais les larmes qu’il devait laisser couler se distinguaient malgré tout à travers le tissu. Une fois le choc passé, je m’approchai doucement de lui mais évidemment, il ne pouvait pas savoir que c’était moi. Je ne le touchai pas, pour ne pas l’effrayer, mais je lui dis simplement :
- Luhan, c’est moi. C’est Eunhyuk. Ne crains rien je vais te sortir de là.
Mais il ne me répondit pas. Pas un mot. Pas un geste. Il ne fit rien. Quand je vins lui détacher le bâillon, il ne remua pas d’un pouce. Je libérai ses poignets et ses chevilles puis enleva enfin le bandeau. Il papillonna un instant et ce fut le choc. Ses prunelles brunes étaient injectées de sang et ses lèvres complètement noires, comme si le froid l’avait grignoté. Ses joues étaient plus blanches que de la neige et il me semblait profondément amaigri. Pourtant, nous ne l’avions laissé qu’une journée ici. En une journée, on ne perd pas la moitié de son poids. Derrière moi, des bruits de pas se rapprochaient rapidement. C’était donc ça l’astuce : me coincer dans une pièce pour me prendre à revers. Mesquin et vicieux. Digne de mes ex-coéquipiers de la mafia tiens. Enfin, pas le temps de penser à tout ça.
J’ai métamorphosé Luhan en une jolie bague en argent et je l’ai passé autour de mon doigt avant de sortir à toute vitesse de la pièce. Je refis le chemin à l’envers et fis en sorte de ne pas laisser la panique me submerger. Je devais garder la tête froide pour pouvoir nous sauver tous. Je remontai rapidement les escaliers et, en arrivant dehors, je me cachai dans une ruelle à côté de la villa. Ils n’étaient pas très futés ou alors ils ne connaissaient pas le passage par lequel Siwon m’avait dit de passer, parce que plus personne ne nous courrait après. Je rendais sa forme à Luhan et me laissai imprégner de l’horreur de son état. Il me semblait mourant, s’il ne l’était pas déjà, et je ne pouvais pas rentrer sans que Siwon revienne.
Je ne l’ai pas attendu longtemps. Quelques minutes tout au plus. Il arrivait en courant avec une seringue et fit directement une piqure dans le cœur de Luhan. Ce n’était plus un film de science-fiction mais quelque chose de complètement aberrent. Et pourtant, Luhan se redressa presqu’immédiatement les joues rosies mais toujours avec une apparence fantomatique.
- Il faut qu’on y aille. L’antidote est temporaire. Faut qu’on l’amène à Leeteuk. - Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai ?
Luhan avait retrouvé la « santé » et bien sur, c’était ce qu’il avait dans le sang qui l’inquiétait plus que le fait que nous l’ayons sauvé qui puisse l’enjouer. Siwon le regarda et pour la première fois, je vis qu’il n’avait pas vraiment de réponse ou en tout cas, qu’elle ne lui plaisait guère et qu’il en redoutait l’impact mais il lui répondit malgré tout.
- Mon père, aussi fou soit-il, a réussi à créer un « antidote » contre notre côté animalik et l’a testé sur toi. Sauf que, parce que tout « antidote » test a ses limites, ce virus dévore tous tes attributs animaliks mais quand il aura fini, ce qui me semble déjà être le cas, il s’attaquera à tous tes organes, vitaux et non-vitaux. Donc il faut qu’on te ramène à Leeteuk. Hep taxi !
Luhan et moi étions sous le choc et Siwon fit en sorte que le taxi s’arrête près de nous en rendant vivantes les roues de la voiture. Nous sommes montés à l’arrière pendant qu’il se mettait à côté du chauffeur.
- A l’aéroport. Vite. - Tout de suite.
En arrivant, Siwon fit jouer de son identité pour nous procurer trois places dans le prochain vol pour Paris. Luhan dépérissait à vue d’œil mais il ne fallait pas que je perde espoir. Une fois installé, je repris le contrôle du clone pour essayer de rassurer ceux qui pouvait en avoir besoin. De retour dans la chambre, ou du moins en apparence, je vis Chen, en pleurs à côté de « moi » et YeSung et Donghae venaient de rentrer. Ils semblaient tous bouleversés. C’était probablement le moment pour moi de révéler où j’étais… Mais je doutais de l’intelligence de cette résolution. Il fallait que je réussisse à m’isoler avec Chen. Je me penchai vers lui. J’espérais que ma « dispute » avec Donghae me profiterait pour une fois. Bien sur que non, elle ne me profiterait jamais mais là, elle pourrait sauver du monde et notre histoire par la même occasion.
- Chen… Est-ce que tu peux venir avec moi ? S’il te plait.
Il releva la tête et m’a suivi lentement, sous les regards effarés de mon Hae et de son meilleur ami. En arrivant à l’extérieur de l’internat, je m’arrêtai et le pris dans mes bras. Je n’avais pas l’habitude des étreintes amicales mais je savais qu’il en avait besoin. Comme moi j’en aurais eu besoin il y a tant d’années… Il laissa libre cours à ses larmes pendant un temps puis me demanda :
- Qu’est-ce qu’il se passe Eunhyuk ? Pourquoi il allait bien et tout d’un coup, il s’est mis à être désespéré ? - Je… Luhan... On l’a retrouvé et il…
Il était à côté de moi et il allait de moins en moins bien à mesure que les minutes s‘égrainaient. Comment dire à Chen que son petit ami, celui à qui il tenait le plus, était en train de mourir à côté de moi et que je ne pouvais rien faire pour soulager sa douleur ou pour le soigner ? Dites-moi comment je pourrais ?
- Eunhyuk… J’ai le droit de savoir, dis-moi ce qu’il a. - Il est… mourant. Mais si on rentre à temps Leeteuk peut le sauver et je te promets qu’on sera là à temps. Je te le promets.
Puis, il y eut des turbulences dans l’avion et je perdis le contrôle, la peur ne me permettant pas de le reprendre ensuite. J’espérais que mon clone allait pouvoir gérer et que les autres allaient pouvoir réconforter Chen qui n’en dirait pas trop pour ne pas mettre à mal ma couverture… Je passai une couverture sur Luhan pour dissimuler son état et pour le réchauffer et l’avion fit vrombir son moteur, dans un brouhaha qui ne fit pas bouger Luhan. Pas un millimètre. Il n’avait même pas l’air d’en avoir la force… Je me sentais impuissant et j’avais horreur de ça.
~
Nous étions dans la voiture depuis quelques minutes déjà quand Luhan, qui avait eu du mal à sortir de l’avion, perdit connaissance. La panique me gagna alors sans restriction et je ne parvenais plus du tout à prendre le contrôle sur mon clone. J’espérais vraiment qu’ils ne s’en rendraient pas compte même si je doutais e la capacité de mon clone à dissimuler des émotions aussi fortes que celles qui m’inondaient en ce moment. Siwon accéléra encore un peu plus et fit en sorte de ne pas être arrêté à un seul moment. Il conduisait vraiment bien tout en allant incroyablement vite. Ce mec m’étonnait vraiment toujours autant.
Je ne sais pourquoi mais c’est l’image de Donghae qui me revint en ce moment. Je l’avais perdu et je m’apprêtais à perdre mon meilleur ami. Et quand je partirais je perdrais tout le monde. J’avais vraiment du être maudit à cause de mon passé même si je ne l’avais pas choisi… Mais je ne pouvais pas penser à moi. Pas en ce moment. Luhan était au plus mal, sa respiration était lente et saccadée.
Quand Siwon arrêta la voiture à côté de l’internat, je transformai à nouveau Luhan en bague pour passer inaperçu dans les couloirs mais devant la porte, je lui rendis sa forme et le pris dans mes bras. Siwon ouvrit la porte, me laissant entrer, et referma derrière moi. Chen fit immédiatement disparaitre la clone mais à présent tout le monde savait. Même s’ils ne s’en préoccupaient pas pour l’instant.
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Sujet: Re: • Expérience & Clonage [pv Envahisseuses] Ven 23 Jan 2015 - 19:59
Come Love Take my Hand ♥
♦ Luhan Ly & Chen Jongdae feat Others ♦
Je commençais difficilement à me réveiller, sans ouvrir les yeux. J'avais une sensation désagréable dans mon bras droit, et je me sentais épuisé, comme si je n'avais pas dormi pendant des jours alors que j'étais en train de me réveiller d'un profond sommeil.
J'ouvrais les yeux une première fois, mais la forte lumière me poussa à les refermer aussitôt. Où étais-je ? La question restait sans réponse dans mon esprit. Je tentais néanmoins de me rappeler de ce qu'il s'était passé, mais rien ne me revenait. Je me souvenais de mon réveil des plus tendre dans les bras de Chen, de la surprise que j'avais eu à le voir éveillé, de le voir ensuite partir pour la bibliothèque, s'en est suivit le départ de tous les autres avant que Siwon ne revienne, seul, et nous sommes sortis lui et moi pour une raison qui ne me revenait guère. Et à présent j'étais ici. Mais ici était bien trop vague pour moi. Sans savoir où j'étais ni ce qu'il s'était passé, je savais que la situation était anormale. Il me manquait une étape dans toute cette histoire. Je tentais à nouveau d'ouvrir les yeux, mais la lumière me dérangeait toujours autant. Pour y remédier, je tentais de porter ma main à mes yeux pour me la voiler mais ma main était retenue par ce que je pouvais qualifier de chaîne si je m'en fiais au bruit que cela venait de faire. Je n'en comprenais pas la raison, ni l'utilité, mais ce n'est pas ce qui capta mon attention. Alors que je me décidais à ouvrir les yeux, mon regard se posa sur une silhouette blanche, qui m'apparaissait flou, comme tout ce qui se trouvait autour de moi. Mais ce fut son cri de stupeur qui me laissait nombres d'interrogations ; je n'étais visiblement pas censé me réveiller. Pourquoi ? Où étais-je ? Pour quels raisons ? Je tentais de bouger mais j'étais pieds et mains liés, et je me sentais bien trop faible pour tenter de me rebeller. Je la perdais rapidement vu, l'entendant s'éloigner alors me syeux se posaient sur mon bras droit, cherchant à savoir ce qu'était cette gêne que je ressentais. Une perfusion était à mon bras, déversant un liquide dans mes veines qui me semblait des plus douteux par sa couleur noir. J'ignorais ce que c'était en réalité mais cela ne m'inspirait rien qui vaille. Mais je n'y pensais pas plus, à tort, et tentais de savoir où j'étais, mais je ne voyais que des ombres floues et des tâches plus sombres parmi la blancheur des murs. J'entendis à nouveau des pas, mais ceux-ci se rapprochaient de moi cette fois-ci. Une silhouette se pencha au-dessus de moi, mais je n'eus pas à y penser d'avantage. Je sentis une aiguille s'enfoncer dans ma peau, et je ne mis que quelques secondes à refermer les yeux pour me plonger à nouveau dans mes songes. ~ Nous marchions Chen et moi au bord du lac, et je lui tenais à nouveau la main, retrouvant cette sensation qui me manquait à chaque secondes passées loin de lui. Il me ramena un peu plus contre lui avant d'embrasser doucement ma tempe, laissant un sourire se dessiner sur mes lèvres alors qu'il me prenait dans ses bras. Il m'amena à m'allonger contre lui, mais il n'était plus question du lac ; nous étions tous deux étendus, l'un contre l'autre dans notre lit, et rien ne semblait torubler cette joie et ce moment que nous partagions. Je me laissais doucement emporter par ses bras pour me retrouver en-dessous de lui, alors qu'il prenait appui au-dessus de moi. Ma main glissa le long de sa joue, caressant doucement sa peau, avant de passer mon bras autour de sa nuque, le ramenant tout contre moi dans une étreinte des plus tendre. Je fermais les yeux, profitant de sa présence et de sa chaleur, mais un vent frais vint perturber cette étreinte amoureuse. Je rouvrais les yeux et m'écartais de lui pour trouver à sa place Siwon. Je reculais d'un pas, sous le coup de la surprise, alors que lui me regardait avec des yeux coupables. La voiture qui passa à côté de moi me fit prendre conscience que je me trouvais en plein coeur de la ville. Mais alors que je voulais poser à nouveau mon regard sur lui, il était en plein discussion au téléphone. Mais ce n'est pas ce qui capta mon attention. Devant moi, assit sur un banc, je me voyais, occupé sur mon téléphone. Mais ma tranquilité fut troublé par deux hommes, et je regardais impuissant cet enlèvement qui était le mien. ~ Je me réveillais brusquement, me remémorant dans mes rêves ce qu'il s'était passé. Enlevé. J'avais été enlevé. Par qui je l'ignore, j'ignorais même ce que j'avais fait pour mériter ça, mais c'est arrivé. J'avais en revanche perdu la notion du temps. Depuis combien de temps étais-je ici ? Je ne savais pas. Je voulus ouvrir les yeux, mais je ne pouvais pas, et ne prenais conscience que maintenant que j'avais désormais les yeux bandés. Par réflexe, j'essayais de l'enlever, mais j'avais oublié que j'étais attaché. Je tentais d'écouter ce qu'il se passait autour de moi, mais rien. Il n'y avait aucun bruit, pas même lointain. Mais je commençais surtout à ressentir une gêne. Je ne saurais même pas dire où, mais une douleur commençait à se faire ressentir. J'avais l'impression qu'elle était partout et nul part à la fois. Mais je ne savais pas d'où elle venait. Ma seule suggestion était la perfusion que j'avais toujours à mon bras. Mais je ne me concentrais plus sur ma situation, ne pouvant décidément pas la comprendre, et étant impuissant. Je laissais mes pensées errer vers des images plus joyeuses, et à la fois plus douloureuse. Je les revoyais, tous, et même si mon seul souhait était de pouvoir me tenir à leurs côtés, et pouvoir retrouver les bras de Chen, cette vision me faisait peur. J'avais peur. J'ignorais où j'étais, j'ignorais pourquoi, j'ignorais qui m'avait enlevé, j'ignorais les effets précis de la substance qui coulait à présent dans mes veines, j'ignorais ce qu'il allait m'arriver, et j'ignorais par conséquent si j'allais les revoir un jour. Avaient-ils dans l'idée de me retrouver ? Je l'espérais et le redoutais. J'ignorais ou je me tenais en ce moment même, mais c'était probablementq uelque chose de mauvais. S'il venait à leur arriver quelque chose par ma faute je ne me le pardonnerai jamais. Je sentais mes battements de coeur accélérer, pour ralentir beaucoup trop dans la minute qui suivit. J'avais du mal à respirer, et la douleur se faisait de plus en plus grande. Je me sentais opresser, j'avais l'impression qu'un poids compressait ma poitrine pour me prendre mon dernier souffle alors ue rien ne m'empêcher de vivre, en apparence. De vives douleurs faisaient parfois surface à différents endroits, avant de s'en aller. Je ne comprenais en aucun cas la situation, et je ne pouvais pas. Mais j'entendis à ce moment là des pas approcher, puis une porte s'ouvrir. Dans les secondes qui suivirent, le gêne causée par la perfusion s'estompa, et les pas s'éloignèrent aussitôt. Je pouvais probablement en déduire que la substance de la perfusion était à présent entièrement mêlée à mon sang, mais j'en venais à espérer autre chose. J'ignorais combien de temps s'était écoulé depuis. Des secondes, des minutes, des heures. Je n'en avais plus aucune idée. Mais j'avais mal. Ma doueleur. En cet instant, je n'avais plus que ça. Mes lèvres étaient sèches, l'air me manquait injustement, et la douleur était à présent constante dans tout mon être sans que je puisse y remédier. J'avais l'impression que mon coeur allait s'arrêter à tout moment vu la lenteur et l'irrégularité de ses battements. Je n'arrivais même plus à penser. Je ne savais plus quoi penser. Est-ce que j'étais destiné à mourir ici ? La situation me laissait sous-entendre que oui. Est-ce que je devais tourner toutes mes pensées vers eux pour mes derniers instants ? Je n'y parvenais pas. Est-ce que je devais leur en vouloir ? Je ne le pouvais par aucun moyen. Je ne voulais pas mourir ici. Pas maintenant. Pas comme ça. J'avais peur. Affreusement peur. Et j'étais seul. Je ne savais même pas où, je ne savais pas pourquoi j'étais ci, je ne savais pas ce que j'avais fait pour mériter tout ça, mais j'étais seul à présent. Est-ce que je devais hurler ? Demander de l'aide, pour appaiser cette douleur qui ne cessait de croître ? C'était probablement inutile. Et puis je ne pouvais pas hurler. Je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'ici, mais on m'avait bâilloné. Le temps semblait interminable. J'étais résigné à attendre. Simplement, attendre. Mais qu'est-ce que j'attendais au fond ? De l'aide ? La mort ? Quelque chose ? Je l'ignorais. Tout ce que je savais c'était ma douleur, ma peur, et vous. Vous. Vous tous. Je sais que je vous aime, tous, et ce par-dessus tout. Sans vraiment m'en rendre compte, je me mis à pleurer, en abondance, si ien que quelques larmes bravèrent le morceau de tissu qui me voilait les yeux et roulèrent sur mes joues. J'ignorais si c'était ma douleur physique ou tout simplement le deséspoir qui m'envahissait à la simple idée de ne plus jamais les revoir et de les abandonner injustement, mais je pleurais, c'était un fait indéniable. Et je n'avais ni la force, ni le courage, ni même l'envie d'arrêter mes larmes et mes sanglots. J'entendis à nouveau des pas, puis quelqu'un ne tarda pas à entrer. La peur était toujours là, et ne sachant ni qui était cette personne ni ce qu'elle voulait de moi, ma peur ne fit qu'augmenter. Un temps passa, qui aurait aussi bien pu se traduire en année ou en seconde pour moi à tel point j'étais perdu, avant que la personne ne s'approche, sans que je puisse faire ni ne serait-ce même songer à quoi que ce soit. - Luhan, c’est moi. Jamais je n'avais été plus heureux d'entendre sa voix. Mais ce n'était pas de la joie, je ne savais même pas ce que c'était. Peut être un soulagement ; je n'étais plus seul. - C’est Eunhyuk. Ne crains rien je vais te sortir de là. Je ne me sentais pas même capable de m'asseoir, mais il semblait sûr de lui. Je lui faisais confiance jusqu'ici, alors pourquoi arrêter maintenant ? Je n'avais même plus la force de réfléchir, je lui faisais entièrement confiance. Il enleva tout d'abord le bâillon, sans que je ne bouge d'un soupçon. Je pensais qu'avec ça en moins, je respirais peut être un peu mieux, mais j'avais l'impression que c'était encore epire. Chaque inspiration était un combat, et chaque expiration était une souffrance. Il me détacha par la suite, jusqu'à enlever le bandeau qui me privait de voir. Je papillonais quelques instants avant d'ouvrir les yeux pour de bons, tentants de me faire à la lumière qui innondait la pièce. Rien de ce qui était autour de moi ne me semblait clair. Je ne voyais que des formes et des silhouettes étranges. Je relevais les yeux vers, mais la douleur de ne pas pouvoir le voir me faisait presque plus mal que celle que je ressentais depuis je ne sais quand. Mais il était là, c'est la seule chose que je devais retenir. Des bruits de pas se firent entendre, et en quelques instants à peine j'avais l'impression de perdre le peu de possession qu'il me restait de mon corps. Les choses se déroulèrent trop vite par la suite pour que je puisse avoir le temps de m'y attarder, ne sachant même pas ce que je voyais, jusqu'à me ressentir à nouveau moi même. Le phénomène était étrange, et je n'arrivais même pas à le comprendre pour le moment. Je n'arrivais même pas à y réfléchir. Mes yeux cherchais désespérément à s'attacher à uelue chose, mais en vain. J'avais l'impression que les formes se mélangeaint, comme si j'étais dans un film d'horreur surréaliste. La lumière me faisait mal aux yeux, et le fait d'avoir bougé avait accentué la douleur que j'avais dans tout le corps. Sans que je n'en prenne conscience, quelu'un nous rejoignit Eunhyuk et moi avant que je sente une violente pression dans ma poitrine. Mais la pression s'estompa bien vite, emmenant avec elle presque toute ma douleur, me redonnant force et volonté. Je sentais ma respiration retrouver un rythme plus ou moins normale, et mon coeur accélérer ses battements qui étaient restés si lents. Les formes se séparaient à nouveau, se redessinant devant moi, m'apparaissant presque nettes. Je relevais les yeux vers cette personne, que je croyais être un inconnu, avant de me rendre compte qu'il s'agissait de Siwon. Je clignais des yeux, m'habituant peu à peu à ce décors qui me paraissait complètement nouveau et à la lumière du jour. J'aurais bien pris quelques minutes pour me reprend entièrement mais Siwon n'était pas de cet avis : - Il faut qu’on y aille. L’antidote est temporaire. Faut qu’on l’amène à Leeteuk. Le " on " de sa dernière phrase me faisait comprendre qu'il ne s'adressait nullement à moi mais à Eunhyuk, et je restais dans l'incompréhension totale. Je m'étais réveillé dans une chambre étrange, attaché à un lit, bailloné et les yeux bandés, une perfusion dans le bras, pour finir par agoniser avant qu'Eunhyuk ne vienne me chercher, me dépose dehors, attende jusqu'à ce que Siwon arrive et me plante une seringue dans la poitrine qui me redonne presque vie, pour finalement me dire que cet antidote de je ne sais quoi n'est que temporaire et que je vais mourir si on ne me ramène pas immédiatement à Leeteuk. Trop de choses et de questions se bousculaient dans mon esprit sans trouver d'explication ou de réponse. Mais peut être qu'eux avaient les réponses à toutes mes interogations, mais avant de demander quoi que ce soit, je tenais avant tout à savoir ce que j'avais. Il sera toujours temps de poser des questions plus précises sur la situation plus tard. - Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai ? Il me regarda avec un air des plus sérieux, comme s'il ne voulait pas me répondre. Il me semblait pourtant que j'avais le droit de savoir. Il ne tarda cependant pas trop à me répondre, mais j'aurais presque préféré qu'il se taise finalement. - Mon père, aussi fou soit-il, a réussi à créer un « antidote » contre notre côté animalik et l’a testé sur toi. Sauf que, parce que tout « antidote » test a ses limites, ce virus dévore tous tes attributs animaliks mais quand il aura fini, ce qui me semble déjà être le cas, il s’attaquera à tous tes organes, vitaux et non-vit... J'avais décroché de son discours avant la fin, en ayant entendu suffisament pour comprendre que j'étais condamné si on ne rentrait pas à temps. Et pour quel raison ? Pourquoi moi ? Je n'avais causé aucun tort à Siwon, et encore moins à son père, que je ne connaissais pas. Alors pourquoi m'infliger ça ? Je n'y réfléchis pas plus en sentant la main d'Eunhyuk attraper mon bras pour me relever, voyant probablement ma non réaction. Il m'emmena jusqu'à un taxi, que je n'avais ni entendu ni vu arriver, et nous montions à l'arrière, alors que Siwon dit au chauffeur : - A l’aéroport. Vite. - Tout de suite. Ce n'est qu'en entrant dans l'aéroport et en voyant le panneau d'affichage numérique qui indiquait les avions et leurs départs que je pércutais que nous étions en Corée du Sud. Je n'y étais jamais venu auparavant, et cette expérience n'était pas une raison pour me faire revenir. Eunhyuk et Siwon m'encadrait, comme si je pouvais tomber à tout moment, aussi fragile qu'un nouveau né. J'avais beau me sentir " bien " en cet instant, je savais que ça ne durerait pas. Peu de temps s'écoula jusqu'à ce que nous montions dans l'avion, avant de s'asseoir à nos places. Et à peine quelques minutes plus tard, je sentais à nouveau mes forces m'abandonner. Je fermais les yeux sans trop attendre, mais je n'arrivais pas à trouver le sommeil pour autant. La douleur revenait peu à peu, s'insinuant dans tout mon corps. Mon coeur reprenait peu à peu ses battements des plus lents, et ma respiration suivit le rythme, se faisant de plus en plus faible à mesure que le temps passait. J'étais sorti de l'avion avec difficultés, et Eunhyuk et Siwon m'avaient ensuite emmené sans plus tarder à une voiture, que je reconnaissais vaguement être celle de Siwon. Quelques minutes à peine s'étaient écoulées depuis qu'il avait démarrer que, à mesure que la douleur augmentait, je me sentais sombrer peu à peu, dans un sommeil qui n'en était pas un. Je reprenais connaissance et rouvrais les yeux sans avoir aucune idée d'où est-ce que je me trouvais. Je faillis tomber, n'arrivant même plus à me porter, mais Eunhyuk me rattrappa avant de me soulever, me prenant dans ses bras. La douleur s'accentua, n'ayant jamais été plus forte auparavant, alors que j'entendis une porte s'ouvrir, puis se refermer. Des murmures se firent entendre, mais je ne comprenais pas même un mot. Eunhyuk me déposa sur ce que je supposais être un lit avant que je n'ouvre les yeux. Les choses avaient beau être floues, voir même indissociables les unes des autres, je savais que j'étais rentré. Je refermais cependant très vite les yeux, n'arrivant même pas à les maintenir ouverts. Je sentais une présence presque réconfortante et entendais du mouvement autour de moi, ainsi que des chuchotements que je ne comprenais toujours pas. Une main se posa sur mon coeur, qui ne faisait que ralentir, jusqu'à ce que j'entende une voix des plus familière demander : - Siwon ? Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Je sentis Leeteuk s'éloigner, et sa présence fut remplacé par une autre, dont j'ignorais l'identité.
La douleur ne faisant que s'accentuer, je commençais à m'agiter, si on peut parler d'agitement vu mon état, et ma respiration presque inaudible se mit soudainement à ralentir encore plus. Une main se posa sur mon bras, probablement dans le but de me rassurer ou de me calmer, mais sans grand effet. Les choses devenaient de plus en plus incertaines autour de moi avant que je ne sente quelqu'un s'asseoir à côté. Quelques instants, qui me paraissaient une éternité, passèrent, jusqu'à ce j'entende à nouveau la voix de Leeteuk : - Chen, prend sa main et toi Siwon tiens-toi prêt à le maintenir si besoin est. J'avais une totale confiance en lui, et tout ce que je voulais maintenant c'était qu'il agisse. La douleur était devenue insupportable, et je n'avais même plus la force de lutter contre ce mal qui me rongeait. Mais je m'arrêtais cependant sur un détail, oubliant tout le reste. Chen. Il était là. J'avais l'impression que c'était la seule chose qui comptait à présent. Je sentis sa main se refermer sur la mienne, mais j'étais incapable de la serrer d'avantage. Je sentis à nouveau une main sur mon coeur et une autre sur mon front. Un silence s'installa, avant que je ne ressente une sensation des plus étrange. Je me mis à trembler, mais une personne, que je supposais être Siwon par les dires de Leeteuk, me maintint les jambes pour m'empêcher de bouger. - Continuez à le tenir. Encore un peu. Lachez-le quand je lache. Cela dura encore quelques instant, alors que je puisais des forces je ne sais où pour me débattre et tenter de les faire lâcher prises, sentant une vive douleur s'accentuer en moi à mesure que Leeteuk agissait, mais ils me lâchèrent tous d'un coup. Je ressentis une sensation désagréable durant quelques secondes, avant de me redresser soudainement sur mon coude et de cracher ce que je supposais être du sang, à en juger par le goût qu'il me restait en bouche. Mais je ne tenais pas plus longtemps sur mon appui et me laissais retomber presqu'aussitôt. - Lu... Luhan ? Nan... S'il te plait... Pas maintenant... J'aurais voulut pouvoir lui parler, lui prendre la main, ouvrir les yeux et le regarder, ou au moins faire quelque chose, peu importe quoi, mais j'en étais incapable. - Vous pouvez sortir et rassurer les autres s'il vous plait, je vais terminer. Mais surtout que personne n'entre. J'aurais pu m'interroger sur la raison qui le poussait à ce qu'il veuille qu'ils rassurent les autres alors que je voyais pas ce qu'il y avait de rassurant à la situation, j'aurais pu me demander sur le mot " terminer ", j'aurais pu m'interroger sur le fait qu'il ne voulait surtout pas que quelqu'un entre, mais tous ce que je retenais c'était qu'il s'en allait. Que Chen s'en allait. Je ne voulais pas. J'aurais aimé pouvoir le retenir mais je ne le pouvais. Alors que j'entendis la porte se refermer à nouveau, me laissant seul dans la pièce avec Leeteuk, je perdis à nouveau connaissance alors que ses mains se posèrent à nouveau sur mon coeur et mon front. ~ Je me réveillais doucement, clignant plusieurs fois des yeux avant de distinguer correctement le plafond blanc. Je baissais les yeux et me rendais compte que tout était clair désormais. Ma respiration semblait apaisée, ainsi que mon rythme cardiaque, et je ne ressentais plus qu'une légère douleur passagère. J'étais guérri. Leeteuk m'avait soigné de cette chose. Il avait réussit. Mais j'oubliais tout ça pour me concentrer sur lui, Chen. Il était assi à côté de moi et tenait dans sa main la mienne, qu'il avait plaqué contre sa joue, les yeux clos. Je ne faisais pas durer son attente et serrai doucement sa main, le faisant réagir et ouvrir les yeux presque immédiatement. - Lu... Luhan... Mais il ne laissa pas une seconde de plus passer et m'attira à lui en tirant sur mon bras, en même temps que je me redressais de moi même, avant de me prendre dans ses bras. Du fait d'avoir bougé, je ressentis une douleur des plus désagréable, mais je n'y fis pas plus attention, et me contentais de passer mes bras autour de son cou avant de fermer les yeux. Quelques secondes seulement passèrent avant que Siwon ne s'exprime le premier quant au fait que j'étais réveillé : - Luhan ! Mais je ne m'y attardais pas non plus, préférant retrouver l'étreinte de Chen. Bien spur que je mourrais d'envie de les prendre dans mes bras et de leur parler, tous, mais plus tard. Pas maintenant. - Siwon, on va peut être les laisser non ? - Oups... pardon... Je remerciais Leeteuk en lui adressant un regard avant de leur sourire à tous, leur intimant que tout allait bien. Puis ils sortirent, un à un, nous laissant seuls Chen et moi. Je m'écartais doucement de lui. Il gardait néanmoins la tête baissé, comme s'il pensait que tout ceci n'était qu'un songe. Mais ce n'en était rien. C'était la réalité. Et si par malheur tout ceci était un rêve, je serais prêt à tuer tous ceux qui tenteront de nous réveiller. Je lui relevais le menton, le forçant à me regarder et pour lui faire comprendre que j'étais bel et bien là, et que toute cette histoire était à présent derrière nous. Un sourire étira mes lèvres avant qu'il ne me dise : - Luhan... J'ai... j'ai cru que... Je le coupais néanmoins avant la fin de sa phrase, ne voulant pas le forcer à aller bout de sa pensée des plus noire, cherchant à le rassurer. - Je sais... Mais t'en fais pas, je suis là maintenant. Je passais une main dans ses cheveux puis sur sa joue, retrouvant avec plaisirs le contact de sa peau si douce, mais je voyais dans son regard qu'il avait toujours du mal à réaliser malgré mes tentatives pour le rassurer. - J'ai eu si peur... Peur que tu ne reviennes pas... Peur que tu ne te réveilles pas... Je ne le laissais une fois de plus pas finir sa phrase, posant mon index sur sa bouche pour le faire taire. Je ne voulais plus qu'il y pense. Toute cette histoire était loin désormais, c'était fini. Et même si nous ne pourrons jamais l'oublier, je voulais néanmoins la laisser de côté, pour qu'il n'y est plus que lui et moi dans cette histoire qu'est la nôtre. Lui, moi, et rien d'autres. Et encore moins un souvenir tel que celui-ci. Je glissais à nouveau ma main sur sa joue tout en lui disant : - Chut... Calme-toi... tout ça c'est fini maintenant d'accord ? Mais avant même que je ne finisse ma phrase, les larmes débordèrent de ses yeux en abondance. Je n'attendis pas plus et l'attira contre moi, passant un bras dans son dos et un autre autour de ses épaules. Il nicha sa tête dans mon cou et laissa libre court à ses larmes alors que je le serrais d'avantage contre moi, passant doucement à plusieurs reprises ma main dans ses cheveux. Je déposais un baiser tendre sur son front avant de caler ma tête contre la sienne et de fermer les yeux. Ma main se mit à son tour à faire des allers et retours dans son dos, et je le berçais presque dans mes bras pour tenter de le rassurer, lui faire comprendre que j'étais bel et bien là, et ue je l'aime. Plus que tout.
Mes yeux se ferment mais je ne peux pas dormir. Tu n’es pas là. Tu n’es pas près de moi et je ne peux pas faire comme si. J’ai peur que tu ne me reviennes jamais. J’ai peur que Leeteuk ne puisse pas te sauver. Je n’ai pas pu te protéger. Je ne suis pas venu te chercher. Je n’ai rien fait que mentir pour qu’Eunhyuk, lui, aille te chercher. Et maintenant, personne ne sait et je dois porter le poids de ta mort potentielle seul. Est-ce que je peux leur dire que je sais comment tu vas ? Bien sûr que non. Je dois juste empêcher Leeteuk de fuir. Eunhyuk, ou du moins son clone, avait parfaitement joué son rôle en faisant semblant d’être en froid avec Donghae. Mais moi, je ne pouvais pas faire comme lui. Je ne pouvais pas juste faire comme si je n’avais pas parlé à Eunhyuk et me coucher en pensant que tu vas me revenir. Je ne peux juste pas. Et je ne peux pas non plus leur parler alors que faire à part rester éveillé ? Espérer que tu reviennes ? Je sais que c’est le cas. Espérer que tu vives ? J’ai tellement peur que je veux juste espérer. Je ne sais pas quoi mais j’espère.
La tête posée sur ton oreiller, je respire ton odeur comme si elle allait m’aider à rejoindre Morphée mais je sais que ce n’est qu’une illusion. Mes larmes coulent d’elles-mêmes et se mêlent au tissu que je serre comme je te serrerai dans mes bras si tu étais là. Et à cette pensée, je ne pleure qu’un peu plus, en imaginant que tu ne seras peut-être plus jamais là, près de moi pour passer tes bras autour de mon cou et me traiter d’incurable romantique. J’imagine ma vie si tu ne brises plus les ambiances tamisées que je crée. J’imagine dans un sanglot tes répliques qui ne me frustrent plus. J’imagine tout simplement ma vie sans toi et je ne peux m’y résoudre. Aucune image ne me vient. Quand je pense à un réveil sans toi, à une journée sans toi, je ne vois qu’un voile noir qui s’étend à l’infini. Tu es la lumière qui m’éclaire, le souffle de vie qu’il me manque. Sans toi, je ne suis plus rien. Dos aux autres, je sens pourtant leurs regards sur moi. Je suis sûr que ce sont des regards de pitié. S’ils savaient ce que je sais, ils seraient probablement comme moi. S’ils avaient à imaginer leur vie sans leur âme sœur, je suis sûr qu’ils ne pourraient pas vivre non plus. Et moi, sans toi, je ne veux plus vivre. Les minutes passaient et tu ne revenais pas. Les minutes passaient et Eunhyuk ne reprenait pas le contrôle. Les minutes passaient et mes larmes avaient cessé. Je n’en avais plus. Je ne pouvais plus pleurer. Mes joues étaient brulées, brulées par les perles de souffrance et mon cœur était brisé en de milliers de fragments qui ne sont rien d’autre que nos souvenirs. Je n’ai plus que ton image pour survivre. Mon cœur ne bat plus. Je ne respire plus. Mais ton souvenir me tient en vie. Ton sourire et tes mimiques me font résister à l’irrésistible. Je voudrais te rejoindre mais je sais que si je suis toujours en vie, c’est parce que tu l’es aussi. Si tu m’avais abandonné, je le saurais déjà.
J’ai passé l’après-midi à me morfondre, à t’attendre sans que tu ne viennes. J’ai attendu encore et encore, sans pouvoir te serrer dans mes bras. J’ai attendu pendant des heures de te retrouver pour pouvoir t’embrasser à nouveau. J’ai attendu pendant que le jour déclinait pour trouver un moment pour leur expliquer, en vain. J’ai passé mon temps à te pleurer, toi qui me manque tant. Je n’ai pas pu te protéger. Si tu savais comme je m’en veux. Si tu étais là, tu essuierais mes larmes du revers de la main en me disant que tu m’aimes mais le problème est là. Tu n’es pas là. Des heures durant, ils ont essayé du me consoler, de me redonner l’espoir mais ils ne savaient pas pourquoi j’avais si peur. Et des heures durant, j’ai continué de pleurer sans pouvoir m’arrêter si ce n’est quelques instants pour mieux tarifier la source salée.
Et puis, il y a eu la porte qui s’est ouverte et j’ai su que tu étais revenu. Plus de clone. Comme Eunhyuk me l’avait demandé en partant, ce fut mon premier réflexe mais maintenant tout le monde savait, même si tout le monde s’en fichait puisque tu m’étais revenu, tu nous étais revenu. Je me précipitai vers le lit où Eunhyuk l’avait déposé mais je ne pus me résoudre à le toucher ou à lui parler. J’étais pétrifié. Il avait brièvement ouvert les yeux et je savais qu’il était vivant mais Leeteuk venait de quitter son chevet sans même essayer de le soigner. Je relevai les yeux vers lui, désespéré, mais il ne me voyait pas, il discutait avec Siwon. Quand Luhan commença à remuer malgré son état plus qu’agonisant, je m’inquiétai encore plus et sa respiration qui sembla s’arrêter ne m’aida pas vraiment à surmonter la vue de son corps déjà presque parti. Je ne pouvais pas rester là à le regarder sans rien faire alors j’ai essayé de le réconforter, de lui montrer que j’étais là en posant ma main sur son bras. Autour de nous, la chambre commença à se vider sans que je comprenne pourquoi avant que Leeteuk et Siwon se rapprochent.
- Chen, prend sa main et toi Siwon tiens-toi prêt à le maintenir si besoin est.
Leeteuk avait eu des réponses à ses questions et c’était tant mieux mais pour ma part je ne savais pas grand-chose. Je ne pouvais pas m’en occuper maintenant, Luhan avait besoin de moi et j’étais là, toujours. Je refermai ma main sur la sienne mais, contrairement à d’habitude, il n’en fit pas autant. Mon regard allait vers ses yeux clos et je ne pus qu’assister, impuissant, à ce que je ne saurais appeler une guérison vue la violence qui s’en émanait.
En effet, après avoir posé une main sur le cœur et une autre sur le front de Luhan, Leeteuk commença à user de son don mais cela eut un effet des plus étranges… Luhan se mit à trembler comme s’il allait perdre le peu de vie qu’il lui restait. Leeteuk, bien que troublé, semblait confiant.
- Continuez à le tenir. Encore un peu. Lâchez-le quand je lâche.
Luhan avait tellement l’air de souffrir que c’en était une torture de devoir le tenir pour le forcer à endurer cela. Et puis brusquement, on a tous lâché. Il se redressa d’un coup sur un coude et je crus qu’il était guéri. Enfin, on me rendait la vie. Mais ce n’était que pour mieux me l’arracher l’instant d’après. Il se mit à cracher du sang qui vint maculer mon tee-shirt avant de s’écrouler, raide.
- Lu... Luhan ? Nan... S'il te plait... Pas maintenant...
J’ai cru, j’ai espéré qu’il me revienne. Jusqu’au dernier instant, j’y ai cru. Jusqu’au dernier battement de mon cœur, j’ai espéré. Mais maintenant… Je n’osais plus rien. Ni espérer. Ni pleurer. Ni même respirer. Tout me semblait irréalisable.
- Vous pouvez sortir et rassurer les autres s'il vous plait, je vais terminer. Mais surtout que personne n'entre.
Sortir ? Non, je ne voulais pas mais je n’avais pas la force de me battre pour le voir rendre un dernier souffle. Ce serait beaucoup trop douloureux. Rassurer les autres ? En leur disant que Luhan est presque mort ? Comment était-il possible que Leeteuk soit si confiant au vu de ce qu’il venait de se passer ? Et pourquoi fallait-il que personne n’entre ? Qu’allait-il faire ? Je l’avais déjà vu utiliser son don, il ne s’était jamais caché de nous. Alors pourquoi cette fois était-elle différente ? J’aurais voulu pouvoir l’embrasser une dernière fois avant de sortir mais Siwon m’entraina à l’extérieur alors que mon regard plein de larmes s’égarait sur son corps immobile. La porte se referma et le contact fut perdu.
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
C’est trop tard Donghae et Leeteuk n’a pas voulu me le dire… C’est probablement ça…
- Il a besoin d’être seul pour terminer de le guérir. Ce n’est pas anodin comme blessure. - Mais Luhan ? Il va s’en remettre ?
Moi aussi je veux y croire Eunhyuk. Moi aussi. Mais je ne pouvais plus. Ma confiance en Leeteuk est totale mais aujourd’hui, je n’arrive plus à rien si ce n’est à pleurer alors le penser en pleine santé à côté de moi me semble être un doux rêve que je ne vivrai jamais. J’ai si peur. Tellement peur.
- J’en sais rien Eunhyuk… Il faut attendre et…
Mais je ne les écoutais déjà plus. Je m’étais tout simplement assis contre un mur, à côté de la porte, et j’attendais, esclave des lames qui entaillaient mes joues, mon cœur et mon âme.
J’ai bien remarqué que YeSung et Siwon s’était éclipsé après quelques phrases mais je n’avais pas cherché à les suivre de mon regard. Les savoir réunis et amoureux me déchirait autant que cela me rendait heureux pour eux mais je ne pouvais juste pas le supporter. Et ce n’était pas le plus dur. Le plus dur a été de voir qu’Eunhyuk et Donghae ne se parlaient pas. S’ils savaient la chance qu’ils avaient de pouvoir serrer l’autre dans leurs bras sans le faire. S’ils savaient quelle chance ils avaient de s’être retrouvés sans vraiment l’être. S’ils savaient à quel point je les enviais de pouvoir s’ignorer. Je ne pouvais même pas ignorer Luhan. Je ne pouvais pas faire comme s’il n’était pas agonisant à quelques mètres de moi. Et eux n’en profitaient pas… Eux ne s’embrassaient pas… Eux ne voulaient pas s’aimer comme je voudrais aimer Luhan… S’ils savaient. Hyukjae, celui qui me soutenait dès que j’en avais besoin, s’était une nouvelle fois assis près de moi pour me consoler. Pour essayer au moins. Sa présence était tout ce dont j’avais besoin. Je ne voulais pas de mot, pas de longues phrases et il le savait. Et moi, je partis vite dans un autre monde, un monde où il n’y a plus que toi et moi…
~
La porte s’ouvrit bientôt sur Leeteuk qui me fit entrer en premier. Je ne pouvais pas imaginer que ce soit pour une bonne nouvelle. Je redoutais ses mots. J’avais peur de ce qu’il allait me dire mais j’avais tort d’avoir douté.
- Il dort. Je crois que j’ai réussi.
Est-ce que… est-ce que c’était possible ? Est-ce qu’il avait pu le soigner pour de vrai ? J’étais prêt à pleurer de nouveau mais je retins mes larmes. Cette fois, elles ne couleraient pas. Peut-être qu’il n’était sur de rien après tout… Et je ne voulais pas espérer pour rien une fois de plus…
- Tu crois ou tu es sûr.
Je me devais de lui demander. Il n’était pas possible que je reste à son chevet avec des doutes.
- Je suis sûr.
Je l’ai pris dans mes bras pour le remercier. Non, je ne pleurerai pas. Pas maintenant. Je ne dois plus pleurer. C’est un moment comme je n’en vivrai, j’espère, pas d’autre mais c’était un moment de bonheur tout simplement. Quand Leeteuk se détacha de moi pour aller chercher les autres, je m’installai au bord du lit de Leeteuk et Hyukjae, où Luhan était allongé, et pris sa main dans la mienne avant de la poser contre ma joue.
- Je suis là maintenant mon cœur. Je serai toujours là. Dors mon ange, je serai là à ton réveil.
Je le regardais dormir depuis des heures, ne prêtant aucune attention à ce qu’ils disaient derrière moi. La fatigue se faisait à présent totalement ressentir et, à présent rassuré, je m’allongeai à côté de lui sans lâcher sa main, le front contre sa tête, pour me laisser aller à un sommeil léger qui ne dura pas. En ouvrant les yeux, je l’ai vu, toujours endormi, semblant paisible les yeux clos. Mon cœur faisait des bons dans ma poitrine sans que je puisse les contrôler. J’avais hâte qu’il se réveille et en même temps, je le redoutais. Et s’il y avait des séquelles ? Ou qu’il avait un trou de mémoire ? Ou qu’il avait perdu son pouvoir ? Et si… Non, je devais plus y penser. A présent, je ne devais penser qu’à son réveil et je devais l’attendre. Encore. Mais cette fois, sans larmes et sans crainte.
Sa main toujours contre ma joue, dans la mienne, les yeux fermés, je patientais. Et puis, c’est là que ma vie a repris. Il a serré ma main. Oui, oui, il a serré ma main. J’ai immédiatement rouvert les yeux pour le regarder mais les larmes me revinrent aux yeux et je ne puis qu’articuler son prénom, un prénom que je connaissais si bien mais que j’avais peur d’avoir oublié. Je sais, c’est stupide mais c’est le seul mot que j’arrivais à dire. Le seul que je puisse prononcer.
- Lu... Luhan...
Je l’attirai sans plus tarder à moi alors qu’il se relevait en même temps et quand il passa ses bras autour de mon cou, je sus que c’était fini. Il était guéri. Il était revenu. La vie pouvait reprendre son cours, fluide et sans tâche. Les prochains jours seraient des jours magnifiques et ceux d’après le seraient tout autant, tant qu’il serait avec moi et moi avec lui.
- Luhan !
J’avais presque oublié la présence des autres quand il avait serré ma main. Il n’y avait plus que nous deux et Siwon venait de ma rappeler que non, nous n’étions pas seuls. Mais moi je l’étais. Lui et moi, uniquement. Pour le moment, eux ne comptaient pas. Seul Luhan avait de l’importance à mes yeux.
- Siwon, on va peut être les laisser non ? - Oups... pardon...
Ils partirent. Je le savais, je le sentais que nous n’étions plus que tous les deux et je remerciais intérieurement Leeteuk de sa bienveillante remarque. Mais notre étreinte ne dura pas autant que je l’aurais voulu et il s’écarta mais je ne pus me résoudre à relever les yeux de peur que le voir brise un rêve dans lequel j’avais pu me plonger. Je sentis sa main se poser sur moi pour me relever la tête et je sus qu’il était vraiment là. Non, je ne rêvais pas. Je l’avais retrouvé. Il me souriait même. Leeteuk avait fait des miracles et il avait sauvé deux âmes en lui rendant ce sourire qui m’avait cruellement manqué. Mais j’avais eu tellement peur. Tellement peur pour lui.
- Mon coeur... J'ai... j'ai cru que...
Je n’arrivais même pas à imaginer les mots qui pourraient terminer ma phrase. Je n’arrivais pas à trouver ce que j’avais réellement cru. J’avais perdu espoir. J’avais perdu Luhan. Je m’étais trompé. Et maintenant, que pouvais-je dire ? Alors que je le retrouvais, plus vivant et rayonnant que jamais…
- Je sais... Mais t'en fais pas, je suis là maintenant.
Il passa sa main dans mes cheveux avant de délicatement la faire glisser sur ma joue. J’avais beau le voir, le sentir près de moi, il avait beau me toucher et me sourire, je ne pouvais pas oublier ces dernières heures d’angoisse et de lente agonie. Je n’ai pas parlé, à personne et à aucun moment, mais maintenant j’ai besoin qu’il sache. Qu’il sache que j’étais là avec lui même si je ne suis pas venu le chercher. Je m’en veux. Oui, je crois bien que je m’en veux de l’avoir laissé. Mais avant tout, j’ai eu peur et je n’arrive pas malgré que j’ai retrouvé son regard doux et tendre, je n’arrive pas à effacer la peur et la douleur.
- J'ai eu si peur... Peur que tu ne reviennes pas... Peur que tu ne te réveilles pas...
Mais une fois de plus il ne me laissa pas terminer une phrase dont je n’avais moi-même pas la fin et posa doucement un doigt sur mes lèvres sans que je puisse rajouter un seul mot. Je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire. Je voulais le serrer dans mes bras, m’excuser, l’embrasser, demander pardon et retrouver ce que nous avions perdu : une histoire heureuse. Mais il me semblait que j’avais perdu beaucoup trop pendant ces quelques heures et je n’arrivais pas à me retrouver dans les méandres d’un esprit déchiré. Sa main retrouva ma joue une nouvelle fois et sa voix adoucit mon cœur.
- Chut... Calme-toi... tout ça c'est fini maintenant d'accord ?
C’est fini. Oui, c’est fini. Enfin. Ça n’aura duré que quelques heures mais j’ai l’impression que c’est toute ma vie qui s’est envolée pour mieux atterrir, presqu’en douceur. J’avais dit que je ne pleurerais plus mais c’en été trop et mes yeux trouvèrent le moyen de bruler à nouveau mes joues de larmes salées à la morsure bien plus douce que précédemment. Je retrouvai la caresse d’une étreinte qui m’avait tant manqué et rien que de le savoir là, près de moi, me serrant entre ses bras était plus que je ne pourrais jamais en demander. Plus que jamais. Sa main dans mes cheveux apaisa lentement mes sanglots et son doux baiser sur mon front acheva de calmer les larmes qui ne pensaient plus à couler.
Il emporta mon lot de doutes, de souffrance et de chagrin par quelques caresses délicates dans mon dos et je ne pus me résoudre à le regarder. Oui, je m’en veux toujours mais si je savais comment lui dire… Il était là, je l’avais près de moi et c’était tout ce que j’avais espéré mais maintenant, je voulais pouvoir m’excuser. Et lui dire que je l’aime. Plus que tout.
- Je suis désolé.
Je ne le regardai pas plus maintenant que c’était dit et je ne me sentais pas mieux mais c’était dit. C’était censé être l’essentiel mais j’avais l’impression que ça n’avait rien changé, rien fait. Je me cachais dans une étreinte que je voulais éternelle mais j’avais tellement peur qu’il m’en veuille que je n’avais pas pu penser à ce genre de réponse de sa part…
- Pourquoi ?
Se pouvait-il qu’il n’en ait aucune idée ? Qu’il ne se doute pas de ce que je me reproche ? Il ne pouvait pas ignorer le fait que je n’étais pas venu le chercher moi-même. Que j’étais juste resté là, à attendre. Je n’ai pas fait ce que j’aurais du. J’aurais du me battre pour lui, remuer moi-même ciel et terre jusqu’à le retrouver pour le ramener. Là, oui, j’aurais fait ce qu’il fallait. Mais j’étais resté assis, à pleurer en l’attendant. C’était impardonnable. C’est ce que je pensais.
- J’aurais du venir te chercher et…
Mais une fois encore, il ne me laissa pas finir une phrase pour laquelle j’avais cette fois les mots. Je savais quelque part au fond de moi qu’il ne m’en voudrait pas mais j’avais besoin d’une confirmation, d’être rassuré pour arrêter de m’en vouloir.
- Tu as bien fait… S’il t’était arrivé quelque chose… Je ne me le serais jamais pardonné.
Même alors que je veux m’en vouloir, que je veux qu’il comprenne que j’aurais pu faire n’importe quoi pour lui mais que là, je ne l’avais pas fait, il trouvait le moyen de me conforter en me remerciant presque. J’ai trouvé la perle. La perle. Le seul. Ma perle. Mon trésor. Mon oxygène. Mon soleil. Luhan. J’ai trouvé et retrouvé Luhan. Et je le retrouve à chaque instant.
- Je t’aime, sans toi… je ne sais pas ce que je serais devenu…
Je relevai finalement les yeux vers lui, plongeant mon regard dans ses prunelles chocolat et appuyai mon front contre le sien en prenant soin d’entrelacer nos doigts. Je ne pouvais ni ne voulais me séparer de lui. J’étais hypnotisé par sa présence, drogué par sa voix et il détenait ma vie dans son cœur. Chaque mot, chaque geste, avait plus d’importance prononcé par ses lèvres ou fait de ses mains que n’importe quel autre évènement dans ma vie. Il était toute ma vie. Il était tout.
- Je t’aime tout autant mais ne crois pas que tu as besoin de moi plus que j’ai besoin de toi. Nous sommes un seul corps, une seule âme. Sans toi, je ne vis pas mieux que toi sans moi.
J’ai frôlé la syncope. Je n’avais pas l’habitude qu’il réponde à mes déclarations par une déclaration encore plus belle. Sous le coup de l’émotion, au son de sa voix cristalline, mon cœur accéléra brusquement et je me sentis partir, les yeux fermés, quand ses lèvres effleurèrent les miennes. Je ne bougeais plus de peur que cet instant de magie s’efface et qu’il emporte avec lui le bonheur de ses baisers retrouvés mais en ouvrant les yeux, il était bien là son regard tendre profondément ancré au fond du mien. J’appuyais à mon tour mes lèvres contre les siennes pour renforcer notre étreinte et me serrai un peu plus contre lui, passant mes bras dans son dos avant de le pousser à s’allonger, alors que mes lèvres ne quittaient pas les siennes. Quand nos souffles furent sur le point de s’évanouir, je mis fin à contrecœur à ce baiser que j’avais retrouvé après tant de douleur et de peur pour si peu de temps.
Appuyé sur un coude, au-dessus de lui, je retraçais le contour de son visage, de ses yeux et de ses lèvres, comme pour figer sur mon doigt des formes que je n’oublierais pour rien au monde. Je caressais ses joues comme si c’était la première fois et il frissonnait en calant un peu plus sa tête contre ma paume et l’embrassant délicatement quand il le pouvait. Mes yeux vagabondaient parfois sur son visage et dans son cou mais le plus souvent ils restaient noyés dans ceux de mon ange tombé du ciel. Mais je connais Luhan. Je sais ce qu’il aime par-dessus tout et ce n’est pas me laisser le regarder avec un air romantique dans un silence des plus paisibles. Comprenez qu’il va forcément venir un moment où l’amour de ma vie se sentirait obligé de briser cette atmosphère de quiétude qui s’était installée. Et ce moment, c’est maintenant.
- Chen ?
J’aurais du deviné à son sourire malicieux ce qu’il me préparait mais je l’aimais trop et j’étais plongé dans un état de romance tel que je ne pouvais plus m’en sortir indemne que je ne remarquais rien. Il était le seul à pouvoir me sortir de ma transe. Et de mes mots doux.
- Oui mon ange ?
Mon ange, mon cœur, mon amour, je ne sais pas combien de surnoms je lui donne par jour mais je me dis parfois que c’est trop et puis dans des moments comme celui-ci, je réfléchis et finis par penser que non, c’est très bien comme ça.
- T’es sûr que tu as pas oublié comment je m’appelle pour toujours me donner des surnoms ?
Il plaqua sans un remord un sourire satisfait sur le visage, probablement à la vue de mon air déconfit, mais je ne pus résister à son regard plein de tendresse et souris à mon tour, prenant une fois de plus conscience que si je ne lui permettais pas de ruiner la romance que j’instaure moi-même, il ne pourrait pas m’atteindre. Mais j’aimais les ambiances tamisées autant que lui aimait souffler sur les bougies allumées pour une occasion particulière. Je m’allongeai près de lui, son bras m’entourant délicatement, et je sentais son cœur battre contre ma joue. Je fermai les yeux, me laissant submerger par ce battement doux et régulier.
- Je t’aime. Quoiqu’il arrive, je t’aime. - Moi aussi Chouchou… Moi aussi…
Chouchou… Ça faisait longtemps qu’il ne m’avait pas appelé comme ça… Chouchou et Doudou, nos surnoms les plus… secrets je dirais. Parmi toutes les façons que j’avais de l’appeler, je gardais Doudou pour les moments où nous étions seuls et lui en faisait de même pour Chouchou. Je souris en me blottissant un peu plus contre lui et, brisé par la fatigue, je me laissai glisser dans un sommeil sans cauchemar et sans crainte.
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Siwon A. Ahn Jr Co - Fonda ~ Graphiste à la Cacahuète ♪
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Voyant que Chen ne voulait pas le quitter malgré la demande de Leeteuk, je l'entraînais de force sans vraiment le vouloir à l'extérieur de la chambre, refermant la porte derrière nous une fois que nous étions dans le couloir, avec les autres.
Mais à peine avais-je refermé, masquant ce qui se déroulait dans la pièce, que Donghae s'approcha de moi, me posant une question en premier :
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
Je ne savais même pas ce que j'étais censé lui répondre. Leeteuk m'avait demandé de les rassurer mais je m'en sentais incapable compte tenu de la situation dans laquelle se trouvait Luhan. Et cette lueur d'inquiétude dans son regard, je ne l'avais jamais vu auparavant dans ses yeux. Jamais. Lui qui semblait toujours si sûr de lui, en permanence, il avait l'air de douter plus qu'autre chose en cet instant. Mais Donghae attendait une réponse, et je n'ai pas mieux trouver à lui répondre que ce que je supposais être la vérité.
- Il a besoin d’être seul pour terminer de le guérir. Ce n’est pas anodin comme blessure.
Mais j'avais beau m'en faire pour Luhan, m'inquiéter et me sentir des plus coupable, mon regard cherchait quelqu'un d'autre.
- Mais Luhan ? Il va s’en remettre ?
Je me tournais vers Eunhyuk, mais je ne pouvais pas lui mentir. Pas à lui. C'est lui qui avait risqué son bonheur pour que je puisse revenir. C'est lui qui était allé chercher Luhan pendant que mon père me rabâchait un énième discours de pseudo moral. C'est lui qui a veillé sur lui durant le trajet du retour. C'est lui qui l'a ramené, au prix de Donghae. Pas moi. Moi je n'ai rien perdu. Je ne suis ni mourant ni affligé par un coeur brisé. Luhan et Eunhyuk avaient payé injustement pour moi, et je leur en serait probablement à jamais redevable. Mais j'avais besoin de parler à Yesung, réellement. Il avait beau être devant moi, j'avais l'impression qu'il était absent.
- J’en sais rien Eunhyuk… Il faut attendre et espérer.
Je n'avais jamais aimé attendre, jamais. Pour quoi que ce soit. Mais aujourd'hui, je prenais conscience que mes vulgaires soucis d'adolescent n'avaient absolument rien à voir avec ce qu'il se passait en ce moment, et que tout ces moments passés à attendre ne représentaient rien, rien comparé à l'attente qui nous était imposé à tous en cet instant.
- Je suis sûr que Leeteuk y arrivera.
J'aurais aimé pouvoir être aussi sûr qu'il semblait l'être mais je n'y parvenais pas. Mais ma situation était différente de la sienne, car si jamais Leeteuk échouait, Eunhyuk, lui, aurait probablement en plus de sa tristesse non seulement le sentiment d'avoir échoué, mais aussi d'avoir fait tout ça pour rien. D'avoir perdu Donghae pour rien. J'avais du mal à considérer Luhan comme " rien ", mais c'est probablement ce que je penserais sous le coup de la tristesse et de la haine si jamais une telle chose venait à arriver et que j'étais à sa place. Mais je n'étais pas dans son esprit.
Après avoir parlé, il se tourna vers Chen, et Hyukjae suivit son regard avant de poser des yeux peinés sur son meilleur ami. Ce dernier s'était assi contre le mur, les genoux repliés contre lui ; il ne pouvait qu'attendre. Il ne s'écoula que quelques secondes avant que Hyukjae ne s'éloigne de nous pour aller s'asseoir à côté de lui, lui apportant le peu de réconfort qu'il pouvait lui donné rien que par sa présence. Je relevais les yeux vers Yesung, le cherchant toujours désespérément du regard, mais lui fuyait le mien, et je ne pouvais que le comprendre. Je n'avais dans la théorie pas à m'en vouloir mais c'était pourtant le cas. Je baissais la tête avant de poser à nouveau mon regard sur Eunhyuk pour finir par lui dire, pas très convaincu par mes paroles :
- Oui on peut être sur qu'il y arrivera. C'est Leeteuk...
Ce n'était pas vraiment le moment de faire de l'humour, et pour la première fois de ma vie je ne cherchais même pas à détendre une atmosphère trop tendue. Je ne savais même pas pourquoi j'avais dit ça, mais ça ne rassurait personne. Ni eux ni moi. Personne. Je me détournais une fois de plus de lui pour poser mon regard sur Yesung, mais mes yeux se posèrent à contre coeur sur Donghae lorsqu'il prit une seconde fois la parole :
- Siwon ? Qu'est-ce qu'il lui est arrivé là-bas ?
A moi. Il s'adressait à moi. Pas à lui. L'espoir qu'il restait à Eunhyuk venait d'être anéanti, en un seul mot ; par mon prénom. Eunhyuk semblait complètement stoppé, comme s'il était incapable d'assimiler ce que venait de me dire Donghae, mais il finit néanmoins par poser un regard presque larmoyant sur lui, attendant je ne sais quoi, quelque chose, le signe d'un mieux, mais il ne trouva que le regard fuyant de Donghae qui ne cherchait qu'à obtenir ma réponse. La situation dans laquelle se trouvait Eunhyuk me faisait de la peine, et je me sentais coupable.
- Mon père... c'est tout ce qu'il faut savoir mais...
Je cherchais à nouveau Yesung du regard mais mes yeux ne trouvèrent que son absence ; il était parti. Je tournais la tête pour finalement l’apercevoir en train de s'éloigner je ne sais où. Ne voulant pas le laisser partir et ayant envie de le retrouver, je me contentais d'ajouter à l'intention de Donghae :
- ... mais on en parlera une autre fois.
Mais quand je me tournais à nouveau vers Yesung, il était déjà loin. Je l'appelais pour essayer de le stopper tout en le suivant, mais il ne se retournait pas.
- Yesung attends !
Je m'éloignais définitivement d'eux, cherchant à le rattraper. J'ignorais si laisser Eunhyuk et Donghae seuls en tête à tête était une bonne idée, mais en cet instant, je ne m'en préoccupais pas. Je ne m'en préoccupais plus. Pas maintenant. J'oubliais même tout le reste pour ne penser qu'à lui. C'était égoïste de ma part, mais rien que pour quelques minutes, je voulais pouvoir m'échapper de cette réalité dont j'étais l'unique motif, et retrouver mon quotidien des plus roses et niais. Même s'il ne m'avait jamais vraiment plu, du moins comme il se devait, il était au moins signe que tout allait bien.
Je le perdis de vue au détour d'un couloir avec un soupir, mais en arrivant à la hauteur du croisement, je fus happé par des bras aimant qui me ramenèrent, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, contre lui. Il nicha immédiatement sa tête dans le creux de mon cou, laissant ses larmes rouler sur ma peau alors qu'il resserrait fermement ses bras autour de mon cou. Je l'entourais de mes bras, le serrant un peu plus contre moi, cherchant à me montrer pour la première fois protecteur envers lui, le protégeant d'un mal illusoire alors que par ce simple geste, je sentais ses larmes redoubler. Je glissais doucement une main dans ses cheveux, les caressant doucement à plusieurs reprises pour tenter de l’apaiser, puis j'embrassais tendrement sa tempe avant de caler ma tête contre la sienne, attendant patiemment que sa crise de larme cesse.
Plusieurs minutes défilèrent sans qu'il ne bouge ou ne dise quoi que ce soit, restant blottit contre moi et bercé par notre étreinte. Ses larmes finirent par prendre fin, et il se détachait quelque peu de moi pour me regarder avant de presque murmurer, comme pour se convaincre lui même que j'étais là :
- Siwon...
Mais à peine avait-il parler que ses larmes tombèrent de plus belle sans aucune vergogne. Je l'attirais à nouveau contre moi avant de lui dire, alors qu'il se blottissait à nouveau dans mes bras :
- Ça va aller Yesung, je suis là...
Je ne me reconnaissais même plus. Je n'avais jamais agis volontairement de la sorte avec lui, et ses élans de tendresse qui autrefois m'insupportaient, je n'en étais pas à les aimer comme je le devrais ou le voulais mais je les quémandais presque. Je n'y pensais pas d'avantage, profitant de ces quelques minutes loin de tout, juste lui et moi, et me contentais de l'écouter :
- Tu m'as manqué Siwonnie... J'ai eu tellement peur que tu ne reviennes pas et... je m'en suis voulu de ne pas être resté pour ton départ...
Ses larmes se calmèrent de nouveau après quelques instants, et il s'écartait plus ou moins de moi, plongeant son regard dans le mien alors que je lui répondais :
- Tu as bien fait... comme ça je suis parti sans avoir à te dire au revoir.
Mais à peine avais-je fini de parler qu'il pleurait, encore. J'allais finir par croire que la moindre de mes paroles sincères avait pour conséquence de le faire pleurer. Je glissais ma main dans ses cheveux puis sur sa joue, plongeant un peu plus mon regard dans le sien en ignorant les larmes qui se mettaient injustement en travers. Puis je lui demandais, sur un ton à la fois tendre et inquiet qui ne me ressemblait nullement :
- Qu'est-ce que t'as ?
Il me regardait presque troublé sans que je ne comprenne la cause de de sa gêne, jusqu'à finir par me dire, avec ce sourire discret qu'il avait dans les moments de romance où je finissais par me prendre au jeu :
- Je... Je savais que tu pouvais être amoureux pour de vrai...
Moi aussi je l'ignorais, et dans cette histoire j'étais le premier surpris. Je baissais néanmoins la tête, presque gênée de le lui avouer sans le lui dire, tout en rougissant. Je me sentais stupide de réagir ainsi avant de relever les yeux vers lui, et de constater qu'il avait retrouvé un sourire radieux et que ses larmes avaient cessé. Si j'avais le don pour le faire pleurer, j'arrivais néanmoins à le faire sourire. Il plongea à nouveau son regard dans le mien avant de s'approcher d'avantage et de déposer un baiser amoureux sur mes lèvres. Je l'entourais d'une treinte à la fois douce et tendre tout en appuyant ce baiser, le faisant durer quelques secondes supplémentaires. Et pour une fois je n'avais aucune idée en tête, aucune envie, je me contentais simplement d'apprécier la douce caresse de ses lèvres sur les miennes, de la sensation de son corps contre le mien, de notre étreinte des plus sincère, et de la tendre chaleur qu'il émanait. Nos lèvres finirent néanmoins par se séparer, mais elles se retrouvèrent presque aussitôt dans un baiser encore plus tendre.
L'on finit doucement par se séparer, restant proche l'un de l'autre malgré tout. Il me prit doucement la main, entrelaçant ses doigts aux miens, avant de commencer à faire demi-tour. Je me mis aussitôt à repenser à Luhan, et à Eunhyuk, mais ils quittèrent bien vite mes pensées lorsque Yesung me dit :
- Je t'aime.
Comme à chaque fois qu'il me le disait, je me sentais complètement perdu, et ne trouvais rien à lui redire. Et comme à chaque fois, il affichait ce sourire en coin des plus satisfait. Peut être qu'un jour je saurais l'apprécier venant de sa part et je saurais le lui dire en retour, comme il le mérite, seulement je désespérais de voir ce jour arriver. Mais lui attendait. Il attendait, sans rien dire, sans me forcer ; il m'attendait. Mais aujourd'hui ne serait pas le jour. J'avais honte de dire ça mais en cet instant, j'avais une excuse pour stopper cette situation des plus inconfortable pour moi :
- Faut aller voir Luhan.
Je lâchais sa main, ce qui n'effaçait pas pour autant son sourire, et le devançais, me dirigeant rapidement vers la chambre, lui à ma suite. En arrivant, je remarquais que Chen n'était plus là, seulement j'ignorais si c'était bon ou mauvais signe. Mais en voyant le regard confiant et le sourire sur les lèvres de Leeteuk, j'oubliais toutes mes craintes et me sentais soulagé d'un poids.
~
Cela faisait plusieurs heures que nous étions de retour dans la chambre, tous. Yesung et moi étions assis contre la tête du lit, l'un à côté de l'autre, sans rien dire. Sa tête était posée sur mon épaule alors que mon regard errait dans la pièce alternant entre lui et les autres. Hyukjae était, depuis un certain temps déjà, assit à côté de son frère sur le lit de Chen et Luhan, le sien étant occupé par ces deux derniers. Parfois ils parlaient, parfois il se taisaient. Mais rien que sa présence devait probablement être un réconfort pour lui. Je me doutais que Hyukjae avait dû chercher une explication, non seulement pour ce qu'il avait fait mais également sur la raison qui les avaient poussé lui et Donghae à ne plus s'adresser la parole. J'espérais de tout coeur que cette histoire se finisse aussi bien pour eux qu'elle ne s'est achevée pour nous, sincèrement. Leeteuk et Donghae étaient tous deux assit sur le lit de ce dernier mais ne semblaient pas communiquer pour autant, préférant se murer dans le silence. Donghae ne lâchait pour ainsi dire pas Eunhyuk des yeux, attendant probablement qu'il fasse le premier pas, mais il n'en fit rien. Quant à Leeteuk, il posait tantôt un regard inquiet sur Eunhyuk et Hyukjae, tantôt un regard confiant sur le ChenHan. Mais Luhan n'avait toujours pas ouvert les yeux, et Chen n'avait pas quitté son chevet, si bien qu'il s'était endormit sous le coup de la fatigue et du manque de sommeil. Mais il était à présent bien réveillé, assit à côté de lui, attendant que lui en fasse de même. Je savais qu'il allait se réveiller, tôt ou tard, mais je trouvais l'attente interminable. J'avais ce besoin presque égoïste de savoir que tout irait bien pour lui, et qu'il était bel et bien sauvé. Mais il ne montrait aucun signe. Aucun.
Je fermais les yeux quelques minutes, soupirant doucement de bien être en sentant Yesung se blottir un peu plus contre moi, et j'appréciais cette situation qui m'étais agréable sachant pertinemment que dans peu de temps, tout redeviendrait injustement comme avant. Mais lorsque je rouvris les yeux, et que mon regard se posa sur Chen et Luhan, un sourire se dessina sans que j'en ai conscience sur mes lèvres ; il était réveillé, dans les bras de Chen. Tous les regards s'étaient posés sur eux, des regards rassurés mais parfois aussi envieurs.
- Luhan !
Ça m'avait tout simplement échappé sous le coup de la joie et du soulagement, mais l’intéressé releva malgré tout les yeux vers moi avec un regard confiant, signe que tout allait bien pour lui.
- Siwon, on va peut être les laisser non ?
Je tournais la tête vers Leeteuk tout en acquiesçant, trouvant pour une fois qu'il avait entièrement raison.
- Oups... pardon...
Luhan nous adressa un sourire à tous avant de fermer les yeux et de nicher sa tête dans le cou de Chen, trop heureux de le retrouver enfin. On se leva, un à un, avant de finir par tous quitter la chambre. Yesung sortit le dernier, et prit soin de refermer la porte derrière nous pour les laisser dans leur cocon, tandis que nous nous retrouvions tous dans le couloir, le coeur léger, attristé, ou blessé. A présent, nos vies pouvaient repartir comme avant ; toute cette histoire était terminée.
Il est revenu. J’ai passé des heures à pleurer et maintenant qu’il est là, je n’ose pas l’écarter des autres pour pouvoir lui parler et m’excuser. Je n’aurais pas du partir quand il m’avait annoncé son départ. J’aurais du rester avec lui, le forcer à m’emmener ou tout simplement le soutenir mais je n’étais enfui, victime de mes sentiments. Et maintenant, il était là devant moi, en train de parler à Eunhyuk et Donghae, qui semblaient être des inconnus l’un pour l’autre alors que je fuyais un regard que je craignais autant que j’attendais. Quand je fus sur le point de céder et de lui sauter au cou, je pris la résolution de fuir une bonne fois pour toute. Derrière moi, j’entendis sa voix. Il s’adressait à moi, rien qu’à moi, pour la première fois depuis qu’il était revenu. Je l’ignorai en rassemblant tout ce qu’il me restait pour ne pas me retourner et me plaquai contre le mur du couloir en attendant qu’il passe pour pouvoir l’enlacer de toutes mes forces. En passant mes bras autour de son cou, je sentis le poids de ces derniers jours envolé et je ne pus que pleurer en blottissant ma tête dans son cou. Il m’enserre à son tour et je sus qu’il était là et plus étrange encore, je ressentais l’amour qu’il me portait alors que j’avais toujours eu de quoi avoir des doutes. Le sentant près de moi pour toujours, mes larmes redoublèrent sans que je parvienne à me calmer pendant plusieurs minutes qu’il attendit en passant une main dans mes cheveux après avoir tendrement, oui tendrement, embrassé ma tempe.
J’ai essayé de lui parler en m’écartant légèrement de lui mais à peine avais-je dit son prénom que toute ma peur que je croyais déjà loin s’était envolée de nouveau, ne laissant qu’un flot de larmes joyeuses se déverser sur mes joues alors qu’il m’attirait contre lui.
- Ça va aller YeSung, je suis là…
Enfin. Oui enfin, il était là. Vraiment. Je savais qu’au fond de lui dormait une facette que je pourrais réveiller. J’aurais simplement voulu qu’elle n’ouvre pas les yeux aux dépends de la douleur et du chagrin. Je sentais mes larmes qui cessaient peu à peu de couler et tentais de lui dire ce que j’avais sur le cœur sans repartir dans une crise de sanglots.
- Tu m'as manqué Siwonnie... J'ai eu tellement peur que tu ne reviennes pas et... je m'en suis voulu de ne pas être resté pour ton départ...
A présent presque sur de pouvoir rester stable émotionnellement, je me détachai une nouvelle fois de lui et croisai mon regard avec le sien, ne quittant plus le fond de ses deux prunelles brunes. Seulement, il a fallu qu’il soit sincère une nouvelle fois pour que mes larmes débordent de mes yeux. Je n’y croyais tellement pas qu’il puisse être vraiment amoureux, qu’il m’aime, moi. Pour de vrai. C’était trop.
- Tu as bien fait... comme ça je suis parti sans avoir à te dire au revoir.
Il passa sa main sur ma joue et j’eus presque pu frémir à son contact si les sanglots ne m’en avaient pas empêché, en plus de briser le contact entre mon regard et le sien. Il se fit tendre et presqu’angoissé pour me demander :
- Qu'est-ce que t'as ?
J’étais gêné. Oui, vraiment. Comment est-ce que je pouvais lui dire ça ? Rien que de chercher comment lui dire et en voyant son regard perdu, mes lèvres s’étirèrent en un sourire que je voulais discret mais qui voulait surtout dire beaucoup.
- Je... Je savais que tu pouvais être amoureux pour de vrai...
Ses joues prirent une teinte rosée voire même rouge et je ne pus réprimer le grand sourire qui me vint alors. Il avait le don de tout me dire sans jamais articuler un mot et ce don, je ne voudrais qu’il le perde pour rien au monde. Je m’approchai doucement de lui et l’embrassai tendrement alors qu’il passait ses bras autour de moi pour m’entourer d’une étreinte protectrice dans laquelle il appuya le baiser que je lui avais donné. Quand il libéra mes lèvres de son emprise, ce ne fut pour moi qu’une nouvelle occasion d’être fait prisonnier. Dès l’instant où je quittai les lèvres de mon geôlier, je pris sa main pour entrelacer mes doigts aux siens avant de tourner pour rejoindre les autres.
- Je t’aime.
Comme chaque fois que je lui faisais cette déclaration qui n’était plus vraiment une surprise pour lui, il partait ailleurs. Et comme chaque fois, je ne savais pas comment il allait s’en sortir pour éviter d’avoir à me répondre. Mais comme chaque fois, je souriais et je savais qu’un jour, il serait capable, lui aussi, de me dire ce qu’il ressent. Il interrompit mes pensées en lâchant ma main et je revins brutalement sur terre pour l’entendre se sortir d’une situation qui le gênait :
- Faut aller voir Luhan.
Il fit quelques pas mais je restai en arrière pour profiter de ma nouvelle petite victoire sur ce qu’il avait pu être. En arrivant à hauteur de la porte, je remarquai que Chen n’était plus là contrairement à Leeteuk qui affichait un sourire qui en disait long sur le dénouement de la « maladie » de Luhan.
~
Depuis plusieurs heures déjà, nous avions regagné la chambre, tous ensemble. Chen veillait sur Luhan sans le quitter des yeux alors que Leeteuk vérifiait de temps en temps si l’état de Luhan évoluait. Mais la plupart du temps, son regard était posé sur Donghae et sur Eunhyuk, tour à tour, qui ne s’étaient pas adressé la parole depuis qu’Eunhyuk était revenu. Hyukjae parlait parfois avec son frère mais Eunhyuk ne semblait pas être disposé à de longues tirades alors qu’il était fixé par son petit ami qu’il ne voyait pas vraiment. Chacun devait s’attendre à ce que ce soit l’autre qui fasse le premier pas mais aucun ne semblait prédisposé à faire cet effort. Ma tête était calée contre l’épaule de Siwon, assis contre la tête du lit, et j’espérais sincèrement pour eux qu’ils allaient réussir à se parler et que leur histoire allait bien se terminer comme ça avait fini par bien se terminer pour Siwon et moi. Espérons que ça dure.
Comme toujours, je ne perdais pas une occasion de me blottir un peu plus contre Siwon, même s’il n’appréciait malheureusement pas toujours mes étreintes amoureuses, et je fermai les yeux juste un instant. Un instant qui a suffi pour qu’en les rouvrant, Luhan soit bel et bien éveillé, dans les bras de Chen et que les larmes me montent aux yeux. Mais ce n’était en aucun cas à moi de pleurer de joie. Je ne devais pas. Siwon se redressa légèrement, le sourire aux lèvres, et un seul mot s’échappa de ses lèvres :
- Luhan !
Il le regarda et je compris dans son regard qu’il était complètement sauvé, complètement guéri. Leeteuk avait réussi. Et c’est une fois encore Leeteuk qui allait les sauver en nous éloignant d’eux pour les laisser se retrouver.
- Siwon, on va peut être les laisser non ?
Siwon acquiesça tout en s’excusant et je ne pus que le trouver plus adorable encore. Je fus le dernier à quitter la pièce pour laisser Luhan et Chen se retrouver. Eunhyuk fut le premier à parler une fois la porte close :
- Leeteuk, est-ce qu’il est sauvé pour de bon ?
Le sourire de Leeteuk ne s’effaça pas quand il lui répondit, plus convaincu que jamais :
- Oui, cette fois, c’est bon.
A ces mots, chacun de nous poussa un soupir de soulagement avant de voir Eunhyuk, le visage fermé, impassible, s’éloigner sans un regard pour Donghae. L’ignorer était surement la pire des souffrances qu’il pouvait lui infliger et Hyukjae s’apprêtait à le suivre quand Leeteuk le retint pour laisser Donghae le suivre, à quelques pas seulement.
- Laisse-le Hyuk. Il a besoin d’être seul ou avec lui mais il faut leur laisser du temps. Eux, ce n’est pas la mort qui a failli les séparer et c’est bien plus dur de passer outre ce qu’ils ont vécu ces derniers jours.
Siwon baissa les yeux et je sus sans qu’il dise quoi que ce soit qu’il se sentait responsable de ce qu’il se passait entre eux. Lorsqu’il releva la tête, je lui pris la main avant qu’il ne prenne la parole :
- Je suis désolé… C’est ma faute… Je n’aurais pas du le laisser venir… J’aurais du lui dire de rentrer, de rester auprès de vous… J’aurais du… - Il ne t’aurait pas écouté. Tant qu’il ne vous aurait pas su tous les deux sains et saufs, il n’aurait pas abandonné et son plan était mur bien que fraichement travaillé, vous sauver sans nous inquiéter. Sauf qu’il n’avait pas prévu que le clone allait faire souffrir Donghae encore plus que s’il avait été absent. Je ne suis pas certain que son mensonge soit la source de leur dispute, même s’il n’en facilite pas l’oubli.
Je serrai un peu plus la main de Siwon dans la mienne alors que Hyukjae s’éloignait de quelques pas avec Leeteuk. Je suis allé m’asseoir contre le mur en entraînant Siwon avec moi et pour une fois, ce fut moi qui le pris dans mes bras et non l’inverse.
- Ne t’en fais pas personne ne t’en veut. Ils s’en remettront. Leur amour est plus fort qu’un clone.
Il prit ma main dans la sienne en entrelaçant nos doigts et mon cœur fit un bond dans sa cage dorée. Jamais, jamais il n’avait été tendre comme il venait de l’être. Ce n’était rien mais c’était tellement en même temps… Il n’était néanmoins pas décidé à abandonner l’idée qu’il était responsable de leur dispute.
- Moi je m’en veux.
Je ne savais plus quoi faire pour le rassurer mais je tentais quand même de le réconforter. Après avoir embrassé sa tempe le plus tendrement du monde, je resserrai sa main et dis :
- Fais-moi confiance, les vraies histoires d’amour, surtout celles qui ont connues des épreuves en apparence insurmontables, résistent à toutes les tempêtes. - Si tu le dis…
Je n’aurais pas du mais il semblait que lui montrer que nous avions traversé des moments difficiles, que Donghae et Eunhyuk aussi, que Hyukjae et Leeteuk aussi et que Chen et Luhan aussi devrait lui permettre de comprendre que les sentiments, quand ils sont purs et vrais, ne s’effacent jamais. Et que cette épreuve était maintenant derrière nous. Et Eunhyuk et Donghae le réaliserait bientôt, j’en suis sûr.
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La question que tout le monde se posaient mais dont je ne cherchais égoïstement plus aucune réponse. Peut être parce que je savais que maintenant c'était fini pour lui, pour eux. Contrairement à nous.
Je baissais les yeux, écoutant malgré tout la réponse de Leeteuk, qui nous dit d'un air enjoué et des plus convaincu :
- Oui, cette fois, c’est bon.
Je n'avais même pas le courage ni même l'envie de me réjouir. Tout ce qu'il me restait c'était le faible espoir que maintenant, à présent que toute cette histoire était fini, il viendrait. Il n'y avait plus aucune raison de s'inquiéter pour Luhan, c'était peut être ce qu'il attendait. Mais je me trompais.
Je relevais vainement les yeux vers lui pour le voir s'éloigner, sans un mot ni même un regard, et tous mes espoirs me quittèrent en même temps que lui.
Hyukjae commença à vouloir le rejoindre mais je le devançais tandis que Leeteuk le retenait, probablement dans l'espoir que je me retrouve seul avec Eunhyuk pour mettre les choses au clair. Mais je doutais de sa capacité à me parler en cet instant. S'exprimer sincèrement sur un sujet sentimentale n'avait jamais été une facilité pour lui, mais j'espérais de tout coeur qu'il allait le faire.
Il descendit les escaliers menant au hall d'entrée du bâtiment avant de sortir de l'internat par la grande porte, se retrouvant dans le parc. Je le suivais à plusieurs mètres de distance, sans même chercher à savoir s'il savait ou non que j'étais derrière lui ; ça n'avait aucune importance. Je ne cherchais pas à me cacher, simplement à lui parler. Après avoir à mon tour descendu l'escalier, je traversais le hall avant de sortir et d'immédiatement le chercher des yeux. Et mon regard finit par trouver sa silhouette. Il me semblait tellement loin en cet instant. Je le voyais s'asseoir, dos à moi, sur un des bancs du parc, et j'allais pour le rejoindre avant de me stopper.
Ce n'était pas à moi d'aller le voir. Je le voulais mais je n'y arrivais pas. Je me contentais de m'asseoir sur les quelques marches de l'entrée, les yeux fixés sur lui, me disant que quand il rentrerait il me verrait forcément et engagerait la discussion.
Mais plus le temps passait, plus je le regardais et plus je me disais que mes espoirs étaient vains. Seulement je ne pouvais pas croire qu'il acceptait la situation telle qu'elle était. Je ne pouvais pas croire que ça lui était égal. Je ne pouvais pas croire qu'il ne ferait rien pour arranger les choses. Et pourtant, au fil des minutes, c'est ce qui me faisait de plus en plus peur.
Je m'appuyais contre la rambarde avant de laisser échapper un long soupir d'amertume. Je levais les yeux vers le ciel, y cherchant une lueur d'espoir mais il n'y en avait aucune ; le ciel nocturne était des plus sombres, et aucune étoile ne semblait suffisamment forte pour en braver la noirceur.
Je reposais néanmoins mes yeux sur lui, espérant le voir venir vers moi, mais il n'en était rien. Il n'avait pas bougé.
J'avoue lui en avoir voulu, pas d'être parti mais de m'avoir menti, et je lui en veux toujours, mais cela a si peu d'importance à mes yeux en cet instant que ça me tuait de le voir se refermer de la sorte. L'ignorance et le silence n'était pas ce que je voulais, et j'étais persuadé que lui non plus. Et pourtant il ne semblait pas décidé à vouloir venir me voir.
Est-ce qu'il avait peur que je le rejette ? Ça me semblait des plus stupides comme raisonnement. Il sait que je vais lui pardonner. Il le sait. J'en suis persuadé. Et pourtant il refuse de faire le premier pas, peut être par fierté mais je n'en étais pas vraiment convaincu. Et pour la première fois depuis que je le connais j'ignorais complètement ce qu'il avait en tête.
Je ne savais plus quoi penser. Je n'arrivais plus à mettre de noms sur les sentiments qui se battaient vainement en moi. De la peur, de la souffrance, des regrets, des doutes, de la tristesse, mais surtout de l'amour, tellement d'amour, pour lui. Je l'aimais tellement. Je pensais l'aimer autant que les autres, du moins autant que Yesung. J'étais persuadé qu'il s'agissait simplement d'un sentiment différent mais tout aussi fort, mais je m'étais trompé. C'était bien au-delà de ça. C'était bien au-delà de tout, et cet événement, ce qui nous arrivait en cet instant me faisait comprendre à quel point je l'aime, plus que tout autre chose, plus que quiconque, et que quand bien même j'arriverai à le détester un jour, je ne pourrais jamais effacer et oublier l'amour que je lui porte.
Un jour quelqu'un a dit " on ne comprend la valeur d'une chose qu'une fois qu'on l'a perdue ". Je n'y avais jamais vraiment songé, je pensais autrefois n'avoir besoin de rien d'autre que de la présence de l'autre pour comprendre moi même ce qu'il représentait à mes yeux, mais je m'étais trompé. Cruellement trompé. L'amour que je lui portais était multiplié, autant que la souffrance qui l'accompagnait. Je l'avais perdu. J'ignorais si c'était définitif mais c'était à présent ma seule crainte.
En y réfléchissant j'aurais préféré rester enfant toute ma vie, et continuer de vire dans l'ignorance totale, rester naïf et innocent au milieu de la joie et du bonheur. Mais on grandit tous, et la peur du noir ou des monstres sous notre lit s'évanouit pour laisser place à une peur bien plus grande et bien plus dure, une peur qui ne se concrétise qu'une fois que c'est trop tard, quand tu l'as déjà perdu. Je n'avais jamais douté sur notre futur, je m'étais laissé bercer comme tout jeune adulte par l'idée que ce serait éternel, et même si l'histoire avec Yesung m'a prouvé le contraire, j'ai continué d'y croire bêtement à tort, et aujourd'hui il est trop tard pour se retourner. Il est trop tard pour revenir en arrière.
Il n'était pourtant pas trop tard pour s'excuser, et pour pardonner, mais je ressentais cette éventualité comme un doux rêve, trop beau pour se réaliser. Était-ce trop demander que de pouvoir rester à ses côtés ? Était-ce trop demander que de vouloir le serrer dans mes bras ? Était-ce trop demander que de pouvoir l'embrasser ? Était-ce trop en exiger que de vouloir lui dire que je l'aime ? Était-ce trop demander que de pouvoir tout simplement vivre avec la personne qu'on aime ? Être à ses côtés, c'est tout ce que je quémandais. Mais même cela c'était viser trop haut. C'était rêver à tort. Je serais prêt à abandonner tout le reste pour lui. Pour pouvoir l'aimer, tout simplement. L'aimer. C'était la seule chose que l'on m'accordait cruellement encore.
Mais plus je le regardais, plus je baissais les bras, et plus j'avais l'impression de me leurrer d'illusions, bercé par le doux rêve qu'il reviendrait.
Je n'osais même plus aller le voir. J'avais tellement peur que ce rêve prenne fin de façon définitive que je ne voulais plus. Je voulais continuer d'espérer, même si c'était en vain. Comme le dit justement un proverbe, " l'espoir fait vivre ".
J'ignorais combien de temps j'étais resté là à le regarder, mais j'étais presque sûr que ça se comptait en heure et non en minute. Mais je n'avais plus la force pour rester ici à l'observer. Je ne pouvais plus. Et je me suis contenté lâchement d'abandonner.
Fermant les yeux, je me suis levé et suis rentré, faisant le même chemin qu'à l'allée mais à l'inverse. Je regagnais en peu de temps la chambre et entrait en silence, refermant doucement la porte derrière moi. Je constatais qu'il dormaient tous, même Hyukjae. Il avait beau s'inquiéter à chaque fois que son frère avait un problème, il avait du finir par se dire en voyant les heures défiler que nous avions eu besoin de parler. J'aimerais tellement réussir à penser aussi sereinement que lui, rien que quelques minutes.
Je rejoignais mon lit sans même effleurer l'idée de me changer et me glissais sous la couverture, et je regrettais soudainement d'être parti. Il n'était pas trop tard pour y retourner, mais je ne trouvais pas le courage et la force nécessaire.
Mais ici, à présent, ma seule envie était de pleurer. Son odeur imprégnait les draps, son étreinte me manquait cruellement et les souvenirs se bousculaient. J'avais froid sans sa chaleur, je souffrais sans entendre ses battements de coeur, je pleurais sans ses bras protecteurs et réconfortants, j'avais peur sans lui pour partager ma vie.