L'avion venait de se poser en douceur. Pour mon plus grand plaisir. Depuis qu'il avait décollé, même si je redoutais notre retour, je n'avais qu'une envie : pouvoir sortir. Déjà que le décollage n'avait pas été une partie de plaisir mais plus vite je sortais, mieux je me sentais.
Donghae me prit doucement la main tandis que je prenais celle de Hyukjae de ma main libre. Les prochaines heures risquaient d'être terriblement compliquées. Quelques regards faussement sereins et sourires faussement heureux, et nous sommes sortis de l'avion calmement avant de nous diriger directement vers la station de taxi la plus proche, n'ayant pas de bagages à récupérer.
~
Dans la voiture, nous essayions de ne parler que de choses plutôt joyeuses mais elles étaient difficiles à trouver. Nos souvenirs ensemble étaient douloureux et pour Hyukjae une incroyable torture, ceux entre Hyukjae et moi n'étaient pas particulièrement heureux et nous n'avions que très peu de souvenirs tous les trois qui ne mettaient pas en jeu d'autres membres de notre "famille". - Vous vous souvenez de la fois où on est allé voir un film qu'on avait déjà vu et que, étant bourré une fois de plus, je me suis mis à balancer la fin à tous les gens dans la salle ? - Oui, on a jamais autant ri que ce jour-là il me semble. C'était épique à voir. - Et on s'est fait jeter de la salle pour trouble de l'ordre publique.
C'est vrai que cette fois-là, Donghae avait fait fort. Mais en même temps, sachant qu'il ne tenait vraiment pas l'alcool, je n'aurais pas du le laisser boire pendant la soirée. Ça avait eu le mérite de nous faire rire un bon coup et à l'évocation de ce souvenir, nous avions tous les trois ri pendant quelques secondes sans se soucier du monde alentour. Cependant, il fallait croire qu'on s'était tous les trois rappelés au même moment de la raison de cette soirée. L'anniversaire de Chen. Encore une fois, ce souvenir n'était pas uniquement le notre mais celui de toute la "famille".
Et chaque fois que l'un d'entre nous essayait d'en évoquer un autre, on riait puis réfléchissait et au final, il n'était jamais assez détaché du reste. Bien sur, avec Donghae, j'avais quelques souvenirs qui n'appartenaient qu'à nous mais même eux, j'avais peur qu'ils soient différents avec ce qu'il s'était passé pendant ces trois derniers mois. Et puis, Hyukjae n'était pas concerné…
Le trajet jusqu'à l'internat fut étonnamment court mais terriblement long. Tout était contradictoire et ça ne risquait pas de changer maintenant que nous étions devant la porte du bâtiment. Hyukjae s'arrêta d'un coup. Je ne peux pas dire que je ne m'y attendais pas mais j'aurais espéré qu'il réussisse à rentrer avant.
Je devais bien avouer que je redoutais aussi de rentrer et je me doutais que Donghae n'était pas moins angoissé que moi. Je serrai sa main et Hyukjae était un pas en arrière. Je savais que je ne devais pas le forcer. Et je savais que si je me retournais, je ferais tout pour qu'il n'ait pas à y aller. Alors, j'ai juste attendu. Attendu et espéré. Espéré qu'il réussisse à affronter cette porte. Au moins ça. Je ne lui demandais pas de sauter sur Leeteuk en le voyant mais au moins de rentrer dans l'internat. Je fermais les yeux pour attendre et retrouver une respiration normale en même temps et Hyukjae vint de lui-même prendre ma main dans la sienne pour que l'on avance tous les trois. Je rouvris les yeux. Il devait être quatre ou cinq heures du matin et quelques étoiles apparaissaient à travers les nuages mais rien de très lumineux.
L'ambiance était assez lugubre quand on y pensait d'un peu plus près et elle reflétait à merveille mon état d'esprit du moment. Nous avons monté avec une lenteur extrême les quelques marches qui nous séparaient de la porte bien plus massive que dans mon souvenir avant que je ne la pousse doucement, comme si elle risquait de nous tuer en s'ouvrant.
Quand nous sommes entrés en plein dans le hall, ce fut au tour de Donghae de s'arrêter. Je savais que ce lieu était chargé d'émotions et de souvenirs plus terribles les uns que les autres mais je savais aussi que seul Hyukjae pouvait le rassurer à ce moment même. Je lâchai Hyukjae pour enlacer Donghae en me mettant dans son dos, afin qu'il me sente contre lui, près de lui et Hyukjae laissa sa peur de côté pour se mettre face à lui, avant de redresser son menton pour le réconforter. - Il n'est pas là. Ne t'inquiète pas, nous sommes là. Avec toi. Il n'arrivera rien. Donghae hocha doucement la tête avant de prendre sa respiration un grand coup.
Pour le moment, tout se passait bien, malgré quelques hésitations et quelques regards inquiets échangés. C'était maintenant que tout se compliquait. Maintenant que l'on montait vers les chambres.
Maintenant que nous allions tous les revoir. Pour Hyukjae, la véritable épreuve commençait maintenant. Et pour moi, elle n'en était pas plus facile. Je ne devais pas m'en prendre à Yesung. Donghae m'avait fait promettre de ne pas m'en prendre à lui parce qu'il "n'y était pour rien". Et je comptais bien m'y tenir. Quant à lui… Je n'étais pas censé le croiser. - Ça va aller ? Je n'osais pas lui répondre. Donghae s'inquiétait. Je l'avais senti dans sa voix. Je n'étais pas censé le croiser, tout irait bien.
Mais je savais où il était. Surtout maintenant, alors que nous étions en pleine nuit. En début de matinée au pire. Je savais où il était et je savais que je ne tiendrais pas bien longtemps… Donghae tenait toujours ma main dans la sienne et Hyukjae tenait l'autre main de Donghae. Si je partais maintenant, ils ne se sentiraient pas seuls. Ils sont là l'un pour l'autre. Si je lâche la main de Donghae, je ne les abandonnerais pas. Et puis ce ne serait pas long. Je devais le faire. Je ne pouvais pas laisser Siwon indemne. Non, je ne pouvais pas. Vraiment pas.
En lâchant la main de Donghae, je le sentis essayer de me retenir. Il avait deviné. Mais je ne pouvais pas, ne devais pas, revenir en arrière. Je poussai la porte de la chambre en trombe ; la colère était à présent au sommet de sa force et j'avais besoin de la déverser sur lui. De lui faire comprendre qu'il s'en était pris à la mauvaise personne.
Sans faire attention aux autres personnes présentes dans la chambre ; Donghae m'en avait parlé vite fait ; je me précipitai vers le lit où Siwon dormait paisiblement. Oui, paisiblement. Il n'allait pas le rester c'était la seule chose sûre. Alors qu'il se réveillait en sursaut, je m'installai à cheval sur son bassin puis une première gifle partit, écrasant sa joue droite de ma main.
Cette fois, il ne dormait plus et il n'était plus paisible. Il me regardait et son regard était terrifié. Depuis toujours, j'aimais qu'on ait peur de moi. Depuis toujours, je trouvais cette situation grisante. Mais jamais, jamais, jusqu'à aujourd'hui, cette sensation n'avait été aussi euphorisante et agréable. Jamais jusqu'à aujourd'hui, je n'avais pris autant plaisir à frapper quelqu'un. Non, même tuer son père n'avait pas été aussi plaisant que de le frapper. Avec son père, au moins, j'avais partagé de vrais bons moments.
Suivant ma gifle, mon poing se serra et je lui explosai complètement le nez, le faisant saigner abondamment avant de lui asséner un deuxième coup de poing, dans la mâchoire cette fois. Il le méritait. Je savais qu'il le méritait. Je ne devais rien regretter de ce que je pouvais. Rien parce que j'aimais ça, et parce qu'il le méritait.
J'attrapai une poignée de ses cheveux et me relevai en les tirants derrière moi pour le mettre à terre. Il ne bougeait pas, ne se débattait pas, ne criait pas. Il se laissait faire et je me laissais aller. Tout était parfait. Après mes poings, ce furent mes pieds qui prirent le relais. Je martyrisais ses côtes sans vergogne, entendant parfois quelques craquements divins avant de m'en prendre à son estomac et sa tête. Jamais, je n'avais pris autant de plaisir à blesser. Jamais. Je poussais des cris de rage qui couvraient le son des voix de Hyukjae et Donghae, que j'entendais crier des choses que je ne comprenais pas derrière moi. D'autres voix que je ne connaissais pas se joignaient à eux mais je n'y faisais pas plus attention. C'aurait pu être l'administration de l'internat, je m'en fichais. Tout ce que je voulais, c'était en finir avec lui. Mais soudain, je fus dérangé. Interrompu. Je continuais tant bien que mal de la frapper de toutes mes forces mais désormais, un autre corps s'opposait à ce que je le blesse. Yesung. J'avais promis de ne rien lui faire parce qu'il "n'y était pour rien". Mais maintenant, il m'empêchait d'assouvir ma vengeance. Je devais l'expulser. Mais je ne devais rien lui faire.
- Dégage ! Laisse-moi lui refaire le portrait ! - Hyuk ! Arrête, je t'en prie ! Arrête ! Cette fois, j'avais entendu Donghae. Cette fois, je ne pouvais pas faire comme si… J'avais compris ses mots. Ils étaient clairs comme de l'eau de roche. Peut-être que… Non je ne devais pas l'écouter. Je ne devais pas m'arrêter. Il méritait ce qui lui arrivait. Il le méritait. Mais malgré moi, ma main resta suspendue en l'air, le poignet entravé par sa main qui me retenait.
J'aurais pu le faire lâcher prise. Je le pouvais comme me débarrasser d'une mouche posée sur une table. Mais je n'ai rien fait, je suis resté suspendu, au-dessus d'un Siwon blessé, meurtri et quasiment mort sous les coups. J'aurais pu l'achever. Mais Yesung pleurait. Cet imbécile pleurait. Il pleurait parce que cet enfoiré souffrait. Mais je le comprenais. C'était ça qui était le plus terrible. Je m'imaginais, témoin impuissant du massacre de Donghae, et je savais que même si ce jour-là il se faisait tabasser pour la meilleure raison du monde, même si ce jour-là je croyais le détester, je savais que moi aussi, j'essaierai de m'interposer. Je savais que moi aussi je pleurerais de désespoir. Je savais ce que c'était que de voir ceux qu'on aime se faire blessés. Et je ne voulais pas leur infliger ça. J'avais toutes les raisons du monde de les haïr et de vouloir les faire souffrir et pourtant, je ne le voulais pas. Peut-être que Donghae m'avait bel et bien changé finalement… Pour le meilleur ou pour le pire, je ne savais pas encore, mais il m'avait changé.
Je reculai d'un pas et vis que les voix inconnues étaient en fait celles des deux nouveaux venus dont Donghae m'avait parlé. Donghae m'attira contre lui tandis que Leeteuk prenait le relais auprès de Siwon. Leeteuk ? Depuis quand était-il là ? Est-ce qu'il avait vu Hyukjae, resté immobile dans l'ombre d'un coin de la chambre ? Chen et LuHan étaient là eux aussi mais étaient repartis en voyant que je m'étais calmé. A présent, Leeteuk et Yesung restaient seuls au chevet de Siwon, salement amoché.
Hyukjae s'était adossé à un mur hors de la chambre et ne disait plus rien depuis que les autres étaient entrés. Il se tenait la tête entre les mains mais je n'arrivais pas à me focaliser sur lui. Je savais qu'il vivait une terrible épreuve mais je savais aussi qu'il allait y arriver. Je n'arrivais pas à réfléchir plus et à l'aider. Je ne pouvais pas.
Tout ce que j'arrivais à faire, c'était pleurer entre les bras de Donghae. Et m'excuser. Encore et toujours.
Je l'avoue, au début j'ai eu peur. Terriblement peur. Ce n'est pas tous les jours que quelqu'un que vous considériez autrefois comme un ami et que vous croyiez loin d'ici débarque dans votre chambre pour vous tirer de votre lit au beau milieu de la nuit et vous casse la gueule. Alors oui, au début j'ai eu peur. Mais en y réfléchissant, je me suis sentis pathétique.
Pourquoi devais-je avoir peur ? Pour qui devais-je avoir peur ? Je n'avais plus personne, je ne méritais plus personne et je n'étais plus personne. Alors de quoi pouvais-je bien avoir peur ? Je n'avais personne à perdre, et je tenais si peu à la vie que je menais qu'elle aurait très bien pu s'arrêter ce soir. Non. Je n'avais pas peur de mourir, parce qu'au fond je ne laissais personne derrière moi, personne qui en souffrirait. Du moins c'est ce que je pensais. Je méritais ce qu'il m'était arrivé. Je méritais ce qu'il m'avait fait. Je le méritais mille fois. J'avais beau porter en moi tous les regrets du monde, ce ne serait jamais suffisant pour obtenir un pardon de la part de qui que ce soit. Non. Je méritais tout ça.
Et pourtant ils étaient tous venus. YeSung s'était interposé, HyukJae avait tenté de l'arrêter, et DongHae l'avait stoppé. J'ignorais même où il avait puisé la force nécessaire pour pouvoir faire ça. Si j'avais été à sa place je l'aurais probablement laissé me tuer, en souriant. C'était tout ce que je méritais pour lui avoir fait à tort autant de mal. Mais ils s'étaient interposés. DongHae attira EunHyuk hors de la pièce, et je constatais avec regret que ce pourquoi j'avais fais ça à DongHae avait marché. Oui. Je l'avais atteint. Je lui avais fais du mal. J'avais blessé EunHyuk. Je l'avais blessé pour m'avoir volé mon enfance. Je l'avais blessé pour avoir eu l'amour paternel que je n'ai jamais eu alors qu'il s'agissait de mon père et non du sien. Je l'avais blessé pour l'avoir tué. Mais est-ce que tout ça en valait vraiment la peine ? Non. Bien sûr que non. EunHyuk n'était en rien responsable des choix de mon père, et la mort qu'il lui avait infligé pour des années gâchées et pour la douleur qu'il avait à jamais graver dans la mémoire de son frère était méritée. Même si je n'aurais pas forcément voulu que cela se termine de cette façon, c'était fait de toute façon.
Mais tout ça ne me justifiait en rien. Parce que ce que j'avais infligé en retour à DongHae, qui lui n'y était absolument pour rien, simplement parce que l'homme que je croyais détester l'aimait à en crever, et la culpabilité que j'avais imposé de force et à vie sur les épaules d'EunHyuk, c'était impardonnable. Ce n'était que de la cruauté. Peu être étais-je bien le fils de mon père en fin de compte. Un être abject, dont le seul objectif et de faire souffrir les autres, à commencer par les plus innocents. J'en venais même à penser que si EunHyuk et son frère n'étaient pas partis, je m'en serais probablement pris à HyukJae plutôt qu'à DongHae. Parce que j'aurais su que lui infliger ça, lui infliger à nouveau cette douleur, il n'aurait pas pu le supporter. Ca l'aurait anéanti, et la culpabilité se serait charger d'anéantir EunHyuk. Je ne vaux pas mieux que mon père. Je ne mérite le pardon ni l'attention de personne.
Mais alors que je pensais qu'ils avaient tous quitté la pièce, je me rendis compte que j'avais tort. Cruellement tort. Seuls Chen, LuHan, EunHyuk et DongHae étaient sortis. HyukJae se tenait debout, près de la porte, son regard fixé sur moi. Je lui faisais peur, ça se lisait clairement dans ses yeux. Si moi je m'étais dit que s'ils n'étaient pas partis je me serais injustement vengé sur lui, lui aussi avait du y penser. Tous le monde avait du y penser, notamment LeeTeuk. J'ignorais si c'était la folie ou le courage qui l'avait poussé à rentrer, mais c'était plus qu'admirable.
Seulement lorsqu'il croisa le regard de LeeTeuk quand ce dernier releva les yeux vers lui, le peu de défenses qu'il semblait détenir s'effondrèrent et il quitta rapidement la pièce, en direction du hall de l'internat ; il devait probablement vouloir sortir. En baissant les yeux au sol, je voyais que le sang avait formé une tâche macabre sur le sol de la chambre. C'était le mien. Mon sang. Mais j'avais si mal psychologiquement que la douleur physique ne m'atteignait même pas. Et ce parce que je l'acceptais. Accepter la douleur. C'est le seul moyen de la surpasser. YeSung était toujours là, sans que je n'arrive à comprendre. Depuis qu'il savait ce que j'avais fait il n'avait pas songé un seul instant à m'adresser la parole, si ce n'est une fois pour... m'engueuler ? Non, ce n'était même pas vraiment ça... C'était d'avantage un constat, un constat déroutant sur moi, mais pourtant juste.
Mais en cet instant il était là. Et il était inquiet. Je le sentais. En revanche je ne comprenais pas pourquoi. LeeTeuk était encore là lui aussi. Pourquoi n'était-il pas aller après HyukJae ? Il était mille fois plus important que moi, je ne comprenais même pas pourquoi est-ce que LeeTeuk m'accordait de son temps. Il pouvait bien me laisser crever ici ce n'était pas important. - Ca va aller ? YeSung s'était décidé à rompre le silence des plus pesants, et ce d'une voix inquiète.
Je me contentais d'hocher la tête, sans même y réfléchir. Après ce que j'avais fait je n'étais pas certain de me sentir à nouveau bien un jour. Alors répondre oui ou non, quelle importance ? Je ne mérite ni son attention, ni sa prévenance, ni sa pitié, et encore moins son pardon. Puisque lui aussi je l'avais rendu coupable. Parce que c'était lui qui avait empêché DongHae d'utiliser son don, et ce même si c'était involontaire. Depuis ils ne s'étaient pas adressé la parole. J'avais gâché leur amitié. J'avais tout gâché. La vie de DongHae, celle d'EunHyuk, celle de YeSung, la mienne, absolument toutes, puisque j'étais presque sûr et certain que les autres, à commencer par LeeTeuk, se sentaient malgré tout coupable de ne pas avoir pu intervenir.
- Bouge pas, je vais soigner ça. Mais à peine LeeTeuk essayait-il d'approcher sa main pour se servir de son don que je la chassais d'un revers de la mienne, me décrochant un gémissement de douleur ; je devais probablement avoir l'épaule déboitée, ça parmi tant d'autre chose... - SiWon s'il te plaît, laisse-moi t'aider. Le ton de sa voix était presque suppliant, et je ne comprenais pas. Je ne comprenais rien. Je ne comprenais rien à rien à leur gentillesse et à leurs attentions.
Je le laissais néanmoins me soigner, évacuant mes douleurs et mes contusions. Mais j'étais incapable de comprendre pourquoi est-ce qu'il faisait tout ça. Il avait été là pour DongHae après ce que je lui avais fais, il était resté avec lui jour et nuit, le gardant dans ses bras pour tenter au mieux de le rassurer, il avait constaté tout le mal que je lui avais fait, alors pourquoi est-ce qu'il m'aidait moi ? Je comprenais d'avantage le ton qu'employa Lay, qui lui avait su me juger dès le premier regard : - C'est quoi ce bordel ? Toujours la source de tous les problèmes Junior ? Ca m'étonne pas. Si autrefois je détestais qu'il m'appelle " Junior ", puisque je me considérais différent de mon père, aujourd'hui je trouvais ce surnom employé à juste titre. Tel père tel fils. Je portais même son nom, c'est pour dire.
La pièce s'emplit de son rire, un rire si noir, et ce fut BaekHyun qui le fit stopper : - Lay arrête, tu vois bien qu'il est blessé et... - Merci BaekHyun mais je le mérite. Je savais que BaekHyun avait toujours été d'une âme généreuse, gentille, et adorable, mais je ne méritais pas sa gentillesse. Plus aujourd'hui. - Personne ne mérite d'être passé à tabac. Même pas toi. YeSung n'avait jamais vraiment aimé EunHyuk, et c'était probablement réciproque, mais il ferait mieux de l'applaudir plutôt que de lui faire des reproches pour ce qu'il m'avait fait. Il devrait me détester davantage.
J'osais pour la première relever les yeux vers lui. J'ignorais avec quelle tête je devais le regarder, si je lui étais reconnaissant, si quelque part je lui en voulais d'agir comme ça avec moi, ou encore quelque chose d'autre, mais c'était si bon de retrouver son regard. LeeTeuk commençait à s'agiter sur place à côté de moi. Je ne comprenais même pas ce qui le retenait encore ici pour ne pas lui courir après.
Mais il finit néanmoins par prendre la décision de le faire : - Je... Je vais vous laisser, j'ai... quelque chose à vérifier. YeSung acquiesça d'un signe de tête avant de lui dire, d'une voix hésitante : - Vas-y doucement, je... je suis pas sûr qu'il soit guéri, lui. Un sourire triste étira ses traits avant qu'il ne baisse la tête et sorte, empruntant la même route que HyukJae.
Je ne l'avais même pas remercié. Remercié de m'avoir gardé en vie quand j'aurais probablement mieux fait d'y rester. Cela faisait à peine quelque secondes que LeeTeuk était sorti et qu'un silence pesant s'était installé entre YeSung et moi que Lay décida à nouveau de l'ouvrir : - Je me demande ce que t'as bien pu faire pour qu'il te massacre comme ça... je l'aime déjà ce mec là~ De la part de quelqu'un qui me " hait " depuis toujours, entendre qu'il aime EunHyuk pour ce qu'il m'a fait ce n'est pas très étonnant. Mais au moins c'est juste.
- Occupe-toi de ton propre cul avant de chercher le mien. - Tu sais bien que ton cul est le seul qui ne me tente pas. Non, ce n'était pas maintenant que j'allais me prendre la tête avec lui. Je n'en avais juste pas envie. Vraiment pas. Tous ce que je voulais en cet instant c'était parler à YeSung. C'était bien trop demander, mais je voulais le retrouver. Il me manquait bien plus que je ne saurais le dire ; je ne pensais pas un jour ressentir ça pour qui que ce soit, alors si cette histoire n'avait qu'un seul côté positif c'était celui-ci : elle m'avait fait réagir.
Je me tournais vers YeSung, sans savoir quoi lui dire pour qu'il accepte de me parler. Je tentais quelque chose, une phrase sans queue ni tête :
- Je... il faut que... que je te parle enfin si tu... si tu veux bien mais je... enfin... Il coupa court à toute discussion en hochant la tête. Simplement en hochant la tête. Mais ça représentait déjà beaucoup pour moi. Nous nous levions avant de quitter la chambre, et je fermais la porte derrière moi, la tête basse. Mes yeux étaient rivés sur mon tee-shirt ; il était couvert de sang. C'était à la fois déroutant comme juste.
Je relevais néanmoins la tête vers YeSung, qui lui me regardait en étant presque gêné par la situation, et je le comprenais. J'avais beau avoir demandé à lui parler, je n'avais pas la moindre idée de ce que je pouvais lui dire.
Pendant plusieurs secondes, une minute peut-être, je me suis demandé si je devais être là, si j'en avais envie et si j'en avais le droit. Mais c'était avant de le voir. En entendant Eunhyuk hurler, je n'avais d'abord pas réagi parce que je ne comprenais pas et puis, en comprenant, je me suis dit que c'était légitime et enfin, en imaginant Siwon, mon Siwon, se faire massacré, j'ai bondi de mon lit pour aller l'arrêter. Je crois que tout le monde m'a suivi mais je me fichais d'eux à ce moment-là, tout ce que je voulais c'est que mon hésitation stupide n'ait pas porté préjudice à Siwon. En le voyant allongé par terre, résigné à prendre tous les coups qu'Eunhyuk lui envoyait, j'ai eu le cœur serré et je me suis précipité près de lui, sachant que je risquais d'attiser la colère d'Eunhyuk. Pourtant, en le gênant, bien que je me sois attendu à être frappé à mon tour (ce qui aurait laissé un peu de répit à Siwon), il s'est bloqué, comme s'il ne voulait pas me blesser. Maintenant, il est sorti grâce à l'intervention de Donghae et de Hyukjae et, je veux le croire, à la mienne. Dans la chambre, il ne restait plus que Leeteuk, lui et moi. J'aurais voulu serrer Leeteuk dans mes bras pour le remercier de rester alors que Hyukjae était là, derrière la porte (ou peut-être déjà loin qui sait ?) mais j'avais peur qu'en lui disant, il en prenne conscience et parte le retrouver. J'étais égoïste mais Hyukjae pouvait attendre, pas lui. Lui, il baignait dans son sang et cette vue m'était de plus en plus insupportable. Soudain, tous les évènements, sans me paraitre ridicule, me parurent plus flous, comme si rien ne pouvait m'empêcher de l'aimer alors que je le voyais, mourant. Bien sur, je ne pouvais pas lui pardonner comme ça mais je voulais croire que j'allais avoir le temps de le faire comme Donghae aurait le temps d'apprendre à vivre avec ce qui lui était arrivé mais là, là, il est en train de mourir et la mort, elle, est définitive. Pris de panique, j'osai interroger Leeteuk, d'une voix que je voulais calme mais que je savais inquiète malgré tout : - Ça va aller ? Cette question s'adressait surtout à Leeteuk puisque je ne me sentais pas vraiment capable de parler à Siwon pour le moment mais il hocha lui-même la tête. Comme si lui pouvait me faire croire qu'il allait bien ? D'aucune manière, il ne pouvait aller bien. Physiquement, mentalement, rien ne pouvait aller pour lui. Ignorant ma question, le concerné enchaina : - Bouge pas, je vais soigner ça. Leeteuk approcha doucement la main du corps agonisant de Siwon mais celui-ci, dans un geste coupable et probablement désespéré, l'éloigna avec un gémissement de douleur, signe qu'en effet, rien ne va. Leeteuk afficha un air contrit, presque paniqué mais surtout empli d'une douleur sourde, une douleur bien plus ancienne que notre rencontre, une douleur dont je ne connaissais pas la raison… Il l'implorait presque lorsqu'il lui redemanda une seconde fois de se laisser faire, ce que Siwon accepta heureusement, sans un mot. Pendant que Leeteuk le sauvait, je me permis de laisser errer mes pensées loin, très loin de l'internat pour retourner en Corée, à l'âge où j'étais encore heureux avec mes deux parents. Les deux. Ensemble. Ils semblaient s'aimer tellement… Et puis, il l'a trompé, il a dit que c'était ma faute et il est parti. Mais leur amour semblait pouvoir tout affronter. Ce n'était pas le cas. Est-ce que le mien le peut ? Est-ce que le notre le peut ? Lui qui n'a jamais aimé personne d'autre que lui-même peut-il vraiment m'aimer comme je le voudrais ? Surement puisque je suis là. Surement puisqu'il a accepté les coups sans rien dire. Ça voulait dire qu'il reconnaissait être le coupable, qu'il reconnaissait avoir fait du tort à tous ceux qui l'entouraient et l'entoureront de nouveau quand le temps sera venu de pardonner. Nous, on peut tout affronter, non ? C'est ce que je voulais croire. Ce que je voulais penser. Une voix me tira de mes pensées et le temps que j'émerge, je n'entendis que son rire cruel, celui de Lay, bientôt coupé par la voix douce et conciliante, bien qu'un peu anxieuse, de Baekhyun : - Lay arrête, tu vois bien qu'il est blessé et… - Merci Baekhyun mais je le mérite. Il avait prononcé ces mots d'une voix résignée qui me laissait entendre que toutes mes pensées étaient vraies. Toutes ? Je voulais croire que celle concernant notre capacité à tout surmonter l'était aussi. Je ne pouvais le laisser se détruire lui-même, se renier alors qu'il avait déjà fait la plus belle des preuves de son repentir en acceptant la fureur d'Eunhyuk. Une fureur que je ne pouvais pas qualifier d'injustifiée mais au moins d'excessive et que Donghae ne voulait pas. Donghae étant le premier concerné, je ne pensais pas qu'Eunhyuk ait son mot à dire si Donghae ne voulait pas faire de mal à Siwon. Je pris sa défense. Parce qu'il le méritait. - Personne ne mérite d'être passé à tabac. Même pas toi. Il méritait que je le défende mais pas qu'Eunhyuk l'attaque de la sorte. C'est tout. Pour la première fois depuis que j'étais entré dans la pièce, alors que je ne l'avais pratiquement pas quitté des yeux, lui releva lentement le regard vers moi, encore un peu embrumé après les soins de Leeteuk, qui trépignait d'impatience. Je n'en avais que faire pour le moment ; j'étais bien trop focalisé sur son regard. Terrifié ? Anxieux ? Amoureux ? Accusateur ? Reconnaissant ? Je ne savais pas ce que je devais y lire et je me doutais que lui ne savait pas non plus ce qu'il voulait y faire passer. Il était aussi perdu que moi. Mais surtout, il avait l'air dans l'incompréhension comme si le fait que je veuille l'aider, le défendre et l'aimer malgré tout le dérangeait ou le choquait. Mais jamais, jamais je ne pourrais me résoudre à le laisser partir. Jamais. Pour le meilleur et pour le pire. Je ne me suis pas marié à lui sur le papier mais mon cœur est bel et bien marié au sien jusqu'à la fin des temps. - Je… Je vais vous laisser, j'ai… quelque chose à vérifier. Est-ce qu'il hésitait à nous laisser seuls ou est-ce qu'il hésitait à aller retrouver Hyukjae ? Je hochai la tête, même s'il n'avait ni besoin ni demandé mon accord mais je ne pus m'empêcher de rajouter, en repensant à l'air terrifié de Hyukjae que j'ai aperçu tout à l'heure : - Vas-y doucement, je... je suis pas sûr qu'il soit guéri, lui. Tristement, il sortit de la chambre. Je savais qu'il n'avait pas besoin de me l'entendre dire mais je savais aussi qu'il en avait besoin pour se remettre les pieds sur terre et dans la réalité pour aller le voir. Je basculai légèrement afin de m'asseoir au lieu d'être sur mes chevilles qui commençaient à me faire souffrir à force de rester à genoux dessus et pour me retrouver ainsi à la même hauteur de Siwon, à peu près. Le silence devenait peu à peu gênant, pesant, quand Lay se décida à l'interrompre. J'aurais préféré que ce silence de plomb dure encore un moment : - Je me demande ce que t'as bien pu faire pour qu'il te massacre comme ça... je l'aime déjà ce mec là~ - Occupe-toi de ton propre cul avant de chercher le mien. - Tu sais bien que ton cul est le seul qui ne me tente pas. Quand j'avais appris qu'il détestait Siwon, j'avais fait comme si je n'avais pas compris pourquoi. Pourtant, j'étais conscient de qui était Siwon avant d'arriver ici mais j'étais surtout conscient de qui il pouvait choisir d'être à partir de maintenant et ce Lay m'avait paru désagréable dès le début à se servir de Baekhyun comme il le faisait tout en couchant à droite à gauche. Je ne l'aimais pas et Siwon ne l'aimait pas plus que moi mais ni lui ni moi ne semblions avoir particulièrement envie de nous disputer avec lui maintenant alors que je l'avais vu presque mort devant moi. Non, je n'avais qu'une envie, lui pardonner. Mais je voulais qu'il fasse le premier pas. Je ne voulais surtout pas lui faciliter la tâche et qu'il pense que quoiqu'il fasse, même le pire, je l'aimerais toujours, même si c'était la vérité. Sans rien répondre, Siwon se redressa complètement, pour s'asseoir face à moi, et entama une phrase dépourvue de sens mais dont je comprenais parfaitement l'idée. Suffisamment en tout cas pour savoir ce qu'il fallait que je fasse. Je hochai la tête, tout simplement, incapable de dire quoi que ce soit de plus. Je sortis le premier et lui referma la porte derrière lui, en regardant son tee-shirt, toujours couvert de son sang et cette vision était toute aussi gênante que triste pour moi. Nous étions devant la porte de la chambre et, bien que plus personne ne soit là, je ne voulais pas qu'on risque d'être interrompu donc je ne voulais absolument pas parler ici. Mais je ne voulais pas non plus être le premier à parler. Je l'attrapai par le poignet pour l'entraîner derrière moi et l'emmenai jusqu'au fond du couloir, là où personne ne venait jamais et où on pouvait s'asseoir sur un banc, à l'abri des regards. A peine assis, je lâchai son bras, réalisant que lui parler aurait peut-être été moins étrange que de lui prendre le bras mais bon… C'était fait. Il fixa son poignet pendant quelques secondes comme si ce contact était… inimaginable. Oui, c'est ça, j'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de complètement farfelu qui n'aurait pas du arriver, et quelque part c'était peut-être le cas en fait. Il secoua la tête pour se débarrasser de… mon contact…puis inspira un grand coup tout en relevant brièvement le regard pour croiser, tout aussi brièvement, le mien. Il ouvrit la bouche comme s'il allait dire quelque chose puis se ravisa. Mais ce n'était pas à moi d'engager la conversation. Pas à moi. - Je… Sa voix était totalement étranglée comme s'il ne savait plus parler, comme s'il ne savait plus ni où il était, ni qui il était et ça me faisait mal. Terriblement mal. Lui qui avait toujours été sûr de lui et confiant, déterminé et assez autoritaire malgré tout. Lui qui était si fort en apparence n'était maintenant plus que l'ombre de lui-même, brisé et coupable. Je pouvais faire mon possible pour l'aider à se reconstruire mais je ne pouvais pas le rendre moins coupable. Et pourquoi ? Parce qu'il l'est. S'il était brisé et coupable, j'étais perdu entre deux sentiments totalement différents mais tout aussi fort l'un que l'autre. D'un côté, lui, celui que j'aime de toute mon âme et pour lequel je suis prêt à tout abandonner et à tout pardonner mais de l'autre, il y a Donghae, mon premier amour, mon meilleur ami, mon frère, celui pour lequel j'ai tout abandonné sans qu'il me le demande ou sans que j'en ai l'impression. Entre les deux, il y a ce viol, cet acte impardonnable de Siwon, qui a blessé Donghae dans son corps mais aussi dans sa tête et, même si ça lui a permis de retrouver Eunhyuk, je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais préféré que rien ne se passe et qu'il reste amoureux à distance que violé de près. Alors oui, je suis perdu. Je ne sais plus si je dois lui en vouloir à mort ou le pardonner. Et je ne sais pas quel impact mon choix aura sur mon amitié, déjà fragilisée, avec Donghae. Je ne devais pas parler. Je ne devais pas l'aider à se sentir mieux maintenant. Il devait commencer de lui-même et je devais le laisser aller à son rythme. Après un nouveau soupir déchirant, il prit enfin la parole et je ne songeai même pas à le couper un instant. - Tu n'aurais pas du venir… Personne n'aurait du venir, vous auriez tous du le laisser faire. A la rigueur, venir et l'applaudir mais tu n'aurais pas du t'interposer… il… il aurait pu… Me blesser ? La blessure que tu m'as infligée était bien pire. Quant au fait de te regarder mourir en l'applaudissant, très peu pour moi. Je t'aime. Pourquoi est-ce que tu ne peux pas le comprendre ? Pourquoi t'entêtes tu à croire que l'amour, le vrai, n'existe pas ? Je ne t'interrompais pas. Je ne devais pas. Je l'avais décidé. -… Il aurait pu te blesser… et… je ne me le serais jamais pardonné… Jamais… Son dernier mot n'était plus qu'un chuchotement mais mon pincement au cœur lui était un hurlement de détresse. N'y tenant plus, je me rapprochai de lui pour le prendre dans mes bras, enserrant ses épaules, me délectant d'une étreinte qui m'avait terriblement manquée. Oui, Donghae était important à mes yeux, plus que je ne saurais le dire mais Siwon l'était tout autant et je ne pouvais pas, tout simplement plus, imaginer ma vie sans lui. Une fois l'étonnement passé, il serra à son tour ses bras autour de moi et c'était une étreinte qui n'était pas amoureuse, non, elle était désespérée. C'était du désespoir et du pardon plus que de l'amour. Je l'aimais, je l'aime. Lui aussi même s'il ne me le dirait probablement jamais mais aujourd'hui c'était de pardon que nous avions besoin. Je l'écartai néanmoins de moi pour ne pas me laisser déborder par mes émotions et relevai son menton vers moi pour lui dire, sur le ton le plus droit et calme que j'étais en mesure d'adopter. Un ton faux pour de fausses paroles, celles d'un ami plus que les miennes… - Tu dois laisser du temps au temps. Et à moi. A nous tous. Mais le temps te fera regagner notre confiance. A tous. Ces mots laissaient entendre que je lui en voulais toujours non ? C'était ce qu'ils devaient laisser paraître en tout cas… Même si j'aurais préféré lui dire que je l'aimais, je l'aimais plus que tout au monde, plus que ses erreurs, ses défauts et tout ce qu'il pouvait exister de négatif en lui. Je l'aimais plus que tout, plus que moi-même. Voilà ce que je voudrais lui dire mais une autre part de moi, celle qui écoutait la raison et non le cœur s'exprimait à ma place, pour notre bien à tous. Il hocha simplement la tête alors que je commençais à me relever pour m'éloigner et pour retourner à la chambre quand il attrapa à son tour mon poignet pour me retenir. Je ne me retournai pas, sentant les larmes qui commençaient à me piquer les yeux et libérai tant bien que mal mon poignet pour m'en aller quand j'entendis ces trois mots que je ne pensais jamais entendre : - Je t'aime. Il ne me l'avait jamais, jamais dit jusqu'à présent. Est-ce qu'il avait fallu tout ça, toute cette horreur et ce sang pour qu'il le réalise ? Peu m'importait du moment qu'il me le disait. C'était égoïste mais c'était plus que tout ce que j'avais espéré de lui. A présent, je ne luttai plus contre mes larmes ; elles dévalaient mes joues. De bonheur, de frustration, de culpabilité, de remords, de regrets, je ne savais pas pourquoi je pleurais mais ce que je savais c'est que son "Je t'aime" en était la cause et qu'en partant sans rien lui dire, sans me retourner, sans le regarder, je me sentais traître, lâche et coupable. Plus que tout, je me sentais terriblement et désespérément seul alors qu'aujourd'hui, j'avais amorcé avec lui un début de réconciliation. Mais j'étais seul avec son aveu. Seul avec cet aveu. Seul avec moi-même. Seul avec ma douleur. Et il était tout aussi seul… à cause de moi… Fiche crée par Thundy sur Epicode
HyukJae Won Assidu
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Messages : 311 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee HyukJae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Capacité de se mettre à la place des gens (il voit, entend, ressent, et pense comme eux tout en restant conscient) Race précise: Monki
J'avais essayé de prendre sur moi à partir du moment même où j'avais posé un pied en dehors de l'appartement d'Ethan. Dans l'aéroport, dans l'avion, dans l'aéroport de nouveau, et maintenant ici, à l'internat, j'avais essayé de prendre sur moi, de ne pas me laisser aller à mes peurs et mes émotions. J'avais essayé de lutter contre ma mémoire, contre ces souvenirs qui me hantaient, mais en croisant le regard de la personne que je fuyais autant que j'aimais, j'ai compris que je n'y arriverai pas.
Je n'ai même pas cherché à m'attarder plus que ça et j'ai pris la fuite. Encore. DongHae venait de faire l'impossible en empêchant EunHyuk de s'en prendre d'avantage à SiWon, j'ignorais comment il avait fait pour puisé la force nécessaire à arrêter mon frère mais il l'avait fait, mais ce qui comptait pour moi c'était qu'ils étaient tous les deux ensemble. Ils n'avaient plus besoin de moi, ni l'un ni l'autre. Je pouvais m'en aller, je savais qu'ils ne me suivraient pas.
Après avoir descendu les escaliers, je prenais la direction de la sortie, me retrouvant bientôt dans le parc qui faisait office de cours pour l'internat. Je le traversais rapidement avant de sortir des lieux, prenant la direction de je ne sais où, n'importe où plutôt qu'ici où la ville. Un endroit où rien ni personne ne serait là. Un endroit où je pourrais être seul.
Seulement la direction que j'avais prise inconsciemment n'était pas sans me déplaire, je devais l'avouer. Même si les lieux étaient chargés de souvenirs beaux et heureux, je ne pouvais m'empêcher de penser que maintenant tout était différent. En mettant un pied les champs, je me sentis assaillit par une vague d'instants passés, de souvenirs romantiques partagés avec la personne que j'aimais, et que j'aime toujours bien que les choses soient... différentes. A mesure que j'avançais lentement dans les lieux, je me remémorais la douceur de son regard, la tendresse de chacun de ses gestes, la chaleur de son étreinte. Et j'en frissonnais.
L'idée même de me retrouver à nouveau dans une situation pareille à celle de mes souvenirs me faisait trembler. Je n'étais pas prêt. Pas prêt à imaginer qu'à nouveau LeeTeuk me prenne dans ses bras sans que je proteste, m'embrasse sans que je ressente de malaise, me touche sans que cela me gêne. Non. Rien que d'y penser je ressentais un profond mal être.
J'avançais encore de quelques pas avant de m'arrêter. J'avais cherché à m'éloigner d'eux, à prendre du recul, et maintenant que c'était le cas je n'avais plus aucune raison de continuer d'avancer, aussi bien au sens propre que figuré... Je fermais les yeux et inspirait lentement, me remémorant malgré moi ce qui m'avait conduit à là où j'en étais maintenant. Je me souvenais de chaque détail, de chaque instant passé là bas, dans cette... chambre, à attendre. Attendre quelque chose. Que quelqu'un vienne ou qu'il me prenne, mais j'avais attendu. Je n'avais rien pu faire d'autres. Quand bien même j'aurais tenté de me débattre, les expériences d'un passé plus lointain m'avaient fait comprendre que les choses ne tournaient jamais à mon avantage...
A cette idée, ma main gauche enserra doucement mon avant bras droit droit, et je rouvrais les yeux avant de relever la manche de mon pull. Mon pouce glissa le long de la marque de l'entaille qu'ils avaient fait ce soir là, sur cette cicatrice immonde qui me rappelait sans cesse que c'était à cause d'eux que j'avais cessé la lutte contre mes anciens démons. Que j'avais abandonné. Que je l'avais abandonné lui. C'était la marque de ma lâcheté, de mon impuissance, de ma fuite. Au point où j'en étais, ce n'était pas une cicatrice de plus qui allait changer l'image déjà négative que j'avais de moi, mais celle-ci je l'avais sous les yeux en permanence contrairement aux autres. J'avais beau m'évertuer à porter des manches longues, je savais qu'elle était là, qu'au moindre faux pas, qu'à la moindre erreur je la verrais et qu'elle me rappellerait une fois de plus ce que je suis.
Au début de toute cette histoire, j'ai essayé de relativiser en gardant à l'esprit que je n'étais qu'une victime, mais je n'en étais qu'une parmi tant d'autres. Il n'y avait aucune fierté à porter ce statut. Il n'y avait aucune fierté à avoir survécu à cet enfer. Peut être l'aurais-je été si j'avais décidé d'affronter mes souvenirs, si j'avais sorti la tête de l'eau au lieu de me laisser couler, mais non. J'ai abandonné. Alors à quoi bon se sentir fier d'avoir survécu à un enfer pour mettre le pied dans un autre ? Ce que je menais ce n'était pas une vie. Ce n'était même pas une question de survie. Je ne survivais pas. J'errais. J'errais dans ce monde, comme un fantôme. Et je n'avais pas le courage de mettre un terme à cette errance. - Hyukjae... Je sursautais en entendant mon prénom. Je ne m'y attendais pas. Je ne l'avais pas entendu arriver. Je n'avais rien vu venir.
Je savais que c'était lui, j'avais reconnu sa voix, mais ce que je ressentais ce n'était qu'une vague de peur qui envahissait mon être un peu plus à chaque seconde qui s'écoulait. Je n'avais certainement pas prévu de me retrouver seul en face à face avec LeeTeuk, et certainement pas ce soir. Mais je n'avais pas le choix. Je ne l'avais plus. La fuite n'était pas de mise dans la situation. Je baissais ma manche et, puisant dans le peu de courage qu'il me restait, je me retournais pour me mettre face à lui, mais pour rien au monde je ne pouvais soutenir son regard. Je n'y arrivais tout simplement. J'avais peur d'y déceler ce que je ne voulais pas voir. J'avais peur d'y voir sa déception.
De ne pas le regarder dans les yeux j'avais l'impression de le voir sans le voir. Il était là mais j'avais l'impression que c'était différent. Mais ce que je sentais par-dessus tout c'était son regard posé sur moi. Il était si lourd, si pesant pour ce qu'il restait de moi. J'avais l'impression qu'il me dévorait, s'emparait du peu qu'il me restait. Je le vis faire un pas mais je ne pu m'empêcher de le retenir, n'étant absolument pas prêt à affronter plus que ce qu'il se passait en cet instant, même si dieu seul sait que si j'en avais le pouvoir, je disparaîtrais bien volontiers. - Ne... N'approche pas... S'il te plait... J'avais tellement de mal à parler. J'avais l'impression que chaque mot de plus était une torture alors qu'il n'y avait rien de terrifiant à parler. Mais je n'y arrivais pas.
Tout ce qui comptait à vrai dire c'était qu'il s'était arrêté. Je ne cherchais même pas à en savoir plus, tout ce que je voulais c'était qu'il parte. Seulement lui en avait décidé autrement, me posant une question pour le moins ridicule : - Comment tu te sens ? J'aurais pu mourir de rire à l'entente de ces mots. Depuis que je suis en âge de me souvenir je ne me suis jamais senti bien. Jamais. J'avais beau sourire, rire, aimer, ça ne changeait rien. Je croyais avoir réussi à laisser mon passé derrière moi mais il n'en était rien. Absolument rien. Mes souvenirs ne m'avaient jamais quitté. J'avais cru les cacher, espérant trouver la paix à laquelle j'avais droit, mais le voile derrière lequel je les avais dissimulé était bien trop fin pour qu'ils ne reviennent pas me hanter. Je ne pouvais pas lui répondre avec des mots, et s'il me posait la question c'était que visiblement ce qu'il voyait ne lui suffisait pas pour simple réponse. Qu'est-ce qu'il avait besoin de plus pour comprendre ? Ce qu'il avait devant lui n'était qu'une ombre, un vague souvenir de la personne qu'il avait aimé. Rien de plus. Seulement si je ne pouvais pas le lui dire, je devais m'exprimer autrement. Par un regard.
Je ne le voulais pas, pour rien au monde, mais je me forçais finalement à relever les yeux vers, avec un regard qui voulait absolument tout dire sur la situation. - Excuse-moi... C'était idiot comme question... Non. Ce n'était pas idiot. C'était inutile. En cet instant je prenais conscience que jamais, jamais je ne pourrais un jour répondre un " oui " sincère à cette question. Jamais. Ma mémoire n'était pas prête à m'abandonner, et si jamais elle me quittait, je ne serais plus rien. Elle a fait de moi ce que je suis aujourd'hui mais sans elle, je ne vaut absolument rien. Je ne serais que plus inutile que je le suis déjà, un poids plus lourd pour les épaules de mon frère.
Mais alors que je le regardais toujours, je pris conscience que j'avais l'entière possibilité de détourner mes yeux de lui. J'avais le choix. Et le choix que j'avais pris était de le regarder. Le voir en face de moi, redessiné à la perfection dans une réalité beaucoup trop proche plutôt que dans de vagues souvenirs, c'était à la fois insoutenable et agréable.
Seulement je préférais détourner les yeux, en reculant d'un pas. Je voulais qu'il parte, et j'ignorais si ce geste de ma part était censé le lui faire comprendre mais je l'espérais. Mais au lieu de ça il me demanda : - Tu... Tu as fait bon voyage ? Un nouveau regard de ma part suffit à lui faire comprendre une nouvelle fois son erreur. A quoi bon me poser des questions ? Je ne détenais jamais les réponses attendues. Je n'était que source de déception, aussi bien dans mes mots que dans mes actes, alors pourquoi est-ce qu'il s'acharnait avec moi, à essayer de me retrouver ? Je n'étais plus rien. Je ne valais plus rien.
Prenant une nouvelle fois conscience de son erreur, il murmura : - Ça aussi... Je détournais à nouveau les yeux, espérant qu'il allait enfin comprendre que tout ce que je voulais c'était son départ. Pourtant dieu sait que je voudrais le prendre dans mes bras, l'embrasser, nous donner l'illusion que tout pouvait redevenir comme avant, mais justement, ce n'était qu'un rêve. Un songe merveilleux mais dont je savais le réveil trop proche. C'était inutile de le faire souffrir plus que je ne l'avais déjà fait. Ca me déchirait de penser une chose pareille mais mieux valait qu'il m’oublie, qu'il passe à autre chose une bonne fois pour toute. Peut être au final que cela aurait-été une bonne chose qu'il se mette en couple avec DongHae... Mais non. Parce qu'il y avait EunHyuk.
J'avais l'impression d'être emprisonné dans un corps malade et dans un esprit torturé par des souvenirs trop lourds à porter et qui ne me poussaient jamais aux bonnes décisions. Et c'était probablement le cas. Mais je n'avais pas le pouvoir de me défaire de mon corps et de mon esprit. Même en utilisant mon don je ne pouvais pas m'abandonner... Sans que je ne m'y attende, LeeTeuk reprit à nouveau la parole : - Je ne... Je ne sais pas vraiment quoi te dire en fait... Au ton de sa voix il semblait... désolé, comme s'il aurait voulu en faire plus pour moi. Seulement peut être était-il temps qu'il comprenne qu'il n'y avait rien à faire pour moi. Je n'étais qu'une cause perdu, qui le boufferait de jour en jour, assaillit par mes souffrances. Et il ne méritait pas ça. Il ne méritait de devoir s'occuper de moi. Personne ne le méritait, EunHyuk non plus. Mais mon frère était la seule personne qui, je le savais, n'abandonnerais jamais pour moi. C'était à se demander pourquoi... Il serait probablement plus heureux si je n'étais plus là pour l'empêcher de vivre son bonheur mille fois mérité.
Espérant une fois de plus le faire partir, je lui répondis : - Alors ne dis rien... Je relevais les yeux vers lui, voulant cette fois-ci lui faire réellement comprendre que la seule chose que j'attendais c'était son départ. Et cela se lisait dans ses yeux. Aussi bien qu'il avait compris que mes volontés lui faisaient mal. - Je... Je vais te laisser dans ce cas... Je pensais que c'était bon, qu'il allait partir, mais il reprit néanmoins la parole : - Juste... Avant, ce... c'est pour toi... Pour ton anniversaire... Mon anniversaire... C'était probablement la dernière chose à laquelle j'avais besoin de penser en cet instant. Mais maintenant c'était dit. Je le vis s'avancer vers moi et mon premier réflexe fut de reculer, ce qui le poussa à s'arrêter. Mais après quelques secondes il refit une tentative, et je compris que ce quelque chose avait une réelle importance pour lui. Et quelque part, plus vite je l'accepterais plus vite il s'en irait. L'accepter était probablement lui donner de faux espoirs, mais j'avais l'impression de ne pas avoir vraiment le choix...
Je le laissais s'avancer, essayant de me contrôler et de prendre sur moi au maximum, sans le regarder, et quand il fut à ma hauteur, au-delà du fait que je me sentais au plus mal, il me tendit une boîte. J'avais juste envie de fuir, de partir loin d'ici, loin de lui. Sa proximité me gênait à un point que je ne saurais dire. J'avais du mal à déglutir, ma respiration tremblait, alors que je gardais mes yeux rivés sur sa main tendue.
Je me décidais à tendre la mienne pour le débarrasser de son présent, voulant faire au plus vite, mais en m'en emparant, ma peau entra en contact avec la sienne. Ce n'était qu'un effleurement, rien d'autre, mais ce contact aussi bref soit-il me fit frissonner. Je sentais mon coeur s'accélérer, et lorsqu'il eu lâcher prise sur son cadeau, je me reculais de plusieurs pas avant de lui tourner le dos, cherchant vainement à ne pas craquer. Mais je savais que ça allait arriver.
Au bout de quelques secondes, je l'entendis s'éloigner, et il n'en fallut pas plus pour laisser libre court à mes larmes. J'ignorais si c'était l'angoisse, la peur, ou encore le stress que j'avais accumulé depuis que j'avais quitté l'appartement d'Ethan, ou si au contraire c'était simplement de la douleur, la douleur d'être ici en sachant pertinemment que je n'étais pas prêt à quoi que ce soit, que je n'allais que les faire souffrir un peu plus, mais peu importe ce que c'était ; il fallait que ça sorte.
Je posais des yeux larmoyant sur la boîte que j'avais dans la main, la regardant pendant de longues secondes. Je n'avais même pas envie de l'ouvrir. J'avais peur de voir ce qu'elle renfermait. Une promesse d'avenir, une marque d'amour, peu importe ce que c'était. Je n'étais pas prêt à y faire face.
Je la glissais dans mes poches avant de me laisser tomber dans l'herbe, à genoux, puis de m'asseoir, la tête dans les mains. J'essayais de calmer mes pleurs, mais il n'y avait rien à faire. J'avais besoin d'exprimer ce qui me rongeait, et ce même si j'étais seul. .
J'ai attendu ce moment pendant plus de trois mois. Plus de trois mois à imaginer toutes sortes de retrouvailles. Plus de trois mois à pleurer en douce quand personne ne me voyait. Plus de trois mois à espérer. Je lui ai envoyé des messages, je l'ai appelé, je lui ai laissé des messages. Pendant plus de trois mois, j'ai attendu et espéré. J'ai imaginé. J'ai pleuré. J'ai survécu comme je le pouvais. Sauf que je n'avais rien imaginé de tel. Je me voyais me jeter dans ses bras pour l'embrasser à nouveau. Je me voyais lui offrir son cadeau alors que nous pleurions tous les deux de joie. Je me voyais heureux, et lui aussi.
Sauf que du peu que j'avais vu de lui avant d'être appelé au chevet de Siwon, il n'était pas heureux et il n'avait absolument pas l'air de vouloir me retrouver. Rien n'allait se passer comme je l'aurais voulu mais au moins, il était là. Il était là et c'était au fond mon seul et unique rêve : qu'il me revienne. S'il n'était là que physiquement, au moins il était déjà là physiquement… Je gardais toujours l'espoir qu'il me revienne complètement un jour.
Perdu dans mes pensées, je sortis de l'internat sans vraiment faire attention à Donghae et Eunhyuk qui étaient toujours devant la porte. Leurs sentiments à eux, pour le moment, m'importaient peu, je ne voulais que Hyukjae. Et je pensais savoir où il avait pu se rendre s'il était parti au fil de ses pas sans y réfléchir. Il devait être là où je suis allé chaque jour depuis son départ.
~
En arrivant, je me suis tétanisé. Littéralement. Je ne pouvais plus faire un pas, plus bouger. Je sentais dans ma poche son cadeau que j'avais gardé sur moi depuis tout ce temps et soudain, elle me semblait trop lourde à porter.
En le voyant, je me sentis anormalement faible et profondément impuissant. En un instant, je sus que je ne pourrais rien faire pour lui et qu'il était le seul à pouvoir s'en sortir, s'il le décidait. Je ne savais par conséquent plus quoi faire. Est-ce que je devais lui parler ? M'en aller tout simplement ?
Le revoir faisait remonter en moi une vague de sentiments que je savais toujours présente mais je ne pensais pas qu'elle me noierait avec une telle vitesse et une telle intensité. Mon amour, ma tendresse, ma frustration, mon incompréhension, mon impuissance et même une dose infime de colère, c'était bien trop pour que je puisse rester calme et stoïque face à lui.
Il fallait que je puisse moi avoir l'air posé et serein pour qu'il se sente au moins en sécurité avec moi. La peur qu'il avait dans le regard le jour où je suis allé le chercher avec son frère, je crois que je m'en souviendrai toute ma vie et je crois que c'est aussi ce jour-là qu'il a brisé toute mon âme sans même en avoir l'intention. Depuis, je n'étais plus qu'une ombre faisant tout pour m'occuper au mieux des autres afin d'avoir le moins possible à penser à moi. Et pourtant, même comme ça, je n'avais pas pu protéger Donghae de Siwon, son propre ami.
Même si je ne pouvais en aucun cas comparer mes derniers mois à ce que Hyukjae avait vécu en une vie, si lui avait souffert ces derniers temps, moi aussi et j'avais peur qu'aujourd'hui, je me détruise encore plus en cherchant à le retrouver alors qu'il n'y était pas prêt. Néanmoins, si je ne tentais rien, je m'en voudrais jusqu'à ce qu'il revienne vers moi et ça, je ne pouvais pas me le permettre. Mon impuissance ne devait pas être une conséquence de ma propre lâcheté mais de la souffrance d'une personne qui a vécu ce qu'elle n'aurait pas du vivre.
Si je ne pouvais pas l'aider, je ne pouvais pas non plus me résoudre à abandonner sans avoir essayé. Avançant d'un pas, je poussais un long et profond soupir avant de l'appeler, avec une voix que je voulais douce mais déterminée : - Hyukjae… Je le vis sursauter alors que tout ce que j'aurais voulu, c'est qu'il me saute dans les bras. Mais non, il avait sursauté, je lui avais fait peur. Encore.
Baissant sa manche et dissimulant son poignet à la vue des autres, de moi en l'occurrence, il se tourna vers moi, tout en conservant néanmoins la tête baissée. Je voulais pouvoir plonger mon regard dans le sien, je voulais pouvoir lui envoyer tout l'amour dont j'étais capable mais il n'en voulait pas. Est-ce qu'il avait peur de ce qu'il pourrait lire dans mon regard ? Est-ce qu'il avait peur de ses propres sentiments ? Est-ce qu'il avait honte, est-ce qu'il regrettait ? Je ne pouvais rien savoir parce qu'il ne voulait rien me montrer…
Je ne pouvais détourner mon regard de cet homme que j'aimais tellement mais qui ne voulait en ce moment pas en savoir un mot… Quand je voulus m'approcher de lui pour le prendre dans mes bras, il m'arrêta, à peine le premier pas de fait : - Ne… N'approche pas… S'il te plait… Sa voix. Ce n'était même pas vraiment la sienne. J'avais l'impression qu'elle appartenait à un autre. Jamais, ô grand jamais, le Hyukjae que j'aime ne m'aurait demandé de rester loin. Seulement, il n'avait plus rien de cet homme et, bien que celui-ci ne veuille plus de moi, je l'aimais toujours autant.
J'essayais de le comprendre mais je ne voulais surtout pas le brusquer. Arrêtant net ma progression vers lui, je pris la résolution de ne pas partir sans qu'il m'ait parlé. Parlé vraiment. Je ne savais pas quoi dire et ce fut malheureusement la chose la plus stupide à dire qui vint en première, et que je ne freinai pas : - Comment tu te sens ? Comment aurait-il pu se sentir ? Lui qui avait fui le monde entier se retrouvait aujourd'hui avec nous tous, avec moi… Il devrait être heureux mais je ne comprenais que trop bien pourquoi il avait eu besoin de changer d'air et je ne comprenais que trop bien que son retour était déstabilisant. Mais il était revenu et maintenant que je savais qu'il allait "bien", je savais que je pourrais l'aider. Parce qu'il avait fait un pas vers moi, je pourrais l'aider, même si je jouais contre le temps et contre le passé.
Son regard, un regard noir mais surtout douloureux, me fit bien comprendre que ma question était plus que stupide ; elle était déplacée, elle risquait de le faire souffrir, de l'enfermer dans un sentiment de mal-être plus grand encore… - Excuse-moi… C'était idiot comme question…
Il me regardait toujours et je profitai de ce contact comme du retour de ma lumière, comme du retour de mon amour, même si je savais qu'il était éphémère et pas vraiment complet. Je ne savais plus vraiment s'il me regardait ou s'il était simplement éteint, le regard dans le vide, me traversant comme si je n'étais pas là. Pourtant, je voulais à tout prix y croire, je voulais croire qu'il me regardait et qu'il ne pouvait plus me lâcher des yeux, qu'il était là pour moi. Il était là pour moi, j'en étais sur. Même s'il fallait du temps pour qu'il me revienne complètement, son corps était là et c'était déjà ça.
Je voulais qu'il me revienne, je voulais qu'il comprenne que pour moi, il était toujours le même Hyukjae, que rien n'avait changé entre nous, que même cette petite distance qu'il voulait conserver entre nous pouvait disparaître. - Tu… Tu as fait bon voyage ? Je savais que cette discussion n'avait pas vraiment d'importance mais tout ce que je voulais, c'était qu'il me parle. Quelques mots, peu m'importait lesquels mais je voulais entendre sa voix, l'entendre pour moi. Ce n'était pas égoïste, c'était une solution à ma propre douleur, à mon propre désespoir.
Seulement, lui ne voulait plus faire de pas en avant pour le moment. En cet instant, seul son regard savait parler. Lui ne laissait aucun mot franchir la barrière hermétique de ses lèvres. Et moi, c'était tout ce que je voulais. Ses regards noirs et vides m'importaient peu parce qu'ils m'apportaient peu et lui apportaient surement tout autant alors que les mots, sa voix, son ton, tout me serait comme une caresse, même s'il me hurlait dessus. Seulement, ça ne servait à rien… Tout était stupide, idiot… - Ça aussi… Je l'avais soupiré en chuchotant, espérant qu'il allait me dire que non, que ce n'était pas stupide de le vouloir à nouveau mais il ne fit rien, si ce n'est se détourner de nouveau de moi.
Ce qu'il voulait, c'était être seul. J'en avais la douloureuse certitude mais je ne voulais pas le laisser à nouveau, je ne voulais pas le laisser alors que je savais ce qui devait peupler ses pensées. Se sous-estimer, se détruire, se rabaisser, il n'était souvent capable que de ça et en ce moment, alors que son moral devait être au plus bas, il ne pouvait pas en être autrement. Et je ne voulais pas le laisser comme ça, pas alors qu'il avait mal… Mais je ne savais plus quoi faire pour qu'il ne me dise ne serait-ce qu'un mot… - Je ne… Je ne sais pas vraiment quoi te dire en fait…
Ce n'était que l'amère vérité. Même après trois mois sans l'avoir vu, je ne savais pas quoi lui dire. Je n'avais strictement aucune idée de la façon dont je devais m'y prendre avec lui. Je ne savais plus rien. Il était comme un enfant que je n'arrivais plus à empêcher de pleurer ou que je n'arrivais plus à réconforter. Comme un enfant perdu. Il se comportait comme un enfant seul alors qu'il avait grandi beaucoup trop vite, mais qu'il n'en était pas moins seul… - Alors ne dit rien…
Il m'a parlé. Enfin. J'ai enfin entendu quelques mots de lui, quelques mots pour moi. Mais ils étaient bien loin de tout ce que j'avais pu imaginer. Je m'attendais à tout sauf à ça. En quatre mots et un regard, j'avais pris conscience avec cruauté que je ne le retrouverais pas avant longtemps. Ce qu'il voulait en ce moment, ce n'était pas moi, pas ma présence, pas mes mots, pas mon amour, il voulait que je parte, que je le laisse, que j'abandonne. Mais je ne voulais pas. Je ne pouvais pas.
Cependant, même si j'aurais pu me taire et rester, j'ai préféré dire que je partais, ayant l'espoir fou qu'il allait essayer de me retenir. - Je… Je vais te laisser dans ce cas… Mais il n'en fut rien. Il aurait eu le courage de souffler qu'il l'aurait fait. Il avait l'air presque soulagé que je parte enfin.
Glissant une main dans ma poche, dans l'optique de m'en aller loin de lui, puisque c'était ce qu'il voulait, je me heurtais à une petite boîte que je gardais soigneusement sur moi, attendant le jour où elle rejoindrait son véritable destinataire. Et je l'avais maintenant devant moi. S'il ne voulait pas de moi, il ne pourrait pas refuser un cadeau. Peut-être le dernier avant longtemps. - Juste… Avant, ce… c'est pour toi… Pour ton anniversaire… Je pensais que voir la boite et avancer pour la lui donner ne le gênerait pas mais, même si mes intentions étaient claires et bonnes, il eut un mouvement de recul face auquel je me stoppais net.
J'attendis quelques secondes qu'il se prépare, si on pouvait se préparer à un contact qu'on ne désirait pas, et je refis une tentative. J'avais besoin de lui donner ce présent, j'en avais terriblement besoin. Cette si petite boite pesait si lourd dans ma poche ; elle était lourde de son absence, lourde de son souvenir. En lui donnant, elle devenait une preuve qu'il était là.
En arrivant à sa hauteur, alors qu'il ne me regardait toujours pas, je tendis le bras devant pour qu'il puisse prendre mon cadeau sans avoir à être trop près mais j'avais l'impression qu'il vivait la plus terrible des épreuves. Il hésitait, les yeux fixes sur ma main. En voulant l'attraper un peu trop promptement peut-être, il effleura ma main de la sienne et je sentis mon cœur s'accélérer de manière improbable en un instant.
A peine avais-je lâché prise sur la petite boite qu'il recula et se détourna complètement de moi, comme si je n'étais déjà plus là. J'aurais voulu pouvoir rester mais il ne m'en donnait pas le droit, je ne pouvais même pas rester le témoin silencieux de sa douleur. Je me devais de partir. Je m'éloignais doucement, à reculons et à pas lents et courts et en me retournant pour entrer de nouveau dans le bois, j'entendis un sanglot à peine étouffé.
Je m'arrêtais, voulant de toute mon âme faire demi-tour pour pouvoir le prendre dans mes bras en le rassurant mais je savais qu'il ne voulait pas que je revienne. Je savais aussi qu'il avait attendu que je parte pour craquer ; je savais ce que ça voulait dire. Je savais tout ça mais ça ne voulait pas dire que je l'acceptais. Je n'avais pourtant pas le choix. Mes larmes se joignirent aux siennes, dans un silence morbide pendant que je rentrais doucement vers l'internat.
~
J'étais à l'orée du bois et j'attendais. Je ne savais pas ce que j'attendais mais j'attendais. Etait-ce son retour ? Ou autre chose ? Etait-ce que mes larmes s'arrêtent pour pouvoir retourner à l'intérieur, là où tout était plus dur ? Etait-ce qu'il revienne vers moi ? Je n'y croyais pas vraiment ; je ne devais pas vraiment m'y attendre. Alors quoi ?
J'essayais de sécher une ultime fois mes larmes ; je me devais de me montrer fort pour eux et je franchis de nouveau l'enceinte de l'internat. Je pensais rentrer rapidement, me coucher dans mon lit et attendre le matin dans une silencieuse douleur avant de partir pour mes cours sans enthousiasme mais comme si tout allait bien. Je le pensais jusqu'à ce que je le vois, les vois, assis tous les deux sur un banc, enlacés tendrement. Et ça me faisait terriblement mal. - Pourquoi tu m'as rien dit ? Eunhyuk et Donghae se sont tous les deux retournés en même temps, affichant un air surpris mais ils restèrent tous les deux muets comme des tombes. J'ai parlé à Donghae mais à aucun moment il ne m'a dit qu'il les avait vu ou mieux qu'ils allaient rentrer. - Je t'ai appelé, on a parlé et tu ne m'as rien dit. Pourquoi ?
Pas un mot. Personne n'allait donc se décider à me parler maintenant ?! Pourquoi restaient-ils tous muets ? Je ne demandais pas la lune, je demandais des mots, de simples mots. Je voulais comprendre, ce n'était pas interdit tout de même… J'avançai de quelques pas, je voulais m'énerver, je voulais exploser peut-être mais je n'étais plus capable de rien et je tombai à genoux devant eux, devant le banc, laissant couler des larmes brûlantes et coupantes comme des lames de rasoirs. - Leeteuk... ce... je pouvais pas, ils ne voulaient pas...
Qu'ils ne veuillent pas, ça, quelque part, je m'en moquais, tout ce que j'avais voulu c'était avoir de ses nouvelles, de leurs nouvelles et même ça, même trois mots "Ils vont bien", je n'y avais pas eu le droit... - Mais tu aurais du me le dire quand même... Tu sais ce que je ressens, tu aurais du m'en parler... Je ne voulais pas l'accabler, je ne voulais pas qu'il se sente coupable de quoi que ce soit mais j'avais besoin que quelqu'un partage ma douleur. C'était égoïste, c'était cruel, c'était indigne de ce que j'avais toujours voulu être pour eux mais aujourd'hui, j'avais besoin de partager ma douleur avec un autre. J'avais besoin d'obtenir un peu de paix...
- Ecoute Leeteuk, je ne pouvais pas, je suis désolé... vraiment... mais je ne pouvais pas... Il avait toujours sa langue, son portable était toujours en état de marche, son forfait ne me semblait pas être un problème alors qu'est-ce qui avait bien pu le mettre dans l'incapacité de me le dire ? Il pouvait parler mais il avait fait le choix de ne pas le faire. - Si... tu pouvais... mais tu ne l'as pas fait... - Ne m'en veux pas...
Je ne lui répondis pas et baissai la tête devant son regard implorant. Je ne voulais pas le blesser, loin de là, mais j'étais blessé, moi. Et aujourd'hui, je n'étais plus capable de rien si ce n'est de penser à Hyukjae et à moi et cette douleur-là, j'aurais pu la prévoir s'il m'avait prévenu. Mais il ne l'a pas fait.
- C'est pas sa faute... On devait pas rentrer... on aurait pas du en fait... c'était pas une bonne idée... Je ne m'attendais pas à ce qu'Eunhyuk intervienne. Il avait l'air ailleurs, perdu dans la contemplation morbide de ses mains ensanglantées et les yeux encore pleins de larmes. Je ne pouvais que le comprendre mais je ne voulais pas qu'il partage avec moi sa peine ou quoi que ce soit, je voulais me débarrasser de la mienne, rien de plus. J'étais égoïste, je voulais que le monde tourne autour de moi pour un moment.
Rien, je dis bien rien, sur Terre n'aurait pu me faire plus plaisir que son retour mais la douleur qui l'accompagnait n'avait rien d'enviable et je ne pouvais m'empêcher de penser que, s'il m'avait prévenu, elle aurait pu être limitée... Après avoir chuchoté quelques mots à Eunhyuk, mots que je ne parvenais pas à entendre, il reprit, dans ma direction : - Je suis désolé... Je m'en doutais. J'étais sûr que s'il avait pu, il me l'aurait dit mais le fait est que ce n'était pas le cas... Pourtant, en les regardant tous les deux, je n'avais plus envie de l'en convaincre, plus envie qu'il prenne ma peine. Je voulais juste les laisser profiter de ce que je n'avais plus... - Je sais. Je vais vous laisser...
J'ai besoin de croire que tout ira mieux mais j'ai du mal... Pourtant, je dois croire & espérer.
Messages : 410 Date d'inscription : 12/05/2014 Sur l'avatar ? : Lee Donghae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Manipule l'esprit des gens Race précise: Siren
Sujet: Re: Retrouvailles mouvementées ~ [PV Envahisseuses] Mer 7 Oct 2015 - 16:50
Retrouvailles Mouvementées
♦ EunHyuk Won feat DongHae Lawn - EunHae ♦
A peine EunHyuk avait-il lâché prise que je le forçais à sortir de la pièce, même si forcer était un bien grand mot puisqu'il ne m'opposait plus la moindre résistance. Seulement dès que nous eûmes mis un pied hors de la chambre, à l'abris du regard des autres, je pus le regarder dans le syeux, et tout ce que je voyais c'était un néant, un tourment sans nom, une bataille qu'il avait déserté pour se plonger dans les remords, la haine, les regrets, la culpabilité ; il était complètement dévasté. En baissant les yeux je me rendis compte qu'il avait les mains en sang, bien que ce n'était pas le sien... et elles tremblaient, comme si pour la première fois ce qu'il avait toujours appris à faire lui faisait vraiment du mal. Il avait l'air complètement anéanti par ce qu'il venait de se passer ; par ce qu'il venait de faire. Il marmonait à voix basse, et du peu que je comprenais il s'excusait, sans cesse. Mais même si ma décision pouvait paraître égoïste, je ne pouvais pas le pardonner. Je n'avais rien à lui pardonner. Je ne pouvais pas approuver la façon dont il avait agit, mais je ne pouvais pas lui repprocher de l'avoir fait. Il avait fait ça pour moi. Pour moi. C'était cruel à dire mais il m'avait donné une raison de ne plus avoir peur en me prouvant qu'il était là pour moi désormais. Même si j'avais été plus qu'heureux d'apprendre qu'ils rentraient lui et HyukJae avec moi à l'internat, ça ne m'avait en rien soulagé de la peur qui m'abrittait à la simple idée de me retrouver en face de SiWon. Mais avec ce qu'il venait de se passer ce soir, j'avais pris conscience que je n'avais plus de raison d'avoir peur. La douleur était toujours là, les souvenirs seraient toujours là, mais l'angoisse elle pouvait s'en aller. EunHyuk était là pour moi maintenant. Il détourna néanmoins bien vite son regard du mien, comme s'il en avait honte. Je glissais ma main dans son cou, le forçant à relever la tête vers moi lorsque ses murmures se firent plus audibles : - Désolé... Je suis désolé Hae... Je croyais vraiment que... que j'allais y arriver mais... Il ne cessait de pleurer sans parvenir à se calmer, si bien que je l'attirais doucement contre moi avant de le serrer dans mes bras, sans qu'il ne proteste, au contraire. Il nicha sa tête dans le creux de mon cou et referma une étreinte presque désespérée autour de moi, sans cesser de pleurer. Ca me faisait si mal de le voir dans cet état sans parvenir à l'aider... - Il va s'en sortir Hyuk, tu t'es arrêté, c'est tout ce qui compte. J'essayais de le rassurer, de l'aider à se calmer, mais rien n'y faisait. Cela eût même l'effet contraire... Il s'écarta soudainement de moi, la tête basse. Les larmes continuaient de dévaler ses joues sans la moindre retenue, et il bredouilla, sans même oser me regarder : - Si tu n'avais pas été là, je l'aurais... je l'aurais tué... Si Leeteuk n'avait pas été là, il ne pourrait pas s'en sortir maintenant... Si je n'étais pas revenu, il serait encore... il irait bien... Mais... je... - EunHyuk... J'essayais de le prendre à nouveau dans mes bras mais il ne voulait pas. Il était inconsolable et ne voulait pas de mon aide. Comme s'il ne la méritait pas... - Non Hae... ce que je veux dire c'est que... je n'arrive pas à m'en vouloir. Ce n'est pas parce que je l'ai presque achevé que je m'en veux... c'est parce que je... j'ai trahi ta confiance... Je pensais avoir changé, je pensais en être capable mais... je suis toujours le même... Je ne regrette pas de l'avoir frappé... je regrette que tu aies du le voir... Mai smoi je ne lui en voulais pas. Bien sûr que j'aurais voulu que les choses de passent autrement, bien sûr que je ne désirais pas la mort de SiWon, mais pourtant, en voyant EunHyuk le frapper, j'ai ressenti une sorte de... justice. On a beau nous apprendre que rien ne se résoud par la violence, c'est pourtant par elle qu'on en ressent le plus de bien. Le mal était fait, des deux côtés, et pourtant justice ne serait jamais rendu. Mais savoir, ressentir que ses agissements n'avaient pas été sans conséquences c'était... grisant. Mais il était hors de question que je le laisse se morfondre et s'enterrer sous une masse de haine et de remords pour moi. Je ne pouvais pas. - Hyuk... Ce n'est pas de ta faute... tu... Seulement il ne me laissa pas en dire d'avantage. - Ce sont mes poings qui l'ont frappé, c'est ma rage qui m'a guidée. J'ai voulu le faire souffrir, je l'ai voulu. J'avais un contrôle total de ce que je faisais... Je n'étais pas aveuglé par la haine... Quand... quand je suis entré peut-être mais... mais après ce n'était que moi... En tombant amoureux de lui je savais ce dans quoi je m'engageais. Je savais que ce ne serait pas toujours facile, je savais ce qu'il était, mais je savais aussi ce qu'il pouvait devenir. Et je ne pouvais pas lui en vouloir d'avoir été lui-même pour moi.
J'aurais voulu pouvoir lui dire quelque chose mais il ajouta : - Hae... Je ne serai jamais meilleur... je resterai un montre... je ne sais que faire souffrir... et un jour... qui nous dit qu'un jour... ce n'est pas contre... contre toi que je vais me tourner... Moi je n'imaginais pas ce jour arivé. Je ne l'imaginais pas parce qu'il n'arrivera pas. S'il y avait bien une chose que j'avais appris sur lui c'était qu'il était capable d'aimer, bien plus que la plupart des gens. Peut être n'en avait-il pas conscience mais sa force venait de là. A la simple idée de retrouver son frère il s'était mis au service du père de SiWon sans protester. Il s'en prenait à quiconque tentait de faire quoi que ce soit contre HyukJae. Et aujourd'hui il s'en était pris à SiWon parce qu'il m'avait fait du mal. Je savais qu'il m'aimait. C'était bien la seule chose dont j'arrivais à me persuader en cet instant. Alors non. Ce n'était pas un monstre, et il ne me ferait jamais de mal. C'était simplement quelqu'un d'aimant. EunHyuk éclata en sanglot en à peine quelques secondes, rongé par je ne sais vraiment quelle vision blessante ou pensée terrifiante, et je le prenais dans mes bras sans réfléchir et cette fois-ci sans qu'il ne s'y oppose. Il se laissait entièrement faire dans cette étreinte, se contentant de laisser libre court à ses larmes dans le creux de mon cou, ses bras fermement resserés autour de moi, comme s'il avait peur que je m'en aille. Je glissais doucement ma main dans ses cheveux, essayant vainement de le calmer par des gestes rassurants, et c'est à ce moment-là que j'ai vu HyukJae sortir en hâte de la chambre, nous adressant un regard rapide, comme s'il voulait simplement s'assurer que nous étions là, avant de disparaître au détour du couloir. Et dans les secondes qui suivirent, ce fut au tour de LeeTeuk de sortir de la chambre. Il agit de la même façon que HyukJae, en nous adressant un regard rapide avant de s'éloigner, empruntant le même chemin que HyukJae. J'aurais voulu pouvoir le retenir, l'avertir que la situation était telle qu'elle était et non telle qu'il avait pu l'imaginer, mais il était déjà loin et en cet instant, bien que mon choix paraissait égoïste, EunHyuk avait besoin de moi. J'embrassais tendrement sa tempe avant de lui mumurer, doucement : - Je sais que tu ne me feras rien Hyuk, tu n'es pas ce que tu prétends être... Il s'écarta de moi tout en restant contre moi, simplement pour pouvoir me voir, avant de me dire, comme si ce que je venais de lui dire relevait du mensonge : - Comment est-ce que tu peux encore penser ça de moi ? Alors que tu en sais chaque jour un peu plus sur ce que j'ai fait... et sur ce que je suis encore capable de faire... Parfois je me posais la question. Pourquoi lui ? Pourquoi est-ce que j'avais su faire abstraction de ce qu'il était alors que ses actes étaient condamnables ? Pourquoi avais-je fermé les yeux sur son passé et ce qu'il était encore capable de faire aujourd'hui ? Pourquoi avais-je cherché à l'aimer au lieu de m'en éloigner ? Aujourd'hui je n'avais toujours pas la réponse, mais je voyais les conséquences de ma décision. Tout ne s'est pas passé dans l'amour et la tendresse, cela n'a pas été parfait du début à la fin. Il y a eu des angoisses, des larmes, de la douleur, des mensonges. Mais aujourd'hui on était ici, lui et moi. Ensemble. Et ce constat me suffisait à comprendre ma décision et à imaginer les réponses à mes questions. Je glissais doucement ma main dans sa nuque alors qu'il se forçait à relever les yeux vers moi lorsque je lui demandai : - Pourquoi est-ce que tu t'es arrêté ? Il me regardait sans vraiment comprendre le sens de ma question, comme si je venais de m'exprimer dans un dialecte étranger, mais il bredouilla néanmoins ces quelque smots, en signe de son incompréhension : - De... de quoi ? Ma main s'attarda quelques secondes dans son cou alors que je lui disais : - Personne n'aurait pu t'en empêcher de le tuer si tu ne l'avais pas décidé, alors qu'est-ce qui a retenu ta main ? Son regard me semblait presque désespéré, mais il me répondit néanmoins, la mine basse : - Yesung... Il pleurait et... je me suis imaginé à sa place... Je n'ai pas pu... L'esquisse d'un sourire se dessina sur mes lèvres. Je glissais ma main dans ses cheveux avant de venir doucement embrasser sa joue, un geste tendre de simplement quelques secondes, avant de le sentir se blottir dans mes bras tout contre moi, la tête dans le creux de mon cou. Je refermais mon étreinte autour de lui, une main dans ses cheveux et l'autre dans son dos alors que je sentais encore ses larmes contre ma peau. J'embrassais doucement sa tempe avant de lui dire : - Tu n'es pas un monstre EunHyuk, sinon ce que Yesung ressentait t'aurait laissé indifférent... Hyuk, je t'aime comme tu es, avec tes colères et ton amour, ça va aller... Pour tout le monde, ça va aller... Je le serrais un peu plus fort contre moi, le berçant presque dans mes bras. J'étais atteint par sa détresse tout en ayant l'impression de ne rien pouvoir faire, et j'avais horreur de ça. Je m'écartais doucement de lui, et je sentais bien à sa façon d'agir qu'il n'était pas prêt. C'était à croire que si je n'avais pas pris la décision de l'éloigner de moi lui ne l'aurait jamais fait. Il semblait complètement démuni, comme si le simple fait d'avoir quitté mon étreinte l'avait dépossédé du peu de moyen qu'il lui restait, et ça me rendait presque coupable. Il releva ses yeux humides vers moi avant que je ne lui dise, doucement : - Viens, on va aller dehors... Je l'entraînais doucement derrière moi, et il se laissa entièrement faire, comme s'il me vouait une confiance aveugle. J'aurais pu le conduire dans un mur qu'il se serait laissé faire. En mettant un pied dehors, dans le parc, je n'avais pas la moindre idée de où aller, si bien que je me décidais à l'emmener s'asseoir sur le banc le plus proche. Et il ne disait rien. Il ne faisait rien. J'avais l'impression de traîner un poids mort derrière moi qui pourtant respirait, c'était presque déroûtant. Il était complètement perdu. A peine nous étions-nous assis qu'il se rapprocha de moi pour venir retrouver mon étreinte, comme si sa seule et unique volonté et la seule chose dont il était capable était de rester dans mes bras, près de moi. Je le serrais contre moi sans vraiment y réfléchir d'avantage, pensant simplement à lui et à ce dont il avait besoin en cet instant. Sa tête était nichée dans le creux de mon épaule ; il avait cessé de pleurer mais ses joues étaient toujours humides des traces de son chagrin, et une larme venait parfois courir sur le chemin des anciennes. Un grand silence régnait autour de nous, mais il n'avait rien de rassurant, d'agréable, de serain. Il était au contraire si froid, si dur, si pesant. Il n'y avait beau y avoir que lui et moi, l'instant était chargé de remords, de douleurs, de souvenirs, d'une sorte d'angoisse qui refusait de nous lâcher. - Pourquoi tu m'as rien dit ? Je sursautais en entendant la voix de LeeTeuk, ne m'attendant absolument pas à son arrivée. Quoique j'aurais dû me douter qu'il ne resterait pas longtemps auprès de HyukJae... Je forçais malgré moi EunHyuk à se séparer de moi pour pouvoir me tourner vers LeeTeuk, et je pouvais voir dans ses yeux que ce simple manque de contact semblait trop pour lui, comme s'il ressentait un réel besoin de ne pas s'éloigner de moi. Comme un enfant apeuré. Seulement même une fois face à LeeTeuk, je ne savais quoi lui dire. Je ne lui avais rien dis parce que HyukJae me l'avais fait promettre et qu'EunHyuk me l'avait demandé par son silence et un regard, mais je me doutais que cette réponse n'était pas celle qu'il attendait. - Je t'ai appelé, on a parlé et tu ne m'as rien dit. Pourquoi ? Je ne voulais pas décharger ce poids sur les épaules de HyukJae ou d'EunHyuk, ils avaient déjà suffisament de choses à contrôler et à accepter, mais ça n'enlevait en rien le fait que je ne savais pas quoi dire à LeeTeuk. La vérité ? Je ne voulais pas. Mais je le vis tomber à genoux devant nous, comme s'il avait abandonné tout espoir de bonheur, qu'il n'était plus que regrets et tristesse. La véritable raison ne lui ferait qu'un peu plus de mal. Mais je voyais dans ce regard qu'il n'attendait plus que je lui dise. Je n'avais pas vraiment le choix. Et pourtant je n'y arrivais pas. - Leeteuk... ce... je pouvais pas, ils ne voulaient pas... La vraie raison n'était pas là. Ce n'était pas qu'ils ne voulaient pas lui en parler, c'est qu'ils ne voulaient pas rentrer. HyukJae ne voulait pas rentrer. Il ne voulait pas avoir à l'affronter. Il n'était pas prêt. Et j'avais bien peur de l'avoir précipité dans des retrouvailles douloureuses... Je ne lui ais jamais demandé de rentrer lui et son frère avec moi puisque j'avais compris à l'instant même où j'avais mis un pied dans sa chambre qu'il n'était pas prêt. Seulement je n'avais pas fait attention à mes mots, mes gestes, mes souvenirs. Je n'avais pas pensé que seule ma détresse lui avait donné le courage de rentrer. Bien spur que je lui en était reconnassant, mais en cet instant je ne pouvais m'empêcher de me demander si j'avais bien fait. LeeTeuk me sortit de mes pensées en me disant : - Mais tu aurais du me le dire quand même... Tu sais ce que je ressens, tu aurais du m'en parler... Bien sûr que je le savais, ayant passé la quasi-totalité de ces trois derniers mois avec lui. Bien évidement que j'aurais voulu lui en parler, pouvoir lui dire que HyukJae allait bien, du moins si on peut dire ça de lui... Mais ils m'avaient fait promettre de ne rien dire, l'un comme l'autre. - Ecoute LeeTeuk, je ne pouvais pas, je suis désolé... vraiment... mais je ne pouvais pas... Mais je voyais bien dans ses yeux que ma réponse ne le satisfaisait pas. Il ne l'acceptait pas parce qu'elle n'était pas... justifiée ? - Si... tu pouvais... mais tu ne l'as pas fait... Il avait raison. Je le pouvais, et je le voulais même. J'étais dans la capacité de le faire. Mais pourtant je ne l'avais pas fait. Parce que je ne pouvais pas. Il essayait de rejeter la faute sur quelqu'un, et je ne pouvais que le comprendre. Et j'étais prêt à endurer ce rôle, mais pas ce soir. Pas maintenant. - Ne m'en veux pas... J'ignorais si j'étais en droit de lui demander une telle chose, mais je le faisais malgré tout. Et il ne me répondit pas, se contentant de baisser la tête ; il avait l'air anéanti. J'avais envie de l'aider, de ne pas le laisser seul, mais il me suffisait de penser à EunHyuk pour comprendre que lui aussi avait besoin de moi. Seulement je en m'attendais pas à ce que ce soit lui qui me vienne en aide : - C'est pas sa faute... On devait pas rentrer... on aurait pas du en fait... c'était pas une bonne idée... Je tournais la tête vers lui à ses mots, incapable de les comprendre. Incapable de les accepter. En pensant à HyukJae je ne pouvais m'empêcher de me répéter à voix basse que leur retour était bien trop prématuré, mais bien que ce soit egoïste, quand je pensais à moi, à EunHyuk, à nous, je ne pouvais tout simplement pas imaginer un retour dont il ne faisait pas partie. Je n'aurais probablement pas eu le courage de rentrer s'il n'avait pas été là. Son retour n'était certainement pas une erreur. Du moins pas pour moi. Je glissais mon bras autour de ses épaules avant de lui murmurer doucement, pour que lui seul entende : - Dis pas ça Hyuk... je suis content que tu sois là, et je suis sûr que Leeteuk est content que ton frère soit là aussi. EunHyuk ferma les yeux quelques secondes, la tête basse, comme si mes mots lui paraissaient inconcevables. Je resserai un peu plus mon emprise autour de ses épaules, le rapprochant un peu plus de moi, avant de me tourner à nouveau vers LeeTeuk. Il n'avait pas bougé... Ils étaient tous les deux abattus, et j'ignorais au fond de moi vers qui me tourner alors que je savais que ma décision à ce sujet était déjà prise... Cela avait quelque chose d'égoïste, mais je me sentais incapable d'abandonner EunHyuk dans un moment pareil, lui qui était revenu pour moi... J'articulais maladroitement à l'intention de LeeTeuk : - Je suis désolé... Ce n'était que de piètres mots face à ce qu'il devait ressentir mais je ne savais que lui dire d'utres. Il n'y avait rien à dire... Mais il me répondit néanmoins, la tête basse : - Je sais. Quelques secondes passèrent dans un silence ou rien ni personne n'osait émettre un son, du moins jusqu'à ce qu'il reprenne : - Je vais vous laisser... J'hochais la tête, ne sachant pas vraiment que faire ou dire d'autres, et le laissais tout simplement s'en aller alors que de son côté, EunHyuk n'avait pas bougé. Il avait rouvert les yeux et semblait fixer inlassablement ses mains sanglantes, et ce avec insistance. J'ignorais ce qu'il ressentait en les voyant, si c'était des remords, de la fierté, de la haine, de la peine, je l'ignorais. Mais je n'avais pas besoin de le savoir. J'avais simplement besoin de l'aider. - Viens avec moi... on va nettoyer ça... Seulement je ne m'attendais aucunement à une résistance de sa part : - Non... Je veux pas... Le ton qu'il avait employé, l'expression vide et entêtante qu'il avait sur le visage, j'avais l'impression d'avoir un enfnat en face de moi et non un homme. Seulement il n'y avait quelque part rien d'étonnant. Il n'a aucun souvenir de son enfance, et aussi loin qu'il se souvienne, pour lui, il n'est qu'un meurtrier, rien de plus. Il ne se souvient pas des voix bienveillantes, des conseils, des règles à suivre, il n'a jamais eu d'épaule pour pleurer, d'une personne proche à qui se confier, d'une étreinte réconfortante pour oublier ses peurs. Il a grandit beaucoup trop vite mais il a sauté une étape en chemin ; celle de son enfance. Peut-être avait-il besoin de la retrouver ? De la vivre ? Et c'était dans ces moments-là qu'il retrouvait... une âme d'enfant. Qu'il redevenait la personne qui avait cruellement besoin d'un modèle à suivre et de paroles bien veillantes à écouter, et ce même s'il refusait d'ne prendre conscience. Chaque enfant à ses caprices après tout... Plongeant mon regard dans le mien, je lui demandais, un peu bêtement : - Pourquoi ? Il me regardait comme si la réponse était évidente avant de me dire, en baissant à nouveau la tête, l'air coupable et obstiné : - Parce que ça montre à tout le monde ce que je suis... un monstre. Pourquoi ressentait-il en permanence le besoin de se rabaisser aux yeux des autres ? Et ce alors-même qu'il n'y avait personne pour le vori si ce n'est moi... Il donnait l'impression de n'être digne de rien ni personne. - Arrête de dire ça... viens avec moi s'il te plait... Je m'apprêtais à me lever pour l'emmener avec mi mais il me demanda, les yeux dans les yeux : - Pourquoi ? Je me retenais de soupirer, comprenant parfaitement que la situation n'avait rien de facile ni même de compréhensible pour lui ; il était complètement perdu, oscillant entre âme d'enfant et passé d'adulte. - Parce qu'il faut enlever le sang de tes mains... J'essayais " d'entrer dans son jeux " pour le convaincre, en lui parlant simplement et de façon explicite, mais il ne voulait vraiment pas comprendre. - Pourquoi ? - Parce que. Je ne savais plus quoi lui dire comme argument valable. - C'est pas une réponse. J'ignorais réellement quoi faire à ce stade Je n'étais pas en droit de m'énerver, et encore moins de lui en vouloir, mais j'avais besoin qu'il réagisse. - Ecoute, fais-moi confiance, s'il te plait. Mais il s'entêtait à nier ce que je lui disais, à ne pas vouloir comprendre et accepter. - Pourquoi ? Parce que tant de chose... Tant de chose que je n'arrivais pas à expliquer par des mots, tant de choses qui comptaient pour lui et moi, tant de choses qu'il s'entêtait à masquer alors qu'il avait plus que besoin de s'en convaincre. Je tentais une nouvelle approche par les sentiments en lui demandant, espérant le faire définitivement changer d'avis : - Parce que je t'aime et que je ne veux que ton bien... Mais il ne voulait pas. Il ne voulait pas m'aider. Il ne voulait pas m'écouter. Il ne voulait pas oublier. Il ne voulait plus rien si ce n'est rester ici, assi. J'étais presque tenté d'utiliser mon don pour le faire bouger d'ici et l'emmener nettoyer le sangq u'il avait sur les mains, mais se serait tricher. Et je ne voulais pas entretenir une relation basée sur de la tricherie, pas aec lui, et certainement pas compte tenu de la situation... Il avait besoin de moi, pas que je le manipule, mais j'ignorais comment l'aider à ce stade... Seulement il marmona, à voix basse et en détournant le regard : - Tu devrais pas... Ce serait mieux pour toi si j'étais mort. Il ne pouvait ps dire ça. Il n'avait pas le droit. Je ne lui en donnais pas le droit. S'il n'avait pas été là certes, les choses auraient été bien différentes. Les choses n'auraient pas tournés de cette manière. Mais bien des choses seraient probablement restées inchangées, et je ne saurais dire aujourd'hui si les choses auraient meilleures ou non. Seulement ce que je sais aujourd'hui, c'est que quelque part part, tout ce qu'il s'est passé... cela en valait la peine si aujourd'hui on m'accorde le droit de rester avec lui. - EunHyuk ne... ne redis jamais une chose pareille, s'il... s'il te plaît... Je parlais maladroitement, je bégayais, j'en pleurais presque. Je n'arrivais pas à pronnoncer les mots. Tout simplement parce que je n'arrivais pas à entrapercevoir une vie sans lui, une existence entière sans l'avoir à mes côtés. C'état peut être prétentieux de penser ça compte tenu de mon jeune âge mais je le pensais, et je voulais y croire. Quelque chose changea assez soudainement dans son regard, comme s'il revenait soudainement à lui ; et c'était le cas. - Je... Excuse-moi Hae... Je... Je te suis... J'acquiesçais d'un signe de tête, un peu confus maintenant que je venais d'obtenir ce que je voulais sans vraiment en avoir l'intention, avant de me lerver. Il en fit de même et me suivit, sans un mot. ~ Alors qu'il se lavait les mains, dans un silence total, je remarquais que je n'avais pas la moindre trace de snag sur moi. Ni sur mes vêtement, ni sur ma peau, pas une seule. Il m'avait serré dans ses bras, je l'avais pris contre moi, mais pas à un seul instant il n'avait réellement posé la main sur moi, comme s'il avait inconsciemment ou non cherché à me préserver de ses erreurs, à ne pas m'entacher de ce fardeau... Le buit du robinet s'estompa soudainement alors que je relevais les yeux vers lui, un peu perdu ; il me regardait. Je me rendais compte en le voyant qu'il avait mis, probablement par maladresse, du sang sur son tee-shirt, mais je n'y fis pas d'avantage attention et lui tendis la main, dans le seul but de sortir à nouveau du bâtiment principal de l'internat. Il vint s'en emparrer, et je la serrais doucement, caressant le dos de sa main de mon pouce, avant de l'emmener à ma suite, sans un mot. Je voulais simplement sortir d'ici, aller je ne sais où, ou même retourner s'asseoir sur un banc, je m'en fichais. Mais je voulais sortir. Seulement en mettant un pied dehors, je me rendis compte qu'il commençait à pleuvoir, si bien que je l'ai machinalement conduit jusqu'à ma voiture sans qu'il ne montre le moindre signe de protestation, simplement pour se poser loin des autres et à l'abris de la pluie. Nous montions à l'arrière de la voiture tous les deux, moi le premier et lui à ma suite, et je l'entendis claquer la portière derrière nous. Il se passa quelques secondes sans que rien ne se passe, jusqu'à ce qu'il s'asseye dos contre la portière et ne tire doucement sur ma main, me faisant comprendre dans un silence des plus total ses intentions. Je ne résistai en aucun cas et vint me blottir avec joie contre lui, donnant peut être l'impression que je n'attendais que ça. C'était peut être le cas... Appuyé plus ou moins sur le côté contre lui, je nichais ma tête dans le creux de son cou avant de refermer un bras autour de sa taille, alors qu'il en faisait de même autour de moi, sa tête appuyée contre la mienne. L'instant avait quelque chose de doux, de sincère, de tendre, de complètement décalé par rapport à tout ce qui venait de se passer. Il n'y avait pas de prise de tête, pas de violence, pas de haine, pas de remords, pas de souvenirs, rien. Seulement lui et moi, perdus dans un moment de tendresse au milieu de toute cette horreur. Je fermais les yeux avant de le serrer un peu plus contre moi en lui murmurant, comme un secret : - Je t'aime Hyuk, quand est-ce que tu vas t'y faire ? J'avais l'impression que quoi que je fasse, quoi que je dise, il n'y avait rien à faire. Il s'entêtait à aller contre moi sans vraiment le vouloir, à se sentir coupable de la moindre chose, à vouloir toujours faire mieux. Il ne s'en croyait pas digne. Je le sentis resserer doucement son étreinte alors qu'il me répondait : - Je le sais, c'est ça qui me fait peur... Ma main se serra sur son coeur alors que je lui demandais : - Pourquoi ? - Et si un jour quelqu'un s'en prenait à toi... Je me redressais et m'écartais suffisament de lui pour pouvoir le voir alors qu'il se reprenait, en détournant le regard et sur un ton coupable : - Si quelqu'un s'en reprenait à toi... Son insistance sur le " reprenait " ne faisait que me rappeler des souvenirs que j'aurais voulu pouvoir laisser de côté plus longtemps. Je baissais les yeux mais les relevai aussi vite que je les avais détourné lorsqu'il reprit, cette fois-ci en me regardant : - Si je m'en prenais à toi... Avec moi, tu ne seras jamais en sécurité... Hae je me fais peur... Il baissa la tête, le visage troublé ; il avait peur. J'ignorais si c'était de lui, de nous, de moi, ou du moins de ce que je pouvais par erreur le pousser à faire, mais il avait peur. J'approchais doucement mon visage du sien avant de glisser ma main dans son cou et de le forcer à relever la tête vers moi. Front contre front, ej le sentais resserer ses bras autour de moi alors que je fermais doucement les yeux en lui disant, dans un murmure : - EunHyuk sans toi j'ai peur... J'ai peur de ce qu'il pourrait encore arriver. Je marquais une pause tout en serrant sa main dans la mienne avant de reprendre : - Il n'y a qu'avec toi que je me sens en sécurité, avec toi et personne d'autre... Je déposais doucement mes lèvres contre les siennes, appréciant ce contact si tendre et si précieux, ces quelques secondes coupées du reste du monde. Il prolongea l'isntant d'une seconde à peine avant de me demander, en glissant sa main sur ma joue les yeux dans les yeux : - Comment est-ce que tu peux dire ça alors que je suis couvert de sang ? Mon regard s'attarda quelques secondes sur son t-shirt alors qu'un soupir m'échappait. Mais il n'avait rien de blasé, rien d'agacé, rien de fatigué, rien de négatif. Je laissais mes doigts courir sur les tâches vermeilles et je sentais que ce geste de ma part le perturbait. Tout en relevant les yeux vers lui, je lui répondais à vox basse : - Parce que c'est la preuve que tu t'es arrêté, celle que tu donnerais tout pour me protéger, celle qui me dit que tu es là... Seulement il était coincé dans cet état d'esprit négatif. Il ne voulait pas aller dans mon sens, il s'évertuait à penser le contraire, à ne pas vouloir comprendre. Il baissa les yeux avant de commencer à me dire : - Mais le sang... Seulement je ne le laissais pas finir et me redressais suffisamment pour descendre mes mains sur sa taille avant de les glisser sous son t-shirt, relevant doucement le vêtement contre sa peau. Je parvenais à le lui enlever sans qu'il en me montre le moindre signe de protestation et pourtant je voyais dans ses yeux qu'il ne comprenait pas ; il était même gêné, comme si je venais de dévoiler par se simple geste la personne qui était en lui et qu'il refusait de montrer. Je laissais tomber son t-shirt à côté de nous alors que lui n'osait pas me regarder. Il se contenta simplement de me demander, presque en bégayant : - Que... qu'est-ce que tu fais ? L'expression de son visage et le ton de sa voix avaient un côté enfantin, gêné, presque adorable. Je glissais ma main dans son cou avant de lui relever le menton pour le forcer à me regarder, et ce en lui murmurant : - Je t'enlève le poids de tes erreurs qui n'en sont pas. Il releva les yeux vers moi, pour le moins surpris, comme si ce que je venais de lui dire était inconcevable. Une fois de plus je n'approuvais pas forcément les décisions d'EunHyuk, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser que c'était mérité. En un soir il m'avait volé mes nuits, mes souvenirs, mon sourire. Alors savoir que son acte ne restait pas sans conséquences c'était tout ce que je voulais. Et savoir qu'EunHyuk était désormais à mes côtés c'était tout ce dont j'avais besoin. Peu à peu l'expression de son visage s'adoucissait, comme s'il avait finalement pris conscience de ce que je lui disais et qu'il ne cherchais plus à protester. Et du fait que je le remerciais. Je pouvais presque lire dans son regard une sorte de... gratitude. Je m'approchais doucement de lui en même temps qu'il m'attirait de nouveau dans ses bras avant de presser mes lèvres contre les siennes, quelques secondes à peine. Nos visages restaient à quelques centimètres à peine l'un de l'autre, les yeux clos. Le bruit de la pluie au dehors berçait un silence agréable et son étreinte m'apportait un sentiment de sûreté qui ne m'avait que trop manqué ces derniers temps. Ma main glissa dans son cou avant de descendre avec douceur le long de son torse, sentant la chaleur de sa peau sous mes doigts. J'aimais tellement ce contact si doux, si simple, et pourtant hors du commun, si précieux. J'avais beau avoir passé la semaine avec lui, j'avais l'impression qu'entre notre départ des Etats-Unis et maintenant il s'était écoulé une vie entière. - Merci. Je rouvrais les yeux en l'entendant parler, ne comprenant pas le sens de ce mot, de ce simple mot qui voulait dire tant de chose et pourtant si peu. - De quoi ? Un sourire léger et tendre se dessina doucement sur ses lèvres alors que sa main vint se glisser dans mon cou. Son pouce caressait doucement ma joue lorsqu'il me répondait : - D'être là, juste... d'être là. Je fermais les yeux avant de venir l'embrasser une fois encore alors que je sentais son bras m'attirer un peu plus contre lui. Sa main glissa dans ma nuque alors que j'entrouvrais doucement les lèvres pour laisser sa langue étreindre la mienne tout en refermant mon bras autour de ses épaules, voulant toujours un peu plus le sentir contre moi, retrouver ce contact que je croyais perdu depuis des décennies alors que le temps se comptait en heures. .
Messages : 326 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee Hyukjae
Personnage Age: 18 Pouvoir: Transformer ce qui est vivant en ce qu'il veut Race précise: Monky
Sujet: Re: Retrouvailles mouvementées ~ [PV Envahisseuses] Ven 23 Oct 2015 - 15:21
"Be my love ~"
“DongHae & EunHyuk”
Leeteuk s'en allait doucement tandis que je ne pouvais détacher mon regard de la vision morbide de mes mains pleines de sang. Je ne savais pas vraiment si j'étais en colère, si je regrettais ou je ne sais quelle sensation que je ne connaissais pas vraiment. Tout ce que je savais, c'était que j'avais blessé à mort un ami. Certes, il avait blessé bien plus profondément Donghae mais si Leeteuk n'avait pas été là, il serait mort. J'aurais tué un ami. Je ne l'ai pas pardonné, je ne le ferai peut-être jamais mais il n'empêche que j'aurais tué un ami sans éprouver le moindre remord. Pourquoi ?
Je me suis arrêté, j'aurais du regretter et pourtant, je n'y arrivais pas. Il y a une grande différence entre tuer un homme qu'on t'a présenté comme un traître, un voleur et un menteur et tuer quelqu'un que tu connais et appréciais. Ou apprécie, je ne sais plus ce que j'éprouve à l'égard de Siwon. Je n'arrive pas vraiment à le détester parce qu'au fond de moi, je sais que si ses choix ont été les mauvais, c'est parce que je l'y ai poussé. Je m'en veux. A moi et à lui aussi mais surtout à moi. Et pourtant, j'étais prêt à le tuer alors qu'il "n'y était pour rien"… Pourquoi est-ce que maintenant, je ne parvenais toujours pas à regretter ? Il y a une grande différence entre tuer un inconnu et un ami. Et moi, je n'ai pas réussi à faire cette différence. J'ai failli le tuer… Je l'aurais tué… Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à regretter alors qu'il s'agissait de Siwon ?
Ce qu'il a infligé à Donghae dépasse l'entendement mais ce que je lui ai fait aurait été irrévocable, irrémédiable alors que Donghae peut s'en sortir si je suis là, si nous sommes tous là pour lui. Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à me sentir monstrueux alors que j'avais son sang sur les mains, sur mon T-shirt ? Pourquoi, alors que l'image de mes mains s'abattant sur lui, mes pieds fracassant ses côtes, tourne sans cesse dans mon esprit ? Pourquoi toutes ces images ne me choquaient-elles pas ? Je n'éprouvais rien. Ni joie, ni tristesse, ni satisfaction, ni frustration, ni haine, ni amour, je n'éprouvais tout simplement plus rien. - Viens avec moi… on va nettoyer ça… Je relevai un instant les yeux vers Donghae, qui venait de me sortir de mes pensées assez brusquement avant de fixer de nouveau mes mains en lui répondant. - Non… Je veux pas… Ma voix s'était muée en une plainte craintive et presque capricieuse. J'avais l'impression de me conduire en enfant mais je trouvais cela normal. Je n'étais pourtant pas cet enfant, je pouvais penser comme quelqu'un de mature mais en ce moment même, même si je le pensais, tout ce que je réussissais à faire et à articuler devenait l'œuvre d'un enfant capricieux…
Je redressai la tête vers lui et il plongea son regard aimant et doux dans le mien. Je voulais lui dire qu'il pouvait m'emmener, qu'il pouvait faire ce qu'il voulait, que j'étais prêt à tout pour lui mais rien ne venait, je ne voulais que regarder mes mains, pleurer et feindre l'incompréhension. J'étais bloqué dans un corps qui n'était plus vraiment le mien. Ou plutôt dans un corps qui était le mien mais que je n'ai jamais vraiment vécu… - Pourquoi ? La raison me paraissait tellement évidente que je m'apprêtais à la lui dire mais je ne pouvais le regarder droit dans les yeux tout en le disant. Je les baissai par conséquent avant d'articuler, avec difficulté : - Parce que ça montre à tout le monde ce que je suis… un monstre. J'avais hésité avant de donner ma nature mais je savais que si je ne le disais pas clairement, il ferait comme si je pensais autre chose, il diminuerait le sens de mes mots.
Ainsi, il ne pouvait pas le nier. J'avais du sang, le sang d'un ami, sur les mains et j'étais prêt à le tuer. Il ne pouvait pas démentir ce que j'avais fait ; j'en portais les marques crûment inscrite sur ma peau et je les fixai, dans une obsession malsaine mais nécessaire pour que je rappelle à jamais de ce que j'étais, suis et serai toujours. J'en avais besoin pour ne plus jamais me faire confiance, pour qu'on ne me fasse plus jamais confiance, pour que je ne laisse plus jamais quelqu'un me faire confiance. Les autres comme lui et jusqu'à mon propre frère devrait m'éviter, me laisser m'exiler là où je ne pourrais faire de mal à personne. Je n'étais même pas digne de m'exiler… J'aurais du mourir… Il y a longtemps déjà… - Arrête de dire ça… viens avec moi s'il te plait…
Je le fixai droit dans les yeux de nouveau, prêt à le suivre. Je voulais le suivre mais ce n'était plus mon corps, plus mes mots, plus ma voix, il était désormais un adulte et j'étais l'enfant capricieux, il n'était plus l'amour de ma vie… - Pourquoi ? Quelque part, je me posais vraiment la question mais d'autres parts, je m'en voulais de lui infliger cela. Des visions régressives de moi, il en avait vu des tas, que ce soit ma violence qui me ramène à un état d'animal ou mes peurs qui me font passer pour un enfant mais jamais, jamais je n'ai eu à faire de caprices devant lui. Jamais. Et aujourd'hui, je fais des caprices… pour ne pas laver du sang sur mes mains. La situation avait vraiment quelque chose de paradoxal comme si tout autour de nous était fait pour que je ne sache pas si j'étais un enfant ou un adulte. Moi-même je ne le savais plus. Je n'étais plus rien en fait. Rien qui vaille la peine d'être considéré du moins… - Parce qu'il faut enlever le sang de tes mains… - Pourquoi ? Encore une fois cette question, cette inutile mais nécessaire question. Pourquoi est-ce que je ressentais à ce point le besoin de la poser alors qu'elle n'avait pas lieu d'être, alors même que je savais que Donghae n'avait en rien à la subir ? Si j'étais capable de lui infliger ça, ou plutôt incapable de ne pas le lui infliger, comment être sûr que je ne ferais pas pire à l'avenir ? Comment ? - Parce que. - C'est pas une réponse. C'était la réponse type de tous les enfants du monde. Je me détestais de lui infliger une vision aussi… puérile, même si ce n'était pas vraiment cela, de moi. Je voulais qu'il pense à moi comme quelqu'un pouvant le protéger en tout temps pas comme un gamin dont l'enfance a été tronquée au profit du meurtre. Il ne devait pas me voir comme ça et je détestais cette image que je lui donnais malgré tout. Je la détestais. - Ecoute, fais-moi confiance, s'il te plait. Il perdait patience mais il ne me le montrerait jamais, je le savais. Tout simplement parce qu'il savait que je n'étais pas moi-même. Même moi je le savais alors pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à changer cette attitude… - Pourquoi ?
Je savais exactement pourquoi je pouvais lui faire confiance et je n'avais aucunement besoin qu'il se justifie ou que quelqu'un me l'explique. Je le savais. S'il y avait bien une personne en qui je pouvais placer toute ma confiance, c'était lui. Je savais qu'il ne me trahirait jamais. Je me nourrissais peut-être d'illusions mais je voulais y croire. J'y croyais. - Parce que je t'aime et que je ne veux que ton bien… Le problème devait être là parce que subitement, je ne m'imaginais plus du tout dire "pourquoi"…. Il ne devait pas m'aimer, c'était ça qui n'allait pas. Il était en danger avec moi, il ne pouvait pas être heureux avec moi, je n'avais rien à lui offrir… Je regardai à nouveau mes mains pour ne pas voir son regard quand je prononcerais les mots suivants : - Tu devrais pas… Ce serait mieux pour toi si j'étais mort. J'avais raison. Il devait l'admettre. Si je n'étais pas là, il serait heureux avec Yesung probablement… Si je n'étais pas là, il pourrait être heureux. Je le savais. Et il se devait de l'admettre. - Eunhyuk ne… ne redis jamais une chose pareille, s'il… s'il te plait… Son ton était suppliant, presque brisé et en relevant les yeux vers lui, je crus y déceler quelques larmes. Non… Je ne voulais pas qu'il pleure, je voulais qu'il soit d'accord avec moi, qu'il approuve ma vision des choses, qu'il me laisse… Je ne voulais pas qu'il pleure, je ne voulais pas, je ne voulais plus lui faire de mal… Et je continuais à lui en faire sans le vouloir vraiment. Je pris soudainement conscience de mon corps de nouveau et du fait que c'était à moi de prendre soin de lui et non l'inverse. - Je… Excuse-moi Hae… Je… Je te suis…
Il hocha doucement la tête, probablement soulagé que je cède enfin et je le suivis jusqu'au bâtiment principal de l'internat.
~
Je rinçai mes mains sans conviction, sans envie, sans rien en fait… Je ne ressentais rien… Du sang giclait par goutte sur mon T-shirt mais je n'y faisais pas vraiment attention, ne cherchant qu'à laver ces mains comme le voulait Donghae. Mes mains… Son sang…
Je regardai discrètement Donghae, qui était perdu dans ses pensées, pendant un moment avant de couper le robinet, le faisant réagir. Il posa son regard sur moi et sembla hésiter ou réfléchir pendant un instant avant de me tendre la main pour que je le suive de nouveau et cette fois, je me laissai faire totalement, ne risquant pas de tacher sa main avec le sang de Siwon…
En sortant du bâtiment, je sentis la pluie qui ruisselait sur ma peau et dans mes cheveux mais je m'en moquais… Tout ce que je voulais, c'était que Donghae m'emmène loin de là, loin de tout, là on ne serait que tous les deux. Je ne voulais plus penser à rien d'autre qu'à nous deux. Je savais pertinemment que Hyukjae aurait besoin que je sois là mais je ne pouvais pas. Et il ne le voudrait probablement pas de toute façon. Je préférais me dire ça qu'autre chose… J'avais besoin de Donghae autant que lui de moi… Enfin je crois…
Sans vraiment m'en rendre compte, il nous avait conduits jusqu'à sa voiture où j'entrai à sa suite avant de refermer la porte. Sa voiture. Là où tout avait plus ou moins commencé. J'en fus déstabilisé pendant quelques secondes mais il ne m'en fallut pas plus pour revenir dans le présent, notre présent.
Je tirai doucement sur sa main pour l'inciter à venir vers moi, sans un mot, et il ne tarda pas à se blottir contre moi, nichant sa tête dans mon cou alors que nous nous enlacions doucement. En cet instant, je ne voulais rien dire. Le même silence physique que tout à l'heure planait autour de moi, de nous, ce même silence était totalement différent pour moi. Il avait quelque chose de tendre et d'amoureux alors qu'avant, j'avais l'impression qu'il était pesant et synonyme de chagrin. Je n'étais pas triste à présent. J'étais avec celui que j'aimais, c'était tout ce dont j'avais besoin pour me sentir mieux…
Je restais un monstre mais il y avait quelque chose de doux dans le monstre que j'étais. Je ne m'attendais pas à ce que Donghae rompe cet instant de plénitude mais ses mots n'avaient rien de négatifs, rien de mauvais, j'aimais les entendre même si je ne les acceptais pas complètement… - Je t'aime Hyuk, quand est-ce que tu vas t'y faire ? Ces mots. Je les aimais autant que je les redoutais et comme chaque fois qu'il les prononçait, les murmurant presque, je resserrai mon emprise sur lui répondant à peu près la même chose à chaque fois qu'il me les disait après ce genre de… crise. - Je le sais, c'est ça qui me fait peur… - Pourquoi ?
Que lui dire ? Que j'avais toujours peur pour lui, peur pour nous ? Que je pensais être responsable de son malheur plus que de son bonheur ? Ces choses, je lui avais toutes plus ou moins et chaque fois, il répondait que nous ensemble était le plus important… Chaque fois, c'était pareil. Je voulais croire qu'il avait raison mais je ne pouvais pas… - Si quelqu'un s'en prenait à toi… Je le sentis se redresser et je détournai le regard, sachant pertinemment qu'il ne me laisserait pas dire cela une fois de plus mais je me repris tout de suite, pour qu'il ne puisse pas nier mon argument : - Si quelqu'un s'en reprenait à toi… J'avais insisté sur le "reprenait" pour qu'il comprenne bien que, même si le temps ferait son affaire, ça n'empêcherait pas le mal d'avoir été fait et d'être toujours là, resurgissant dans les moments de faiblesse.
Mais ce n'était pas le pire, ce n'était pas ce qui me faisait le plus peur parce que tant que je ne repartais pas, il ne lui arriverait plus rien en théorie… Non, ce qui me faisait le plus peur, c'est que je sois là… Cette fois, je le fixai dans les yeux, pour qu'il prenne conscience que je savais ce que je m'apprêtais à dire, que ce n'était pas des paroles en l'air dites dans un moment de fragilité : - Si je m'en prenais à toi… Avec moi, tu ne seras jamais en sécurité… Hae, je me fais peur… Maintenant que c'était dit, je baissai vite les yeux, ne pouvant le regarder plus longtemps après ce que je venais de dire. Je me faisais peur. Je ne pouvais pas dire que je n'y avais jamais pensé mais je ne pensais pas lui en parler un jour, je ne pensais pas avoir aussi peur un jour pour avoir besoin de le mettre en garde contre moi-même.
Il colla son front contre le mien, glissant une main autour de ma nuque pour me forcer à le regarder et je resserrai mes bras autour de lui, luttant pour qu'aucune larme ne se croie permise de trouver le chemin de mes yeux. Il ferma les siens avant de chuchoter, le visage à quelques centimètres du mien. - Il n'y a qu'avec toi que je me sens en sécurité, avec toi et personne d'autre… Il approcha doucement ses lèvres des miennes et je fermais les yeux pour tout oublier le temps d'un soupir avant de lui répondre, peu convaincu, tout en passant ma main sur sa joue : - Comment est-ce que tu peux dire ça alors que je suis couvert de sang ? Il ne semblait pas le gêner mais Siwon était là, par ce sang, il était là, entre nous. Et je ne savais pas si c'était cette présence indirecte ou tout ce que son sang représentait pour moi mais je ne me sentais pas à l'aise…
Ma gêne ne fit qu'augmenter quand il commença à effleurer les tâches avec ses doigts et je le fus d'autant plus qu'il me fixa dans les yeux en répondant : - Parce que c'est la preuve que tu t'es arrêté, celle que tu donnerais tout pour me protéger, celle qui me dit que tu es là… Que je suis là ? Pour le meilleur ou pour le pire ? Le protéger ? Le mal était déjà fait. M'arrêter ? Je ne savais même pas vraiment pourquoi je l'avais fait… Je ne pouvais que voir ce sang et je le voyais encore en baissant les yeux sur mon T-shirt. - Mais le sang…
Seulement, cette fois, je ne pus finir ma phrase, interrompu par un geste plus que troublant de sa part. Il se redressa et passa doucement ses mains sous mon haut avant de me l'enlever sans que je ne m'y oppose, bien trop gêné pour faire quoi que ce soit de toute façon… C'était la première fois que Donghae me gênait à ce point, que ce geste me gênait de sa part…
Quand mon T-shirt tomba, je le fixai intensément, incapable de regarder Donghae et j'osai lui demander timidement, presqu'en bégayant : - Que…. Qu'est-ce que tu fais ? J'étais timide face à Donghae, j'étais gêné face à Donghae, c'était un comble. Moi qui avait manqué de lui pendant des mois me retrouvait perturbé par sa présence et par notre proximité.
- Je t'enlève le poids de tes erreurs qui n'en sont pas. Bien qu'il ait passé sa main dans mon cou, je ne pouvais me résoudre à le regarder vraiment et ne relevai les yeux que pour mieux regarder au loin derrière lui. C'était ce que je pensais faire mais aussitôt que mes yeux croisèrent les siens, je fus pris. Pris par son regard, pris dans sa passion, pris par sa présence tout simplement. Et je n'avais aucune envie de m'en échapper.
J'étais bien et, peu à peu, je sentais le poids de ces dernières heures s'estomper. C'était léger, ce n'était pas du bien-être mais je me sentais à ma place, là où j'aurais toujours du être : auprès de Donghae. Simultanément, je voulus le ramener vers moi et il s'approcha, m'embrassant doucement, à peine un instant. Nous restions ainsi un moment, sa main glissant tendrement de mon cou sur mon torse, dans un moment intense mais léger, dans un silence seulement perturbé par le délicieux bruit de la pluie tombante. - Merci.
J'avais eu besoin de le dire. Je voulais qu'il sache à quel point je lui étais reconnaissant. Il rouvrit les yeux, visiblement surpris : - De quoi ? Ça me semblait tellement évident que je ne pus empêcher d'arborer un sourire sincère en glissant ma main dans son cou pour caresser avec tendresse sa joue de mon pouce : - D'être là, juste… d'être là. Ce n'était pas grand-chose mais c'était plus que tous mes rêves réuni. Il comblait tous mes désirs et même ceux que je n'avais pas encore. Il me comblait, me rendait heureux.
Vraiment. Qui sait où nous serions dans dix ans ou même dans un an mais je savais que je voulais y être avec lui… Il revint lier nos lèvres en une douce étreinte et je l'attirai toujours plus contre moi. Il entrouvrit les lèvres, presque timidement, laissant ma langue rejoindre la sienne alors qu'il refermait son étreinte autour de mes épaules, nous serrant toujours plus l'un contre l'autre, dans un échange passionné mais plein de tendresse comme ils m'avaient manqué.
Il glissa doucement pour se retrouver complètement au-dessus de moi et j'étais totalement enivré par cette sensation d'être seuls au monde, dans notre monde. Plus rien n'avait d'importance si ce n'est lui. Plus rien à part nous. Je souris doucement entre nos lèvres toujours jointes et il rompit ce baiser alors que l'air venait à me manquer. - Qu'est-ce qui te fait sourire ? Même sans savoir pourquoi je souriais, j'arrivais à le faire sourire à son tour et j'adorais cette complicité qui n'appartenait qu'à nous. - Je t'aime. - Et ça te fait rire ? Il fit semblant de se vexer et de bouder en se redressant, les bras croisés, et il n'en était que plus adorable, d'autant plus qu'il gardait son sourire en coin, celui qui avait le don de me faire l'aimer toujours plus si tant est que ce soit possible. - Non. Ça me rend simplement heureux.
Ames sensibles s'abstenir:
Il se tourna vers moi, arborant un magnifique sourire et revint embrasser chastement mes lèvres, les effleurant à peine et prenant appui sur ses mains, de part et d'autre de ma taille pour ne pas me toucher et je relevai la tête pour essayer de m'approcher toujours plus de ces lèvres qu'il me refusait, une lueur provocatrice dans les yeux.
Je finis par être obligé de me porter sur mes mains pour me redresser suffisamment pour garder ce contact si précieux entre nous et il en profita pour passer ses bras autour de mon cou et ses jambes autour de ma taille et je glissai mes mains sur ses reins pour le serrer un peu plus contre moi alors que je l'embrassai de nouveau toujours plus intensément, toujours plus passionnément.
A court d'oxygène, je séparai d'à peine un millimètre nos lèvres pour reprendre mon souffle avant de l'embrasser au coin des lèvres puis sur l'arrête de sa mâchoire jusqu'au lobe de son oreille où je lui murmurai quelques douceurs avant de déposer mes lèvres sur son front, affectueusement, comme un protecteur. Il fit glisser ses mains de ma nuque vers mon menton pour le relever délicatement afin d'embrasser toujours plus tendrement mes lèvres.
Il glissa sa langue sur celles-ci et je les entrouvris sans résister entrelaçant nos deux langues dans une étreinte douce et endiablée. Je glissai mes mains sous son t-shirt et le remontant en glissant mes mains contre sa peau. Ce contact, cette douceur, cette chaleur, tout m'avait manqué. Il me manquait à chaque instant où je ne le voyais pas, à chaque soupir qu'il ne voyait pas, à chaque sourire que je ne lui destinais pas, il me manquait en permanence.
Il leva au mieux les bras et je séparai un instant nos lèvres pour lui retirer son t-shirt, que je fis tomber sur le sol avant de nous lier par un nouveau baiser, nous serrant toujours plus l'un contre l'autre, peau contre peau. Je glissai mes mains le long de son dos tout en continuant de l'embrasser. Je ne pouvais pas dire que ce moment ne me rappelait pas notre toute première fois, ici, à l'arrière de sa voiture et pour rien au monde, je ne changerais mes souvenirs ou ceux que j'étais en train de créer. Si aujourd'hui, il y avait plus de douceur, plus de conscience aussi, la première n'en avait pas été moins intense. - De retour à la case départ…
Il avait séparé doucement nos lèvres, les descellant avec une extrême lenteur et visiblement, les mêmes pensées habitaient nos deux esprits, les mêmes souvenirs. Mais j'avais une toute autre manière de voir les choses pour une fois. - Non, la preuve qu'on a avancé ensemble depuis ce jour-là. Il sourit un instant avant d'illuminer son regard d'une étincelle brulante qui me laissait entrevoir celle de ce jour-là justement…
Il déposa ses lèvres sucrées sur les miennes et me poussa à m'allonger avant de reprendre possession de chaque recoin de ma bouche offerte à lui. Sa main droite jouait dans mes cheveux tandis que l'autre commençait doucement à effleurer ma peau et je laissai un soupir d'aise s'échapper de mes lèvres lorsqu'il pinça entre son pouce et son index un premier de mes boutons de chair sans arrêter de m'embrasser toujours plus intensément, plus passionnément. Une main dans ses cheveux, je commençais doucement à me laisser glisser dans un autre monde, une autre dimension où seuls lui et moi pouvaient être.
Il délaissa bientôt mes lèvres et je fermai les yeux tandis qu'il déposait celles-ci sur chaque parcelle de peau qu'elles rencontraient, m'arrachant parfois quelques soupirs tandis qu'il entrelaçait ses doigts avec les miens, me laissant tout de même une main de libre pour garder prise sur ses cheveux. Sa langue s'enroula autour de l'un de mes boutons de chair et je me cambrai en laissant filtrer un faible gémissement de plaisir. Il s'attarda un instant sur son jumeau et revint doucement m'embrasser alors que je caressais doucement sa joue, le désir commençant à prendre le pas sur tout le reste.
De sa main libre, il fit doucement pression sur mon entrejambe et je soupirai dans notre baiser, offrant à sa langue l'accès total à ma bouche. A court d'oxygène, il nous sépara et ondula sur moi afin d'atteindre mes hanches. Il fit glisser mes derniers vêtements le long de mes jambes avant d'effleurer de ses lèvres mon bas-ventre en feu et l'intérieur de mes cuisses ; j'appuyai chacun de ses baisers, une main dans ses cheveux et me cambrai de plus en plus à mesure que ceux-ci se rapprochaient de mon membre gorgé de plaisir. Il l'embrassa tendrement et ma tête partit en arrière quand il l'entoura de ses lèvres. Un gémissement rauque et presque… bestial franchit mes lèvres alors qu'il entamait un premier mouvement, me provocant toujours plus de sensations. Chaque muscle de mon corps se tendait sous ses caresses et l'air électrique de la voiture se chargeait d'amour et de soupirs.
Dans un ultime aller-retour, tout mon corps s'arqua et Donghae me propulsa au septième ciel. Mon corps était encore secoué de spasmes quand il revint doucement embrasser mes lèvres. Entre deux rapides baisers, il murmura tendrement "je t'aime" et je me sentis fondre en un instant, souriant face à celui qui faisait de moi un homme comblé et heureux.
Je glissais mes mains sur sa chute de reins puis passai sous sa ceinture pour faire glisser son pantalon et son boxer sur ses genoux. Il finit de les retirer en une seconde et j'essayai d'inverser nos positions mais il m'en empêcha en plaquant mes épaules sur le fauteuil de sa voiture. Je devinai ce qu'il voulait faire mais j'espérai naïvement me tromper. - Hae… - Non, ne dis rien s'il te plait… - Mais… Il ne me laissa pas finir ma phrase et vint chastement embrasser mes lèvres alors que je souriais, sûr de ce qu'il allait me dire à présent. - Tu disais ? Et ma réponse fut la même que ce jour-là, la même que la première fois : - Oublie… - Comme la première fois alors ? Je ne savais que trop bien ce que cela voulait dire mais s'il était sûr de ce qu'il voulait, je ne pouvais pas m'y opposer. Je ne pouvais pas parce que ce jour, ou plutôt cette nuit, restait la plus belle que j'avais passé depuis ma naissance et parce que de toute façon, bourré ou pas, quand il décidait quelque chose, on pouvait rarement le faire changer d'avis. - Si tu es sur de toi… - Tu prendras soin de moi demain, je te fais confiance mon cœur…
Et, me regardant droit dans les yeux, sans aucune préparation, il se laissa glisser le long de ma virilité, les yeux clos et rejetant sa tête en arrière alors que je laissais un gémissement coupable s'échapper de mes lèvres. Coupable parce que je savais qu'il souffrait. Coupable parce que je l'avais laissé faire. Mais débordant d'amour et de plaisir malgré tout. Il s'accrocha à mes épaules et je me redressai en position assise pour le serrer contre moi. Je nichai ma tête dans son cou et il en faisait de même en m'entourant de ses bras tandis que je caressais son dos, espérant lui faire oublier la douleur.
Je lui murmurai quelques mots doux à l'oreille pour essayer de lui changer les idées, pour qu'il oublie sa douleur et peu à peu, il desserra la prise qu'il avait sur moi, signe qu'il commençait à supporter ma présence. Donghae glissa doucement ses mains sur ma nuque avant de relever mon menton et d'embrasser tendrement mes lèvres. Il amorça un premier mouvement de bassin et je rejetai la tête en arrière alors qu'il passait une main dans mes cheveux pour la redresser. - Regarde-moi Hyuk… J'ouvris les yeux et plongeai mon regard dans le sien et à chacune de ses ondulations, le plaisir n'en était que plus fort et ce contact visuel renforçait tout. Les sensations étaient comme amplifiées.
Une fine couche de sueur commençait à recouvrir nos deux peaux et tout l'air s'imprégnait de notre amour. Des soupirs, quelques gémissements et la sensation de n'être que deux dans un monde peuplé de tous ces autres qui me jugent. Je ne cessai de l'embrasser, tantôt ses lèvres, tantôt son cou, ses épaules, ses bras, chaque parcelle de peau qu'il m'offrait et mes mains caressaient ses cheveux et son dos. Tout de lui me manquait. Je n'avais jamais autant manqué de quelqu'un que de lui ces derniers temps et le retrouver dans le moment le plus intime et tendre possible, là où tout avait commencé trop vite, c'était plus que je n'aurais pu en demander.
Je l'embrassai de nouveau, liant nos langues dans une caresse brulante et il ferma les yeux un instant, tout en accélérant légèrement le rythme. J'inversai du mieux que je pouvais nos positions et je me retrouvai presqu'allongé au-dessus de Donghae, qui me regardait, un sourire craquant plaqué sur son visage d'ange.
J'entamai un premier mouvement de bassin tout en me penchant vers lui pour embrasser son front et continuai à un rythme plus soutenu jusqu'à trouver ce point si particulier en lui. - Hyuk~ Sa voix lascive, ses gémissements et ses soupirs me firent redoubler d'ardeur, cherchant à lui procurer toujours plus de plaisir. Chaque coup le faisait cambrer un peu plus le dos, créant chez moi de nouvelles sensations, plus fortes, plus intenses mais toujours aussi tendres.
J'accélérai de plus en plus le rythme ; nos souffles étaient saccadés ; sa peau luisante et ses lèvres entrouvertes me firent fondre et venir en lui, en un ultime mouvement de bassin et en laissant échapper un long râle de plaisir alors que lui-même venait entre nos deux corps tremblant de désir. Je me retirai doucement de lui avant m'allonger à ses côtés et de l'embrasser chastement sur les lèvres.
Donghae se blottit tendrement contre moi et je déposai une nouvelle fois mes lèvres sur son front, passant une main dans ses cheveux. Nos respirations étaient encore haletantes et seuls nos souffles troublaient le silence qui nous enveloppait de sa douceur presque mielleuse. - Je t'aime. - Tu crois que je vais finir par m'y faire ? En vérité, j'en étais déjà sûr. J'étais aussi sûr que je ne regretterais jamais notre histoire mais est-ce que j'avais vraiment le droit d'être heureux après tout ce que j'avais fait ? Voilà la question qui n'aurait jamais de réponse. - Je crois oui… Si je te le répète sans arrêt… Je t'aime, je t'aime, je t'aime mon crétin… - Ton crétin ?
C'était la première fois qu'il m'appelait ainsi mais je ne pouvais pas nier que c'était parfaitement et terriblement vrai… - Oui, mon crétin à moi. J'embrassai tendrement ses lèvres et il les entrouvrit aussitôt pour que nos deux langues se lient dans une nouvelle danse amoureuse. A court d'oxygène, je séparai nos lèvres pour lui dire, le regardant dans les yeux :
- Je crois que je vais m'y faire… Je crois que j'ai le droit d'être heureux avec toi…
Messages : 311 Date d'inscription : 01/09/2014 Sur l'avatar ? : Lee HyukJae
Personnage Age: 18 ans Pouvoir: Capacité de se mettre à la place des gens (il voit, entend, ressent, et pense comme eux tout en restant conscient) Race précise: Monki
♦ HyukJae Won feat EunHyuk Won & LeeTeuk Park & DongHae Lawn ♦
En prenant conscience qu'autour de moi il faisait jour, je relevais assez soudainement les yeux. J'ignorais depuis combien de temps j'étais assis au beau milieu de ce champ, mais j'étais quasi certain de pouvoir compter plus d'une heure. Je pouvais encore sentir les traces de larmes sur mes joues, et je tentais vainement d'effacer leurs traces invisibles d'un revers de la main.
Poussant un long soupir, je me relevais maladroitement bien que doucement et faillit perdre l'équilibre une fois sur pieds. C'était à croire que j'étais assis ici depuis des décennies... Je ne me sentais absolument pas capable de rentrer maintenant, mais compte tenu de l'heure, je savais qu'en mettant un pied dans la chambre je ne trouverais personne. Ils devaient tous être en cours à l'heure qu'il est, excepté EunHyuk et DongHae qui devaient probablement se reposer dû au décalage horaire, du moins c'est ce que je supposais... Cela me laissait quelques heures de répit devant, mais c'était si peu face à ce que j'aurais voulu... Il était exclu que je me rende ailleurs, la présence d'étrangers n'étant pas pour me rassurer d'avantage que celles d'amis, et je ne pouvais rester indéfiniment dehors.
Sans vraiment prendre conscience de ce que j'étais en train de faire, je quittais lentement les lieux pour retrouver le chemin de l'internat, arrivant à destination bien trop vite à mon goût. Le parc de devant était entièrement vide, et je pouvais voir les lumières des salles de classe au second étage allumées. Je ne m'attardais néanmoins pas d'avantage ici et montais les trois marches qui me séparais du bâtiment principal avant de pousser la lourde porte. Le hall d'entrée était lui aussi désert, et au risque de croiser quelqu'un, quelle que soit cette personne, je prenais directement l'escalier qui menait au dortoir masculin. Mais au fil des marches, je me sentais ralentir. Et s'ils n'étaient pas partis ? Et si dû à notre retour ils avaient prit la décision de ne pas aller en cours pour m'attendre ?
Je m'arrêtais en haut des marches, le regard troublé. Je sentais mon angoisse resurgir de je ne sais où, et je n'avais pas le courage de l'affronter. Je n'avais pas le courage d'y faire face, pas tout seul. Je m'apprêtais à redescendre les marches, mais une voix au fond de moi m'en empêchait. Peut être était-il temps d'arrêter de courir les yeux fermés... Je savais que je devais cesser la fuite mais je savais aussi que j'étais incapable d'affronter ce qui me rongeait maintenant. Seulement je n'avais pas vraiment le choix, du moins c'était le sentiment que j'avais... Faisant à nouveau face au couloir des chambres, je m'engageais dans ce dernier, la tête basse. Je n'avais pas besoin de regarder le numéro des chambres pour savoir devant laquelle je devais me stopper, je connaissais la distance par coeur. J'aurais pu la retrouver les yeux bandés. Je n'avais rien perdu de tous ce temps passé ici, à leurs côtés... à ses côtés.
M'arrêtant devant la bonne porte, ma main glissa doucement sur la poignée. J'inspirais et expirais longuement, comme si j'étais face à une épreuve difficile. Il ne s'agissait que d'ouvrir une porte, et pourtant ce simple geste me semblait si dur. Ca me donnait presque l'impression que j'allais trouver derrière cette porte mes anciens démons, alors que je savais qu'il n'en était rien. Le sourire enjoué de LuHan, le regard confiant de Chen, l'étreinte fraternelle d'EunHyuk, la présence réconfortante de DongHae, et son aura aimante, à lui... Quand bien même ils seraient tous là je n'avais rien à craindre. Je le savais. Mais c'était plus fort que moi. Je ne pouvais pas m'empêcher de douter de la moindre chose. Et je m'en voulais pour ça.
Seulement je ne m'attardais pas d'avantage dans ce couloir et abaissais la poignée avant de pousser la porte, suivit d'un long soupir de soulagement lorsque je me rendis compte que seuls EunHyuk et DongHae étaient présents. Endormis, certes, mais présents.
Je refermais silencieusement la porte derrière moi, pour ne pas les réveiller avantd e me mettre à nouveau face aux lieux, ne sachant que faire. Je sentais la fatigue m'envahir, j'avais cruellement besoin de dormir, mais la vérité c'était que j'ignorais où. Dormir dans mon lit me semblait pour le moins déplacé compte tenu des évènements récents, mais aller dans celui d'un autre était tout simplement exclu. Je n'avais pas vraiment le choix...
Sans faire de bruit, je me glissais doucement par dessus les draps de mon lit, m'allongeant à ma place et non à la sienne, le plus près possible du mur. La tête dans les oreillers, j'inspirais longuement, appréciant autant que je redoutais ce que je sentais. Son odeur avait imprégné les draps, les oreillers, la couverture, elle était partout. Cela me donnait presque l'illusion qu'il était là, près de moi, alors qu'il demeurait absent. Et ce par ma faute. J'avais beau essayer de ne pas penser à lui je ne pouvais tout simplement pas. Il était partout autour de moi, aussi bien " physiquement " que dans mon esprit. C'en était presque une torture. Fermant doucement les yeux, j'essayais de ne pas me laisser submergé par mes souvenirs, mais c'était trop tard.
Tous ces matins passés à ses côtés, toutes ces nuits passés dans ses bras à dormir ou à simplement apprécier l'instant présent, tous ces moments de tendresse, tous me revenaient. Son sourire, sa chaleur, sa douceur, son étreinte... Cela me manquait cruellement, et pourtant je continuais de le fuir. Pourquoi ma mémoire ne pouvait-elle donc pas me faire défaut ? Rien qu'un instant ? Un seul instant... Un seul instant de répit, un seul instant de paix. Un seul instant. Rien qu'un. Je ne demandais pas qu'on me décroche la lune, et pourtant j'avais l'impression de vouloir qu'on m'éteigne le soleil. Un souhait vain parmi tant d'autre.
Glissant ma main dans ma poche, mon poing se referma bien vite sur la boîte qu'il m'avait donné un peu plus tôt. Je la sortais de mon gilet avant de la faire lentement tourner devant mes yeux, retraçant son contour de mes doigts, ses détails, tout. Il ne tenait qu'à moi de l'ouvrir, et pourtant je m'y refusais. L'envie ne me manquait pas, mais je ne pouvais pas me permettre de donner à LeeTeuk un espoir en ouvrant ce qu'il m'avait offert alors que mon coeur lui restait fermé.
Je serrais quelques secondes la boîte contre mon coeur, comme mon bien le plus précieux, avant de la remettre dans ma poche et de doucement glisser sur le côté, face à la chambre. Mes yeux se posèrent sur le lit d'en face, à savoir celui que partageaient mon frère et DongHae. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire, bien que discrètement, en le voyant endormit sur le torse d'EunHyuk dans ses bras. L'un comme l'autre avaient l'air paisible, ils donnaient presque l'impression d'avoir oublié les événements récents, comme si une fois ensemble le malheur n'avait plus son importance pour eux... Et je ne pouvais que m'en réjouir.
Ils avaient tous les deux réussis à avancer, ensemble. DongHae avait réussi à abandonner ses peurs, ou du moins à les affronter, grâce à EunHyuk et lui-même avait changé, laissant plus ou moins derrière lui son passé pour DongHae. J'aimerais tellement pouvoir en dire de même... Réussir à abandonner mes peurs et mes angoisses pour LeeTeuk... Il ne méritait pas tout ça et je ne le méritais pas. Mais il était comme mon frère, il s'évertuait à ne pas vouloir lâcher prise pour une raison qui m'échappait. J'apportais probablement plus de mal que de bien, aussi bien dans la vie de l'un que dans celle de l'autre.
Je ne pus m'empêcher de repenser à la discussion que j'avais échangé avec DongHae quelques jours plus tôt. Je me remémorais chacun de ses mots, je revoyais chacune de ses émotions dans son regard, je ré-entendais chacun de ses sanglots. Et de repenser à ce que SiWon Junior lui avait fait je ne pouvais m'empêcher de repenser à ce que SiWon Senior m'avait fait. Le souvenir que j'en gardais était malgré moi intact, sans la moindre fausse note. Je me souvenais de chaque détail, et à cette pensée, j'en frissonnais.
Néanmoins, je faisais de mon mieux pour laisser ce sentiment de culpabilité et mes souvenirs de côté et fermais les yeux, essayant de trouver un quelconque repos, rien que quelques heures de tranquillité. Mais j'en venais presque à oublier que mon sommeil n'était jamais paisible... J'avais beau avoir savoir que j'étais une fois de plus plongé dans l'univers de mes songes, dans ce cauchemar sans fin que je revivais chaque nuit depuis trois mois, je n'arrivais pas à en prendre conscience. Tout me semblait si réel. Les sensations, ce sentiment de peur qui m'envahissait, cette angoisse perpétuelle, et cette douleur, aussi bien physique que psychologique.
Je sentais à nouveau son corps pressé contre le mien, les larmes rouler sur mes joues d'enfant, ses mains me maintenir au sol avec force, la souffrance de le sentir en moi, j'entendais ses chuchotements aussi bien obscènes que cruels, mes sanglots retentirent dans toute la pièce, ses gémissements de plaisir et les miens de douleur. La scène n'avait rien d'inventé, elle était telle qu'elle était il y a des années. Et c'est ce qui me faisait peur. Affreusement peur. Je n'arrivais pas à rouvrir les yeux, je n'arrivais pas à lutter contre ça, j'avais l'impression d'être piégé par mon propre esprit. Et je connaissais la suite de l'histoire. Je connaissais la suite de ce rêve. Mais je n'avais aucune échappatoire hormis celle de me réveiller.
Je parvenais à rouvrir les yeux de force et me redressais presque immédiatement. J'étais en sueur, j'avais affreusement chaud, je sentais tout mon corps trembler, ma respiration s'accélérer en même temps que mes battements de coeur. J'avais beau avoir rouvert les yeux sur la chambre, j'avais l'impression d'être encore là-bas. Mais c'était sans compter sur sa présence.
Je ne l'avais pas vu jusqu'ici, je n'avais pas vu que LeeTeuk s'était assit sur le lit à côté de moi. Je voyais dans son regard qu'il cherchait à m'aider, peut être même qu'il était inquiet, mais je savais que je ne pouvais répondre à ses attentes. - C'est rien, ça va aller... Il tendit sa main dans ma direction dans je ne sais quel optique, mais je me reculais vivement de ce simple geste, sentant mon angoisse redoubler d'ampleur. Je ne savais plus où j'étais, ma conscience oscillait entre cauchemar et réalité, j'avais l'impression d'étouffer, coincé entre LeeTeuk et un mur.
Je fermais les yeux aussit fort que je le pouvais, espérant peut être qu'en les rouvrant tout ça aurait disparu, LeeTeuk, mon cauchemar, cette réalité et cette inconscience beaucoup trop pesantes, tout. Et je ne faisais qu'entendre. Entendre du mouvement à côté de moi, DongHae murmurer je ne sais quoi à LeeTeuk, la porte s'ouvrir puis se refermer, pour finalement sentir quelqu'un s'asseoir à côté de moi. Une main se posa sur mon épaule, et je me crispais à ce simple contact, incapable de faire quoi que ce soit jusqu'à entendre : - Eh, HyukJae, c'est moi, je suis là... Je rouvrais doucement les yeux pour tomber sur mon frère, plus que rassuré que ce soit lui et non un autre. - Viens là... Il m'attira doucement contre lui et je me laissais faire sans réfléchir, me retrouvant bientôt blottis contre lui, entre ses bras. Je nichais ma tête dans le creux de son cou alors que je pouvais l'entendre me murmurer : - C'est fini, je suis là Hyukie, je suis là...
Me concentrant sur son étreinte, sa présence, j'essayais de me calmer, mais chaque effort était vain. Je n'arrivais pas à garder les yeux ouvert mais à chaque fois qu'ils étaient clos je revoyais sans cesse le visage du père de SiWon, ce sourire ignoble plaqué sur son visage. Je n'arrivais pas à me détacher de son cauchemar ; je tremblais. - Calme-toi HyukJae, tout va bien, tu n'as rien à craindre ici. Il glissa doucement sa main dans mes cheveux avant de reprendre, dans un murmure : - Je laisserai personne te faire du mal, tu le sais. Tant que je suis là il ne t'arrivera rien. Je repassais en boucle ses mots dans mon esprit, essayant de les réaliser et d'en prendre conscience tout en focalisant mon esprit sur sa respiration. Je me concentrais sur chacune de ses inspirations et expirations, essayant de retrouvant un rythme normal en m'adaptant au sien, en trouvant du réconfort dans son ses bras, en sentant sa chaleur. Et comme à chaque fois, ça marchait. J'ignorais pourquoi, j'ignorais comment, mais de par sa simple présence EunHyuk avait toujours réussi à m'apaiser. Toujours. Mais comme à chaque, et aujourd'hui encore plus, je trouvais cet instant... non mérité.
- Tu devrais pas être là, avec moi. Mes mots semblaient le troubler, cela se ressentait dans son attitude. En resserrant doucment son étreinte autour de moi, il me demanda : - Pourquoi est-ce que tu dis ça ? - Parce que DongHae a besoin de toi. - Tout comme toi. Si autrefois je n'avais qu'EunHyuk et EunHyuk ne m'avait que moi, aujourd'hui ce n'était plus le cas. Et j'étais prêt à parier que DongHae avait probablement plus besoin de lui que de moi. Lui il avait une chance de s'en sortir. Tous les deux avaient un avenir ensemble. Moi j'avais finis par comprendre que ma vie s'était arrêté le jour de mes dix ans, autrement dit au plus loin que je me souvienne. Voyant que je n'étais pas convaincu, il enchaîna : - Je serais toujours là pour toi, et tu le sais.
Je me détachais malgré lui de son emprise afin de pouvoir le regarder. Nous avions déjà eu cette discussion un million de fois et si autrefois je tenais ce discours sans vraiment savoir ce que je disais, écoutant d'avantage mon âme blessée que mes réelles pensées, aujourd'hui j'avais la certitude que ce que je disais était vraie. Quand bien même j'arriverais à retrouver le sourire, jamais je ne perdrais ma mémoire. Détournant néanmoins mon regard du sien, n'arrivant pas à le soutenir, je lui répondais : - Tu ne devrais pas... Je n'irais jamais mieux, et ça tu le sais aussi bien que moi... Alors arrête de perdre ton temps avec moi. Ca vaudrait mieux pour tout le monde. Je n'imaginais pas ma vie sans lui. Je ne m'imaginais pas avoir à passer un jour sans lui. Je ne m'imaginais pas retrouver l'enfer duquel il m'avait sauvé. Non. Je n'imaginais ma vie sans lui, jamais. Mais j'imaginais pourtant sa vie sans moi. Et cette vie était belle, heureuse. Il la méritait. Il la méritait mille fois.
Mais ce discours de ma part ne semblait pas lui plaire, bien au contraire. J'avais presque l'impression de l'avoir blessé, au plus profond de son âme. Comme si je doutais de lui. Mais la vérité c'était que je doutais de moi. Quoique ce n'étaient même plus des doutes ; c'était des certitudes. Serrant ma main dans la sienne, il me dit : - Dis pas des choses pareilles Hyukie, s'il te plaît... Je tiens à toi plus qu'à moi-même et tu le sais. Je sais qu'à tes yeux tu ne vaux rien, mais aux miens tu vaux bien plus que tu ne peux te l'imaginer. Tu es mon petit frère, je t'abandonnerai jamais HyukJae, jamais.
Et tout ça je ne le méritais pas. Je ne le méritais. Je ne méritais pas tant d'attentions de sa part. Je ne méritais pas tant d'affection, tant de dévouement, je ne méritais pas d'avoir cette importance à ses yeux. Mais néanmoins, en cet instant, son attachement était la seule que j'arrivais à comprendre ; s'il tenait à moi autant que je tenais à lui, je ne pouvais que comprendre pourquoi il refusait de lâcher prise. - Merci Hyung... Un sourire aussi triste qu’éphémère se dessina sur ses lèvres avant qu'il ne me prenne à nouveau dans ses bras, sans que je songe à protester.
Si toutes les choses que nous avions traversé lui et moi m'avaient appris une chose c'était qu'il était la seule et unique personne qui j'étais sûr de pouvoir compter, quoiqu'il arrive. Je ne pouvais pas vivre sans lui et il ne pouvait pas vivre sans moi. Je voulais l'abandonner pour son bien et il refusait de lâcher prise pour m'aider. Alors je ne devais pas abandonner. Pour lui je ne devais pas abandonner. Je ne devais pas l'abandonner. .
Messages : 476 Date d'inscription : 21/04/2014 Sur l'avatar ? : Park Junsu (Leeteuk des Suju)
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Sujet: Re: Retrouvailles mouvementées ~ [PV Envahisseuses] Jeu 12 Nov 2015 - 21:44
"He is not back yet~"
“Leeteuk, Hyukjae, Donghae & Eunhyuk”
J'étais obligé d'aller en cours bien que je n'en ai pas du tout envie mais c'était la seule solution pour que j'arrête une seconde au moins de penser à lui, lui qui était seul dehors, lui qui ne voulait pas de moi, lui que je faisais fuir, lui que j'aimais. Je pensais naïvement qu'en me changeant les idées avec des formules de maths ou des dates historiques, j'allais oublier mais c'était bien trop demander que d'oublier. Je ne pouvais que me souvenir de son visage terrorisé par ma présence. Je ne pouvais que me souvenir de son mouvement de recul et de sa panique lorsque ma main avait effleuré la sienne. Je me souvenais. Toute la journée, j'avais réfléchi à mille et une façons de l'approcher sans qu'il ne s'enfuit mais je n'avais rien trouvé qui me laisse sous-entendre que ça pouvait marcher. Rien ne pouvait marcher pour lui, je ne pouvais rien pour lui et c'était ça qui me détruisait le plus : le fait de savoir que j'étais impuissant. Pire, je savais que j'étais aussi la cause du problème certains jours.
En entrant dans la chambre, je le vis d'abord lui, endormi dans notre lit, à sa place. Il avait l'air paisible, tout comme son frère et DongHae, qui dormaient tous les deux de leur côté. Les autres ne devaient pas rentrer avant un long moment et j'espérai bien profiter de ce moment pour rester près de lui tant qu'il dormait. Il me semblait si improbable que je puisse ainsi être à côté de lui, si proche. Tout ce que j'avais vu ces dernières vingt-quatre heures, c'était sa fuite, sa peur et là, j'étais assis au bord de lui, j'étais presque tenté de passer ma main sur sa joue, dans ses cheveux, presque tenté de l'embrasser doucement. Mais je risquais de le réveiller et avec ce réveil, il me ferait quitter mon rêve pour me plonger dans une réalité bien plus cauchemardesque. Alors, je me contentais de le regarder... amoureusement et tendrement, tout en espérant que nos jours meilleurs arriveraient vite...
Seulement, il commença à s'agiter dans son sommeil et je craignais d'en être la raison puisqu'il était calme avant que j'arrive. Pourtant, il gardait les yeux fermés et je pus facilement en déduire qu'il faisait un nouveau cauchemar. Probablement toujours du même type, ce passé qui ne le quittait jamais, ni le jour, ni la nuit...
Brusquement, il ouvrit les yeux et se redressa de sorte à être assis sur son lit et je m'empressai, surement à tort, de tendre une main vers lui pour l'aider, le calmer tout en lui parlant. - C'est rien, ça va aller... Néanmoins, sa réaction fut la même que la veille quand je l'avais revu après des mois d'attente, il recula comme s'il avait peur de moi, moi qui ne lui voulait pourtant aucun mal... Dans ses yeux, j'avais l'impression de devenir une menace, un danger et je n'étais pas sûr de pouvoir supporter sa peur très longtemps.
Il ferma les yeux si fort que je me surpris à en faire d'abord de même, comme si à nous deux, nous allions réussir à changer la réalité. Seulement, nous ne voulions pas la même. Je nous voulais ensemble, comme avant alors qu'il voulait surement que je disparaisse de sa vie... J'étais un étranger parmi tant d'autres, il avait peut-être même plus peur de moi que d'un autre et je ne supportais pas ce sentiment.
Je serrai les poings en rouvrant les yeux, face à mon amour brisé, face à un homme brisé, face à une âme brisée que je ne pouvais pas réparer ou plutôt qui ne voulait pas que je le fasse. Je savais, j'étais sûr au fond de moi, que je pouvais l'aider mais il ne le voulait pas et ça, je ne pouvais plus le comprendre. Je ne parvenais pas à entendre les raisons qui le poussait à ne pas vouloir s'en sortir. Peut-être qu'il était persuadé qu'il ne pourrait jamais s'en sortir mais moi, je savais que si, je savais qu'il allait finir par y arriver, si il acceptait qu'on l'aide. Que je l'aide. Mais il ne voulait pas.
Je le regardais toujours, lui qui restait anéanti les yeux clos, terrorisé par celui qui l'aimait à en devenir en fou, je ne pouvais pas me détacher de ses yeux fermés, de son dos collé contre le mur comme s'il cherchait à le traverser pour être toujours plus loin de moi. Je n'y arrivais pas. Même quand DongHae s'était approché de moi, je n'avais pas pu détourner le regard. Il murmura quelque chose que je n'écoutai pas et me contentai de le suivre, me laissant entrainer à sa suite sans quitter HyukJae du regard jusqu'à ce qu'il referme la porte. HyukJae faisait des cauchemars et les avait vécu moi, je le vivais aujourd'hui... pour la deuxième fois. Pour la deuxième, je perdais celui que j'aimais plus que tout au monde et je savais que cette fois, je n'en ressortirais pas indemne.
DongHae m'entraina encore sur quelques mètres avant de m'aider à m'asseoir, à même le sol, dans le couloir qui me permettait de garder un contact avec la porte de notre chambre. Il se plaça devant celle-ci et je posai enfin mon regard sur lui tandis qu'il me disait, d'une voix qui se voulait douce et compréhensive. - LeeTeuk... Je sais ce que tu ressens et... - Non... Non, tu ne sais pas justement... Il ne pouvait pas savoir parce qu'il avait retrouvé l'amour il y a de ça plus d'une semaine. Il ne pouvait pas savoir parce que celui qui le faisait respirer ne le fuyait pas. Il ne pouvait pas savoir parce qu'il n'était pas la source du mal de l'amour de sa vie. Il ne pouvait pas savoir parce qu'il avait ce que je n'avais plu.
Je le fixai plus intensément, cherchant à lui faire comprendre ce que je voulais dire par là et quand il baissa la tête, honteux, je compris qu'il en avait conscience à présent. - Tu as raison... Je ne peux pas... EunHyuk ne me fuit pas, il n'a pas peur de moi mais il a peur de lui. Il a peur de ce qu'il pourrait arriver de nouveau et moi aussi, j'ai peur de l'avenir. C'est la seule différence entre nous, LeeTeuk. Nous, nous avons peur ensemble de l'avenir alors que HyukJae et toi, c'est du passé que vous avez peur. Toi parce que tu as peur que HyukJae disparaisse comme ton premier amour l'a fait et lui parce que son passé est plus terrible qu'il nous est permis de le croire et parce que c'est la seule chose qu'il a, les seuls souvenirs qu'il possède, l'horreur, la haine et l'esclavage. Alors oui, je ne sais pas mais ne crois pas que je ne comprends pas. - Mais toi EunHyuk t'aime... Voilà donc ce qui faisait de moi une âme si détruite en ce moment, la peur que HyukJae ne m'aime plus, plus jamais. Je serais prêt à tout donner pour lui et tant que je savais que j'avais des raisons de tout donner, tout allait bien mais aujourd'hui, est-ce que j'avais encore une raison de tout lui donner alors qu'il ne voulait plus rien ?
DongHae avait raison mais je n'étais pas prêt à l'entendre. Eux, ils étaient ensemble. Peu importe ce qui leur faisait peur, ça ne les empêchait pas d'être ensemble et de tout affronter alors que moi... j'étais seul. Et le pire, ce qui ne pouvait quitter mon esprit : là où eux avaient peur de la même chose, moi, j'étais la peur qui nous séparait. - Il t'aime. S'il est revenu, c'est parce qu'il sait qu'il t'aime. - S'il est revenu, ce n'est pas pour moi DongHae... C'est parce qu'il ne voulait pas vous séparer... et tu le sais. Que je souffre encore plus, il n'y a pas réfléchi... Je savais que j'avais raison et au regard douloureux de DongHae, j'en fus persuadé et surtout, ce n'était pas tout. Il y avait autre chose qu'il ne m'avait pas dite et qu'il n'osait pas dire. Pourquoi ? Qu'est-ce qui pourrait me blesser plus que je ne l'étais déjà ?
-Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que tu ne m'as pas dit encore ? Il commença à torturer ses doigts et quand il finit par me regarder, ses yeux étaient tristes et fragiles. Ce qu'il avait à dire n'était un plaisir pour personne et surtout pas pour moi. - Il ne voulait pas revenir... Je l'ai convaincu sans le vouloir mais il n'était pas prêt et... Il laissa sa phrase en suspend et je me relevai en complétant sa phrase avec les seuls mots dont j'étais certain, le seul fait qui était établi et qui malheureusement ne pouvait être changé que par lui-même : - ... il ne le sera peut-être jamais. DongHae baissa la tête, je ne voulais pas croire que je n'étais en rien responsable de son retour. Je ne voulais pas le croire mais si je ne l'avais pas dit à haute voix, DongHae s'en serait chargé et je n'étais pas sûr qu'il aurait aimé le faire...
Je posai une main sur son épaule, comme si c'était à moi de le réconforter, et il me regarda, plutôt surpris par mon attitude, enfin c'est ce que je supposais. - Il me reviendra... Quand il le voudra, il reviendra... Je sais qu'il respire, c'est déjà ça... C'est la seule chose chose dont j'étais sûr : il respire. Je ne savais pas s'il était vraiment vivant ou s'il survivait juste pour le moment mais tant qu'il respirait, j'avais de l'espoir. Beaucoup d'espoir. Je n'avais plus que ça. Mais pour l'heure, je n'avais plus besoin de son sourire compatissant. Plus envie de sa pitié ou de celle de qui que ce soit. Tout ce que je voulais, c'était sortir. Sortir, respirer moi aussi et oublier ne serait-ce qu'un court instant qui j'ai été, qui je suis et qui je serai. Je veux juste sortir et m'oublier. En m'oubliant, je l'oublierais aussi n'est-ce pas ? Je veux croire que j'ai le droit à une petite pause pour ne penser à rien. Je sais que j'y ai le droit.
- Laisse-moi maintenant, va leur tenir compagnie, ils ont besoin de toi, tous les deux... pas de moi, pas pour l'instant... - LeeTeuk... Je plongeai mon regard dans le sien, un regard que je voulais dur et convaincant. Je voulais qu'il croie que je pouvais m'en sortir seul. Je ne le pouvais pas mais j'avais besoin de ce temps pour réfléchir. - Très bien... Rentre pas trop tard quand même. - T'inquiète pas pour moi. Et sur ces mots, je me relevai et partis en direction de l'extérieur tandis qu'il retournait vers la chambre pour être chaleureusement, ou tout du moins pour être, accueilli par celui qu'il aimait et par celui qui me fuyait.
Je ne savais plus si je devais être jaloux, en colère, triste, simplement patient ou tout à la fois mais je savais que je ne pouvais pas m'arrêter de l'aimer. Pendant trois mois, j'ai essayé d'oublier ce que je ressentais pour lui mais c'était impossible. C'était la première fois qu'une personne comptait autant pour moi, bien que je ne sois plus pour lui le même qu'avant. Je me sentais capable de tout faire, de tout affronter pour lui alors que lui me fuyait. Etais-je fou ou simplement stupide ou encore désespéré ?
Qu'est-ce que j'étais réellement censé penser ? Je ne pouvais pas lui en vouloir mais est-ce que je pouvais accepter qu'il ait peur de moi ? Est-ce que je le devais ? Probablement. Est-ce que je le pourrais un jour ? Je n'étais pas assez fort pour ça. Je ne tiendrais certainement pas longtemps avant que sa présence ne me fasse encore plus souffrir que son absence si au final, il est terrorisé lorsqu'il me voit. Le savoir loin, c'est espérer que je lui manque. Le savoir terrifié, c'est être sûr que je ne lui manque pas. Et ça, je ne pourrais pas l'accepter très longtemps.
L'air frais sur mon visage ne m'apaisait pas ; il faisait écho au vent de désespoir qui m'habitait. Tous ces gens dans le parc qui riaient, s'embrassaient ou s'amusaient, je m'étais trompé, ce n'était pas ici, pas dehors que j'allais pouvoir oublier. Ici, tout me rappelait ce que je n'avais plus. Lui. Nous. Le sourire. L'envie de me lever le matin. La force d'attendre. Je n'avais plus que l'espoir et cet espoir était lié à lui peu importe où je me trouvais. Ici ou à l'autre bout du monde, je n'aurais de cesse de penser à lui.
Les prochaines heures, les prochains jours, mois ou même les prochaines années, risquent d'être les plus dures parce que j'allais devoir attendre sans rien faire. J'étais impuissant face à un amour perdu. Encore.